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23. Perturbations

Colin

Flashback: soirée du concert

Alors que ma guitare électrique gronde en choeur avec la batterie d'Adam, la basse de Doris et le piano de Sandy, je discerne un son peu commode dans un concert de rock. Des coups de feu ... ici ?

Les gémissements du public sont différents de d'habitude. Je m'arrête pour tenter d'apercevoir une tête, un visage, que je pourrais reconnaître. Et c'est là que je l'ai vu ... au loin. Il me regarde... me menace en mimant un poignard qui m'égorge d'un mouvement de son pouce sur son cou. La cacophonie de l'instant est surréaliste, mais une seule pensée m'occupe l'esprit: nous ne sommes plus en sécurité.

Je me laisse faire lorsque les gardes-du-corps accourent pour nous mettre hors danger dans les coulisses. Une fois sur place, je remarque de Sandy crie et se débat. Elle est surement en train de paniquer. Elle aussi ressent ma peur et mon aversion. Il faut agir, et vite !

Je m'enferme dans la pièce voisine, sors mon téléphone portable et appelle celui qui m'a sauvé quand j'étais plus jeune, celui qui m'a ramené des ténèbres à la lumière, le seul qui puisse nous sortir de cette galère ... une sonnerie, deux sonneries, trois sonneries ... personne ne répond. Je tente d'appeler sa villa, en vain ... Je n'ai plus qu'un espoir, Hernán Salvador, son fidèle bras droit.

— Si ?

— Hernán, c'est Spencer. J'ai besoin de joindre le boss. C'est assez urgent.

— Le boss est pas là ... parti au Texas y a des mois. On a plus d'nouvelles depuis. Quel est le problemo ?

Je peste contre Duncan Reed. Cet homme m'a toujours appelé, à n'importe quelle heure, de jour comme de nuit, pour que je le laisse profiter de mes talents informatiques. Maintenant que c'est moi qui ait besoin de lui, voilà qu'il disparaît. Foutu pour foutu, je décide de demander l'aide de Pedro et lui expose brièvement la situation, attendant sa réponse.

— Rob Haynes tu dis, chuchote le gangster. Ça tombe bien, j'ai des comptes perso à régler avec cette vermine. T'as quelqu'un à l'intérieur?

— Ouais, j'ai infiltré sa bande. Un d'ses hommes de main m'aide de l'intérieur. Tout est sous contrôle.

— C'que j'aime chez toi, Spencer, c'est qu'tu laisses rien au hasard. J'vais mettre Eduardo dans l'coup si t'es OK.

— Eduardo ... C'est pas votre pote flic ?

— Lui-même. T'as pas à t'en faire, on prend le relais de cette histoire.

La voix de Sandy m'appelle au loin. Elle a l'air terrifiée ... je raccroche promptement et m'élance vers sa rencontre. C'est avec effroi que je découvre le corps inconscient de ma belle, étendu sur le sol.

Cette scène me rappelle le jour où j'ai retrouvé ma toxicomane de mère, gisant sur le parquet, dans cette exacte et même position. Une douleur lancinante me brise la poitrine et me coupe le souffle tandis que je cours vers Sandy. Je m'accroupis en face d'elle et constate qu'elle est juste évanouie.

— Sandy ! Réveille-toi, chaton, j'suis là !

Aucune réponse. Paniqué, je demande plus d'information auprès d'Adam.

— Qu'est-ce qui s'est passé ?

— Elle hurlait ton nom, je crois qu'elle a paniqué de pas te voir aux alentours.

Le temps semble figé. J'oublie le monde qui nous entoure, les journalistes qui ont réussi à se frayer un chemin vers les coulisses, les flash des appareils photos ... tout ce qui m'importe, c'est que ma belle se réveille. Sandy avait besoin de moi, et je n'étais pas là pour la rassurer, tout comme je n'étais pas là pour ma mère pour la sauver. Je serre le corps frêle de Sandy contre moi et dépose un long baiser sur ses lèvres.

Adam appelle une ambulance et même Doris a l'air inquiète à son sujet. Je bouillonne de rage et de haine à l'égard de ce Rob de malheur. Il ne va pas tarder à payer pour son arrogance. Le compte s'alourdit.

Fin du flashback


J'ai toujours détesté les hôpitaux. On dirait que cet endroit a été spécialement conçu pour rendre les patients encore plus malades qu'ils ne le sont déjà.

Doris vient de quitter la chambre de Sandy. Dès qu'elle m'aperçoit, ses yeux s'écarquillent de surprise. Elle me lance un regard contrit avant de quitter les lieux sans aucune explication. Intrigué, je regagne la chambre d'hôpital de Sandy où je la retrouve assise, les sourcils froncés comme si elle venait d'apprendre une mauvaise nouvelle.

— Chaton ? Ça va ?

— T'as pas quelque chose à me dire, Colin?"+

— Quelqu'chose comme quoi?

— oh, je sais pas, un truc que j'étais censée savoir sur moi mais que tu as volontairement omis de me dire ...

Sandy a l'air folle de rage. Son regard triste se pose sur moi, brisant mon coeur en mille morceaux. Mon téléphone sonne, me sauvant d'une conversation délicate sur un sujet que j'ignore. William Baker m'appelle. Je décroche aussitôt, ignorant le regard enragé de ma copine.

— Spencer, bonsoir. Comment va Miss Mitchell?

— Beaucoup mieux. Les médecins ont dit qu'elle pourrait rentrer à la maison cet après-midi.

— Très bien. Il faut qu'on parle, Spencer. Avec le groupe au complet. Rendez-vous demain dans mon bureau à quatorze heures tapantes.

— OK. On sera là.

Je raccroche puis lance un regard vers Sandy.

— Qu'est-ce qu'il voulait ? ma demande-t-elle.

— Prendre de tes nouvelles.

— Mais encore ?

— Il veut nous voir demain ... tous les quatre.

— ça pue ...

— Je sais ... 

Je fixe le regard de ma belle. Sa colère ne semble pas être apaisée et j'en ignore toujours la raison. Elle détourne les yeux, visiblement sur le point de verser des larmes. J'ai peur de la brusquer, sachant qu'elle est encore fragile.

— Chaton ... parle moi.

—  Vas-t-en, s'il-te-plaît. J'ai envie d'être un peu seule.

~

Il est presque quatorze heures quand je retrouve les membres de mon groupe devant le bureau de Baker. La tension est à son comble, personne n'est au courant de ce que notre producteur veut nous dire. Lorsque je croise le regard noisette de Sandy, je lui lance un sourire franc qu'elle se contente d'ignorer royalement. 

Nous n'avons pas eu l'occasion de reparler depuis hier. Lorsqu'elle a quitté l'hôpital, elle a insisté pour que je ne vienne pas. Charlie s'est chargé de tout. Clairement, elle m'en veux de lui avoir caché quelque chose. Nous pénétrons le bureau de Baker et je la vois s'installer entre Doris et Adam. Elle me fuit, et je commence vraiment à perdre patience. 

Je lui lance un regard noir qu'elle ignore superbement avant de reporter mon attention sur Baker.

— Bien, dit le producteur, jeunes gens, je ne vais pas y aller par quatre chemins. Si je vous ai réuni aussi rapidement, c'est que l'heure est grave. L'incident du soir du concert a ouvert l'œil sur vous. Les journalistes ont farfouillé un peu partout. Des rumeurs courent à propos de Miss Mitchell. J'ignore si vous avez eu le temps de faire un tour sur internet mais la nouvelle est partout.

Des sueurs froides coulent dans mon dos. Ce que je craignais est bien arrivé. Le passé de Sandy a resurgi à la surface. Je ne peux plus rien faire pour la protéger. Je risque un regard vers elle et la retrouve complètement figée sur son siège, le regard fixé sur Baker comme si elle l'observait sans vraiment le voir.

— Quel genre de rumeurs, m'sieur Baker ? le questionné-je en m'efforçant de garder une mine indéchiffrable.

— Le genre toxicomane et compagnie. Miss Mitchell, est-ce vous savez quoi que ce soit sur ce sujet-là?

Sandy ne répond pas, elle est complètement tétanisée, le visage blême, la mâchoire crispée. Je décide de répondre à sa place.

— C'que je souhaite savoir, c'est comment ces journalistes se sont procurés ces informations. La maison de production est censée protéger ses artistes de ce genre de débordements.

— Je me contre-fiche du pourquoi et du comment, Spencer ! Nous ne pouvons rien faire pour arrêter les journalistes de prêcher leurs infos sur Internet, d'autant plus qu'ils ont une source fiable qui confirme ces rumeurs. Alors, je vous repose la question: Miss Mitchell, qu'avez-vous à dire pour votre défense ?

— Quelle source d'information ? insisté-je, sans donner le temps à Sandy de répondre. 

— Spencer, laissez miss Mitchell répondre s'il-vous-plaît !

— Sandy vient à peine de quitter l'hôpital. Elle n'est pas en état de gérer un interrogatoire de ce genre, qui plus est en présence de tout le monde.

— Laisse, Colin, intervient la principale concernée, ce qui m'arrache un grognement sonore. Monsieur Baker, oui j'ai été toxicomane et dealeuse de drogue pendant mes années d'adolescence. Cependant, je suis clean depuis plus de deux ans et demi maintenant.

— Donc les rumeurs sont bel et bien correctes.

— Oui.

Baker soupire fortement et se laisse tomber en arrière sur son siège. Sandy conserve un visage dénué de toute émotion, comme si elle agissait par automatisme. Doris regarde le sol, visiblement gênée de la conversation qui a lieu. Il y a de quoi, si Sandy est punie à cause de son passé de toxicomane, ce monde est toujours d'actualité pour Doris. Adam, quant à lui, a l'air de tombé des nues. Il était le seul à ignorer tout du vécu de Sandy et semble aussi accablé que Baker.

— Je ne sais quoi vous dire, miss Mitchell, soupire ce dernier en vapotant une bouffée de sa cigarette électronique. Je suis déçu ... extrêmement déçu. Une voix comme la vôtre, un aussi bon talent... mais quel gâchis !

— Qu'est-ce que vous voulez dire par là ? l'interrogé-je en fronçant les sourcils. 

— La réputation d'un groupe est extrêmement importante, me répond-il en toussant. Je ne peux pas prendre le risque de miser sur un groupe dont les membres sont des drogués !

— C'est ridicule ! vocifère Doris. Sandy vous a dit qu'elle est clean ! 

— Et puis les meilleurs rockeurs au monde se droguaient, ajoute Adam. C'est même chose courante dans ce milieu ! Freddie Mercury, John Lennon, Keith Richards, Mick Jagger, Elvis Presley, et encore, la liste est longue ! Ça ne les a pas empêchés d'atteindre la gloire et une renommée mondiale.

Bien que je conserve un visage de marbre, je ne suis pas peu fier de mes acolytes. Baker accuse nos arguments tout en nous noyant dans une fumée parfumée à la menthe avant de surenchérir :

— Je regrette. Nous avons une politique dans notre maison de production. Nous ne signons pas avec des amateurs de stupéfiants en tous genres. Je suis dans le regret de vous demander de vous séparer de Miss Mitchell. Je ne peux pas courir le risque de la mettre sur le prochain album.

— Vous vous foutez de nous ? hurlé-je en me mettant debout, imité de près par Doris. On continue pas sans Sandy ! Impossible.

— Veuillez garder votre calme jeunes gens, sinon j'appelle la sécurité. Ma décision est irrévocable : on vire Miss Mitchell, ou on arrête tout. Plus de groupe, plus de second album.

Une colère froide émerge en moi. Une colère dévastatrice, destructrice, une rage émanant des fin fonds de mon âme. L'envie d'étriper Baker me prend de cours, un irrésistible besoin de le frapper ou lui faire du mal. 

L'ultimatum est lancé. Sandy ne réagit pas. Elle a toujours ce regard figé sur Baker, telle une statue de pierre.

— Il est hors de question qu'on continue sans elle ! grogné-je entre mes dents pour m'empêcher de retourner le bureau de Baker. C'est tout l'groupe ou rien ! Je jouerai pas sans elle.

— Je suis avec Colin, commente Adam sur un ton catégorique. On forme un groupe et on ne se séparera pas.

— La même pour moi, marmonne Doris en fusillant Baker du regard. Sandy fait partie d'nous, sans elle, ça s'ra pas pareil. J'continue pas sans elle, c'est mort.

Voir les réactions de Doris et Adam me réchauffe le cœur. Le silence de Sandy, par contre, ne me dit rien qui vaille. Et la connaissant, je sais qu'elle risque de faire une connerie. 

Je reporte mon attention sur Baker qui a l'air de plus en plus déçu.

— Ne prenez pas de décisions hâtives. Il s'agit tout de même de votre avenir musical. Vous avez beaucoup de potentiel. Prenez votre temps et répondez-moi dans quelques jours.

— C'est tout bien pensé, m'sieur Baker. Avec Sandy ou rien. C'est notre dernier mot, à prendre ou à laisser. 

— Vous avez mon numéro au cas où vous changerez d'avis.

C'en est trop pour moi. Je dois sortir d'ici avant que mes nerfs me lâchent et que je frappe Baker en pleine figure. Je m'élance hors du bureau et me rend dans un couloir désert où je hurle ma rage, un hurlement provenant des tréfonds de mon âme. Je frappe dans un mur jusqu'à en avoir mal, ivre de colère. Adam me rejoint en courant et tente de me calmer. Mon regard croise rapidement le visage noir de Sandy qui s'empresse de courir en direction de la sortie.

— SANDY ! ATTENDS !

— Laisse-la, m'intime Adam. Elle a surement besoin d'être un peu seule.

~

C'est dingue comme la vie d'un homme peut basculer du jour au lendemain. Un jour tout va pour le mieux, ton bonheur est à son paroxysme, et en un clin d'œil, tout s'effondre. En une journée, j'ai tout perdu. Mon groupe, ma carrière, et celle que j'aime.

Une semaine s'est écoulée depuis l'ultimatum de Baker. Une semaine que je n'ai plus eu de nouvelles de Sandy Mitchell, la femme qui a su briser mes barrières. Elle a disparu de ma vie aussi vite qu'elle est apparu, comme si elle n'était qu'un rêve, une illusion, ne laissant derrière elle qu'une vulgaire lettre d'excuses:

"Colin, avant que je ne te rencontre, mon âme était morte. Je vivais au jour le jour, essayant par tous les moyens de m'en sortir. Tu as été le soleil qui a illuminé mon chemin, mon ange salvateur, mon guide spirituel. Tu m'as ramenée à la vie et je t'en serais reconnaissante jusqu'à la fin de mes jours. Tu m'as offerte une place privilégiée dans ton groupe et une autre dans ton cœur. J'avais aimé avant toi, mais jamais de cette façon, jamais avec autant de force et de passion.

A présent, c'est à mon tour de te rendre la pareille. Je refuse d'être la cause de la dissolution du groupe. Ta musique, c'est toute ta vie. Je refuse d'être la raison qui t'empêche de poursuivre ton rêve. Continue le chemin, Colin, même si c'est sans moi. Je penserai à toi de là où je serais. N'essaye pas de me retrouver. Je me dois de m'éloigner, de mettre de l'ordre dans ma vie. Pardonne-moi, Colin.

PS: mes amitiés à Doris et Adam"

Un ouragan de désespoir s'est déchaîné en moi lorsque j'ai retrouvé cette lettre. Moi, Colin Spencer, l'homme qui se cachait toujours derrière une carapace épaisse de cynisme et de laconisme afin de me protéger, je me retrouve piégé dans l'oeil du cyclone, impuissant et paralysé. Sandy m'a quitté sans même prendre le temps de me dire adieu. Elle est partie et a su se rendre invisible aux yeux de tous les systèmes informatiques. J'ai remué ciel et terre pour la retrouver, en vain. Alors je me suis défoulé sur la seule personne responsable de toute cette catastrophe: Rob Haynes.

Mon téléphone en main, les yeux rivés sur mon écran d'ordinateur, j'appelle mon fidèle allié infiltré.

— Des nouvelles ?

— Tout est ok. J'ai envoyé le dossier demandé comme prévu.

— Parfait. T'es sûr qu'il doute pas d'toi ?

— C'était chaud après l'histoire des photos de Sandy. Il m'a soupçonné, mais j'ai réussi à dévier ses doutes vers quelqu'un d'autre.

— Par précaution, évitons d'communiquer trop souvent. On est jamais trop prudents.

— ça marche.

Je raccroche rapidement et referme mon ordinateur, satisfait. Les heures de Rob sont comptées. Il ne me reste plus qu'à retrouver la trace de ma belle.



A suivre ...

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NDA

(1) Hernan, Duncan Reed et Eduardo sont des personnages issus de mon histoire intitulée Rapaces (L'Ascencion de l'Aigle), que je vous invite d'ailleurs à aller lire si ce n'est déjà fait. 

 Oui, je m'auto-fait de la pub, et alors ? 🙈

Bisous les bibiches ❤

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