17. To kill, or not to kill ?
ARIA
Los Angeles, Californie.
3 jours plus tard...
Ces derniers jours, je n'avais que peu vu Maze. Je me retrouvais souvent soit avec Madds soit avec Ezra, ce n'était pas pour me déplaire. Après cette soirée avec Kol, et notre dispute avec Maze, je devais avouer que j'avais besoin d'un peu de distance.
À chaque fois que mes yeux se posaient sur lui, je revivait la scène et même si avec le temps je commençais à comprendre qu'il n'avait pas fait exprès, qu'il ne m'avait pas abandonné, qu'il n'avait pas voulu ce qui s'était passé, je ne pouvais m'empêcher de le tenir responsable.
Il avait brisé ma confiance, malgré lui.
— Aria ? m'appela Ezra à mes côtés, alors que nous étions assit sur le sofa du salon de jardin. Tu m'écoutes ?
— Désolée, non...
Sa tête s'inclina, ses traits tirés par la confusion et l'inquiétude. Ezra était adorable et il me faisait souvent rire, c'était naturel chez lui. Il faisait rire son entourage, parfois à son insu, sans le vouloir.
Je me sentais détendu à ses côtés, tout comme avec Madds.
— J'étais en train de te dire que je crois que Maze à prévu de faire une connerie.
Instinctivement, je fronçais les sourcils.
— Qu'a-t-il prévu ?
Il me dévisagea un instant, se mordant la lèvre inférieure, il semblait mener un combat intérieur, se demandant si tout me dire était ou non une bonne idée.
Il me tendit une cigarette et je compris immédiatement que j'allais en avoir besoin. D'une main hésitante, je l'attrapais avant de la griller.
— Si je t'en parle c'est parce que j'ai moi-même essayé de l'en dissuader mais il ne veut rien savoir. Il est buté dans son idée..., il prit une latte et je fis de même. Sa vengeance risque de déclencher une guerre des gangs. Je sais pas s'il t'a informé de ce qu'il a appris lors de votre mission au club ?
Je pinçais mes lèvres, secouant négativement la tête. Tout ce que je savais c'est qu'il avait les cartes en mains, il savait exactement ce que manigançait Kol, mais il n'avait pas partagé plus de détails avec moi.
J'étais toujours dans le flou.
— Putain..., il soupira dans un grognement.
Ezra était au courant du désastre de cette mission. Il savait ce que j'avais subi, tout comme Madds qui l'avait d'ailleurs confronté devant nous. Ils s'étaient disputés, leur paroles dépassant leur pensée, ce qui l'avait renfermé sur lui-même.
Depuis ? Silence radio de sa part. Il me voyait, je le voyais et ça s'arrêtait là. Il ne me cherchait plus, ne me taquinait plus, j'étais comme devenu un objet de décoration de sa maison.
J'étais là, sans être là.
Insignifiante.
Depuis le club, mes cauchemars avaient prit une toute autre tournure, plus violents, plus sordides... et pour couronner le tout, il était présent mais incapable de réagir. Il hurlait à s'en arracher les poumons, il frôlait la démence et était impuissant face à la scène.
Il était venu me retrouver la première nuit, mais alors que la scène se déroulait encore sous mes yeux et que je ne discernais plus la réalité du cauchemar, je lui avait hurlé:
« TOUT EST DE TA FAUTE, JE TE HAIS, JE TE HAIS, JE TE HAIS ! »
Les nuits qui suivirent, il n'était pas venu, me laissant affronter seule mes démons nocturnes. Son regard était devenu plus glacial qu'avant, son visage ne montrait plus une once de gentillesse.
De visage angélique il était passé à démoniaque.
— Il ne m'adresse plus la parole depuis... trois jours.
Son sourcil gauche s'arqua sous la surprise mais il n'argumenta pas.
— Il me tuera sûrement pour te l'avoir dit mais je pense que tu es en droit de le savoir.
Alors qu'il était sur le point de tout me dire la porte d'entrée claqua. Nous nous retournions pour apercevoir Maze à travers la baie vitrée, le visage fermé, impassible.
Ça n'annonçait rien de bon, pour nous.
Rapidement, il se dirigea vers nous, calant une cigarette entre ses lèvres charnues, que je m'autorisais à admirer en dépit des warnings que m'envoyait mon cerveau.
Il se posta face à nous, et sans un regard dans ma direction, il s'adressa directement à Ezra, comme si je n'étais pas là:
— Tu viens avec moi, ce soir.
— Maze...
— Ce sera ce soir, il le coupa, d'une voix tranchante qui ne laissait pas de place aux protestations. Tu te rappelles du plan ou tu as besoin que je te rafraichisse la mémoire.
Je vis mon ami déglutir tout en hochant la tête.
Sans un mot de plus, il quitta notre champ de vision, repartant à l'intérieur de la maison, sa cigarette suspendu à ses lèvres.
— Tu peux partir, le rassurais-je. Je vais lui parler.
— Mais je n'ai pas eu le temps de t'informer, il soupira avant de tirer sur sa cigarette puis d'écraser son mégot dans le cendrier.
— Tu arriverais à résumé en quelques minutes ? demandais-je en me mettant en tailleur, son profil me faisant face.
Je remarquais Maze dans la cuisine, pianotant sur son téléphone, un air sévère fronçant ses sourcils.
— Avant qu'il ne se doute de quoi que ce soit, le prévenais-je.
— Ok, ok, il se précipita. Kol travail pour les Turners, c'est leur putain de taupe. Il a été ordonné de te détruire, de faire en sorte que tu perdes toute confiance en Maze.
— Il... quoi ? m'écriais-je avant que la main de Ezra ne se posa sur ma bouche.
Ses yeux se rivèrent immédiatement vers le brun pour s'assurer qu'il n'avait pas entendu. Par chance, son attention était entièrement focalisée sur son écran.
— On sait grâce aux recherches de Maze que Dash n'est pas au courant de sa trahison. Il n'a pas agis avant parce qu'il devait s'assurer qu'avec cette trahison, le contrat mis en place, empêchant formellement Maze d'atteindre Kol, s'annulait. il jeta un coup d'œil furtif vers le brun. Ce soir, il a prévu de mettre son plan à exécution.
— Ais-je envie de savoir ce qu'il prévoit de faire ? demandais-je, dubitative.
Il pinça ses lèvres entre son index et son pouce, pesant le pour et le contre. À ce stade, il ne me manquait plus que ça pour être totalement informée.
— Ce soir, on va le tuer.
Ma respiration se coupa.
Pour Maze, vengeance était synonyme de meurtre.
— Et bordel, si il fait ça, ça va être la merde.
— Les Turners vont prendre ça comme une déclaration de guerre, concluais-je.
Ezra acquiesça, confirmant mes paroles.
Je devais l'en empêcher, il ne pouvait pas mettre tout le monde en danger pour moi. Madds, Linn, Ezra et tous les autres mercenaires et...
Mon regard remonta immédiatement dans le sien.
— Mon père...
Un sourire triste étira ses lèvres.
Il allait mettre mon père en danger mais pas que, il y avait ma mère aussi et qui savait si les Turners n'en auraient pas après Lexi par la même occasion.
— Je vais l'en empêcher.
— Tu t'en penses capable ? demanda Ezra, le regard brillant d'espoir.
— Je ne sais pas mais je ferais tout pour que ça n'arrive pas.
Après quelques minutes de silence, il se décida à partir. Me serrant dans ses bras et déposant un baiser sur le haut de mon crâne, il me souhaita bonne chance.
J'avais besoin de griller une cigarette avant d'avoir cette confrontation. Dès la première bouffée de nicotine, je sentis mes muscles se détendre lentement.
Du coin de l'œil, je le scrutais discrètement.
Assis sur le bord de l'îlot de la cuisine, il semblait perdu dans ses pensées, le regard fixant un point imaginaire devant lui. Une cigarette aux creux de ses lèvres, il tira dessus avant d'expirer la fumée par le nez.
D'ici, il me paraissait calme mais comme on dit, il faut se méfier de l'eau qui dort. Et avec lui, cette expression prenait tout son sens.
Je finis rapidement ma cigarette avant de l'écraser dans le cendrier posé sur la table basse. Je pris quelques inspirations pour calmer ma nervosité, cachant mes mains tremblantes dans la poche de mon sweat, je pris mon courage à deux mains et entrais dans le salon.
Lorsqu'il entendit mes pas, son regard se tourna vers moi. Rapidement, il comprit que je venais vers lui. Je ne fus pas surprise de le voir descendre de l'îlot près à me fuir.
— Tu comptes faire comme si je n'existais pas encore longtemps ? ses pas se stoppèrent net.
— Pour quelqu'un qui me hait, tu cherches beaucoup mon attention je trouve, il rappliqua sur un ton glacial, piquant mon égo à vif.
— Tu sais très bien que je n'étais pas lucide lorsque je t'ai dit ça.
— N'as-tu pas dit que tu l'étais toujours ? il demanda, se tournant pour me faire face.
— Pas dans ce genre de situation, grinçais-je. On s'éloigne du sujet.
Il arqua un sourcil alors que je me rapprochais de lui, son visage s'inclinant vers le bas, soutenant mon regard.
— Tu ne peux pas le tuer.
Il ricana d'un air mauvais.
— Qu'est-ce qui m'en empêche ? Toi ?
Un coup de plus dans mon égo.
— Tu vas tous nous mettre en danger.
— Celui qui nous met en danger c'est cette petite pute de Kol, il cracha comme si je venais de l'insulter. Oserais-tu protéger ton agresseur, Aria ?
J'inclinais un peu plus le menton vers lui, pour soutenir ses iris glacial coûte que coûte tandis qu'il me m'observa faire.
— Je protège les personnes qui compte pour moi. Te sens-tu capable de mettre ta famille en danger, ainsi que mon entourage, par simple vengeance ?
— Je suis capable de bien plus que ça, il plissa les yeux, d'un air provocateur. Ton petit discours ne sert à rien, mon cœur. Ma décision est irrévocable.
Ses lèvres s'entrouvrirent lorsque je m'approchais plus près de lui, nos visages plus qu'à quelques centimètres.
— Je te demande de changer d'avis, murmurais-je presque.
— Qu'est-ce qui te fait croire que tu peux me le demander ? ses yeux se dévièrent de mes lèvres vers mes iris.
— J'ose espérer que ma sécurité t'importe un tant soit peu...
Il s'éloigna légèrement, les sourcils froncés.
Ses mains tremblaient sous la tension qui émanait de son corps. Il essayait de se contrôler face à moi, je le savais mais ses pupilles dilatés le trahirent.
— Mais c'est pour ta sécurité que je fais ça ! il s'époumona.
Ses mains attrapèrent mon visage en coupe, son nez frôlant le mien, je me sentis défaillir sous son toucher. Ferme mais délicat à la fois.
— J'ai ces putains d'images de lui sur ton corps, chaque nuit depuis trois jours bordel. Elles me hantent, me torturent sans que je ne puisse quoi faire, il grogna. Je le hais d'avoir toucher ta peau, ton corps. Je le hais d'avoir senti ton parfum, d'avoir posé ses lèvres sur toi. Et putain je hais la marque qu'il a laissé sur ton cou !
Mes lèvres s'entrouvrirent, prise au dépourvu.
Ses pouces caressèrent mes joues, transmettant un peu de douceur dans toute cette rage. Ses yeux jonglèrent entre les miens essayant de déceler chacune de mes pensées.
— Je me hais pour ne pas avoir tenu ma promesse, il souffla contre mes lèvres.
Mon cœur battait à la chamade dans ma poitrine, ma respiration devint plus lourde.
Il se hait.
À cause de moi, il se hait.
Je m'accrochais aux manches de son sweat noire comme à une bouée de sauvetage, lorsque je le sentis sur le point de se détacher. Il se crispa.
— Je ne te hais pas, Maze.
Ses sourcils se haussèrent légèrement.
— Je ne pensais pas ce que je t'ai dit, l'autre nuit... Je n'avais pas la notion d'être réveillée.
Sous souffle se mêla au mien, tous deux bien trop saccadées. Il ne me lâcha pas du regard.
Je savais qu'en étant autant sincère avec lui, me rendait vulnérable et pourrait se retourner contre moi. Il était bien trop imprévisible.
— Ne me demande pas de revenir sur ma décision. J'en serais incapable.
Instinctivement, je posais mes mains contre sa mâchoire, accrochant nos regards. Je sentis ses muscles se tendre, et son emprise se raffermir.
— Regarde-moi, soufflais-je. Je suis là, avec toi. Je vais bien, tu es arrivé à temps.
Malgré lui, je pouvais sentir ses iris me demander de le rassurer sur le fait que j'allais bien. Il avait besoin de savoir que je ne lui en voulais pas. Que je ne le tenais pas responsable.
— On trouvera une autre solution, tentais-je, accaparant toute son attention, une solution qui ne mettra personne en danger.
Il ouvrit la bouche prêt à refuser mais aucun son n'en sortit. Les cheveux sur son front chatouillèrent légèrement ma peau, lorsqu'il acquiesça finalement, me surprenant. Je ne pensais pas pouvoir le faire changer d'avis aussi facilement à vrai dire. Je m'attendais à ce qu'il me rembarre, qu'il m'ignore. Qu'il me dise à quel point j'étais naïve d'espérer ce genre de chose.
Je m'attendais tout simplement à être blessé par ce grand brun au regard d'un vert si pur.
Il joue peut-être à un jeu ?
Il bluffe pour que tu le laisses tranquille.
— Je ne le tuerais pas mais...
Bien sûr qu'il y avait un mais, il y en avait toujours avec lui. Je me disais bien que c'était trop facile. Il n'avait pas totalement changé d'avis.
— ...mais je vais le faire regretter d'avoir eu ne serait-ce que des pensées perverses à ton égard.
Avant que je ne puisse répondre, il enleva mes mains de son visage en attrapant mes poignets puis tourna les talons avant de disparaître à l'étage.
Maze était une putain de bombe à retardement et ne demandais qu'à exploser. Sa rancœur envers Kol ne faisait qu'accroître.
Soupirant, je regagnais le jardin pour fumer mais aussi pour apaiser mes joues que je sentais brûlantes.
Alors que je griller ma cigarette, des bribes de souvenirs de l'agression défilèrent devant mes yeux, à la recherche de réponse à mes questions, mais surtout à celle qui me revenait toujours en tête:
Que s'était-il passé entre Kol et Maze pour qu'il ait tant de haine envers lui ?
Mon cerveau semblait brider mes souvenirs.
J'avais même l'impression que plus je cherchais des réponses plus mes souvenirs m'échappais et merde sa me frustrais.
***
Los Angeles, Californie.
Dans la nuit...
Un bruit de verre se brisant au sol me réveilla en sursaut. Malgré le fait que je savais Maze dans sa chambre, je ne pus empêcher la peur d'envelopper mon corps.
Maze était là, il avait annulé sa mission avec Ezra.
Il est resté à la maison.
Il est dans sa chambre.
Je déglutis en me levant avant d'ouvrir ma porte pour passer la tête dans l'embrasure à l'affût d'un quelconque bruit.
Un torse imposant à la peau encrée me fit face. Je remontais les yeux le long de son corps à moitié nu jusqu'à atteindre son visage. Ses mains attrapèrent mes épaules, nous faisant reculer à l'intérieur de ma chambre.
— Reste dans ta chambre, je vais...
— Ce n'était pas toi ce... ce bruit ? ma voix s'était fondue dans un murmure.
De sa main il poussa doucement la porte la laissant entrouverte. Sa poitrine montait et descendait rapidement signe qu'il était nerveux et merde sa ne me rassurais pas du tout.
— Tu reste là, et tu fermes la porte à clef. Je vais descendre et faire le tour de la maison.
Sa voix plus rauque qu'à son habitude fit vrombir le sang dans mes veines. Il inclina la tête vers moi, remontant mon menton coincé entre son index et son pouce, vers lui pour accrocher son regard au mien.
— Est-ce que tu as compris ?
J'acquiesçais d'un hochement de la tête. Il me considéra silencieusement, s'assurant que j'allais obéir. Lorsqu'il referma la porte derrière lui, je la verrouillais rapidement.
Le silence submergea la maison, tout ce que je pouvais entendre était les battements de mon cœur assourdissant mon ouïe. Je devais me calmer si je voulais pouvoir entendre ne serait-ce qu'un petit bruit.
Les minutes s'écroulèrent, de longues, longues, longues minutes. Tellement que je crus presque qu'il avait oublié de me prévenir qu'il avait fini de vérifier la maison et qu'il était partit se recoucher.
Il n'y avait pas un seul bruit. C'était ça le pire.
Ma poignée s'abaissa, me faisant reculer jusqu'à trébucher contre mon lit, retombant dessus, assise.
— C'est moi, Aria.
Je fronçais les sourcils. Si c'était lui, pourquoi avoir essayer de pousser la poignée sachant pertinemment que j'avais verrouillé.
— Aria ?
Je bloquais ma respiration en me levant du lit pour reculer encore plus loin. Mettant un peu plus de distance entre mon corps et la porte.
— Mon cœur, ce n'est que moi. Ouvres.
Soupirant de soulagement, je me précipitais vers la porte. Je scrutais son visage cherchant une quelconque information, du stress, de la colère... mais rien.
Il était impassiblement froid.
— Il n'y a personne.
— C'est impossible, Maze.
— Tu veux aller vérifier, peut-être ? il inclina son visage sur le côté, un rictus narquois au bord des lèvres.
— Mais tu as entendu tout comme moi le...
— J'ai dit qu'il n'y avait personne, pas que personne n'était venu.
Mon cœur s'arrêta.
Ses iris verts clairs m'examinèrent un instant, prenant appuie de ses mains sur le haut de l'encadrement de la porte, il gloussa.
— Tu veux peut-être que je dorme avec toi ce soir, mon cœur ?
Mes joues s'empourprèrent instantanément.
Sa voix rauque, combinée à son regard, sa posture et son corps habillé seulement d'un jogging gris m'embrouillaient l'esprit. Il en avait conscience.
Mes yeux se posèrent sur l'araignée noire aux longues pattes avant, qui s'étendait le long de ses côtes à cause de son bras levé au-dessus de sa tête. Longeant son corps, je constatais aussi un cœur totalement noire sur sa V line, il me rappelais étrangement celui que j'avais, sauf que le mien était brisé.
Mon organe vitale se mit à battre à tout rompre lorsque je remontais sur sa clavicule, ou deux serpents semblait enroulée autour des os, tel une superbe illusion d'optique, comme...
— Tu veux peut-être que je m'approche pour que tu puisses me détailler plus en détail ? il prit sa lèvre inférieure entre ses dents cachant son sourire aguicheur.
Ma respiration devint plus frénétique, plus lourde lorsque, tel un prédateur, il s'avança lentement vers moi. Je tendis ma paume pour le tenir à distance mais il en décida autrement, ses doigts s'enroulèrent autour de mon poignet et d'un geste sec, il me ramena contre son torse.
Automatiquement, j'inclinais mon visage vers le sien pour soutenir son regard devenu plus sombre, ses pupilles dilatées par son excitation ne laissèrent place qu'à une fine auréole verte.
— Tu aimes ce que tu vois, mon cœur ?
Son visage plongea dans mon cou, ses lèvres frôlant ma peau déjà sous tension. Sa langue entra en contacte avec mon épiderme traçant une ligné jusqu'à mon lobe qu'il prit doucement entre ses dents. Un frisson parcourut mon échine jusqu'à ma nuque.
— Tu aimes ce que je fais ? poursuivit-il d'une voix basse, beaucoup trop basse.
Sa main agrippa ma hanche, me rapprochant un peu plus de lui tandis que la seconde attrapa ma nuque. Son pouce caressa doucement la naissance de ma mâchoire. Je devrais le repousser, je ne devrais pas le laisser faire. Mon esprit menait un combat entre mon cerveau me hurlant de me dégager de son toucher enivrant et mon cœur, ou plutôt, mon corps qui menacé de s'effondrer au sol, lui en demandait davantage.
Ses lèvres brûlantes déposèrent un baisé ardant juste en dessous de mon oreille, m'arrachant un soupir.
Lorsque je ne sentit plus sa bouche sur ma peau, j'ouvris les paupières pour le surprendre, me dévisageant, ses traits angélique déformé par la frustration.
— Je veux être le seul à pouvoir te toucher de cette façon, il avoua, d'une voix profonde. Je veux effacer ton maudit passé du bout de mes doigts. J'aimerais te montrer que tu peux avoir du plaisir, te montrer que tu as le choix de décider si tu le veux ou non.
Mes lèvres s'entrouvrirent, prises au dépourvu.
Il savait pour mon passé et je savais que Madds en était à l'origine. Lors de leur dispute elle avait lâché quelques mots y faisant référence ce qui m'avait mis la puce à l'oreille.
Son pouce émit une légère caresse contre ma joue me ramenant au moment présent.
Étais-je prête à le laisser faire ?
Putain, oui tu l'es.
Non.
Tu as le droit de le désirer, Aria.
Ça, je ne pouvais pas le nier.
Il grogna face à mon silence, repoussant ses cheveux ébène en arrière, dégageant un instant son regard aussitôt recouvert de quelques mèches.
Le muscle de sa mâchoire, somptueusement bien dessiné, tressauta plusieurs fois alors qu'il observait mes réactions.
— Laisse tomber, il grogna.
Il tourna les talons près à partir mais avant qu'il n'atteigne la porte, ma main attrapa la sienne. Je le sentis se crisper, les muscles de son dos se tendirent.
Face à moi, un magnifique serpent à deux têtes partant du bas gauche de son dos remontait en de magnifiques ondulations, accaparant presque tout l'étendue de son dos, jusqu'à sa nuque.
Sa respiration s'alourdit lorsque, du bout des doigts, je retraçais l'ancre sur son épiderme.
— Restes, susurrais-je, d'une voix fébrile.
La peur qu'il me rejette finalement anima mes sens, alors qu'il restait stoïque.
Après quelques secondes, sa main resserra la mienne et se fus comme si je respirais à nouveau. Mon front retomba contre son dos.
— Ne me fais pas regretter...
Il se retourna vers moi, son regard glacial m'électrisant sur place.
Soudain, ses traits s'adoucirent.
— Je ne serais jamais capable de te faire le tiers du mal qu'ils t'ont fait ressentir, il bloqua mon menton entre son index et son pouce, maintenant nos regards. Je t'en donne ma parole, mon cœur.
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Another one, my loves !
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Did you feel the butterflies or not ?
Bisous,
Mélissa.
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