Oikawa était une chochotte. Une vraie. Il avait peur de tout, n'aimait pas avoir mal, et ne supportait pas les insectes.

Donc, s'il y avait bien une fête que Tooru détestait par-dessus tout, c'était bien Halloween. Les citrouilles lui donnaient de l'urticaire, les gamins déguisés à tous les coins de rue le faisaient se sentir mal à l'aise, et une fois, lorsqu'il était petit, il avait confondu une araignée en plastique d'une vraie, et l'avait attrapé à main nue. Il avait hurlé, et était désormais traumatisé à vie.

Alors, lorsqu'il rentra chez lui le soir du 31 octobre, et qu'un loup-garou l'accueillit sur le pas de sa porte, Oikawa la referma immédiatement en lâchant un cri ridicule.

Les yeux écarquillés, il inspira un coup avant de la rouvrir plus doucement. À l'intérieur, Iwaizumi avait retiré son masque et le regardait avec un air blasé.

— T'es sérieux là ? demanda-t-il.

— Pourquoi tu m'attendais devant la porte habillée comme ça ? couina Tooru en serrant son sac en bandoulière contre son torse. J'ai tué toute ta famille pour que tu m'en veuilles à ce point ?

Hajime fronça les sourcils.

— Bah, à la base je voulais te faire peur, mais je crois que ça a un peu trop bien marché...

— Enfoiré, marmonna Oikawa en le bousculant pour entrer dans l'appart.

Il passa une bonne dizaine de minutes à se répéter le discours sur la confiance en sortant deux steaks hachés du frigo, puis passa dix minutes de plus à maudire son abruti de copain car il était un vrai crétin. Il avait peur de tout, détestait Halloween, et Hajime le savait.

Un peu plus tard, alors qu'il s'installa finalement dans le canapé pour regarder des dessins animés (toutes les chaînes semblèrent être prises d'assauts par les films d'horreur), Hajime arriva près de lui en silence et s'assit à ses côtés.

— Ah parce que tu me piques mes pyjamas maintenant ? demanda Oikawa en lorgnant sur le short aliens de son coloc'.

Iwaizumi ne dit rien, sortit un paquet de fraise tagadas, en prit une et lui tendit le reste.

Tooru haussa un sourcil.

— Bon d'accord on fait la paix.

Et alors qu'il attrapait le paquet et que son copain s'installait contre lui, il se dit que finalement, il y avait tout de même un tout petit avantage à cette fête stupide. Les bonbons. Et les petits amis qui devenaient subitement câlins.