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Chapitre 37

Maintenant

Un air de piano qui semble provenir du fond du restaurant résonne jusqu'à l'accueil de celui-ci. Comme si j'étais au beau milieu d'une comédie romantique, au moment du bal où les deux protagonistes s'apprêtent à se rencontrer, dans une ambiance à la La La Land. Dans une fiction Oscar serait tombé amoureux de moi au premier regard, je n'aurai eu qu'à me pencher pour baiser sa main, nos yeux se seraient rencontrés et instantanément nous nous serions promis silencieusement à l'autre pour l'éternité.

Cependant la réalité est toujours bien plus crue. Je sors de mes rêveries lorsqu'une cliente me pousse avec son épaule pour passer, en râlant sur les convives de son dîner. Qu'est-ce que je peux y faire moi, si tout le monde est hypocrite avec toi Thérèse, t'as qu'à être toi-même un minimum plus authentique non ? Pardon. Je m'emporte. C'est le stress. La femme au guichet a raccroché pour m'offrir enfin un peu d'attention.

-         Monsieur?

-         Bonsoir. Je suis invité par Monsieur Oscar Lovell.

Elle regarde son registre pendant quelques secondes. Son visage s'illumine au moment où son bras me présente à ses côtés un autre serveur.

-         Table 28, il vous attend. Si vous le permettez, mon collègue va vous y conduire.

Dans la salle une odeur flottante de saveurs raffinées enveloppe les convives. Les lumières délicates au plafond, suspendu par de fins fils nous englobent dans une atmosphère nocturne. On dirait des étoiles, éparpillées dans le ciel. J'espère qu'entre tous ces gens fortunés mon costume ne fait pas tâche, ce n'est toujours pas mon truc d'en porter. De loin je le vois déjà, avec sa chemise en satin blanc et ses cheveux parfaitement coiffés. Il regarde son téléphone, j'imagine qu'il se demande quand est-ce que Pa' compte arriver. Finalement c'est sur moi que ses yeux tombent lorsque j'arrive à sa hauteur.

-         Isaac? Il regarde le serveur un instant, le remercie très brièvement et attend qu'il parte pour continuer. Qu'est-ce que tu fais ici?

-         La même chose que toi je suppose, j'attends le dîner.

Pendant un instant il a dû penser que j'avais également une réservation ici, ce qui n'était évidemment pas le cas. Ça a fait tilt quand je me suis installé.

-         Pa'. J'aurai dû m'en douter.

-         Fais l'innocent.

Sa manigance dévoilée, il plonge innocemment les yeux dans la carte. Alors c'était vrai? Il était à Londres pour moi et bien qu'il ait profité de l'occasion pour inviter Pa' ce n'était pas son but initial? Et si... Il avait fait une superbe réservation ici mais qu'il avait été trop timide pour m'inviter directement? C'est le monde à l'envers.

-         Hmm.. Poularde au champagne, caviar, langouste au safran...

-         Tu comptes vraiment me draguer avec ton argent là?

Il relève les yeux à ma remarque. Il ne liste plus rien, il se contente juste de lever le bras pour interpeller un serveur qui arrive quasiment dans la seconde.

-         Je peux faire quelque chose pour vous messieurs?

-         On prendra une bonne bouteille de champagne. Quelque chose de fruité et léger. Ce sera tout pour le moment merci.

Dès qu'il part chercher la commande je pose mes avant-bras sur la table pour me pencher vers mon partenaire pour la soirée.

-         On fête un truc?

-         Lire la carte m'a coupé l'appétit mais pas la soif. T'as pas plutôt envie d'un kebab?

Ca, c'est du Oscar tout craché ça. Les choses coûteuses ne l'ont jamais attiré, il privilégie de loin tout d'abord l'humain, puis le confort et en tout dernier le luxe. D'après les médias il donne énormément aux œuvres caritatives, je suis tellement fier qu'il puisse avoir le choix de le faire. Ma tête se pose contre ma main et mon coude est sur la table, je n'ai jamais eu de bonnes manières. Nos pieds se touchent mais ni lui ni moi ne bougeons la jambe pour que ça change.

Depuis le début Oscar a toujours essayé de me faire comprendre que les choses se passeraient mal avec lui. J'ai ignoré tous les drapeaux rouges qu'il hissait pour me prévenir, maintenant je sais qu'il avait raison depuis le début. Les choses ont été ruinées, finalement plus par ma faute que la sienne. On s'en veut toujours un peu mutuellement, mais aucun de nous deux n'acceptera que ce soit l'autre qui porte le chapeau.

Plongé dans mes pensées, il me ramène en passant sa main devant mes yeux.

-         Ou on peut rester ici si tu préfères.

-         Oh, euh. Non, kebab c'est mieux. Je... Je me demandais si les choses étaient inscrites dans le marbre.

-         De quoi tu parles?

Toute son attention est focalisée sur moi. Il croise ses doigts entre eux.

-         Je sais pas, de tout ? Est-ce que tout est définitif ? Comme une fatalité? Ou est-ce que parfois, même au tout dernier moment les choses peuvent changer?

Il n'arrive pas bien à suivre ce que je dis et je lui pardonne complètement parce que moi-même je ne sais pas où je veux en venir. Malgré le prestige du lieu je laisse ma tête se poser dans mes bras sur la table. Par habitude, sa main s'est faufilée dans mes cheveux presque plus longs que les siens pour une fois.

-         Les seules choses vraiment définitives Isaac ce sont la naissance et la mort. Tout ce qui se passe entre est indomptable, imprévisible et parfois merveilleux.

Il aurait pu me prévenir que le champagne arrivait pour que je me redresse mais il ne l'a pas fait. Ce n'était pas pour me mettre mal à l'aise, au contraire, c'était dans l'unique but que je me relève lorsque j'en ressens la force. Je suis trop gêné pour rester dans cette position trop longtemps quand même, bien que ça implique que ses doigts doivent m'abandonner.

-         Merci. Pour ce soir et pour me remonter le moral.

-         Merci à toi, d'avoir accepté.

Nos verres se cognent l'un dans l'autre. La boisson est bonne, délicieuse même et à en juger à la moustache de bulles au-dessus de la lèvre d'Oscar, il a également apprécié. On aurait dit un petit nuage léger, un- attends. Je me lève précipitamment et plaque mes paumes contre la table, peu importe le bruit que ça fait.

-         On va faire un tour.

-         Maintenant?

-         Maintenant ou jamais.

-         Alors maintenant.

Prêt à me suivre dans mes aventures avec une confiance aveugle, il a pris la bouteille de champagne avec lui et une nouvelle escapade a pu commencer.




Avant

Naël ne voulait pas garder notre altercation secrète. Il n'a pas cherché à la propager non plus mais je comprenais qu'il ait eu besoin d'en parler. Après tout c'était notre première vraie dispute, ni lui ni moi ne savions comment gérer ça. J'ai compris que tout le monde était au courant pour ma relation avec Oscar dès l'instant où j'ai franchis la porte du studio et qu'aucun des garçons de Nuit d'Eté ne m'a regardé dans les yeux. Tout le monde était gêné, comme s'ils étaient mal à l'aise de connaître quelque chose qu'ils n'auraient pas dû. En regardant Luke j'ai réalisé qu'il était non seulement tendu mais aussi énervé. J'ai posé mon carnet sur la table à côté de la porte assez fort pour que ça raisonne et que tout le monde me regarde enfin.

-         Ok. On en parle?

-         Y'a absolument rien à dire. Tu peux sortir, on a plus besoin de toi. Luke m'a répondu sèchement.

Je n'acceptais pas l'idée de me faire virer par mes propres amis. Je suis resté là, planté dans l'entrée, à bégayer quelque chose que personne ne comprenait. Mon meilleur ami est parti et mon job voulait le rejoindre. Mon pied a fait un pas en arrière, j'essayais de me ressaisir et je n'ai réussi qu'en sentant mon dos se cogner contre la porte.

-         Vous n'allez pas me virer pour ça quand même?

-         T'es de moins en moins investis, on s'était dit qu'il te fallait un temps plus long que les autres pour t'adapter mais maintenant on comprend mieux la raison. Tu peux aller modifier ton contrat avec Hans.

Il n'y a que Luke qui me parlait. Les autres fuyaient complètement mon regard et la conversation. Ça se sentait à des kilomètres que c'était sa décision à lui, par jalousie, colère et rancœur. Je ne l'ai jamais aimé comme il le voulait, même s'il était absolument parfait à mes côtés et que je lui devais beaucoup, rien que pour avoir cru en moi. Ce qui le mettait le plus hors de lui n'était pas ma relation avec Oscar à proprement parler mais le fait que je lui ai dit clairement ne pas être prêt pour être en couple alors qu'il me découvrait dans une relation avec un autre. La conversation était close, ils ont vaqué à leurs occupations en m'ignorant, je n'avais le choix que de sortir. C'était injuste de me faire payer aussi cher alors que nous n'étions pas dans une relation exclusive et que rien n'était arrivé de très concret avec Oscar. Quoi que. Plus j'y songeais et plus je me disais qu'on a pas besoin de s'embrasser ou de coucher ensemble pour que notre relation aille au-delà de l'amitié. Il y avait une certaine forme d'amour entre nous, peu importe à quel point on essaye de l'ignorer.

Hans n'était pas dans son bureau donc je l'ai cherché en priant mentalement pour que Liam me garde à ses côtés. Fini les soirées beuveries, celles où on finissait le dos en vrac à dormir dans le garage de Caleb, fini leurs représentations, les regards complices que nous avions. L'aventure avait été inimaginable, si belle, pleine d'espoirs et de découvertes. Ensemble nous avons exploré toute cette industrie musicale sous de nouvelles coutures, avec des hauts et des bas bien évidemment mais jamais je ne pourrais oublier cette dernière année. L'idée que ça s'arrête aussi brutalement, pour ça, me bouleversait.

J'ai tenté plusieurs pièces au hasard, demandé mon chemin aux artistes que je croisais, personne ne savait où était Hans. S'il avait eu une réunion ou quelque chose du genre, au moins sa secrétaire aurait pu me l'indiquer. J'étais à deux doigts d'abandonner pour la journée lorsque mon regard s'est arrêté sur une porte inconnue où du monde semblait entrer et sortir. La musique résonnait jusque dans le couloir malgré la bonne insonorisation. Le signe ON AIR cependant n'était pas lumineux, je pouvais librement pousser la porte. Un nuage de fumée odorante en est sorti automatiquement. Seules des led rouges éclairaient faiblement la pièce complètement enveloppée par le nuage.

-         Ferme, ferme, l'alarme incendie va sonner !

J'ai poussé la porte derrière moi, comme me l'a demandé la voix masculine. Nous étions dans un studio d'enregistrement, assez confortable si j'en jugeais aux canapés que j'arrivais à distinguer.

-         On abuse les gars, ouvre un peu Yliess.

-         Pas drôle.

La fenêtre s'est ouverte, lentement le mobilier et les visages devenaient visibles. Le garçon que j'ai reconnu comme étant Yliess s'est assis au centre du canapé le plus gros, les jambes et bras écartés comme si cet endroit était le sien. Il semblait maître des lieux, roi de son monde. J'ai toussoté légèrement contre mon poing en ramenant mon carnet contre mon torse.

-         J'te connais pas toi, qu'est-ce qui t'amène?

-         Je, euh. J'étais clairement intimidé par la confiance en lui qu'il dégageait. Je cherche Hans. Personne ne l'a vu par hasard?

-         Hans? Il doit passer dans pas longtemps, tu veux l'attendre avec nous?

Il a tendu le joint qu'il avait entre les doigts vers moi. Ses mains étaient tatouées et j'ai deviné que ce n'étaient pas ses uniques dessins car ils ressortaient également de son col, le long de son cou mais aussi sur les côtés de son crâne où ses cheveux étaient presque rasés. Je lui donnais mon âge mais en même temps il semblait un peu plus vieux, plus mature. Il avait l'air de vivre dans l'instant présent. Ma contemplation est revenue vers le joint, dans ma réflexion je n'ai pas pris le temps de lui répondre donc il a insisté.

-         Ça va l'intello, on va pas te manger. T'es plus tendu que tous les managers d'ici réunis, assis-toi et respire.

Dans cette pièce j'étais déjà largement fumeur passif et ça s'est senti dès l'instant où je me suis assis dans le canapé avec le joint entre les doigts. C'était cool en fait, d'être là. Le stress s'évaporait au fur et à mesure de mes respirations. Yliess lisait en moi comme dans un livre ouvert et après tout, un joint une fois, comme ça, ça n'allait pas me tuer. L'odeur était beaucoup moins désagréable que ce qui transpirait de ce que Andrew m'avait fait fumer la première fois. La compagnie de Yliess n'avait pas l'air désagréable, bien qu'il se soit moqué de moi lorsque j'ai toussé à la première taffe.

-         Eh bah, cow-boy, on tente de nouvelles aventures?

Puisque c'était une vieille habitude je lui ai montré mon majeur le temps que ma respiration reprenne son calme. Quand j'ai réalisé mon geste il était en train de rire. Ouf. J'ai levé les yeux au ciel.

-         C'est juste pas passé par le bon trou.

-         Arrête ton cinéma, dis-moi plutôt ce qui te tracasse autant.

J'étais super grognon à cause de sa moquerie mais plus on s'échangeait le joint et plus je devenais un moulin à parole. Je lui ai raconté sans même m'en apercevoir, pour Naël, et Oscar, mais aussi Luke. Je déballais tout, il m'écoutait sans aucun jugement. Il n'avait jamais entendu parler de ces gens, pas même en travaillant dans le même bâtiment. J'ai appris qu'il voyageait beaucoup, qu'il faisait de la pop et un peu de rap, qu'il était le genre de mec à rester jours et nuits dans un studio rien que pour trouver une rime. Son perfectionnisme était ce qu'il haïssait le plus chez lui, moi je trouvais que c'était une grosse qualité. Finalement, Hans n'est jamais venu. Je ne sais pas si Yliess m'a menti à ce sujet et peu importe, puisqu'après mes épaules ne pesaient plus aussi lourd.


"Bien-sûr, ce n'était qu'un joint." O.

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