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35. His Fear.




ARIA

Los Angeles, Californie.

Une heure avant l'arrivée de Maze...

Mes paupières se mirent à cligner, s'adaptant doucement à la noirceur de la pièce. Une vague d'angoisse et de peur m'envahit lorsque les images juste avant mon blackout défilèrent devant mes yeux. Balayant la pièce du regard, je tentais de calmer ma respiration saccadée. Je tâtonnais ce que je reconnus comme étant une table de chevet à la recherche de l'interrupteur de la lampe avant de l'actionner.

Il me fallut quelques minutes pour identifier la pièce où je me trouvais. J'étais dans la même chambre où Maze m'avait amené après l'une des soirées au barista.

Soufflant un bon coup, la sensation d'être en sécurité détendit mes membres peu à peu. Je me levais, fis le chemin jusqu'à la porte avant de l'ouvrir.

Maze ? l'appelais-je.

Non ma belle, il n'y a que moi !

Lorsque mes yeux se posèrent sur Ezra, affalé sur le canapé, un paquet de chips énorme posé sur ses genoux, un léger sourire étendit mes lèvres.

Co- Comment...

Maze à intercepter la Jeep, me coupa-t-il avant de tapoter la place près de lui. Tu me dois une putain de moto.

Pardon ? couinais-je confuse.

Maze a niqué ma moto préférée pour te sauver, il leva les yeux au ciel avant de rire. Tu aurais dû voir ça, c'était... grandiose. Je dirais même que c'était digne d'un putain de film d'action.

Ouais, on peut pas vraiment dire que j'était dans de bonnes conditions pour voir ça, grognais-je.

Traînant des pieds jusqu'au frigo, il me suivit du regard tandis que je me servais un verre d'eau avant de me tourner vers lui.

Je suis désolé...,  il soupira. Comment tu te sens ?

Vaseuse... Je crois que je ne me rends pas vraiment compte de ce qui m'est arrivée. Tout c'est passé si vite, je n'ai même pas eu le temps de réagir qu'il me tenait déjà contre son torse, un chiffon plaqué contre mon nez et ma bouche...

Tu devrais manger un truc, dit-il avant de sortir son téléphone. Je vais te commander un putain de gros hamburger qui t'explosera le bide.

Ezra...

Tu dois reprendre des forces, je ne survivrais pas jusqu'à demain si Maze te voit aussi blanche qu'un cachet d'aspirine, il râla en scrollant les restaurants sur son écran.

Je détournais machinalement mes yeux, lorsque son regard inquiet se posa furtivement sur le mien face à mon silence.

Je suis déjà venue ici, dis-je avant de le rejoindre.

Non.

Ce n'était pas une question, gloussais-je en m'affalant à ses côtés. Je suis déjà venue ici.

Personne n'est jamais venue ici, pas même moi.

Son air blasé me fit rire tandis que je me penchais pour attraper son paquet de cigarette sur la table basse, j'en extirpais une, et la grillais.

Tu es sur d'être déjà venu ici ? il plissa les yeux.

Certaine, oui. Je crois que c'était deux jours avant que Maze me ramène à Los Angeles.

Son sourcil se arqua sous la surprise puis un rictus prit place au coin de sa bouche.

Non, le prévins-je de mon index levé. Enlèves toute suite cette idée de ta tête. Il n'y a rien eu, j'avais bu et je me suis endormie dans sa voiture. Je suppose que je ne lui ai pas donné mon adresse et...

Mes lèvres s'entrouvrirent lorsque je compris une chose, telle une pièce de puzzle s'emboîtant au reste. Ezra se mit à rire à gorge déployée à mes côtés tandis que je tirais sur ma clope pour détendre mes nerfs qui chauffaient déjà.

Il connaissait mon adresse.

Bien sûr qu'il l'a connaissait, réussit-il à dire avant de rire de plus belle.

Mon envie de prendre mon téléphone pour l'insulter par message me traversa l'esprit, mais alors que je tâtais mes poches, je n'y trouvait rien. Elles étaient vides.

Qu'est-ce qu'il y a ?

Mon téléphone ?

Il inclina sa tête sur le côté, les sourcils froncés, et un air confus sur le visage. Vraisemblablement il ne savait pas, donc Maze n'avait pas encore une fois exigé qu'on me l'enlève, ce qui était une bonne chose. Je me levais après avoir écrasé ma cigarette dans le cendrier et revint dans la chambre. Le gilet que j'avait enfilé dans l'après-midi, avant mon enlèvement, était accroché sur le dos de la chaise du bureau. Je n'avais pas de sac, tout ce que j'avais était mes vêtements et ce gilet, alors si je ne l'avais pas sur moi...

Après avoir fouillé la seconde poche, mes doigts le capturèrent. Je m'asseyais au bord du lit, et alors que je le déverrouillais, je tombais directement sur l'onglet du dictaphone.

Qu'est-ce que...

Mon attention fut immédiatement capturé par le plus récent datant d'il y a environ deux heures.

J'étais avec lui à ce moment-là.

J'étais inconsciente.

Alors comment...

Mon cœur tressauta au moment où je mis play, pressant mon téléphone contre mon oreille.

«— Salut beauté. Je pense que je n'ai pas besoin de te dire mon prénom ? Oh non... Bien sûr que non... Ma voix est imprégnée au plus profond de ton être, je dirais même que ton subconscient me reconnaît. »

Son rire rauque provoqua en moi un frisson de dégoût, et mon ventre se retourna.

« — Si tu es apte à écouter ce message c'est parce que ce fils de pute de Maze à réussi à te sauver n'est-ce pas ? Mais plus je regarde ton visage innocent à travers le rétro, plus je me dis que je ne peux pas le laisser s'en sortir comme ça. Pas sans te montrer le réel visage de ceux qui t'entourent. »

Ma respiration se fit plus rapide, haletante. Mon cœur battait tellement fort que ça en était douloureux. Mes pensées se bousculaient dans tous les sens à la recherche de leur propre réponse.

« — Je t'ai toujours dit que Maze n'était pas celui qu'il prétend être. Même s'il te dit être sincère, garde en mémoire qu'il te cachera partiellement la vérité. Pour te protéger ? Non, pour se protéger. »

Soudain, j'entendis les pneus crisser contre le sol, j'en déduis que la course poursuite dont me parlait Ezra allez bientôt commencer.

« — Il ne t'a pas encore parlé de son passé, n'est-ce pas ? Ne t'inquiète pas, beauté. Je vais le faire pour lui... »

Mes doigts se crispèrent automatiquement autour de l'objet alors que mon corps commençait à être envahit par des tremblements.

« — Tu dois souvent te demander comment Maze est devenu ce mercenaire que tout le monde dit impitoyable, et sans âme ? Je connais Maze depuis bieeeen longtemps maintenant. Je sais tout de lui, tout comme la personne qui l'a créé. Alors je te pose cette question Aria, qui aurait bien pu créer ce mercenaire au cœur de pierre ? »

Il laissa un silence de quelques secondes.

Toute mon attention était braquée sur le son de sa voix qui me répugnait mais qui détenait tant de réponses à mes questions. Soudain au loin, je pouvais entendre une moto arrivée à tout allure.

« — Il n'avait que seize ans lorsqu'il l'a recueillis, et au lieux de protéger cet ados traumatisé, il n'a rien trouvé de mieux que de le transformer en un mercenaire au coeur aussi froid et rigide que du marbre avec pour seul but, accomplir toute les missions qu'on pouvait lui attribuer sans même sourciller. »

Mon cœur se serra à l'image d'un Maze adolescent, fragile et traumatisé. Cherchait-il de l'aide à ce moment-là ?

Voulait-il qu'on le console ?

Qu'on veille sur lui ?

Cherchait-il la sécurité ?

Qui pouvait avoir fait de lui ce mercenaire que l'on dit d'impitoyable et sans âme, alors qu'il ne cherchait sûrement que la sécurité ?

« — As-tu trouvé la réponse, ma beauté ? Oh je t'en prie, c'était sous ton nez tout ce temps et tu n'as rien vu ? Ne me fais pas croire que tu es à ce point si naïve ? »

Il.

Ça voulait dire que c'était un homme. Un homme que, apparemment, je connais. Sinon pourquoi me dire tout ça, ça n'aurait aucun sens.

« — Maze venait de fuir New York et s'était débrouillé pour venir jusqu'en Californie, aussi loin que possible de sa ville natale. Il errait dans des squats malfamés jusqu'à ce qu'il le trouve. »

IL, TOUJOURS IL.

CRACHE LE PUTAIN DE MORCEAU !

« — À cause de lui, le petit Maze est devenu un meurtrier alors qu'il n'avait que seize ans. Ouais, tu as bien entendu. Il n'avait que seize ans et tu sais quoi ? Il a tué la cible qu'on lui avait attribuée, sans hésiter, sans même un remord. »

Ce n'était pas vrai, il essayait juste de changer l'image que j'avais de Maze.

Mon protecteur.

« — Je sais, tu penses sûrement que je mens... Mais ma beauté, t'ai-je déjà menti une seule fois ? Non et pourtant tu t'obstines à ne pas me croire, pourtant lui n'a fait que ça depuis votre rencontre... et pour une raison qui m'échappe, tu le crois les yeux fermés. Oh ma beauté... »

J'éloignais le téléphone de mon oreille, et il se mit automatiquement en haut parleur. Il ne laissa pas le temps à mes pensées de se remettre à cogiter qu'il reprit:

« — On s'éloigne du sujet... As-tu enfin deviné qui était le créateur du grand Maze Reed le mercenaire ? »

Je retenais ma respiration au moment où je compris qu'il allait enfin le dire, mais sa voix se coupa lorsque le bruit d'innombrable moteur de motos résonna au loin.

« — Je n'ai plus vraiment le temps de jouer au jeu des devinettes, alors je vais simplement te dire...

Mec c'est Maze et ses hommes, ils nous attaquent !

Ferme ta gueule ! rugit Kol. »

Un coup de feu retentit me faisant hausser les épaules pour cacher machinalement ma tête entre celles-ci.

« — C'est Dev. Dev Coleen. »

Alors que l'enregistrement prit fin et que ma respiration s'était coupée, je commençais à assimiler ses mots.

Dev...

Dev Coleen...

Mon père.

Mon père était le créateur de ce mercenaire.

Il avait transformé un ados de seize ans en un mercenaire au sang froid.

Attirée brusquement par un bruit vers la porte, je remontais mon regard jusqu'à croiser celui d'Ezra, et alors que je me demandais s'il avait entendu, son teint blême me confirma que oui.

Il leva ses paumes face à moi, marchant d'un pas lent. Je me levais d'un geste rapide pour m'éloigner de lui.

Tu... Tu...

Aria, il tenta d'une voix calme. Respires.

Contre toute attente, j'éclatais de rire. Ses sourcils se froncèrent de confusion. Je n'avais pas envie de rire. J'avais envie de pleurer, de vomir, de crier, mais pas de rire alors pourquoi étais-je en train de rire ? Oh peut-être parce que ma vie était une putain de blague !

Je suis entourée de personnes qui me mentent, pouffais-je. Et vous me demandez de vous faire confiance alors même que vous me cacher ce genre de chose ?

C'est le passé de Maze je...

C'EST MON PUTAIN DE PÈRE QUI L'A CRÉE BORDEL ! hurlais-je perdant mon sang froid. CELUI QUI M'A ÉDUQUÉ D'UNE FAÇON RESPECTABLE, L'A TRANSFORMÉ LUI EN UN PUTAIN DE TUEUR À GAGE.

Alors que ses yeux sortaient presque de leur orbite, il me dévisagea sans savoir quoi dire ni faire. Soudain, sa main me tendit un paquet de cigarette.

C'est une blague ? demandais-je incrédule.

Non... enfin... Putain Aria, je sais pas quoi te dire je...

Son téléphone se mit à sonner et je pus apercevoir le surnom de Maze apparaître avant qu'il ne réponde, sans jamais me lâcher du regard.

Alors que ma poitrine montait et descendait rapidement face à ma détresse, j'essayais de rester calme mais ma seule envie était d'exploser, et de me casser d'ici.

Qu'allais-je encore savoir par la suite ?

Quel mensonge me restait-il à découvrir ?

C'est trop tard..., dit-il rapidement. Elle est déjà au courant.

Oh, alors comme ça tu voulais continuer à me cacher la vérité sur ta relation avec mon père Maze ?

Alors qu'il me tourna le dos, j'en profitais pour courir, cherchant la salle de bain, que je trouvais rapidement. J'entrais et fermais à double tour avant de reculer, le regard braqué sur celle-ci.

J'avais raison.

Ils te mentent.

Ils me mentent tous.

Maze tu avais dis que...

Maze est un menteur.

Il t'a menti.

Depuis le début, il te ment.

Plaquant mes mains contre mes oreilles, je secouais la tête essayant de faire taire cette voix qui ne faisait qu'attiser mes peurs et mes angoisses.

Aria ? il toqua.

VAS T'EN !

C'est moi, Ezra...

Je sais qui tu es ! le coupais-je. Je ne veux pas te voir, ni toi, ni personne !

Ça ne fonctionne pas ton truc de dire qui tu es, elle refuse, l'entendis-je dire tout bas. Non, elle ne veut pas.

Dis lui bien d'aller se faire foutre ! hurlais-je assez fort pour qu'il m'entende.

Ezra gloussa avant que je ne l'entende s'éloigner.

Le silence engloutit la pièce, seule la voix lointaine d'Ezra encore au téléphone se faisait entendre.

Finalement, quand on y pense, ton père est un meurtrier.

Je fermais les yeux tout en posant mes paumes contre le granit du lavabo.

Je peux contourner cette crise.

Elle ne m'aura pas.

Je suis forte...

Toi ? Forte ?

Tu es fragile, regarde-toi.

Ma lèvre trembla, j'étouffais un sanglot contre ma paume avant de me laisser glisser contre le sol, réfugiant mon visage entre mes mains.

Mon père n'était finalement pas si différent que mon géniteur, tous deux sont des tueurs. Il a formé un adolescent et l'a transformé en une arme mortelle. Je ne cessais d'imaginer cet adolescent vulnérable et terrorisé ne cherchant qu'un endroit qui lui offrirait de la sécurité, et en contrepartie, il a trouvé mon père. Il lui a peut-être offert un toit, une nouvelle famille, il l'avait peut-être sortie de la rue, de la famine mais à quel prix ? Lui arraché son humanité ? Lui retirer son innocence ?

Mes sanglots redoublèrent et alors que mes membres se mirent à trembler et ma respiration devenir saccadée, je regagnai la douche avant de m'asseoir, le dos contre le mur. Tendant la main au-dessus de ma tête, j'actionnais l'eau froide qui perla aussitôt sur moi, et en quelques secondes j'étais trempée.

Mes vêtements pesaient contre ma peau. Repoussant mes cheveux en arrière, j'essayais de calmer mes pensées aussi négatives et terrorisantes soient-elles.

Je me sentais trahie. Par lui, par ma mère... Est-ce qu'au moins une personne de mon entourage était capable de sincérité avec moi ?

Lexi.

Lexi était la seule et dans son monde à elle, j'était celle qui n'était pas honnête, j'étais la menteuse.

Je sursautais en entendant des coups violents s'abattre contre la porte me faisant relever le regard vers celle-ci. Je savais pertinemment que c'était lui, il était de retour, mais je savais aussi que la porte était fermée. Il ne rentrera pas. Je ne voulais pas de lui dans la bulle protectrice que j'essayais de fortifier autour de moi.

Je n'avais besoin que de Lexi, je voulais Lexi, ma sœur. Elle les aurait éloignés de moi, elle m'aurait prise dans ses bras et m'aurait protégée d'eux, comme elle le faisait si bien.

Comme elle l'avait fait avec Josh.

J'avais envie de partir, de m'échapper loin d'ici, mais je savais que ça m'était impossible. Il me retrouvera toujours. Il  ne me laissera jamais m'éloigner de lui.

C'est fermé, entendis-je Ezra.

Non, jure ? grogna Maze. J'avais pas remarqué, gros débile, une chance pour moi d'avoir le double.

Malgré les alertes que m'envoyait mon cerveau, j'étais épuisée. Je n'avais même plus la force de me battre, j'avais envie de lâcher prise, advienne que pourra.

Que pourrait-il me faire de plus ?

Me briser le cœur ?

Il n'en restait plus rien depuis longtemps.

J'entendis la porte s'ouvrir doucement, repliant mes jambes contre ma poitrine, je laissais mon regard bloqué sur mes genoux.

Aria ? sa voix rauque mais douce fit remonter la réalité que j'avais repoussé au fond de mon subconscient et mes sanglots redoublèrent. Putain... Ezra, retournes à la villa.

Resserrant mes bras autour de mes jambes pliés contre ma poitrine, j'empoignais mon jean avec force tandis que mon front se posa sur mes genoux. Ses pas lents et hésitants firent leur chemin jusqu'à moi, et je l'entendis s'accroupir à ma hauteur.

Aria je...

Vas-t-en, réussis-je à dire entre deux sanglots. Je... Je ne veux pas te voir ni te parler. Tu n'es qu'un menteur, tu n'as fais que de me mentir.

Il soupira, et lorsque sa main se posa sur mon bras, je reculais immédiatement pour m'éloignais de lui, le regard noir se posant sur le sien.

Ne. me. touche. pas.

Je ne t'ai pas menti, il répliqua, et ignorant ma demande, il entra dans la douche et s'assit à mes côtés.

Ne joue pas avec les mots, je deviais mon regard du sien. Tu m'as caché la vérité sur mon père, il n'est pas différent de mon géniteur. Ce sont tous les deux des manipulateurs, meurtriers et des profiteurs.

J'essayais de faire de mon mieux pour ignorer ses cheveux sombre dégoulinant d'eau sur son visage, son tee-shirt noir collant à sa peau, moulant parfaitement son corps sculpté à la perfection. Ce n'était pas le moment pour admirer sa beauté, vraiment pas.

Je t'aurais parlé de mon passé...

Quand ça ?

Un jour, il tourna le visage vers moi, et nos regards se rencontrèrent immédiatement. Lorsque j'aurais été prêt à le faire.

Je pouffais faussement en secouant la tête.

Tu connais mon passé, ce n'était même pas mon choix, il n'est en rien lié au tien alors que... Alors que ton passé est relié à mon père. Merde Maze, il t'a crée ! Il t'a déshumanisé, il..., ma voix se noua dans un sanglot alors que je me battais pour ne pas laisser la tristesse gagner le dessus sur ma colère. ...il t'a retiré ton adolescence de façon si... si brusque. Pourquoi n'as-tu pas refusé ?

Je ne lui en veut pas, dit-il d'un ton neutre. Sans lui, je serais déjà mort.

J'étouffais un sanglot alors que mon regard se porta à nouveau sur lui. Il appuya sa tête contre le mur alors que l'eau perlait encore sur nous, les yeux clos, je le sentais prêt à se dévoiler, se confier.

Je veux que tu fasses abstractions de ce que Kol t'a raconté, je veux que tu ne gardes en tête que ma version Aria, mon cœur tressauta lorsque son visage me fit face, son regard me suppliant presque.

Je le sentais si vulnérable à cet instant. Ses iris d'un vert si clair, si pur, me transpercèrent faisant évanouir ma colère. J'avais l'impression que l'homme qui était en face de moi laissait enfin cet adolescent terrorisé prendre parole.

J'acquiesçais me redressant légèrement pour éteindre l'eau mais sa main me retint.

Non, laisse la couler, je... j'ai besoin de sa fraîcheur pour... pour rester calme.

Pinçant mes lèvres, je repris ma place initiale, le regard perdu sur un point imaginaire dans la pièce. À mes côtés, je pouvais entendre sa respiration devenir de plus en plus lourde, signe qu'il s'apprêtait à parler.

Même si je ne le montre pas, je lui dois tout. Il m'a sauvé. J'était un putain d'ados qui venait d'arrivé en Californie après des heures et des heures de routes. J'avais fait du stop, j'étais littéralement monté dans n'importe quelle voiture, avec tout type de personnes, tout ce que je voulais c'était m'éloigner de lui, il déglutit difficilement. J'étais... je suis terrorisé par lui. C'est ma putain de terreure, diurne comme nocturne.

Alors que je tournais mes yeux vers lui, je n'eus le temps que de remarquer son regard brillant, avant qu'il n'attrape mon menton pour détourner mon visage du sien.

Maze était-il en train de pleurer ou était-ce juste l'eau de la douche qui me donnait cette impression ?

Il m'a trouvé alors que j'errais dans les rues de Cali', de squat en squat, à la recherche d'un endroit qui m'offrirait un tant soit peu de sécurité. À l'époque, j'ai trouvé en ton père ce que je recherchais, le confort, la confiance... Il m'a fait découvrir les Rivers, et immédiatement je me suis senti chez moi. Ils m'ont traité comme leur égale, comme si je faisais déjà partie de leur famille, il fit doucement tourner l'une de ses bagues autour de son doigt, comme si ce geste le réconfortait. Alors oui, il n'a peut-être pas été une figure paternelle traditionnelle, mais... Pour moi c'était tout comme. Il a fait de moi qui je suis, un homme fort, qui ne craint personne ou presque, mais je sais au fond que le jour viendra où je devrai affronter ma terreur... Ce jour là je... je serais prêt.

Maze était hésitant, il ne croyait pas ses derniers mots, il essayait simplement de se convaincre et je le laissais faire. J'avais foi en ses convictions, il pouvait le faire. Il y arrivera. Il gloussa avant de planter son regard dans le mien.

Tu sais, je dois t'avouer que tu me fascines et t'admire en un point.

— Je ne vois pas en quoi je pourrais te fasciner et...

Ta force, il me coupa.

Mes yeux suivirent sa main qui s'éleva pour venir se poser sur ma joue, son pouce caressa doucement ma peau, un léger rictus prit possession de ses lèvres.

Tu as réussi là où moi j'ai échoué, il chuchota comme si c'était un secret. Alors que moi j'ai fuit ma terreur, toi tu es restée pour l'affronter. Tu ne sais pas à quel point tu es forte.

Sa main quitta mon visage alors que son attention se riva sur mes lèvres pendant quelques secondes avant de revenir sur mes iris.

Je sais que là-dedans, dit-il en tapotant gentiment ma tête de son index. Tout se bouscule. Tu penses être fragile et vulnérable, mais tu es tout le contraire. Beaucoup auraient déjà lâché prise alors que toi tu te bats chaque jours pour garder la tête en dehors de l'eau. Tu es une guerrière, Aria, et j'aimerais vraiment que tu te vois comme telle.

Un léger sourire de soulagement étira mes lèvres tandis qu'il m'imita, son sourire faisant bondir mon cœur.

Il y a autre chose que je devrais savoir ?

Il secoua la tête, repoussant ses cheveux en arrière, un frisson fit vibrer mon corps qui avait commencé à trembler de froid. Ses iris retombèrent sur mes lèvres, ses sourcils se froncèrent juste avant qu'il ne se décide à se lever. Il tourna la poignée de la température vers le haut, la chaleur de celle-ci me fit soudainement soupirer de bonheur.

Il me tendit sa main et après quelques secondes d'hésitation, je la saisis. Son visage s'inclina vers le mien tandis que je relevais les yeux pour soutenir son regard.

Je... Je peux juste te poser une question ?

Ses yeux jonglèrent entre les miens, le silence pesant entre nous puis il acquiesça.

Je... Tu n'es pas obligé d'y répondre si...

Pose moi ta question, me coupa-t-il d'un léger gloussement.

Qui as-tu fuis ?

Il humidifia rapidement ses lèvres en prenant une grande inspiration, sans jamais détourner son regard du mien. Je savais pertinemment qu'intérieurement il se débattait pour savoir si oui ou non il devrait me le dire. Ses confessions étaient pour lui des faiblesses qu'il mettait entre mes mains comme des armes contre lui. Des armes mortelles.

Le fait que je saches une partie de son passé, le rendait vulnérable face à moi, et Maze détestait ce sentiment de vulnérabilité, tout simplement parce que ça faisait bien longtemps qu'il l'avait évincée de son système.

Mon père.

À ce moment précis, je compris que je ne lui en voulait pas le moins du monde. Je comprenais pourquoi il n'était pas prêt à me raconter son passé, tout simplement parce qu'il se battait chaque nuit contre lui, et me le confier transformait pour lui sa terreur en réalité. Ou peut-être qu'il voulait me protéger de la vérité sur mon père ?

Il ne te protège pas.

Il se protège, lui.

Ferme là, cette fois, tu ne m'atteindras pas.

Parce qu'il n'est pas question de moi, mais de lui.

Alors qu'il soupira face à mon mutisme, je me hissais sur la pointe des pieds pour enrouler mes bras autour de son cou. Sa respiration se bloqua et je me demandais s'il pouvait ressentir les battements de mon cœur contre son torse comme je pouvais ressentir les palpitations rapides du sien contre ma poitrine.

Ses bras encerclèrent ma taille juste avant que je ne sente ses lèvres contre mon cou. Son nez caressa lentement mon épiderme, ma main s'enfouie dans sa chevelure noire, silencieusement, je jouais avec ceux-ci. Sa respiration se calma au fur et à mesure que les secondes passaient, entraînant la mienne à la même cadence.

Je n'ai pas voulu te le dire parce que je ne voulais pas que l'image que tu avais de ton père ne change. Pas après ce que tu as su sur vos liens, il murmure contre ma peau. C'était la seule chose réelle auquelle tu pouvais te rattacher et je savais qu'en te l'enlevant tu... tu perdrais confiance, en nous, en lui... En moi.

Merci, soufflais-je dans un murmure tout en me blottissant un peu plus contre lui.

Son pouce caressa lentement la peau de ma hanche, découverte par mon haut légèrement remonté.

***

Lorsque je pénétrais dans la chambre, habillé du jogging et d'un tee shirt large que Maze m'avait rapporté après la douche, que je devinais être ses vêtements, son regard se posa sur moi. Allongé sur le dos, un bras replié sous sa tête, l'autre tenant mon téléphone entre ses mains.

J'écoutais le vocal de l'autre connard, dit-il simplement en posant l'objet sur le matelas.

Je pinçais mes lèvres en levant le drap pour me faufiler en dessous. Je pris le téléphone avant de le poser sur la table de chevet, puis me retournais sur mon flanc gauche pour lui faire face.

Qu'as-tu fais de lui ?

Si t'as question c'est est-ce que je l'ai tué, la réponse est: non pas encore.

Tu... tu comptes le tuer ?

Bien sûr que je vais le buter, il soupira comme si ce n'était pas évident. Mais avant je veux qu'il souffre, pour ce qu'il a fait à Ivy... pour toi.

Malgré ses intentions de meurtre, mon coeur rata un battement à l'idée qu'il veuille me venger, d'un autre côté, il se serra à la pensée d'Ivy, cette fille qui semblait joyeuse, ternis par les perversités de Kol. J'aurais réellement aimé l'avoir connu avant que ça n'arrive. Peut-être que...

Les "peut-être que..." ne changeront rien.

Mais...

Tu te fais du mal sans nécessité. Faire des hypothèses sur une réalité parallèle ne changera pas ce qui est arrivé.

Elle est morte à cause de ce violeur, c'est tout.

Je soupirais en roulant sur le dos.

Après quelques minutes de silence, j'entendis sa respiration ralentir, devenir régulière et calme. Ce fut en posant mon regard sur son visage que je compris qu'il s'était endormi.

Dans deux jours se sera Noël et merde, c'était la première année que je n'avais réellement pas envie de le fêter. Je n'avais pas ma famille, ni Lexi et l'esprit des fêtes n'était plus le même qu'il y a presque deux mois.

Mon corps se raidit lorsqu'il roula sur son flanc droit, son bras enveloppa de ma taille avant d'exercer une pression pour me rapprocher de lui. Cette fois, je ne luttais pas et le laissait faire. J'avais autant besoin de son contacte, de le savoir près de moi, que lui n'en avait besoin, alors je me blottis contre lui, mon front contre son torse qui montait et descendait calmement, balayant d'un geste les démons qui oserait s'approcher de trop près.


Los Angeles, Californie.

À l'appartement.

Deux jours plus tard.

Alors que j'étais affalée sur le canapé du salon, en train de regarder un épisode de The vampire diaries, la porte d'entrée s'ouvrit et Last christmas de Wham! emplit la pièce, n'entendant plus le son de la télé, je dû mettre pause.

Pliant une jambe sous mes fesses, je me tournais vers l'entrée, le regard confus. Un énorme carton me faisait face, cachant le visage de celui qui venait d'interrompre mon binge-watching.

Cet appart' pu la tristesse, se plaignit Ezra en dévoilant son visage. On est le vingt-quatre décembre et je ne vois pas de putains de décorations de noël, c'est... Décevant !

Je pouffais de rire et décidais de me lever pour aller le rejoindre alors qu'il ouvrait le carton. Je m'agenouillai près de celui-ci pour découvrir les ornements, seul deux couleurs primaient, de l'argenté et du bleu.

Putain vous me cassez les couilles ! râla Maze en entrant.

Je manquais de m'étouffer de rire lorsque je le vis traîner comme il le pouvait un sapin, qui par ailleurs, me semblait vraiment énorme.

Ne rigole pas ou je te jure que je m'en débarrasse aussi vite qu'il n'a atterri ici, me menaça-t-il avant de le positionner derrière le canapé.

Non, je l'aurais plutôt mit par là, suggéra Ezra les poings sur les hanches, dévisageant le brun planté près du sapin.

Oh excuses-moi ! couina faussement Maze avant de s'approcher d'un air menaçant. Tu devrais plutôt fermer ta gueule avant que je ne décide de te buter avec ce putain de sapin !

Ok, ok on se calme ! ris-je malgré moi en m'interposant entre les deux.

Il soupira en sortant une cigarette qu'il grilla avant de me la passer. Je la pris en pinçant les lèvres pour ne pas lui faire apercevoir mon sourire et il tourna les talons en en allumant une seconde.

Vous êtes trop mignons, piailla Ezra.

La menace vaut aussi avec moi, lui dis-je d'un ton aussi menaçant que possible, mais il éclata de rire. Maintenant si tu pouvais enlever le filet du sapin ?

Soudain Maze revint en enfilant sa veste en cuir, la cigarette suspendu à ses lèvres, il pianota sur son écran avant de relever son regard blasé vers nous. Il considéra quelques secondes alors que je tenais une guirlande argentée entre mes mains, puis soupira en se dirigeant vers la porte d'entrée.

Tu ne nous aides pas ? demandais-je même si je connaissais déjà la réponse.

Non, grogna-t-il. J'ai un truc à faire.

Sur ses mots il claqua la porte.

Ok le Grinch, grimaçais-je en imitant sa voix grave.

Ezra éclata de rire dans mon dos et je le suivis presque immédiatement.

Oh attend j'ai quelque chose dans mon sac à dos, dit-il en le pointant. Jettes-y un coup d'œil.

Je reposais la guirlande et pris son sac entre mes mains avant de l'ouvrir. Lorsque mes yeux se posèrent sur les habits je ne pus m'empêcher de sautiller sur place.

Des combinaisons de Noël ! m'extasiais-je avant de me diriger vers lui pour sauter dans ses bras.

Je me suis dit que ce serait cool d'être tous habillés pareil ?

Tous ? Maze ne sera jamais d'accord pour enfiler ça, gloussais-je.

Il haussa les épaules d'un air nonchalant. Même si j'avais perçu son air cachotier, et que je savais qu'ils manigançaient sûrement quelque chose, je ne pus m'empêcher de prendre une combinaison et de filer dans la chambre pour la mettre.


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Hello !

Comment ça va ?

J'espère que le chapitre vous a plu !

À la place d'Aria comment auriez vous réagi à tout ça ?

N'hésitez pas à me le dire en commentaire !

Et partagez vos pensez à travers votre lecture, haha !

Kisses,

Mélissa.

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