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32. House of bad memories.

( NDA pré-and-post-chapitre: Je vous conseil de lire ce chapitre en écoutant You're Somebody else de Flora Cash pour une meilleure immersion dans le monde de Collide ! / Petite note à lire aussi à la fin du chapitre !)

MAZE

Beverly Hills, Californie

Comme si ce n'était pas déjà un putain de casse-tête, voila qu'elle ne m'aidait pas à me regarder avec ses yeux de biche. Son regard faisait des allers retours entre Madds et moi, comme si elle attendait quelque chose.

Putain Ari, t'es où ? entendis-je le con de service murmurer dans l'escalier. Il va me buter si t'es près du bureau.

Je fermais les paupières en soupirant.

Je vais le buter.

Non.

Je vais le torturer et APRÈS je le buterais.

Ari putain reviens ici avant que- , alors que je regardais par dessus l'épaule d'Aria, Ezra me dévisagea, heeeey... On passait juste pour-

Une seule chose, le coupais-je, je t'ai juste demandé une seule chose.

Il pinça ses lèvres, se tenant droit comme un I avec un air idiot peint sur son visage. Comme à son habitude.

Alors tu as amené Ezra dans le but de me tenir à l'écart ? elle posa ses poings fermés sur ses hanches. Je me disais bien que tu me cachais quelque chose.

Je passais mes mains sur le visage essayant de balayer l'irritation qui émanait de mon corps. J'avais vraiment pas besoin de ça, c'était bien assez difficile avec juste Madds sur mes côtes mais alors si on ajoutait une Aria en colère c'était encore pire. Un putain de cauchemars.

Trois putain de paires de yeux me regardaient à présent. J'inspirais longuement tout en fixant le plafond, comment allais-je me sortir de ce merdier indemne, sérieux.

Tu comptes parler ou-

— Madds juste..., dis-je en levant mon doigt, j'avais juste besoin de quelques secondes pour trouver le meilleur moyen de lui dire, tais-toi.

Aria me lança son fameux regard désapprobateur, un sourcil haussé. Je l'ignorais et passais près d'eux non sans lancer un regard noir vers Ezra qui se décala machinalement sur le côté. Je ne pouvais pas lui parler du fait que toute sa vie était basée sur un mensonge dans une pièce fermée avec quatre personnes à l'intérieur, j'avais besoin d'une pièce ouverte où je pourrais faire les cents pas si l'envie me donnait.

Je ressentais une putain de pression dans mon abdomen et un poids énorme sur mes épaules. Bordel c'est vraiment sadique de me faire ça.

Et si je laissais Madds le faire ?

Je grognais en arrivant à la cuisine, je pouvais entendre leur pas descendre l'escalier. Grillant une cigarette, j'expirais la fumée en me retournant vers eux, avant de m'asseoir sur l'îlot.

Est-ce que ce que tu as à me dire va me faire mal ? demanda subitement Aria, me transcendant de son regard cristallin.

Je la jaugeais un instant. Ce n'était pas son meilleur jour déjà à la base, j'avais pu le constater lorsqu'elle m'avait envoyé bouler sur la terrasse. Je lui avais assuré il y a quelques jours que je serais transparent avec elle, que ce que je savais sur elle, je lui dirais. Elle m'avait déjà fait part sur ses doutes. Elle avait même fait une crise sur le fait de sentir qu'on lui mentait. Que je lui mentais.

Mais putain plus je regardais ses iris d'un vert qui me faisait frôlait la démence, surplombés de ses longs cils aussi sombre que ses cheveux, je n'avais pas envie d'être la raison de ses larmes.

Est-ce que ça faisait de moi un égoïste si je voulais lui cacher tout ça pour ne pas la voir souffrir ?

Maze, sa voix me fit sortir de mes pensées.

Je lançais un rapide coup d'œil vers Madds qui m'encouragea d'un hochement de la tête.

Facile pour toi, c'est pas toi qui t'y colle.

Ok, soupirais-je. Assieds-toi.

Elle fronça les sourcils mais s'exécuta quand même. Je pris quelques secondes pour tirer sur ma cigarette, avant de m'adresser aux deux plantes vertes à mes côtés:

Je pense qu'il est préférable de nous laisser seuls, puis à l'intention d'Ezra, Madds te racontera.

Je pouvais ressentir leur inquiétude et anxiété d'ici. J'étais certain que Aria l'avait ressentis aussi, cependant elle semblait calme ou peut-être qu'elle appréhendait seulement en silence, je ne sais pas. Si je devais dire la vraie raison pour laquelle je les avais congédié c'était simplement pour la protéger, d'une certaine façon. Je ne voulais pas qu'elle se sente honteuse ou humiliée face à ses amis mais surtout, je ne voulais pas qu'ils prennent note sur un putain de calpin l'interaction que j'allais avoir avec elle.

La porte d'entrée claqua me ramenant à la réalité.

J'ai appris quelque chose à travers le micro, j'essayais d'amener le sujet avec le plus de tact possible mais putain je n'avais jamais eut de tact. C'est assez... Putain, Aria. Juste ne me regarde pas comme ça, s'il te plaît.

O-ok.

Je pinçais l'arrêt de mon nez essayant de faire redescendre la pression.

Et merde, je vais simplement lui dire.

J'ouvris la bouche pour lui balancer la vérité mais rien, ma voix se défila. Mes iris se tournèrent vers elle et se fut le coup de grâce. La voir la tête baissée, son regard rivé sur ses doigts qu'elle triturait pour faire diversion, me compressa la poitrine.

C'était une conversation entre Scott et Kol, dis-je ramenant ma cigarette au creux de mes lèvres. Ils parlaient de toi... De ce que Kol t'avait fait subir.

Son corps se crispa immédiatement. Que pouvais-je faire ? Ce que je venais de dire n'était rien comparé à la bombe que j'allais devoir déclencher.

Scott est..., je me mordis avec force la lèvre inférieure et son regard remonta vers le mien. J'essaie vraiment, mais putain, je ne sais pas comment te le dire.

Contre toute attente, elle se leva simplement pour venir se placer entre mes cuisses qu'elle venait d'écarter.

Je rêve ou elle essaie de me rassurer alors que c'est moi qui allait la briser.

Ses mains tremblantes prirent la mienne sous mon regard attentif.

Ne fais pas ça, lâchais-je et elle eut un mouvement de recul. Je ne peux pas te laisser faire ça alors que ce que je m'apprête à te dire risque de littéralement changer tout ce que tu pensais vrai.

Peu importe ce que tu comptes me dire. Je sais que tu n'y es pour rien alors juste dis le sans avoir peur de me blesser, dit-elle d'une voix douce, trop douce pour moi. Je sais que tu te bloque par peur que j'assimile cette nouvelle à toi. Alors... juste dis la.

Ses yeux jonglèrent entre les miens, attendant patiemment que je déballe tout ce que je savais. Je tirais une dernière fois sur ma cigarette avant de l'écraser dans le cendrier sous son regard attentif.

Scott Turners est ton père biologique, lâchais-je telle une bombe.

Ce que je redoutais arriva, ses mains lâchèrent les miennes pour venir retomber contre son corps. Elle fit quelques pas en arrière, comme si elle venait de se prendre un gifle, sans jamais  détourner son regard du mien.

Impossible, elle gloussa nerveusement, ça a ni queue ni tête. Ils ont surement vu que tu avais mis un mouchard dans la chevalière de Kol... Ils-Ils se jouent de nous.

Le déni.

Elle chercha dans mon regard des réponses que je n'avais pas. Je pouvais voir à travers ses iris qui se brouillaient d'une lueur que je connaissais que trop bien, elle était blessée au plus profond de son âme.

Kol semblait bien trop surpris pour que ce soit un stratège, il-

Non, elle me coupa, Non, non, non... Ils mentent. Mes parents ne m'aurait pas caché ça ils-

Scott a dit que ton père n'était pas au courant.

Comme par hasard ? Tu trouves ça crédible, toi ?

Elle commença à faire les cents pas sous mon regard.

Aria...

Non, Maze ! Ça ne peut pas être vrai... Je refuse de croire que ça puisse l'être, sa voix se brisa.

Je la vis littéralement se briser sous mes yeux, et j'étais impuissant face à cette scène. Il n'y avait rien que je ne pouvais dire qui l'apaiserait. Sa respiration se saccada et rapidement elle eut des difficultés à respirer correctement. Ses pupilles ne cessaient de bouger de droite à gauche comme si des images lui traversaient l'esprit.

Ma mère et... Scott Turners ? elle articula lentement. Non je... Comment ?

Elle ne voulait pas que je réponde, elle essayait simplement de trouver des réponses dans son passé.

Je sautais de l'îlot au moment où je la vis flancher, je la retins rapidement contre mon torse tandis que ses iris noyés de larmes me dévisagèrent.

Emmène moi les voir, me supplia-t-elle. J'ai besoin d'entendre la vérité de leur bouche.

Aria, je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Ton père n'est pas au courant...

Elle resta muette pendant quelque secondes, d'un air absent. Je savais pertinemment que tout se bousculait dans sa tête et qu'elle cherchait un échappatoire à ce cauchemar, malheureusement il n'y en avait pas. Elle allait devoir affronter la réalité et encaisser.

Elle me repoussa doucement, de ses paumes contre mon torse et je la laissait faire.

Tu vas où ? demandais-je, la voyant me tourner le dos.

Si tu ne veux pas m'y emmener, j'irais seule.

Tu ne peux pas Aria.

Elle se retourna brusquement, le regard noir. Malgré le nombre de fois qu'elle m'avait détesté, jamais elle n'avait eu un regard aussi sombre.

Ce n'est plus juste une histoire de rivalité ! Tu te rends compte de ce que je viens d'apprendre ou pas Maze ? Celui que je pensais être mon père n'a finalement aucun lien de sang avec moi ! explosa-t-elle.

Les larmes n'étaient plus présentes, elle était à présent hors d'elle, tremblant de rage.

Alors j'en est rien à faire de tes interdictions ! Je veux juste aller retrouver ma mère pour qu'elle me dise la vérité, je m'en contrefiche que-

J'AI DIT NON ! je perdis patience.

JE M'EN FOU DE CE QUE TU VEUX OU NON ! s'époumona-t-elle.

Je restais impassible face à la haine qu'elle déversait sur moi. Elle n'ira nulle part.

Alors que sa poitrine montait et descendait frénétiquement, démontrant sa rage, elle soutenait mon regard sans jamais vaciller.

Scott a ordonné à Kol de te kidnapper prochainement pour te ramener à lui, dis-je d'une voix plus calme.

Seconde bombe.

Cette annonce sembla lui faire redescendre la pression, ses épaules s'affaissèrent immédiatement. La bouche entrouverte, elle essayait d'assimiler l'information. Lentement, je fis mon chemin vers elle. Le plus doucement possible, je pris son visage en coupe pour attirer son attention.

Je t'y emmènerais demain, ses yeux jonglèrent entre les miens. mais aujourd'hui, c'est non. Tu es bouleversée et je sais comment ça finira. Tu réagirais à chaud et ça ne donne jamais rien de bon.

Inconsciemment, mes pouces caressèrent ses joues ce qui sembla étrangement la calmer. Soudain, je vis ses yeux se remplirent de larmes. Sa lèvre inférieure se mit à trembler malgré ses efforts pour rester forte.

Et si c'était la vérité ? demanda-t-elle alors que sa voix se noua. Ça fait de moi une... une Turners ?

Ne sachant pas quoi lui répondre, je l'attirais simplement dans mes bras. Ses mains dans mon dos agrippèrent le tissu de mon tee-shirt entre ses doigts, collant son corps un peu plus contre le mien.

Elle fut prise de spasmes. Ses dernières barrières venaient de tomber la laissant vulnérable. Elle se laissa aller dans mes bras, submergée par le raz-de-marée de tristesse qu'elle avait essayé de contenir.


ARIA

Beverly Hills, Californie.

Deux jours plus tard...

Avec le recul, je n'avais pas eu la force d'aller confronter ma mère. Deux jours que je n'osais pas sortir de ma chambre par peur d'affronter la réalité. Appelez ça comme vous le voulez...

Déni.

Refus de réalité.

Comme vous voulez, je n'en avais rien à faire. Je n'avais qu'une envie, disparaître. Partir loin de tout et oublier les derniers jours. Bordel, je regrettais vraiment d'avoir mit ce foutu micro dans cette chevalière à la con.

Madison m'avait bombardé de messages, Ezra avait suivi, mais la seule avec qui j'avais envie de parler était Lexi, tout simplement parce qu'elle n'était pas au courant. Elle n'était au courant de rien. Mais merde, je ne pouvais pas le faire.

J'avais pleuré, tellement pleurée qu'à présent je n'avais plus de larmes à déverser. J'étais comme dans un état second. Mes pensées étaient complètement en vrac, j'étais tout simplement perdue. Larguée.

Mon regard se tourna vers la porte de ma chambre qui venait de s'ouvrir. Lorsque son regard vert entra en contact avec le mien, mon cœur tressauta malgré moi. Maze avait fait preuve de patience, il ne m'avait pas forcé à affronter la réalité, il me laissait simplement le temps de digérer les choses.

J'étais la putain de fille de Scott Turners, mais jusqu'à preuve du contraire, je serais toujours une Colleen.

Aria Turners.

Tais-toi...

Plus vite tu accepteras, mieux ce sera pour toi.

Tais-toi !

Scott Turners est ton père, tu fais partie des ennemis.

FERME LA PUTAIN !

Instinctivement, je posais mes mains sur mes oreilles alors que j'étais consciente du fait que cette voix était dans ma tête et que ce geste ne la ferait pas taire.

Aria ? m'appela-t-il.

Je fronçais les sourcils et secouais la tête. Je n'avais pas envie de confronter son regard partagé entre la pitié et ce qui semblait être de la colère, ou de la déception ?

Est-ce que le fait que je sois potentiellement une Turners lui provoquait du dégoût envers moi ? Enfin, je veux dire, ce n'est pas ma faute ? Je n'avais pas demandé tout ce qui m'arrivait.

Aria, m'appela-t-il à nouveau.

Je l'observais s'asseoir au bord du lit, ses iris rivés vers moi.

Habilles-toi, on sort.

Je n'ai pas envie, réussis-je à répondre.

Tu ne peux pas rester comme ça.

Qui m'en empêchera ? grimaçais-je irritée. Toi ?

Il arqua un sourcil sous la surprise. Je savais pertinemment qu'il ne méritait pas que je lui parle de la sorte, seulement, le fait qu'il tente de m'obliger à sortir du cocon que j'avais formé ces deux derniers jours, m'irritais, Ou m'angoissait, je ne savais pas. Tout ce que je savais c'était que s'il le voulait vraiment, je n'aurais pas d'autre choix que de m'exécuter.

Tu as besoin d'aller mettre les choses au clair avec ta mère. Savoir si c'est vrai, s'il est vraiment ton père. Tu n'as plus envie de connaître la vérité ?

J'ai peur de connaître la vérité, soupirais-je en balayant la couette sur le côté.

Je pris une cigarette avant de me dirigeais vers le balcon, suivi de près par Maze. Avant que je ne me rende compte que je n'avais pas de briquet, le brun avança le sien vers la cigarette déjà suspendu à mes lèvres. Je le remerciais silencieusement du regard.

Qu'est-ce qu'il se passera si je suis une Turners, Maze...

Il grilla sa cigarette, expira la fumée puis planta son regard dans le mien qui le cherchais désespérément. Je pouvais littéralement lire dans ses iris verts qu'il était autant perdu que moi, lui même ne savait pas ce qui viendra par la suite.

En ce qui me concerne, ça ne changera pas, que tu sois une Colleen ou une Turners.

Et si Dash mettait fin à ton contrat ? demandais-je, le regard perdu sur les hommes armés devant la propriété.

Tout ce que je pouvais entendre était les battements irréguliers de mon cœur qui pulsaient contre mes oreilles et lui qui tirait sur sa cigarette avant d'expirer lentement.

Le contrat n'est qu'un détail, dit-il finalement.

Je fronçais les sourcils tout en le dévisageant. Qu'essayait-il de me dire à travers ses mots ? Je l'observais s'appuyer de ses avant-bras sur le garde-corps, la cigarette pendue à ses lèvres.

Arrêtes de me regarder comme si je venais de te faire une déclaration. Ce n'est pas le cas, il grogna. Je t'ai fait une promesse, non ? Contrat ou non, je la maintiendrai. Point.

Reste calme.

Reste calme.

Ne t'emballe pas.

Il n'a rien dit de fou.

Je pris ma lèvre inférieure entre mes dents pour rejeter le sourire niais qui s'obstinait à vouloir surgir et détournais le regard à son opposé, sur Beverly hills au loin.

Maintenant, vas t'habiller, m'intima-t-il expirant la fumée avant de jeter sa cigarette d'un geste de son pouce et son index. On va voir ta mère.

Mon corps se crispa automatiquement. Il m'ignora et rentra dans ma chambre avant de disparaître me laissant seule comme une idiote, sur le balcon.

Je tapotais la cigarette, faisant tomber la cendre avant de la ramener une nouvelle fois à mes lèvres pour tirer lentement dessus.

Fais chier..., râlais-je dans un soupir.


Santa Monica, Californie.

Deux heures plus tard...

On devrait sortir maintenant, Aria, soupira Maze visiblement ennuyé.

Assise dans la voiture depuis une bonne trentaine de minutes, je fixais la maison de mes parents, tétanisée. J'était à quelques pas de la vérité et sa me laissait un vilain goût amer sur la langue. Mon cœur palpitait tellement fort que ça en devenait douloureux.

Ce n'est que ta mère et non une inconnue, me rappela-t-il comme si j'étais une débile.

Je me retournais pour lui lançais un regard noir qui lui fit hausser un sourcil.

Me parler comme si j'étais une imbécile ne me poussera pas à sortir d'ici plus rapidement. Je sais que ce n'est que ma mère mais... Elle détient la vérité et toutes sortes de mensonges entre ses mains, et ça, ça fait d'elle une inconnue à mes yeux, avouais-je. Si toute cette histoire est vraie alors ça changera complètement l'image que j'ai d'elle.

Sans détourner son regard du mien, il tira sur sa cigarette avant de me la tendre. Rapidement, je m'en emparais et pris une latte tout en rivant à nouveau mon regard sur la façade de ma maison parfaitement décorée d'ornements de Noël.

Dès que tu finis cette cigarette, on sort de la voiture, déclara Maze sur un ton sans appel.

C'est vraiment petit de ta part, cinglais-je. Tu avais déjà fumé plus de la moitié !

Rien à foutre. Tu la finis, on sort.

Je savais pertinemment qu'il perdait patience. Maze était plus courageux que moi, à ma place il se serait garé et serait sorti immédiatement. Il allait toujours droit au but, d'un point A au point B sans détour, une ligne droite. Il affrontait toujours tout avec la tête haute alors que moi je la baissais à la première occasion qui s'offrait à moi.

Je l'enviais pour ça. J'aimerais être une personne courageuse, qui n'a peur de rien, une fille audacieuse qui atteint toujours ses objectifs. Or ce n'était clairement pas qui j'étais.

Fermant les yeux, je tirais la dernière latte sur la cigarette avant de la jeter après avoir ouvert ma portière. Il prit ça pour mon top départ et m'imita, bien plus rapidement que moi. À peine étais-je complètement sortie du véhicule que monsieur-je-suis-impatient se tenait à mes côtés.

Je serais près de toi, dit-il en claquant la portière à ma place. Tu n'es pas seule.

Je serrais la mâchoire en acquiesçant tandis que je lui emboîtais le pas. Il remonta rapidement l'allée tandis que je traînais un peu plus des pieds. Alors qu'il atteignit enfin la porte, il se retourna vers moi. Mon regard se planta dans le sien dans un ultime espoir d'y trouver la force nécessaire pour les évènements qui allaient suivre, et alors que je pensais qu'il était redevenu impassible et froid, je fus surprise de le voir m'adresser un léger sourire.

Je ne t'abandonnerais pas, mima-t-il de ses lèvres.

Lorsque je m'en rendit compte, mon doigt appuyait déjà sur la sonnette, il n'y avait plus de retour en arrière. Je m'éloignais de la porte de quelques pas, me remettant à la hauteur de Maze, qui attendait les mains enfouies dans les poches de son jean sombre. Il ne me regardait plus, son profil à la mâchoire serrée annonçait clairement la couleur.

, il avait revêtit son masque de mercenaire. Pas pour moi, mais pour faire face à ma mère et clairement, je ne donnais pas cher de sa peau.

Soudain, je retins ma respiration lorsque la porte s'ouvrit, tout juste assez pour me laisser apercevoir son visage. Elle avait l'air fatiguée, ça justifiait ce que mon père m'avait confié sur son état depuis mon départ.

Aria, souffla-t-elle de soulagement. Ma petite fille...

Ta fille.

Mon corps se crispa malgré moi lorsqu'elle me prit dans une étreinte serrée, je dû me faire violence pour la serrer à mon tour dans mes bras. Son doux parfum me donna envie de pleurer, c'était ma mère et je ne l'avais pas vue depuis plus d'un mois alors oui, malgré ce que j'avais récemment appris, elle m'avait terriblement manqué. Malheureusement, le dégoût que je ressentais surpasser se sentiment de manque, alors avec le peu de douceur qu'il me restait, je me défit de son touché après quelques secondes.

Entrez, ce n'est pas sur pour vous d'être dehors, lança-t-elle d'une voix légère en pénétrant dans la maison. Vous ne devriez même pas être dans les parages.

Elle disparut dans le couloir, je la suivis après que Maze ne m'ait gentiment encouragé de sa main aux creux de mes reins. Je l'entendais déjà qui s'agitait dans la cuisine, préparant sûrement de quoi nous servir.

Vous voulez boire quelque chose ? demanda-t-elle depuis l'autre pièce.

Non, merci.

Le silence submergea la propriété.

Je profitais de ce moment de répit pour admirer la somptueuse décoration de Noël. Habituellement, je l'aidais chaque année à décorer la maison, c'était la première fois qu'elle faisait ça sans moi, dire que ça ne me faisait pas mal au cœur serait mentir.

Mon corps se crispa immédiatement lorsque je suivis le regard de Maze sur le cadre. Je n'avais jamais demandé à mes parents de l'enlever mais il n'avait pas sa place sur la commode des photos de famille. Je n'ai pas non plus eu le cran de leur raconter ce qu'il m'avait fait pendant de nombreuses années, je me sentais tellement sale... Je ne voulais pas qu'ils me voient de la même façon que le reflet que je devais affronter chaque matin devant mon miroir.

Comme s'il avait comprit, ses iris se plantèrent dans les miens et je vis sa mâchoire se crisper. Je savais pertinemment que sur cette photo on voyait littéralement à travers mon regard et mon langage corporel que sa main posée sur ma taille me mettait mal à l'aise. Elle m'insupportait... Me terrifiait.

Est-ce que c'est-

Je vous ai fait du café, le coupa ma mère en entrant dans la pièce.

Je clignais plusieurs fois des yeux essayant de balayer les flashback qui commençaient à m'assaillir et focalisais mon attention sur ma mère. Le sourire insouciant qu'elle arborait me donna soudainement la nausée, comment pouvait-elle faire comme si de rien était alors qu'elle savait que je n'était pas la fille de son mari.

Je vois que tu fais bien ton travail, dit-elle à l'intention de Maze. Elle semble en pleine forme.

Oh vraiment Maman ?

C'est vraiment ce que tu vois dans mon regard, que je vais bien ?

La mâchoire du brun tressauta me montrant clairement qu'il était à deux doigts de tout balancer. Il avait clairement envie de lui faire ravaler son sourire, mais malgré tout, je ne pouvais pas lui faire front avec autant de violence que Maze le voudrait.

Je ne suis pas venue pour boire le café, maman.

Elle fronça les sourcils, son regard me détailla plus sérieusement. Ce fut lorsque je vis son visage se décontenancé que je compris.

Tout était vrai.

Ses jambes flanchèrent la faisant retomber assise sur le canapé. Son regard se perdit sur un point imaginaire sur le mur derrière moi.

Quand comptais-tu me le dire ? demandais-je en essayant de contrôler les tremblements dans ma voix.

Que sais-tu exactement ? bizarrement, son ton fébrile ne me fit rien.

Mon cœur était scellé par des chaînes face à elle. Il ne se laissera pas attendrir, ni par ses larmes, ni par ses paroles.

Ce que je sais exactement ? ricanais-je amèrement. Je ne sais pas, peut-être le fait que mon père biologique n'est pas celui que je croyais être !

Elle hoqueta, retenant un sanglot de sa paume sur ses lèvres. À mes côtés, Maze croisa ses bras sur son torse, le regard noir braqué sur ma mère.

Co- Comment-

Comment je le sais ? la coupais-je. Je l'ai su par mon géniteur.

Du coin de l'œil, elle observa Maze qui gigotait nerveusement à mes côtés. Je savais qu'il se faisait violence pour ne pas prendre part à notre échange. Je n'avais pas non plus envie qu'il la blesse avec ses mots crus. Je voulais juste qu'elle me dise le pourquoi du comment.

Tu l'as vu ?

Non, Maze ne le laisserait jamais m'approcher de la sorte, avouais-je. Je l'ai entendu le dire à un de ses hommes. Est-ce que papa-

Non, reprit-elle sur un ton empli de panique. Il ne le sait pas, Aria. Il ne doit pas le savoir !

Pardon ? pouffais-je. C'est une blague j'espère ? Tu t'obstine à vouloir t'enfoncer dans tes mensonges, hun ?

Ce n'est arrivé qu'une fois Aria, il- il ne sait même pas que j'ai fréquenté Scott sans sa présence...

Il a le droit de le savoir ! Tout comme moi j'avais le droit de savoir ! Toutes ces années à croire que j'étais une Colleen pour-

Tu es une Colleen ! s'empressa-t-elle de dire. Ton père est et restera celui qui t'a élevé, Aria et non pas... Non pas ton géniteur.

D'un geste nerveux, je passais ma main dans ma chevelure pour la repousser en arrière.

Tout est vrai.

Tout.

Littéralement, tout.

Scott Turners est mon père.

Discrètement, je sentis les doigts de Maze frôler les miens. Il voulait me montrer qu'il était là, près de moi et comme il me l'avait mimé avant d'entrer:

« Je ne t'abandonnerais pas. »

J'inspirais emplissant mes poumons de soulagement avant qu'il ne rompt notre contact si minime soit-il.

Comment ?

Ses yeux pétillèrent de confusion lorsqu'elle daigna me regarder, mais je détournais automatiquement mon regard vers un point imaginaire. Je l'entendis retenir un sanglot lorsqu'elle comprit que je n'arrivais plus à la regarder dans les yeux.

Comment est-ce que ça a pu arriver ? Etais-tu déjà avec papa à ce moment-là ?

Je t'en supplie...

...dis-moi que ce n'était pas le cas.

S'il te plaît.

S'il te plaît.

S'il te plaît.

Ses sanglots emplirent la pièce. L'ambiance devint encore plus lourde, plus pesante que lors de notre arrivée. Elle cumulait mensonges sur mensonges. À ce stade, je ne savais plus quoi penser si ce n'était qu'elle me dégoutait. Tout me dégoutait.

Elle l'avait trompée avec son ennemi, celui qui voulait me tuer, elle était tombée enceinte et lui avait fait croire qu'il était le père.

C'est un cauchemars, ce n'est pas possible, ma voix se brisa et je dû me retourner dos à elle pour plonger mon visage entre mes mains. Comment tu as pu...

Je suis désolée ! Tellement désolée, Aria !

Maze à mes côtés resta de marbre, le regard glacial toujours braqué sur elle. À vrai dire, je crois que depuis son entrée dans le salon, il n'avait pas détourner une seule fois ses yeux de son visage. Essuyant rapidement mes larmes, je lui fit à nouveau face.

Tu n'étais pas désolée lorsque je n'étais pas au courant, crachais-je dans l'intention de lui faire mal.

Elle n'était pas désolée de ce qu'elle avait fait, elle était désolée que je l'ai appris.

Je ne voyais pas l'intérêt de vous le dire, avoua-t-elle me brisant une nouvelle fois le cœur, tu n'étais pas censée entrer dans leur monde... Tu étais censée rester à l'écart. Tu n'aurais jamais dû croiser le chemin de Scott, ni même celui de Maze.

Le brun à mes côtés sortit une cigarette qu'il grilla dans la foulée et lorsque je vis ma mère l'observer d'un air désapprobateur je lui fit comprendre à travers le mien, de le laisser faire. C'était sa façon à lui de canaliser ses nerfs face à ma mère.

C'était dans un moment de faiblesse... Ton- ton père n'était pas celui qu'il est à présent... Nous n'arrivions pas à joindre les deux bouts, les fins de mois étaient difficiles alors que nous n'étions que deux, elle renifla, Nous nous disputions souvent sur le fait que je voulais des enfants et... il me disait sans cesse que nous ne pouvions pas, pas avec cette instabilité financière.

Essayant de garder mon calme, je m'appuyais de mon fessier contre la commode derrière moi afin de soutenir mon corps, mes jambes me faisant défaut.

Alors pour y arriver il a passé plusieurs entretiens jusqu'à ce que Dash ne le contacte... Mais il y a eu Scott aussi...

Quoi ?

MAIS QUOI ?

Scott voulait vraiment l'avoir dans son organisation, il le trouvait intelligent et le considérait comme un atout énorme, continua-t-elle. Alors pour maximiser les chances qu'il le choisisse, il nous rendait souvent visite.

Je fermais les yeux, retenant les larmes que provoqua le dégoût de ses aveux. Un sanglot me noua la gorge lorsque le visage de mon père m'apparut.

Un jour, il m'a rendu visite alors que ton père n'était pas là et..., elle laissa échapper un sanglot.

Tais-toi, la coupais-je. Je- J'en ai assez entendu.

Son regard larmoyant se planta dans le mien alors que je m'étais autorisée à la regarder une seule seconde.

Ton père ne l'a pas choisi parce qu'il ne se sentait pas en sécurité dans son QG alors qu'avec Dash, il disait avoir trouvé une seconde famille.

Pendant que lui essayait de trouver un moyen de t'offrir une belle vie, toi tu baisais avec celui qui est devenu son ennemis, lui crachais-je tel du venin. Tu me dégoûtes.

Aria ! s'offusqua-t-elle.

Tu sais quoi ? Il finira par le savoir, et à ce moment-là, j'aimerais bien savoir vers qui tu te tournera lorsque tu te retrouveras seule, balançais-je grimaçant écœurée par ses choix. Je miserais même sur le fait que Scott Turners se fera un malin plaisir à lui dire et tu sais pourquoi ? Parce que c'est ce genre de sous-merde qu'il est. C'est ce genre de merde que tu as foutus dans ton-

J'eus un moment de recul lorsque la main de Maze attrapa son poignet pour empêcher sa tentative de me gifler. Il la repoussa loin de moi avant de me cacher dans son dos.

Tu viens de commettre une belle erreur, cingla-t-il de sa voix rauque. Tu te rappelles de ma mission ?

Le fait de l'entendre la tutoyer sonna étrange à mon ouïe, trop familier mais en y repensant, il avait fait de même avec mon père.

Pourquoi était-il si familier avec eux ?

Encore une énigme.

Je n'avais plus le pouvoir de l'apercevoir, tout ce que je voyais était la veste en cuir de Maze qui montait et descendait à la vitesse de sa respiration lourde.

La protéger, répondit-il à sa place. et c'est ce que je compte faire en la tenant à l'écart de toi.

Je suis sa mère !

Pour moi, tu es une menace, il fit un pas en avant dans l'optique de l'intimider. En temps normal, les menaces je les irradie, alors soit heureuse de respirer encore.

J'étais tellement loin psychologiquement que je n'éprouvais même plus la nécessité de prendre sa défense. Je la vis se pencher sur le côté pour m'apercevoir, immédiatement, mon regard fut capturé par le sien.

Je vois très bien ce qui se passe ici, sa voix était bien trop tendre, mais crois-moi Aria, il te brisera le cœur.

Piquée à vif, je décalais Maze de ma main sur son bras, sous son regard observateur, il me laissa faire.

Je n'ai pas besoin de lui pour ça, mon nez se plissa de façon méprisante. Tu l'as déjà brisé.

Dans ses iris, je vis à quel point mes mots venaient de la toucher et encore j'avais été gentille avec elle. Car à côté d'elle, moi je sombrais déjà dans la noirceur. J'avais besoin de quitter cette maison, j'avais besoin d'air frais. Besoin de ne plus l'avoir dans mon champ de vision.

Alors que mon ouïe bourdonnait m'engloutissant dans une bulle protectrice, je fis mon chemin vers la sortie, malgré les cris de ma mère et ceux de Maze qui m'était impossible à comprendre. Enfin dehors, je regagnais le véhicule avant de me retourner pour voir celui qui me faisait sentir en sécurité, sortir de la maison en se faisant un malin plaisir de claquer la porte.

Je veux rentrer à la maison..., avouais-je d'un ton las alors qu'il s'approchait de sa voiture où je me tenais déjà.

Son regard s'attendrit à mes mots, il acquiesça simplement avant de déverrouiller le véhicule dans lequel je m'engouffrais en quelques secondes. Le regard porté sur mes mains tremblantes, posées sur mes cuisses, je m'interdisait un dernier regard vers cette propriété qui n'était que deux fois plus synonyme de cauchemars pour moi.


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Helloooooooooooow !

Comment allez-vous ? Moi ça va !

Ce chapitre vous a-t-il plus ?

N'hésitez pas à me le dire en commentaires, je me ferais une joie de les lires !

Maintenant que j'y pense, si ça vous intéressent j'ai un tiktok du nom de Sweetydarka où je publie souvent des édits sur Collide alors allez y jeter un coup d'œil ! Et pourquoi pas vous abonnez par la même occasion haha !

Love & kisses,

Mélissa.

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