04. His days are numbered.
( NDA: HELLO and welcome back babies ! )
ARIA
Santa Monica, Californie.
Grognant, j'écrasais le réveil, cependant celui-ci continua de sonner de la même façon, comme si je ne venais pas littéralement de le jeter au sol. Ouvrant un œil, puis le second, rapidement aveuglé par le soleil traversant la fenêtre, je remarquais que ce n'était finalement pas le petit objet gisant au sol mais plutôt mon téléphone.
Du bout des doigts, je le fis glisser vers moi afin de pouvoir l'attraper.
Ce que j'y lu, ne fis que renforcer mon irritabilité.
Premièrement, il n'était que huit heures du matin et je ne travaillais que ce soir, deuxièmement, la personne qui me bombardait de messages n'était autre que la déserteuse, troisièmement... Plus j'ignorais ses appels, plus rapidement elle en enclenchait un nouveau.
Je désactivais la mis en silencieux et reposais le mobile. Tout en soupirant de satisfaction, dû au calme que je retrouvais enfin, je fermais les yeux.
Je poussais un râle lorsqu'il se remit à nouveau à sonner. Ce n'était plus possible, comment était-ce possible alors que je l'avais mis en...
Appel entrant: Ezra.
Coup de massue.
Les yeux brouillés par les larmes, je fixais l'écran, ou plutôt son prénom, jusqu'à ce que celui-ci ne disparaisse pour réapparaître quelques secondes plus tard. C'était un coup bas de sa part, enfin si Madison était derrière cet appel.
Il n'avait jamais essayé de me contacter, pas une seule fois. Voulais-je qu'il le fasse ? Surement. Peut-être que j'aurais au moins aimé qu'il essaie de s'expliquer. Je pensais que nous étions proches, que je comptais pour lui, autant qu'il comptait pour moi. Tout comme Madison.
Reniflant, j'essuyais mes joues et lui réservais le même sort qu'à Madds.
Le mode silencieux.
Après plus d'un an c'est ce qu'ils méritaient tous. Que Dieux me préserve de voir le contact de Maze apparaître, elle ne serait quand même pas assez bête pour penser que je lui répondrais à lui. Il serait même la dernière personne à qui je répondrais.
Dépliant le bras de sur mes yeux, je frappais le matelas, un soupir de désespoir brisant le silence de la pièce. Pourquoi ne pourrait-il pas rester dans le passé, comme les fantômes qu'ils étaient ? Je ne voulais plus d'eux, je les avais assez attendu comme ça. Ils ont tout bonnement raté leur chance de pouvoir revenir.
Le téléphone à la main, je traînais des pieds jusqu'à la cuisine.
Il n'y avait pas un chat ce matin dans cet appartement. Fronçant les sourcils, je me rappelais à présent avoir vu la porte de la chambre de Lexi ouverte or madame ne la laissait jamais ouverte lorsqu'elle dormait, maximisant ses chances de ne pas être réveillée. J'activais la machine à café après y avoir placé une tasse et laissais ma vue se poser dans le vide.
L'écran de mon téléphone s'alluma, j'avais apparemment désactivé le son mais pas les notifications. Lorsque mon regard s'abaissa vers celui-ci, je sentis par la même occasion, mon chignon complètement défait, franchir la limite du non retour, me ôtant la vue.
Même si j'aimerais ne pas lui donner de l'intérêt, je refis mon chignon tout en lisant les multiples messages qui ne faisait qu'apparaître les uns après les autres.
De la déserteuse:
> Aria fait pas la gamine, j'essais de te sauver les miches là !
> On est à L.A.
> Réponds moi !
Mon cœur cessa de battre, pendant quelques secondes qui me parurent une éternité. Mes oreilles se mirent à bourdonner au rythme des battements de mon cœur, déjà réanimé. Je lisais et relisais les messages une bonne dizaine de fois, ancrant la nouvelle dans ma tête.
Ils étaient à Los Angeles.
Après plus d'un an à l'attendre, il était là. Il était revenu, sûrement pas pour moi mais il était là. Je devrais m'en foutre de ce qu'il fait et où il se trouve mais... Le cœur à ses raisons que la raison ignore, comme on dit.
Il était dans la maison qui auparavant je considérait comme mienne, je m'y sentais bien, en sécurité, aimée... Mais tout n'était que cinéma. Avais-je d'ailleurs inventé tout cela ? M'avait-il rendu folle à ce point ?
Comment appelle-t-on ça ? J'avais cherché ce mot, soupirant je parcourais internet, j'allais devoir me la rappeler, parce que c'était exactement de ça que je souffrais, du moins pendant plusieurs mois.
Voilà, l'érotomanie.
Je n'étais pas folle, il m'avait rendu comme ça.
La cafetière s'arrêta, j'attrapais la tasse fumante et l'amenais à mes lèvres, prête à me délecter de cette boisson revigorante dont je nécessitais urgemment, ce matin.
Mon cerveau s'activa dès la première gorgée, enclenchant ma première décision, ignorer les messages en les archivant.
De la déserteuse:
> Fais-moi confiance, Aria et dis-moi où tu te trouves si tu n'as pas envie de te retrouver nez à nez avec Maze !
Prise d'un élan de colère, je sentis mes joues rougirent violemment. Le culot de cette fille. J'avais misé toute ma confiance en elle il y a plus d'un an, et qu'est-ce que ça m'avait apporté ? Rien de bon. Je ne ferais pas une nouvelle fois cette erreur. Et lorsqu'elle m'envoya un énième message, ce fut de trop. Je posais abruptement ma tasse encore fumante et laissais mes doigts tapoter l'écran à vive allure.
De Aria:
> Tu as l'audace ou je dirais le CULOT de me parler de confiance ? Vraiment, Madison ? Laisse moi rire ! J'en ai strictement rien à foutre d'où vous vous trouvez ni ce que vous faites ! Retournez à votre état naturel, votre place de fantômes car c'est tout ce que vous êtes pour moi à présent. Des putains de fantômes. Crois-moi, c'est lui qui n'a pas envie de se retrouver nez à nez avec moi.
Tout n'était que mensonge.
Le cœur battant à mille à l'heure, je reposais le téléphone et pris appuie sur le plan de travail en pierre à la fraîcheur apaisant ma peau chaude. Fermant les yeux, j'essayais de contrôler ma respiration.
— Du calme... Tout va bien, tu es à la maison, en sécurité, m'encourageais-je. Respires un bon coup, bois ton putain de café et fumes une clope. Il n'est pas là, et ne viendra pas.
Je sursautais lorsque la porte d'entrée claqua dans mon dos. Lentement, je me retournais pour surprendre ma meilleure amie entrant en douce, tout en essayant de se faufiler, en rasant les murs, afin d'atteindre sa chambre.
— Hep hep hep ! m'empressais-je en la pointant du doigt. Vous avez dépassé le couvre feu imposé par la maison, madame Lexus !
Elle s'arrêta et pivota dans une lenteur théâtrale et dramatique, dans ma direction, les bottes accrochées au bout de ses doigts, comme si elle pouvait encore filer en douce alors que j'étais littéralement en train de la devisager.
— Techniquement, non, elle força un sourire, le couvre feu était hier, or, nous sommes le matin. Je dirais même que... je rentre super tôt.
Mon air blasé la fit pouffer de rire. Elle posa ses bottes avant de s'avancer vers moi, tout en retirant sa veste qu'elle déposa sur l'ilôt.
— Non sérieusement, t'étais où ?
Elle se mordit la lèvre inférieure, s'empêchant de rire et fit glisser ma tasse vers elle. Je levais les yeux au ciel avant de sauter hors du tabouret pour me resservir.
— Oh. Mon. Dieu, couinais-je en me retournant vers elle, souriante, un nouveau mug remplie en main. Tu as passé la nuit avec ton date ?!
— Il se pourrait que oui, elle haussa les épaules.
— Alors c'était com-
— Je ne compte pas le revoir si c'est ce que tu te demande, me coupa-t-elle.
— Quoi mais pourquoi ? Il a était si nul que ça ?
Elle prit une longue gorgée de café.
— Je n'ai pas ressenti le truc.
— De quoi tu parles encore ? Pouffais-je.
Elle soupira en fixant le liquide brun qu'elle faisait tournoyer avec sa cuillère, cherchant ses mots.
— Tu sais ce truc dont tout le monde parle... les papillons dans le ventre, les frissons... je n'ai rien ressenti du tout.
Lentement, je perdis mon sourire.
Respire lentement, n'y pense pas.
Intérieurement, je suppliais ma meilleure amie de ne pas me poser la question qui semblait brûler autant ses lèvres que scintiller son regard bleu tel un ciel d'été. C'étais à mon tour d'ignorer son regard.
— Tu... Tu l'as déjà ressentis ? elle demanda malgré mes prières.
Instinctivement, je fermais les yeux.
Bien sûr que je savais de quoi ce truc s'agissait. À cause ou grâce à lui. L'impression que le monde s'arrête lorsqu'il pose les yeux sur moi, le frisson qui ébranle mon échine rien que de sentir sa présence derrière moi, la sensation de ses lèvres brûlantes contre les miennes. Les battements de mon cœur qui s'affolaient lorsqu'il touchait ma peau du bout de ses doigts.
Mon organe vitale me faisait mal.
J'avais honte et étais dégoûtée qu'il puisse avoir encore un tel pouvoir sur mon âme, mon corps. Je l'avais toujours dans la peau et ça m'en donnait de l'urticaire.
Je le déteste.
Je le déteste.
Je le déteste.
Son visage aux traits doux et angélique se matérialisa dans mon esprit. Son regard espiègle, son sourire parfait à damner mon âme, ses iris verts qui avait le don de sonder n'importe quelle pensée traversant ma tête, entouré par ses longs cils à la courbure parfaite. Ses cheveux ébène retombant sur son front cachant partiellement ses sourcils garnis et sombres.
Mon coeur.
Mon coeur.
Mon coeur.
Serrant la tasse entre mes doigts, je me mordis la lèvres inférieure pour l'empêcher de trembler de façon incontrôlable. Un sanglot s'étrangla dans ma gorge au même moment où deux bras s'enroulèrent autour de mes épaules.
— Pardonnes-moi, soupira-t-elle contre mes cheveux. Je voulais pas te faire penser à lui.
— Tu n'y es pour rien, réussis-je à dire malgré ma gorge nouée. J'aimerais pouvoir dire que non, je n'ai jamais ressentis ce truc, mais ce serait me mentir à moi même. La vérité est qu'au fond de moi, j'aurais préféré ne jamais avoir connu ce sentiment...
— Aria..., elle soupira coupable.
— Non je suis sérieuse, dis-je la bouche contre son épaule. J'aurais tellement aimé pouvoir... tout effacer, mes souvenirs, mes sentiments, son visage... Tout.
― Tu te rappelles l'épisode de vampire diaries que tu m'as obligé à regarder avec toi ? elle demanda et j'acquiesçai. Celui où Elena demande à Alaric de lui effacer tout souvenirs de Damon parce que son absence la faisait trop souffrir ?
Sans un mot de plus, je compris où elle voulait en venir. J'aurais fini par le regretter tout comme Elena. Alors qu'elle se détacha et prit mon visage en coupe, ses lèvres s'entrouvrirent prêt à énoncer quelques mots, je la devançais:
― Ils sont de retour, ils sont à L.A.
Automatiquement, sa bouche se referma, tout comme je l'avais été, sous le choc.
― Comment tu le sais ?
― Madds ne fait que de me bombarder de messages depuis ce matin, expliquais-je.
Elle me relâcha et reprit sa place, face à moi, la tasse encore fumante entre ses mains.
― Mais sinon, je te félicite. Contente de voir que tu maîtrises toujours l'art de dévier la conversation loin de ta personne.
Malgré qu'elle ait caché sa bouche derrière la tasse, je remarquais immédiatement ses yeux plissés par son sourire. Cette fois, c'était moi qui changeais de sujet afin d'éviter ses questions dont je n'avais ni envie de répondre ni la réponse.
— J'ai dit tout ce que j'avais à dire, elle haussa les épaules. C'était un bon coup, rien à dire là dessus, mais je ne remettrais pas ça.
Elle finit sa tasse, se leva et contourna l'ilôt pour poser le Mug dans l'évier. D'une main sur le côté de ma tête, elle me rapprocha maladroitement dans sa direction et ses lèvres s'abattirent contre ma tempe.
— Discussion close, je vais me laver.
Hébétée et prise au dépourvu, je la regardais s'enfuir dans le couloir.
MAZE
Los Angeles, Californie.
― Une soirée au Ladies Night ça vous dit ? demanda soudainement Ezra, quittant la tv des yeux pendant une nanoseconde.
Madds, assise à ses côté, se retourna brusquement vers moi avant d'intervenir:
― Ah non, pas le Ladies, on pourrait aller autre part ?
Je posais mon regard confus sur elle, un sourcil arqué.
― Tu as toujours aimé le Ladies, argumentais-je, piqué par la suspicion.
― Ça devient lassant, feignit-elle, l'air indifférente.
― Tant pis pour toi parce que nous, on adore y aller, les danseuses sont... superbe, la nargua Ezra.
Ezra n'était pas au courant pour Aria, pourtant ça ne m'empêcha pas d'avoir envie de lui foutre mon poing dans la gueule.
Elle se retourna à nouveau vers moi, cherchant sûrement de l'aide, mais lorsqu'elle me surprit la dévisageant toujours, elle déglutit. Un rictus en coin, je me servis un verre de whisky, une clope allumée entre les lèvres, je fis entrechoquer les glaçons contre la paroie dans un geste circulaire.
― J'ai presque l'impression que tu essaies à tout prix de nous dissuader d'y aller, j'humidifie mes lèvres avant de tirer une latte. Dis-moi Madds, est-ce que tu nous caches quelque chose ?
― Pas du tout, elle se racla la gorge. J'ai juste envie de nouveauté.
― Oh saoule pas avec ta nouveauté ! pesta-t-il. T'en as eu de la nouveauté pendant un an et demi et il me semble que tu en a d'ailleurs bien profité. Nous ce dont on a besoin c'est de retrouver nos repères. JE veux revoir les mêmes têtes, je veux revoir ce club et m'assurer que rien, ici, n'a changé depuis notre départ.
Du coin de l'œil, j'observais Ezra. Il semblait réellement atteint par le fait de vouloir retrouver ses repères, comme si cette année écroulée à voyager entre l'Europe et New-York sur les traces de mon père l'avait plus fatigué mentalement que physiquement.
J'aurais aimé que ce ne soit pas le cas. Ezra ne devrait pas s'attacher autant à ses habitudes, ses endroits car si un jour quelque chose devait mal tourner et que nous soyons obligé de partir de la Californie, j'aimerais qu'il le fasse sans hésitation. Or de ce que je voyais à cet instant, c'est que c'était loin d'être le cas.
― Si le Ladies constitue tes repères, t'es encore plus paumé et bousillé que ce que je croyais, railla-t-elle. Dis-moi que tu penses comme moi Maze.
Je pris un instant, finissant ma cigarette, tout en les dévisageant dans un silence qui, pour moi, se faisait apaisant, pour eux, devait être pesant. J'aimais croire que Madds pouvait penser me détourner du Ladies, me détourner d'elle, or il en était hors de question. J'étais revenue pour elle, et rien ni personne ne me fera changer d'idée.
― On va au Ladies, que tu le veuilles ou non.
― Grave, ricana Ezra. Tu n'as qu'à rester chez toi, dans ton canapé. Personne dans cette pièce n'a dit que ta présence ce soir était indispensable.
Madds couina en lui balançant une claque sur le biceps.
Ezra se lança sur un monologue argumentant des scénarios, qui pourrait se passer ce soir, mais je ne l'écoutais pas. Tout ce que je voyais, c'était Madison qui s'activait à écrire un texto. Ses doigts tapaient à une vitesse ahurissante. Je finis mon verre d'un trait avant de le poser, sans bruit, sur l'îlot de la cuisine.
Lentement, je fis mon chemin vers elle. Lorsqu'elle releva le regard vers mon meilleur-ami, puis vers moi, pour s'assurer que personne ne l'avait vu, elle tressauta.
― Dis-moi Madds, à qui écris-tu avec autant de hâte ?
― C'est ma vie privée, répondit-elle en croisant ses bras sur sa poitrine.
Ezra, blasé, s'arrêta de parler pour consacrer toute son attention vers la brune aux joues rougies. Ricanant, je me penchais par-dessus le canapé afin d'atteindre le cendrier posé sur la table basse, tout en prenant une dernière et longue latte, juste avant de l'écraser. Je pouvais sentir son regard me suivre, sa poitrine montant et descendant un peu trop rapidement pour quelqu'un qui n'avait rien à se reprocher.
― Donc tu n'étais pas en train de prévenir Aria, n'est-ce pas ?
Elle déglutit et secoua la tête.
― Alors tu me laisserais vérifier ? demandais-je.
Me redressant de toute ma taille, je penchais la tête sur le côté, un rictus mauvais étirant mes lèvres. Sans grande surprise, ses yeux s'écarquillèrent. Elle se leva d'un bon, fourrant son téléphone dans la poche arrière de son jean.
― J'ai pas à te montrer mes messages, on est où là ! sa voix monta un peu trop dans les aigües pour que ce ne soit pas pris pour de la défensive.
Je ne pus m'empêcher de glousser tout en croisant mes bras sur mon torse, sans jamais détourner mon regard du sien.
― Tu agis clairement comme une personne qui a quelque chose à cacher, chantonna Ezra.
― Toi ferme-là, personne t'a sonné !
Cette situation devenait ridicule. Pourquoi n'avouait-elle pas simplement ? Le regard à présent noir, elle nous fusillait de ses iris chocolat. Si elle s'attendait à ce que je capitule, elle se foutait le doigt dans l'œil, elle sera celle qui cédera.
J'avais besoin de savoir si elles se parlaient à nouveau, si Aria l'avait pardonné. Est-ce que si c'était le cas, elle me pardonnerait aussi de la même façon ?
― Je l'ai peut-être prévenu que nous étions revenus, lâcha-t-elle. Et si tu crois que tu peux retourner vers elle et qu'elle te pardonnera, détrompes toi.
Fronçant les sourcils, j'attendais la suite.
― Je suis certaine que tu seras le dernier à qui elle accordera son pardon. Si elle ne nous parle plus à cette heure-ci c'est à cause de toi ! Tu es responsable de son silence. Les seules fois où elle daigne me répondre c'est pour me poignarder par des mots aussi cruels les uns que les autres. Elle était mon amie !
― Et pourtant tu n'as pas cherché à lui parler pendant un an et demi, lui fis-je la remarque.
― Tu sais très bien pourquoi !
J'éclater d'un rire jaune tout en secouant la tête.
Ezra, toujours assis, faisait un match de ping-pong entre Madds et moi, sans jamais oser intervenir. Lui non plus n'avait pas essayé de la contacter.
― Pourtant, tu le fais bien depuis quoi... un mois ? crachais-je. Alors dis-moi ce qui a changé ?
Sa lèvre inférieure se mit à trembler et je pouvais voir ses yeux se noyer de larmes. Les joues toujours aussi rouges de colère furent rapidement brisées par ces perles salées qu'elle balaya rageusement du revers de sa main.
― Parce que je regrette ! Je regrette de t'avoir cru lorsque tu disais qu'on l'a protégeait alors que tout ce qu'on a fait c'est te protéger toi et tes putains de sentiments envers elle qui semblait te réduire en cendre. Toi et tes convictions de merde, un sanglot brisa sa voix. Tu n'as était qu'un lâche et tu nous as tous entraîner avec toi. J'aurais dû être là pour elle, elle n'avait plus personne et tu nous a fait l'abandonner.
Malgré mes efforts pour calmer ma respiration, elle ne fit que s'accélérer à chaque mot aiguisé tels des poignard qu'elle m'envoyait en plein cœur.
― J'ai beau tenir à toi comme un frère, reprit-elle de sa voix chevrotante. Pour son bien, j'espère qu'elle ne te pardonnera jamais.
Alors que ses dernières paroles eurent l'effet d'une bombe sur mon âme, me laissant la bouche entrouvertes, elle rassembla rapidement ses affaires sous nos regards hébétés, tels deux abrutis. Elle demanda rapidement à Ezra de venir la chercher pour aller au Ladies avant de quitter la villa. Selon elle, il était hors de question de ne pas être présente pour empêcher un carnage.
Le nez retroussé dans un grimace, je me servis un nouveau verre tandis que dans la pièce pesait une ambiance glaciale et un silence morbide.
― Maze-
― Ne dis rien, grognais-je. On part dans deux heures.
Sur ses mots, mon verre à la main, je montais à l'étage tout en coinçant une cigarette entre mes lèvres que je brillais dans la foulée.
Elle me pardonnera.
Elle comprendra.
C'était pour la protéger, rien que pour la protéger.
Il le fallait.
Le regard perdu sur la ville baignée par la nuit étoilée et illuminée par plusieurs lampadaires, je fronçais les sourcils en tirant sur ma cigarette. Les doigts serrés autour de mon verre, je laissais mes pensées me torturer l'esprit.
Ce fut lorsque son visage se matérialisa derrière mes paupières closes que je perdis mon sang froid et, balançant mon verre encore plein à travers la chambre, je poussais plusieurs jurons. Je pouvais entendre son rire distinctement bercer mon ouïe, son sourire poignarder mon cœur et ses iris verts... Me foudroyer.
Ce soir j'allais enfin la revoir.
Et putain ça me térrorrisait.
Los Angeles, Californie.
The Ladies Night Club, 00h23.
Grâce à Keith, je savais qu'elle était ici. Elle était à l'intérieur, et passerait dans une heure sur scène. Avec le temps et quelques connaissances au sein du Ladies, il avait pu avoir son emploi du temps et me l'avait transmis.
Je sortis de mes pensées lorsqu'un abrutis entrepris de toquer à la vitre de ma portière sans jamais s'arrêter, jusqu'à ce que je daigne le regarder.
― Tu fous quoi ? demanda Ezra.
Sans lui adresser un mot, je grillais une clope avant de sortir de ma voiture.
Les mots de Madison me hantaient toujours, et j'étais certain qu'elle les avait peser et soigneusement choisi depuis un moment avant d'avoir le courage de me les balancer à la gueule. En parlant de mon amie, elle avait apparemment décidé de m'ignorer, évitant sans vergogne le regard que je portais sur elle.
― Keith, mais qu'est-ce que tu fous là ? demanda-t-elle.
Brusquement, je me retournais vers lui. Il esquissa un léger sourire en s'avançant vers nous, tout en frottant sa nuque d'un air gêné. Il ne s'attendait clairement pas à être vu, et pourtant, il savait pertinemment que nous allions venir, je l'avais avertit pour que, ce qui se passe en ce moment même, n'arrive pas.
― J'avais besoin de... sortir ?
― Vraiment un trou du cul incompétent, grognais-je sans pour autant être entendu.
― Plus on est de fous plus on rit, pas vrai Ezra ? s'enthousiasma-t-elle.
Ce sera surtout plus facile pour toi de m'ignorer, n'est-ce pas Madds ? Pourtant c'est moi qui devrais t'en vouloir pour toutes les horreurs que tu m'as balancé ? Mais pour une raison qui m'échappe, ce n'est pas le cas, peut-être parce que je sais que tout cela n'est que vérité.
Est-ce que je m'en voulais pour autant d'avoir agi de la sorte ?
Non, pas le moins du monde. J'avais mes raisons et ils allaient tous devoir les comprendre et les intégrer.
Je suivis la jeune femme à la chevelure flamboyante s'approcher de la porte d'entrée, mon sourcil s'arqua lorsque je la vis enlacer le videur et échanger quelques mots avec lui. Je ne savais pas Stan si tactile avec les danseuses du Ladies, c'était sa femme qui aller être ravis. Puis je le remarquais au début de la file d'attente. Ce n'était pas Stan que cette femme enlaçait alors...
― C'est qui encore celui-là ? demandais-je à Keith après l'avoir tiré vers moi, par le col de sa veste en cuir.
Il suivit mon regard du sien jusqu'au blaireau posté à l'entrée. Tout ce qui me venait à l'esprit était le fait qu'Aria travaillait ici depuis un petit moment, elle est de nature sociable malgré son passé, ce qui pour moi voulait dire qu'il la prenait certainement elle-aussi dans les bras. Et c'était, impensable pour moi.
Personne et je dis bien personne, n'avait le droit de la toucher.
― C'est Jay, le nouveau videur, m'informa Keith.
― C'est tout ? demandais-je sans détacher mes yeux du petit nouveau.
Keith haussa simplement les épaules.
― La fête se passe à l'intérieur, sauf si vous avez une préférence pour le parking ? ironisa Ezra.
Madds nous interpella alors qu'elle se trouvait devant nous, prenant le chemin vers l'entrée. Je décidais d'ignorer les plaisanteries de mon ami et suivit Madison. Habitué, nous passâmes dans le dos de Stan.
― Le début de la file c'est là-bas, nous arrêta le nouveau, le bras tendu devant moi.
Tirant sur ma cigarette, je fixais son bras devant moi avant de remonter jusqu'à son visage. Sans gêne, j'expirais la fumée sur son visage le faisant grimacer.
― Je vais être gentil et te pardonner parce que t'es nouveau, pouffais-je.
Mais alors que j'entrepris un pas en avant, sa main se posa sur mon torse me repoussant en arrière. La clope coincée entre les lèvres, mon poing se ferma instinctivement, prêt à percuter son visage de branleur.
― J'ai dit: le début de la file c'est là-bas.
― Et moi je crois que tu cherches la merde.
Il arqua un sourcil, d'un air un peu trop arrogant pour moi. Je tirais une dernière latte en le fusillant du regard avant de jeter le mégot à ses pieds. Son attention suivit le déchet des yeux avant de remonter vers moi.
― Je crois que c'est toi qui cherche la merde. Tu m'as pas l'air si nouveau que ça, donc tu dois surement savoir que t'as un putain de cendrier à ta droite, cracha-t-il en se rapprochant. Pourtant tu persistes à faire ton emmerdeur avec moi.
― Hey hey hey ! intervint Stan. Jay recule.
Ezra, les bras enroulés autour de mon corps, me fit reculer en même temps que cette couille-molle de Jay. D'un geste, je le fis lâcher prise. Les poings fermés, la respiration un peu trop lourde, je reportais mon attention sur Stan, posté entre nous.
― Putain Jay, tu peux pas te comporter comme ça avec les habitués du club, le gronda-t-il avant de baisser d'un ton. Surtout pas avec lui, merde !
Mon égo gonflé à bloc, un rictus étira mes lèvres.
Coinçant une nouvelle clope entre les lèvres, le regard braqué au sien, je pouffais en la grillant.
― Je suis désolé, Maze. Il est nouveau, soupira Stan en le fusillant du regard. Ça ne se reproduira plus.
― C'est dans son intérêt, pestais-je.
Madds me surprit en me tirant à l'intérieur lorsque Stan nous ouvrit la porte. Je ne pus m'empêcher de lui rire au visage en passant devant lui, et le voir serrer la mâchoire fut pour moi une victoire de plus.
Rapidement le volume de la musique m'agressa les oreilles. De sa main sur mon avant-bras Madds nous dirigea vers le bar avant de me lâcher. Instinctivement, je balayais le rez-de-chaussée du regard, sans pour autant trouver la personne que je cherchais. Sachant de plus que si elle se trouvait ici ce ne serait pas au niveau inférieur mais plutôt à celui du dessus où se trouvait le coin spectacle.
― Bois ça et détend ton string parce que je suis pas venu pour tes dramas, râla Madds à mon intention.
Un rire sincère m'échappa la faisant hausser les sourcils de surprise. De nouveau dos à elle, je laissais mon regard se perdre dans le vide.
― Putain de merde, hoqueta Ezra, mec, tu l'as vu ?
― Qui ? demandais-je sans intérêt.
― A-Aria, elle vient de passer et...
Piqué à vif, je me tournais vers lui.
― Et quoi putain ?
― Elle était avec le videur.
Je levais les yeux au ciel. Il était courant que les danseuses se faisaient escorter par les videurs, enfin surtout les plus admirées et prisées.
― À croire que tu n'as jamais vu Stan les escorter.
― Euh... Ouais. Sauf que ce n'était pas Stan qui accompagnait Aria.
Tel un ressort, je me redressais instinctivement tout en essayant de l'apercevoir par-dessus la foule. Alors comme ça ce petit fils de pute était devenu aussi la sécurité d'Aria ? Il en était hors de question.
Il commençait clairement à me foutre les nerfs à feu celui-là.
Alors qu'Ezra préféra s'éloigner de mon corps tendu, j'attrapai le blouson de Keith le tirant en arrière. Il trébucha et me percuta. Grognant je le redressais. Impatient, je collais ma bouche à son oreille afin qu'il n'ai aucune raison de ne pas comprendre dès la première tentative ce que j'avais à lui dire.
― Je croyais qu'elle était déjà sur place !
― Je t'assure qu'elle l'était, se défendit-il. Elle prend souvent une pause clope après s'être préparée dans les loges.
Les battements de mon corps s'intensifièrent et résonnaient à présent dans ma tête. Mon corps fut pris de bouffées de chaleur, tellement que j'eus un doute sur le fait que ma tête pouvait exploser de rage.
Dans l'espoir de le refroidir, je bus mon verre cul sec avant de la claquer sur le comptoir, attirant le regard noir de Madds, que j'ignorais royalement. Alors comme ça ce petit merdeux était devenu son petit chien-chien et la suivait partout ? Tout était là pour que j'en finisse avec lui sans même donner une explication.
― Les gars on monte ! nous interpella Ezra. Le barman vient de me dire qu'on allait rater le meilleur spectacle de notre vie en restant ici. Une certaine Heartless va monter sur scène.
Du coin de l'œil je vis Keith déglutir mais je fus embarqué par mon meilleur ami à l'étage avant même de pouvoir dire quoi que ce soit. En lançant une oeillade en arrière, je le vis saluer une jeune femme à la peau matte, et en cherchant dans ma mémoire je me rappelais d'elle. C'était Baby, une danseuse du club.
Assis à l'une des tables du premier rang, Ezra commanda des verres au serveur attitré à notre table avant de croiser ses mains sur la nappe rouge sang.
― Dixon arrive, m'informa-t-il.
Patiemment, j'allumais une clope avant qu'une main ne se pose sur mon épaule avant de la tapoter de façon amicale, deux fois.
― Content de te revoir ici, s'enthousiasma-t-il.
― Un plaisir de venir accroître tes bénéfices.
Il ricana en tapotant une nouvelle fois mon épaule.
― Je t'en prie Maze, tu es mon meilleur client mais je sais aussi te rendre la pareille.
― Oh vraiment ? demandais-je alors qu'il prit place sur la chaise vide à ma gauche. J'adorerais voir comment tu t'y prendrais.
― Nous avons une danseuse, du nom de Heartless. C'est notre meilleure recrue, elle est tout simplement... géniale. Si tu savais ce qu'elle m'a fait empocher depuis son arrivée, tu ne me croirais pas, se vanta-t-il, un rictus mauvais en coin. Elle fait des séances privée, et si tu le souhaites, ce soir elle sera à toi.
Grimaçant de dégoût face à ses arrières pensées plus qu'évidentes, je refusais.
― Tu es sur de toi ? demanda-t-il surpris.
― Certain.
― J'aurais essayé, gloussa-t-il en haussant les épaules. Je vous souhaite une bonne soirée !
― J'adore ce club mais qu'est-ce qu'il m'insupporte ce gros pervers, soupira Ezra, une fois Dixon partit.
Le serveur arriva avec son plateau garnis de nos boissons qu'il déposa rapidement devant nous avant de se redresser et se poster à droite de notre table près du mur pour ne pas gêner les autres spectateurs.
Soudain un faisceau de lumière éclaira la partie gauche de la scène où apparut ce qui me parût être le maître de cérémonie.
― Mesdames et Messieurs, nous espérons que toutes et tous passez une bonne soirée, s'enjoua-t-il, si ce n'est pas encore le cas, je suis sur que notre Heartless saura y remédier malgré son coeur de glace, elle a le don de réchauffer la pièce par son élégance ainsi que sa prestance !
Sans comprendre pourquoi, plusieurs personnes ricanèrent. Blasé j'écrasais ma cigarette dans le cendrier, imité par Ezra.
― Ladies and Gentleman, avec vous et pour vous... Heartless !
Le faisceau disparut et la pièce en entier fut tamisée d'une couleur rouge sombre. La musique emplit la pièce, rendant l'ambiance d'une attirance que je ne pouvais moi-même pas expliquer.
Habillée d'un corset au tissu noire d'une transparence à me faire perdre la tête, et d'un short taille haute de la même couleur, auquel était accroché des porte-jarretelles liées à ses cuissardes en cuir, à talon haut.
Ses mains gantées d'une paire en dentelle attrapèrent la barre de pole dance d'un geste fluide et élégant, elle tourna autour de celle-ci à une lenteur agonisante, faisant ses longs cheveux sombres tournoyer autour d'elle.
Mes yeux ne pouvaient plus se détacher d'elle. Je ne voyais qu'elle, je ne ressentais que sa présence, le reste m'importais peu, ou plus du tout. Le verre étroitement serré entre mes mains, je m'efforçais de rester calme, et ne pas bondir sur les hommes qui commençaient à la siffler et la réclamer. Certains la suppliaient d'être l'élu du soir, d'autres semblaient se rendre compte de n'avoir aucune chance de pouvoir être choisis.
― C'est donc ça que vous aimez ? remarqua Madds d'un air écoeuré. Tous ces mecs en chien sur-
Rapidement mon regard se tourna vers elle. Les lèvres pincées, elle détourna son regard du mien aussi vite qu'un éclair, me montrant clairement qu'elle allait faire une gaffe. Retroussant le nez dans une grimace irritée, je grillais une clope tout en la dévisageant.
Les jambes croisées, son pied surélevé commença à s'agiter, allant de haut en bas puis de gauche à droite, pourvue que ça réussisse à la détendre ou encore à me distraire, en vain.
― Tu connais la danseuse, Madison ? l'intérrogeais-je en recrachant la fumée de nicotine qu'elle balaya d'un geste rapide de la main.
― Nop, insista-t-elle sur le "p", tout en haussant les épaules. Je trouve juste ça, dégueulasse.
Elle savait tout comme moi de qui il s'agissait.
Je l'avais reconnu dès le moment où le faisceau de lumière l'avait éclairé. Mon cœur ne battait plus à une allure normale depuis que j'étais en sa présence, depuis que je la regardais se déhancher sensuellement devant ses hommes aux regards lubriques. Je n'avais qu'une envie, tous les buter, les uns après les autres. J'autoriserais une mort rapide pour ceux qui ne font que la regardais sans même penser avoir une chance avec elle, mais je promettais silencieusement une mort lente et douloureuse pour ceux qui criaient son nom en la suppliant de faire d'eux son quart d'heure.
― Putain mais ferme ta gueule ! éclatais-je en attrapant, par le col de sa chemise, l'homme près de moi.
Je le rapprochait lentement de moi, collant ma bouche à son oreille avant de lui promettre:
― Elle est à moi et si j'entend ne serait-ce qu'une seule fois, une toute petite fois, ta voix de pervers l'acclamé, je te bute sans hésitation, je pouvais sentir son corps trembler entre mes doigts. Est-ce que c'est compris ?
Rapidement et énergiquement, il acquiesça. Je le relâchais brusquement et le laissais retomber le cul au sol. La main de Madds se posa doucement sur mon avant-bras dans l'optique de me détendre et me faire regagner ma place, ce que je fis.
Lorsque mon regard revint sur elle, je fus étonnée de la voir inébranlable, le regard vert braqué sur moi. Elle ne cilla pas et continua de danser, pour eux, pour... Moi ?
Me revoir ne sembla pas la déranger, et peut-être que finalement Madds disait vrai, elle s'en foutait de moi à présent. Cette idée me pétrifia le sang, alors rapidement, je me levais et me dirigeais vers la scène d'un pas assuré et déterminé.
Elle recula de plusieurs pas en me voyant arriver vers elle, jusqu'à ce que son corps soit absorbé par la pénombre et alors que ma main allait l'atteindre, elle fut balayée rageusement sur le côté.
― Tu n'es pas autorisé à la toucher ! persifla l'homme.
Mon sang ne fit qu'un tour, mes mains se mirent à trembler tout autant que mon corps tout entier. Ma mâchoire se serra et se desserra, ma poitrine montait et descendait dû à ma respiration saccadée.
Foutu Jay de merde.
Et lorsque je la vis se réfugier derrière lui, ce fut comme un poignard qu'elle venait de planter en plein dans mon cœur. Elle l'utilisait comme son bouclier alors qu'avant, j'étais le sien. Je suppose que les choses avaient réellement changé, elle ne se considérait vraisemblablement plus mienne.
Pourtant, elle l'était toujours.
Elle semblait juste l'avoir oubliée.
Un ricanement m'échappa lorsqu'il passa un bras dans son dos pour la protéger. Pour qui se prenait-il ? Elle n'avait pas besoin d'être protégée de moi, je ne lui ferais jamais de mal. Ce sentait-elle menacée par ma présence ?
― Personne ne la touche, c'est clair ? notifia-t-il d'un air menaçant.
Stan arriva pour vider la salle afin d'éviter que cette scène ne s'ébruite causant des problèmes au Ladies. Chose dont j'en avais rien à foutre, clairement.
Sans détourner mon regard du sien, je gloussais et alors que j'essayais de lancer une oeillade à Aria, elle se décala machinalement pour se cacher davantage de moi.
― Vas-t-en, l'entendis-je. Je ne veux pas te voir.
― Aria-
― DÉGAGE D'ICI !
Malgré sa voix autoritaire, je pouvais entendre quelque chose se briser.
Le silence submergea la salle, Ezra attrapa mon avant-bras pour me faire reculer. Hébétée, mon corps réagit de lui-même. Mes iris ne purent se détacher d'elle lorsque je vis Jay l'emmener, loin de moi.
― Mon coeur...
Brusquement, son regard aussi noir que du charbon se retourna vers moi, me lançant d'inombrable éclairs. Elle repoussa Jay pour avaler le peu de distance qui nous séparait, en revenant sur ses pas. Le menton levé, elle me dévisagea, le visage à quelque centimètre du mien.
Je pouvais sentir son souffle haletant contre mes lèvres, et je ne pus m'empêcher de loucher sur celles-ci. La sensation de les sentir contre les miennes, de la prendre dans mes bras, sentir son coeur battre contre le mien... Je n'avais plus le droit à rien de tout ça, et pourtant l'envie de la reprendre de force s'immisçait dans ma tête.
J'avais besoin qu'elle comprenne que j'étais sien.
― Je ne veux plus jamais entendre ta voix, ni te voir, ne serait-ce que de loin, murmura-t-elle, ses iris assombris fusillant les miens. Tu ne vaux pas l'attention que je te porte à cet instant, tu ne l'a même jamais mérité. Retournes d'où tu viens car ici tu n'auras rien, du moins pas de ma part. Retiens bien ça, Maze Reed, tu n'es plus rien pour moi, mis à part un fantôme de mon passé.
Elle me dévisagea encore quelques secondes avant de me tourner le dos.
Je tentais de l'atteindre ou de la retenir, mais, comme si elle pouvait le ressentir, elle pressa le pas, et m'échappa à nouveau. Ezra enroula ses bras autour de mon torse lorsqu'il me vit près à bondir et dégainer mon glock. Pourquoi faire, je ne savais pas, pourvus qu'il arrête de la toucher
Ce videur de mes couilles venait de poser sa paume au creux de son dos, et elle lui avait souri tout en le suivant.
Malgré que je me soit débattu, Ezra su me retenir et me calma avec plusieurs paroles, dont j'en cite:
« On le retrouvera et on lui fera regretter. »
« Un seul mot et je le fais moi-même. »
« Quels sont tes ordres, Maze ? »
Tous restèrent sans réponse.
Mon regard restait bloqué sur cette foutu porte du fond, où elle avait disparu avec lui. Ce petit bâtard dont les jours étaient à présent comptés.
Mon petit Jay, tu es dans ma ligne de mire, et malheureusement pour toi, je ne rate jamais une mission.
Encore moins celles que j'estime, personnelle.
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Coucou les babies !
🥰
Tout d'abord je voulais m'excuser de ce délais de malaaaade mais il faut savoir que je n'arrive plus à reprendre mon compte google où était stocket le chapitre quatre que j'avais déjà écrit... J'ai dû tout refaire. 😪
MAIS je crois sincèrement que celui-ci est meilleur que l'ancien, en tout cas, pour moi.
( Ne vous inquietez pas, je suis en train de récupéré mon compte rien est perdu !)
BREF comment allez-vous ? Moi super, contente d'être de retour ! 🥳
J'espère que ce chapitre vous a plu !
Que pensez-vous de tout ça ? 🤔
La réaction de Maze ?
L'altercation entre Jay et Maze ? 😂
On aime notre nouvelle Aria, rancunière et vengeresse ?
N'hesitez pas à commenter, liker et partager !
Laissez en commentaire vos avis et vos théorie sur la suite (si vous en avez !)
Je vous dit à bientôt !
Love&Kisses,
Mélissa.
🦋
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