ARIA

Los Angeles, Californie.

Il avait réussi à connaître leur existence. Il savait pour eux, il savait pour mes traumatismes et si... Et s'il tentait de les recréer avec Madds en pensant que c'était moi ? Et si par ma faute, Madds restait traumatiser à vie ? Je devais la sauver. Je devais la sortir d'entre ses griffes.

— Aria ? m'appela Maze depuis la cuisine.

— Hm ?

— Parles-moi, dis-moi à quoi tu penses, son ton était plaintif, presque suppliant.

Je fronçais les sourcils et, passant un bras par-dessus le dossier du canapé et repliant une jambe sous mes fesses, je me retournais vers lui.

— Rien de spécial, souris-je.

— Tu me mens ? il plissa les yeux, la voix remplie de reproches.

— Non.

— Alors, si tes pensées ne sont pas accaparées par quelque chose, pourquoi fixes-tu depuis un moment l'écran avec la notification " êtes vous toujours là ?" ou " reprendre plus tard.".

Aspirant mes joues, clairement prise sur le fait, je me retournais vers la télé pour constater qu'il disait vrai. Ma série, ma safe place, était en pause depuis je ne savais combien de temps et obnubilée par mes pensées envers Madds, je n'avais rien vu.

Il sauta hors de l'ilot et se dirigea vers moi avant de passer par-dessus le canapé, dans un saut d'une main appuyée contre le dossier. J'en manquais de faire tomber ma tasse de thé glacé.

— Tu penses à Madds, pas vrai ?

J'acquiesçais, cachant ma lèvre tremblante en buvant une gorgée de mon thé. Il analysa l'expression froissant les traits de mon visage un instant avant de lâcher un léger soupir.

— Tout va s'arranger, il affirma, la voix sondée de certitude. Je ne sais peut-être pas comment mais, j'y arriverais. Il ne lui fera rien, je ne lui en laisserai pas le temps.

Je déglutis, ses iris jonglant entre les miens. Un léger sourire incurva ses lèvres et je l'imitai afin de feindre la persuasion. Sans un mot, il me prit doucement la tasse des mains et la posa sur la table basse, sous mon regard observateur.

— Je sais que tu as du mal à voir une porte de sortie pour elle, que tu ne me crois pas forcément capable de tenir parole, ce que je peux comprendre...

— Non, le coupais-je. Je te crois quand tu dis que nous allons la sortir de là. Je te crois quand tu assures qu'il ne lui arrivera rien, parce que toi même tu en as la certitude. J'aimerais juste savoir... Comment ? Il a des informations sur moi Maze... Il croit que Madds est moi, il va usé de mes peurs sur elle, il... Et s'il lui faisait subir ce que j'ai subi avec-

Ses mains chaudes sur mes joues, emprisonnant mon visage, stoppèrent mes mots. Ses pupilles dilatées par l'inquiétude me transpercèrent. Il attendit patiemment que je me calme, déposant un léger baiser contre mes lèvres, puis un second et un troisième.

Son front se pressa contre le mien, je fermais les yeux, et sentit ses cils balayé ma peau lorsqu'il en fit de même.

— Ce ne sera pas le cas, il assura. J'ai déjà mis Keith et Chase sur la trace de ton oncle et de ton ex.

Mes yeux s'écarquillèrent et je le repoussai brutalement pour poser mes yeux sur lui. Pourquoi est-ce qu'il avait fait ça ? Allait-il les tuer ? Et si je devais les affronter ? Serais-je capable de-

— Tout va bien, il s'empressa de m'assurer.

Mes mains tremblaient et j'écorchais mes peaux de nervosité. Il les attrapa, les serrant plus fortement entre les siennes. Mon cœur battait plus rapidement, si vite que j'en eut la nausée. Ma respiration était lente, presque rare. J'avais dû mal à aspirer assez d'oxygène tant mon angoisse m'engouffrait malgré ses iris verts sur moi.

— Tout. Va. Bien, il articula lentement. Ils ne t'approcheront pas, sauf si tu désires les voir.

Je secouais vivement la tête.

— Alors tu ne les verras pas. Mais tu dois comprendre que les avoir en ma possession était nécessaire. Ils savent peut-être des choses sur mon père et ses plans.

Même si je n'aimais pas cette idée, je savais qu'il avait raison. Il allait avoir besoin d'eux pour en savoir plus sur tout ce qui se passe du côté de son père. À mon plus grand damne, j'allais devoir m'y conformer.

Ses yeux s'illuminèrent instantanément, comme s'il venait d'avoir l'idée du siècle, une solution ultime à tous nos problèmes. Comme s'il avait l'arme pour détruire son père.

— Maze ?

— Putain mais oui ! il râla se frappant le front de la paume. J'ai fait infiltrer l'organisation de mon père il y a un moment. Je ne l'ai pas contacté depuis pour ne pas griller sa couverture, c'est notre solution ! Liam à toutes les clefs en mains pour qu'on le détruise de l'intérieur.

Je le dévisageais, les yeux écarquillés. Maze parlait si vite que je ne comprenais que la moitié des choses qu'il déblatérait motivé par l'excitation et la joie. Un poids semblait s'être envolé de ses épaules.

— Il pourra veiller discrètement sur Madds, s'il ne le fait pas déjà, il fronça les sourcils. Je ne sais pas quelle place il a dans l'organisation de mon père, peut-être qu'il est monté en grade, qui sait ?

Je pinçais mes lèvres et restais silencieuse par peur de le distraire dans sa réflexion. Il attrapa mon visage en pressant mes joues avant de presser ses lèvres contre les miennes. Un baiser furtif, surprenant mais doux.

— Merci, il sauta par-dessus le canapé le téléphone en main.

La bouche entrouverte, je le regardais pianoter rapidement sur son écran, hébétée. Je n'avais fait qu'être là, essayant d'assimiler ce qu'il disait. Je ne l'ai aidée en rien.

— Merde, il ne répond pas.

— Peut-être qu'il a dû jeter son téléphone ?

J'éteignis la télé et me levai pour me diriger vers lui. Il tira nerveusement sur ses cheveux sombres, le regard rivé sur l'écran de son téléphone, ses doigts s'activèrent et plusieurs messages furent envoyés.

— Ne pas jeter ce téléphone faisait partie des consignes de mission, il expliqua. Il devrait pouvoir répondre, sauf si quelque chose lui est arrivé.

— Vous êtes toujours en contact avec Madds à travers le micro ?

— Ouais mais on ne peut pas la contacter, c'est elle qui doit nous faire savoir quand nous pouvons échanger, il soupira.

— Qui est chargé de communiquer avec elle ?

— Kaz et j'ai la seconde oreillette.

— Alors tu n'as qu'à lui dire que tu cherches à contacter ce... Liam, c'est ça ? il acquiesça. Enfin, si d'ici là il ne te rappelle pas, il n'a qu'à demander à Madds si elle l'a vu lorsqu'elle le joindra.

Il prit quelques secondes pour réfléchir à mon idée. Un léger rictus prit place sur ses lèvres. Le genre irrésistible, arrogant et provocateur avec une touche de fierté.

— Dans une autre vie, tu aurais été la mercenaire parfaite pour mes missions.

Sa main se posa sur ma joue et j'y pris légèrement appuie, souriante. Venant de lui, c'était un énorme compliment. Il s'approcha lentement avant de déposer ses lèvres contre les miennes. Un doux soupire de satisfaction s'échappa de mes lèvres tandis que mes mains s'accrochaient à son t-shirt noir.

— Je ne suis peut-être pas capable de tuer mais... Je pourrais très bien t'aider pour certaines missions ?

— Mon cœur, il pouffa. Dans chacune de mes missions tu dois être capable de tuer si ça tourne au vinaigre.

Je déglutis sous son regard amusé. Il embrassa mon front avant de s'écarter, hors de ma portée, il grilla une cigarette avant que son téléphone ne l'accapare à nouveau. Il écrivait, encore.

Mon cœur tressauta à l'idée qu'il suive ma proposition, que peut-être je venais de les aider à sauver pareillement Madds. J'avais contribué d'une façon à sa libération.

— BUENAS TARDES !

Je sursautais, une main contre ma poitrine tentant de reprendre mon calme alors qu' Ezra entra en trombe dans la maison, comme si c'était lui le propriétaire. Il haussa les sourcils suite au regard meurtrier que Maze lui lança puis m'observa, sûrement pour savoir si j'étais d'aussi mauvaise humeur que son meilleur ami.

— Depuis quand tu parles espagnol toi ? demandais-je en me servant un verre d'eau.

La chaleur estival allait me tuer malgré la climatisation de cette maison.

— C'est tout ce que je sais dire, il haussa les épaules. Je dois bien innover et soigner mes entrées.

Je levais les yeux au ciel non sans sourire et bus mon verre d'une traite.

— Sacré descente, il me taquina.

— Oh tais-toi, gloussais-je suivis de mon ami. Je crève de chaud, pas vous ?

— Comme-ci comme ça, il secoua sa main, mimant ses paroles. J'avoue qu'il fait lourd chez toi. Putain Maze cette villa n'a pas de climatisation ou quoi ? C'est une honte sachant le prix indécent de cette-

— Oh ferme-là, il râla en se dirigeant vers la clim du salon.

— Je n'aime pas trop le petit ton que vous prenez avec moi aujourd'hui, il couina théâtralement, c'est quoi le souci ?

— Maze n'arrive pas à contacter Liam.

Ses yeux s'écarquillèrent immédiatement, il chercha Maze du regard mais celui-ci était trop obnubilé par son appareil. Soudain quelques bips retentirent, avant qu'elle ne se mette en marche. L'air frais survola la pièce avant de s'abattre sur ma peau échauffée.

Je ne pus retenir un gémissement de satisfaction ce qui arracha un sourire à Maze.

— J'ai texté Kaz, lorsque Madds le contactera il lui parlera de Liam pour voir si elle sait quelque chose, il expliqua. J'espère quand même que d'ici là, il me rappellera.

— Je suis sûr qu'il va bien. Enfin Maze, il le prit par les épaules en ricanant. Rappelles-toi pourquoi tu as choisi Liam ? Il a suivi des cours de théâtre, c'était quoi déjà ? De l'art dramatique pour se performer dans les missions d'infiltration. C'est un personnage à lui-même. Ton père ne le cramera jamais.

— Tu as sûrement raison, soupira Maze, plus détendu.

Ezra repoussa sa mèche sombre en arrière après s'être tourné vers moi.

— T'es venue faire quoi au fait ? demanda-t-il en se dirigeant vers moi pour se servir un verre d'eau fraîche.

— Tu as une piscine et il fait une chaleur à crever.

Mon corps entier frissonna à l'idée de retomber dedans comme l'année dernière. Ezra comprit et gloussa tandis que je l'assassinais du regard.

— C'est vachement le moment de barboter couillon. Tu ne te soucis pas de Madds, ne serait-ce qu'un peu ?

— Si nos rôles étaient inversés, elle ne se priverait pas d'une séance de bronzage.

— Tu as surtout à faire au QG il me semble.

— Non chef ! il se mit au garde à vous. Toutes les tâches ordonnées par Monsieur ont été effectuées !

— Parfois je me demande si c'est pas toi qui à prit des cours de théâtre tellement tu es... une Drama queen, soupira Maze.

Je ne pus me retenir de rire entre les paroles de Maze et le couinement d'indignation d'Ezra.

— C'est qui la drama queen entre toi et moi, relança l'ancien blond.

Maze feignit un pas menaçant vers lui et Ezra recula les mains en l'air.

— Vous l'êtes tous les deux, lâchais-je en débarrassant les verres de l'îlot.

— Elle veut peut-être aller faire un tour dans la piscine la petite sirène, ironisa Maze, tirant sur sa cigarette récemment allumée, le regard amusé braqué sur moi.

Je me mordis l'intérieure de la joue, repoussant mon envie de rire. Dans un autre contexte, cette idée m'aurait retourné l'estomac, mais j'avais confiance en Maze, il ne me ferait pas de mal.

Quoi que, je le soupçonne quand même d'être capable de me jeter à l'eau entourée de ses bras afin de ne pas pousser la taquinerie trop loin.

— Le plus que je puisse faire c'est m'asseoir sur les marches de la piscine, dis-je en m'essuyant les mains à la serviette de la cuisine. Et dans les horaires où Ezra ne sera pas présent. Désolé, mais je ne te fais pas confiance.

Il gémit vexé puis se rappela de la gourde qu'il avait faite l'année dernière. Ses yeux brillèrent d'un éclat amusé. Nous pouvions en rire à présent, c'était une histoire du passé. Puis je me rappelais de Mike, il s'était assuré que je ne fasse pas une noyade sèche, ou peut-être voulait-il autre chose ? Il aurait pu me réserver le même sort qu'à Ivy... Raven.

— Hey, m'interpella Maze, pas plus haut qu'un murmure. Qu'est-ce qui ne va pas ?

Je constatais Ezra déjà dans le jardin en train de se déshabiller prêt à sauter dans la piscine. Mes iris rencontrèrent ceux de Maze, d'un vert pur et bercé d'inquiétude.

— Je... Je pensais à Mike.

— Tu pensais à Mike, il répéta incrédule. Pourquoi ?

— L'année dernière, je suis restée avec lui quand j'ai frôlé la noyade... Je me disais qu'il aurait pu...

— Raven c'était une chose, il est sorti avec un cadavre personne ne pouvait le soupçonner, or toi... Tout le QG te connaît, personne n'aurait laissé quoi que ce soit t'arriver, encore moins te laisser quitter les quartiers sans en être informé par ma personne.

— Au jour d'aujourd'hui, oui, mais l'année dernière, à cette période nous n'étions pas...

Un rictus étira le coin de ses lèvres.

Eh merde...

Sa tête se pencha sur le côté, le regard pétillant d'amusement. Je roulais des yeux en m'éloignant.

— Non, non,non. Reviens par là, il ricana en enroulant son bras autour de ma taille, me ramenant à lui. Nous n'étions pas quoi ?

À ce moment précis, je ne savais pas s'il se moquait de moi ou s'il voulait sincèrement m'entendre le dire. Mettre des mots sur l'état de notre relation.

— Ensemble ? répondis-je incertaine.

Son sourire ne fut que plus grand. Ses mains prirent mon visage, pressant mes joues quelques secondes avant que ses lèvres ne s'écrasent sur les miennes. Ma respiration se coupa sous la surprise, mes mains attrapèrent le tissu de son tshirt entre mes doigts.

— Je veux que tu sois sur de tes mots..., il murmura contre mes lèvres.

Sous mon silence, il s'écarta de quelques centimètres afin de me regarder. Ses iris m'observèrent minutieusement.

— Nous sommes ensemble, répondis-je.

Mon cœur tambourinait dans ma cage thoracique, aussi violemment et ravageur qu'un séisme. Il sembla comprendre et acquiesça lentement comme pour me confirmer que j'avais raison, comme pour calmer l'anxiété et la peur d'être à nouveau repousser qui commençait à m'envelopper tel un serpent affamé.

— Je suis à toi, si tu me veux... Je serais toujours à toi, m'assura-t-il. Je ne suis pas parfait, non, loin de là mais... Je peux essayer d'être celui qu'il te faut, je-

L'adrénaline me poussa à l'attraper par la nuque, ma bouche s'écrasa sur la sienne, coupant court à son discours. Il recula d'un pas sous la surprise mais enroula très vite mon corps de ses bras. 

Rapidement, sa langue demanda accès et j'ouvris davantage mes lèvres pour la laisser valser avec la mienne. Il laissa échapper un léger gémissement qui me fit valdinguer mon cœur et me serra plus fermement contre lui.

— PRENEZ UNE CHAMBRE !

Le brun soupira, ennuyé.

La paume recouvrant ma bouche, j'observais Maze qui assassinait Ezra du regard, celui-ci l'ignora pour exécuter un nouveau saut dans la piscine ou plutôt un plat, son ventre frappant la surface de l'eau de plein fouet.

Intérieurement, je grimaçais.

— Il se rend compte que je suis chez moi et que c'est lui qui dérange ?

Levant les yeux au ciel, je me dirigeais vers le jardin, non sans lui piquer une cigarette.

MAZE

Los Angeles, Californie.

Quelques heures plus tard...

Une lumière rouge, clignotante attira mon attention.

Madds.

Je ne perdis pas de temps et activais l'oreillette après l'avoir enfoncé dans mon oreille. La respiration lourde, j'attendais qu'elle émette le moindre son afin d'être sur de son identité.

— Maze ? sa voix ne fut pas plus forte qu'un chuchot.

— Madds, est-ce que tu vas bien ?

— Je suppose que mon niveau de beauté à diminué mais... Je suis en vie c'est ce qui importe, non ? plaisanta-t-elle, une façon de faire diversion.

— Ils te frappent ? ma mâchoire se crispa.

— Est-ce que tu crois vraiment que le contraire aurait été possible, sérieusement ? elle soupira. Ils pensent que je suis Aria... Ton père veut tout savoir sur toi, ton organisation et ta vie privée... Il te veut Maze et il sait que ce ne sera pas aussi facile donc...

— Quoi ? je ris jaune. Pourquoi me faudrait-il après avoir fait tout le nécessaire pour me détruire ?

— D'après ses mots; tu lui appartiens. Le meilleur mercenaire de l'état est à lui, tu le reviens de droit. Et pour ça il sera près à..., elle grogna de douleur. À me tuer pour te le faire comprendre.

J'avais chaud, comme si tout mon corps était en feu. Ma respiration était erratique, je peinais à prendre tout juste assez d'air pour ne pas vriller complètement. Tout ce qu'il voulait faire à Madds était en réalité ce qu'il aurait fait à Aria s'il avait réussi à la prendre.

Je devais la sortir de là-bas avant qu'il ne soit trop tard. Mon père était encore plus taré que dans le passé et putain, si avant il me faisait peur... Maintenant il me terrorisait.

Il me veut.

Je suis à lui.

Je lui revient de droit.

Je lui appartient.

— Maze s'il te plaît c'est pas le moment de vriller, j'ai besoin de toi on a pas beaucoup de temps avant qu'ils ne reviennent.

— Je vais te sortir de là, je vais tous les buter.

— Il prendra bientôt que je ne suis pas elle, Maze, j'ai était entraîné contre la torture afin de ne pas céder, parce que je suis une mercenaire bordel. Il va vite le comprendre parce que même si je suis une excellente menteuse, je ne suis pas assez bonne comédienne. Une personne normale, même avec toute la volonté du monde, aurait cédé, elle gémit ses derniers mots. Putain de merde.

— A quel point es-tu blessée ? je demandais, les mains tremblantes.

— Je- ça va.

— Si tu mens comme ça face à mon père c'est clair que tu seras morte d'ici demain pour avoir essayé de le berner.

Elle ricana et un souffle de soulagement rafraîchit mon cœur. Je ne pouvais qu'imaginer son état et ça avait le don de me rendre fou. Madds était comme ma petite sœur, et la savoir entre les mains de ce dingue, me rendait malade.

— Le pire que je puisse avoir sont... Deux côtes fêlées.

— Deux cô- , je mordis dans mon poing afin de calmer ma colère, en vint.

La douleur ne me faisait plus d'effet. Je devais agir. Je devais la faire sortir.

— As-tu vu Liam ?

La porte s'ouvrit.

Mon cœur se remit à battre à la chamade, mes oreilles bourdonnèrent sous l'effort, à l'affût d'un quelconque son. Elle ne m'entendait plus, elle avait retiré l'oreillette mais le micro était toujours en marche.

— Liam ?

Elle m'avait entendu. Mais-

— Maddy ? Putain, je suis désolé. Il m'a dit que tu étais sa copine, je... Eh merde.

Une porte se referma, sûrement celle de sa "cellule". Il n'était donc pas au courant, ce qui voulait dire que mon père croyait vraiment sa fausse identité.

— Tout va bien, elle lui assura, et je pouvais l'entendre sourire. Tu... Tu vas pouvoir me sortir d'ici. Bordel, je suis tellement contente de te voir.

L'espoir gonfla ma poitrine. Elle était là la solution, il était en vie, il avait réussi. Je passais mes mains dans ma mèche, tirant légèrement dessus au son des grésillements, sûrement dû aux frottements de ses cheveux contre le micro.

— Je... Non, maddy, je... Je ne peux pas faire ça.

Douche froide.

Pression en chute libre.

Il était venu déterminer à la torturer alors même qu'il la pensait être Aria. L'aurait-il fait plus facilement si ce n'était pas Madds ? Bien sûr que oui. Il ne connaissait pas Aria plus que ça.

— Qu'est-ce qu'il raconte ce trou du cul, marmonnais-je à moi-même.

— Quoi mais, pourquoi ? sa voix se noua.

— Il m'a demandé de prendre la relève... Je remplace Chuck ton-

— Bourreau, murmurais-je en même temps que lui.

Mes mains tremblèrent contre la boiserie de mon bureau. Avais-je failli à ce point pour avoir pris que des poules mouillées dans mon organisation ? Que des mauviettes ? Des taupes et des traîtres ?

— Tu- Tu vas me torturer ? elle s'étrangla sous la surprise.

— Je n'ai pas le choix, le son d'un froissement me fit comprendre qu'il s'était agenouillé à sa hauteur. Maze m'a ordonné de m'infiltrer ici et d'apprendre le maximum de choses avant de partir. Je vais le détruire de l'intérieure, je suis là depuis un moment maintenant, j'y suis presque Madds. Bientôt j'aurais tout en main pour l'aider à se débarrasser de son pire cauchemar. Je dois lui obéir, je dois bien ça à notre leader.

Loyal, il était loyal.

Peut-être trop, au point de tourner le dos à Madds.

— Dis-lui de laisser tomber et de te faire sortir ! tentais-je de me faire entendre. Bordel Madds ! Dis-lui de te sauver, pour moi ! Qu'il le fasse pour moi !

— Ne fais pas ça, sa voix craqua. Je peux supporter leur torture mais... Pas toi. Tu ... Ne fais pas ça.

— Je... Je ne te torturerais pas comme eux. Il doit juste voir du... Nouveau, pour pas que je me fasse cramer, il répéta. Tiens le coup Madds. On doit sauver Maze, tu le sais. Tant que son père sera en vie, il ne vivra pas une vie paisible. Je te promets que je te sortirais de là.

Mon cœur se serra. Il était dévoué mais je préférerais encore vivre avec mon père deux fois cette vie plutôt que de savoir Madds torturer pour que je sois sauvé.

— Fais-moi confiance Maddy, je t'en prie, sa voix était suppliante.

Silence.

— Entailles-moi.

— Quoi ? m'indignais-je en même temps que lui.

— Si tu dois faire tenir ta couverture, saignes-moi. Je te fais confiance, Liam, elle trembla. Je supporterais la douleur si c'est pour que tu réussisses à avoir toutes les infos nécessaires pour sauver Maze. Je le ferai... Pour lui.

Impuissant, je tirait nerveusement sur ma mèche déjà en bataille, elle retomba sur mon front dès que je la relachais. Ma respiration se fit plus hachée, mon corps tremblait de nerfs et d'anxiété. Mon pouls s'accéléra davantage alors que les secondes de silences passèrent puis...

Madds se mit à hurler à plein poumons.

Les yeux fermement clos, je mordais dans mon poing afin de ne pas alarmer Aria. J'étais hors de moi, j'étais près à tous les buter, là, maintenant mais j'étais impuissant, elle se faisait torturer par l'un des nôtres, pour moi.

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Helloooo !

Comment allez-vous ? Moi ça va ! 🥰

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?

Ce n'est que le début d'une longue série de... Vous verrez haha !

Faisons nous confiance à Liam ? Dites-moi votre ressentit envers lui 😜

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Kisses&lotoflove,

🦋

Mélissa

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