03. She mine, no one else's.
ARIA
Santa Monica, Californie.
Une semaine plus tard...
— Aria, tu m'écoutes ? soupira Lex une nouvelle fois.
Tout ce que je voyais, c'était le message que je venais de recevoir.
De Dixon:
> J'aimerais que tu viennes dans mon bureau ce soir, je dois te parler.
> Comptez sur moi.
— C'était rapide, ris-je nerveusement.
— De quoi toi tu parles ? elle demanda, les sourcils froncés.
— Dixon veut me voir ce soir, clarifiais-je tout en machant une bouchée de mon toast. Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ? Peut-être qu'il veut me virer ? Pourtant je-
Lexi gloussa et se leva du tabouret pour contourner l'îlot central de la cuisine afin de venir se poster près de moi. De ses mains sur mes épaules elle fit pivoter la chaise haute vers elle, me prit le téléphone des mains avant de jeter un rapide coup d'œil sur l'écran.
— Tout ce que je vois c'est qu'il veut te parler, il n'a en aucun cas fait allusion au fait que tu ais errer quelque part. Il doit juste... te parler ?
Je l'observais quelques secondes d'un air hébété. C'était de loin la façon de me rassurer la plus merdique qu'elle ait pu avoir avec moi.
— Wouaw, c'était tellement... profond comme explication, dis-je sarcastiquement.
Comme je m'y attendais, elle leva les yeux au ciel avant de taper un croc dans mon toast grillé que je tenais dans ma main. Je grognais en éloignant mon petit-déjeuner, le regard désapprobateur.
— Tu veux que je t'accompagnes ? demanda-t-elle entre chaque mastication.
Je réfléchis quelques secondes avant de me rappeler ce qu'avait de prévu cette blondasse ce soir. Elle était en train de m'utiliser comme prétexte pour se dérober de son date. J'avalais rapidement la bouchée que je venais de prendre alors même qu'elle détournait le regard.
— C'est vrai j'avais presque oublié ton date ! m'enjouais-je.
— Je ne vois pas de quoi tu parles, marmonna-t-elle.
— Ah non Lex ! la réprimais-je. Tu ne vas pas fuir encore une fois, ni annuler à la dernière minute parce que soit disant ton chat est malade. T'as même pas de chat en plus, c'était vraiment hypocrite de ta part d'ailleurs, le pauvre n'avait rien fait de mal, t'es juste une trouillarde.
— Je sais ! elle chouina. Mais depuis Sanders j'ai... du mal.
— Je vais te dire une vérité Lex, tu m'écoutes ok ?
Elle acquiesça silencieusement, un sourcil arqué.
— Tous les hommes ne sont pas comme Sanders. Tu sais dans un paquet de graines de tournesol, tu peux tomber sur les meilleures comme les plus dégueulasses, bah les hommes c'est pareil.
Elle me dévisagea pendant quelques secondes auquel je dû me faire violence pour ne pas éclater de rire, puis elle céda la première. Heureusement pour moi, j'avais réussis à boire mon verre de jus d'orange avant, dans le cas contraire, je serais en train de l'écouler par le nez.
— Je note, dit-elle après s'être un temps soit peu calmée. Je crois qu'en millénaires d'amitié tu n'as jamais dit de chose aussi censée.
— C'est pas très gentil ça, marmonnais-je.
— Pourtant c'était un compliment, à ma façon.
— O-k, articulais-je lentement, je l'accepte alors.
— C'est pas comme si tu avais le choix, elle haussa les épaules en fourrant le reste de son toast en bouche.
— J'ajouterais à ta remarque qu'au moins moi, j'en est au moins dit une, essayais-je de la piquer. Or, je ne me rappelle pas que tu en ait fait autant.
— Là tu touches à ma sensibilité, madame. Ça ne m'a pas plu, dit-elle en agitant son index d'un air mécontent.
— Prends le comme tu veux, je haussais les épaules.
Elle couina d'outrance tout en me lançant sa serviette roulée en boule. Lexi a toujours eut le don de savoir viser, la preuve, je venais de me la prendre en plein face et alors que je lui rendis la pareille, elle tomba insolemment à côté, je n'avais même réussi à ne serait-ce que la frôler.
C'était humiliant, tout autant que son fou rire qui éclata sur la même lancée. Je la toisait du regard pendant qu'elle débarrassait sa vaisselle.
— Au fait, j'ai payé le loyer de ce mois-ci ! elle chantonna.
— Je t'avais dit que je le ferais ! La grondais-je.
— Pourquoi attendre alors que je pouvais le payer en avance ? elle rétorqua avant de disparaître sans me laisser une chance de répondre.
Je l'aimais autant que je la détestais.
Je savais pertinemment que si elle l'avait fait c'était par pure volonté car elle était pleinement consciente que j'avais jusqu'à la fin de la semaine pour le faire. J'avais débuté il y a une semaine, et j'aurais eu la somme total le jour de la date butoire.
Tampis, je lui laisserais le montant dans sa chambre. Lexi avait déjà fait assez pour moi, il était hors de question que je la laisse se priver de plaisir personnel à cause de moi.
Je relevais la tête lorsqu'elle revint dans la cuisine, juste assez pour passer la tête à l'angle du couloir.
— En plus il y a des chances que tu sois virée ce soir donc...
Malgré son rictus espiègle je couinais, offusquée par sa remarque. Tout ce que j'eus en retour fut l'écho de son rire communicatif à travers les murs de l'appartement.
— Petite conne, marmonnais-je.
Ces mots avaient à peine franchi la barrière de mes lèvres que mon cœur tressauta dans ma poitrine. Son rire taquin érafla, telles des griffes mon esprit, comme à chaque fois que je l'insultait de la sorte. Cette injure avait aussi été notre code lors d'une mission. C'était devenu notre truc, malgré nous. Comme si une insulte pouvait devenir affective.
D'une main tremblante, j'attrapai mon paquet de cigarette sur le plan et sortit une cigarette que je coinçais entre mes lèvres chevrotantes avant de sortir sur notre petit balcon.
Le regard perdu sur l'horizon, je tentais de combattre les souvenirs qui m'assainirent, en vain. C'était plus fort que moi. Ces images étaient totalement contradictoires et provoquaient en moi autant de souffrance que d'apaisement. Était-ce possible de trouver dans nos souvenirs du réconfort ?
Et si tes souvenirs étaient faux ?
Non, c'est impossible. Je sais ce que j'ai vécu.
En es-tu sûr ?
Los Angeles, Californie.
Le soir...
Fidèle à lui-même, Jay se tient devant le Ladies Night. Un sourire étendit ses lèvres lorsqu'il posa ses yeux sur moi et je lui rendis. Rory avait raison, l'idée que je m'étais faite de lui lors de notre rencontre ne reflétait en rien sa réelle personnalité.
— Heartless, il me salua.
— Aria, le rectifiais-je comme à chaque fois, ce à quoi il gloussa.
— Il y a du monde ce soir, tu es en avance non ? il demanda tandis qu'un second videur filtrait l'entrée.
— Dixon m'a convoqué dans son bureau, répondis-je d'un air nonchalant.
Ses sourcils se froncèrent sous la confusion évidente. Pas de quoi me rassurer. Je frissonnais lorsque l'air frais nocturne balaya ma peau découverte. Jay posa sa main sur mon épaule, exerçant une légère pression.
— Je suis sûr que ce n'est rien de bien grave, il me rassura. Mais si jamais, tu sais où me trouver.
Je pouffais tandis qu'il m'adressa un léger clin d'œil avant de me faire entrer. À l'intérieur, l'air était étouffant et le club plein à craquer. Je savais d'avance que peu de personne dans la file d'attente à l'extérieur ne pourrait entrer ce soir. Je ne m'éternisais pas et m'engouffrais dans le couloir menant au bureau de Dixon. Je toquais avant d'avoir la permission d'entrer.
— La douce Aria ! se réjouit-il et je me forçais à sourire. Assieds-toi, je t'en prie.
Pinçant machinalement mes lèvres, je m'exécutais. Alors qu'il me dévisagea, je croisais mes doigts ensemble ainsi que mes jambes, évitant de les voir trembler incontrôlablement.
— Détends-toi voyons, ce n'est pas ton arrêt de mort, il rit, si je t'ai convoqué c'est parce que j'ai une proposition à te faire.
— Quel genre de proposition ? demandai-je abruptement, trahissant clairement ma nervosité.
— Des extras qui n'ont rien à voir avec des actes sexuels, bien sûr, clarifia-t-il en sortant un dossier sur son bureau. J'ai pu remarqué que tu attirait beaucoup d'homme depuis ton arrivée mais ce qui m'étonne c'est que ce sont tous des hommes qui me sont redevables. Ne te méprends pas, tu n'es en rien responsable. C'est juste que je suis fortement irrité par leur audace de se ramener dans mon club comme si leur dette était effacée. J'en suis donc venu à la conclusion que tu me serais utile pour les évincer.
Prise au dépourvu, je m'étouffais avec ma salive. Il me fallut quelques secondes et un verre d'eau proposé par Dixon pour me calmer.
— Pardon ? demandais-je, dans l'espoir d'avoir mal compris.
— J'aimerais que tu deviennes ma mercenaire.
Contre toute attente, j'éclatais d'un rire nerveux et exagéré. Ses doigts tapotèrent frénétiquement le dos du dossier posé devant lui, sans me lâcher du regard.
— Je ne suis pas une tueuse, riposte-je.
— Je le sais, ma douce, il sourit doucement, tout ce que tu aurais à faire c'est de les attirer dans un pièce que je mettrais à ta disposition, Jay t'y attendra à l'entrée et alors que tu le distraira avec une danse, je compte sur toi pour le droguer, le reste sera avec moi.
— Ecoutez Dixon, c'est gentil d'avoir pensé à moi mais-
— Tu seras payé dix mille dollars par tête, il me coupa.
Je déglutis difficilement. Ça faisait quand même un sacré paquet d'argent, ça. Sans un mot, il fit tourner le dossier dans mon sens avant de l'ouvrir. La photo d'identité de l'homme qui se trouvait face à moi m'était inconnue.
— James Gordon, ce petit connard me doit plus d'un million de dollars et se trouve en ce moment même à l'étage, il fit tourner la page, ce n'est pas tout, c'est aussi un délinquant sexuel recherché mais je ne sais par quel chance, il passe sans cesse entre les mailles de la police. Alors pourquoi ne pas faire d'une pierre deux coups ?
Délinquant sexuel, c'était tout ce que j'avais retenue. Je m'en foutais de l'argent qu'il devait à Dixon, ni même ce qu'il avait d'autre contre lui. Tout ce que j'avais à présent en tête était de venger ces victimes.
— Qui me dit qu'en vous remboursant vous ne ferez pas comme la police, le laisser repartir ? je plissais les yeux.
— J'ai des filles, ma douce. Je n'accepterais jamais le viol. Qui me dit que par vengeance, il ne les trouveraient pas ?
Je le regardais se lever et se servir un verre de whisky, dos à moi. D'un coup d'œil par-dessus son épaule, il m'en proposa un que je refusais.
— Pourquoi vous doit-il de l'argent ? demandais-je tout en détaillant le document.
— Ça, ce ne sont pas tes affaires malheureusement, notifia-t-il. Tout ce que toi tu dois savoir c'est que c'est un putain de délinquant sexuel et devine quoi ? Personne n'aime ce genre de monstre.
Serrant la mâchoire, je relevais mes iris vers lui. Un rictus orna doucement ses lèvres. Refuser cette offre revenait à le laisser continuer ses agressions, c'était contre mes valeurs, contre mon principe de vengeance envers les hommes de son espèce.
— Qu'en dis-tu, ma douce ? m'interrogea-t-il tout en faisant tourner les glaçons dans son verre, le tintement m'hérissant légèrement le poil.
Je pris une grande inspiration, jetant un dernier coup d'œil à cet homme avant d'expirer lentement.
— Je suis d'accord.
Il ricana triomphant et me retira le dossier qu'il rangea à nouveau dans son armoire aux multiples tiroirs avant de reprendre place sur son fauteuil en cuir marron.
— Tu agiras ce soir, il conclu.
— Quoi ? m'étranglais-je. Je ne suis même pas préparer à-
— Ma douce, ma douce, ma douce, il fit claquer sa langue contre son palais. Tu n'as pas besoin de préparation lorsque tous les regards se posent sur toi à peine entrée sur scène. Il te suivra sans broncher une seule fois, si tu lui demandes.
J'avalais le reste de mon verre d'eau cul sec. Ma respiration était haletante, mon pouls palpitait tout autant que mon cœur. Mes mains tremblaient inlassablement contre mes cuisses sans parler de la sueur froide qui perlait déjà le long de ma nuque.
C'était comme si j'emmenais un homme à l'abattoir. Allais-je en être capable ?
C'est une pourriture, bien sûr que tu vas le faire.
Ça reste un être humain.
Pas lorsqu'il est capable de telle atrocité.
Rappelle-toi de Tommy, Josh ou encore Kol, leur aurais-tu épargné la vie ?
Si le choix était entre mes mains...
Tu les tuerais pour tout le mal qu'ils t'ont fait subir.
Automatiquement, je me redressais de toute ma longueur et posais mon regard déterminé sur mon patron. D'un signe de la tête, j'acquiesçais avant d'être congédiée.
Le son qui émanait du club vibrait contre les paroies du couloirs, je saluais maladroitement quelques employés que je reconnaissais et entrait dans la loge.
— Mais qui voila ! s'enjoua Rory. Tu es en avance, non ?
Elle se tourna à moitié pour regarder l'horloge et constater mon avance.
— Dixon m'a demandé de venir plus tôt, je haussais les épaules.
Elle grogna en levant les yeux au ciel avant de s'asseoir sur son siège et me dévisagea à travers son miroir, un pinceau à la main.
— Ne le laisse pas te malmener, me conseilla-t-elle. C'est ton patron, certes, mais tu as le droit au refus.
J'esquissais un sourire entendu.
— Laisse moi le plaisir de te préparer ! s'enjoua Sofia.
Assise au côté de Rory, je dévisageais la jeune métisse aux traits angéliques à travers le miroir. Elle était déjà prête pour monter sur scène, habillée comme à son habitude tout en violet pastel. Une robe aux bordures en pompons doux au toucher et au tissus transparent, révélant ses sous-vêtements blanc. Ses cheveux tressés étaient pour le moment vaguement attachés dans son dos, pour ne pas la gêner en attendant de monter sur scène.
Son visage brillait de mille feux, autant de paillettes que ses lèvres charnues ornées d'un gloss transparent.
— Je ne sais pas si tu es au courant, Sofia, mais je sais me préparer seule, la taquinais-je.
Elle balaya l'air de sa main en roulant des yeux puis tira un tabouret à mes côtés avant de s'asseoir dessus et me tourner vers elle.
— Quelle est ta tenue ? demanda-t-elle.
— J'allais mettre ma-
— Ok, ok, me devança-t-elle sachant pertinemment ce que j'allais répondre. J'ai la tenue parfaite pour toi, ce soir.
Fronçant les sourcils, je pivotais, cependant elle bloqua mes jambes entre les siennes.
— Il n'y a rien de spécial ce soir.
— Pas besoin que ce le soit pour que tu ressembles à un ange comme tu le mérites, râla-t-elle.
— Je ne veux pas que ce soit trop-
— Vulgaire ? elle me coupa. Je le sais baby, ça ne serait pas à ton image, non.
Je levais les yeux au ciel non sans sourire avant de me faire gronder par Sofia. Dans mon dos, Rory riait sans retenue.
Les yeux fermés, je laissais Sofia faire opérer sa magie lorsque le bruit de talons claquant le sol de la loge se fit entendre. Par la démarche, je reconnut immédiatement la personne. Fiona alias Lady.
— Tiens, t'as pas encore été virée toi ? l'entendis-je.
— Tu la sous-estime trop Lady, Rory prit ma défense. Elle est capable de prendre ta place, fais gaffe à tes miches.
Elle éclata d'un rire à faire me grincer des dents.
— Votre problème est de croire qu'il y a de la place dans cette loge pour de l'amitié. Dans ce club tout est question de concurrence. Un pas de travers et tu dégages.
— Alors fais gaffes à ne pas trébucher, ce serait dommage pour toi, Fiona, l'attaquais-je calmement, les yeux clos.
Son cri d'outrance me fit frissonner de satisfaction. Il était hors de question que je la laisse me marcher dessus, ce qu'elle tentait de faire depuis mon arrivée, or elle n'avait pas encore conscience à qui elle se frottait.
— Apprends à ouvrir un peu les jambes, tu m'as l'air trop coincée pour ce genre d'endroit, reprit-elle.
— Tu devrais apprendre aux tiennes à se fermer tout autant que ta grande gueule, je te jure que tu sauverais des vies, rétorquais-je.
J'aspirais mes joues lorsque les filles éclatèrent de rire et le son de ses talons s'éloignèrent à nouveau, elle avait déguerpis pour le plus grand bonheur des filles présentes. Les yeux clos, j'arrivais à imaginer son visage à la peau porcelaine devenir rouge d'embarras, contrastant monstrueusement avec sa chevelure d'or.
— Quelle connasse, soupirais-je.
— Tu as raison, elle te teste.
— Malheureusement pour elle, Aria ne se laisse pas faire, dit Rory. C'est principalement à cause d'elle que certaines nouvelles sont vite reparties ou redirigées vers le bar.
— Mais apparemment, les hommes l'aiment et c'est ce qui importe à Dixon, le reste n'est que pipi de chat, Sofia grinça des dents.
Après quelques minutes à échanger, Sofia finit finalement mon maquillage et entreprend de boucler légèrement mes cheveux. Lorsque j'ouvre les yeux, je ne suis pas étonné du résultat, ce n'était pas la première fois que je la laissais me préparer et je n'étais toujours pas déçu de son art.
Je la regardais se diriger vers le dressing de la loge avant de sortir une tenue accrochée à un cintre. C'était une robe fluide et courte, contenant de fines bretelles, entièrement faite d'un tissu transparent couleur chair ornée de minuscules diamants éclatants.
— C'est vachement... transparent, lui fis-je remarquer.
— Non, ma tenu l'est. Cette robe est couleur chair, on aura juste l'impression que ta peau brille de mille feux, elle attrapa rapidement un autre cintre auquel était suspendu de la lingerie blanche. Avec ça ce sera parfait.
Je grognais nonchalamment un accord qui la fit sauter de joie. Je n'étais pas fan du style de leur talon à plus de vingt centimètres de haut. Même si je n'étais pas en accord avec moi-même, j'avais gardé les versaces blanches que m'avait offert Madds. Elles feront l'affaire avec cette tenue.
— Tu ressembles à un putain d'ange, m'admira Sofia lorsque je sortit de la cabine.
— Ce soir, toute leur thunes sera déversée à la jolie Heartless, s'écria Rory d'une voix de présentateur, imitant un micro devant sa bouche.
Je ne pus m'empêcher de rire suivit des filles.
Fiona fit son retour, les sourcils froncés elle me dévisagea longuement.
— Qu'est-ce qu'il y a Lady, je t'éblouis ? demandais-je en faisant un tour sur moi-même.
Elle pouffa mais n'argumenta pas et se dirigea vers les toilettes, les filles attendirent qu'elle soit sortit pour glousser en tapant dans leur main. Elle me sort par les trous de nez cette Lady à la con et puis sans vouloir être dénigrante... Elle n'a rien d'une Lady.
Qui aurait pu lui décerner ce nom à part ça personne narcissique ?
— Heartless, t'es attendu sur scène dans deux minutes, annonça Utah, notre régisseur.
J'acquiesçais d'un hochement de la tête avant qu'il ne disparaisse.
— Fais opérer ta magie ! m'encouragea Rory.
Elle me tendit trois shots de vodka noire qu'elle m'avait commander pendant que Sofia me préparait et je descendit les trois à la chaîne.
— Fais leur perdre la tête, continua Sofia.
— Ne tombe pas sur scène, rappliqua Fiona en sortant des toilettes.
— Retournes à ta place, l'assennais-je. Dans les chiottes.
Tout ce que je perçu vu sa façon de couiner qui était devenu pour moi, la meilleure mélodie dans ce club. Cela traduisait simplement que je marquais une nouvelle fois, un point contre elle. Je dirais même que le score restait toujours à zéro de son côté.
Cachée derrière les rideaux, j'attendis que ma musique ne commence. Le cri des hommes éleva un frisson à la fois de plaisir dû à ma revanche sur eux et mais aussi de dégoût.
Personne ne t'aura.
Tu gères.
N'ai pas peur.
Ais confiance.
J'inspirais un grand coup et au même moment Love is a bitch de two feet fit vibrer les enceintes. Lentements j'avançais, un pas après l'autre et leurs cris s'intensifièrent à ma vue.
J'attrapais la barre de pole-dance et tournais sensuellement autour de celle-ci avant d'y coller mon dos. D'un visage fermé, j'ancrais mon regard vide sur chacun d'eux à la recherche de ce fameux James et lorsque je le vis enfin au premier rang, je lui adressais un léger rictus. Tout en ondulant les hanches, je descendis le long du pole-dance, avant de me laisser glisser, les bras tendus en avant, contre le sol.
J'arquais mes fesses vers le haut, sans le lâcher du regard tout ondulant mon fessier, mais lorsqu'il tendit la main vers mes cheveux, je me redressais assise sur mes talons, balançant ma chevelure en dehors de mon visage. La tête basculée en arrière, je laissais ma paume parcourir mon cou jusqu'à mon nombril.
Posant les mains sur le sol, je me remis sur pieds, les jambes tendues et me redressais tout en fouettant l'air de mes cheveux. J'entrepris à nouveau le chemin vers le pole-dance que je saisis, j'en fis un demi-tour avant de sauter pour enrouler mes jambes et renversaient l'avant de mon corps dans le vide.
— J'ai une annonce à faire, la voix de Utah retentit légèrement dans les enceintes, mais assez pour se faire entendre par-dessus la musique, tandis que je continuais de danser. Heartless va à présent choisir une personne dans le public pour une séance en tête à tête.
Je pouvais entendre le brouhaha s'élever dans la pièce. Certains surpris que je face des séances VIP alors que je n'en avais jamais fait, d'autres mécontents de ne pas pouvoir y participer. Je pouvais ressentir leur excitation à travers leur cri. Alors que certains espéraient encore être choisis, j'avais déjà jeté mon dévolu sur cet homme.
James Gordon, ton heure est venue.
Ton corps est peut-être bouillonnant mais la vengeance est un plat qui se mange froid et la mienne sera glaciale pour toi.
Reposant les talons sur scène, je fis semblant de balayer la salle du regard, la lèvre inférieure prise entre les dents avant de bloquer mes iris dans les siens.
Des iris de couleur sombre, autant de glace que ce qui l'attendait.
Je fis lentement mon chemin jusqu'à lui et tendis ma main dans sa direction. Il s'empressa de l'attraper. Je ravalais une grimace de dégoût en sentant sa paume moite et le dirigeais vers la porte où se trouvait Jay.
Lorsque nous fûmes seul, je lui désignais la chaise présente au milieu de la pièce tamisée d'une couleur rouge foncée.
Près de la chaîne ifi se trouvait un tissu, lorsque mes doigts l'effleurèrent, je sentis son humidité. Juste à côté se trouvait des menottes roses. C'était donc les armes que je devais utiliser contre lui. Je coinçais le tissus entre ma hanche et la ficelle de mon sous-vêtement.
J'actionnais rapidement une playlist avant d'arborer mon sourire le plus enjôleur que je pouvais avoir en réserve, bien que faux.
— Fais-moi rêver, Heartless, me supplia-t-il.
L'index contre mes lèvres, je lui ordonnais de se taire, ce qu'il fit avec un sourire impatient de connaître la suite.
Mon pauvre... Tu n'es pas près pour ce qu'il t'attend.
Tu vas payer pour tout ce que tu as fait, pour tes agressions et autres délits dont je n'ai sûrement pas connaissance. Mais celle-ci me suffisait à accepter le contrat de Dixon.
D'un pas lent, je me dirigeais vers lui en balayant mes cheveux sur mon épaule droite, je m'assis à califourchon sur lui, automatiquement ses mains se posèrent sur mes fesses. Je les balayaient brusquement et son regard confus transperça le mien.
— On regarde, on apprécit mais on ne touche pas, murmurais-je au creux de son oreille.
Faisant glisser les mains le long de ses bras, je le menottais sans qu'il ne bronche.
Pauvre abruti.
Je laissais mon nez frôler la peau de son cou, lui créant un râle alors qu'il fermait les paupières. D'un geste fluide, je sortis le tissu coincé sous la ficelle de mon sous-vêtement, au niveau de ma hanche et le plaquais le tissu contre sa bouche et son nez. Ses yeux s'écarquillèrent en grand. Je maudissais la couleur de ses yeux.
Marron, comme les leurs.
Il se débattit en vain. Je pouvais sentir son érection répugnante s'affaisser. En quelques secondes, sa tête retomba en arrière.
Je me relevais rapidement et me dirigeais vers la seconde porte avant de toquer. Dixon apparut fier, tapota mon épaule avant d'entrer dans la salle. Jay fit rapidement son apparition et me tira dans le couloir.
— Est-ce que ça va ? il demanda, inspectant les traits de mon visage.
Un léger sourire était tout ce que je pouvais lui donner. Je me répugnais d'avoir osé laisser mon corps se frotter à ce monstre aux pensées abjects. Depuis quand étais-je capable d'une telle chose ?
Sans savoir la raison de mon éclat en sanglots, il me prit dans ses bras et nous éloigna de la pièce. À bout, je le laissais faire.
Le vent frais frappa mon visage, je pus enfin respirer comme si mes poumons s'étaient interdit de recevoir de l'air jusqu'à présent. Un bras toujours autour de mes épaules, il me laissa me calmer silencieusement alors que nous nous trouvions à l'arrière du club, seuls.
— Tu aurais... une cigarette ?
— Bien sûr, tiens.
Je l'attrapais malgré mes doigts tremblants et le laissais approcher son briquet de l'extrémité.
— Pourquoi tu as accepté, il soupira finalement.
— C'était un délinquant sexuel, répondis-je simplement, à voix basse. Je sais quel genre d'ordures ils sont, c'était pour moi une vengeance personnelle.
— Je... Je suis désolé, je l'entendis griller une clope. Je n'étais pas au courant.
— Personne l'est, et personne ne le saura si ce n'est pas de moi, dis-je en me faisant comprendre de par mon regard.
— C'est ton histoire, pas la mienne, me rassura-t-il. Mais si prochaine fois il y a, compte sur moi pour être sur l'œil qui vive.
— Je te remercie mais... Je pense pouvoir réussir à combattre mes démons à présent. Sans... Sans l'aide d'un homme.
— Pas de soucis, dit-il la voix nouée de nicotine. Mais ça ne m'empêchera pas de te protéger, dans l'ombre.
Je pouffais et il fit de même.
Je ne m'étais pas rendu compte à quel point je m'étais détendu en sa présence jusqu'à présent. Son bras glissa de mes épaules et je les fit rouler pour détendre mes muscles bien trop tendus. Nous restâmes un moment, appréciant la brise fraîche dans le silence, avant qu'il ne soit rappelé à l'intérieur et je fis mon chemin vers les loges.
Les filles n'y étaient pas et je m'en réjouissais. Je n'avais qu'une envie, me changer et rentrer à la maison.
MAZE
Queens, New York.
Au même moment...
Keith décrocha après la deuxième sonnerie mettant fin à l'ébullition de mon impatience.
— Toi tu te fous de ma gueule, l'assénais-je d'entrée. Une semaine et tout ce que tu as à me dire dans le rapport c'est ce que Lexus fait de sa petite vie ?!
— Je ne peux pas être à deux endroits à la fois, osa-t-il se plaindre, soit je suis Lexi, soit c'est Aria. Elle a repris sa vie en main, elles ne sont pas toujours ensemble, Maze.
— C'EST ARIA QU'IL FAUT SUIVRE ALORS ! explosais-je.
— Mais-
— Je m'en contrecarre que Lexi a un putain de date bordel, Keith ! Elle fait quoi là ? Où est Aria.
Silence de l'autre côté du téléphone. Grillant une clope, je me fit violence pour ne pas l'insulter et décidais de balayais le paysage illuminé par les lampadaires du Queens.
— Elle sort du Ladies Night, dit-il lentement.
QUOI ?
Elle QUOI ?
Elle sort d'où ?
— Elle y travaille depuis une semaine, entendis-je une voix féminine notifier à Keith.
— Et... euh...
— ET, EUH, ET, QUOI ?! vociférais-je manquant presque de jeter mon téléphone.
— Et... elle... enfin- Elle est devenue la mercenaire de Dixon ce soir, bégaya-t-il.
J'explosais malgré moi d'un rire nerveux.
Elle est devenue quoi ?
Pour qui ?
Dixon le pervers lubrique ? Impossible.
Retroussant le nez dans un grimace, je balançais mon téléphone contre le sol mettant ainsi fin à l'appel. Alertés par le bruit, Ezra et Madds se ramenèrent sur mon balcon.
— On rentre à L.A, ordonnais-je sans appel.
— Mais Maze ton-
— JE REVIENDRAIS, OK ?! hurlais-je hors de contrôle.
Mes oreilles bourdonnaient sous la rage qui ne faisait que mettre mon sang en ébullition. Il était hors de question qu'elle devienne l'une des putains de strip-teaseuse du Ladies night, je les connaissaient que trop bien et même si certaine étaient des femmes biens attiré par l'argent pour de bonne raisons, jamais je ne laisserais mon coeur se faire toucher ou déshabiller du regard par d'autres hommes.
Elle était mienne.
À personne d'autre, mienne.
Elle pouvait me détester autant qu'elle le voudrait, je m'en foutais tant qu'elle était entièrement mienne et à l'abri de leurs yeux vicieux. Si jamais j'apprenais par la suite qu'un d'eux à poser ne serait-ce qu'un doigt sur sa peau, je le ferais brûler vif, j'eteindrais le feu avant de le rallumer à nouveau, encore et encore. Jusqu'à ce que l'empreinte qu'il ait pu laisser sur elle ne ressemble en rien avec les siennes.
Mon esprit jouait déjà en boucle les centaines de possibilités et tournures que pourrait prendre la discussion que j'allais avoir avec Dixon. Il savait pertinemment qui était Aria et pourtant il a osé.
Sous le regard écarquillé de mes amis, je me mis à ricaner nerveusement tout en tirant sur la mèche brune qui me tombait sur le front.
— Je vais tous les buter un par un, murmurais-je à moi-même. Elle est mienne, de loin ou de près. Mienne et seulement mienne.
Je serrais les poings, broyant la cigarette que j'avais à peine entamé par la même occasion lorsque des images d'Aria dansant sur scène en petite tenue vint hanter mon esprit.
Un cri de rage me brûla la gorge faisant sursauter les deux mercenaires dans mon dos.
Je te déteste, Aria.
Je la déteste,
Je la déteste,
Je la déteste.
Je coinçais une nouvelle cigarette entre mes lèvres tremblantes de rage et la grillais malgré les gestes incertains de mes doigts.
— Madds, appelle Mark et dit lui de préparer le Jet qu'on se casse ce soir, ordonnais-je.
Pour une fois, personne ne rétorqua.
La mâchoire serrée, je tirais une latte, le regard perdu dans le vide. Passant mes doigts frémissants dans ma chevelure, je ne pus m'empêcher de glousser de nerfs. Inconsciemment, je me foutais déjà de la gueule de mes prochaines victimes. Personne n'était prêt pour mes représailles. Personne.
Elle est à moi.
C'était mon cœur et personne ne m'enlèvera.
Pas tant que je serais en vie et capable de me battre pour elle. Personne n'était plus dément que moi pour pouvoir penser m'affronter. Seul un idiot le ferait et ce serait la dernière chose qu'il ferait de son vivant.
Je tirais une dernière latte avant de jeter le mégot dans le vide au moment où Madds hurla depuis le rez-de-chaussé que le jet serait prêt dans une heure.
J'arrive, mon coeur.
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Hello, hello !
Comment allez-vous ? Moi toujours impec'.
Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?
Moi j'aime bien Jay et vous ?
Comme vous l'aviez deviné, Maze à complètement dijoncté et ce n'est qu'un début !
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Kisses&lotoflove,
Mélissa.
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