31. Does She know ?
ARIA
Beverly Hills, Californie.
3 jours plus tard...
Depuis la mission, Maze passait le plus clair de son temps enfermé dans son bureau en train d'écouter les moindres conversations venant du micro caché dans la chevalière de Kol. Trois jours de solitude où je déambulais dans la maison comme si j'étais seule.
Après avoir lavé ma tasse dépourvu de café, je cherchais du regard un paquet de cigarettes ou plutôt un des paquets qu'il laissait souvent traîner. Cependant, cette fois, je ne trouvais rien. Je décidais alors d'aller chercher le mien dans ma chambre.
La confusion se peint sur mon visage lorsque j'entendis une porte à l'étage se fermer brusquement.
Avait-il entendu mes pas dans l'escalier ?
Passant devant la porte de son bureau, j'entendis vaguement une discussion mais bien trop basse pour que je ne puisse comprendre. Comme le faible son d'un casque audio.
En portait-il un ?
S'il fermait la porte, c'était sûrement pour me dissuader de l'interrompre. Le peu de fois que je l'avais vu descendre pour se faire un café il me semblait tendu, irrité ce qui me poussait à croire qu'il savait déjà des choses, alors pourquoi ne pas m'en faire part ?
À peine avais-je mis un pied dans ma chambre que mon regard fut immédiatement attiré par l'objet posé sur le matelas.
Mon cœur se mit immédiatement à battre de façon irrégulière. Ce n'était définitivement pas le mien mais... Machinalement je me retournais vers la porte de son bureau, toujours close, avant de revenir sur le mobile.
Est-ce que...
J'avalais les derniers mètres qui me séparaient de lui et le prit dans mes mains. Un fond d'écran neutre. Et alors que je balayais l'écran vers le haut, le clavier apparut. Je n'ai pas le putain de mot de passe. Comment je...
Soudain il vibra entre mes mains, manquant de le faire tomber au sol. Je revins sur l'écran d'accueil avant de lire:
De: Maze
Essaies 1511 ?
Fronçant les sourcils, je balayais une nouvelle fois l'écran et tapais les numéros avant qu'il ne se déverrouille. La première chose que je fis ? Renommer le contact: Petit con. Ça lui allait tellement mieux.
Attends... 1511 ?
C'est quoi ?
Oubliant rapidement cette énigme, je me ruais dans les contacts:
Ezra.
Kaz.
Ma main se mit immédiatement à trembler lorsque mes yeux se posèrent sur le contact que j'attendais le plus. Elle faisait partie des trois premier contact enregistré par ordre alphabétique:
Lexi ta lexus.
Je dus m'asseoir sur le lit pour reprendre mon calme. Il me donnait enfin le droit de la contacter. Un gloussement m'échappa lorsque je constatais qu'il n'avait pas écrit Lexi la Lexus mais Lexi ta Lexus, ce qui rendait son geste encore plus inattendu.
Emprisonnant ma lèvre inférieure alors que mon menton tremblota, je restais figée. Maintenant que j'avais le pouvoir de le faire, je ne savais pas quoi lui dire. Elle allait sûrement m'assassiner, m'envoyer paître ou pire... Ne pas me répondre.
Je rangeais finalement le téléphone dans la poche de mon jean et attrapais mon paquet de cigarette ainsi que le briquet sur la commode avant de sortir de la chambre.
L'escalier me faisant face, je décidais de revenir sur mes pas, m'arrêtant devant son bureau. Je levais le poing et frappais trois coups en espérant qu'il m'entende.
— Maze ?
Aucune réponse.
Je collais alors mon oreille contre la porte mais aucun son ne me parvint jusqu'au moment où celle-ci s'ouvrit d'un coup me faisant basculer en avant. Mon front se cogna contre son torse et son rire fit écho dans la pièce.
Je redressais mon regard vers le sien, le casque audio repoussait sa mèche sombre en arrière dégageant parfaitement son visage, il l'avait déplacé afin d'avoir une oreille à découvert pour m'entendre. Ses traits fins étaient totalement détendus, dépourvu de tension, le voir de cette façon le rendait tellement enfantin, tellement approchable.
— Tu aimes mon cadeau ? il demanda d'une voix hésitante.
J'humidifiais mes lèvres avant de le sortir de ma poche.
— Oui, souris-je, mais... où est le mien ?
— Ils l'ont analysé au QG et il était sur écoute, sans parler des virus de pistage, il se gratta la nuque. Je ne pouvais pas te le rendre et risquer de te mettre encore plus en danger. Surtout que je t'ai ramené ici pour que personne ne sache où nous nous trouvons.
— Tu- Tu l'as jeté ? demandais-je incrédule.
— Non ! s'empressa-t-il sous mon regard confus. Je l'ai toujours, il est juste... éteint.
Je mordis l'intérieur de ma joue pour m'empêcher de sourire, pourquoi le trouvais-je si... perturbé ? Il n'était jamais comme ça en ma présence, qu'est-ce qui avait changé ?
— Merci, dis-je maladroitement, levant le téléphone. Merci pour avoir mis le numéro de ma meilleure-amie, c'est...
— Tu ne peux rien lui dire sur ce qui s'est passé, Aria. Ou même sur ce qui se passe. Tu ne peux pas lui parler de mon monde.
— Je ne comptais pas le faire.
Il acquiesça. L'ambiance était bizarre, comme s'il était gêné en ma présence. Il n'avait pas l'air de savoir comment agir avec moi, ce qui ne lui était jamais arrivé auparavant.
Il te cache quelque chose.
— Est-ce que tout va bien ? demandais-je sans cacher l'inquiétude dans ma voix.
— Je... Ouais, juste épuisé d'écouter tous ses enregistrements.
Pourquoi avais-je ce pressentiment qu'il me mentait ouvertement, enfin je voulais dire, ça se voyait qu'il était épuisé, mais il me cachait clairement quelque chose.
— Demande à Ezra ou Madds de prendre le relais ?
Il secoua la tête, refusant ma proposition.
— J'aime faire les choses par moi-même.
— Ok..., répondis-je, laissant traîner le mot, dubitative.
Alors que je tournais les talons et qu'il commençait à refermer la porte, je repris la parole:
— Tu me dirais si tu savais quelque chose, hein ?
Il fit un pas en dehors du bureau pour planter ses iris dans les miens. Un visage fermé, impassible, au regard glacial me faisait à présent face. Je déglutis nerveusement alors qu'il laissait traîner les secondes.
Cherchait-il un mensonge ?
Allait-il me mentir ?
Et pour la première fois, je le vis jouer avec ses bagues argentées autour de ses doigts, ne faisant qu'alimenter le sentiment qu'il me mentait.
— Je n'en sais pas plus que toi, il n'y a rien de nouveau.
Sa voix n'était plus aussi douce et légère. Il n'y avait plus une once d'hésitation, il avait revêtit son masque de mercenaire, chose qu'il n'avait pas faite avec moi depuis un moment.
Un retour en arrière des plus fracassants.
J'humidifiais mes lèvres acquiesçant malgré le fait que je sentais mon cœur se serrer à l'idée qu'il puisse me mentir droit dans les yeux. Il ne me lâcha pas du regard lorsque je me résignais à lui tourner le dos pour redescendre au rez-de-chaussée.
J'avais vu dans la lueur de son regard que quelque chose n'était pas normal, juste avant qu'il redevienne impassible. Il y avait ce quelque chose qui me demandait de l'aider. L'aider à trouver une solution. Mais une solution à quoi ?
Je sortis une cigarette du paquet avant de me diriger vers la baie vitrée afin d'atteindre la terrasse. La vue y était vraiment à couper le souffle, même si je la préférais la nuit, Beverly Hills illuminée c'était quelque chose.
Après avoir grillé ma cigarette et tiré une latte, je repris mon téléphone en main.
De: (213) 718-9996
Hey, c'est Aria. Mon père n'a pas pu me rapporter mon téléphone alors j'ai pris une sim prépayée, ça fera l'affaire. Je suis désolée de ne pas t'avoir contacter avant je pense que tu connais déjà les raisons, mon père à dû t'en parler ?
J'appuyais sur envoyer après avoir écrit et effacer une bonne dizaine de fois, que pouvais-je dire d'autre mis à part ça ? Je tirais longuement sur ma cigarette essayant de calmer les nerfs qui menaçaient de lâcher.
Ok, peut-être qu'elle ne répond pas parce qu'à cette heure on est en littérature anglaise ?
Ou peut-être qu'elle t'en veut tellement qu'elle n'a pas envie de te parler ?
Qui t'as demandé ton avis à toi ?
Soupirant, j'écrasais ma cigarette dans le cendrier. Je manquais de tomber du canapé extérieur lorsque le mobile se mit à vibrer dans ma main. Mon cœur battait à mille à l'heure.
De: Lexi ta Lexus
Putain mais t'es vivantes toi ?
Quoi ? C'est tout ce qu'elle a à dire ?
C'était clair, elle m'en voulait à mort. À ce moment-là je détestais Maze au plus au point, vraiment. Si elle m'en voulait c'était à cause de lui, même si je savais pertinemment qu'il m'avait retiré mon téléphone pour me protéger.
De: L'Ariagnée
Je suis vraiment désolée Lexi, les choses ici ne sont pas faciles... Je n'ai vraiment pas pu faire ça plus tôt et putain tu me manques tellement si tu savais...
De: Lexi ta Lexus
Hmmm... Ok je passe l'éponge, CETTE FOIS ! Juste parce que c'est la première fois que tu fais ça et que je sais pertinemment que ce n'était pas volontaire. Par contre, est-ce que maintenant je peux avoir la vraie raison de ta disparition soudaine ?
À cette allure, il se pourrait bien que je finisse le maudit paquet de cigarettes à mes côtés. Lexi avait le don d'accumuler la nervosité et l'angoisse en une seule question. Je ne pouvais pas lui dire la vraie raison, Maze me tuerait, sans parler des Turners qui pourrait la retrouver et littéralement la tuer.
De: L'Ariagnée.
Malheureusement, il t'a dit la vérité.
De: Lexi ta Lexus.
M'ouais, je vais faire comme si je croyais à ton mensonge tout bidon. Tant que tu m'assures que tu vas bien ! Est-ce que tu rentres pour Noël au moins ? Je t'ai acheté un cadeau...
Mon cœur se serra en lisant ses mots.
Attendez, attendez, attendez...
NOËL ?
Mais bordel de merde, quel jour est-ce que...
Machinalement je regardais la date pour m'apercevoir que c'était littéralement dans cinq jours et que rien n'était résolue de mon côté pour que je ne puisse rentrer. Je crois que c'est à ce moment-là que j'ai compris que ça faisait déjà plus d'un mois que je vivais avec Maze. Plus d'un mois que j'avais quitté mon monde pour rentrer dans le sien.
Plus d'un mois que je n'avais pas vu Lexi.
De: L'Ariagnée
J'aurais vraiment adoré... Mais ça ne sera pas possible. Je ne sais pas quand est-ce que je rentrerais.
De: Lexi ta Lexus.
Alors donne-moi l'adresse et je viendrais !
Ce fut au moment où je reniflais que je m'aperçut que les larmes étaient montées et coulaient déjà le long de mes joues. N'ayant plus la force de les retenir, je les laissaient faire leur chemin jusqu'à quitté le bord de ma mâchoire et atterrir sur mon pull blanc.
Je suis désolée.
Tellement désolée, Lexi...
Je pris quelques instants, juste le temps d'allumer une cigarette de mes doigts tremblants, avant de prendre plusieurs lattes pour me calmer, sans grande réussite.
De: L'Ariagnée
Je suis désolée, Lex... Tellement désolée mais je ne peux pas faire ça. Elle n'a pas droit aux visites, trop de risques d'attraper un virus et d'aggraver sa santé selon les médecins... On se reverra bientôt ok ?
De: Lexi ta Lexus
Elle est bancale ton histoire, mais... ok. Juste, promets-moi que tu vas bien Aria. S'il te plaît. Peu importe où tu te trouves, si c'est la vérité ou non. Juste promet-moi que tu vas bien.
Un sanglot m'échappa alors que j'essayais de le retenir de ma paume contre ma bouche. Ma gorge se noua, tellement que j'eus du mal à déglutir. Malgré mes mensonges, Lexi avait comprit que ce n'était pas vrai, mais elle respectait mon silence et putain c'est pour ça que je l'aimais.
Je la rassurais rapidement, après avoir sécher mes larmes.
De: Lexi ta Lexus
Prends soin de toi, goddess. Je dois te laisser mais ne disparaît plus, ok ? On se reparle bientôt.
Je reposais mon téléphone près de moi, repliais mes jambes contre ma poitrine et repris une latte non sans sangloter malgré moi.
Je lui avais enfin reparler, c'est tout ce que je voulais. Lui faire savoir que j'allais bien même si je ne pouvais pas lui raconter tout ce que je vivais depuis mon départ. Je supposais qu'elle avait compris que ce n'était pas de mon plein gré que j'étais partie, sinon elle m'aurait posé des questions sur mes études que j'avais dû mettre en pause. Et bordel, rien que d'y penser je sentais mon estomac se retourner. J'allais devoir refaire mon année, en entier.
— Pourquoi tu pleures ?
Je séchais rapidement mes joues, effaçant les traces de larmes tout en évitant son regard et amenais ma cigarette entre mes lèvres. Il respecta mon silence et prit ce moment de quiétude pour s'en griller une. Je pouvais sentir ses iris sur moi, tel des brûlures sur ma peau.
— Je vais bien, dis-je finalement écrasant le mégot à creux du cendrier avant de me lever sous son regard.
Il n'avait pas besoin de savoir ce qui me passait par la tête alors que lui me cachait certainement beaucoup plus de choses. Alors que je passais près de lui, son parfum boisé infiltra mes sens réveillant malgré moi l'envie de me blottir contre lui pour transférer son odeur sur mon pull, mais je ne le ferais pas.
MAZE
Beverly Hills, Californie.
Elle passa près de moi sans que je ne sache quoi faire pour la retenir. Elle avait pleuré et putain je voudrais savoir la raison de ses larmes, mais elle s'était renfermé à la seconde où j'avais parlé. Ça me bute clairement de le dire mais je le méritais bien. Je l'avais vu dans son regard, elle avait comprit que je lui cachais quelque chose et putain je ne pouvais pas lui balancer ce que je venais d'apprendre comme ça.
Je savais pertinemment que ce que j'avais entendu l'anéantira dès qu'elle le saura. Aria était bien trop sensible pour ne pas s'effondrer. J'avais besoin de l'avis de Madison, elle allait vraiment devoir m'aider sur ce coup. Mais pour pouvoir lui parler sans que Aria ne vienne fouiner, j'allais devoir amener une autre personne qui excellait dans ce genre de mission.
Accaparer l'attention d'une personne et la distraire à la perfection était clairement les atouts d'Ezra, de plus ces deux là c'était bien trouvés. Et même si j'essayais de me convaincre qu'ils ne devraient pas s'attacher à elle parce qu'un jour elle nous quittera, elle voudra retrouver sa vie d'avant, le fait était que j'aimais la voir rire à gorge déployé avec lui, voir l'éclat joviale dans son regard en sa présence... Chose que, apparemment, je n'arrivais pas à lui faire approuver. J'étais vraiment merdique pour ce genre de choses.
Dans un rapide texto, je demandais à Madds de venir avec lui après avoir fait venir Linn et Kaz dans la propriété de Los Angeles pour maintenir le plan de diversion. Kaz n'avait peut-être pas regagné ma confiance mais je savais qu'il le voulait, il avait déjà prouvé dans le passé que ma confiance était tout ce qu'il recherchait. Mais j'avais tout de même demandé à Madds de ne rien lui dire sur notre localisation.
Alors qu'Aria avait fuie dans sa chambre, je la vis redescendre en tenue de sport tandis que je me servais un verre de Whisky. Son regard vert se bloqua dans le mien alors qu'elle faisait son chemin dans ma direction.
— Est-ce que dans cette maison il y a une salle de sport aussi ?
Je l'observais un moment, quelque chose avait changé. Elle paraissait à la fois froide, tendue et triste. Attendant patiemment sans détourner le regard, elle fit sa queue de cheval.
— La troisième porte de droite dans le couloir, répondis-je en le pointant d'un geste vague.
Elle acquiesça et sans même me remercier, m'échappa à nouveau. Mon attention fut captivée par son dos partiellement caché par le tissu fin de sa brassière et ce que j'y vis pour la première fois fit tressauter mon cœur de façon étrange.
Est-ce que c'est...
Impossible.
Ce serait improbable qu'elle ait le même que moi.
Un putain de Serpent ondulant dans un effet d'optique de malade autour de sa colonne vertébrale. Sans se douter de la curiosité qu'elle venait d'éveiller en moi, elle disparut derrière la porte menant à la salle de sport.
2 heures plus tard...
Un regard assassin fut ce qui les accueillit. Après deux putains d'heures à les attendre, ils étaient enfin là. Ezra passa en premier la porte, une cigarette suspendue aux lèvres, suivit par Madds.
— Putain j'avais oublié à quel point cette baraque était énorme, s'exclama-t-il la gorge noué par la nicotine.
— On est littéralement à moins d'une heure de Los Angeles, raillais-je ignorant la tactique de diversion du brun. Qu'est-ce qui vous a pris autant de temps ?
Madison regarda du coin de l'œil Ezra avant de revenir sur moi. Soupirant de frustration, j'attrapais mon paquet de cigarette.
— Ezra, je veux que tu ailles retrouver Aria. Elle est dans la salle de sport, je veux que tu l'empêches de venir fouiner dans les alentours de mon bureau.
Plaçant la clope entre mes lèvres, je la grillais inspirant la nicotine avant de la recracher, reportant mon attention sur le brun qui me lançait un regard rempli de questions.
— Je dois parler avec Madds de quelques trucs, elle te mettra au courant par la suite, soufflais-je ennuyé. Tu ne la laisses pas venir vers mon bureau.
— Et pourquoi ce n'est pas le contraire ? se vexa-t-il.
— Parce que t'as des conseils à la con toi, râlais-je. Alors qu'elle elle est réfléchis et posée. Avec toi et ton QI frôlant le zéro, j'ai toute les chances de me foutre dans la merde.
— C'est nécessaire de faire le trou de balle avec moi, sérieux ?
Sans lui laisser le temps de répliquer, je fis signe à Madison de me suivre à l'étage. Au rez-de-chaussée, je l'entendis marmonner des insultes avant de se diriger vers le couloir menant à Aria.
Je me laissais tomber sur la chaise de mon bureau tandis que Madds fermait la porte après son passage, le regard inquiet braqué sur moi. Machinalement, je fis craquer mes doigts tout en tirant sur la cigarette suspendu aux lèvres.
— Ok, ton état de nervosité m'inquiète.
— Je ne suis pas nerveux, grognais-je.
— Le fait que tu me fasses venir de Los Angeles pour avoir mes conseils montre clairement ton état d'urgence, s'irrita-t-elle en prenant place sur l'un des fauteuils en face de moi. Alors vas-y accouche.
Je lui lançais un regard noir qu'elle ignora royalement en croisant ses jambes, elle retira une cigarette de son sac et la grilla. Elle arqua un sourcil trahissant son impatience.
— Ça fait trois jours que j'écoute les putain conversations de Kol, la plupart était inutile jusqu'à ce matin.
— Tu sais ce qu'ils mijotent contre Aria ? elle demanda.
— Pour le moment, non.
Elle grimaça, les sourcils froncés complètement larguée.
— J'ai appris un truc sur elle que..., je me mordis la langue pour essayer de distraire la colère qui tentait de s'immiscer dans mes veines. Je crois que personne n'est au courant mis à part... sa mère peut-être.
— Arrête de faire des pauses et dit tout d'une seule fois putain Maze, t'es en train de jouer avec mes nerfs, trembla-t-elle sous la tension.
— PUTAIN JE NE PEUX PAS ! m'époumonais-je perdant complètement pieds. Si je le dis à voix haute ça rendra tout ça bien trop réel. Je- Putain de merde, je ne veux pas que ça soit réel.
— Rester dans le déni ne nous fera pas avancer..., elle soupira avant de tirer sur sa cigarette et je l'imitais. Dis-le.
En dépit de mes efforts pour rester impassible, je ne pouvais retenir la fréquence de ma respiration à une allure calme. Je perdais simplement le contrôle quand il s'agissait d'elle et putain je ne pouvais pas me le permettre, je devais rester impassible, garder mon sang-froid.
— Qu'est-ce que tu sais qui te met dans cet état, Maze ?
La tête inclinée vers mes bagues, je tirais sur ma cigarette avant de remonter mon regard vers Madds, l'observant à travers mes cils. Elle se redressa immédiatement.
— Kol est obsédé par Aria, ça on le sait tous. Mais le véritable obsédé c'est ce fils de pute de Scott Turner mais pas pour les même raisons.
Ses yeux s'écarquillèrent sous la stupéfaction alors je détournais le regard, j'avais retrouvé un semblant de calme, je ne pouvais pas laisser ses émotions agir sur les miennes.
— Pour quelle raison ?
— J'ai tout enregistré alors...
J'ouvris l'ordinateur portable et cliquais sur le document qui s'afficha immédiatement. L'audio qui jouait avec mes nerfs depuis ce matin, ce même audio que j'écoutais en boucle pendant des heures pour être sûr de ce que j'avais entendu.
— Je préfère que tu écoutes, et que tu me dises ce que tu entends, je branchais la double prise jack avant de lui en tendre l'un des casques qu'elle prit sans broncher avant de l'enfiler. Putain j'espère que je me trompe... J'ai besoin que tu me dises que c'est faux Madds.
L'inquiétude qui s'était peint quelques minutes plus tôt ne fit que s'aggraver, je pouvais voir depuis ma chaise qu'elle était autant sous tension que moi. Ses mains tremblaient contre sa cigarette qu'elle plaça entre ses lèvres. D'un geste furtif de la tête, elle me fit signe de démarrer l'enregistrement.
« — Kol, y-a Scott qui te veut dans son bureau de suite.
— Ah ouais, pourquoi ?
— D'après ce que j'ai entendu, t'es dans une sacrée merde. »
Kol soupira bruyamment. Le silence régna un instant ne laissant que le bruit de ses pas las, il se dirigeait sûrement vers le bureau de Scott. J'appuyais sur le bouton pour avancer un peu l'enregistrement je relevais le doigt et peu de temps après, nous entendîmes toquer.
« — Entre ! la voix grave de Turners s'éleva.
— On m'a dit que tu voulais me parler ?
— Oh que oui je veux te parler sale petit con ! vociféra-t-il. J'ai appris sur tes petites missions extra avec... ma fille. »
Le regard écarquillé de Madison se releva tel un éclair pour se planter dans le mien. Ses iris jonglaient entre les miens avec cette même lueur que j'avais sûrement, de la panique.
« — Qui t'a raconté cette merde encore ? soupira Kol. Je n'ai jamais approché Yany de ma vie.
Un rire à glacer le sang vrombit, celui de Turners.
— Qui a parlé de Yany ? »
Du coin de l'œil, je vis le visage de Madison se déformer sous le dégoût et la colère, le regard baissé sur sa cigarette bientôt consumée jusqu'au filtre. Elle sembla essayer de contrôler sa haine à l'entente de leur voix.
« — Tu as une autre fille ? demanda Kol incrédule.
— Bien sûr que j'en est une autre, mon aînée. Tu la connais très bien d'ailleurs. Il prit une pause. Etant donné qu'apparemment tu as déjà essayer deux fois de la sauter, dont la première tentative était un viol ? Sans parler que tu l'as agressé chez Maze. QU'EST-CE QUI T'A PRIT POUR ALLER LA-BAS ! »
La respiration de la brune me faisant face, se bloqua faisant accroître mon anxiété à son maximum. Son langage corporel me faisait clairement comprendre que je n'étais pas fou. Et putain j'aurais préféré être dément.
« — Impossible.
— Oh mais crois-moi, il ricana. Je ne peux être plus honnête.
— Je-
— Sale chien, qui t'a permis d'agir de la sorte ? Aller chez lui, dans mon dos ? Dois-je te rappeler que tu travailles pour moi ?! Qui donne les ordres ici ? HEIN ? »
Kol resta muet, tel la grosse merde qu'il était. Je grillai une seconde cigarette suivit de Madds qui venait à peine d'écraser la sienne.
« — Je- Je ne savais pas que...
— COMMENT LE POURRAIS-TU SI TU AGIS COMME BON TE SEMBLE ? hurla Turners.
— Est-ce qu'il le sait ?
— Qui ça ? Maze ? ricana-t-il. Même celui qui se croit être son père n'est pas au courant, comment le pourrait-il ? »
Retroussant le nez sous la colère, je tirais sur ma cigarette.
« — Et il ne doit pas l'être, je te préviens, le menaça-t-il. À partir de maintenant, si tu fais un pas de travers, tu dégages.
— Quoi ?
— Tu as bien entendu. Tu feras ce que je te dis et seulement ce que je te dis de faire. Ici, on me doit le respect. LE RESPECT ! T'es qu'un petit merdeux que j'ai recruté car tu en savait beaucoup sur l'ennemi. Donc quand je te demanderais d'aller me chercher ma fille et de la ramener ici, saine et sauve, tu le feras. »
Mes sourcils se froncèrent en même temps que ceux de Madds. J'avais tellement été obsédé par le fait qu'elle était sa fille que je n'avais pas fait attention à ce qu'il prévoyait de faire.
« — Même si ta vie est en jeu, j'en ai rien à foutre. Je sais pertinemment que Maze essaiera de t'abattre étant donné que ce petit con est capable de tout, rien que pour la maintenir en sécurité.
Silence.
— T'es au courant que il se la tape ?
— Maze ne se tape pas Aria, rit-il. Je connais le passé de ma fille, elle ne laissera pas un mercenaire la baisé. Pas avec ses traumatismes du passé que TU as surement aggravé petite merde que tu es ! »
On entendit Kol se racler la gorge.
« — Quand est-ce que tu comptes la ramener ici ?
— Bientôt. Je te le ferai savoir, maintenant dégage. »
Nous attendîmes quelques secondes avant de retirer nos casques. Sans me lâcher du regard Madds posa son front contre sa main, complètement ébranlée par la situation.
— C'est la merde. C'est la merde... MAIS UNE PUTAIN DE MERDE.
— Ferme-là ! chuchotais-je. Je n'ai pas envie qu'elle t'entende.
— Quoi ? demanda-t-elle les sourcils haussés sous l'incrédulité. Fais pas le con, Maze.
Je tirais sur ma cigarette, un air ennuyé sur le visage.
— N'oses même pas me dire que-
— Je ne peux pas lui dire, et tu ne le feras pas non plus.
— T'es un grand malade ! m'accusa-t-elle. Désolé mais je ne suis pas d'accord. Je ne serais pas l'une de ceux qui trahiront sa confiance. Elle ne mérite pas ça.
— Ça l'anéantira Madison, et elle voudra partir ! me défendis-je tirant sur mes cheveux, comme à chaque fois que mes pensées ne dépassaient ma raison.
— Ok, alors t'es simplement un putain d'égoïste. C'est sa putain de vie, Maze. Qui te donne le droit de lui interdire la vérité ? cracha ma meilleure amie, tel du venin. Après tout ce qu'elle a vécu, ce sera pas la vérité qui l'anéantira mais ton mensonge. Au bout du compte, tu vas simplement perdre la confiance que tu recherchais tant à acquérir de sa part.
Ses iris marrons me lançaient des éclairs, à cet instant, elle serait prête à me buter pour protéger le cœur de son amie.
— Et là oui, elle voudra partir mais juste pour pouvoir te fuir, toi, ton égoïsme à la vouloir à tes côtés quitte à la faire souffrir par la suite et tes mensonges.
— Elle voudra aller retrouver son père, Dev. Est-ce que tu imagines un peu la merde que ça va foutre ? grognais-je. Crois-tu que Colleen va supporter le fait que sa fille est finalement la fille de son ennemi numéro un ? Et Dash, tu veux qu'on en parle de lui aussi ?
Elle resta muette, alors je repris:
— Crois-tu vraiment que Dash voudra encore protéger la fille de Turners ?
Je me levais brusquement, manquant de faire tomber le fauteuil à la renverse, j'avais besoin de marcher quitte à faire un million de fois le tour de cette pièce mais il m'était impossible de rester en place.
— Peu importe, Aria doit savoir la vérité.
— Madison, la prévins-je sur un ton menaçant. T'as pas intérêt de lui dire.
— Sinon quoi ? s'exclama-t-elle en se levant.
— Tu vois, c'est exactement pour éviter ce genre d'attitude que je ne voulais pas d'attachement entre vous.
Elle ricana d'un air mauvais en recrachant la fumée de nicotine.
— C'est vachement déplacé de dire ça étant donné que tu agis par égoïsme ! Ça à l'air de te crever le cul de dire que toi aussi tu tiens à elle et que c'est pour ça que tu ne veux pas lui dire, hein ? T'as peur de sa réaction. Non, je dirais même que t'en est terrorisé !
Ce fut à mon tour d'éclater de rire. Je plissai les yeux d'un air défiant tout en m'avançant vers elle.
— Oh tu crois que j'ai peur, répétais-je d'un air faussement attendrie. Tu veux que je te prouve le contraire en lui balançant tout à la gueule ? C'est ça que tu me demandes, Madds ? Parce que quand je le ferais, tu n'auras plus qu'à regarder ton amie sombrer dans la démence et la tristesse.
Sans lui laisser le temps de répondre, j'ouvris la porte du bureau à la volée, elle claqua contre le mur derrière.
— Maze, attends.
Mes pas se stoppèrent immédiatement. Bien sur qu'ils se stoppèrent à la seconde où elle me l'avait demandé. Je l'avais même supplié intérieurement de le faire. Tout simplement parce que ce que je venais de dire était la vérité. Le monde d'Aria était sur le point de changer et putain je savais que lui cacher la vérité n'arrangerais pas les choses. Je savais qu'il fallait que ce soit nous à lui dire plutôt que Turners. Mais...
— ARIA T'ES OÙ ?
Mon corps se tendit immédiatement. Lorsque j'entendis des pas remontant le couloir, ses iris d'un vert cristallin me fixèrent sans vergogne. Je déglutis devant son visage angélique qui dans les prochaines heures voir les prochaines minutes sera ravagé par la tristesse.
_______________________________________
Hello !
Comment allez vous ?
Moi ça va tranquillement.
Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?
Était-il à la hauteur ?
N'hésitez pas à partager votre ressentis !
Kisses,
Mélissa
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