Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 30


Pendant ce temps-là, à Ajix, Wihfa arpentait les couloirs du palais, affectant un air important et hautain. Elle était arrivée la veille. Sihoq, ne supportant plus de la surprendre en train de roder autour de lui, avait décidé de la renvoyer dans la capitale. Il avait su la convaincre de l'importance de sa mission dans leur lutte contre le pouvoir princier, si bien qu'à aucun moment elle ne s'était doutée qu'il souhaitait l'éloigner d'Ijaïh.


Si le Grand Maître souhaitait mettre en place les pièces de son complot sans devoir surveiller les faits et gestes de Wihfa, il était cependant évident que le rôle de celle-ci dans la cité princière était nécessaire. Grâce à ses dons exceptionnels de disciple de Loqui, elle avait réussi à se hisser dans l'entourage du Prince Istvan en personne. Et même si Wihfa s'en vantait à chacune de ses apparitions à Ijaïh, elle n'en tirait aucune gloire en son for intérieur. Cela n'avait pas été bien difficile de gagner la confiance du Prince car celui-ci était un idiot qui ne comprenait rien aux intrigues de la cour. Wihfa le soupçonnait même d'avoir la naïveté d'ignorer complétement le caractère méprisable de ceux qui l'entouraient de leurs attentions hypocrites.


Istvan le troisième avait été nommé d'après son illustre aïeul Istvan 1er, le grand monarque qui avait fondé Ajix et en avait fait sa nouvelle capitale. Celui-ci était le Prince favori des habitants de Com'Plëa qui avaient coutume de dire « cela ne se serait pas passé ainsi du temps d'Istvan le Grand » quand ils se plaignaient de quelque chose... Malheureusement pour ses sujets, le Prince Istvan III n'avait pas l'envergure de son ancêtre.


Il semblait se désintéresser tout à fait de la politique de son royaume, laissant ses avides conseillers agir à leur guise. Il ne pensait, en réalité, qu'à jouir des plaisirs que lui offrait sa vie princière : ses banquets quotidiens finissaient presque toujours en orgies et il passait plus de temps avec les courtisanes qu'avec ses propres ministres.


Tout cela arrangeait bien Wihfa qui était devenue l'une des personnes les plus en vue de cette cour décadente. Elle était celle qui fournissait au Prince de nouvelles courtisanes toujours plus dociles que les précédentes. Dès qu'elle le pouvait, elle introduisait dans son lit des filles appartenant à Sibren afin qu'elles soutirent au Prince des informations confidentielles. Malheureusement, les femmes de Sibren rechignaient à la tâche et peu d'entre elles étaient capables de plaire au souverain. Wihfa avait alors essayé de séduire celui-ci mais elle avait essuyé un refus mortifiant (dont elle ne s'était pas vantée) : son pouvoir de persuasion n'avait pas eu d'emprise sur la sensualité d'Istvan.


Néanmoins, cet échec restait la seule déception de la disciple de Loqui. Malgré tout, il lui était très facile de surveiller le Prince et de s'assurer que Sibren n'était pas découvert. La sottise et la crédulité de celui-ci ne semblaient pas avoir de limites !


Elle déambulait donc avec fierté dans les couloirs, faisant tinter les nombreux bracelets en émaux multicolores qui recouvraient ses avant-bras, quand elle heurta un homme qui sortait de la chambre du Prince. Elle trébucha et ses fesses éprouvèrent la dureté du sol en marbre... elle grimaça de douleur et leva la tête pour voir qui l'avait fait tomber. Un homme entre deux âges, grand et sec, la toisait du regard et ne paraissait pas disposé à l'aider à se relever. C'était Corlin, le disciple de Coctia qui, non seulement, dirigeait d'une poigne de fer les cuisines du palais mais qui était aussi un intime d'Istvan III. A force de tendre l'oreille et de faire parler les bonnes personnes, Wihfa avait découvert que cet homme avait grandi dans l'entourage du Prince et qu'une improbable amitié était née entre ces deux personnes de rangs et de caractères si différents.


Une bouffée de colère la submergea alors qu'un léger sourire méprisant se dessinait sur les lèvres du chef des cuisines. Elle détestait cet homme ! Seuls les délicieux mets préparés par Corlin pouvaient détourner le souverain de ses courtisanes. Elle le considérait donc comme son rival. Un rival d'autant plus redouté et haï qu'il était aussi intelligent que le Prince était niais.


Comme il ne faisait pas un geste pour la remettre sur ses pieds et qu'il l'écrasait de tout son mépris, Wihfa se redressa toute seule avec peine.


- Le Prince n'est pas disponible, lâcha Corlin en souriant.


Ce sourire désagréable donnait à Wihfa l'envie de mordre et de crier des injures bien senties. Mais elle ravala sa haine, se contentant d'imaginer qu'elle fouettait Corlin jusqu'au sang dans les cachots du palais... Cette petite rêverie lui permit de retrouver son calme et elle s'adressa à lui d'un ton faussement amical.


- Oh ! Quel dommage ! Je venais lui annoncer l'arrivée de nouvelles courtisanes de qualité. Je les ai ramenées directement d'Ijaïh et, vous savez tout comme moi que les filles qui viennent de l'ancienne capitale sont expertes dans les jeux sensuels.


Elle avait prononcé ces paroles d'une voix légèrement canaille et la réaction escomptée ne se fit pas attendre : le sourire qu'elle abhorrait déserta les lèvres de Corlin qui afficha une mine dégoûtée. Comme tout un chacun, elle connaissait son aversion pour les femmes et savait parfaitement qu'une allusion aussi explicite au savoir-faire des courtisanes ne pouvait que l'écœurer. Sans prendre la peine de la saluer, il tourna donc les talons et s'éloigna sous le regard satisfait de la disciple de Loqui.


Après avoir constaté par elle-même que le Prince était occupé et qu'il ne désirait recevoir personne, Wihfa décida de rentrer chez elle. Alors qu'elle sortait du palais, la lumière de l'après-midi l'éblouit, l'obligeant à s'appuyer contre une des colonnes aux mosaïques rouges et blanches. Les couloirs du bâtiment étant très sombres, ses yeux mirent quelques minutes à s'habituer aux rayons agressifs de Teratsu.


La chaleur, ce jour-là, était presque oppressante et Wihfa se réjouit d'avoir mis une robe en soie légère qui voletait avec grâce autour de ses jambes (c'était en tout cas l'image qu'elle en avait). En longeant la rue qui se trouvait face à l'entrée principale, elle déboucha sur la Grande Place d'Ajix. Il était toujours très difficile de la traverser car le marché principal de la capitale y avait installé ses étalages innombrables. Elle se mêla donc à la foule, dédaignant les senteurs envoûtantes des épices, l'exotisme des fruits colorés et les poissons aux écailles luisantes qui frémissaient encore... Mais elle ne put résister aux étals des marchands de tissus et elle s'arrêta longuement devant des étoffes en velours. Elle les caressait, les observait avec minutie à la lumière, les tournait et retournait entre ses doigts experts... Si bien que le marchand, flairant la vente, s'approcha d'elle :


- Puis-je vous aider ? demanda-t-il. Ce velours est le meilleur de la ville, je vous en donne ma parole, vous ne trouverez nulle part ailleurs une telle qualité !


A ces mots, Wihfa releva la tête et lui adressa son sourire le plus carnassier...


Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro