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5. Le Grand Soir


Sandy

Voilà maintenant quelques jours que je suis un rythme effréné sans aucune minute de répit. Entre les répétitions tout l'après-midi et mon travail la nuit, je n'ai même pas le temps de me poser tranquillement ne serait-ce que pour réfléchir. Même lorsque je rentre chez moi à l'aube, je continue à me remémorer mentalement les partitions et les chansons du groupe. Mon enthousiasme quant à la perspective de rejoindre le groupe est retombé d'un cran. Les répétitions suivantes n'ont pas été plus glorieuses que la première. Je ne progresse pas de séance et séance, et ma confiance en moi, déjà minime, ne fait que régresser.

Mon intégration au sein du groupe est elle aussi au point mort. 

L'interaction avec Doris est quasi inexistante puisque la jeune femme ne m'adresse tout simplement pas la parole, à défaut de grogner lorsque j'ose lui faire la conversation. 

Colin s'énerve de plus en plus après moi suite à mes tentatives désastreuses de jouer du piano sur ses musiques, et cela ne m'aide pas à me concentrer. Je me suis retrouvée ainsi bloquée dans un cercle vicieux que je ne suis plus en mesure de quitter. Je me demande même comment j'ai fait pour ressentir du désir pour un homme aussi détestable, imbus de lui-même, et grognon.

Il n'y a qu'avec Adam que l'entente est plus glorieuse. Celui-ci comprend mes peurs et est toujours prêt à prendre ma défense lorsque Colin se transforme en bulldog et commence à m'aboyer dessus au cours des répétitions. Aujourd'hui nous sommes mercredi, et il ne nous reste plus que deux jours avant le grand soir où nous jouerons devant le producteur. J'arrive chez Colin la gorge nouée, attendant qu'il m'ouvre la porte et me fasse signe de rentrer.

— 'Lut !

— Salut, ça va?

— Ouais ... On sera seuls toi et moi aujourd'hui.

L'intégralité de mes muscles se tend à cette remarque. Seuls, lui et moi, dans cette pièce cachée et insonorisée?

— Ah oui, tu veux me tuer et tu ne veux pas de témoins, c'est ça?

Colin esquisse un sourire en coin, le même qui m'a faite craquer il y a quelques temps et qui m'exaspère à présent. Un frisson d'excitation se propage dans tout mon corps. Des pensées salaces me traversent la tête et je me mets à m'auto-flageller l'esprit. Calme tes hormones, Sandy! Ne pas toucher à Colin ! Ses chevilles sont assez grosses comme ça !

— C'est pas l'envie qui m'manque, crois-moi. Mais j'ai encore besoin de toi.

— Dommage. La mort est bien plus tentante que la perspective de passer mon aprèm avec toi. 

Une lueur taquine brille dans les yeux du ténébreux rockeur alors qu'il ouvre la trappe sur le sol et m'invite à m'y engouffrer. J'hésite à descendre et le maître des lieux ne manque pas de le remarquer. 

— J'vais pas te bouffer, Miss. 

— ça, c'est toi qui le dis. Pourquoi Adam ne vient pas?

— C'est la perspective de rester seule en ma compagnie qui t'fait si peur, c'est ça? Bizarre, d'habitude les femmes s'donnent corps et âme pour un tête à tête avec moi.

— Je ne dois donc pas être normale.

Aucune réponse. Colin se contente de me scruter de son regard de glace pendant que je me débarrasse de ma veste. L'idée de rester seule avec lui ne m'enchante pas des masses, surtout pas après le carnage des jours précédents. Au moins Adam était compréhensif et ne me hurlait pas dessus toutes les deux minutes. Dépitée, je le suis en silence sous la trappe et je rejoins mon piano. Devant mon air de chien battu, Colin soupire avant de me dire d'un ton qui ne lui ressemble pas:

— Écoute, on est pas parti du bon pied toi et moi. Je sais que j'peux être casse-couilles quand je m'y mets, mais si j'le fais c'est parce que je sais que t'es capable de beaucoup mieux! Je t'ai entendu jouer du piano l'autre jour et putain que c'était bon! Te voir bloquer sur des trucs aussi simples, ça me frustre. Alors vide-moi ta p'tite tête et concentre-toi sur ta musique. Donne tout ce que t'as dans le bide, et je sais que t'as ce qu'il faut pour m'épater.

J'écoute son monologue d'un air ahuri avant de soupirer et poser mes doigts sur les touches de mon piano. On me l'a échangé durant la nuit ou quoi? J'ai devant moi un Colin tendre et bienveillant qui sait trouver les bons mots pour me mettre en confiance. Décidément, cet homme est vraiment plus compliqué qu'il en a l'air. Il a tout de même réussi à atténuer cette sensation de stress qui s'emparait de moi à petits feux.

— Prête? me demande-t-il en passant la sangle de sa guitare autour de sa nuque.

— Quelle chanson?

— J'te laisse choisir.

Nos regards se croisent pendant un quart de secondes. Je prends une longue inspiration avant de me lancer. Je choisis de jouer la chanson du groupe que j'ai chantée lors des auditions. Celle qui traduit toute ma peine et mon amertume. J'aperçois un sourire au coin des lèvres de Colin. Il s'y attendait ... il savait que j'allais choisir cette chanson. Le début est bien parti et je suis rapidement rejointe par Colin et sa guitare. Je me laisse envahir par la mélodie et replonge dans mes souvenirs ... mais c'est trop beau pour durer... je trébuche sur une note et casse le charme de l'instant. Je lance un regard horrifié vers Colin, attendant le moment fatidique où il va me hurler dessus et m'insulter comme à son habitude, mais contre toute attente, son regard reste braqué sur moi, l'air sérieux, avant de me murmurer:

— Regarde-moi ... concentre-toi sur moi !

Je lève les yeux vers lui et c'est comme si une chaleur intense se répandait dans ton mon être. Nous nous fixons intensément dans les yeux et mes doigts glissent instinctivement sur le piano. A force d'entraînement et de répétitions, je connais les partitions par cœur. Colin se met à chanter les paroles déchirantes de la chanson et me transporte dans son monde. Je l'observe crier sa douleur en grattant sur sa guitare et les battements de mon cœur se font plus percutants. Ciel, qu'il est beau !

— Chante avec moi, Sandy.

Je le rejoins dans son délire et marie ma voix à la sienne. Il m'invite dans son univers, il m'ouvre une brèche vers son âme. Je retrouve aussitôt la complicité qu'on avait partagée lorsque j'interprétais My Immortal dans le bar. Le temps est comme figé, arrêté, il n'y a plus que lui et moi. Bizarrement, quand mes yeux sont scotchés aux siens, je ne fais aucune fausse note. La musique coule par dessous mes mains à la manière d'un cours d'eau, fluide et magnétique. Mon sang palpite dans mes veines tellement notre entente est parfaite. A la fin du morceau, un sourire éclatant vient illuminer le visage de Colin. Il enlève sa guitare électrique et vient s'installer près de moi armé de son éternel sourire narquois.

— Tu vois, quand tu veux ...

— C'était super ... j'ai vécu la chanson !

— Cette chanson te parle vraiment, hein?

— Elle traduit parfaitement mes états d'âmes. C'est toi qui l'as écrite?

Colin acquiesce d'un mouvement de tête. J'ai l'impression que Colin a dû vivre un parcours semé d'embûches, semblable au mien, pour qu'il en arrive à écrire des paroles aussi sombres. Nous nous fixons intensément dans les yeux, ce qui déclenche un raz-de-marée d'émotions dans mon être, accentué lorsqu'il vient remettre une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. Son pouce passe ensuite de mes cheveux à ma joue la caressant tendrement. Je ne peux m'empêcher de frémir sous son contact. Ses yeux passent de mes yeux à mes lèvres qu'il fixe maintenant avec gourmandise tandis que son pouce poursuit sa descente jusqu'à ma mâchoire. J'ai terriblement envie qu'il m'embrasse. Je plonge dans l'océan de ses yeux, attendant qu'il effectue une première approche, mais ce moment tant attendu s'éternise.

— Si tu joues comme ça vendredi soir, on a toutes nos chances.

Ses dernières paroles me font l'effet d'une douche froide qui me ramène brutalement dans la réalité. Je me racle la gorge et m'éloigne à contrecœur de son emprise, avant de reposer les doigts sur le piano et lui lancer d'un air faussement assuré:

— Et bien, qu'est-ce qu'on attend pour continuer à répéter? Mercurial?

Colin me fait un sourire craquant, une lueur brillant dans ses yeux. Un vide me remplit lorsqu'il s'éloigne subitement de moi et qu'il se dirige vers l'autre côté de la pièce pour saisir sa guitare et commencer à jouer l'air endiablé de sa chanson devenue mythique. La suite de notre séance de répétition à deux s'est déroulé à la perfection. Une symbiose musicale presque parfaite me liait à Colin et nous n'avons pas vu le temps passer.


Les répétitions du lendemain ont été un franc succès. Doris n'arrivait pas à croire ses oreilles devant les progrès que j'avais effectués en deux jours et Adam ne cachait pas sa joie. Même Colin se montrait plus attentionné vis-à-vis de moi. Confiante et déterminée, je quitte l'appartement de Colin pour rejoindre le bar pour une nouvelle nuit de travail. Une fois sur place, je ne m'attarde pas à attaquer mes tâches quotidiennes quand je croise Luke en train de draguer comme à son habitude.

— Hey! s'exclame-t-il quand il s'approche suffisamment de mon bar. Ma beauté, je me demandais où t'étais!

— Scott ne s'est pas bien occupé de toi, on dirait?

— Entre Scott et toi... mon choix est vite fait.

J'éclate de rire avant de servir un verre de scotch à l'un de mes habitués. Luke boit tranquillement dans son verre en me dévisageant, un grand sourire aux lèvres.

— Pourquoi tu me regardes de cette façon?

— T'es rayonnante, ce soir. Qu'est-ce que tu me caches, beauté?

— Ah, oui, je suis rayonnante? Tu insinues que je suis terne d'habitude, c'est ça?

— Pas du tout, tu es le rayon de soleil de ce bar. Mais ce soir, tu brilles de mille feux. Je le connais?

— Pffff ... non mais dès qu'une femme est heureuse, on pense qu'un mec est derrière son bonheur. On peut parfaitement rayonner sans que ça ait un rapport avec la gent masculine, monsieur!

— J'en doute fort, mademoiselle Mitchell. Allez, crache le morceau et dis-moi tout!

— Je ne dirais rien. Par contre, si tu veux vraiment le savoir, je te donne rendez-vous demain à 21 heures ici-même!

— Qu'est-ce que tu me caches, Sandy?

— Patience ... tu verras demain.

Je lâche un clin d'œil en direction de mon ami avant de me rendre de l'autre côté du bar où un groupe de jeunes m'appelle pour commander.


La journée du vendredi est passée d'une extrême lenteur. J'attendais avec impatience l'heure du concert où je me tiendrais enfin sur scène. A dix-huit heures, Colin et Adam arrivent avec leur matériel accompagnés d'un de leurs amis.

— Vous êtes en retard!

— Relax, Sandy. On est large!

Leur ami motard s'empresse de poser l'une des nombreuses caisses sur scène avant de se présenter:

— Alors, c'est toi la nouvelle recrue? Je suis Matt, un ami et collègue de Colin.

— Enchantée, Matt. Sandy, et oui, c'est moi la nouvelle recrue des Nightmareden !

— Colin avait raison, tu es très craquante !

Matt me laisse virevoltante dans mon coin et s'empresse d'aller aider les autres à déballer le matériel. Colin a dit que j'étais craquante? Je tente de masquer mon trouble pour faire bonne figure devant les autres, même si intérieurement, mon cœur danse la salsa ! Une fois tout le matériel installé, Colin me fait signe d'approcher. Je pose ma serviette sur le bar et me dirige vers lui. Son regard brûlant parcourt mon corps qui s'embrase instantanément. 

Je m'approche de lui, surjouant un air charmeur:

— Pourquoi tu me regardes comme ça, Colin?

— Tu comptes porter ça pour le concert?

La douche glacée. Me voilà servie... moi qui croyais qu'il appréciait ce qu'il voyait. Mais quelle cruche ! Il est vrai que je n'ai plus dragué personne depuis des années. Jeff était acquis pour moi et je ne faisais aucun effort pour le séduire de nouveau, et depuis sa mort, aucun homme ne m'a assez intéressée pour que je ressente le besoin de le séduire. Et pourtant, Colin chamboule tous mes codes et change la donne ... il lui suffit d'un seul de ses regards pour que je me liquéfie sur place... 

Je tente de me rattraper comme je peux, mais le mal est fait.

— Pffff ... bien sûr que non, idiot. Tu me prends pour qui! J'ai une tenue de rechange avec moi.

— Alors dépêche-toi de t'changer. On va pas tarder à commencer.

Et c'est avec toute la dignité qui me reste que je m'éclipse en direction des coulisses pour me préparer au concert qui risque d'être un tournant dans ma vie. Je m'empare rapidement de mon sac et me dirige vers les toilettes privées des employés. Le stress commence à submerger toute entière. Ma respiration se fait plus lourde, mon pouls s'accélère, mes mains tremblent ... aide-moi Jeff, donne-moi la force d'y arriver, ne m'abandonne pas ...

Je saisis mon sac et m'enferme dans l'une des cabines pour me changer. J'échange donc mon uniforme par un t-shirt noir aux motifs rock accompagnée d'une jupe en cuir noir ainsi que mon habituelle veste en cuir, également noire. Je me fais un beau smoky-eyes et colore mes lèvres  d'un pigment foncé avant de boucler mes cheveux ce qui met en valeur mes mèches ombrées de rouge feu. Je finis enfiler une paire de bottines noires à talons. Me voilà prête! 

Un gros soupir m'échappe avant  que je m'engouffre en direction des coulisses.

Je croise tout d'abord le regard appréciateur d'Adam qui s'approche vers moi avant de poser une main sur ma taille et me chuchoter à l'oreille:

— Tu es ravissante, Sandy. Tu vas en briser des cœurs, ce soir ...

Un sourire reconnaissant se dessine alors sur mes lèvres. Adam a le don de trouver les bons mots pour me détendre. Mais le regard moqueur de Doris s'empresse d'annuler les effets des mots de son collègue batteur. 

— Ouais, c'est ce que je croyais, crache-t-elle d'un ton dédaigneux. On a embauché une figurante pour faire joli. Tu penses pas en avoir trop fait, barmaid?

— Pardon ? m'indigné-je. C'est à moi que tu parles ?

— Doris, tu la fermes ! lance une voix dans mon dos.

Colin s'avance en fixant sa bassiste qui lui rend son regard noir avant de jurer et s'éclipser à son tour vers les toilettes. 

— Fais pas attention à Doris. Elle est jalouse. 

— Jalouse de quoi? Je ne vois vraiment pas ce qu'elle me reproche !

Le beau rockeur me scrute de haut en bas sans rien laisser transparaître de ses pensées. Sans piper mot, il se dirige vers un distributeur et me tend une bouteille d'eau.

— Prête à mettre le feu?

— J'ai hâte d'y être. Mais je suis un peu nerveuse. 

Euphémisme ! Une grosse boule a décidé de s'installer dans mon abdomen, mon cœur menace de s'échapper de ma poitrine tant il est agité, mes jambes tremblent tellement qu'elles risquent de provoquer un séisme de force douze, et ma tête tourne si vite que j'ai l'impression d'être prisonnière d'un manège fou. 

— Mais ça va ! ajouté-je d'une voix que je veux rassurée. 

— Normal d'avoir le trac. Un shot d'adrénaline, c'est ce qu'il y a de mieux pour te mettre au taquet.

— Et ... et si je me plante?

Les mains de Colin se posent sur mes épaules provoquant en moi une décharge électrique se propageant tout au long de mon épine dorsale. Son regard pénétrant plonge dans le mien comme s'il voulait plonger au fond de mon âme.

— Quand tu sens que t'es sur le point de flancher, regarde-moi. Fais comme pendant les répètes  et tout ira bien. Fais-toi confiance.

Je fonds ! 

Ses mots sont d'un tel réconfort que là, tout de suite, j'ai envie de le dévorer tellement il est à croquer! A mon grand regret, il s'éloigne de moi pour observer la foule qui commence à se rassembler en salle. 

Pour la première fois, je ne serais pas derrière mon bar, à servir les consommations de ces jeunes gens. Je serais derrière mon piano, jouant et chantant aux côtés de Colin. Le rose me monte aux joues et mon cœur s'emballe de nouveau. Je tiens le pendentif de Jeff et m'adresse à lui, comme à chaque fois où je ressens le besoin de sa présence à mes côtés.

Il est l'heure ... Les projecteurs s'éteignent et plongent la salle dans la pénombre. Nous nous empressons de rejoindre chacun son instrument. Le cœur battant, je m'installe derrière mon piano et souffle un dernier coup. Le martèlement des baguettes d'Adam se fait entendre et les lumières s'allument subitement. 

Dans un rugissement sonore, la guitare électrique de Colin s'enflamme. Comme entraînés dans l'euphorie des mélodies, mes doigts glissent sur le piano. J'observe Colin chanter les premiers airs de sa chanson dans une totale maîtrise de sa voix. Sa chemise entrouverte laisse apercevoir ses pectoraux qui se soulèvent sous le rythme des respirations qu'il prend tout en chantant. Son attention dévie de son public vers moi, et c'est comme s'il se mettait à me chanter les paroles de cette chanson:

— When I first started honestly / Lorsque j'ai commencé, honnêtement
I never wanted anything / Je n'ai jamais rien voulu
But now I can't get you off of my mind / Mais à présent, je ne peux m'empêcher de penser à toi
Yeah I fell so hard this time / Oui, cette fois la chute était brutale
If I run from you / Si je te fuis

Will I be running from the truth / Serais-je en train de fuir la vérité

Or will I just be chasing lies / Ou serais-je en train de courir derrière des mensonges

Mon cœur bat la chamade alors qu'il me dévisage en chantant ces paroles. Sandy, ressaisis-toi! Ce n'est qu'une chanson, ce n'est pas comme si il s'adressait à toi. 

Et pourtant, Colin ne m'a jamais contemplée d'un regard aussi perçant! Lorsque le refrain arrive, Colin détourne ses yeux de moi et s'adresse à son public. Les cris féminins se font entendre du haut de cette scène et je ne peux m'empêcher de ressentir une pointe d'agacement lorsque je le vois sourire à ses nombreuses groupies.

Le reste du concert était un succès fulgurant. Colin m'a invitée à l'accompagner sur le chant sur plusieurs chansons et je pense avoir réussi à conquérir le cœur du public. Une fois le concert terminé, nous rejoignons les coulisses, riant aux éclats (sauf Doris, bien sûr, mais ça, ça ne choque plus personne).

— Sandy, t'as été super ! me félicite Adam en me prenant dans ses bras. C'est dans la poche, c'est sûr!

— Vous aussi vous étiez au top! 

Adam et Doris se rendent aux toilettes pour se rafraîchir, me laissant seule en compagnie de Colin qui ne semble pas serein. Il fait les cents pas dans la pièce, attendant que le producteur daigne nous montrer le bout de son nez. La porte des coulisses s'ouvre à la volée laissant apparaître un Luke euphorique qui fonce vers moi et me porte avant de me faire tournoyer dans les airs.

— Tu étais fabuleuse, ma beauté ! Tous les regards étaient braqués sur toi ! Une vraie star !

— Luke ! Tu me donnes le tournis, arrête !

Je ris aux éclats face à l'enthousiasme de mon ami. Celui-ci me repose à terre et prend mon visage en coupe entre ses larges mains.

— Petite cachottière, c'était ça ta surprise ... tu comptais me le dire quand que tu avais autant de talents?

Je n'ai pas le temps de répondre qu'un Colin furieux me dégage de l'étreinte de Luke. Ses yeux bleus lancent des éclairs en direction de mon ami. Mais qu'est-ce qu'il lui prend?

— Les coulisses, c'est réservé aux membres du groupe. Dégage de là. 

— Colin, arrête, je le connais !

Colin me foudroie du regard et me répond d'une voix glaciale.

— Je m'en cogne ! Les fans restent en dehors des coulisses.

Luke, mal-à-l'aise s'éclaircit la gorge avant de me faire rapidement un bisou sur le front et de me chuchoter tout bas:

— On se voit plus tard, ma belle. T'as assuré de fou !

Après un léger signe de tête, il s'éclipse, me laissant seule avec un Colin déchaîné.

— Non mais, t'es malade ? hurlé-je en brandissant un index accusateur en sa direction. Qu'est-ce qui t'as pris de lui parler de cette façon ?!

— J't'ai dit que j'appréciais pas la présence des fans dans les coulisses !

— C'était pas un fan.  Et t'avais pas le droit de le foutre à la porte de cette façon !

— Pourquoi tu t'emportes autant? C'est ton mec ou quoi?

La violence de Colin, surtout après les moments de complicité que l'on venait de partager me blesse plus que je ne voudrais le croire.

— Écoute Colin, que tu me hurles dessus quand je me trompe sur mon piano, c'est une chose. Mais je n'accepterai jamais que tu manques de respects aux personnes qui comptent pour moi, c'est clair ?

— Il s'en r'mettra ton molosse, t'inquiète.

Nous sommes interrompus par Charlie qui entre en coulisses accompagné du producteur. Colin change de visage en un quart de seconde, revêtant son masque de bête de scène et se précipite vers le producteur, tout sourire pour le saluer. 

Le moment de vérité est arrivé.




A suivre ...

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