Amitié
MARIANNE
Tommy sort enfin du bâtiment avec un skate dans ses mains. Il me fait un magnifique sourire avant de m'entraîner dans les obstacles. Il jette le skate par terre et bondit dessus faisant rouler l'engin. Il pousse à l'arrière avec son pied et se stabilise dessus. Il effectue une petite pirouette sur la rampe pour retomber parfaitement sur le sol avec son skate. Comment il arrive à faire ça en étant à moitié mort et moitié vivant?
-Tu as du talent! j'applaudis en lui souriant.
Je passe un super moment en sa compagnie. J'aimerais que ça ne s'arrête jamais.
Il revient vers moi et saute du skate pour le rattraper dans ses mains par la suite. Ça se voit qu'il n'y a pas touché depuis un certain temps.
-Merci! Tiens, essaie.
Mes yeux deviennent ronds comme des billes au moment qu'il me dit cela. Moi faire du skate? En plus devant Tommy?! Connerie!
-Je risque plus de te rejoindre dans un coma si je monte sur ce truc! je lui répond sarcastique.
Il rit. J'aime voir ses yeux se plisser quand il rit, il est trop mignon.
-Allez essaie. Regarde, commence par monter dessus et avancer.
Il me rend le skate et je le dépose sur le sol. Je met un pied dessus et hésitante je pose l'autre.
-Parfait, dit-il me tenant la main pour ne pas que je tombe, maintenant donne des petits coups vers l'arrière avec ton pied et stabilise toi dessus.
Je fais ce qu'il me dit et j'avance tranquillement. Il tient toujours ma main et je me sens déjà plus en sécurité avec lui.
-Tu vois? Ce n'est pas terrible.
Il doit me trouver vraiment débile puisque je n'est jamais fait ce sport de ma vie. Mais bon, l'important c'est qu'on s'amuse. Ensemble...
-Et toi montre-moi ce que tu sais faire, je lui demande curieuse.
Pour ne pas avoir mal à son ego, il prend le skate, bondit dessus et avance vers une pente quand même assez haute. Pendant deux secondes, j'ai crue qu'il allait mourir. Mais puisqu'il n'est ni vivant ni mort, je ne crois pas que ce soit probable.
Il se donne une grosse poussée, réussit atteindre la surface haute et se laisse redescendre sans perdre l'équilibre. Sans m'en attendre, il effectue une pose dans les airs ce qui m'a donné des frissons.
-Comment as-tu appris ces trucs? je lui demande surprise par ce qu'il vient de faire.
-En gros, c'est Lucas qui m'a appris la base. Suite à cela, j'ai travaillé pour réussir à faire ce qu'il faisait, car Lucas a toujours été le meilleur et on a tous pensé qu'il finirait comme skateboarder célèbre!
J'avoue qu'il est excellent dans cette discipline. Et j'espère que Tommy aura la chance un jour de se rendre aussi loin dans quelque chose qu'il aime.
-Et toi? Qu'est-ce qui t'intéresses dans la vie? me demande-t-il.
-L'écriture je suppose, dis-je, j'ai toujours aimé inventer des histoires ou lire tout simplement. Disons que je ne suis pas une grande sportive.
Ce que je lui raconte doit vraiment être emmerdant pour lui et il va se désintéresser. Il va se rendre compte que nous sommes les opposés et il ne voudra pas de moi.
-Ce n'est pas grave, dit-il en s'approchant enfin de moi avec le skate en mains, tu aimes écrire alors tant mieux! Ne laisse pas les autres détruire ce que tu es parce qu'ils n'aiment pas ce que tu fais.
Ses paroles viennent me toucher immédiatement. Il a raison.
-Je ne te croyais pas comme ça, lui dis-je en lui prenant le skate des mains.
-Ah bon? Tu me croyais comment? dit-il essayant de me reprendre son skate.
Je ris et lui aussi. Je monte sur le skate et commence à rouler dessus. Tommy me prend le bras pour reprendre le skate, mais il m'attire contre lui.
-Je te croyais...idiot, dis-je en riant.
Il me sourit.
-Parce que j'aimais attirer ton attention en classe? Je voulais te faire rire et j'ai réussis.
Pendant un petit instant, les moments que Tommy a passé en classe à faire le con me revient en tête. Il avait l'air si joyeux...et maintenant dans le coma.
-Quand tu as fais le match de Quidditch dans le cours de maths avec des règles pour faire les baguettes magiques! je ris.
Il éclate de rire.
-Ouais et quand j'ai embarré la prof de français dans sa propre classe parce qu'il fallait que j'aille au local de retrait!
Je ris à en avoir mal au ventre. Tout ces moments qui me reviennent me manquent tellement. Ça me manque de ne pas rire de ses conneries.
-Mais comment avais-tu réussis à l'embarrer sans avoir des clés?
-J'ai seulement pris ses clés.
Je ris encore une fois.
-Je peux te poser une question? me demande-t-il un peu plus sérieux.
-Ouais.
À présent, il met ses mains dans les poches de son jean et regarde au sol timidement.
-Comment m'as-tu remarqué? Il y a tellement de mecs et dans tout ce tas d'idiots, c'est moi que tu as choisi?
Comment peut-il manquer de confiance en soi? Je m'assois sur la rampe et il vient me rejoindre m'écoutant attentivement.
-La journée de la rentrée, j'étais vraiment stressée car j'arrivais dans cette école et je ne connaissais pas grand monde. On m'a attribuée ma case et je me souviens que tu étais à seulement 1 mètre de moi avec tes amis. Je me suis retournée vers toi et je t'es vue. Je t'es trouvé très beau. À mon premier cours, je t'es vue entrer dans mon local de français. J'ai tout de suite été sous ton charme et je me sentais intimidée.
Il me regarde avec tellement d'attention. Comme si ce que je lui disais était irréel.
-C'est moi que tu as remarqué à la rentrée? Vraiment?
Ses yeux brillent, je peux tout de suite savoir qu'il est content d'apprendre cela.
-Oui.
-Je me souviens de ce moment à ta case, dit-t-il, quand tu t'es retournée dans ma direction, c'est là que je t'es remarquée. J'ai seulement posé mes yeux sur toi et j'ai su immédiatement que je t'aimais.
Mon cœur se met à battre deux fois plus vite qu'à l'habitude et mon pouls est incapable de revenir normal.
-Tu sais, si je ne reviens pas, j'espère que tu ne m'oublieras pas, me dit-il.
-Pourquoi je t'oublierais?
-Parce que tu as Noah.
Noah. Toujours Noah.
-Noah ne me parle plus.
-Et alors? Je ne veux pas être ton second choix. Je ne suis pas con, je sais qu'il va falloir que je me bats pour t'avoir entièrement.
Chaque conversation que nous avons, il faut toujours que le nom de Noah sorte de nos bouches.
-Désolé, dit-il, au lieu de parler de ça on devrait s'amuser.
Malheureusement, je ne suis pas d'humeur. Il ne fallait pas parler de Noah.
-Je...j'ai mal à la tête, je devrais retourner à l'école, dis-je.
Il se lève et me tend la main pour m'aider à me relever.
-D'accord. Je vais te raccompagner. La cloche devrait sonner bientôt.
Il va reporter son skate à l'intérieur de la maison des jeunes et revient vers moi en moins d'une. Je commence à marcher sur le trottoir.
-J'ai hâte que tu sois tout entier, dis-je.
-Rien ne prouve que j'aurai toute ma tête, dit-il.
Si il revient avec des séquelles, je crois que je vais m'effondrer. Et si il n'a plus de mémoire?! Je panique déjà juste à y penser.
Sans réfléchir, je prend sa main gelée dans la mienne et la sers très fort. Tommy me fait un mince sourire, mais laisse sa main dans la mienne.
-Si tu reviens avec aucuns souvenirs de nous tous...
-Je vais me souvenir de vous. T'inquiètes.
Il ne peut pas le savoir. En tout cas, pas maintenant. Déjà 1 semaine qu'il est dans le coma et c'est déjà beaucoup. Si ça dure plus longtemps, il risque vraiment de revenir parmi nous avec des conséquences. Et j'ai peur.
Nous arrivons enfin dans la cours d'école et c'est désert. La cloche n'a pas encore sonnée et honnêtement j'en ai rien à faire d'aller à mon second cours. Je n'ai pas le choix, puisque je n'ai pas été au local de retrait, l'école va appeler chez moi et je vais me faire engueuler.
-Passe une belle journée et surtout concentre-toi, me dit Tommy.
-Essaie de ne pas te faire remarquer, dis-je.
Il me sourit et notre conversation s'arrête là. J'entre dans l'école, les couloirs sont vides. J'entends seulement mes pas sur le sol. Quand je tourne un coin, quelqu'un me fonce dedans. Je sens un liquide froid se propager sur mon chandail.
-Oh je suis désolé!
Je remonte les yeux et aperçois Noah devant moi avec une bouteille de jus rouge dans ses mains. Il a l'air de se sentir mal, mais quand il se rend compte que c'est moi qui est devant lui, il roule les yeux et soupire.
-Merci d'avoir tâché le seul t-shirt blanc qu'il me restais, dis-je frustrée.
-Tu n'avais qu'à regarder où tu allais, répond-t-il.
-Je te rappelle que c'est toi qui m'a foncé dessus, pas moi! Idiot!
Son attitude de merde je ne la tolère plus. Surtout pas avec moi.
-Il fallait vraiment qu'on se retrouve dans le même corridor, au même moment, quand je n'est pas du tout envie de te voir, réplique Noah.
Pourtant je ne lui ai rien fais et je crois que je ne comprendrais jamais pourquoi il me repousse. Il me prend comme de la merde, parce que son père est riche et que moi je suis moins que rien.
-J'ai remarquée! dis-je sarcastique, si tu veux autant m'éviter eh ben change d'école! Va dans l'école d'enfants riche de ton père à la con!
Il essaie d'éviter mon regard. Il se donne une attitude de merde et ça ne lui va pas bien.
-Eh ben au lieu de m'insulter ainsi, va "frencher" ton cousin!
C'est une attitude de mec jaloux. Si il le serait pourquoi il me repousserait?
-Ça nous mène vraiment à rien cette dispute, dis-je.
-Je sais.
Un malaise s'installe entre nous. Je le regarde dans les yeux et essaie de voir ce qu'il ne va pas.
-Tu ne peux pas faire comme si on ne se connaissait pas Noah, dis-je.
Il inspire longuement essayant de ne pas perdre patience avec moi.
-Pourquoi pas?
-Tu as été aimable avec moi et maintenant te voilà te comportant en vraie poubelle avec moi.
Il me bouscule pour passer et je lui retient l'avant bras. Il s'immobilise sans me jeter un seul regard, la mâchoire serrée.
-Tu ne comprends pas, je ne peux pas traîner avec toi.
-À cause de ton père!
Il se libère de mon emprise et s'éloigne de moi le plus rapidement possible.
-Je n'ai pas choisi cela Marianne, me dit-il au loin.
Tommy ou Noah? Ça va être un des choix les plus difficiles à faire de ma vie.
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