Sawako termina la matinée en rangeant ses dernières affaires. Elle balaya sa chambre du regard, satisfaite d'être enfin installée. La brune aimait vraiment beaucoup cet appartement et cela lui brisait le cœur de s'imaginer le quitter. Mais pour réussir à le garder, il fallait pouvoir payer le loyer alors elle décida de se chercher un job étudiant, dans un konbini ou un café.
Sawako fit donc le tour des environs pour postuler dans différents endroits. Alors qu'elle commençait à désespérer, ce fut dans le dernier salon de thé qu'on lui offrit sa chance en tant que serveuse, les soirs à partir de 16h jusqu'à 20h et la plupart des week-ends.

En rentrant chez elle dans le crépuscule, Sawako frissonna. Le mois de septembre en était seulement à la moitié mais on pouvait déjà sentir l'automne arriver. Bientôt, il pleuvrait et les jours seraient plus courts, sans qu'on le réalise ça sera Halloween puis Noël.
L'appartement étant plongé dans la pénombre, la jeune femme en déduisit que son aimable colocataire n'était pas encore rentré. À peine s'était-elle changée qu'elle entendit la porte d'entrée claquer. Une odeur de pizza embauma tout l'appartement et fit bruyamment gargouiller le ventre de Sawako. Sortant de sa chambre, elle trouva Aomine dans la cuisine en train de ranger ses courses et deux énormes boîtes de pizza sur la table. Cette vision étira un grand sourire sur ses lèvres. Finalement, il était sympa.

- Super ! T'as ramené des pizzas ! Merci ! lança t-elle en ouvrant la boîte fumante du dessus.

Une grande main à la peau mate s'abattit sur le couvercle, l'empêchant de se servir.

- Pas si vite ! J'croyais que chacun s'occupait de sa bouffe ? marmonna Aomine en désignant du doigt la liste sur le frigo. C'est même ta règle numéro 1 ! Alors pas touche à mes pizzas !

- Tu rigoles ? J'ai la dalle et ça fait trop envie ! Tu peux bien partager, non ?

- Non.

- Sérieusement ? Tu vas vraiment manger deux pizzas entières ? s'énerva Sawako.

- Oui.

- Tu peux pas me filer deux pauvres parts ? T'es vraiment un égoïste, Aomine !

Le brun fouilla dans sa poche et lui tendit un flyers coloré avec son éternel sourire en coin.

- Tiens... Tu pourras plus dire que je suis égoïste...

Sawako prit le papier en question et y jeta un rapide coup d'œil avant de lancer un regard noir à son colocataire.

- T'es sérieux ? Tu me files un bon de réduction pour une pizza ?

- Ben ouais... dit-il simplement en haussant les épaules. Si t'en veux une, va l'acheter, c'est seulement de l'autre côté du parc. Et grâce à moi, tu la paieras moins chère.

- Ok ! Mais t'es vraiment qu'un con, Aomine ! Si je me fais assassinée, ça sera ta faute ! cria la jeune femme en prenant son sac à main avant de claquer la porte.

Le brun resta figé quelques secondes avec un air étonné, se demandant qu'est-ce qu'elle voulait dire par là. Il soupira en secouant la tête. Cette fille avait vraiment un sale caractère. Il s'installa dans le canapé avec ses deux boîtes de pizzas et alluma la télévision. S'emparant de la télécommande, il zappa pour trouver un match de basket ou alors de beach volley féminin mais il s'arrêta sur la chaîne d'infos, interpellé par un flash sur les meurtres de jeunes femmes dans Tokyo. Le journaliste incitait à la prudence, une fois la nuit tombée, dans plusieurs quartiers car il s'agissait de zones à risques.

- Et merde ! grommela Aomine en voyant leur quartier en tête de liste.

Le brun lâcha sa part de pizza et sortit rapidement de l'appartement.

Pendant ce temps, Sawako marchait encore énervée dans le parc, dont l'obscurité n'était atténuée que par quelques lampadaires solitaires. Elle resserra ses bras autour d'elle pour se protéger de l'air frais.

- J'aurais du prendre une veste, songea t-elle. Et puis sérieusement qu'est-ce que je fous là...

Alors oui, elle avait envie d'une pizza mais c'était surtout l'attitude d'Aomine qui l'avait mis hors d'elle et l'avait poussé à quitter l'appartement. Une sorte de fierté mal placée l'obligeait à revenir avec une pizza alors elle continua malgré ses frissons et son appréhension grandissante. La jeune femme se répétait en boucle que la pizzeria n'était pas loin et qu'elle ne risquait rien pourtant son cœur tambourinait dans sa poitrine au point d'être douloureux.
Un bruit de branche qui craque résonna derrière elle et elle sursauta violemment.

- Il... Il y a quelqu'un ? demanda t-elle d'une voix presque inaudible.

Seul le silence lui répondit. En soupirant, Sawako reprit son chemin un peu plus rapidement. Les lumières du petit tunnel qui passait sous les rails du métro et qui délimitait la fin du parc apparurent un peu plus loin. Son objectif, la pizzeria était juste de l'autre côté.
Les murs du tunnel en question étaient couverts de graffitis et l'odeur d'urine lui agressa les narines. Son cœur eut un raté lorsque une silhouette masculine apparut à la sortie du passage souterrain et s'avança vers elle. L'obscurité cachait son visage mais Sawako sentit comme un danger emané de cet homme et une sueur froide lui trempa le dos.

Tant pis pour la pizza et sa fierté, la jeune femme préféra faire demi-tour. Alors qu'elle accélèra it le pas en jetant un coup d'œil derrière elle, percuta quelqu'un de plein fouet. Un hoquet de surprise lui échappa puis la panique s'empara d'elle lorsqu'elle sentit un bras s'enrouler autour de ses épaules.

- N'aie pas peur, c'est moi, dit la voix d'Aomine dans un murmure. Fais moi confiance et joue le jeu...

Le jeune homme la poussa doucement contre le mur et s'y accouda, juste au dessus de sa tête. Il s'approcha ensuite d'elle, si près que Sawako pouvait sentir la chaleur de son corps et son odeur.

- Passes tes bras autour de mon cou, ordonna t-il en chuchotant.

- Quoi ? couina la brune. Mais non... je...

- Fais ce que je te dis...

La jeune femme s'éxécuta en rougissant légèrement. Aomine se pencha vers elle, le visage à quelques centimètres du sien, mais il ne la regardait pas. Les yeux du brun ne quittaient pas la silhouette qui marchait dans leur direction tandis que ceux de Sawako étaient rivés sur la peau mate de son cou. Quand l'inconnu ne fut plus qu'à quelques pas d'eux, Aomine se rapprocha encore plus. Sawako arrêta de respirer devant autant de proximité avec Aomine et comprit soudain. De l'extérieur et avec le peu de lumière qui éclairait le tunnel, tout les deux devaient ressembler à un couple qui s'embrassait.

La silhouette passa en ralentissant légèrement devant eux mais finit par disparaître dans la nuit. Aomine se redressa et se recula de quelques pas, laissant la fraîcheur nocturne envelopper Sawako. Cette dernière se mit à trembler légèrement, maintenant que l'adrénaline retombait. Elle avait eu peur, vraiment peur. Elle leva les yeux vers son colocataire qui la fixait d'un air indéchiffrable mais pour une fois, ses traits n'étaient empreints d'aucune moquerie.

- Mer...Merci...

- Allez, on rentre, dit simplement le brun en commençant à prendre la direction de leur appartement.

- Euh... Attends, Aomine-kun, l'interpella Sawako avant de baisser les yeux, gênée. Tu voudrais pas m'accompagner pour aller chercher ma pizza ?

- C'est bon, laisse tomber... Tu taperas dans les miennes.

Sur ces mots, il repartit. Sawako s'empressa de le suivre pour ne pas être distancée. Elle devait avouer qu'elle était bien plus rassurée de traverser ce parc avec Aomine à ses côtés.

- Aomine-kun, fit-elle au bout d'un long moment de silence. Dis moi... Comment ça se fait que t'ais débarqué comme ça ? Tu m'as suivi ?

- Je suis tombé sur les infos et j'ai vu un flash sur des meurtres dans le quartier, expliqua Aomine. Si on t'avais buté, j'aurais du payer le loyer tout seul et j'ai pas les moyens en ce moment...

- Idiot! lâcha Sawako en lui donnant un coup de coude mais avec le sourire.

Elle avait compris. Il s'était fait du souci pour elle mais ne voulait pas l'avouer. Cette pensée la fit tendrement sourire.

Une fois de retour chez eux, Aomine retourna s'installer sur le canapé pendant que Sawako, frigorifiée à cause de sa tenue légère, alla chercher un gilet dans sa chambre. Elle entendit son colocataire râler que les pizzas étaient froides.
La jeune femme vint prendre les boîtes pour les réchauffer dans le four s'attirant le regard surpris du brun.

- Je peux bien faire ça pour te remercier, ce soir, lui dit elle avec un sourire.

Elle ouvrit le frigo pour se prendre une bouteille d'eau et y découvrit deux grandes briques de lait à la banane. Il en avait acheté et ce fait lui arracha une moue attendrie. Décidément, Aomine était peut-être différent de ce qu'elle avait imaginé.

- Au fait, tu vois pas ta copine ce soir ?

- Ma copine ?

Leur conversation fut interrompue par la sonnerie du four et Sawako vint s'asseoir avec les boîtes à nouveau fumantes.

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Coucou les zouzous !

Et bon week-end !! 💖😋

Voici le nouveau chapitre et j'espère qu'il vous a plu...

Alors vos avis ? Pensez vous qu'un rapprochement est en train d'arriver entre nos deux colocataires ?
Aomine s'est il réellement inquiété pour Sawako ? Et notre jolie japonaise est-elle en train de trouver des qualités chez notre ténébreux basketteur ?

Je veux tout savoir... Vos idées, vos théories ! N'hésitez pas 😊

A bientôt et rendez vous pour le cinquième chapitre 😉😘

Sawako ❤️