Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

10. Our little secret, puddin.


( TW / TRIGGER WARNING: Ce chapitre contient des passages de crise d'angoisse ainsi que des passages mentionnant le viol et la pédophilie. Faites attention à vous, ne lisez pas si vous êtes sensible à se genre de sujet. )


ARIA

Los Angeles, Californie.

« La porte claqua me faisant sursauter.

Il est de retour.

Ma respiration s'accéléra violemment, mon corps se pétrifia sur mon lit. Levant le regard, je portais mon attention sur les petites étoiles fluorescentes et commençais le décompte.

Poussin ? sa voix me fit frissonner de dégoût.

Je devais me cacher, mais comme d'habitude je n'osais bouger, paralysée par la peur. Dans ma tête, le décompte se mit en route:

5...

Ses pas firent craquer l'escalier en bois.

4...

Mes yeux se mirent à brûler annonçant déjà les larmes qui comptaient déferler sur mes joues.

3...

Il était à présent à l'étage.

2...

Il longeait le couloir, se rapprochant de la porte de ma chambre. Mon cœur battait tellement fort que je crus qu'il allait sortir de ma poitrine et rebondir sur le sol.

1...

Lentement, la porte de ma chambre s'ouvrit. Je déviais mon regard de mes petites étoiles vers l'homme qui se tenait à l'embrasure de la porte.

Mon mignon petit poussin, il souffla dans un sourire carnassier. Tonton est là pour veiller sur toi, ce soir.

Je le regardais s'approcher de mon lit avant de s'asseoir au bord de celui-ci, sa main se posa sur mon pyjama pilou pilou rose bonbon, au niveau de ma cuisse.

C'est la saint-valentin aujourd'hui, tu sais, il chantonna, alors comme je n'avais rien de prévu, ils m'ont demandé si je pouvais te garder... Une nouvelle fois.

Lentement il se déplaça un peu plus haut sur le lit.

Dis moi, mon mignon petit poussin..., mon corps se tendit lorsqu'il se pencha sur moi, j'aimerais savoir si tu as parlé de notre petit secret ?

Je secouais frénétiquement la tête.

C'est bien... Tu sais quelles seraient les conséquences si tu le faisait ?

O-oui, tonton.

Dis-moi.

— Des monsieurs viendront me chercher et m'emmèneront loin de papa et maman..., un sanglot s'échappa de mes lèvres, et je ne les reverrai plus jamais.

Son sourire s'agrandit et je fermais les yeux, emmenant mon esprit s'évader le temps que tonton ne parte ou que papa et maman ne rentrent... »

À bout de souffle je me relevais, la panique déferlant dans mes veines faisant battre mon cœur à la chamade. Son visage ne me faisait plus face et pourtant j'avais l'impression de sentir encore son souffle chaud sur mes joues.

Respire.

Il est là.

Respire.

Non, il va m'entendre.

Respire, Aria !

Non, il me regarde !

Je pris ma tête entre mes mains essayant de faire taire la voix. Mon corps fut pris de secousses alors que je me mis à pleurer je tombais à genoux au sol.

NE ME TOUCHE PAS !

Comme une furie je me débattais contre les mains de mon oncle. Je reculais à même le sol jusqu'à ce que mon dos ainsi que ma tête ne heurtèrent le mur.

Ce n'est que moi, Aria ! s'exclama mon bourreau.

Mon mignon petit poussin...

Je t'en supplie, ne me touche plus..., dis-je dans un murmure alors que mes sanglots se multiplièrent.

Il allait recommencer, papa et maman n'étaient pas à la maison j'étais encore une fois seule face à mon tonton.

Aria, c'est moi ! ses mains prirent mon visage en coupe. Ouvres les yeux et regardes-moi.

Je secouais la tête, attrapant ses poignets dans l'optique de me défaire de son toucher sans réussite. Mais il en était hors de question que je rencontre ses prunelles sombres.

Mon coeur..., ma respiration se coupa, mon oncle ne m'appelait jamais comme ça.

Il n'y avait qu'une seule personne dans ma vie qui l'avait fait.

— Ouvres tes yeux, regardes-moi, ses pouces caressèrent mes joues me donnant peu à peu le courage d'ouvrir mes paupières.

Ce n'est que moi... Maze.

Le soulagement bouleversa mon corps alors que ses iris d'un vert profond, jonglaient entre les miens s'assurant que j'étais revenu à la réalité.

Mes muscles se détendirent peu à peu. Ce n'était qu'un cauchemar, il n'était pas là.

Le surplus d'émotion redescendit, ma lèvres se mit à trembler, ma respiration se fit plus hachée alors que je retenais de nouveaux sanglots. Sans un mot il se redressa, me tenant contre lui.

Ses bras s'enroulèrent autour de ma taille, me rapprochant de son corps. Ma tête se nicha contre son torse tandis que mes mains s'accrochèrent dans son dos. L'odeur de son parfum mélangé à la cigarette présent sur son t-shirt firent tomber mes dernières barrières.

Je laissais mes larmes se déchaîner contre le tissu de son haut. Son menton se posa sur le haut de mon crâne tandis que de sa main, il caressa ma chevelure d'un geste apaisant.

Nous restâmes un petit moment comme ça, dans le silence. Puis il me décala de ses paumes sur mes épaules.

Je savais pertinemment ce qu'il comptait faire. Il allait me dire une nouvelle fois que ce n'était qu'exceptionnel, que je lui avais fait de la peine et il disparaîtra dans sa chambre.

Contre toute attente, il ne prit même pas le temps de m'asséner de phrases blessantes. Il tourna simplement les talons et quitta la pièce. Finalement, ce n'était pas plus mal comme ça.

Rassemblant mes idées, je cherchais mon paquet de cigarettes et mon briquet.

Tu vas où ? il demanda d'une voix glaciale.

Je m'arrêtais aux milieux de l'escaliers et sans me retourner, je répondis lasse:

Je vais fumer.

Puis dévalais les marches pour m'éloigner le plus possible de lui. J'ouvris mon paquet, sortis une cigarette avant de la coincer entre mes lèvres et fis glisser la porte-fenêtre pour sortir.

Assise en tailleur sur le canapé, j'allumais ma cigarette avant d'expirer la fumée dans les airs. Le vent nocturne s'éleva, fouettant mon visage. De ma main libre, je rabattis la capuche sur ma tête puis l'enfoui dans la poche de mon hoodie.

La porte-fenêtre se rouvrit, attirant brusquement mon regard. J'examinais ses faits et gestes alors que, silencieusement, il prit place près de moi.

Je t'en prie, fais comme chez toi, soupirais-je alors qu'il venait de prendre mon paquet de cigarette sur la table basse.

Je suis chez moi.

Je me résout à ne pas argumenter, il avait raison.

À l'extérieur il n'y avait pas un seul bruit. Nous étions bien trop éloignés et en hauteur pour entendre quoi que ce soit. Un silence non pas apaisant mais angoissant.

Tout ce que j'entendais était le petit con près de moi, en train de tirer sur sa cigarette.

C'était quoi ?

Je fronçais les sourcils un instant confuse puis je compris. Je ne déviais pas mon regard des étoiles, elles qui me rappelaient celles qui ornaient le plafond de ma chambre lorsque j'étais petite. Mon ancrage, elles étaient ma safe place, mais jamais pour bien longtemps.

Rien, répondis-je, tirant sur ma cigarette, après un long silence.

Ça n'avait pas l'air d'être rien.

— Ok, j'ai juste pas envie d'en parler avec toi.

Son épaule frôla la mienne lorsqu'il les haussa, défaitiste.

De toute façon...

Je sais, tu demandes juste parce que je te fais de la peine, le coupais-je. Devines quoi ? J'en ai rien à foutre.

Sur mes mots, j'écrasais ma cigarette et remontais dans ma chambre.

***

Je tombais presque du lit grâce au réveil brutal que je subissais.

C'est quoi ça encore ! je grognais repliant mon oreiller sur mes oreilles.

Quelqu'un se faisait un malin à accorder sa guitare électrique et ne comptait pas s'arrêter de si tôt. Tâtonnant le matelas à l'endroit où j'avais l'habitude de le mettre, je poussais un juron en me rappelant que je n'avais plus de téléphone.

J'aimerais me mettre en colère, mais lorsque j'entendis les premières notes de Into it de Chase Atlantic, mes nerfs se liquéfièrent.

Je me levais du lit, et sortais de la chambre en attachant mes cheveux en une queue de cheval haute. Je suivais le son qui semblait venir de l'étage du dessous.  Lorsque j'arrivais au rez-de-chaussée, mes yeux tombèrent directement sur son dos, assis sur un tabouret, face à la baie vitrée.

Sans détourner mon regard, et appréciant la musique, je me dirigeais vers la cuisine pour préparer le café, avant de me servir.

But I'm into it, I'm into it

Say she wanna fuck me later

Girl, I'm into it, I'm into it, I'm into it.

J'adorais le fait d'entendre tout de même les paroles alors qu'il jouait par-dessus la bande son originale.

Prenant place sur l'un des tabourets, appuyé de mes coudes sur le marbre noire, je ramenais ma tasse au liquide sombre à mes lèvres, sans pouvoir détourner mes yeux admiratifs de cet être passionné par sa guitare électrique.

Je ne pouvais nier que ce petit con était super douée de ses doigts.

Super habile de ses doigts, hun.

Ce n'est pas le moment.

Je me demande ce que ses doigts savent faire d'autre.

Ta gueule !

Je bus plusieurs gorgées de caféine tout en tapant légèrement le pied contre le repose pied de la chaise haute.

Et merde, je te déteste Maze de me faire ressentir de la fascination.

Sa tête mouvait frénétiquement aux rythmes de la musique. Je me demandais s'il était en train de jouer les yeux clos ou si son regard était concentré sur les cordes.

She don't really like it but she needs me, yeah

She saying she don't really miss me

But fuck it, now I'm faded after all things, yeah

Il est doué, hun ?

Je sursautais alors que sa main vint se poser sur ma bouche pour camoufler le cri de ma surprise.

Je ne te veux pas de mal, il gloussa d'une voix basse, c'était juste pour ne pas qu'il nous entendre. Je le connais, il se renfrognerait et rangerait la guitare.

Ses iris d'un bleu azur très clair, plissés par l'amusement me détendirent légèrement. En silence, il prit simplement place sur le tabouret à ma gauche.

Lorsque les dernières notes retentirent, je sentis mon cœur s'accélérer. Il éteint la chaine hifi qui diffusait la bande son originale. J'avais le pressentiment qu'en nous voyant l'admirer jouer, il se braquera et se mettra en colère.

Il soupira en se levant, débranchant sa guitare électrique avant de l'accrocher sur son support mural. Il se retourna en frottant ses mains sur son jean noire. Nos pupilles  entrèrent directement en contact, ses sourcils se froncèrent immédiatement.

Son réveil devait être sympa, grimaça le blond me désignant de son pouce par-dessus son épaule.

Mon corps se crispa à ses paroles, alors que je posais ma tasse vide dans le lavabo.

Rien à foutre, elle ne m'a pas laissé dormir de la nuit avec ses pleurnichements.

Un coup de poignard dans le dos, voila ce que je venais de ressentir.

Vas te faire foutre, crachais-je en passant près de lui.

Il m'ignora en se dirigeant vers son ami. J'attrapais son paquet de cigarette posé sur la table basse du salon et retirais une clope.

Sers-toi, je t'en prie.

Je me redressais immédiatement alors qu'il se tenait juste derrière moi. Sa main reprit le paquet d'entre les miennes avant de coincer le poison au creux de ses lèvres sans détourner son regard du mien.

La tête haute, il me toisa en allumant sa cigarette avant de me cracher la fumée à la figure coupant ma respiration.

C'est la dernière fois que tu fais ça.

— Qu'est-ce qui te fais penser que toi, tu peux te servir dans les miennes ? dis-je levant mon menton pour prendre le même air hautain qu'il arborait.

À la différence de toi, moi, je suis capable de tuer par simple irritabilité.

Mon sang ne fit qu'un tour.

Son rictus insolent étira le coin de ses lèvres, satisfait de la réaction qu'il me procura. Tandis que mon audace diminuait, la sienne gonflait jusqu'à presque exploser.

Il inclina lentement son visage vers le mien, alors que je soutenais toujours son regard.

N'oublie jamais à qui tu as à faire, murmura-t-il contre mes lèvres.

Piquée à vif, je m'approchais davantage.

Tu ne me fais pas peur.

Ses lèvres s'entrouvrirent, prit au dépourvu.

Dans la cuisine, le blond explosa de rire, faisant grogner le grand brun. Son visage angélique aux traits fins devint dur et impassible tandis qu'il contracta sa mâchoire douloureusement bien dessinée.

Ses pupilles dilatées par la colère me dévisagèrent plusieurs secondes sans jamais briser notre contact.

Maze, on a d'autre chose à faire que votre petit combat de regards, s'amusa-t-il.

Ferme là Ezra ! il explosa. Cette petite à juste besoin que je lui remette les idées en place.

— Bah vas-y, essaye ? murmurais-je inclinant la tête sur le côté.

Il rit d'un air mauvais. Sa main emprisonna brusquement mon avant bras collant mon corps au sien.

Nous verrons ça plus tard, je n'aime pas avoir de témoins.

Ma respiration se coupa.

Il me relâcha, tourna les talons pour rejoindre le blond dénommé Ezra qui s'avançait déjà vers les escaliers.

Ezra.

Ezra ! l'appelais-je et il se retourna surpris. Madds m'a demandé de te dire qu'elle t'emmerde

Ses sourcils se froncèrent apparemment agacé. Maze revint sur ses pas pour attraper son ami par la capuche, l'entraînant malgré lui sous mon rire amusé. Je déguerpis dans le jardin refermant la porte coulissante derrière moi.

***

Ça devait bien faire une heure qu'ils étaient partit à l'étage. Où, je ne savais pas étant donné que ma curiosité ne m'avait pas encore mené à ouvrir toutes les portes.

Soudain la porte d'entrée s'ouvrit et se referma. Comment pourrais-je être en sécurité dans cette maison si tout le monde pouvait entrer et sortir comme bon leur semble.

Assise sur le canapé, de dos, je passais mon bras sur le dossier pour me retourner.

Salut beauté ! elle chantonna, un sourire radieux illuminant son visage.

Sa bonne humeur irradia immédiatement mon corps. Elle déposa une pile de papiers sur l'îlot de la cuisine avant de sautiller vers moi.

Le grincheux t'a laissé toute seule ? elle demanda perplexe s'affalant près de moi.

— Non, il est en haut avec Ezra.

— Dans son bureau ?

Je haussais simplement les épaules. Qu'est-ce que j'en savais moi ?

— Du coup, tu lui as dit ? un éclat espiègle traversa ses iris ambrés.

Il me fallut quelques secondes pour comprendre de quoi elle parlait. Ses mots de la veille me revinrent en tête, elle faisait référence à son message pour Ezra.

— Oui, je ris en me rappelant de sa réaction. Il n'avait pas l'air très ravi, je dirais même que ça l'avait fortement agacé.

— C'était le but, elle gloussa.

Plusieurs questions me brûlaient la langue. Je ne savais pas pourquoi mais la confiance que m'inspirait Madds me disait qu'elle y répondrait.

Un sourcil arqué, elle me dévisagea.

Je t'en prie, poses-moi toutes les questions qui te torturent l'esprit.

Son petit sourire me donna le courage de parler. À vrai dire, elle me faisait beaucoup penser à Lexi et c'est ce qui me faisait l'apprécier. Cette façon d'être joviale, amicale et transparente avec moi me mettait à l'aise en sa présence.

Il y a quelques choses que j'aimerais éclaircir avec toi, histoire de comprendre un peu mieux tout  ça. Votre amitié etc, etc...

Elle bougea pour se mettre face à moi, une jambe pliée et ramenée en dessous de la seconde. J'eus un moment de recul n'étant clairement pas habitué à avoir autant d'attention depuis mon arrivée ici. À sa place, Maze aurait simplement continué son chemin en m'ignorant, ou alors il m'aurait dit de me mêler de ses affaires, peut-être même qu'il aurait soupirer d'agacement puis il m'aurait ignoré. Mais Madds était loin d'être aussi sans cœur et insolente que ce petit con.

— Vous êtes tous mercenaires ?

— Ezra et moi, oui, elle acquiesça. Mais tu es loin du compte, tu n'es arrivé qu'hier. Tu n'as pas vu notre organisation au complet.

— Je croyais que des mercenaires ne travaillaient que pour leur seul profit, en solitaire ?

Je l'observais silencieusement. Semblant chercher les bons mots pour m'expliquer du mieux qu'elle pouvait. Elle emprisonna sa lèvre inférieure, le regard bloqué sur un point invisible.

Je ne sais pas trop si tu vas comprendre, elle gloussa. Mais je vais tenter d'être le plus clair possible, ok ?

J'acquiesçais, un rictus entendu en coin.

Beaucoup sont solitaires, mais pas la majorité. Par exemple, nous, nous sommes un groupe de mercenaire dont le leader est Maze, même s'il n'est pas trop fan lorsqu'on le désigne de tel, elle pouffa entraînant mon sourire. Il reçoit les demandes de missions, les traites puis les assigne à chacun de l'organisation que nous formons.

Elle me jeta un coup d'œil s'assurant que je suivais toujours, avant de reprendre:

Lorsqu'une mission est accomplie avec succès, il reçoit l'argent puis nous paye, très généreusement. Maze n'est pas égoïste, il n'est pas avare. Ce n'est pas du genre à prendre un gros pourcentage sur nos missions et nous laisser les miettes, non. Il est juste et droit avec nous.

— Il ne vous perçoit pas comme ses employés, concluais-je.

— Loin de là, nous sommes une famille. La loyauté prime par-dessus tout, elle ajouta, d'une voix emplit de fierté. Il ne fait de différence entre aucun de nous...

Elle gloussa, songeuse.

Même si Ezra se croit toujours son préféré.

Ce fut à mon tour de rire, un rire sincère.

— Alors je me fais un malin plaisir à lui rabâcher que le moins clairvoyant de nous ne pouvais pas être le préféré de Maze.

Plaçant la paume devant ma bouche, j'étouffais un nouvel éclat. Madds et Ezra semblaient assez proches au vu de ses dires. Ils adoraient se taquiner, ou du moins, elle trouvait un malin plaisir à le chambrer.

Je suppose qu'il est bien payé vu cette villa, déduis-je.

— Maze a une grande renommée, avec des milliers et des milliers de missions à son compteur, elle renchérit. Si celle-ci tu la trouve luxueuse...

Madison, vociféra le mercenaire.

Elle ferma les yeux, alors que son dos lui faisait face. Mon regard se planta dans le sien et je ne fus pas surprise de voir la rage assombrir ses iris verts. Derrière lui, Ezra descendit la dernière marche, un sourire moqueur étirant ses lèvres.

Je t'interdis de lui en dire plus sur nous ! sa carotide apparût férocement. Ce n'est pas l'une des nôtres. C'est une putain de mission qui n'a besoin de rien si ce n'est de rester dans l'ignorance !

Ses paupières se rouvrirent sur moi, d'une œillade, je compris qu'elle ne me dirait rien de plus, mais son léger rictus ajouta, rien de plus en sa présence.

Je soupirais agacé par son comportement autoritaire et sortis dans le jardin, mon paquet de cigarette à la main. La porte-fenêtre que je venais de refermer derrière mon passage, étouffa toute conversation. Et même si du coin de l'œil je le voyais se déchaîner verbalement sur Madison, je n'entendais rien.

Il était hors de question pour moi de revenir tant qu'il se donnait en spectacle. Mon caractère protecteur me pousserait à la défense de la mercenaire attirant ses foudres sur moi.

« Ce n'est pas l'une des nôtres. »

Ses mots destinés à me blesser n'en firent rien. Ce n'était que la pure vérité, et je ne comptais pas devenir l'une des leurs. Tout ce que je comptais c'est revenir auprès des miens, le plus rapidement possible.

La porte d'entrée claqua me faisant sursauter. Je tirais sur ma cigarette à peine allumée pour détendre mes muscles, l'effet inverse les crispèrent lorsque la porte menant jusqu'à moi, s'ouvrit.

Maze a dû partir avec Ezra, sa douce voix relâcha ma tension.

Sous mon regard interrogateur, elle ajouta;

Ils ont pris une mission en duo, ils ne reviendront que demain dans l'après-midi.

Instinctivement, la peur bouleversa mon corps. Même s'il était synonyme de peur, instabilité émotionnelle, impitoyabilité et d'autres sentiments négatifs... il restait de loin la personne qui m'inspirait la sécurité. Même si ce n'était que par profit personnel, au moins je savais qu'il ferait en sorte que rien ne m'arrive, ni personne me faire de mal.

Madds partira sûrement à un moment donné, la nuit tombera et je serais seule dans une maison bien trop grande, dont je ne connaissais aucun recoin. Qui me dit qu'il n'y a pas un des ennemis de mon père caché dans un recoin de la demeure.

Ils sont peut-être déjà dans la maison.

A-t-il vérifié avant de partir ?

Ma cigarette tomba de mes lèvres vers le sol alors que je pris ma tête entre mes mains.

Aria ? sa voix fit écho dans ma tête.

Ils n'attendaient que sa, me trouver seule et me tuer. Qu'allais-je pouvoir faire face à des criminels, entraîner à tuer de sang-froid, sans vaciller une seule seconde, sans douter.

Ils vont me tuer.

Ils vont me tuer.

Ils vont me tuer.

Alors que j'entendais au loin Madds me rappeler sur terre, mon cœur se mit à battre à la chamade. Je peinais à respirer correctement. Bondissant sur mes pieds, je me pliais en deux, les paumes posées sur mes genoux fléchis. J'entrouvris les lèvres afin d'aspirer une plus grosse quantité d'oxygène.

Allô ? Putain, Maze je crois qu'il se passe un truc avec Aria.

Et s'ils me trouvent avant qu'il ne revienne.

Maze ne faillera pas à sa mission.

Il est partit.

Tu n'es pas seule.

Il n'est pas là.

Aria ? le son rauque de sa voix parvint à mes oreilles mais pas comme à son habitude, comme si il... était au bout du fil. Respires Aria, tout va bien.

Ma poitrine était douloureuse, montait et descendait à vive allure sans que je ne puisse me calmer.

Mon cœur, sa voix s'adoucit dans un murmure. Imagines-moi à côté de toi. Je suis là, ok ?

Fronçant les sourcils, contrarié, j'essayais d'assimiler ses mots. Il mentait, il n'était pas là avec moi. Il m'avait abandonné, me laissant à découvert.

Tu... tu mens. Tu... tu n'es pas là, marmonnais-je difficilement. Tu m'abandonne.

J'entendis sa respiration se saccader trahissant son agacement.

Madison va rester avec toi, tu es en sécurité.

— Ils vont me tuer, couinais-je avant de tousser.

Mes mains se mirent à trembler appuyées sur mes jambes flageolantes. Je sentis la présence de Madds s'estomper à mes côtés, éloignant la voix de mon protecteur. Les secondes passèrent et mon esprit sombra un peu plus.

Un cri effaré quitta mes lèvres alors que je sentit quelque chose de frigorifié contre ma poitrine. Mes yeux remontèrent directement sur celle qui venait de me sortir de la pénombre qui s'engouffrait à petit feu.

Tout va bien, elle soupira, soulagé. Viens, assis-toi.

Calmant peu à peu ma respiration, elle revint vers moi avec un verre d'eau qu'elle avait posé sur la table basse.

Ouais, ça à marché.

Confuse, je remontais mon regard vers son visage angélique brisé par son air contrarié. Elle était au téléphone, les pupilles braquées sur moi.

Ok... hm hm... d'accord, elle hochait plusieurs fois la tête. Veillez l'un sur l'autre... Quoi que, tu peux laisser Ezra, c'est bien aussi.

Je perçus son rire.

Un son mélodique et sincère.

C'est ça gros débile, va ! ça s'était adressé à Ezra, j'en était certaine. Ouais, à demain Maze.

Elle rangea son téléphone dans sa poche avant de s'asseoir près de moi, sa main faisant des vas et viens contre mon dos.

Tu veux m'expliquer ? son regard trahissait son inquiétude.

Je gloussais lorsqu'elle me tendit une cigarette et reprit le verre d'eau, à présent vide, qu'elle reposa sur la table basse.

Je peux t'en prendre une ?

J'acquiesçais, alors qu'elle en coinça une au creux de ses lèvres.

Elle au moins, elle demandait.

Rapprochant le briquet, elle l'alluma puis s'approcha de ma bouche et fit de même, silencieusement je la gratifiais d'un sourire.

Depuis un moment déjà, je fais des crises lorsque... La peur me submerge.

— Je t'ai fait peur ? elle couina, pointant son index vers la poitrine.

Ce n'est pas vraiment toi. Plutôt ce que tu as dit.

Elle fronça les sourcils, songeuse. J'en déduis qu'elle se remémorait les paroles qu'elle avait pu me dire.

Tu m'as dit que Maze était parti..., je soupirais coupant court à ses pensées.

Ses traits se détendirent, elle sembla rapidement comprendre.

Je n'ai pas précisé que j'allais rester avec toi jusqu'à son retour. Oh, Aria excuses-moi j'aurais pu t'éviter ça...

— Ce n'est pas de ta faute. Mon cerveau est un peu détraqué, pouffais-je. Il aime agir prestement, sans avoir toutes les clés en main.

Je tirais une latte, elle me considéra un moment en silence.

— Je peux... Je peux savoir la cause de ta première crise ?

Mes sourcils se froncèrent alors que ma poitrine se contracta douloureusement à la pensée de mon oncle. Je pris le temps d'aspirer quelques bouffées pour calmer mon cerveau qui s'enclenchait précipitamment.

Lorsque j'avais environ sept, huit ans...

Ses yeux s'écarquillèrent, prise au dépourvu.

À cause de mon oncle qui...

— Ok, ok ! se précipita-t-elle me coupa. Putain, Aria je suis tellement désolée.

Je la sentis gigoter pour m'asseoir face à moi puis ses bras m'attirèrent contre sa poitrine. Prise de court, je me figeais dans son étreinte, puis lentement j'encerclais sa taille.

Et tes parents ? elle murmura contre mes cheveux.

Ils ne sont pas au courant. Je... Mon oncle disait que c'était un secret entre nous, que si j'en parlais des hommes viendraient me chercher et m'emmèneraient loin d'eux.

Bizarrement, en parler avec elle me soulageais. Elle était la seconde personne au courant, après Lexi. Les deux seules à qui je m'étais autorisée à le dire. Madison avait cet aura qui m'inspirait confiance, comme si elle ne me porterais jamais de jugement, comme si elle pouvait devenir ma safe place du moment.

Comme mes petites étoiles.

Je ne l'ai dit qu'à ma meilleure amie... et toi, maintenant.

Elle me resserra plus fermement contre elle, un soupire s'échappant de ses lèvres entrouvertes par mes confessions.

Alors que j'étais lancée, j'avais besoin de continuer à vider mon sac.

Il a arrêter lorsque je fus assez grande pour comprendre que c'était malsain. Mais ce n'est pas pour autant que le mal s'était arrêté. Je revivais ces actions chaque soir, avant de m'endormir me demandant s'il allait revenir, à chaque repas familial lorsqu'il était présent... À chaque fois que mes parents prononçaient son prénom.

Je reniflais, mes larmes perlant contre mes joues sans retenue. Elle resta silencieuse, me laissant continuer mon récit.

Lorsque j'ai rencontré Josh, mon premier petit-copain, mon cœur se sentait plus apaisé. Je me sentais aimé et en sécurité avec lui. Il avait toute ma confiance, racontais-je, d'une voix enrouée que j'éclaircis rapidement. Il a été patient avec moi... jusqu'au jour où sa jauge de patience atteignit le fond et...

Je fronçais les sourcils, les yeux clos, me rappelant ses yeux sombres sur mon corps. Je gesticulais ma tête pour enlever ce frisson de dégoût qui se dressa dans ma nuque.

Il m'a dit que... qu'il avait des besoins. Que si je ne parvenais pas à passer outre, il serait dans l'obligation de... d'aller voir ailleurs et j'étais bien trop amoureuse et dépendante de lui pour que je ne puisse concevoir son abandon.

Je sentis sa poitrine tressauter. Me redressant, je tirais une latte avant de poser mon regard sur elle. Elle gloussa gêné, essuyant ses larmes du revers de la main.

Oh non, Madds...

— Continue, elle m'encouragea ramenant sa cigarette à ses lèvres.

Je me suis dis que, si j'étais sa copine... je lui devais bien ça ? ma voix sonna plus incertaine que ce que j'aurais voulu. Il n'était pas au courant pour mon oncle, alors il ne pouvait pas comprendre ma réticence. Il me répétait que coucher ensemble n'était pas synonyme d'être une fille facile. Il pensait que je n'étais juste pas prête à le faire avec lui, comme si j'étais encore vierge.

Son regard brillant se reposa sur le jardin. Elle étouffa un sanglot tandis que nous reprenions une bouffée de poison.

Alors j'ai cédé, je l'ai laissé faire. En soit, j'étais consentante, j'avais même réussis à sentir du plaisir pour la première fois, je soupirais en baissant le regard sur ma cigarette qui se consumait lentement. Avec le temps, il ne me demander plus le consentement... Il...

J'étouffais un sanglot en prenant ma lèvre entre mes dents.

Il me forçait contre mon envie puis avec le temps, il devint violent lorsque j'osais me refuser à lui, il rentrait souvent bourré de soirée... Il m'insultait et me poussait sur le lit, bloquant mes mouvements de son corps.

Tu vivais avec lui ? sa voix enrouée s'éleva à ma droite.

Un sourire empli de tristesse incurva mes lèvres alors que je daignais poser mon regard dans le sien. Sa main trouva à la hâte la mienne, je la resserrais.

On avait pris un appartement sur le campus, expliquais-je.

Ses yeux s'écarquillèrent. Je suis presque sur qu'elle venait de comprendre. Mais dans un murmure elle demanda:

Tu es encore à l'université, je me trompe ?

Lorsque je répondis, un hoquet de dégout s'échappa de sa gorge.

Aria... Putain...

Son pouce caressa doucement le dos de ma main, me montrant sa compassion.

Lorsque je me suis décidé à tout dire à Lexi, ma meilleure amie, elle ne me laissa plus jamais retourner là bas. C'est elle qui a mit fin à mon cauchemars, elle est retourner à l'appartement pour prendre toute mes affaires et lui annoncer que nous deux c'était terminé et que si jamais..., j'inspirais la fumée avant de la recracher, si jamais il essayait d'une quelconque façon, reprendre contacte avec moi. Elle lui pèterait la gueule.

Je ne pus m'empêcher de rire au souvenir d'une Lexi hors d'elle qui me menaçait de retourner chez lui pour défigurer son visage de violeur.

On remercie Lexi, dit finalement Madds dans un soupir. Tu es libre maintenant, Aria. Je te promets que tu es en sécurité.

Je la gratifiais d'un sourire, j'étais plus que reconnaissante. 

Sèches-moi ces larmes, la grondais-je, passant mon pouce sur sa joue. Je ne veux pas te rendre triste, je ne veux pas non plus que tu aies cette image de moi, Madds.

Elle acquiesça avant de soupirer toute la tristesse de son corps.

— Tu peux compter sur moi pour quoi que ce soit, Aria. Je suis sincère, pour tout ce que tu voudras.

Mon cœur se gonfla d'apaisement, le sourire scotché aux lèvres, j'acquiesçais d'un mouvement de la tête.

On se commande des nouilles, chantonna-t-elle dans une tentative de balayer ce moment de tristesse. Et ce soir ça sera pizza !

Je ris alors qu'elle entra dans la maison pour prendre son téléphone et commander, après avoir écrasé sa cigarette dans le cendrier.


____________________________


Hello tout le monde.

C'est avec le cœur lourd que je lâche ce chapitre.

J'ai eut beaucoup de mal à l'écrire, pour plusieurs raisons:

- Déjà pour les sujets sensibles qui y sont évoquer, ce genre de choses me brise littéralement le cœur, je ne comprend d'ailleurs pas comment ce genre de montres puissent encore exister de nos jours.

- Mais aussi par ma capacité à me mettre dans le corps de Aria, j'ai moi-même cru faire une mini crise d'angoisse.

Je ne suis pas concernés par les TW, je ne l'ai jamais vécue et je ne banalise surtout pas leur gravité, loin de là.

S'il vous plaît, si vous avez vécu se genre de choses, parlez en avec des personnes de confiance, ne vous renfermez surtout pas.

Prenez soin de vous !

❤️

Bisous,

Mélissa.
🫶🏼🫶🏼

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro