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6. Festivités et Rapprochement

Colin

Mes nerfs sont à vif. Je peux littéralement sentir mon sang cogner contre mes tempes. J'attends patiemment que le producteur ait terminé sa conversation avec Charlie. Notre avenir musical est entre ces mains, et avec lui, notre destinée. Serons-nous voués à continuer à jouer dans l'ombre du Blue Train, ou pourrons-nous enfin atteindre les lumières pour véhiculer notre musique partout dans le monde ?

Cette conversation s'éternise, et avec elle, ma patience est mise à rude épreuve. Sandy a l'air de vouloir me calciner sur place. Normal après tout, je viens de virer son copain des coulisses. Encore heureux que je ne l'aie pas frappé, ce n'est pourtant pas l'envie qui me manquait. 

J'ignore ce qui m'a pris, sûrement le stress de l'instant. Toujours est-il qu'il n'avait rien à faire ici. D'ailleurs, si c'était à refaire, je n'hésiterai pas. 

 Le producteur s'approche de nous et me salue chaleureusement. J'en profite pour lui présenter Sandy.

— Ravi de vous revoir m'sieur Baker. J'vous présente notre nouvelle recrue, Sandy Mitchell. Sandy, voici William Baker, le producteur. 

Sans se défaire de son éternel sourire craquant, Sandy salue Baker.

— Je suis enchantée de faire votre connaissance, monsieur Baker. Le travail que vous avez fait avec le groupe OblivionObsession était remarquable !

Cette femme est vraiment incroyable. Elle a un charisme de fou et sait trouver les bons mots pour flatter l'ego du producteur, tout en restant digne et sans tomber dans la frivolité. Un vague sourire m'échappe. 

— Permettez-moi de vous féliciter sur vos prestations de ce soir, réplique Baker en tenant la main de Sandy bien trop longtemps à mon goût. Vous nous avez transportés dans votre monde. Quel délice, aussi bien pour les yeux que pour les oreilles.

— Merci beaucoup, répond-elle sans se défaire de son maudit sourire.

C'est moi ou ce Baker est en train de draguer MA chanteuse ?

— M'sieur Baker, interviens-je en ignorant le regard noir de Sandy. Votre temps est précieux. J'espère qu'on a réussi à vous convaincre ?

— Effectivement, confirme-t-il. Je suis attendu à l'after d'une soirée qui débute dans quelques minutes. Je vais être honnête avec vous, Spencer. Quand vous m'avez appelé pour me dire que vous avez trouvé la perle rare, j'étais sceptique. Je me suis dit qu'en une semaine, c'était quasi-impossible de dénicher une chanteuse et l'entraîner suffisamment pour passer sur scène. Et pourtant, vous avez non seulement trouvé cette ravissante jeune femme au timbre de voix exquis mais qui est aussi un délice au piano. Judicieux choix de votre part d'ailleurs.  Le piano rajoute un  élément en plus à vos chansons. Je suis agréablement surpris, vraiment.

— On s'est donné à fond et Sandy a fait des efforts colossaux pour arriver à c'niveau en si peu d'temps. 

Son regard fond dans le mien et me renvoie un léger petit sourire qu'elle s'empresse d'effacer. 

— En tout cas, continue Baker, sachez que j'accepte volontiers de vous produire. Je vous donne rendez-vous lundi prochain à quatorze heures dans mon bureau pour discuter de votre contrat. Bien entendu, vous êtes tous les deux conviés avec le batteur et la bassiste. Vous avez mon adresse sur ma carte de visite.

— On y sera sans faute ! Merci d'votre confiance. 

Le producteur s'éclipse en compagnie de Charlie, nous laissant seuls Sandy et moi.

— On a réussi, bordel ! soufflé-je, incapable de croire que tout ceci est bien réel. 

— Ouais, me lâche Sandy dans un ton amer. Félicitations. 

Le ton froid et distant de la petite brune me fait oublier mon euphorie. Elle tapote sur son téléphone. J'attends qu'elle finisse son SMS avant de m'approcher d'elle. 

— Sandy, à propos de...

Nous sommes interrompus par Charlie qui nous fait signe de rejoindre notre table habituelle. Sandy passe devant moi sans m'adresser le moindre regard. Je pense l'avoir bien énervée avec mon attitude de connard. Je ne peux cependant pas m'empêcher de ressentir une pointe d'agacement face à son comportement. Si ça la touche autant, c'est que cet homme doit être important pour elle. 

Je rejoins rapidement notre table suivi de près par mes nombreuses groupies. En temps normal, je n'aurais qu'une seule envie: m'amuser avec une, voire deux de ces jeunes femmes qui attendent le moindre signe d'attention de ma part. 

Mais ce soir, c'est une tout autre femme que j'ai envie de séduire. Une femme qui ne peut même pas me voir en peinture ... la seule qui résiste à mon charme. La seule qui m'intrigue et qui attise ma curiosité.

— Félicitations, les enfants ! scande Charlie pour couvrir la musique. Vous avez mis le feu ce soir ! Vous méritez amplement d'être produits. SCOTTY ... balance le champagne, ce soir c'est la maison qui paye !

J'invite le propriétaire du bar à s'installer et lui 

— Merci, Charlie. Sans toi, on serait pas là. 

— Allons, allons, ne me remercie pas. Je sais reconnaître un talent quand j'en vois un. C'est pas pour rien que je vous ai choisis pour animer mes soirées. Et maintenant, je pourrais dire à tout le monde que les célèbres Nightmareden sont nés ici, dans mon bar !

Charlie passe ses bras autours des épaules de Sandy. Les deux semblent être très proches. On dirait presque une relation père-fille. Beaucoup de mystère flotte autour de cette fille. Et l'envie de l'élucider se fait de plus en plus pesante. 


Le reste de la soirée fut ponctué par des anecdotes sur nos débuts. Sandy, légèrement pompette, riait aux éclats face à nos bêtises. Doris avait l'air de plus en plus mal-à-l'aise et toisait Sandy d'un regard mauvais. Il va falloir que je la garde à l'œil si je veux que l'entente se déroule bien au sein de mon groupe. Adam, en éternel charmeur ne cessait de faire des clins d'œil séducteurs à Sandy, ce qui m'agaçait au plus haut point.

Cette dernière se lève et claque ses mains ensemble.

— Bon, et si on allait danser pour fêter ça comme il se doit?

— Super idée, Sandy ! approuve Adam. Je connais une boite de nuit pas loin d'ici. L'ambiance est cool. 

— Ça sera sas moi, les enfants, décline Charlie. Il est une heure trente du matin et je ne suis plus aussi résistant que vous. Amusez-vous bien ! 

C'est donc à nous quatre que nous nous dirigeons vers cette boite de nuit dont Adam nous a parlé. Une fois sur place, nous nous installons sur une table et commandons à boire. Une musique techno résonne dans la salle alors que les corps transpirant se trémoussent sur la piste de danse. Sandy n'attend pas ses consommations et s'empresse de se débarrasser de sa veste avant de prendre Doris par le bras.

— Allez, Doris, viens on va danser !

Son ton mi-suppliant, mi-autoritaire me soutire un éclat de rire. Doris, danser ? J'aimerais bien voir ça !

— Ça va pas la tête ? mugit ma bassiste, comme attendu. Vas-y toute seule j'ai pas envie de jouer la baby-sitter.

— Ce ce que tu peux être rabat-joie ! Tant pis, j'y vais seule !

— Attends, poupée, lance Adam. Je t'accompagne.

Adam, le chevalier servant. Il ne perd aucune occasion de la ramener celui-là. J'observe mon ami accompagner Sandy sur la piste en se dandinant en rythme avec la musique électronique. Mon regard est comme aimanté à la magnifique brune aux mèches de feu. Je la détaille de haut en bas. Elle transpire la sensualité et la féminité. Ses boucles courtes se balancent sur ses épaules. Ses hanches effectuent des mouvements circulaires provocants et aguicheurs. Sa jupe remonte sur ses cuisses et dévoilent le bas d'un tatouage dont j'ignorais l'existence jusqu'à présent. 

Est-ce qu'elle se rend compte d'à quel point elle est sexy ? J'en doute. Adam, par contre, en est bien conscient. Et il en profite, ce con. Ses mains se posent sur sa taille ce qui me met hors de moi. Je me venge sur mon verre de vodka que j'avale cul-sec avant de le serrer entre mes doigts au risque de le briser. 

La voix de Doris me sort soudain de ma torpeur.

— Eho ! Colin ! Tu m'écoutes ou pas?

— 'Scuse-moi, Doris, j'étais dans mes pensées.

Doris lance un regard noir en direction de Sandy avant de reporter son attention sur moi.

— Ouais, j'vois ça. Et tes pensées, ça s'appellent Sandy c'est ça ?

Elle m'agace avec ses crises de jalousies. Je me pince le haut du nez avant de rétorquer d'un air dur.

— Me prends pas la tête, D ! 

— J'la sens pas cette nana ! Vous vous êtes emballés trop vite avec Adam ! On sait rien d'elle !

— T'as peur qu'elle soit une tueuse en série ou quoi ? 

— Moque-toi ! J'suis sérieuse. 

— C'est la protégée de Charlie. Si elle était pas nette, il l'aurait jamais embauchée.

— Qu'est-ce que t'en sais ? Tu t'rends compte qu'on sait rien sur elle ? Qui elle est ? Quel est son passé ? D'où elle sort ? C'est le groupe et notre avenir musical qu'on joue là !

Doris n'a pas tort sur ce point. En réalité, qu'est-ce qu'on sait sur cette femme à part qu'elle travaille comme barmaid chez Charlie depuis un an ? Rien du tout. Je repense à la violence avec laquelle elle avait réagit face aux paroles de mes chansons, à la tristesse éternelle qui a trouvé refuge dans ses yeux. Suis-je vraiment la seule personne capable de lire en elle cette tristesse infinie ? Il faut que je creuse tout ça. J'ai deux jours devant moi pour découvrir qui elle est avant de signer le contrat de Baker.

— Colin !  T'es vraiment ailleurs, ma parole !

— Putain, Doris, c'que tu peux être casse-couilles quand tu t'y mets ! Tu veux pas m'lâcher deux minutes ?!

— C'est bon, j'ai compris. J'me casse d'ici.

Ma pote d'enfance s'en va sans se retourner. Je lâche un long soupir. Elle me fatigue à s'obstiner de la sorte. Ses crises de jalousie se font de plus en plus fréquente bien que j'ai été parfaitement clair avec elle. 

Mon attention est soudain retenue par trois molosses qui regardent Sandy avec attention. Elle semble les connaître puisque son visage blêmit d'un coup quand elle les aperçoit. Elle chuchote rapidement quelque chose à l'oreille d'Adam avant de le laisser planté au milieu de la piste de danse et de suivre les trois hommes vers l'extérieur. J'interroge Adam du regard mais celui-ci se contente de hocher les épaules avec nonchalance avant de repérer une blonde qui se dandine à ses côtés. 

Tout ça ne me dit rien qui vaille.




Sandy

Les problèmes ... je suis un aimant à problèmes. 

Je ne peux pas profiter calmement de ma première soirée de libre depuis une éternité sans que mon passé ne revienne me hanter. J'étais en pleine danse avec Adam lorsque mon regard a croisé celui de l'infect Rob, accompagné de près par Chris et un autre de ses acolytes. Je savais que Chris était devenu assez proche de Rob mais j'étais loin de me douter qu'il était son bras droit ! 

Rob m'octroie un regard à faire froid dans le dos avant de me faire signe de le rejoindre sur le parking pour discuter. Je chuchote à Adam de ne pas s'en faire pour moi et suis Rob vers l'extérieur. Une fois sur le parking, Rob s'allume un joint avant de m'en offrir un que je m'empresse de refuser.

— Et bien, c'est du propre ! J'vois qu'la perte de Jeff est moins difficile à supporter que c'que tu nous laissais croire. J'suis déçu. Pas toi Chris ?

Je lance un regard apeuré vers Chris qui se contente de froncer les sourcils sans rien dire. Je sens la colère commencer à monter en moi. Comment ose-t-il me parler de Jeff ?!

— Il n'y a pas un jour qui passe sans que je ne pense à Jeff ! craché-je avec mépris à l'attention de mon ex dealer. Je ne fais que danser avec un pote, je n'ai absolument rien à me reprocher et en plus, je n'ai aucun compte à te rendre, Rob.

Mon abominable interlocuteur ricane en crachant sa fumée nauséabonde, puis s'approche dangereusement de moi. Je refuse pourtant de bouger et préfère lui tenir tête. Sa main parcourt ma joue, provoquant en moi un sentiment de dégoût profond.

— Retire tes sales pattes de mon visage !

— Toujours autant de caractère, ma p'tite Sandy. Sandy la sainte nitouche. Tu vas vraiment m'laisser croire qu'aucun homme a posé ses mains sur toi depuis Jeff ?

— Qu'est-ce que tu viens foutre ici, Rob ? Tu me suis maintenant?"

— Ne t'donne pas autant d'importance, Sandy. Je suis personne. Te croiser ici relève du plus simple hasard. J'en profite pour t'rappeler qu'la moitié du temps est écoulée. Il te reste plus que deux p'tites semaines si tu veux me rembourser.

— Tu auras ton argent en temps et en heure.

— T'as l'air bien sûre de toi, petite.

— Je sais ce que je fais. Tu n'as pas à t'en faire. 

Rob ricane en se massant le menton.

— En tout cas... sache qu'mon offre tient toujours. Si un malheureux événement a lieu et que finalement, tu t'retrouves dans l'incapacité de m'rembourser, tu sais qu'ta place est toujours vacante dans mon équipe.

Je sers les poings et ravale difficilement ma salive. Plutôt mourir que de retourner dans les rangs de Rob. J'essaye de capter le regard de Chris mais celui-ci est étrangement fuyant, comme s'il me cachait quelque chose. 

Nous sommes interrompus par une voix rauque et familière dans mon dos.

— Sandy ? Y a un problème ? 

Colin se tient juste derrière moi. Il pose ses mains sur ma taille d'un air protecteur, son regard azuré lançant des éclairs en direction de Rob qui semble s'amuser de la situation. Malgré son contact rassurant et son attitude protectrice, je ne peux m'empêcher de redouter qu'il découvre qui est Rob et ce qu'il me veut. Mon passé m'appartient et je n'ai pas envie de le partager avec qui que ce soit, surtout pas avec les membres du groupe.

— Ça va, tout va bien Colin, ne t'inquiètes pas. Je vais rentrer chez moi. 

— Mais non, ma p'tite Sandy, reste, minaude Rob avec sa voix de convenance. Profite bien d'ta soirée avec tes charmants p'tits copains... on s'reverra bientôt. Les gars, on bouge.

Rob et ses hommes quittent le parking et je me détends sur le coup. Les mains de Colin sont crispées sur ma taille. Je m'en détache rapidement et me retourne pour affronter son regard dur. Ses sourcils sont froncés et il a l'air extrêmement tendu. A-t-il compris qui était Rob ? Si jamais il le sait, je peux dire adieu à mes ambitions au sein du groupe. 

— C'était qui ? me questionne-t-il sévèrement. 

— De vieilles connaissances. On rentre ? 

Je commence à me diriger vers l'intérieur mais Colin en a décidé autrement. Sa main m'agrippe violemment le poignet et l'oblige à m'arrêter sur le champ.

— Des connaissances de quel genre ?

— En quoi ça te concerne ?

— Tu fais partie de mon groupe donc ça m'concerne.

— Être le leader des Nightmareden ne te donne pas le droit de te mêler de mes affaires privées, Colin. 

Je tente de me dégager de son emprise. Il m'énerve avec ses questions. Je suis abasourdie lorsque sa main qui tient mon poignet m'attire brusquement vers lui. Il me plaque contre son torse et me tient le menton de son autre main, m'obligeant à affronter le bleu de ses yeux.

— Tu peux, pour une fois, rentrer tes griffes, chaton ? J'me fais du souci pour toi. Tu fais partie de mon groupe maintenant. Non, ça m'donne pas le droit de me mêler d'tes affaires, mais ça m'donne le droit de m'préoccuper de toi. Si t'as des problèmes, tu m'en parles et on les règle ensemble. Ok ?

Je rêve ou il vient de m'appeler "chaton" ? Sans parler de cette douceur protectrice dont il vient de me couvrir. 

Mon palpitant s'emballe dans ma poitrine tandis que son index glisse doucement le long de ma mâchoire, faisant naître en moi de délicieux frissons. Les prunelles de mon beau rockeur s'assombrissent alors qu'il ne cesse de me dévisager avec son air sérieux et tourmenté. La main gauche de Colin effectue des mouvements circulaires sur mes flancs, et je sens ma respiration se faire plus lourde. J'observe ses lèvres charnues à quelques centimètres de mon visage et je ressens plus que jamais la folle envie de les sentir sur les miennes. Les effluves de l'alcool que j'ai englouti tout au long de cette soirée n'aidant en rien à me contrôler, je m'approche dangereusement des lèvres du grand ténébreux. Pourvu qu'il ne me repousse pas ! 

Nos souffles se mélangent, me paupières se ferment, mes lèvres s'entrouvrent attendant patiemment celles de Colin. Colin resserre notre étreinte.  Je ne suis plus qu'à un cheveu de sa bouche tentatrice...

— Les gars ?

Je laisse échapper un hoquet de surprise en maudissant Adam de tous les noms. 

Colin desserre rapidement son emprise sur moi et s'éloigne en direction de la boite en se raclant bruyamment la gorge. Adam semble comprendre qu'il vient d'interrompre quelque chose et se gratte activement l'arrière de la tête, un sourire crispé aux lèvres. Bon sang, Sandy, qu'est-ce qui t'as pris ? 

J'ai failli embrasser Colin ! Maintenant, c'est sûr qu'il va me prendre pour l'une de ses fourmillantes groupies.

— Viens, Sandy, m'intime le batteur maudit. Ne reste pas dehors, tu vas prendre froid.

Je rentre dans la boite, mais je ne suis plus d'humeur à faire la fête. 

D'un côté, je songe à Rob et la mise en garde de Chris à son sujet. Est-ce que j'aurais le temps d'amasser suffisamment d'argent en deux semaines ? Même si nous signons le contrat lundi, rien ne me dit qu'on sera tout de suite payé. 

D'un autre côté, j'espère que Colin n'ira pas fouiner dans mon passé. En parler m'est trop douloureux pour le moment. Assise sur mon siège, je joue avec mon pendentif tout en sirotant un énième cocktail alcoolisé. Un verre d'eau posé brutalement devant moi me sort de ma rêverie. Je lève les yeux vers le responsable et croise le regard glacial de Colin.

— Tu vas finir déshydratée à force de boire de l'alcool. Bois de l'eau, ça t'fera du bien.

Son attitude paternaliste me fait sourire. J'avale mon verre d'eau d'une traite.

— Allez, viens, dit-il d'un ton impatient. J'te dépose chez toi. 

— Je peux rentrer en taxi, merci.

— T'as pas vu ton état ? Je serais plus tranquille si j'te dépose chez toi moi-même.

— Depuis quand t'es devenu aussi gentil ? Il y a quelques jours, j'étais encore une parfaite inconnue pour toi.

— Excuse-moi d'être sympa ! Tu préfères quand j'te hurlais dessus peut-être ? Parce que si t'es dans c'type de délires, j'me ferais une joie de... 

— Non ! Idiot ! 

Nous pouffons de rire tous les deux avant que je ne reprenne mes esprits.

— Justement, regarde, c'est la première fois que je te vois rire comme ça. ça ne te ressemble pas d'être aussi sympa. C'en est limite flippant, si tu veux mon avis.

— Ça n'avait pourtant pas l'air de te gêner tout à l'heure sur le parking, chaton.

Il insiste bien sur le dernier mot en affichant sa moue taquine, devenue sa marque de fabrique. Je sens le rouge me monter aux joues au souvenir du baiser que nous avons failli échanger quelques instants plus tôt.

— Allez, viens. J'te raccompagne.

A bout de force et d'énergie, je m'exécute et le suis vers l'extérieur. J'ignore le clin d'œil plein de sous-entendus d'Adam et suis Colin jusqu'à sa voiture. Je me faufile en silence sur le siège passager pendant qu'il prend place côté conducteur. Il sort son téléphone portable et connecte son GPS en me demandant mon adresse puis démarre tranquillement. 

Le trajet en voiture s'effectue dans le plus grand calme. Un son rock diffuse à travers la radio et je m'offre le plaisir de reluquer Colin à travers mes paupières mi-closes. Sa chemise entrouverte laisse apercevoir ses pectoraux d'aspect ferme. L'envie d'y glisser ma main est prenante mais je pense avoir fait assez de dégâts en une soirée. Ses manches sont retroussées sur ses avant-bras dont les nervures sont toujours aussi saillantes que lorsqu'il gratte sa précieuse guitare. Son regard oscille entre la route devant lui, son rétroviseur et moi. 

Son sourire en coin me laisse penser qu'il a grillé ma séance de matage mais au point où j'en suis, et avec mon taux d'alcoolémie, je m'en fiche royalement. J'aurais largement le temps de le regretter demain, mais pour le moment, je préfère profiter de l'instant. La chute de pression accompagnée de ma soirée endiablée et de l'ivresse me plongent dans le sommeil sur ce siège si confortable. Une fois sur place, une caresse sur mon visage me réveille tendrement.

— Hey, réveille-toi. On est arrivés.

J'entrouvre mes paupières en émettant un grognement très peu féminin et sursaute quand je croise les deux prunelles azurées qui me dévisagent d'un air moqueur. Je constate avec effroi que ma jupe est remontée à une hauteur scandaleuse et m'empresse de descendre avant de me le faire remarquer par Colin. Celui-ci éclate de rire et descend à son tour, avant d'ébouriffer mes cheveux qui ne ressemblent déjà plus à rien.

— J'ai passé une excellente soirée, Miss. Merci.

— Merci de m'avoir raccompagnée.

Nous restons à nous contempler pendant un certain temps. Sandy, si tu veux de lancer, c'est le moment.

— Tu... euh... tu montes chez moi pour un dernier verre ?



A suivre ... 

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