7.2
La main d'Hyosang dans les cheveux de Yoongi l'apaisait, l'aidant à somnoler un peu. Ce n'était pas vraiment ce qu'on pourrait appeler "dormir" convenablement, mais c'était mieux que rien. Parce que "dormir", en soi, était quelque chose qui n'existait plus dans la vie du plus jeune Min depuis le concert.
Cela faisait une semaine. Depuis, à chaque fois qu'il glissait dans le sommeil, il était secoué par d'horribles cauchemars qui l'empêchaient de se reposer. À chaque fois que ses yeux se fermaient et qu'il était seul, ils se rouvraient tout de suite avec l'impression qu'il tombait dans le vide et son cœur s'emballait totalement. Il commençait à trembler et se forçait inconsciemment à rester éveillé pour ne plus revivre ça.
Il était si fatigué qu'il tenait à peine debout. Son manque de sommeil combiné avec ses fortes pilules le vidaient de toute son énergie.
Il n'avait quasiment plus passé la porte de son appartement depuis ce soir là. Taehyung avait essayé de le tirer à l'extérieur une fois, mais quand il avait vu qu'il arrivait à peine à rester sur ses jambes, il avait abandonné et avait passé l'après-midi avec lui. Quant à Hyosang et Yoonjae, ils s'inquiétaient à en mourir. À voir le garçon dans cet état, ils commençaient sûrement à penser qu'il fallait qu'ils fassent quelque chose, peu importe combien le principal intéressé y était opposé.
Seokjin passait à la maison tous les jours, après ses cours. Il avait appris pour le concert, évidemment. Le fait qu'il ne parlait plus à Hoseok n'avait pas d'importance ; il s'inquiétait beaucoup pour lui. Et pour Yoongi, aussi. Il avait deviné tout de suite que son cher dongsaeng et ancien élève traverserait une période difficile après ça et ne pouvait pas le lâcher une seule seconde. Parfois, c'était étouffant... Mais c'était bien de l'avoir à ses côtés, aussi.
Jaehwan était passé un jour, se plaignant de tout le temps que passait son petit-ami avec un autre homme que lui. Néanmoins, il n'avait pas ronchonné longtemps ; quand il avait vu l'état de l'homme en question, il s'était tout de suite arrêté. Il s'était même excusé, et lui avait dit de l'appeler s'il avait besoin.
Jungkook venait souvent, lui aussi. Il était sûrement le moins démonstratif de ses inquiétudes ; c'était un bien meilleur acteur qu'il n'en avait l'air. Cependant, il se trahissait en passant plus souvent. Avec son nombre infini de SMS quand il n'était pas là, aussi.
Hyosang, quand il n'était pas au travail, était aussi avec Yoongi. Leur "dispute" concernant Hoseok était oubliée. Ou du moins, cela en avait l'air.
Il semblait toujours avoir envie de le toucher, comme s'il disparaîtrait s'il n'avait pas ses mains sur lui une seule seconde. Il l'enlaçait, caressait ses cheveux, effleurait l'arrête de son nez du bout de ses doigts pour l'apaiser, le serrait dans ses bras quand il avait une terreur nocturne jusqu'à ce qu'il se calme... Le faisait asseoir entre ses jambes ou sur ses genoux où qu'ils soient, entourait sa taille de ses bras, mettait sa tête sur son bras quand ils étaient allongés... Et dernièrement, il avait même commencé à embrasser son front après avoir dégagé ses mèches de cheveux.
Yoongi savait que tout cela n'était pas normal. Il savait que c'était beaucoup trop pour de simples amis, que tous ces comportements échappaient à son contrôle. Que les sentiments d'Hyosang fleurissaient à nouveau, et étaient les mêmes que ceux qui l'avaient poussé à briser sèchement leur amitié quelques années plus tôt. Et ce n'était pas bon, parce que l'objet de tout cet amour ne pouvait pas le partager. Il ne pouvait pas le lui rendre, et pourtant, il ne pouvait pas le rejeter non plus.
Au fond de lui, il en avait probablement besoin. Il avait besoin de se sentir important. Désiré. Il manquait de chaleur humaine. Il n'avait pas la force de rejeter les démonstrations d'affection de son ami.
Il savait qu'il lui faisait du mal. Il savait qu'un jour, cela deviendrait insupportable pour Hyosang. Quand ce jour viendrait, il le perdrait à nouveau.
Il blessait toujours tout le monde, de toute façon.
Il se leva, se libérant de la main de son ami qui était dans ses cheveux. Sa tête se mit à tourner dangereusement un moment, et il dut fermer les yeux et attendre que ça passe. Il respira calmement, essayant d'ignorer la migraine qui venait à chaque fois qu'il n'était pas allongé.
— Qu'est-ce qui se passe ? demanda Hyosang, entourant son visage de ses mains.
— Salle de bains..., souffla Yoongi, enfin débarrassé de ses vertiges.
Son ami le lâcha, et il y alla aussi vite que possible, s'enfermant à l'intérieur. Il se pencha sur le lavabo, ayant l'impression d'avoir fait le pire des efforts. Il leva la tête pour voir son visage dans le miroir.
Il était blanc comme un cachet, encore plus qu'habituellement. Il avait l'air d'un cadavre se décomposant lentement. Ses cheveux noirs empiraient le tout, soulignant le mauvais état de sa peau. Il avait perdu toute couleur, sauf sous ses yeux, où c'était rougeâtre ou violâtre, il n'en était même plus sûr. Ses cernes étaient effrayants, montrant à quel point il manquait de sommeil.
Il se rappela de lui, juste avant sa rencontre avec Hoseok. Sa chevelure avait la même couleur et était tout aussi en bataille que maintenant, et son visage était presque le même. Maintenant, il avait juste l'air un peu plus vieux, et plus fatigué. Pouvait-il dire que son état s'était amélioré depuis ? Non. Pas du tout.
Que dirait le garçon s'il le voyait comme ça ? « Reprends-toi » ? « Arrête avec tes pilules, tu es en train de te tuer » ? « Il faut que tu te fasses soigner avant que ton corps te lâche » ? « Tu fais encore plus pitié qu'avant, c'est vraiment pathétique » ? Quelque chose du genre, sans doute. Ou il ne dirait rien. Il l'ignorerait, ferait comme s'ils ne s'étaient jamais rencontrés... Il fuirait, ou lui parlerait juste froidement, comme dans cette chambre d'hôtel...
Yoongi soupira. Il ne voulait pas y penser. Il ne voulait pas se rappeler ce Hoseok presque aveugle lui demandant ses lunettes de soleil parce que la lumière lui faisait mal. Il ne voulait pas se souvenir de cette expression blessée et choquée lorsqu'il il lui avait dit qu'il ne se rappelait de rien. Il voulait tout effacer, parce que c'était insupportable.
Son cadet souffrait toujours à cause de lui. Il avait pleuré en jouant cette chanson qui parlait très clairement des raisons de leur rupture.
Yoongi se détestait.
Il se lava le visage avec de l'eau froide, essayant de chasser ses pensées. Le manque de sommeil le faisait trop penser... Cette petite voix dans sa tête devenait de plus en plus ennuyeuse, malgré ses pilules.
Hyosang toqua à la porte, lui demandant s'il allait bien. Yoongi répondit que oui, puis sortit. Son ami tenait son téléphone dans sa main, lui montrant l'écran. Sur son écran, il put voir qu'il était en cours d'appel avec un certain "Kim Taehyung". Il le prit tout de suite, demandant au garçon ce qu'il voulait.
— Hyung ! s'exclama le plus jeune d'une petite voix, comme s'il ne voulait pas qu'on l'entende. Écoute, je suis vraiment dans la merde ! J'ai promis à Junhong que j'irais chez lui dès que je sortirais des cours, mais on m'a retenu ici... Le truc c'est qu'Hoseok est tout seul là bas, et tu sais, la dernière fois que Junhong l'a laissé sans surveillance, il l'a retrouvé étendu et trempé par terre dans sa salle de bain parce qu'il était tombé... Il n'y a personne pour aller voir s'il va bien, je devrais pas te demander ça, hyung, mais s'il-te-plaît, va jeter un coup d'œil... Je t'en supplie...
Yoongi s'était figé, regardant dans le vide. Il pouvait s'imaginer Hoseok, aussi aveugle qu'il était, incapable de faire quoi que ce soit, et la pensée lui brisa le cœur. Mais aller là-bas... Il n'était pas sûr que ce soit une bonne idée. Non, cela ne l'était assurément pas. Non seulement il prenait de grands risques, parce que sa santé n'était pas très bonne, mais en plus, le garçon ne serait pas ravi de le recevoir à la maison.
Sans compter qu'Hyosang ne le laisserait jamais y aller.
— Tu peux pas appeler Jungkookie ou Namjoon-hyung pour ça... ? souffla-t-il, sentant ses jambes faiblir.
— Ils sont tous occupés hyung, je les ai appelés avant ! Tu sais où c'est, pas vrai ? Je t'en supplie..., insista Taehyung d'une voix désespérée.
Il avait l'air paniqué. Yoongi pouvait facilement l'imaginer assis dans un coin, bougeant son corps d'avant en arrière. Ce n'était pas très bon de le contrarier...
— Ok, imaginons que j'accepte d'y aller, soupira-t-il. Je n'ai pas les clés, et il ne me laissera jamais entrer...
— Junhong a pas fermé à clé ! Hyung... S'il-te-plaît, s'il-te-plaît, s'il-te-plaît ?
L'aîné fit courir une main dans ses cheveux, sachant déjà qu'il allait céder. Il fit de son mieux pour ignorer le regard perplexe qu'Hyosang posait sur lui. Cela allait être dur de le convaincre de le laisser sortir de la maison... Pour aller voir Hoseok, en plus de ça.
Parler de ce dernier contrariait toujours son ami.
— Je vais y aller..., soupira Yoongi.
— Hyung, t'es le meilleur ! s'exclama Taehyung.
Un bruit put être entendu à travers le téléphone, probablement quelqu'un qui l'appelait.
— Il faut que j'y aille, merci hyung ! Je te le revaudrai !
Puis il raccrocha. Yoongi déglutit alors que ses yeux se tournaient vers Hyosang.
— Tu vas aller où ? demanda ce dernier, les sourcils froncés.
— Chez Hoseok... ? fit l'autre d'une petite voix.
L'expression de son ami s'assombrit tellement qu'il sentit des frissons courir le long de sa colonne vertébrale. Il se mordit la lèvre, commençant à paniquer.
— Écoute..., soupira-t-il. Il n'y a personne là-bas, il pourrait se blesser...
— Et alors ? lâcha froidement Hyosang. C'est pas comme si t'étais obligé d'y aller. Il est assez grand pour prendre soin de lui-même.
— Il est aveugle, Hyosang.
Silence.
— Il faut que j'y aille...
— Pourquoi tu fais ça, Yoongi ? murmura son ami en détournant les yeux.
Il portait cette expression terriblement blessée sur le visage, comme s'il allait se mettre à pleurer. C'était rare de le voir comme ça, dernièrement. Il ne faisait plus autant de crises qu'avant et avait retrouvé un peu de son self-control. Ou du moins, la plupart du temps. Le voir dans cet état faisait mal...
— Tu continues d'aider les gens alors qu'ils n'arrêtent pas de te blesser...
— C'était de ma faute...
— Non, Yoongi. Tu fais pareil avec Hoseok que ce que tu as fait avec moi. On t'a tous les deux jeté comme de la merde, et pourtant, quand on a besoin de toi, tu reviens en courant comme si on ne t'avait jamais fait de mal. Je peux pas comprendre, Yoongi... Je comprends pas comment quelqu'un comme toi, qui a tant souffert, peut foncer la tête baissée dans le danger, encore et encore...
L'intéressé se mordit la lèvre. Oui, c'était vrai. Il était comme ça. Même si Hoseok et Hyosang l'avaient tant blessé, chacun à leur manière, il serait toujours là pour eux. Il les écouterait toujours s'ils avaient besoin de parler et les aiderait s'ils lui demandaient.
— C'est parce que je vous aime..., murmura-t-il.
Le dire avait fait monter les larmes à ses yeux. Il redevenait émotionnel... C'était assurément parce qu'il était fatigué. Il n'était pas si faible, n'est-ce pas ?
Hyosang hésita. Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais la ferma tout de suite. Ces mots l'avaient touché, c'était évident. Il ne s'attendait probablement pas à une telle réponse. À une aussi honnête, en fait. Il pensait sûrement que Yoongi se mettrait en colère et qu'ils se disputeraient à nouveau.
— Ok..., marmonna-t-il. Je viens avec toi, dans ce cas. Aucune chance que je te laisse sortir seul dans cet état.
C'était évident qu'il le faisait à contrecœur, mais Yoongi était heureux de voir qu'il était toujours prêt à rester près de lui. Ce dernier sourit, avant de l'enlacer de sa propre initiative. Cela n'arrivait jamais habituellement, mais il avait l'impression qu'il se devait de faire ça pour le remercier.
Hyosang savait conduire. Il avait économisé pour acheter une voiture ; même si ce n'était pas le grand luxe, elle était assez confortable.
Il conduisit jusqu'au bâtiment d'Hoseok et Junhong, suivant les instructions de son passager. Il leur fallut quelques minutes pour arriver.
Plus ils se rapprochaient, plus le cœur de Yoongi cognait fort.
Il pantelait presque au moment où ils arrivèrent devant. Mais dès qu'ils sortirent de la voiture, tout s'arrêta. Pas que son cœur, en fait. Le temps lui-même semblait avoir été mis sur pause.
Il regarda, horrifié, la fumée sortir du bâtiment. Pas seulement de la fumée. Des flammes en mangeaient le flanc, s'échappant par les fenêtres ouvertes et gagnant de plus en plus de terrain. Ce n'était pas seulement un étage qui s'en retrouvait dévasté ; c'était au moins cinq d'entre eux. Beaucoup de gens s'échappaient, sortant par la porte principale, pleurant et criant, alors que tous les passants dans la rue prenaient leurs distances. Beaucoup appelaient les pompiers pour leur demander de l'aide.
C'était une scène cauchemardesque qui se déroulait sous leurs yeux.
C'était le bâtiment dans lequel Hoseok était entré la dernière fois.
Quand une fenêtre explosa, empirant l'incendie, Yoongi revint à la réalité. Son cœur essaya de sortir de sa poitrine alors qu'il poussait un petit cri. Il remarqua un chien sortir de l'immeuble, sa fourrure pleine de cendres. C'était un golden retriever – sans doute, il n'y connaissait pas grand-chose en chiens – et il était tout paniqué.
Il se rappela de Jungkook parlant d'un animal comme ça...
Le chien guide d'Hoseok.
Le corps de Yoongi bougea de lui-même. Il courut vers la boule de poils et l'attrapa. Il remarqua son harnais, et son doute fut confirmé : c'était bien un guide pour aveugles.
La bête aboyait désespérément et il comprit qu'il devait faire quelque chose. Il ne voyait Hoseok nulle part à l'extérieur du bâtiment, ce qui voulait dire que... Il était piégé à l'intérieur. Sans son chien, sans aucune aide pour en sortir... Il était à la merci des flammes.
— Merde ! hurla Yoongi en fonçant vers le bâtiment.
Il entendit Hyosang crier son prénom, mais il l'ignora. L'animal le suivit, et ils entrèrent tous les deux dans l'immeuble enflammé.
Dès qu'il fut à l'intérieur, la chaleur meurtrière le frappa. La fumée, aussi. Un immense nuage de brouillard noir et épais semblait bloquer le chemin. Cela n'arrêta pas le chien pour autant, alors il le suivit dans se poser de questions.
Il enleva son haut alors qu'ils montaient pour l'attacher juste sous ses yeux ; de cette manière, son nez et sa bouche étaient protégés. Il avait vu dans des films que c'était dangereux de respirer la fumée et que c'était mieux que rien.
Sa fatigue était oubliée depuis longtemps. L'adrénaline avait pris le dessus et son corps bougeait de lui-même. Il ne pouvait même plus sentir la douleur ou la chaleur. Il n'avait qu'une chose en tête : Hoseok.
Il devait le sauver.
Ils montèrent deux étages, peut-être trois. Ils passèrent les portes pare-incendie les séparant du couloir, où ils longèrent plusieurs autres entrées. L'une était ouverte et le chien s'y engouffra. Yoongi suivit.
Il n'y voyait rien. Même s'il n'y avait pas de flammes ici, il y avait de la fumée partout. Il dut s'agripper à l'animal pour trouver son chemin ; ils progressèrent lentement, trébuchant sur pas mal d'objets sur le chemin, parce qu'aucun d'eux n'y voyait quoi que ce soit.
Il appela Hoseok. Une fois. Deux fois. Puis il cria désespérément, toussant après. Ses poumons semblaient être en train de brûler aussi, le faisant terriblement souffrir à chaque fois qu'il respirait.
— Yoongi ! pleura une voix. Je suis là, je suis là...
Le chien fonça vers le son, tirant le sauveur avec lui. Puis, l'intéressé chercha à tâtons, et toucha rapidement ce qui semblait être un corps. Alors qu'il le faisait, des bras s'enroulèrent autour de son cou, s'accrochant à lui comme si c'était une question de vie ou de mort.
— J'ai peur, Yoongi..., geignit Hoseok. J'ai tellement peur...
— Il faut sortir d'ici..., fit l'aîné d'une voix absente.
Il commençait à avoir le tournis. Il ne savait pas si c'était parce qu'il ne pouvait respirer aucun air pur ici, ou si c'était juste le manque de sommeil qui sonnait à nouveau à sa porte. Il pria pour ne pas s'évanouir, parce qu'ils mourraient tous les deux.
Il pouvait entendre les sirènes des pompiers à l'extérieur et il sentit les larmes lui monter aux yeux. Il fit enlever son tee-shirt au garçon, comme il l'avait fait avec le sien. Il l'enroula autour de son visage, pour qu'il ne respire plus les fumées toxiques. Il l'aida ensuite à se lever et allait se diriger vers la porte quand...
Boom.
Ils furent projetés au sol. Yoongi mit instinctivement ses bras autour d'Hoseok et rentra sa tête dans ses épaules. Il entendit des choses se briser et tomber au sol. Pourtant, ce ne fut pas ça qui lui donna l'impression que son cœur tombait dans le vide. Ce n'était pas ce qui le fit soudainement tant paniquer que les larmes en tombèrent.
C'était e crépitement des flammes mangeant l'appartement d'Hoseok qui avait déclenché ça.
Il l'aida à nouveau à se relever. Il l'entendit appeler un nom, mais était si bouleversé qu'il ne l'entendit pas clairement. Il attrapa fermement sa main et le tira sur le chemin dont il se rappelait vers la porte. Il ne savait même plus si c'était la fumée ou si sa vision devenait terriblement floue. Il lui fut difficile d'atteindre les escaliers, essayant d'ignorer la vision des flammes vives qui fondaient sur eux.
Les deux étaient faibles et ne pouvaient pas courir dans les escaliers. Hoseok était maladroit, puisqu'il ne voyait rien du tout. Yoongi ne pouvait pas lui demander de beaucoup se dépêcher, parce qu'il tomberait. Ils perdaient un temps considérable, et les risques de mourir ne faisaient que grandir.
L'aîné eut l'impression qu'ils mirent une éternité avant d'arriver à la porte principale. Quand ils la passèrent enfin, l'air à l'extérieur lui sembla glacial. La différence de température était immense et il réalisa qu'il baignait dans sa propre transpiration. Sa main était totalement moite dans celle d'Hoseok. Et il manquait gravement d'air.
Il vit des hommes en uniforme venir à eux, leur demandant s'ils allaient bien. Yoongi dut lâcher la main du garçon ; ils furent tous deux attrapés par l'un d'eux et éloignés du bâtiment toujours en proie à l'incendie.
Il sentit toute la pression redescendre alors que ses yeux atterrissaient sur Hoseok. Celui-ci allait bien. Il se tenait debout, à quelques centimètres de lui. Il arborait une expression choquée. Son visage était couvert de poussière et de cendres. Plusieurs égratignures zébraient son corps. Cependant, il allait bien.
Il était vivant.
Yoongi avait réussi à le sortir de ce bâtiment sain et sauf. Il ne l'avait pas perdu.
Il n'avait jamais été aussi soulagé. Ce qui l'avait poussé à bouger et à aller à l'intérieur de cet immeuble s'échappait doucement de son corps, lui rappelant quelle était sa condition, en réalité. Ses poumons écorchés, sa peau brûlée et blessée, sa toux douloureuse et ses difficultés à respirer. Mais surtout, la terrible retombée de fatigue qui fonça sur lui. C'était comme un lourd fardeau qui se reposait sur ses épaules.
Il fut incapable de résister une seconde de plus. Ses yeux se fermèrent tous seuls, et il sentit son corps lâcher alors qu'il tombait sur l'homme qui le soutenait.
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Et hop ~ Un peu d'action ! J'espère que ça vous a plu !
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