TOMMY

Que s'est-t-il passé? J'entends des voix, mais je vois noir et je suis incapable de répondre. Comme si j'avais un blocage dans ma tête. Mon cerveau ne m'obéit plus...Suis-je mort? Je ne comprends plus rien!

"- Il est inconscient, sa respiration est légère, mais il ne répond pas quand on lui parle."

C'est la voix de ma mère! J'essaie de lui répondre, mais j'en suis incapable! Suis-je paralysé?! Où suis-je putain?!

"- Le choc de l'accident a été assez violent. Megan, sa sœur, se souvient de beaucoup de choses. Nous avons êtés contactés quelques minutes après. Tommy ne s'est pas réveillé depuis..."

C'est mon père! Mais qu'est-ce qu'il fout dans la même pièce que ma mère?! Un accident? Inconscient? Je n'y comprends rien!

"- Il va s'en remettre. Il respire toujours au moins."

La voix de ma prof de français?! Pourquoi?!?

"- Est-ce qu'on va pouvoir lui parler?"......Jeremy?!

"- Genre en privé?"....Lucas?!

"-Moi aussi j'aimerais bien." .....MARIANNE?!?!

Je crois que je vais tomber dans les pommes....Quel con je suis, je suis déjà inconscient!

"-Bien sur, nous allons tous sortir." Dit ma mère.

J'entends des pas sortir "je-ne-sais-pas-où". Et quelqu'un tire une chaise près de moi.

"-Salut le frère, dit Lucas, c'est Lucas soi dit en passant. Jay et Marianne sont ici aussi. Écoutes, tu nous manques déjà. On espère que tu nous reviendras vite. Tu verras, on va être là n'importe quand pour toi, comme des vrais amis. Même si tu n'arrives pas tout en entier. Pourquoi c'est arrivé à toi, hein? C'est injuste!"

"-Tom, reviens. Bats-toi pour revenir. Il y a pleins de gens qui t'attendent avec impatience. C'est déjà un miracle que tes deux parents se retrouvent dans la même pièce! Eh oui frérot, c'est le cas!"

J'eus envie de leurs répondre, mais c'est comme si j'avais les lèvres cousues! C'est insupportable!

"- Salut Tommy, c'est Marianne. Au cas où que tu aies oublié qui je suis, je suis celle qui ta emprunter ton aiguisoir l'autre jour. Écoute, il faut que tu reviennes, ce qui t'arrives tu n'aurais pas dû le vivre. Tu as une vie devant toi et ne laisse pas tomber. Je sais, tu n'es pas dans le coma, mais..."

Pleins de " BIP" se font entendre. Ils sont de plus en plus vite et plus forts.

"- Qu'est-ce qui se passe?!" panique Jeremy.

"- Hé! Quelqu'un, venez!!" crie Lucas.

J'ai l'impression de tomber dans le vide. Comme si mon esprit se détachait de mon corps peu à peu. Les voix commencent à devenir écho. Et des pas entrent en trombe.

"- Apportez ce qu'il faut! Il tombe dans un coma! " dit une voix inconnue.

À la fin, les voix ne sont que de simples mots incompréhensibles à mes oreilles.

                               ••

Quand j'ouvre les yeux, seulement une lumière blanche m'accueille. Elle est si aveuglante que je me demande où je suis. Je suis debout... Premièrement, ça ne tiens pas parce qu'il y a quelques secondes j'étais incapable d'effectuer des mouvements. Je me retourne afin d'observer l'environnement tout blanc.

-Allo?? Il y a quelqu'un? dis-je.

"- Eh bien, tu y est? Tu lui a succombé?"

C'est une voix d'homme qui m'est inconnue, et que je n'arrive pas à voir. Seulement une ombre se dessine à quelques mètres de moi. J'ai beau plisser les yeux, mais je ne vois toujours pas clair. Pourtant, je n'ai jamais eu besoin de lunettes...

-Vous êtes..? je lui demande.

L'ombre s'approche un peu plus.

"- Tu peux me faire confiance. Tu creuses déjà ta place dans l'haut delà."

-Qu'est-ce que je viens foutre ici? J'ai une vie moi!

"- Ta vie touche a sa fin, tu es dans un coma."

- Je ne comprend pas. Comment?

Tout d'un coup, l'environnement blanc où je me trouve tourbillonne quelques secondes avant de prendre l'apparence physique d'une chambre d'hôpital dont je suis couché, mal amoché avec des médecins autour de moi qui essaient de me garder en vie. Je vois ma mère dans les bras de mon père qui pleure de chaudes larmes. Ma classe au grand complet se trouvent près à sortir de la pièce. J'apercois Jeremy et Lucas qui semblent sur le choc et Marianne qui ne veut pas regarder.

- Maman! Papa! je crie.

Mais ils ne m'entendent pas. Mon cri ne s'est pas rendu dans leur monde. Donc, je suis dans le coma. L'ombre avec qui j'étais m'a aussi accompagné.

- Pourquoi on ne m'entends pas?Dis-je en panique.

"- Tu es dans une transe Tommy. Tu as vécu un énorme choc. Lorsque tu voudras réellement revenir parmi eux, tu reviendras. Pour l'instant tu n'y peut rien."

- Mais je veux y retourner! Je n'ai pas demandé à être un...fantôme!

"- Je t'es observé. Tu as bien dis que si Marianne apprenait que tu as des sentiments pour elle, tu aimerais mieux mourir. C'est ce qui se passe."

- Mais..! Elle ne le sait même pas!

"- Peut-être. De toute manière, si tu ne combats pas ton coma, tu vas y rester."

- Comment me battre si je suis cloué au lit d'hôpital? Je ne peux rien faire!

"- Ton esprit peut faire quelques choses, tu me parles en ce moment pourtant. "

Comment faire? J'ai 15 ans putain! Je ne veux pas rester dans cette prison sans dire adieu à personne!
Soudain, la chambre change pour...me voir dans la Honda de ma soeur. Je me vois dans la rue entrain de m'engueuler avec elle. Un camion-remorque arrive en sens inverse et ma soeur perd le contrôle de la voiture. Je vois exactement tout ce qui s'est passé. Je vois que je suis inconscient dès au deuxième tonneau et que le sang coule comme un robinet. Je me vois être projeté à l'extérieur par le pare-brise et atterrir dans la neige, immobile. Une fois que la Honda est immobile, le chauffeur du camion descend en panique. Il courut jusqu'à la voiture en appelant les secours. Des ambulances, la police et les pompiers arrivent en moins d'une. Je vois ma sœur sortir de sa voiture à plat ventre et lorsqu'elle me voit, elle se met à crier et à pleurer comme elle ne l'a jamais fait pour moi.

"-TOM!! TOMMY!!" S'écria-t-elle.

Je suis le premier à être glissé sur une civière. On me met un collet autour du cou et un bandage autour de la tête. On m'a vite embarqué dans une ambulance. Déja, les secours parlaient d'une fracture grave à la tête. Pour ma soeur, les secours l'ont vite mise sur une civière à son tour. Ce qui m'étonne le plus, c'est quand elle a dit qu'elle s'en voulait de m'avoir blessé...

"- Et voila ce qui s'est passé Tommy..."

- Ce n'est pas truqué? dis-je perturbé.

L'ombre ne me répond pas par cette question stupide. L'ombre se met a marcher sur la route donc je décide de le suivre.

- C'est quoi votre nom?

"- Lecabel, je suis ton ange gardien. Ton ange déchus Foras tire sur son bout pour que tu succombes à ton coma rapidement."

- Je ne veux pas mourir.

L'idée de crever maintenant me fait peur, j'ai tout perdu..

"- Tommy, je peux t'aider. Je peux t'envoyer sur terre en forme de fantôme comme maintenant. Avant l'accident, tu étais décidé à aller vers cette Marianne. Tu vas pouvoir le faire, elle va pouvoir te voir et te parler."

- En quoi ça peut m'aider à combattre?

"- Tu l'aimes, non?"

- Oui.

"- L'amour est plus fort que tout..."

MARIANNE

Quand j'y repense, je n'aurais pas dû venir. Voir Tommy tomber dans un coma devant moi m'a perturbée. Nous sommes tous dans la salle d'attente à attendre les résultats. Ceux qui n'ont pas l'air de s'en préoccuper sont sur leur cellulaires. Jeremy, Lucas et moi sommes les seuls à s'inquiéter.

- Je ne comprend pas comment ça aurait pu lui arriver, dit Lucas, Tommy a toujours eut de la chance. J'espère vraiment qu'il va s'en sortir. On est amis depuis le primaire...

Je n'ose pas trop m'embarquer dans leurs conversations, mais j'écoute discrètement. Un sentiment inconnu m'envahit, c'est comme si je ne me sentais pas à ma place, comme si j'avais un sentiment d'insécurité... J'aurais dû faire les premiers pas finalement. Je me soucie d'un garçon qui n'a sûrement pas d'intérêt pour moi. Les larmes me viennent aux yeux et j'ai juste envie de m'ouvrir les veines.

- Je trouve que c'est chiant qu'il soit parti au moment qu'il s'était décidé a faire les premiers pas vers cette fille, dit Jeremy.

C'est comme si je venais de recevoir une claque à la figure. Comment j'ai bien pu croire que j'avais peut-être de la chance?! En ce moment, c'est comme si mon coeur s'émiettait à l'infini. Je me suis rendue compte peu après que je pleurais.

- Ça va Marianne? me demande la prof en s'approchant de moi.

Je sens à l'instant les yeux des gars sur moi. J'ai vraiment envie de me fondre dans le decor. Je déteste avoir l'air faible comme maintenant. Donc, je ne suis pas capable de répondre à sa question.

- Est-ce que c'est la situation qui te rend comme ça?

- Je..., commencais-je, je l'aime.

- Tu l'aimes? Dit-elle surprise, bon sang, je l'aurais jamais deviné, vous êtes complètement les opposés. Ne t'inquietes pas il va revenir.

J'aurais aimé la croire. Au même moment, la mère de Tommy vient nous voir les joues baignées de larmes.

- Vous pouvez partir, il n'y a plus rien à voir...

- Qu'est-ce qu'il se passe? s'exclame Lucas.

- La vie est entre ses mains.

Pendant le voyage en autobus, il pleuvait et j'avais la tête contre la fenêtre à regarder chaque gouttes s'écraser contre. La phrase de la mère de Tommy se répète dans ma tête; "C'EST LUI QUI REVIENDRAS SI IL LE VEUT." Ça pourrait prendre 1 semaine, comme ça pourrait en prendre 1 mois. Je devrais lâcher prise. J'ai pleins de bonnes personnes autour de moi. Il va falloir que j'arrête de me replier sur moi-même. Et il y a Noah...

Nous arrivons à l'école au moment de la pause. L'école grouille d'ados et j'apercois mes amies qui sont assise à la même table qu'à l'habitude dans la cafétéria. J'allais les rejoindre, mais quelqu'un crie mon nom donc je m'arrête. C'est Noah qui est assis à sa table avec sa gang. Il se lève maladroitement et passe une main dans ses cheveux comme d'habitude.

- Tu vas bien? me demande-t-il.

- J'ai passé la période à l'hôpital. Un gars dans ma classe est tombé dans un coma et on est tous allés le voir.

- Ah, je vois. Je suis désolé.

- Non, tout va bien.

- Tu faisais quoi là?

- Marianne!!

Je fais volte-face rapidement et je vois mes amies. Tout de suite, je vois Noah qui devient tout gêné.

- C'est clair que ce gars là s'intéresses à toi, dit Alison.

Malheureusement, elle le dit à voix haute et le visage de mon ami devient rouge.

- Euh...non, on est juste amis, dit-il.

- Les filles! Dis-je le sourire aux lèvres.

C'est la première fois de la journée que je souris.