▸vingt-sept
Depuis le début, depuis leur enfance partagée, depuis que leurs mères respectives avaient décidé de les faire garder par la même baby-sitter, depuis qu'ils étaient entrés aux mêmes écoles, depuis tout ce temps, ils avaient pour ainsi dire tout partagé. Les jouets d'Oikawa étaient ceux d'Hajime, et l'inverse était tout aussi vrai. Bien sûr, il y avait eu des crises de jalousie, un peu comme lorsqu'une sœur ou un frère se sent seul et défavorisé par rapport à l'autre, mais à chaque fois, cela ne durait pas très longtemps ; ils étaient, après tout, incapables de survivre l'un sans l'autre.
Donc, lorsqu'ils avaient commencé à vivre ensemble, très vite les choses avaient dégénéré ; Oikawa piquait les fringues d'Iwa-chan, ce dernier lui volait sa bouffe, bref, ils n'étaient pas toujours d'accord sur la limite (très floue) des choses.
Un soir, alors qu'Hajime s'était tranquillement posé devant la télévision, le chat sur les genoux et un verre de jus d'orange frais dans la main, il fut assez surpris de voir son colocataire arriver derrière lui en lui cachant les yeux.
— Devine qui c'est ?
D'humeur légère, il laissa échapper un petit sourire.
— C'est marrant, j'étais pourtant certain qu'on était que deux à vivre ici, lui répondit-il en posant son verre sur le petit tabouret à côté du canapé.
Tooru grogna, comme si pendant quelques secondes, il avait réellement oublié ce détail.
— C'est même pas drôle, souffla-t-il.
Mais il n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit, car Hajime lui attrapa les avant-bras et le fit passer par-dessus le sofa. Il lâcha un cri et atterrit avec lourdeur sur les genoux d'Iwaizumi, faisant fuir le chat qui lui feula dessus avant de s'éloigner vers la cuisine les fesses en l'air.
Ils le fixèrent, figés dans leur mouvement.
— C'est marrant, commença Iwaizumi, mais j'ai vraiment l'impression que plus le temps passe...
— ... plus ce chat nous prend de haut, termina son Tooru.
Ils se regardèrent dans les yeux quelques secondes avant d'éclater de rire. Cela durant un bon moment, et lorsqu'ils se calmèrent enfin, Oikawa reposa sa tête contre le torse d'Hajime et souffla :
— J'en ai marre des révisions, je peux rester un peu avec toi ?
Et l'autre se contenta de lui sourire tendrement avant de lui embrasser le front. Oikawa sourit à tour, puis se releva un peu, assez pour se glisser sous son pull pour venir se coller à lui. Heureusement qu'il avait eu la bonne idée (à son dernier anniversaire) de lui offrir ce pull bien trop grand qui lui permettait de faire cela.
Hajime ne dit rien, se contentant de glisser sa main sous le t-shirt de Tooru afin de lui caresser doucement le dos.
Même aujourd'hui, alors qu'ils avaient bien grandi et avancé ensemble dans leurs vies, ils partageaient tout.
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