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Oscar

Ce soir la foule était encore déchainée. On a joué dans une grande salle et j'ai cru que jamais nous ne réussirions à rejoindre la voiture pour rentrer à l'hôtel tant le monde qui nous attendait devant était impressionnant.

C'était une date comme une autre sur cette tournée de 8 mois et bien que j'aime ce que je fais, je n'ose pas compter le nombre de concerts qu'il me reste pour en terminer avec ces chansons-là. J'ai besoin de tourner la page.

Je traverse cette chambre d'hôtel qui ne ressemble en rien à un endroit qui pourrait m'être personnel. Elles sont toutes similaires et pourtant, jamais je ne m'y sens vraiment chez moi. Il manque des photos, des tableaux d'arts, une bonne odeur de légumes qui cuisent dans la cuisine et peut-être quelqu'un. Beaucoup de personnes se demandent où les artistes vivent réellement et en ce qui me concerne la réponse est: nulle part. Pendant un temps j'ai vécu à New York mais cette ville a balayé tous mes espoirs de vivre à nouveau sous un toit fixe en un rien de temps.

Bon.

Je sais qu'accuser une ville est un prétexte ridicule, d'autant plus dans ce contexte-là mais-. Stop. Je m'étais dit que je devais arrêter d'y penser. Pourquoi je ne fais que ça?

Un soupir m'échappe mais bien évidemment personne ne peut l'entendre car ce soir encore, je suis définitivement seul. Je quitte mes bottes pour les jeter plus loin et m'installer sur le lit king size au centre de la pièce. Les concerts m'épuisent de plus en plus ces derniers temps. Malgré la douche que j'ai pris plus tôt dans la soirée, mes muscles n'arrivent pas à se détendre.

La musique trop forte bourdonne encore un peu dans ma tête et ne s'arrête qu'au moment où le silence de la pièce est trahit par une légère note un peu plus loin. D'un geste las et fatigué, je m'efforce à tendre le bras car je n'entends pas le son traditionnel des messages de mes managers ou de ma mère.

Je fouille les poches de mon manteau pour enfin trouver mon cellulaire qui se déverrouille automatiquement. Les notifications se sont accumulées et je les lis en diagonal de la plus vieille à la plus récente. Des messages de mes musiciens, des gars de la tournée, des commentaires et des likes sur Instagram et Twitter, une mise à jour du système à faire, des mails en abondance... Je balaye mon doigt du bas vers le haut de mon écran avant de m'arrêter nettement et de comprendre pourquoi ce son était si particulier.

Je l'avais presque oublié.

J'hésite un long moment, les doigts gelés en suspension au-dessus de mon écran. Il ne peut pas faire ça. Il n'a pas le droit. Pas après tout ce temps. La lèvre entre les dents, j'en tremblerai presque. Non. Oscar. Ressaisis-toi. Ça fait un moment que tu luttes pour l'éviter, pour ne plus en entendre parler et d'autant plus pour ne plus y penser. Heureusement pour moi, mon inactivité verrouille mon téléphone donc je le laisse tomber contre l'oreiller.

Qu'est-ce qu'il veut? Pourquoi par SMS, maintenant, au beau milieu de la nuit? Est-ce qu'il va bien? Arrête. Peu importe. On s'en fiche, ça ne changera rien pour moi de savoir si ses jours sont beaux, si sa vie actuelle lui plaît ou pire encore: s'il s'en est remis.

Pour me changer les idées, je décide de me lever pour prendre l'assiette de sandwichs que ma manager a fait livrer dans ma chambre avant ma venue.

Merde.

Ce téléphone me nargue. A peine ai-je croqué dans le pain de mie qu'il s'éclaire à nouveau, sur une nouvelle notification certes, mais je vois toujours la précédente s'afficher.

De: I xx

Je croyais que je n'avais plus son numéro et je me revois, des mois en arrière ou peut-être plus d'un an, tout est flou, tenter de l'effacer ou du moins de corriger son nom. J'en ai été incapable.

Ce que je mange est immonde ou bien est-ce l'intérêt mauvais que je porte sur mon téléphone à côté de moi qui me désintéresse de ce qui se trouve dans ma bouche et m'empêche de distinguer les différents aliments.

Fais-le Oscar, ouvre ce message.

Non. Ne fais rien. Tu le regretteras.

Mais es-tu capable de l'effacer cette fichue notification au moins? Ou tu vas la laisser traîner encore des plombes, jusqu'à ce que tu en sois complètement dingue?

Il a dû se tromper de destinataire.

Si tu l'ouvres, tu arrêtes tes scénarios catastrophes, et puis... Tu n'es pas obligé d'y répondre...

Sinon c'est un message groupé. Là ce serait plus que douloureux parce qu'en plus de ne pas te porter d'attention particulière, il te noie entre tous ces nouveaux gens qu'il côtoie.

Ouvre ce fichu texto.

Ne le fais pas.

-         Aaaaarg!

Je râle bien que personne ne l'entende, comme mon soupir précédent. C'est bon, je craque.

Je pose l'assiette qui était sur mes jambes un peu plus loin, frotte mes mains entre elles comme si elles allaient vraiment se nettoyer d'elles-mêmes et enfin je saisis mon téléphone. Celui-ci s'ouvre à nouveau et je ne perds pas plus de temps pour cliquer sur la lettre de son prénom et lire le message.

I xx

La semaine dernière j'ai chanté seul pour la première fois une de mes compositions en studio. J'ai pensé que peut-être ça te ferait sourire de l'entendre avant qu'elle ne sorte.

🎶 Ficher audio - E..

- Isaac (Page)


Je crois que je l'ai relu au moins 5 fois pour comprendre qu'il n'a pas l'air de s'être trompé, que ce message est réellement adressé à moi.

Isaac (Page).

Il a mis son nom de famille entre parenthèses, comme si je pouvais l'avoir oublié après tout ce temps, toute cette absence, comme s'il pouvait y avoir un autre Isaac qui pourrait m'envoyer ce genre de message à 3:15 du matin. Il a toujours eu cette idée saugrenue qu'il n'était pas assez important pour qu'on se souvienne de lui toute une vie, que si on retenait plein de noms dans les livres d'histoire ce n'était qu'éphémère, que lui n'y serait jamais inscrit de toute façon. Et contrairement à ce qu'on pourrait penser, cette idée de disparaître définitivement un jour ne l'angoissait même pas.

Ces souvenirs tournent en boucle dans ma mémoire et ne se chassent de mon esprit que lorsqu'une porte de l'hôtel claque bruyamment. Je reviens à moi, enfin, et je décide de me déshabiller pour me glisser sous les draps trop froids de ce lit trop grand. La fatigue a complètement disparue. A présent, je suis définitivement éveillé et ma curiosité me pousse à cliquer sur cette chanson qu'il veut que j'entende.

Si tout le monde connaît Isaac pour le talent qu'il a dans l'écriture de paroles, moi je le connais d'une tout autre manière et étrangement, ça a commencé dans des toilettes.


Avant

La musique était bruyante, la blonde qui se frottait contre moi, ne cessait de me prouver son excitation. Elle se collait contre mon corps comme si sa vie en dépendait et ce qu'il se passait dans mon pantalon me faisait très clairement comprendre que je ne pouvais pas faire autrement que de la conduire dans les toilettes de cette boîte de nuit blindée.

Elle ne s'est pas laissé désirer d'ailleurs, me suivant de très près pour ne pas me perdre de vue alors que la foule que nous traversions semblait se rallonger à mesure que le battant des cabinets se distinguait. Peut-être était-ce l'alcool, cette pulsion presque bestiale ou bien mon tempérament (légèrement) impulsif qui a fait que cette femme -dont je ne connaissais pas le nom- s'est retrouvé plaquée contre la porte dès que nous fûmes à peine entrés. Ses doigts se sont agrippés au lavabo lorsqu'elle a échappé un autre de ses gémissements dû à la pression de mes dents sur sa lèvre.

Elle faisait du bruit. Beaucoup trop. Pour ne pas finir avec un mal de crâne affreux j'ai plaqué ma main sur sa bouche pour qu'elle la ferme un peu, enfin, et qu'on puisse repartir chacun de notre côté le plus rapidement possible. Il m'a fallu à peine une demie seconde de trop pour relever la tête vers le miroir et voir qu'au bout de la pièce, posé contre le lavabo le plus loin de l'entrée se trouvait un mec. Nos regards se sont croisés, le sien était bleu, le genre qu'on voit de loin et qui marque. Mais sur le moment, ce qui m'a le plus interpellé c'était cette grimace qui déformait ses lèvres et la manière dont il nous dévisageait avant de prendre la parole.

-         Vous pourriez au moins faire l'effort de rentrer dans une cabine.

Il a ensuite baissé les yeux sur le carnet qu'il tenait entre ses mains pour écrire quelque chose, comme si cette altercation n'avait jamais eu lieu, comme s'il ne venait pas d'être condescendant après avoir surpris deux personnes se frotter l'une contre l'autre dans l'entrée des toilettes. En tournant la tête vers la blonde je me suis rendu compte que ma main était toujours sur sa bouche. Sous la lumière je remarquais désormais les traits de son visage, son maquillage qui avait coulé, ses cheveux synthétiques et surtout la manière dont elle s'offrait à moi en se dandinant sans aucune élégance. Être frappé par la réalité brutale de ce qui se trouvait contre mon corps, de ce que j'ai embrassé et touché toute la soirée sans aucune réelle envie, me fait la lâcher d'un coup.

-         Dégage.

-         Quoi?

-         Sors. J'veux plus de toi.

Elle a ouvert les yeux en grand comme pour les faire sortir de leurs orbites et après une panoplie d'insultes et un repoudrage de nez rapide, elle a fini par sortir. J'ai soupiré en me regardant à mon tour dans le miroir, évitant à tout prix les yeux de l'autre type qui semblait très occupé à réfléchir, l'air ailleurs.

Super.

L'alcool ne faisait plus aucun effet.

Je ressentais à nouveau tous ces sentiments humains que je voulais éviter cette nuit. La douleur, l'anxiété, la colère. J'ai soufflé une seconde fois, en tapant contre le lavabo comme si ça pouvait m'aider.

-         Fais chier.

-         Ça c'est sûr, t'as merdé.

J'ai d'abord cru que cette voix venait de mon esprit mais le regard furtif du mec au carnet m'a rapidement fait comprendre que ça provenait de lui.

-         Pour qui tu te prends en fait?

Mon ton était agressif, presque menaçant, mon sang n'a fait qu'un tour. Je m'en fichais de cette meuf mais qu'il pense que c'était ça qui me frustrait ça m'énervait. Je le regardais dans le reflet et contrairement à toute attente, il n'a ni relevé les yeux, ni ne s'est emporté comme moi je le faisais.

-         Pas pour un vampire.

Je savais qu'il faisait référence à la manière dont j'ai mordu la lèvre de cette fille, et je ne saurais dire si c'était son indifférence ou le fait que je passe pour un crétin mais je me suis mis carrément sur la défensive.

-         T'es vraiment un gros pervers en fait, tu nous as maté.

-         Pervers? Il a répété comme s'il ne comprenait pas. Je ne crois pas que ce soit moi qui aie voulu coucher dans des toilettes dégoutantes avec une parfaite inconnue.


Maintenant

Je me masse les tempes en relisant une dernière fois son message. J'étais vraiment un idiot.

Je dois toujours l'être d'ailleurs.

Il le dirait s'il était là.

La musique finit par enfin se lancer, sa voix démarre directement dans mes écouteurs. Je ne sais pas depuis combien de temps je n'ai pas entendu sa voix mais j'ai cette agréable sensation dans le ventre comme s'il me manquait un peu moins.

J'ai fixé mon écran qui faisait défiler le titre qui semblait trop long pour se dévoiler intégralement la première fois.

Ensemble.

Le titre de la chanson est Ensemble.

Je m'attendais à ce qu'il parle de sa nouvelle vie, ses nouveaux amis, mais non, il parle de moi. Isaac parle de moi. Bordel.

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