Le 20 juillet de cette année-là, Oikawa ouvrit les yeux avec un présentiment étrange.

Déjà, Iwaizumi n'était pas allongé à côté de lui (et en ce moment, il leur arrivait de dormir de plus en plus souvent ensemble, sans vraiment de raisons spécifiques), ce qui voulait dire qu'il s'était levé avant lui.

C'était assez rare pour être relevé, et en vérité Tooru était presque certain que voir son coloc levé avant lui n'était jamais arrivé. En tout cas pas depuis qu'ils habitaient ensemble. Ni depuis qu'ils se connaissaient. Et ils se connaissaient depuis toujours. En conclusion, cela n'était jamais arrivé. Son colocataire était un professionnel du sommeil lourd.

Donc, lorsqu'il ne trouva pas son meilleur ami à ses côtés en se réveillant, ses sourcils se froncèrent de confusion. Le lit était froid. Les draps étaient froissés.

Tooru se leva doucement, semblant complètement perdu, et ouvrit la porte de la chambre pour sortir dans le couloir. Il se fit vaguement la réflexion que d'habitude ils ne la fermaient jamais.

À peine eut-il mis un pied en dehors de la chambre qu'une bonne odeur se fraya un chemin jusqu'à ses narines. Oikawa écarquilla les yeux. Ce n'était pas possible, ça ne pouvait pas.. ?

Accélérant le pas, il se précipita dans le salon.

Hajime avec une poêle, un tablier, des casseroles dans les mains, un livre de recettes devant lui, et une expression paniquée sur le visage ; c'était une vision qui donna à Oikawa l'envie de sourire pendant toute une semaine. Il sentit ses lèvres trembler, ouvrit les yeux en grand, et dans son ventre quelque chose d'agréable se tordit.

De la sauce rouge gicla sur le côté, directement depuis la casserole qui mijotait. Lorsqu'Hajime se tourna pour attraper une éponge, son regard croisa celui de son meilleur ami, et il se stoppa immédiatement. Son visage devint tout rouge et il commença à bégayer :

— Oi-Oikawa ? Je-e je croyais que tu te levais un peu plus tard, je-e, tu te lèves toujours aussi tôt ?

Tooru haussa un sourcil avec un léger sourire moqueur.

— Iwa-chan ? Tu essayes de faire le petit-déjeuner, ou je rêve ?

— La ferme. Pas un mot. Je-je voulais juste...

Il se tut.

— Joyeux anniversaire, déclara-t-il en rougissant. Je voulais faire la bouffe pour une fois, mais...

Il lança un regard aux morceaux cramés qui se trouvaient dans la poêle.

— C'est pas une grande réussite. Désolé.

Devant le sourire d'Oikawa, il tenta de se rattraper en dissimulant la moue qu'il prenait très rarement sur le visage. Il rajouta :

— J'ai quand même acheté un gâteau...

Tooru ricana et se jeta sur lui pour lui faire un câlin. L'attention était douce et adorable, et en plus il adorait le framboisier.