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Chapitre 40

Avant

Je ne voulais pas parler à Alex. Je vous jure que c'est vrai, je ne planifiais aucune rencontre, ni même aucun contact d'une quelconque manière. Après la nuit que nous avions passée, à nous aimer aussi intensément qu'on le pouvait je n'avais plus aucun doute sur la sincérité d'Oscar. Il me faisait confiance, je lui faisais confiance, tout était absolument clair entre nous, comme de l'eau de source. J'aimais Oscar, il m'aimait également, du moins suffisamment pour que je ne doute pas de sa fidélité. Tout était clean. Après tout, qu'est-ce qui pouvait nous arriver de pire ? Nous étions deux simples tourtereaux, un peu trop aveuglé l'un par l'autre mais rien de plus. J'allais ralentir ma consommation de fumette, lui continuait de ne jurer que par moi lorsqu'il sentait que quelque chose n'allait pas dans sa tête. C'était un équilibre idéal.

Jusqu'à la semaine suivante seulement.

Son corps s'était remis petit à petit des blessures qu'il avait enduré et pour la énième fois, Monsieur me suppliait de retourner à la salle de sport. Nos entraînements devaient continuer, d'autant plus en sachant que je pouvais intégrer l'équipe de football dès septembre.

-         Je ne suis pas en sucre 'Zaak, tu me protèges trop.

C'était facile de dire ça quand on n'était pas à la place de celui qui retrouve son copain avec tout un tas d'hématomes partout. Sa phrase m'a pourtant fait un peu sourire, parce qu'au fond je savais que j'étais une vraie mère poule. Il ne m'avait pas dit ça sur le ton du reproche, le fait que je le serre un peu trop lui permettait de ne plus se sentir seul.

Après la séance de notre reprise du sport j'ai attendu que mon partenaire finisse de discuter avec l'accueil sur son abonnement contre sa voiture. Mon attention étant portée sur mon téléphone je remarqué les pas qui se rapprochaient de moi qu'en entendant la voix familière de Alex et ses deux sangsues.

-         Tiens, tiens. Ne serait-ce pas notre chère copine Isaac? Il parait que tu as transformé Oscar en gonzesse. Chacun sa manière de le faire changer.

Je ne savais pas de quoi il parlait mais j'ai décidé de ne pas rentrer dans son jeu, les yeux toujours rivés sur les réseaux sociaux.

-         Qu'est-ce que tu veux Alex?

-         Moi? Rien de spécial. Je pensais croiser ta meuf mais je suppose que tu pourras tout aussi bien lui passer pour moi.

Une petite pochette s'est écrasée sur mon écran. J'ai enfin levé le regard vers lui qui poursuivait.

-         Tu le remercieras bien de notre part d'être à nouveau dans nos services. Il nous a toujours été fidèle, à défaut de l'être avec qui il sort. Oh? J'ai dit quelque chose? Mince. Tant pis. Profite du temps qu'il t'offre pendant que tu l'intéresses.

Quel acteur en carton. S'il pensait m'impressionner avec ces piques il se plantait royalement. J'ai tout de même attendu qu'ils partent tous pour regarder le sachet avec plus d'attention. C'était de la poudre. Comme du sucre mais en moins granuleux. Tout blanc. De la coc. Ça, c'est de la cocaïne. Je n'étais pas un expert dans ces choses mais c'était obligatoirement ça. Stop.  Oscar ne prend pas de cocaïne.? J'ai levé la tête vers la porte qui s'est ouverte. Le sachet s'est retrouvé aussi vite que mon téléphone dans ma veste. J'ai essayé un sourire dès que mon partenaire est arrivé à ma hauteur.

-         Alex voulait me voir?

Donc Oscar l'attendait? J'ai feint l'ignorance en tournant la tête de droite à gauche.

-         Non non, il est juste passé.

-         Ah. Bizarre. On rentre?

Tout le long du trajet je menais une lutte intérieure. Est-ce que Oscar en prenait depuis tout ce temps sans que je ne m'en rende compte? C'était vrai qu'il était toujours très mystérieux, mais en même temps un simple joint le mettait hors de lui. En même temps... Le Bubble n'avait rien d'un endroit fréquentable lorsque je m'y étais rendu, et Alex l'est encore moins d'après ce que j'ai cru comprendre. Dans mon souvenir la toute première fois qu'on l'a rencontré sur le parking je crois qu'il disait déjà que Oscar lui devait encore des choses. De l'argent? Pour de la drogue? Des services ? J'ai passé la soirée la tête complètement ailleurs. Après le repas, quand il est sorti de sa douche, la page ouverte de mon carnet sur mes cuisses était toujours aussi blanche. Pour travailler autant de nuit, faire du sport et être en forme la journée il doit prendre un truc.

-         Tu préfères laquelle?

Il tendait au bout de ses bras deux chemises. L'une était noire et légèrement fleurie, je ne l'avais jamais vu, l'autre était d'un simple bleu nuit. Je ne savais pas que Oscar avait dans ses affaires des motifs, ça m'a plutôt intrigué, alors je l'ai choisie.

-         Mais, il est 20h, tu vas où comme ça?

-         Je sens que t'as le moral dans les chaussettes alors je vais transformer cette moue toute triste en un grand sourire.

Sous mes yeux il a enfilé la chemise que j'avais sélectionné en laissant l'autre sur la table. C'était injuste de posséder un tel corps et de le cacher encore un peu plus pour la soirée mais je n'ai rien dis là-dessus. Son attention était touchante, presque autant que la manière dont il a tendu la main vers moi pour que je me hisse enfin hors du canapé. Je l'ai accepté et il ne m'a même pas laissé le temps de me changer parce que ça nous aurait pris trop de temps selon lui. Quelle belle image de moi. Crétin.

Pendant tout le trajet en voiture il était enjoué, chantait et bougeait en rythme. Depuis que j'avais ce fichu sachet en ma possession je ne pouvais pas m'empêcher de remarquer plein de détails étranges chez Oscar. Par exemple à la salle il était inarrêtable. J'ai lu sur internet que ne pas ressentir la douleur était un des effets de cette drogue. Quand il se bat il faut le séparer pour qu'il s'arrête. Il a aussi clairement des troubles de l'humeur. Elle peut vriller d'une seconde à l'autre, beaucoup trop soudainement. Plus je regardais le garçon que j'aimais et moins j'avais l'impression de le connaitre. Ce qu'il me cachait était bien trop gros pour mes épaules et je n'avais même plus d'ami pour en parler.

-         Hey, Isaac, on est arrivé. Tu veux pas me parler de ce qui te met dans cet état-là?

Il avait eu le temps d'arrêter la voiture, de la contourner et d'ouvrir ma portière. Sa voix était toute douce. A mes côtés c'était toujours un ange, comment pouvait-il faire quelque chose comme ça? Je me suis détaché et je suis sortie à mon tour.

-         Désolé, je, je sais pas où j'en suis entre le travail, Yliess, les gars qui me lâchent...

-         Toi t'as clairement besoin d'un petit remontant.

Il savait que je mentais mais ses mains se sont contentées de masser mes épaules. Contrairement à l'effet souhaité je me suis encore plus crispé. Un remontant? Quoi? De la drogue, comme toi?

Nous étions devant une enseigne que je ne connaissais pas, près d'une zone commerciale. En gigantesque sur le panneau face à nous était inscrit "Roll and Rock". Une paire de patins à roulettes clôturait le mot et c'est à ce moment-là que j'ai compris les attentions d'Oscar. Il gloussait déjà.

-         Oh, non, non, non. Je ne fais pas ça moi.

-         Venant de quelqu'un qui va illégalement se baigner dans une piscine ultra surveillée, qui vole des canoës, ou même qui hurle en voiture dans le but unique de nous faire faire des tonneaux, franchement c'est petit.

-         Déjà, j'ai jamais fait le truc de la voiture. C'était pour de l'art. Et deuxièmement je dois garder mes jambes intactes si je veux faire du foot l'année prochaine, donc je vais pas m'en casser une maintenant.

-         D'accord. Tant pis.

Il n'a pas insisté. J'avais l'air d'un idiot à m'être complètement emporté alors que lui restait parfaitement calme. Juste sous mes yeux il a agité sa main où les clés de la voiture s'entrechoquaient au rythme des mouvements de ses doigts. Elles se sont retrouvées enfouies dans la poche de sa veste sous son sourire fier. Il marchait vers le bâtiment où la musique raisonnait déjà. C'était sa manière de me dire que le pouvoir était en sa possession.

-         Hey, tu vas où comme ça?

-         On se retrouve quand j'aurai terminé du coup, sauf si tu préfères tenter le stop.

Autour de nous le parking était désert. Les quelques voitures garées attendaient silencieusement leurs propriétaires, les lampadaires clignotaient d'ennui et seuls les bruits des gens entrant et sortant du cinéma plus loin comblaient le silence mortel. J'ai emboité le pas d'Oscar non sans râler.

Même si sur le moment ça m'embêtait d'être là, il a absolument tout fait pour me mettre le plus à l'aise possible. Sa main ne quittait pas le bas de mon dos pour me guider à travers les différentes étapes, il a même insisté pour lacer lui-même mes chaussures afin de s'assurer que je ne pourrais pas tomber à cause de ça. Ses conseils étaient du genre « fais ce que je dis, pas ce que je fais » car sur la piste il était clairement aussi nul que moi. C'était également sa première fois. Ça nous faisait rire, parce que même en se tenant la main, il n'y avait pas un pour rattraper l'autre. "Quitte à tomber, autant le faire ensemble.". Dans ce contexte ça m'a amusé. Je n'imaginais pas qu'à plus long terme aussi ça s'appliquerai aussi mais plus douloureusement.

On faisait des tours le long de la piste qui était un grand ovale. Parfois on faisait la course, sous les musiques des années 80 qu'on connaissait par cœur. J'ai pris du retard dans une de nos compétitions à cause d'une petite fille qui m'a clairement fait une queue de poisson pendant que Oscar s'éclaffait en rejoignant au plus vite notre ligne d'arrivée improvisée. Je suis légèrement, vraiment un tout petit peu mauvais perdant, donc le voir gagner me rendait grognon. J'ai repris mon élan dès que la voie fut libre, la vitesse augmentait de secondes en secondes, et alors que mon pied allait me donner le dernier élan dont j'avais besoin pour rejoindre le bouclé, mon second patin s'est assez incliné vers l'avant pour que je me rétame complètement contre le sol dans un bruit sourd. La tête un peu sonnée, j'ai repris au plus vite mes esprits en me rasseyant pour ne gêner personne. Oscar n'est pas venu m'aider. J'ai levé les yeux vers lui, tout s'est passé si vite. Il m'a regardé moi, puis le sachet blanc au sol qui était tombé de ma poche. Son visage trahissait clairement son incompréhension et avant même que je n'ai le temps de me justifier ou de le reprendre il s'est automatiquement jeté dessus pour l'enfouir dans sa propre poche comme un fucking drogué qui vient de voir son trésor.

-         Je, euh, c'est-

-         On rentre. Maintenant.

Il était devenu en une fraction de seconde le vent le plus froid de toute l'Angleterre. Dire qu'il était fâché serait un euphémisme, il était complètement hors de lui. J'ai eu de nombreuses occasions de le voir en colère mais là, c'était clairement au-dessus de tout ce que j'avais pu connaître auparavant. Je me suis relevé, j'ai à peine eu le temps de me dépoussiérer qu'il m'a attrapé par la manche pour qu'on quitte la piste le plus vite possible et qu'on rende nos patins. Je ne sais pas comment il a fait pour être aussi rapide mais il m'attendait déjà lorsque j'ai commencé à délasser le second.

Oscar ne m'a jamais fait peur, peu importe à quel point ses yeux semblaient m'en vouloir, ou ses poings se serrer. J'ai toujours gardé cette profonde conviction qu'il était plus dangereux pour lui que pour les autres, il ne pouvait rien me faire, du moins physiquement. On a retrouvé le froid qui semblait bien plus glacial qu'à notre arrivée. Engouffrés dans la voiture, j'ai joué avec mes mains en les regardant comme si elles étaient la chose la plus intéressante de cette soirée. Il y a eu un long silence, ses doigts pressaient le volant. On restait juste là, sur le parking, comme si rentrer semblait trop difficile. Il a fini par frapper le volant avec violence. Sa colère explosait enfin.

-         Putain de merde c'est quoi ces fucking conneries Isaac?!

J'ai regardé par la fenêtre. Pour capter mon attention il a sorti le sachet et me l'a jeté sur les cuisses.

-         De la cocaïne?! Pourquoi tu as de la putain de cocaïne dans ta poche?! C'est pas suffisant le shit? Il te faut plus?!

-         N-Non, c'est pas,-

-         Fuck, Alex. C'était ça tout à l'heure? T'as demandé à Alex de te fournir? Quitte à gâcher ta vie t'as raison, fais-le avec la pire ordure de Londres.

-         Tu dis ça alors qu'entre nous c'est toi qui s'es jeté dessus ! Et puis t'as l'air de le connaître d'un peu trop près Alex.

Je me suis tourné vers lui en jetant à nouveau le paquet sur lui. Ma confiance mêlée à ma colère en moi essayaient de prendre le dessus. Il a plaqué sa main sur son front.

-         Mais bordel Isaac, bien-sûr que je me suis jeté dessus. On était en public! C'est illégal je te rappel, tu peux faire de la taule pour ça. Excuse-moi de sauver ton petit cul de camé hein.

Ok. Il marquait un point pour ça. Mais ça ne justifiait pas tout. A ce moment-là j'étais presque aussi remonté que lui.

-         Je ne suis pas un camé! Je, c'est Alex qui m'a donné ça pour toi tout à l'heure! Fuck Oscar, quand est-ce que t'allais me parler de ta dépendance?! Tu pensais que j'allais ignorer tous les signes pendant combien de temps?! Je. Je pensais que tu me faisais confiance et qu'on était honnête l'un envers l'autre. J'ai. Aaarg. J'ai été trop con.

J'ai ouvert la portière, je suis sorti, je l'ai refermé et j'ai commencé à marcher vers le centre commercial qui fermait ses portes. Je n'ai pas tardé à attendre la portière d'Oscar claquer. Dès l'instant où je lui ai dit que je connaissais son secret il n'était plus en colère du tout. Ses épaules se sont abaissées, son expression est devenue neutre. Il n'avait rien eu besoin de dire pour que je comprenne que j'avais raison. Quand on est persuadé de quelque chose en général on fait tout pour s'en convaincre, on veut prouver qu'on a raison. Pour une fois j'aurai aimé me tromper royalement et passer pour le plus abrutit des hommes.

-         Attends, non, Isaac, s'il te plait, je. Je peux t'expliquer.

Oh non. Les violons. Je me suis retourné vivement.

-         Non. Y'a absolument rien à expliquer. Tout le monde m'avait prévenu. Tu sais, Oscar il est particulier, il est pas comme les autres garçons, ses pensées sont différentes, il te brisera le cœur. Blabla. Que tu prennes de la drogue dure, j'aime pas ça du tout mais à la limite j'aurai pu le comprendre si tu me l'avais expliqué, mais que tu me le caches et me mentes, ça, je peux pas.

J'ai recommencé à marcher en parlant, il a pressé le pas.

-         Isaac, je te jure que c'est pas ce que tu cr-

-         Je ne suis pas idiot. Sur internet, dans les films, dans les bouquins, absolument tous les toxicomanes sortent ce genre de phrases. Ce sont les pro du mensonge. Je voulais pas être aussi aveugle que Alison. Tu.. Arrête de me suivre s'il te plait. Tu vois pas que tu fais du mal à tout le monde?

Il s'est arrêté. J'ai été dur, même très dur et ces mots, je les ai regrettés immédiatement. C'était terminé. Les murs qu'Oscar avait abaissés pour moi se sont redressés lentement et surement. Je me suis retourné vers lui, il était déjà dos à moi et marchait vers la voiture. Je pensais que les soubresauts de ses épaules étaient dû à ses nerfs qui se contractaient sous l'énervement, alors qu'ils étaient dû aux sanglots qu'il essayait de ravaler.


L'été fut vite bien entamé. Je ne saurai pas dire combien de temps s'était écoulé loin d'Oscar, peut-être un peu trop. Evidemment il me manquait, même si j'étais toujours très fâché contre lui. Je n'arrivais pas à ne plus l'aimer et le seul avantage de cette période a été le nombre de morceaux de rupture que j'ai pu écrire. Je me suis même senti assez seul et perdu pour demander à Naël et Alison de me rejoindre dans un café. Je ne savais pas si au moins l'un d'eux accepterai. Je me sentais minable que, comme Naël m'avait prévenu, je revienne vers lui parce que Oscar n'était plus là.

A ma plus grande surprise, le jour du rendez-vous ils étaient tous les deux présents. Je me suis assis en face d'eux, le silence était terrible donc j'ai mis les pieds dans le plat.

-         Je suis désolé. Je suis le pire ami possible. Je sais que je vous ai tous les deux trahis de deux manières différentes. Les choses auraient été beaucoup plus simples si je vous en avais au moins parlé en avance mais je, je culpabilisais tellement et en même temps je l'aimais tellement que-

-         Aimait ? Vous avez rompu? Naël m'a coupé sans pointe de méchanceté.

J'ai poussé un soupir en laissant mon dos tomber dans la chaise. LE sujet.

-         C'est... Compliqué. Je. Il s'est passé plein de trucs et j'ai appris qu'il.. Je crois que Oscar prend de la drogue. Vous le saviez ?

Parler de ça était difficile pour moi, je ne savais pas quels mots utiliser, ce qu'il fallait cacher ou exposer. Leurs yeux sont devenus tous ronds. Pour eux « drogue » sonnait comme un gros mot. Ils étaient aussi purs que de la neige.

-         Oscar se drogue? Alison semblait encore moins comprendre que Naël et moi réunis. Oscar a toujours eu une aversion contre la drogue. A chaque fois qu'on allait en soirée il me demandait le genre parce que si ça coulait à flot ça le dégoutait.

Ces propos n'étaient pas cohérant. Alison était naïve, mais à ce point ça m'étonnait. Une première question m'est apparue à l'esprit : s'il en consommait depuis longtemps, pourquoi ne pas se servir gratuitement aux soirées? Ça n'avait pas de sens. Il a été en couple pendant un an avec Alison, même si elle n'avait rien vu de ses infidélités, elles auraient pu remarquer un truc, non? J'essayais de me rassurer comme je pouvais.

-         Vous pensez que je suis fou de croire ça?

-         Ça dépend. Tu as déjà fouillé dans ses affaires? Ou tu l'as vu faire? Ses yeux ont déjà été extrêmement dilatés devant toi? Il renifle souvent sans être enrhumé?

Non. Chaque question avait une réponse négative. La culpabilité s'est alors mise à grimper en flèche. Est-ce que je l'avais accusé sans réel fondement? Chaque accusation pouvait être expliqué. Il a essayé de me dire quelque chose mille fois et je n'ai rien voulu entendre. Quel abrutit. Cependant il n'a pas nié pour autant et il restait un point à éclairer.

-         Non. Mais Alex, il m'a donné un sachet de cocaïne en me disant que c'était pour Oscar.

Alison a roulé des yeux en prenant son chocolat chaud entre ses mains.

-         Isaac. Tu te fis vraiment à Alex? Ce mec a une dent contre Oscar depuis la fin du lycée. S'il n'essaye pas de lui cracher dessus au moins une fois par jour il meurt.

Effectivement, j'avais cru comprendre que leurs relations n'étaient pas exactement celle qu'on espérait vivre depuis un moment. Les pièces du puzzle ne s'assemblaient pas encore toutes conformément mais elles n'allaient pas tarder à le faire. La seule personne qui pouvait m'aider à lier chaque morceau les uns avec les autres n'était nulle autre que le principal concerné, Oscar. Evidemment, mes sentiments pour lui me poussaient à vouloir régler cette histoire au plus vite pour retrouver notre relation dès que possible. Il était ce que j'avais de plus précieux, je ne voulais pas imaginer que cette dispute sur le parking puisse être la fin de notre aventure ensemble.

Au bout du compte ce petit rendez-vous avec Alison et Naël s'est plutôt bien terminé. Je crois qu'à la fin ils étaient tous les deux un peu moins fâchés contre moi qu'ils ne l'étaient au début. Je ne m'attendais pas à ce qu'on redevienne les meilleurs amis du monde mais chaque petit pas comptait.

Le soir même, je suis allé à la maison de retraire où Oscar travaillait. J'ai glissé discrètement mon pied contre le coin de la porte avant qu'elle ne se verrouille derrière le passage d'un infirmier. En toute illégalité, je me suis infiltré dans le bâtiment. Je m'aventurais en pleine nuit dans un domaine privé sans aucune autorisation. Oscar ne répondait à aucun de mes messages évidemment, et puisque je me doutais qu'il n'avait pas envie de me voir, je me suis pointé devant la caméra qui donnait sur le couloir de la grand-mère obsédée par sa vengeance des plantes. Bien en face de la caméra, j'ai brandi mon téléphone sur lequel était inscrit en gros et en gras "DESOLE, ON PEUT PARLER?". J'ai attendu le bras tendu pendant au moins cinq minutes. Et c'était long. Pas de réponse, aucun sms. Il ne doit pas regarder.

-         Hey, qu'est-ce que vous faites là?

Un infirmier de nuit au bout du couloir m'a fait sursauter. Je suis dans une grosse merde. Sans répondre, je me suis mis à courir le plus vite que j'ai pu en direction de la sortie. Sur mon passage, au bout du dernier couloir, la porte du local de surveillance s'est ouverte. Je me suis engouffré dedans et Oscar m'a indiqué silencieusement le placard du bout de l'index. J'ai à peine eu le temps de me cacher que j'entendais déjà l'infirmier gronder.

-         Y'a un mec qui s'est introduit ici et tu bouges pas de ta chaise? Retrouve-le ou je te fais virer demain.

Super Isaac. T'as causé des ennuis à Oscar alors que tout ce que tu voulais était de te réconcilier avec lui. La discussion ne s'est pas beaucoup prolongée. Je ne me suis autorisé à respirer qu'en entendant la porte se refermer. Je suis sorti de ma cachette, le gardien de nuit était déjà en train de reprendre son film. Nerveusement je me mordais un peu trop fort la lèvre, j'ai avancé d'un pas.

-         Oscar, je.. Je voulais pas t'embêter au travail et encore moins te faire potentiellement perdre ton job. Je.. Je crois que j'aurai dû t'écouter depuis le début. J'ai dit des choses que je regrette beaucoup, tu me manques et je te jure que si tu me laisses une chance, je bosserai de tout mon cœur sur la communication pour que tout soit plus claire entre nous.

Il n'a même pas haussé un sourcil. Impassible devant son écran, il mangeait des bonbons. J'ai tiré la chaise du fond de la pièce pour venir à côté de lui. S'il m'a sauvé pour l'infirmier c'est qu'il m'avait vu sur les écrans et.. Qu'il est toujours aussi bienveillant.

Je l'ai regardé mater son film, sans rien dire pendant plusieurs séquences. Au bout d'un moment j'ai mis ma tête dans mes bras sur la table. La vie était devenue bien trop compliquée pour mes petites épaules. Après ce silence, il a enfin pris la parole sur la seule chose qui semblait importante à ses yeux.

-         C'est vrai? Je te manque?

-         Bien-sûr. Dès que tu n'es pas avec moi tu me manques mais là, savoir qu'on était fâché c'était encore pire. J'étais en colère mais je voulais te voir, et je voulais dormir avec toi même si l'idée que tu me serres trop fort me donnait envie de t'étriper. Je crois que j'en aurai encore plus eu envie si tu ne me serrais pas assez.

-         Et maintenant qu'est-ce que tu veux?

-         Tout. Tout ce que tu veux me donner. Des explications, un geste affectif, ta colère, tant que ça vient de toi et que ça ne ressemble plus à ton silence ça me va.

Du bout du doigt il grattait frénétiquement l'intérieur de son poignet. Je pensais que ce geste était anodin jusqu'à ce que ces simples griffures deviennent de vraies traces importantes. Il luttait en silence contre ses démons, par le seul moyen de les distraire avec une douleur physique. J'ai posé ma main sur la sienne il a semblé réaliser que j'attendais qu'il me réponde.

-         Je n'ai pas demandé de cocaïne à Alex.

-         Je sais. Et je suis désolé de l'avoir cru.

-         Mais je comprends que tu l'ais cru. Ce mec est le plus gros manipulateur et menteur de tous les temps. Je le déteste.

La haine s'entendait dans sa voix. Il s'est arrêté de gratter et c'est comme s'il ne réalisait la présence de ma main qu'à ce moment-là. Il s'est dégagé d'un mouvement brusque.

-         Je fais du mal à tout ce que je touche. Je. Je le savais déjà mais l'entendre de ta bouche c'était... Horrible. J'ai jamais voulu te faire de mal, j'te jure Isaac, je.

Il avait l'air complètement terrifié et ça s'amplifiait au fur et à mesure de ses paroles. Je sentais mon cœur se presser douloureusement dans ma poitrine.

-         Hey, Oscar, honey. Regarde-moi.

J'ai rapproché ma chaise de la sienne. Nos jambes étaient en quinconce, je me suis penché pour prendre son visage entre mes mains. Il a entouré mes poignets de ses doigts, j'ai cru qu'il allait me repousser mais il n'a mis aucune force pour le faire. J'ai profité d'avoir son attention pour poursuivre.

-         Je n'aurai jamais dû dire ça. Je ne le pense pas parce que c'est entièrement faux. J'ai été un gros crétin . Et je regrette sincèrement d'avoir spéculé tout le long. Tu.. T'es tout le temps en pleine forme, tu jongles entre deux travails, tu fais énormément de sport, je, j'avais cette poudre entre les mains pour toi, de la part de Alex, Yliess avait dit que tu cachais un truc avec lui, j'ai sincèrement cru que c'était la clé de tout ça. Je suis vraiment désolé.

Tout n'était pas encore clair, évidemment, ça se voyait que Oscar était gêné, qu'il luttait pour parler ou se taire. Il a baissé les yeux, mais plutôt que de complètement me repousser il a enlacé nos doigts.

-         J'ai confiance en toi Isaac. C'est juste que... Je me déteste beaucoup trop pour croire que tu resteras avec moi peu importe ce que je suis ou peu importe ce que j'ai fait. Tu, tu mérites pas ç-

-         Je t'aime.

-         Quoi? Il a relevé la tête.

-         Je t'aime Oscar. Je t'aime depuis longtemps, avant même notre premier baiser, pendant que t'étais avec Alison. Je ne saurai pas dire avec exactitude la date, mais je t'aime depuis des mois. C'est pas un petit amour du genre amour de jeunesse, non, c'est un je t'aime du genre je suis amoureux de toi, je veux passer des années et des années à tes côtés et te soutenir dans tout ce que tu entreprends parce qu'à mes yeux tu es la personne qui mérite le plus d'amour dans ce monde. Donc tu peux penser ce qui te plaît sur ce que je devrais mériter ou non, je m'en fou, je sais ce que je veux moi.

Lui ne m'avait jamais dit je t'aime. Il l'avait fait indirectement en m'embrassant pour la première fois, mais jamais je ne l'avais entendu prononcer ces mots si importants. Si au début de la conversation il était énervé et angoissé, là c'était sûr et certain qu'il était touché. Il a lâché mes mains pour me répondre d'un baiser un peu précipité mais plutôt tendre. Ses doigts se sont perdus dans mes cheveux, on aurait dit qu'il avait attendu ça toute sa vie. A en croire sa réaction, il n'avait jamais autant aimé des mots. Ça ressemblait à une délivrance, une promesse qui clarifiait que tout ce qu'on vivait était aussi réel que fort. Je lui ai volé un dernier baiser avant qu'il ne retourne correctement sur sa chaise. Les mots lui manquaient et si on se penchait on pouvait deviner que ses joues étaient colorées. Oscar peut rougir ?

-         Purée, tu, je euh.. Bonbons?

Il a poussé le paquet vers moi. Ça m'a légèrement fait rire. J'en ai quand même pris un, rien que pour avoir plus de temps afin d'admirer le sourire qui ne quittait plus ses lèvres. Il essayait de le réprimer mais il revenait absolument à chaque fois. Il me forçait silencieusement à tomber à nouveau pour lui.

Cependant tout n'était pas réglé. Lui dire que je l'aimais ne me permettait pas de connaître la vérité, de boucler définitivement cet énorme quiproquo. Comme toujours, il lisait en moi comme dans un livre ouvert. Je n'ai pas eu à attendre bien longtemps pour qu'il se redresse et s'éclaircisse la gorge pour reprendre la parole.

-         Ça. Ça m'a vraiment blessé quand tu m'as qualifié de toxicomane parce que... C'est vrai. Tu as raison. Et je déteste ce que je suis mais... Laisse-moi t'expliquer, ok? Ecoute moi jusqu'au bout, ne.. Ne m'interromps pas. S'il te plait.

Cette conversation était une montagne russe. Si l'instant d'avant je planais dans le bonheur, à ce moment-là j'étais trahis par l'appréhension et la peur. J'ai tout de même hoché la tête. J'avais été honnête avec lui, il voulait l'être également.

-         J'ai.. J'ai rencontré Alex au lycée. C'était le genre de gars que tout le monde connaissait et qui passait son temps au coin fumeur. Même s'il discutait avec tout le monde il était toujours très seul. Il n'intégrait aucun groupe. J'étais en pleine crise d'adolescence, je détestais la Terre entière, je passais mon temps à mal parler, à me battre et tous ces trucs débiles qu'on fait parce qu'on pense que se confronter à l'autre c'est notre seul moyen d'avoir de l'importance à ses yeux. Le lycée c'était... à vomir. Vraiment horrible. Je n'arrivais pas à avoir le niveau pour les cours, je comprenais rien aux filles, encore moins aux garçons, je.. Je me cherchais quoi, comme tout ado normal. Un jour on m'a envoyé en retenue. J'ai parlé à Alex pour la première fois, il m'a dit qu'on se ressemblait et qu'on allait bien s'entendre. Ça faisait tellement longtemps qu'on ne m'avait pas fait me sentir accepté Isaac, comment j'aurai pu refuser son amitié?

Il a pris une grande respiration, son regard était dans le vide. Evidemment que si jeune il ne pouvait pas se douter de la mauvaise influence d'Alex. On fait tout pour se sentir accepter à ces âges.

-         Il m'a montré l'endroit qui lui plaisait le plus, le Bubble. On a fait des soirées incroyables là-bas, on rencontrait plein de gens, on se déchirait la gueule comme si on ne comptait pas être en vie le lendemain et plus rien d'autre n'avait d'importance. C'était génial. Enfin.. C'était bien jusqu'à ce que les choses deviennent trop sérieuses. A une soirée, j'étais complètement mort, et pour rigoler, Alex nous a fait des rails. Je.. Je n'étais clairement pas assez informé sur les conséquences de ce simple geste. Donc j'ai... Accepté. Et c'était tellement... Incroyable. C'était comme si pour la première fois de ma vie, je me sentais à ma place dans ce monde. Les gens m'abordaient, je parlais sans anxiété, je riais tout le temps. C'était du bonheur simple et pur. Tu te rends compte ? Un gamin rejeté comme moi devenait l'invité phare de la soirée. A celle d'après, j'ai moins bu pour le faire. A la suivante j'ai commencé sobre. Et l'enfer a commencé, la roue tournait de plus en plus vite. Ma consommation de cocaïne a décuplé, que ce soit en fréquence ou en quantité en très peu de temps. Je n'étais plus rien sans ça, je ne faisais plus aucune chose clean, je devais absolument en avoir pris pour me sentir prêt à affronter une journée. Moi je pensais que c'était une bonne période de ma vie, c'est là que j'ai rencontré Alison par exemple. Avec du recul je sais que ce n'était pas ça la vraie vie. On est jamais dans le réel quand on touche à ces choses.

Il s'est arrêté. Il a retiré ses mains des miennes comme s'il ne les méritait plus et je me suis empressée de les reprendre. Ce qu'il semblait vouloir dire était encore plus dur. L'hésitation était longue, il s'est enfoncé dans son siège et ses yeux restaient fixés loin de moi.

-         Un matin m'a mère est venue me réveiller pour aller au lycée puisque je n'étais pas descendu comme à mon habitude. Elle.. Elle m'a trouvé étendu par terre, à moitié mort. Overdose. Quand on augmente au fur et à mesure les doses parce que ce qu'on prenait la veille se semblait pas suffisant pour le jour qui allait suivre, on oublie que le corps humain a des limites. Je... Je crois que je n'avais pas fait exprès mais en même temps Isaac, clean je voulais tellement mourir...

J'ai serré sa main un peu trop fort je crois. Je ne voulais pas rien qu'imaginer ce qui le torturait à ce point pour en arriver là. Il m'a regardé brièvement et a enchainé pour que je pense à autre chose que son corps étalé et sans vie.

-         Quand je me suis réveillé à l'hôpital, ma mère a tout fait pour me convaincre d'aller en cure. Quand t'es drogué c'est presque impossible de te détourner de ça, il faut trouver quelque chose de vraiment puissant, de plus stimulant que ce que tu prenais pour te secouer. Je ne voulais pas perdre l'amour de ma mère alors j'ai essayé pendant 3 mois dans un centre. Je suis sortie, et j'ai replongé. Comme presque tout le monde d'ailleurs pour le premier essai. Donc j'y suis retourné. Ces six mois ont été... C'est indescriptible. C'était bien pire que l'enfer, pire que le lycée, pire que de se haïr ou de vouloir mourir, je ne souhaiterai même pas ça à mon pire ennemi. Personne ne peut rien qu'imaginer ce qui se passe là-bas.

Les questions se bousculaient dans ma tête. Je n'aurai jamais pu imaginer que le garçon que j'aimais soit passé par tant de choses. Evidemment, je me doutais qu'il y avait un truc, surtout vis-à-vis de toute la colère qu'il avait en lui mais pas quelque chose d'aussi traumatique. Ça me faisait si mal d'imaginer ce par quoi il était passé, il ne méritait pas un parcours aussi cruel. Je me suis aventuré à poser une question.

-         Qu'est-ce qui t'as empêché de replonger la deuxième fois?

-         Alison. Il n'a pas hésité une seconde en répondant. Elle ne savait rien, elle était juste gentille, drôle et passionnée par la musique. Elle passait tout son temps avec moi, elle jouait de la guitare et du piano. C'est elle qui m'a tout appris. C'était ça pour moi qui était plus prenant que la cocaïne, c'était la musique avec elle.

Enfin tout s'assemblait dans ma tête. C'est pour ça qu'il m'en avait autant voulu de les avoir fait rompre, même s'il ne l'aimait pas. Il avait besoin d'une excuse pour jouer, que quelqu'un croit en lui. La perdre ne revenait pas seulement à ne plus avoir de groupe ou de petite amie mais surtout à la possibilité de replonger violemment dans son addiction. C'était ça ses démons. Remplacer l'addiction sinon y succomber au plus vite. Pour résister à l'envie de retrouver les plaisirs de la poudre il offrait son corps, cherchait des sensations enivrantes. Le sexe. Toutes ces femmes entre ses doigts malgré Alison, elles étaient là pour l'empêcher de recommencer à 0. Et moi je lui ai imposé d'arrêter ça. Quand je pense qu'il l'a fait.

-         Tu... Tu l'aimais?

-         Pas comme elle m'aimait. Je la voyais plus comme un ange, on ne tombe pas amoureux des anges, on les admire seulement.

-         Et Alex, je comprends pourquoi tu lui en veux mais pourquoi lui il t'en veut?

-         T'es trop perspicace Isaac, je peux vraiment rien te cacher.

Il râle, avec pour seule réaction de vouloir mordre ma main. Il essayait de détendre l'atmosphère et j'ai pu glousser pour l'occasion.

-         J'étais lycéen, j'avais absolument aucune thune donc il m'a tout avancé. Quand je suis sortie de cure je n'étais plus son client et je lui devais vraiment un gros paquet de fric. C'est pour cette raison que j'ai pris deux travails. Surtout que cet enfoiré a ajouté des intérêts. Depuis peu nous sommes enfin quittes. Je crois que sa colère est liée à la fois où je lui ai cassé la gueule quand il t'a mal parlé.

Son cœur semblait beaucoup plus léger qu'au début de la conversation, ça se voyait à la manière dont il se tenait et caressait mes doigts. Partager des secrets allège toujours lorsqu'on sait qu'ils sont entre de bonnes mains. J'ai apporté sa paume à mes lèvres mais pas pour la mordre, au contraire, pour l'embrasser.

-         Je t'aime encore plus maintenant que je te connais.

-         Arrête, à chaque fois que tu dis c'est ultra dur pour moi de ne pas te sauter dessus.

-         Je t'aime.

Ce regard-là, je voulais qu'il me hante, qu'il ne me quitte jamais, qu'il m'empêche de dormir. L'un avec l'autre nous étions braves, plus forts, invincibles. Nous pouvions aller n'importe où, faire ce qu'on voulait, du moment que c'était ensemble rien ne pouvait nous arrêter.

Au cours de la conversation, j'ai compris que cette histoire était la raison pour laquelle il me poussait à poursuivre mes cours. Il n'avait pas eu la chance de pouvoir entrer en études supérieur et le temps dont il a eu besoin pour se soigner l'a complètement découragé pour reprendre. Également, s'il avait mis autant de temps avant de rompre le pacte qui nous empêchait d'être ensemble c'est parce que pour la première fois, il aimait quelqu'un et qu'il avait peur que ses démons gâchent tout. Depuis qu'il me connaissait il avait compris que rien ne serait plus fort que l'amour qu'il me portait.

-         Et puis tu sais, c'est ta faute. Il me grondait presque. Quand tu as apporté le dessin du papillon chez moi, pour mon tatouage, c'est là que j'ai compris que j'étais définitivement dans la merde parce que j'étais dingue de toi. Tu savais que je voulais me faire tatouer un papillon, mais tu ne savais même pas pourquoi. Le papillon c'est le symbole de la métamorphose, de la transformation, de la renaissance. Je voulais l'avoir sur ma peau parce que je ne suis plus une chenille qui passe son temps à ramper, ce que j'étais avant la cure. Cette époque est révolue, je peux aller de l'avant, je suis capable de voler de mes propres ailes maintenant, sans dépendance, tu vois? Je suis libre de ces chaines. Tu ne réalises pas ce que tu as fait en m'apportant ce symbole quand j'étais au plus bas à cause de ma rupture avec Alison. Tu m'as sauvé la vie Isaac, littéralement.

Il était vrai que depuis ce jour, Oscar a tout fait pour me voir le plus régulièrement possible en prétextant vouloir faire du sport. En rentrant chez nous ce soir-là je culpabilisais d'avoir continué de fumer alors qu'il m'avait demandé plusieurs fois d'arrêter. Je devais le faire pour ma propre santé mais surtout pour ne pas lui offrir l'occasion de se plonger dans un nouvel enfer. Je réussirai pour nous, je m'en fais la promesse.


"Pour la première fois je n'étais plus bleu." O.

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