( NDA pré-chapitre: Ce chapitre est à lire avec la musique Bury a Friend de Billie Eilish. )

ARIA

Los Angeles, Californie.

1 heure avant la mission...

— Tu ne trouves pas qu'il y a un souci là ? demandais-je après avoir regardé chacune des robes posées sur le lit.

— Ouais je sais, c'est dur de choisir.

Arquant un sourcil, je la regardais à travers le miroir tandis qu'elle se maquillait. Elle ne voyait vraiment pas où je voulais en venir sérieusement ? Soudain elle se stoppa, l'eyeliner près de son œil et me dévisagea.

— Vas-y dis moi quel est le problème ?

— Ce sont des putains de nuisettes à ce stade Madds !

— N'importe quoi, tu exagères ! elle reprit le cours de son maquillage. Il n'y a rien de nouveau dans leur style, tu as déjà porter ce genre de robes.

La seule robe que je pourrais potentiellement porter était une longue robe noire au décolleté, un peu trop plongeant à mon goût, dos nu à fines bretelles en strass, le tissu moulant contenait une fente habillée de ficelles en diamant tombant en cascade. Les autres ressemblaient vraiment à des nuisettes, encore pire que la robe rose pailleté de ma dernière sortie.

— Tu as choisi ? demanda Madds après avoir fini de se préparer.

J'avais déjà fait mon maquillage, un cat eyes pour un regard plus félin, selon Madison, et d'un rouge à lèvre écarlate, sans transfert. Nous avions presque le même maquillage mis à part qu'elle, elle portait du gloss. J'allais devoir rester avec les cheveux détachés afin de camoufler mon oreillette, cette partie je la dédiais à Madison, elle adorait coiffer.

— Je vais partir sur celle-ci, dis-je en prenant la robe par les bretelles.

Un énorme sourire prit place sur ses lèvres, elle approuva d'un signe de la tête avant de m'inviter à l'enfiler. Je ne savais pas ce que j'appréciais le plus sur la robe, si c'était le dos nu ou bien la fente, bien qu'elle ne remontait super haut, aux ficelles en diamant tombant à la perfection en cascade sur ma cuisse.

Son regard se dévia de mon reflet s'attardant longuement sur mon dos nu. Ses sourcils se haussèrent, elle semblait surprise.

— Quelque chose ne va pas ? demandais-je.

— Je ne savais pas que tu avais un tatouage ? son regard revint sur moi. Il est superbe, l'effet d'optique comme si le serpent était enroulé autour de ta colonne vertébrale est incroyable ! Je peux ?

J'acquiesçais tandis qu'elle s'approchait pour le retracer du bout de son index. Ce tatouage signifiait beaucoup pour moi. Il était signe de mon renouveau, de ma réussite à vivre malgré mon passé, à me relever malgré la difficulté. Il était simplement signe de vie.

— Est-ce que je peux te poser une question ?

— Bien sûr ?

— Ce tatouage, elle demanda reposant son regard dans le mien, il est lié à ton passé n'est-ce pas ?

— Il est plutôt lié au fait que j'ai survécu à mon passé.

Son sourire était comme du baume pour mon cœur. Elle me surprit en me prenant dans ses bras tandis que j'étais toujours dos à elle, je ne pus m'empêcher de sourire surplombant de mes mains ses bras enroulé autour de mes épaules.

— Tu sais que Maze en a un dans le dos genre...

— Énorme, la coupais-je, oui, je l'ai déjà vu. Il est à la fois impressionnant et terrifiant.

Elle plissa les yeux sous un air malicieux, je savais que trop bien ce qui passait dans sa tête. Elle se demandait sûrement à quel moment j'avais pu le voir, mais je ne lui donnerais pas cette satisfaction.

Désolée Madds !

— Ça tu peux le dire, elle gloussa. Il n'a jamais voulu nous dire sa signification.

Je la regardais hausser les épaules avec nonchalance avant de brancher le fer à boucler. Dire qu'elle venait de piquer ma curiosité à vif était un euphémisme. Ce mec était une véritable énigme, bordel.

— Est-ce que lui il sait que...

— Non, enfin... Je ne crois pas, fronçais-je les sourcils confuse.

Elle se moqua gentiment de moi sans pour autant alimenter le sujet.

— Tu ne m'as pas dit ce que tu comptais porter ?

Elle apporta une chaise pour que j'y prenne place, face au miroir sur pied.

— Quelque chose d'extensible et de pratique, elle rit prenant la première mèche après avoir divisé ma chevelure. Si jamais quelque chose se passe, ce qui n'arrivera pas, j'ai besoin d'être capable de faire n'importe qu'elle mouvement ce qui élimine les robes moulantes.

— C'est-à-dire ?

Elle me pointa une combinaison couleur chair, à manches longues, semi pailleté au tissu partiellement transparent, suspendu sur la porte derrière nous. Il n'y avait vraiment que moi pour ne pas la remarquer, alors qu'à présent je ne voyais que ça.

— J'ai hâte de voir ça sur toi !

Elle pouffa m'envoyant un clin d'œil.

— Maintenant arrête de bouger la tête dans tous les sens, me gronda-t-elle repositionnant ma tête droite de ses mains sur mes tempes. Tu ne changeras jamais, hun ?

J'aspirais mes joues pour me retenir de rire tout comme elle.

Après une vingtaine de minutes, j'étais enfin prête, il ne manquait plus qu'à enfiler mes talons spécialement choisi par Madds. Je fus agréablement surprise de voir des escarpins à plateforme de chez Versace, les fameuses Medusa Aevitas en noir. Elle ne faisait toujours pas dans les dupes à ce que je voyais.

— Ce modèle te fais des putains de longues jambes, se défendit-elle en enfilant sa tenue.

Alors que je m'asseyais au bord du lit pour les enfiler, je la vis s'éloigner vers son sac et se mit à le fouiller frénétiquement.

— Maze à dit que tu ne pouvais pas avoir d'arme à feu, mais il n'a jamais interdit le port d'armes blanche, dit-elle avant de se relever, une jarretière à la main, emprisonnant un couteau. C'est un KA1213 assez plat, il sera imperceptible en dessous de ta robe.

Elle me la confia avant que je ne l'enfile sur ma jambe jusqu'à atteindre ma cuisse.

— Ne le laisse pas te toucher à cet endroit, il pourrait se sentir menacé.

— Plus facile à dire qu'à faire... Tu sais bien de quoi il est capable, plus on lui refuse, plus il aime ça.

Elle grimaça de dégoût tandis que je serrais la jarretière plus étroitement autour de ma cuisse, je n'avais pas envie de risquer de la perdre en cours de route. Alors qu'elle ajustait ses boucles naturelles:

— MADDS ON DOIT PARTIR ! Hurla Ezra.

— Le casse-couilles de service est de retour, soupira-t-elle en levant les yeux au ciel me décrochant un rire au passage. De toute façon, on a fini.

Elle prit ma main qu'elle leva en l'air pour me faire tourner sur moi-même causant nos rires.

— Tu es à couper le souffle, s'il ne tombe pas à tes pieds ce soir, je ne comprend pas.

Mon rire s'évanouit à ses mots, la panique s'immisça dans ses traits et rapidement elle reprit:

— Maze, je parle de Maze.

Je me détendis immédiatement. Pendant un instant j'ai cru qu'elle parlait de l'autre psychopathe de Kol.

— Oh mais attends un peu..., ses yeux se plissèrent et ses iris prirent un éclat de malice. C'est qu'elle ne s'y oppose pas cette fois ! AH ! Tu as été prise en flag !

Je roulais des yeux en attrapant ma pochette. Je sortis rapidement de la chambre tandis que j'entendais sa voix me chambrer jusqu'au rez-de-chaussée.

Les garçons se tournèrent vers nous, attiré par Madds qui braillait des conneries sur Maze et moi, mais rapidement, elle se tut.

Tout ce que moi je voyais c'était lui.

Ses cheveux toujours coiffé en bataille retombant sur son front, une chemise noir ouverte jusqu'au milieu de son torse laissant apercevoir ses serpents enroulés autour de sa clavicule, les manches retroussées  sur ses avant-bras faisant ressortir sa peau ancrée, un jean sombre et des chaussures de la même couleur. Il était incroyablement beau, mais tout ce qui m'attirait était la couleur de ses yeux, un vert hypnotisant, plongé dans les miens.

— Ca m'écorche à vif de le dire, enfin surtout à toi Maddy mais... Vous êtes magnifiques les filles.

Je ris à la remarque d'Ezra qui se prit une claque derrière la tête par Madison prenant rapidement la fuite vers la sortie de la maison. Il la rejoignit et j'entendis la voix de Kaz dans l'allée avant qu'il n'eut fermé la porte me laissant seule avec mon protecteur.

Lorsque je reposais mon regard sur lui, je le vis déglutir difficilement. Il repoussa sa mèche en arrière tout en humidifiant ses lèvres.

— On devrait y aller, dit-il après s'être éclaircit la voix.

Un rictus satisfait prit place au coin de mes lèvres tandis que j'ouvrais le chemin vers le garage.

— Bordel, marmonna-t-il dans mon dos.

Los Angeles, Californie.

The Ladies Night club.

La devanture du club me fit froid dans le dos, elle me faisait ressasser sa tentative de viol. Ce soir-là, Maze avait perdu ma confiance malgré lui. Ce soir-là, j'étais la victime de ce psychopathe.

Mais ce soir, il sera ma victime.

— Ton oreillette, il me sortit de mes pensées en me tendant le petit objet après s'être garé dans un coin désert du parking.

Il m'observa tout en incorporant la sienne dans son oreille. Je remplaçais rapidement ma chevelure afin de la cacher tandis qu'il ne détourna pas son regard de mon visage.

— Comment tu te sens ?

— Ca ira mieux après quelques shots, dis-je on ne peut plus sérieux.

Il pouffa sans tenter de le cacher, pour une fois. Il sortit de la voiture avant de la contourner, ouvrant ma portière.

Ok, que la mission commence...

Il me tendit la bague trafiquée que je rangeais dans ma pochette puis m'offrit sa main que je saisis rapidement. Avant même que je ne pense à la relâcher, il entrelaça nos doigts ensemble raffermissant son emprise. Il se pencha sur moi.

— N'oublie pas, dès que je le verrais te suivre, je ferais de même, chuchota-t-il près de mon oreille. Je serais tout près.

Je fus surprise lorsque ses lèvres embrassèrent rapidement ma joue lorsqu'il se décala avant de nous entraîner vers l'entrée. La chaleur de sa paume contre la mienne me faisait réellement sentir en sécurité, à vrai dire, tant qu'il sera à mes côtés comme il l'était à présent, je me sentirais intouchable. Qu'en sera-t-il lorsque je devrais me défaire de lui pour me jeter dans la gueule du loup, volontairement ?

D'un signe de la tête, le vigile nous fit entrer. Sa main resserra la mienne lorsque la musique engloutit nos sens, du regard, il balaya la salle à la recherche du reste de la bande.

— On devrait aller prendre un verre au bar avant de les rejoindre, histoire de lui laisser le temps de nous remarquer ensemble, il essaya de se faire entendre par dessus la musique et j'acquiesçais.

Je le laissais commander son verre de whisky, le barman posa son regard sur moi pendant une seconde, Maze claqua des doigts devant ses yeux pour attirer à nouveau son regard vers lui.

— Trois shots de vodka black, ordonna-t-il.

Le barman s'exécuta sans broncher tandis que je dévisageais le brun d'un regard désapprobateur.

— C'est bien trois shots que tu as pris la dernière fois, non ?

Mon cœur rata un battement. C'était le fait qu'il se rappelait de ce genre de petits détails, même insignifiants, qui me faisait perdre le contrôle.

— Tu n'avais pas besoin de lui parler de la sorte, me ressaisis-je.

Un rictus arrogant prit place sur ses lèvres, sa main lâcha la mienne pour venir enrouler son bras autour de ma taille me collant brusquement à lui. Il se pencha vers moi, son souffle effleurant mon cou lorsqu'il souffla au creux de mon oreille:

— Tu es à moi, sa voix rauque me fit l'effet d'une bombe. Et s'il te regarde encore une fois de cette façon, il se pourrait bien que je lui fasse sauter les globes oculaires à l'aide d'une petite cuillère.

Il relâcha son emprise pour reprendre ma main dans la sienne. Le barman revint et fit glisser les shooters vers moi avant de remonter son regard le long de mon buste jusqu'à mon visage. Je le sentis perdre le contrôle lorsque sa main serra avec plus de frénésie la mienne et avant même que je ne puisse réagir il envoya son verre de whisky contre le crâne de l'homme.

J'hoquetais de surprise poussant Maze qui grogna m'attirant à nouveau contre lui.

— REGARDES-LA ENCORE UNE FOIS ET JE TE BUTE ! s'époumona-t-il.

L'homme ébranlé par la situation se tenait le crâne dégoulinant déjà de sang.

Bordel de merde.

C'est un putain de psycho celui là aussi.

Une barmaid arriva avec une serviette qu'elle tendit à son collègue lui intimant de se retirer. Elle reprit rapidement la commande de Maze avant de le servir sans broncher.

Pourquoi personne ne réagissait à ce qu'il venait de faire ?

Est-ce qu'il était connu ici aussi ?

Je suppose que oui.

Je pris ça comme un feu vert et enchaînais deux shots alignés devant moi sur trois, sous son regard. L'alcool ne fit qu'augmenter l'adrénaline déjà présente dans mon corps et la peur ainsi que mes angoisses se dissipèrent lentement de mon système.

Soutenant mon regard, il grilla une cigarette avant de la placer entre mes lèvres, un rictus satisfait incurva les siennes. Alors que je tirais sur la mienne, il s'en alluma une seconde avant de balayer la salle du regard.

— Ils sont là-bas, m'informa-t-il en les pointant du doigt.

Je l'ignorais et balayais l'étage supérieur du regard. Après seulement quelques secondes, ma respiration se bloqua dans ma gorge lorsque je le vis appuyé de ses avants bras sur le garde-corps, le regard braqué sur moi et un rictus insolent planant sur son visage.

— Aria ? m'appela le brun.

Je détournais mon attention de Kol pour revenir sur Maze qui me scrutait patiemment. Je me tournais vers le bar pour prendre le dernier shot avant de le descendre.

— Ne regarde pas, le prévins-je, mais Kol est présent et... j'ai déjà toute son attention.

Sa mâchoire se crispa tandis que je tirais une latte sur ma cigarette, il m'imita avant de l'écraser dans le cendrier. Il prit son verre et me fis signe de le suivre. Il entrelaça nos doigts et raffermit son emprise pour s'assurer que nous ne soyons pas séparés à travers la foule abondante.

Ezra fut le premier à nous apercevoir, il agita sa main pour attirer notre attention et je ne pus m'empêcher de sourire.

— Où est Madds ? demandais-je confuse tirant une dernière bouffée de ma cigarette avant de l'écraser au creux du cendrier encore propre.

Ezra la pointa du doigt d'un air blasé, je suivis son index du regard avant de l'apercevoir sur la piste en train de se déhancher au rythme de la musique. Maze prit place sur le canapé du coin VIP sous mon regard. Un rictus malicieux incurva ses lèvres lorsqu'il tapota sa cuisse de sa main. Les iris à la lueur espiègle d'Ezra me dévisagèrent attendant avec impatience ce que je comptais faire.

Je devais jouer le jeu car je savais pertinemment que Kol nous regardait depuis l'étage du dessus. Maze se redressa, écarta légèrement les jambes au moment où je m'approchais de lui avant de prendre place sur ses genoux. Son bras s'enroula autour de ma taille, j'essayais tant bien que mal de rester impassible lorsque sa paume se perdit sur ma hanche.

Tandis que je la regardais se déhancher, Maze appela une serveuse qui se rua immédiatement à notre table, elle prit les commandes avant de repartir.

— Tu as un plan ? demanda Maze nichant son visage au creux de mon cou.

— Je vais feindre d'être alcoolisée, comme ça il ne se posera pas de questions lorsque je n'essaierai pas de le fuir.

Je sentis ses joues se gonfler contre mon épiderme, trahissant son sourire.

— Je vais finir par te recruter si tu continues.

Ma respiration me fit défaut lorsque ses lèvres se posèrent sur mon point sensible. Ses doigts s'enfoncèrent dans ma hanche, mon dos se cambra. Il se redressa et nos regards se connectèrent immédiatement. Je le regardais prendre sa lèvre inférieure entre ses dents, ses iris descendant vers mes lèvres.

Mon cerveau était embrouillé, entre ses mots et ses actions je ne savais plus où donner de la tête. Agissait-il en rapport avec la mission ou était-il sincère ?

La serveuse déposa les verres sur la table avant de repartir, mon attention fut captée par les petits shots.

— Ils sont sans alcool, murmura Maze. Le seul point en commun avec la vodka noire c'est sa couleur, tout est là pour le duper.

Je pouffais, pris un shooter et le descendis cul sec avant de grimacer faussement. Madds captura mon regard et me fis signe de la rejoindre, Maze comprit et grogna resserrant davantage sa poigne.

— Cette fausse possessivité fait partie de la mission ? demandais-je.

Un rictus étira malicieusement ses lèvres lorsqu'il posa ses iris dans les miens.

— Le fait que tu sois mienne n'a rien à voir avec ce soir, répondit-il approchant son visage du mien, ses lèvres frôlèrent délicieusement les miennes. Tu l'étais avant ce soir et tu le seras encore après.

Il lança un regard furtif vers l'étage du dessus et me prit par surprise en écrasant ses lèvres brûlantes sur les miennes. Sa main emprisonna doucement mon cou, il inclina légèrement la tête sur le côté pour approfondir notre baiser qui au départ se voulait doux devint rapidement ardent. Ma lèvre inférieure fut tirée vers le bas par ses soins invitant ma langue à danser sauvagement avec la sienne.

À bout de souffle, il s'écarta plantant son regard dans le mien, il déclara:

— Maintenant que le message est clair, tu peux aller rejoindre Madds.

J'arquais un sourcil et descendis un autre shots avant de me lever.

Regardes-moi bien, Kol.

Comptes les verres que j'ai descendus.

Laisses-toi berner par ma soi-disant innocence.

Arrivée à sa hauteur, Madison posa ses mains sur mes hanches, bougeant au rythme de la musique. Je me laissais faire, et ne pensais plus à rien sauf à mes mouvements qui se voulaient sensuels.

— C'est dingue comment tu l'obsèdes Aria.

— Quoi ?

— Kol ne t'a pas lâché du regard dès le moment que tu as passé la porte d'entrée main dans la main avec Maze.

Les trois shots alcoolisés que j'avais engloutie en début de soirée m'aidaient à éloigner mes angoisses et mes peurs, c'était d'ailleurs ma seule solution pour être apte à l'approcher et à avoir l'assurance nécessaire pour le confronter.

— D'ailleurs..., elle pouffa. Vous nous avez offert un putain de show là, c'était quoi ça ?

— Comme tu dis, un show pour Kol.

— Tu essaies de berner qui, Ari ? elle arqua un sourcil. Vous vous dévoriez carrément, et Maze s'est vraiment donné un malin plaisir à le faire.

Je sentis mes joues s'empourprer et priais pour qu'elle ne le remarque pas.

— Demain, je veux un putain de compte rendu détaillé !

Je levais les yeux au ciel ce qui lui décrocha un rire. J'inspirais un bon coup lorsque d'un regard je compris que je devais me remettre dans le feu de la mission. Elle se tourna dos à moi pour danser avec un mec, me laissant seule.

Tout en me déhanchant, je relevais le regard vers l'étage du dessus et immédiatement son regard se fondit dans le mien. Une vague de sueur froide s'élança le long de ma colonne vertébrale lorsqu'il eut l'audace de me sourire. Ses sourcils se haussèrent au moment où je lui rendis la pareille. Je mimais un ricanement et maintenais mon regard tout en me déhanchant.

Regardes-moi bien me jouer de toi, Kol.

Tombes dans le piège.

Je sais que tu n'attends que ça.

Il s'humidifia les lèvres sans détourner une seule fois le regard. Je laissais volontairement un rictus planer sur mes lèvres, inclinant mon visage, je le défiais. Lui tournant le dos, je lui offrais une vue imprenable, roulant des hanches au rythme de la musique pendant quelques secondes avant de lui refaire face. Il serra fermement le garde-corps de ses mains.

Ok, je te tiens.

Je feins perdre l'équilibre et me remit sur pied en ricanant bêtement. Son regard se plissa vers mon protecteur avant de revenir rapidement sur moi. Je rompis notre contact visuel pour revenir à notre coin VIP ou un Maze super tendu m'attendait.

— Est-ce que le but est qu'il ait tellement envie de te baiser qu'il finit par y arriver ? cracha-t-il comme du venin.

Je fis un moue vexée en surplombant mon cœur de ma paume. Posant mes mains sur ses genoux, j'approchais mon visage du sien laissant mes lèvres frôler les siennes.

— Qui te dis que cette danse ne t'était pas dédiée ?

Ses lèvres s'entrouvrirent sous la surprise, étirant les miennes dans un sourire satisfait, je m'éloigner le laissant sans mot. J'attrapais le dernier shooter présent sur la table et l'avalait.

— Ok les gars, c'est le moment pour moi d'y aller, annonçais-je assez fort pour que seuls eux puissent m'entendre. Ne me laissez pas tomber.

D'un hochement solennel, ils me firent comprendre que je pouvais compter sur eux. Ses iris verts capturèrent les miens en quelques secondes. Silencieusement je lui fis comprendre que je mettais ma vie entre ses mains puis leur tournais le dos pour faire mon chemin jusqu'au toilettes.

Du coin de l'œil, je vis Kol disparaître de l'étage du dessus.

Ok Aria, respire.

Tu vas gérer.

Soudain, la voix de ma meilleure amie fit écho dans ma tête, boostant ma confiance au maximum:

« Répètes: Je suis une putain de goddess.»

— Je suis une putain de goddess, me murmurais-je.

Je redressais mon menton, appliquant mon meilleur déhanché le long du couloir menant aux toilettes signalé par un petit panneau aux leds roses fluo.

— Tout va bien ? la voix de Maze retentit dans mon oreillette me faisant presque sursauter.

— Je suis en chemin vers les toilettes, murmurais-je après avoir baissé la tête.

La porte se referma automatiquement derrière moi m'isolant dans le silence.

— Il t'a suivi à la seconde que tu m'as quittée, m'informa-t-il. Tu ne crains rien, je suis tout près.

J'entrais dans une cabine et m'enfermais. S'il me rejoignait il devait croire à mon acting, je rabattais la cuvette et m'assis dessus attendant patiemment n'importe quel son qui m'informerait de sa présence. Je sortis la chevalière de ma pochette et l'enfilais rapidement autour de mon doigt, la tête de lion tourner vers ma paume.

— Il va bientôt rentrer dans les toilettes, tiens-toi prête.

Je respirais un bon coup, me levais et remis la cuvette à sa place avant de tirer la chasse d'eau. Au même moment, la porte d'entrée s'ouvrit laissant s'infiltrer la musique pendant quelques secondes avant de retomber dans le silence.

Il est là.

À toi de jouer.

J'ouvris la porte en lissant ma robe avant de chanceler, ses mains se posèrent sur ma taille pour me stabiliser. Je fronçais les sourcils et relevais les yeux vers lui.

— Kol, chantonnais-je en laissant traîner le "o".

Il plissa les yeux d'un air amusé et inclina la tête sur le côté. Je me défis doucement de son contacte pour me diriger vers le lavabo passant mes mains sous l'eau froide.

— Tu me surprends chaque fois un peu plus, avoua-t-il.

J'attrapais du papier pour me sécher les mains tout en l'observant à travers le miroir, un air faussement interrogateur.

— Toi qui me fuis, pourquoi ce revirement de situation ?

Je jetais le papier dans la poubelle, retirait discrètement la chevalier que je posais sur le granit avant de me tourner vers lui, appuyé de mon fessier contre le comptoir, bloquant ainsi sa vue sur le bijou. Ses iris survolèrent mon corps de haut en bas avant de revenir dans les miens.

— Qu'est-ce qui m'en empêche ?

— Ton soi-disant protecteur ? proposa-t-il un sourcil levé.

— Oh vraiment ? souris-je malicieusement. Et tu le vois quelque part ?

Il s'humidifia les lèvres avant de s'approcher d'un pas lent.

— Tu as l'air... vachement joviale.

Je pouffais de rire ce qui sembla l'amuser.

— J'ai peut-être... un peu abusé de l'alcool.

Il leva la main pour retracer ma mâchoire du revers de ses doigts. À l'intérieur de mon corps, je me faisais souffrance pour ne pas montrer mon dégoût. Son souffle chaud se mélangea au mien lorsqu'il s'approcha davantage.

— Kol... on ne devrait pas... je...

Tombant dans mon piège, il écrasa sa bouche sur la mienne. Je me forçais à gémir lui faisant croire que j'appréciais notre échange. J'empoignais ses cheveux sombres d'une main tirant légèrement dessus tandis qu'au moment où nos langues se rencontrèrent j'attrapais l'autre main pour la poser sur mon fessier après m'être collée contre lui. Discrètement je fis glisser la chevalière que j'avais identifiée sur son majeur au moment où je pressais sa main contre ma fesse le faisant l'aggriper.

Profitant de ses paupières closes, je jetais un regard sur le côté pour apercevoir la poubelle et d'un geste discret je jetais le bijoux à l'intérieur, les papiers usés amortissèrent le bruit, avant d'enrouler mon bras autour de sa nuque avec fluidité.

Il poussa un grognement guttural me pressant plus fermement contre son torse et alors que je fis glisser ma main le long de son bras pour atteindre la dupe dans mon dos, il me souleva sur le comptoir. Je retins ma respiration lorsque sa main se posa juste en dessous de ma jarretière.

Trouves une solution avant qu'il ne la sente !

Dépêche-toi de te sortir de ce merdier, Aria !

Comme une petite ampoule au-dessus de ma tête, je me rappelais des détecteurs de mouvement sous le robinet. Je me penchais en arrière, l'attirant contre moi, sa main se retira de ma cuisse pour se loger dans mon dos actionnant le robinet.

J'hoquetais de surprise, brisant son baiser lorsque l'eau éclaboussa mon dos. Il grogna en rapprochant nos bassins pour m'éloigner du lavabo et se fut à ce moment que le bijoux, qui était coincé sous mon fessier glissa au sol.

Il baissa son regard pour le ruer sur la raison du tintement avant de remarquer sa bague jonchant le carrelage. Il se décolla pour s'abaisser.

— Putain dis-moi que tu vas bien, sa voix rauque et inquiète s'immisça dans mon cerveau.

Comment pouvais-je lui répondre alors que notre victime se trouvait juste en dessous de moi ?

— Combien de temps avant que Maze ne remarque ton absence bien trop longue, demanda Kol en enfilant sa chevalier sur son majeur.

— C'est un petit con, haussais-je les épaules, mais il vaudrait mieux ne pas le sous-estimer.

Son sourire puant la luxure me donna un haut-le-cœur.

— Entendu, sa voix rauque m'apaisa le temps d'une seconde, j'arrive, mon cœur.

Et alors qu'il se redressa pour se placer entre mes jambes, la porte des toilettes s'ouvrit violemment, claquant contre le mur.

Face à moi, Kol se crispa. Lentement, il tourna le visage vers l'entrée où se tenait Maze le regard brûlant de haine. Je repoussais le pervers et descendis du comptoir.

— Aria, tu as trois secondes pour dégager, cracha-t-il.

Alors que je le contournais pour rejoindre Maze, celui-ci retint mon poignet. Je me retournais immédiatement vers lui, le regard noire malgré mes efforts pour rester impassible. Une chance pour moi, il ne sembla pas s'en rendre compte.

— Et si finalement, elle avait envie de rester avec moi ?

Dans mon dos, j'entendis Maze charger son arme. Ma respiration s'accéléra immédiatement, cette mission prenait une toute autre tournure.

— Tu te berces d'illusion, mon pauvre. Tu es tombé bien bas.

Sa mâchoire se crispa au même prix que sa main autour de mon poignet. Je devais trouver une solution pour m'en défaire.

Le couteau dans ma putain de jarretière.

Non, je ne pouvais pas faire ça, il comprendrait bien trop vite la supercherie.

— Tu ne seras jamais à son niveau, renchérit mon protecteur.

D'un geste fluide, il me tourna face à Maze collant mon dos contre son torse. Sa main emprisonna mon cou d'une poigne ferme.

— Je ne veux pas être à son niveau, je veux juste la baiser.

Ses iris verts rencontrèrent les miens mais il n'y trouva pas une once de panique ni d'angoisse, parce que cette fois je savais ce que je devais faire. Je levais discrètement ma cuisse vers le haut afin de pouvoir atteindre l'arme blanche. L'adrénaline atteignit son apogée ne faisant qu'un tour dans mes veines. Sans vaciller une seconde, je l'extirpais de ma jarretière avant d'entailler profondément son avant-bras nu.

Il me relâcha avant de reculer de quelques pas. En une fraction de seconde, Maze attrapa mon bras et me tira derrière lui.

« Je serais ton putain de bouclier humain, mon cœur. »

Ses épaules montaient et descendaient au rythme saccadée de sa respiration.

— Qu'est-ce que tu attends pour me buter ? railla Kol.

Mon protecteur éclata d'un rire à glacer le sang, me faisant froid dans le dos.

— Quand je te buterais, je veux que ce soit sanglant et grandiose même si je dois t'avouer qu'une merde comme toi à bien sa place dans des chiottes.

Son visage se déforma sous la colère, le rendant encore plus effrayant.

— Tu n'auras pas d'autre chance de le faire, pas comme cette fois en tout cas ! le nargua-t-il.

Maze pouffa nerveusement en secouant la tête incrédule.

— Ce moment arrivera bien plus tôt que ce que tu ne peux imaginer, il me poussa doucement vers la porte.

Le bruit d'un chargement d'arme résonna dans la pièce. Sans se retourner, il lui lança une œillade par-dessus son épaule avant de le narguais d'une voix posée:

— Je serais toi, je rangerais cette arme. J'ai cru voir que tu étais venu seul, or moi... je suis venue avec les meilleurs de mon organisation.

À ses mots, Madds, Ezra et Kaz entrèrent, leurs armes braquées sur Kol.

— Lâches ton armes, cingla Ezra.

Maze m'entraîna à l'extérieur m'empêchant de suivre leur conversation. Dans le silence, nous empruntons un couloir qui ne m'était pas inconnu. C'était celui que nous avions pris pour nous échapper du club la dernière fois.

Le vent nocturne claqua violemment mon visage me faisant revenir sur terre comme si ces dernières heures j'avais été dans un état second.

Je l'avais laissé me toucher.

M'embrasser.

Ma respiration s'accéléra, j'avais besoin de me laver. D'enlever la sensation de ses mains sur mon corps. De ses lèvres sur les miennes.

— Putain, je suis tellement fier de toi.

Je me retournais vers lui alors que la porte se referma dans un bruit sourd. D'un pas lent, il s'approcha de moi, sa main frôla timidement la mienne, hésitant sur le fait de pouvoir la prendre alors je pris les devants et la saisit entrelaçant mes doigts aux siens. Il inspira profondément comme si mon geste venait de le soulager.

« Tu peux ne pas me croire. Tu peux douter de mes paroles. Tu en a toutes les raisons, mais ce soir... je gagnerais ta confiance. »

Il me tira contre son torse avant d'encercler mes épaules de ses bras puissants. J'enfouis mon visage contre son cou et inhalais son parfum boisé ayant le don de me faire sentir pleinement en sécurité. Lorsqu'il se défit de notre étreinte, il m'enleva l'oreillette et répéta le geste avec la sienne qu'il enfouit dans la poche de son jean sombre.

Je ne pus m'empêcher de rire en comprenant ce qu'il venait de faire, empêcher les autres d'entendre nos confessions.

Un léger sourire étira ses lèvres.

Eh merde, je pourrais mourir pour ce genre de sourire.

Je déglutis à cette pensée qui ne fit qu'accélérer les battements de mon cœur. Ses mains tremblantes prirent mon visage en coupe afin de maintenir notre regard.

— Plus jamais tu n'auras à le laisser te toucher, me promit-il. Plus jamais je ne laisserais quelqu'un d'autre que moi... te toucher.

Mon cœur va exploser.

Mon cœur va exploser.

Mon putain de cœur va exploser.

Notre bulle éclata au moment où la porte, derrière moi, s'ouvrit. Des rires éclatèrent et je reconnut immédiatement celui d'Ezra qui essayait de reprendre son souffle.

— J'ai enfermé ce fils de pute dans les chiottes.

Et alors qu'un silence gênant s'installa entre nous, j'éclatais de rire en même temps que Madds et Kaz. N'entendant pas celui de Maze se mélanger aux nôtres, je me retournais pour constater qu'il faisait déjà son chemin vers sa voiture.

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Hellooooooooooo !

Comment allez vous ? Moi ça va, quoi qu'un peu ébranlée par l'écriture de se chapitre hahaha !

Qu'avez-vous pensez de leur mission ?

Réussie ou pas ?

J'attend avec impatience tout vos retours !

Kisses,

Mélissa.