PROLOGUE
Appartement 1284 :
"On prend les mêmes et on recommence"
U N J O U R D E P L U I E
A l'image d'un éternel recommencement, à l'image d'un tonnerre destructeur, Chuya Nakahara était de retour dans sa propriété.
Il avait été temps pour lui de reprendre les choses en main, et d'apaiser le chaos qui s'étaient installé. Il avait passé des jours et des jours enfermés entre ses murs, afin de ranger et nettoyer de fond en comble son espace privé, et tout cela, à cause des poubelles qui lui servaient de colocataires.
Enfin, il avait finit par en voir le bout. Heureusement pour lui, après ses 5 jours passés à l'extérieur, ses managers lui avaient accordés un peu "de repos" et non des vacances, au risque d'un AVC d'Arthur Rimbaud.
C'est dans cette ambiance plus que plaisante que Chuya se laissa tomber sur son canapé blanc velours, béni par le silence et la paix.
Il pouvait enfin profiter de l'odeur des produits ménagers en excès dans l'ensemble de l'appartement mais aussi de la lessive et du soupline sur sa lingerie. Le cadre d'une pièce propre et rangée ! Et en plus avec un nouveau canapé qui lui a coûté au moins 10 fois le prix auquel il aurait pu vendre Dazai, Atsushi et Akutagawa.
Il était environ dix heures du matin, les enfants étaient à l'université, et Dazai était-
- CHIBI, POURQUOI DIABLE LA MAISON SENT-ELLE LES PRODUITS NAUSSIFS ET MORTELS ?
- C'est de mon désinfectant au citron que tu parles ? Fit-il le regard noir et intransigeant.
Dazai se tut presque immédiatement suite à cette remarque qui pourrait lui coûter bien plus qu'un cookie de Sigma, il préféra donc changer de sujet.
- Je vois que tu t'es racheté un canapé ! Et blanc en plus... Moi qui avait pourtant l'intention de t'en racheter un... Tant pis ! Je garderai mon argent pour aller acheter du papier peint !
- Dazai, tu vaux même pas la peine que je te vends sur leboncoin. Et ose toucher mes murs et c'est au marché noir que je te vendrai.
Dazai cru que son jus d'orange avait dévié dans ses poumons, et se mit à toussoter légèrement. Il avait la hargne et l'air en colère depuis son retour. Non, pire ! Il avait l'impression que Chuya pensait à le virer définitivement de sa maison.
Si cela arrivait vraiment, c'est de manière triste et affectée qu'il se retrouverai contraint d'aller vivre chez son voisin Nikolai.
Enfin ! On en était pas encore là ! Dazai n'avait pas encore atteint le point de non retour et si cela devait arriver un jour, alors il ferait en sorte que cela soit spectaculaire ! Grandiose !
En résumé, il ferait certainement en sorte à ce que l'appartement explose à son départ.
- Tu n'as pas l'air d'être vraiment en pleine possession de tes moyens depuis ton retour... Commença Dazai tout en s'approchant par derrière. Si tu veux, je peux demander à Rimbaud de te trouver un stage de gestion de la colère ? C'est bon pour les nerfs et les peti-
- Dazai, tu veux vraiment finir sur leboncoin c'est ça ?
- A vrai dire, je préférais Amazon, plus sophistiqué.
- Parfait, j'adorais entendre tes bruits étouffés dans le carton d'envoi.
Dazai avait maintenant le visage au dessus de celui de Chuya, qui avait la tête penché vers l'arrière. L'un de leur nombreux eyes contact qui respirait bien plus le meurtre que l'amour et le coup foudre, mais qui était bien synonyme de leur relation.
- Tu gâches mes vacances comme un parasite, affirma Chuya sans une once de retenue.
- Ah vraiment ? Pourtant tu n'es pas au bout de tes surprises.... Répondit Dazai de son sourire sadique.
Évidemment, ce dernier se retira immédiatement de peur de recevoir le fameux désinfectant dans la tête dans les prochaines minutes,se dirigeant instinctivement vers la cuisine.
De son côté, Chuya ne comprenait pas et avait peur de comprendre ce qui pourrait être pire que de supporter Dazai. Il voulait se convaincre que son infernal partenaire n'a dit cela que pour le faire douter et gâcher sa journée.
Mais Chuya avait l'habitude, et ne comptait pas laisser Dazai lui arracher le fait de vivre cette journée dans une paix inaliénable.
Ainsi, il dégusta son café autour de son magnifique salon, un soupire d'aise et de satisfaction.
Décidément, cette journée était parfaite.
Toc toc toc...
Oh non, ces bruits parasites ne pouvaient pas être réels. Impossible, inimaginable.
Toc toc toc...
Comment le timing pouvait être aussi pourri ? Pourquoi le Karma venait de lui retomber dessus dès 10 heure du matin ?
Dring dring dring...
Chuya se leva. Il observa. Contrairement à d'habitude où Dazai se serait empressé de courir ouvrir la porte pour ne lui laisser aucune chance de fuite, celui ci n'avait pas bougé. Il était toujours assis, très fièrement, dans la cuisine à déguster un buble tea, aqquis je ne sais où.
Peut-être n'était ce que le facteur ? Les gosses à la rigueur ?
Tout mais pas les voisins, pria intérieurement Chuya.
Driiiiiiiinnnggg
Chuya ouvrit la porte d'une traite, prêt à défoncer la personne qui avait osé briser le calme et sérénité de ses vacances.
Il calma immédiatement ses ardeurs, à la vue de ses deux managers.
- Oh non, pas vous... S'offusqua Chuya
- Ce ne sont pas des manières Chuya, répliqua instantanément l'homme aux longs cheveux noirs.
- CHUYA SI TU SAVAIS COMME TU M'AVAIS MANQUÉ !
Chuya cru perdre conscience à l'appel de son prénom. Lui qui était bien décidé à s'émanciper de toute forme de travail pendant les prochains jours, venait de se les reprendre en pleine face.
- Chuya, repris Rimbaud tout en s'installant sur le canapé, comment te portes-tu depuis la dernière fois ?
Le deuxième homme, Paul Verlaine, le suivit de près avant d'également prendre place au côté de son homme. Les deux attendaient visiblement une réponse de la part de leur petit protégé.
Chuya ferma donc désespérément la porte derrière eux avant de les rejoindre. Il n'avait également pas rater le petit rire démesuré de Dazai, plus loin.
- Vous savez. On s'est vu hier, rappela le petit roux.
- Beaucoup de chose peuvent se passer en un laps de temps très court. Cet appartement et tes colocataires très... Spéciaux en sont la preuve, insista Arthur de manière bien trop sérieuse.
- C'est vrai ! Approuva Verlaine, le bien être de mon petit Chuya est le plus important !
- C'est Chuya tout court, coupa le concerné
- A nos yeux, tu resteras toujours notre petit Chuya, chéri, ajouta de nouveau Rimbaud tout en acceptant un cookie proposé par Dazai.
Il n'en dit pas plus, de toute façon, c'était peine perdue. Il n'avait pas l'intention de débattre inutilement et de toute manière, il n'en avait pas la force.
Il prit donc place aux côtés de Rimbaud.
- Je suis heureux que tu prennes toujours le temps de garder ta propriété propre Chuya, notifia Rimbaud en regardant autour de lui.
- Merci de souligner tous les efforts que je fais SEUL au quotidien.
Dazai, qui n'avait certainement pas l'intention de se sentir viser, se dépêcha cette fois-ci d'aller ouvrir la porte d'entrée.
Certainement pour une livraison de cookies, pensa intérieurement Chuya.
- Pour le shooting du mois prochain, fit de nouveau le manager à ses côtés, je pense qu'on devrait-
- Je t'arrête tout de suite, fit Chuya de manière violente et mal poli selon les pensées d'Arthur Rimbaud, Je n'ai pas l'intention de pourrir mon cerveau avec du travail pour les prochaines semaines. Alors, range ton maudit calepin !
Il le fixa, d'un sévère regard.
- s'il te plaît, finit par dire Chuya dans sa furie
Le jeune Manager ferma, offusqué, son petit calepin avant de le ranger dans son sac.
- Chuya, tu es décidément d'une humeur exécrable aujourd'hui, notifia t-il à l'intention du petit colérique.
On pouvait toujours entendre, à chaque remarque, un petit rire incontrôlé, échappé de Dazai. Chuya essayait de contrôler sa colère, bien que c'était fastidieux.
Comme pour le sauver de son supplice, la sonnerie retentit, signe d'un retour des jeunes étudiants pour le déjeuner.
Chuya en profita donc pour s'extirper quelque instant des critiques pour aller leur ouvrir avant de prendre place sur son fauteuil blanc velours assorti au canapé, cherchant le reste de son café du regard.
- Un café vous ferait il plaisir ? Proposa Dazai tout en servant le reste du café de Chuya à Verlaine.
- Avec plaisir. En voilà un garçon poli et bien élevé, répondit naïvement le blond sans entendre le soupire de son collègue et le rire des deux étudiants installés sur le bar de la cuisine.
D'un côté, Verlaine semblait ravi par le geste de Dazai et dégusta bruyamment son café avec quelques cookies, tout en faisant son indiscret à l'égard des hôtes.
D'un autre, Chuya n'avait qu'une envie et c'était d'étrangler son partenaire avant de le faire cuire dans le four pour le dîner.
Et comme pour enfoncer Chuya dans les abîmes de la colère, Verlaine ne pu s'empêcher de faire une remarque, comme il l'a si bien apprit auprès d'Arthur
- Enfin Chuya! Tu devrais prendre exemple sur lui ! Tu ne nous as même pas servi quelques chose à boire ! N'est ce pas Arthur ?
- Certes, répondit simplement le concerné.
- C'est vrai Chibi, tu devrais écouter ton tuteur... Enfin ton père... Non ce n'est pas ça... Ton frère ? Ton mari ? - s'interrogea soudainement Dazai, pas très sûr de lui.
Sur le moment, avant même que Rimbaud puisse intervenir pour donner une réponse claire, concise et indubitable sur la question, Verlaine se leva du canapé.
- Sottise ! Je suis marié à Arthur moi !
- Mais t'es pas MARIÉ d'abord, t'es fiancé, répondit Chuya, dépassé par la situation depuis leur arrivé.
- Marier ? Que nenni, Qu'est ce donc Arthur ?
Le concerné soupira un bon coup, bien qu'il avait l'habitude de devoir expliquer certain terme spécifique aux coutumes humaines à son partenaire.
Ainsi, il passa en mode "Bescherelle" comme Chuya aimait bien dire.
- Dans la doxa populaire, et selon croyances et coutumes humaines, un mariage est une union légitime de deux personnes dans les conditions prévues par la loi, affirma Rimbaud sans réellement réfléchir.
Verlaine écouta attentivement les paroles du dit Arthur, visiblement fasciné.
Trop fasciné.
- MARIONS NOUS ARTHUR !
Le concerné s'étouffa presque avec son apéritif.
- Oh non... Fit doucement Chuya
Mais alors que les deux proches de Verlaine pensaient naïvement qu'en ignorant, tout se passerait bien. Il se rendirent bien vite compte qu'ils avaient oubliés un facteur important dans l'équation.
La facteur multiplicateur de connerie : Dazai lui-même.
- OH MAIS C'EST MAGNIFIQUE, Répondit il les larmes aux yeux
- N'est-ce pas !? Affirma Verlaine des cookies dans les yeux.
- Attendez attendez ! J'appelle Mori tout de suite ! Répliqua Dazai
Ce n'était à la base, une phrase d'une banalité ! Une phrase aléatoire, courante chez Verlaine. Et pourtant.
Et pourtant.
Cette fois ci, l'histoire allait se passer et la phrase allait devenir la réalité pour le plus grand désarroi des vacances de Chuya - improvisé organisateur de fête.
Après le départ des deux antagonistes, Chuya mit du temps à accepter la situation. Il était resté dans un profond déni jusqu'au petit soir, jusqu'à être dans son lit, jusqu'à se rendre à l'évidence.
Ses vacances n'étaient plus qu'un lointain souvenir.
Et c'était sans compter l'insupportable énergumène qui se cessait d'exposer ses raisonnements futils à l'oral.
- Non mais, tout à l'heure, j'ai vraiment relevé un problème majeur !
Il y a vraiment un problème de statut dans cette famille.
Tu vois, moi je considère Mori comme mon père, tu vois. Mais le problème, c'est que Mori et Fukuzawa sont les tuteurs légaux d'Atsushi et Akutagawa. Sauf que le problème, c'est qu'Atsushi et Akutagawa sont mes enfants... C'est là que ça coince ! Ils ne peuvent pas être mes frères et nos enfants en même temps !
- La ferme j'essaie de dormir...
- Mais c'est un véritable problème ! Comprends le Chuuya ! Le mariage n'est que le cadet de nos soucis.
- mmh...
- Tu comprends ?
- Mmh..
- C'est oui ou c'est non ?
- MMHH!
- ...
- La ferme Dazai
- Mais j'ai rien dis !
- Tu pensais trop fort
- Je vais demander a Atsushi et Akutagawa qu'est-ce qu'ils en penses !
La course était lancée, Paul Verlaine et Arthur Rimbaud allaient se marier.
Et ça, Chuya ne pouvait rien y faire.
Il n'allait lui rester que le traumatisme de cette expérience en collaboration avec cette colocation d'enfer.
✅By Nuggets
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