06. Traumas always come back.
( Attention / trigger warning: Ce chapitre contient un/des passage(s) pouvant heurter la sensibilité de certaines lecteurs.)
ARIA
Santa Monica, Californie.
Je sortais à peine de la douche que l'écran de mon téléphone s'illumina.
Appel entrant: Lexi la Lexus.
« — Allo ?
— Ce soir on sort.
— Euh, salut à toi aussi ?
— Orh, ça va, je l'entendis soupirer. Je te rappelle qu'on s'est déjà vu aujourd'hui étant donné qu'on s'est quittées à cinq heures et quelque du matin. »
Je levais les yeux au ciel, comme si elle pouvait me voir.
« — T'as entendu ce que je t'ai dit ?
— Non on ne va pas sortir ce soir, Lexi.
— Il y a erreur, ce n'était pas une question, elle pouffa.
— Tu as pris une cuite hier, tu ne t'en est pas encore remise que tu veux remettre ça ?
— On soigne le mal par le mal, t'as jamais entendu ça ? »
Je souris malgré moi en posant le téléphone sur l'évier la mettant en haut parleur pour pouvoir avoir les mains libres.
« — Ok, soupirais-je, et on sort, où ?
— Au Barista, ça sonnait plus comme une question qu'une affirmation. »
Je savais pertinemment qu'elle était en train de grimacer, un œil clos, attendant ma réponse. Elle voulait juste me prendre avec elle pour que sa venue au Barista pour Sanders ne soit pas si flagrante.
« — Lexi ?
— Oui ?
— J'ai l'air d'être un putain de chandelier ?
— Rien à voir, contente qu'elle ait comprit à quoi je faisais référence, on est jeune Aria, on doit s'amuser tant qu'on peut ! En ce moment on a pas trop de boulot avec l'uni' alors...
— Attends, attends, attends, la coupais-je, t'essaies d'endormir qui avec tes excuses bidons ? »
Elle éclata de rire me décrochant un sourire alors que j'appliquais ma crème hydratante sur mon visage.
« — Qu'est-ce qui t'empêche de sortir, sérieux ? »
Immédiatement je perdis mon sourire. M'accrochant au rebord de l'évier, je me rappelai violemment tout ce qui pouvait m'empêcher de sortir.
Ils veulent me tuer.
Je suis en danger.
Je n'ai pas encore de protection.
Ils peuvent m'attraper à n'importe quel moment.
Ils voudront me faire taire.
« — Aria, je sortis de ma trans.
— Rien, dis-je d'une voix enrouée que j'éclaircis rapidement. Rien.
— Bah voila ! Elle s'exclama excitée. Sois prête pour vingt-deux heures, soit dans une heure !
— Quoi, mais- »
Bip... bip... bip...
La connasse ! Elle venait de me raccrocher au nez.
Comment ça sois prête dans une heure ?
Je passais ma main sur le miroir embué pour pouvoir apercevoir mon reflet. Mes cheveux étaient encore enroulés dans une serviette, je devais encore les sécher et les coiffer sans parler de ma tête aux allures de zombies. Jamais de la vie je serais, ne serait-ce que potable, dans une heure.
Je soupirais d'exaspération, déroulais mes cheveux, les démêlais avant d'allumer le sèche-cheveux tout en marmonnant ce que j'aimerais affliger à cette vieille Lexus de 1998.
Complètement secs, je décidais de les onduler légèrement pour garder le maximum de ma longueur.
Rapidement, je passais à mon teint, je n'ai jamais été de celles qui appliquaient trop de produits sur leurs visages. J'en mettais, certes, mais le strict minimum.
De l'anti-cerne pour cacher mes cernes qui se creusaient avec mes insomnies récentes, du blush pour donner un peu de vie à ma peau pâle, hivernale, un trait de liner en cat-eyes et du mascara allongeant mes cils.
Je jetais un coup d'œil à l'ensemble de ma tête et décidais d'appliquer un gloss comme touche finale même si je savais qu'avec la cigarette il ne ferait pas long feu.
Le pire était à venir.
La tenue.
Après avoir jeté les serviettes au panier à linge et enfilé mes sous-vêtements, je partis vers mon dressing. Déplaçant les cintres vers la gauche, grimaçant à chaque vêtement qui passait sous mes yeux, je m'arrêtais finalement.
Un sourire carnassier se dessina sur mes lèvres.
Elle sera parfaite.
Parfaite pour quoi ?
Pour sortir.
Hmm, ce ne serait pas plutôt au cas où tu croiserais le petit con ?
Aussi.
Je devais l'avouer, si jamais il venait à apparaître au Barista, je devais être au meilleur de mon apparence.
Pourquoi ?
Pour lui faire regretter ses paroles.
Je retirais la robe, en satin noir et aux fines bretelles s'arrêtant au décolleté carré, du cintre. J'enlevais mon soutien-gorge avant de l'enfiler. Je serrais les ficelles de mon dos nu ajustant la robe au plus près de mon corps, marquant ainsi parfaitement ma taille et fis un nœud papillon par-dessus un nœud serré.
Elle s'arrêtait à quelque centimètre du milieu de mes cuisses.
C'est une façon élégante de dire que si tu t'abaisses on voit ton cul ?
Exactement.
Je pris le temps de me regarder dans le miroir sur pied de ma chambre avant d'incliner la tête imaginant quelles chaussures j'allais pouvoir mettre.
Mon regard se dévia vers l'écran de mon téléphone:
De: Lexi la Lexus
Je sors de chez moi pour te rejoindre, j'espère que tu seras prête lorsque j'arrive.
Je lui répondis positivement avant de prendre mes escarpins à double plateforme et aux talons carrés. C'était des dupes des Medusa aevitas de chez Versace, en viscose et soie noir. Mais le must était sa lanière incrustée de strass brillants.
Je m'asseyais au bord de mon lit pour les enfiler, lorsque j'eus bouclé la seconde lanière, j'entendis la voix de ma mère s'élever annonçant que Lexi était là.
Je me levais face au miroir, lissant le tissu de ma robe lorsque la porte s'ouvrit.
— Putain meuf ! s'écria-t-elle.
— Quoi ? demandais-je en me retournant. Ça ne va pas ?
Lorsque mes yeux se posèrent sur elle, j'eus la même réaction qu'elle en la voyant. Elle posa ses affaires sur mon lit avant de, comme moi, détailler nos tenues.
Alors que j'était en totale look noir, elle était en totale rose pâle ce qui allait parfaitement avec la carnation de ses cheveux clair.
Sa robe en soie moulait parfaitement ses courbes avec un décolleté en cœur soutenue par de fines bretelles.
Je pris sa main et la fis tourner, lui décrochant un rire.
Son dos était entièrement nu, s'arrêtant quelques centimètres avant ses fossettes.
— Si Sanders ne fond pas ce soir, je ne comprend pas.
— Non mais tu t'es vu ? dit-elle, me faisant tourner sur moi-même à mon tour. Et ça là, c'est pour nous tuer ?
Je ris lorsqu'elle toucha la fente de ma robe. Nos regards s'abaissèrent vers nos pieds et là, ce fut le fou rire.
— Incroyable, dis-je en reprenant mon souffle.
Nous avions opté pour les mêmes, à la différence près que les siennes étaient d'un rose pâle.
— Fallait s'attendre à ce que ça arrive un jour, elle haussa les épaules.
J'acquiesçais en me parfumant.
Elle s'approcha rapidement en reniflant l'air sous mon rire.
— Tu veux que...
— Non, elle me coupa, j'ai déjà mis le mien.
Je haussais les épaules.
Elle checka son téléphone avant de me dire qu'elle venait de programmer une course et que le Uber serait là dans une vingtaine de minutes. Encore une qui avait décidé pour nous, que l'alcool coulerait ce soir.
— Tu penses qu'il sera là ? elle demanda.
— Il travaille là-bas Lexi, bien sûr qu'il y sera.
Son regard blasé me dévisagea.
— Attends, tu parles de qui ?
— Du beau brun.
— Le petit con ? demandais-je, la faisant rire.
— Si c'est comme ça que tu l'appelles, soit.
— Je sais pas, haussais-je les épaules, sincèrement je l'espère.
— Tu ne m'as pas dit pourquoi tu le trouvais arrogant.
Je l'invitais à s'asseoir avec moi sur le bord du lit et lui expliquais rapidement ce qui s'était passé du premier jour à la salle avant d'enchaîner sur le déroulement de ma séance de sport d'aujourd'hui.
— Le petit con !
— Tu vois !
— Je peux t'affirmer que s'il vient ce soir, il va s'en mordre les doigts.
Je secouais mon index négativement.
— Il s'en brûlera les mains.
— Jusqu'à ce que son corps ne prenne feu, elle renchérit alors que nous rions. Tu penses réussir à tenir ses mains hors de ton corps ?
— Nous sommes, comme qui dirait, dans une impasse.
Elle grimaça mais s'était la réalité. Nous avions tous deux un égo surdimensionné, aucun de nous ne voudra rompre sa promesse.
Entre lui qui ne demandera pas l'autorisation de me toucher et moi qui ne peut lui demander de le faire. Sans parler du fait d'avoir dit que je laisserais son corps brûler d'envie que je le regarderais sans rien faire.
Je soupirais déjà exaspérée.
— Aria, elle redressa mon menton vers elle, tu vas lui montrer la goddess que tu es, ok ?
J'acquiesçais.
— Répète: je suis une putain de goddess.
— Je suis une... une putain de goddess.
Elle se claqua le front de sa paume.
— Non, elle me gronda. Je suis une putain de goddess !
— Je suis une putain de goddess ! affirmais-je d'un ton plus ferme et convaincant.
— Ça c'est ma pétasse, dit-elle fièrement.
— Eh !
— Pardon, je me suis emportée.
J'aspirais mes joues pour ne pas rire, mais le sien m'entraîna en échec.
Son écran s'illumina affichant la notification du Uber qui arrivait dans deux minutes.
— Aller on y va, Goddess.
Je pouffais en prenant mon sac et mon manteau et elle fit de même avant que je n'ouvre la danse vers la sortie.
***
Lorsque nous sortîmes du Uber, le remerciant, la file faisait déjà une longueur d'une vingtaine de personnes.
— Je crois qu'on va devoir attendre, soupirais-je.
Elle rit en pianotant sur son téléphone, j'enclenchais le pas avant d'être arrêtée par sa main sur mon avant-bras. Elle me montra le videur d'un geste du menton, je le vis toucher son oreillette avant d'acquiescer.
Il balaya les alentours du regard avant de s'arrêter sur nous. De son index, il nous fit signe d'avancer.
— Allez-y.
Je fronçais les sourcils et suivit Lexi, tirée par sa main emprisonnant la mienne.
— C'était quoi ça ?
— C'est l'effet que fait d'être les clientes les plus fidèles ? elle haussa les épaules.
Je compris lorsque Sanders sourit en notre direction. C'était lui qui nous avait fait entrer et j'étais presque sur que c'était à lui que madame textotait.
Cette fois, nous décidons de laisser nos manteau à la fille qui tenait le vestiaire, gardant seulement notre sac.
Le Barista était un simple bar le jour, mais la nuit, il se transformait en club le plus coté du coin.
Et aujourd'hui, nous étions samedi.
— De retour, hun ?
— Elle t'avait dit qu'on était les clientes les plus fidèles non ? le taquina-t-elle.
— Vous faites honneur à vos déclarations, je dois l'avouer.
Je souris comme simple réponse tandis que Lexi s'esclaffa sous mon regard confus. Sanders ne sembla pas remarquer ses gestes alimenté par la panique, mais étant sa meilleure amie, je le remarquais à des kilomètres.
— Comme d'habitude ?
Nous acquiescions. J'attendis que Sanders se mette à préparer nos boissons avant de m'approcher de l'oreille de Lexi la tirant vers moi.
— T'as paniqué ou quoi ?
— Carrément, elle força un sourire vers le brun.
— Détends-toi, t'es une goddess toi aussi. Ne l'oublie pas.
— Laisse-moi finir mon premier verre et je peux t'assurer que la goddess prendra possession de mon corps, dit-elle entre ses dents.
J'aspirais mes joues pour ne pas rire. Cette fille était clairement hors de contrôle. Je remerciais Sanders après avoir réceptionné mon verre, pris une paille avant de l'ouvrir et de la plonger entre les glaçons puis m'adossais au bar, face à la foule.
— Tu veux une clope ? proposais-je.
— J'en ai.
— Ouais mais je t'en dois, alors prend.
Je lui tendis le paquet, elle marmonna puis prit une cigarette. J'allumais la mienne puis avançais le briquet vers la sienne. Elle me remercia d'un clin d'œil.
— Et c'est pas pour paniquer et me brûler lorsqu'il reviendra, la menaçais-je.
Elle me fit de gros yeux et aspira plusieurs gorgées de sa boisson sous mon air ahurie.
— Doucement !
— Ferme-là, j'en ai besoin.
Je soupirais et décidais de la laisser gérer seule.
— Tu viens danser ?
Elle jeta un coup d'œil vers son barman qui était occupé et acquiesça. Nous nous dirigeâmes vers le centre de la piste avant de nous faire face.
Le Barista était déjà bondé de monde alors qu'il n'était même pas encore minuit. J'essayais de faire abstraction des corps qui me touchaient de temps à autre le dos et me concentrais sur ma meilleure amie.
Après quelques musiques, je finis mon verre et Lexi me tandis le sien vide que je pris pour poser sur la table la plus proche.
— Ça te dérange si je prends une pause au bar ?
Je ris sachant pertinemment qu'elle n'avait pas besoin de pause mais plutôt d'aller le voir. Je lui fit signe d'y aller, elle embrassa ma joue avant de se frayer un chemin vers Sanders.
La chaleur au milieu de la foule était étouffante, je décidais alors de me faufiler dans un coin un peu plus vide. Je sortis une cigarette et l'allumais.
La nicotine détendit instantanément mon corps, jusqu'à présent sous tension.
Qu'est-ce que je ne ferais pas pour ma Lexus.
Ne fais pas comme si tu n'étais là que pour elle.
Je baissais les yeux vers le sol, un sourire malicieux prenant place sur mes lèvres. Cette petite voix insupportable n'avait pas tort. Pas du tout, même.
Je relevais le regard, lorsque des baskets blanches entrèrent dans mon champ de vision.
— Tu es toute seule ?
Alertée, je cherchais Lexi du regard, sans la trouver.
— Non, demi-mensonge.
— Je ne vois pourtant personne près de toi, un rictus prit place sur son visage.
Je sentais déjà mon coeur palpiter plus rapidement, angoissé à l'idée qu'il me touche contre mon envie.
— T'es super... sexy, dans cette petite robe, dit-il ses doigts frôlant le rebord du bas de mon habit.
— Ne me touche pas, réussis-je à dire.
Apparemment pas assez fort car je sentis ses doigts remonter le long de mon bras. Affolée, mon regard balaya la salle, ma cigarette glissant de mes doigts pour finir au sol.
Le soulagement que je ressentis en croisant ses iris verts fut de courte durée.
Il sembla nous observer sans avoir l'attention d'intervenir. L'épaule appuyé, comme à son habitude, contre le mur une cigarette entre les lèvres.
Il expira la fumée, sans détourner son regard du mien, un rictus diabolique incurvant ses lèvres.
« Crois-moi, si jamais un jour tu as besoin d'aide...Tu pourras crier, pleurer... Tout ce que tu voudras. Je ne t'aiderais plus. »
Alors il comptait vraiment me laisser aux griffes de ce pervers.
— On pourrait peut-être... s'amuser ? la proximité de son visage me fit frissonner de dégoût, il puait le gin.
— N-non, je ne veux pas.
— Oh allez, ne fait pas ta prude. On sait tous les deux quelles intentions tu avais en mettant une robe aussi courte.
Mon corps se crispa immédiatement, se tenant plus droit. Je collais le plus possible mon dos à la paroie froide.
Ma respiration devenait de plus en plus saccadée, affolant par la même occasion les battements de mon cœur. Mon cerveau lui, refusait de réagir, pétrifié tout comme l'ensemble de mon corps.
— Restes tranquille ! il hurla, son haleine empestant l'alcool, fouetta mon visage.
— Je t'en prie Josh, pleurnichais-je, tu as bu, tu ne sais pas ce que tu es en train de faire.
— Je sais très bien ce que je fais et surtout ce que j'ai envie, là maintenant.
Il me poussa sur le lit et, sans me laisser le temps de réagir, il grimpa à califourchon sur mon corps. Ses mains emprisonnèrent les miennes au-dessus de ma tête.
— Arrête de bouger ! sa main libre atterrit violemment sur ma joue.
Ce qu'il fit me pétrifia sur place. Ce n'était pas lui, ce n'était pas mon Josh, c'était un monstre.
Son regard noir, dépourvu de regret me glaça le sang. Je n'allais pas avoir d'autre choix que de me laisser faire. Que pouvais-je faire face à sa carrure ?
Ferme les yeux, Aria.
Pourquoi me fait-il ça ?
Ça va aller, promis.
Un sanglot passa le barrage de mes lèvres lorsque je décidais de détendre mes muscles, les yeux clos. Sa bouche embrassa la peau de mon cou, le dégoût déferla dans mes veines.
Ce n'est pas un viol, si je suis sa copine, pas vrai ?
Le souffle chaud de cet homme atterrit sur mon cou me faisant sortir de mon cauchemars, revenant en enfer. Je détournais le regard en pivotant mon visage vers ma droite.
Ma lèvre inférieure trembla malgré moi.
Ses iris glaciales me scrutèrent. Ses lèvres n'avaient plus une once de rictus, ses sourcils étaient froncés. Le regard vide d'émotion, il écrasa sa cigarette au sol.
— Ta peau est tellement douce, il susurra et je sursautais lorsque ses lèvres entrèrent en contact avec ma peau, et ton odeur, si délicieuse.
Je me réfugiais dans les iris imperturbables de Maze en dépit de tout. Mon regard fut attiré par ses poings se fermant sauvagement. Je fermais les yeux, et quelques larmes coulèrent malgré ma retenue.
Comme si cela était possible, mon corps se crispa davantage lorsque, de son index, il ramena mon visage face au sien.
Ses iris noirs, injectés de sang, me rappelèrent ceux de Josh.
Son sourire pervers m'horripila et alors que je savais qu'il allait poser sa sale bouche sur la mienne, je fermais les yeux.
Rien.
Rien ne se passa.
J'expirais de soulagement lorsque je ne vis plus l'homme en face de moi.
Mon regard se dévia au sol, Maze était à califourchon sur lui, l'assénant de coups. Un hoquet d'horreur m'échappa, il était déjà inconscient mais le brun n'était pas décidé à s'arrêter.
Il va le tuer par ma faute.
Il allait te violer.
Il va mourir.
Il a ce qu'il mérite.
J'essayais de me calmer tant bien que mal, sans grande réussite. Je vis le blond d'hier attraper Maze le retirant avec difficulté du corps du pervers.
— Putain de connard ! Elle t'avait dit non !
Les yeux encore écarquillés, j'essayais d'assimiler ce qui venait de se passer. J'avais besoin d'air, je suffoquais.
— Espèce de fils de pute ! j'échappais un hoquet de dégoût lorsqu'il lui envoya un coup de pied dans les côtes, sans que celui-ci ne réagisse.
Réussissant à reprendre un minimum de force, je pris mes jambes à mon cou et poussais la porte de service qui menait à la ruelle arrière du bar.
M'adossant au mur en pierre, j'essayais de reprendre mon souffle.
Il est mort.
Il est mort.
Il est mort.
C'est de ma faute.
C'est de ma faute.
C'est de ma faute.
Larmoyant de douleur, ma poitrine me brûlait en raison de l'hyperventilation d'air hivernale. Ma bouche s'asséchait, devenant pâteuse.
Je sentais déjà ma vue se brouiller, l'impossibilité de me concentrer pour ne pas perdre encore plus pied.
La porte par laquelle j'étais sortie claqua près de moi.
Il est revenu pour finir ce qu'il a commencé.
Je ne suis pas en état de lutter.
Des mains chaudes prirent mon visage.
— Non, fondis-je en larmes. Ne me touche plus, je... je t'en supplie.
Ses mains quittèrent immédiatement ma peau. Mes yeux étaient bien ouverts et pourtant, tout ce que je percevais était du noir.
— C'est moi, Maze.
Ne t'échappe plus !
— Non, s'il te plaît ! dis-je en le repoussant à l'aveugle.
— Regardes-moi.
Arrête de bouger !
— S'il te plaît, Josh, suffoquais-je. Ne recommence pas, je ne supporterais pas.
Je l'entendis soupirer, et je savais que trop bien ce que ça signifiait. Je l'irritait.
— Touches-moi, chuchota-t-il.
— Non, secouais-je frénétiquement la tête. Non, non, non. Je ne veux pas.
Tout ce que je voyais était son visage rougit par la rage, car encore une fois, je me refusais à lui.
— C'est moi... Maze, tenta-t-il une nouvelle fois.
Mes paupières papillonnèrent.
— Je ne suis pas lui, ses iris d'un vert translucide me dévisageaient. Regarde, c'est moi Maze.
Il marmonna quelque chose d'inaudible.
— Est-ce que tu m'autoriserais à te toucher ?
Ma respiration se coupa.
Josh ne te demanderait jamais la permission.
Je le vois, devant moi.
Aria, ce n'est pas Josh.
Je fronçais les sourcils, ma vue se clarifiant.
Ce n'est pas Josh, regarde.
Son regard m'analysa. Au fond de moi, je savais qu'il me demandait silencieusement, l'autorisation.
« Crois-moi, si jamais un jour tu as besoin d'aide...Tu pourras crier, pleurer... Tout ce que tu voudras. Je ne t'aiderais plus. »
Je fermais les yeux.
C'est Maze.
Je ne me ferais pas avoir.
Aria, c'est Maze.
Maze m'a assuré qu'il ne m'aiderait plus.
Et pourtant...
Ce n'est pas lui, c'est Josh.
— Putain, il grogna.
Ma respiration se coupa lorsque ses lèvres entrèrent en contact avec les miennes. Son pouce caressa délicatement ma joue. Mes muscles se détendirent, à tel point que j'eus l'impression de m'évanouir. Il pencha un peu plus sa tête sur sa droite, emboîtant parfaitement nos lèvres ensemble. Je le laissais faire.
Après plusieurs secondes, il brisa notre baiser, collant son front au mien.
La peur coulant encore dans mes veines, je me refusais à ouvrir les yeux sur lui.
Et si finalement c'était Josh.
Ce n'est pas Josh.
— Regarde-moi, me susurra-t-il.
Mon corps réagit immédiatement à sa voix rauque, me donnant la force d'ouvrir mes paupières.
Le soulagement embruma mon corps quand je vis ses iris d'un vert glacial. Je laissais échapper un soupir, mes doigts s'aggripant à son t-shirt noire.
— Personnes te feras de mal...
Mes yeux jonglèrent entre les siens pour m'assurer qu'il ne me mentait pas.
— Pas si je peux les en empêcher.
Volontairement, je coupais ma respiration pour éviter d'être submergée une nouvelle fois par une vague de sanglots.
— Je...
Je l'interrogeais du regard.
— Est-ce que je peux te prendre dans mes bras ?
Un léger rictus pris place sur mes lèvres.
Je brisais le peu d'espace qui nous séparait et enroulais mes bras dans son dos. Un soupire s'échappa de sa bouche tandis qu'il enlaça mes épaules, me rapprochant un peu plus de lui.
Son odeur enivra mes sens, un mélange de parfum d'homme, dont je ne saurais dire le nom, et de cigarette. Un mélange qui, étonnamment, me rassurais.
Après un instant, il se racla la gorge m'éloignant de ses paumes sur mes épaules. Évitant mon regard, il rompit le silence.
— Tu devrais retourner auprès de ton amie.
Il s'avança vers la porte et me l'ouvrit. D'un signe de la tête et sans daigner me regarder, il me fit signe de partir. Je clignais des yeux, ne comprenant pas ce changement de situation mais ne commenta pas.
— Ce qui vient de se passer n'était qu'exceptionnel.
Je fronçais les sourcils, relevant le regard vers lui.
— Personne ne t'a obligé.
— Tu me faisais de la peine, on aurait dit une biche pétrifiée devant les phares d'une voiture.
Mon visage se liquéfia de toutes couleurs.
Ce n'est pas un petit con, au final.
Non, c'est un gros connard.
— La prochaine fois, essaie un bon coup dans les couilles. Ça marche toujours.
Je pris ses mots à la lettre et pliais mon genoux avant de l'envoyer entre ses jambes. Il grogna sous un cri de douleur, plié en deux.
— Tu as raison, c'est super efficace, murmurais-je après m'être baissé à sa hauteur.
Je tapotais son épaule de ma paume. Il marmonna quelques insultes mais la porte se referma étouffant ses cris de vengeance.
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Hello !
Un nouveau chapitre pour vous servir.
Que pensez-vous de tout ça:
Le traumatisme qui paralyse Aria ?
Le comportement bipolaire de Maze ?
La revanche d'Aria face à ses paroles ?
Bisous,
Mélissa.
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