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22. Insécurité

Sandy

J'observe mon homme s'activer et se concentrer sur des codes et formules informatiques aussi compréhensibles pour moi que le mandarin. Je lui parle, mais c'est comme si son cerveau n'était branché qu'à son appareil électronique. Il ne m'entend pas, ne se rend même pas compte de ma présence. Il est simplement dans sa tâche.

Les minutes passent, puis les heures sans que je comprenne ce que Colin trafique sur le net. Il est bientôt l'heure de quitter l'hôtel lorsque Colin s'exprime:

— Je l'ai !

Je sursaute et part à l'encontre de mon homme, toujours aux aguets devant son ordinateur.

— Qu'est-ce que tu as eu ? Qu'est-ce que tu fais, Colin?

Colin vérifie un dernier code avant de refermer son ordinateur portable et d'en débrancher un boitier électronique que je n'avais jamais vu auparavant.

— T'as plus rien à craindre des menaces de Rob. J'viens d'pirater son PC et son tél. Toutes tes photos ont été effacées. Y a plus aucune trace qui prouve que t'ais déjà travaillé pour lui.

C'est trop beau pour être vrai. Peu confiante, et avec une peur d'y croire et d'être déçue par la suite, je fronce les sourcils.

— Tu en es sûr ?

— Certain, chanteur. J'suis l'meilleur, ajoute-t-il avec son fameux rictus suffisant.

— Comment as-tu pu avoir accès à son ordinateur ?

— J'ai un allié qui a infiltré la bande à Rob. Il a installé un mouchard sur son téléphone et puisque tout est lié, j'ai pu accéder à l'ensemble d'ses appareils électroniques.

— Mais... Lorsqu'il va savoir que les photos ont disparu il va s'en prendre à toi !

— Il aura aucune preuve contre moi. Tu vois ce p'tit boitier là? Cette p'tite merveille sert à m'rendre invisible. J'suis un fantôme qui crack et pirate tous les systèmes informatiques sans pour autant être visible. Ni Rob, ni l'hôtel ni même le FBI peut m'reconnaître avec ce bijou.

— Et tu penses que Rob va s'encombrer de preuves pour s'en prendre à toi? C'est pas comme ça que les gens fonctionnent dans ce milieu, Colin !

Nerveuse, les mains tremblantes, je me lève pour faire les cents pas dans la pièce. Je n'aurais pas dû en parler à Colin ! Je l'ai mis en danger. J'ai mis mon homme en danger pour sauver ma peau ! Quel genre de femme je suis, bon sang !

Colin se lève et vient me prendre dans ses bras costauds pour me calmer. Mon corps se détend instantanément à son contact, mais mon esprit vagabonde dans des scénarios plus horripilants les uns que les autres. Je pose mon front sur le torse du beau rockeur et me laisse bercer par sa respiration régulière.

— Tu m'prends pour qui, chaton? J'sais exactement à qui j'ai affaire. Ce genre de délinquants, j'les connais, j'ai bossé avec. T'inquiète pas pour moi. J'saurais m'défendre.

C'est le cœur battant à tout rompre que je me love contre les bras de mon hacker / rockeur / ensorceleur.

— Je ne supporterai pas de te perdre Colin...

— Tu m'perdras pas, j'te l'ai déjà dit.

— Colin, je ... je t'aime.

Ça y est, les mots sont enfin sortis. Je n'en pouvais plus de lutter et de cacher mes sentiments. Colin vient de se mettre en danger pour me protéger, pour m'empêcher de replonger dans mon passé noir, pour me permettre de prendre de l'avant et de continuer mon aventure dans ma nouvelle vie, la vie que j'ai toujours rêvé d'avoir. Oui, Colin méritait de les entendre, ces mots-là, il méritait que je les lui répète à longueur de journée.

Je l'aime.

J'en suis folle.

Et le perdre me serait impensable.

Je reste pantelante alors que le temps semble suspendu. Est-ce que je lui ai fait peur ? Est-ce que mes sentiments sont partagés ?

Colin hausse la tête, visiblement surpris de ma confession. Son silence lourd contraste avec les tambourinements de son cœur que je perçois à travers sa cage thoracique. 

Soudain, sa main droite attrape ma nuque, m'attirant plus fortement contre lui, pendant que sa main gauche taquine ma hanche. Ses yeux perçants me sondent, m'analysent. Je suis prisonnière de son regard, captive de son charme. Mon corps est prêt à s'abandonner à lui, encore et encore, alors même que mon âme ne m'appartient plus, elle est sienne ... Je suis sienne.

— Redis-le !

Sa voix rauque me surprend tout autant que sa demande. Je m'agrippe à ses épaules, comme à une bouée de sauvetage, comme pour m'empêcher de me noyer dans l'océan profond de ses prunelles. Ne pouvant résister, je m'exécute :

— Je t'aime ...

Mon homme émet un râle animal, bestial, avant de venir me plaquer contre lui. Ses lèvres dévorent les miennes, prestement, voluptueusement, pendant que ses mains glissent le long de mon dos pour finalement venir entourer la cambrure de mes fesses. Ses baisers enflammés m'arrachent un gémissement sonore. Contre mes lèvres, il murmure:

— Encore !

J'ignore pourquoi mes mots ont une telle emprise sur lui, mais sa requête qui se rapproche plus d'une supplique que d'un ordre me fait sourire. 

— Je t'aime, Colin. Je t'aime tellement que j'en suis folle.

Sa prise se fait plus forte autour de moi. Il me jette sur le lit et vient me dominer de sa hauteur. J'en profite pour caresser la peau douce de son dos. Les lèvres de mon amant se font plus joueuses lorsqu'elle atterrissent sur la peau frémissante d'excitation de mon cou. Dans une légère succion, elles viennent marquer ma peau comme étant leur propriété. Sans les décoller, Colin poursuit sa dégustation jusqu'à arriver vers ma poitrine tendue de désir. De sa langue brûlante, il vient caresser la pointe de mes seins. Un volcan explosif s'allume en moi. Des ondes de plaisir se répandent dans chacune de mes terminaisons nerveuses à mesure que la distance entre nos deux corps s'atténue. Je suis à la merci de cet homme, de ses baisers, de sa chaleur, de sa douce brutalité ...

Alors qu'il vient enfin me dominer, un cri libérateur s'élance hors de ma gorge pendant que je sens une nouvelle vague de plaisir m'inonder. Et quand soudain il murmure contre mon oreille:

— J't'aime aussi, chaton. J't'aime de tout mon être ... de toute mon âme ... 

Je m'abandonne à l'extase ultime.

Un dernier baiser vient sceller notre déclaration d'amour mutuelle et un voile de bonheur m'enveloppe tout entière.

Pourvu que ce bonheur ne soit pas éphémère !

~

Nous sommes de retour à New York pour le dernier concert avant de finaliser cette tournée. Je n'ai pas eu des nouvelles de Rob depuis cette fameuse nuit à Las Vegas, mais je sais que cela ne va pas tarder. La semaine qu'il m'a donnée pour vendre sa drogue arrive bientôt à échéance et je sais qu'il va bientôt falloir l'affronter.

Nous nous apprêtons à monter sur scène lorsque la vibration de mon téléphone m'informe de l'arrivée d'un nouveau message.

De Rob à Sandy:

"Tic toc, tic toc ... n'oublie pas que tu as jusqu'à minuit pour me vendre ce sachet de coke. Je t'ai à l'œil, ma petite Sandy."

Ce message signifie que Rob n'a toujours pas remarqué que mes photos ont disparu. Je décide d'ignorer mon ex-dealer et de me concentrer sur le concert. Une fois sur scène, mes doigts sur mon piano, j'oublie tous mes tourments. Les acclamations du public me font sentir vivante, joyeuse, une euphorie aussi prenante que la plus forte des drogues. Ma nouvelle addiction? L'amour du public. L'amour de Colin aussi.

Celui-ci me détaille sans gêne de ses yeux métalliques, tout en pinçant sur les cordes de sa guitare électrique. Notre complicité sur scène ne fait plus aucun doute et lorsque nous fusionnons nos deux voix, le monde autour de nous disparaît. Plus rien de compte hormis nous deux.

Lorsque le concert fut bien entamé, un coup de feu retentit, déclenchant des cris effrayés dans la foule. Une scène surréaliste se met alors en place devant nous. Le public se sauve en furie, craignant pour sa vie, alors que des gardes-du-corps montent sur scène pour nous protéger et nous sortir de là. 

Je suis prise d'un sentiment de panique. 

L'horloge affiche une heure du matin. Rob a surement dû remarquer la disparition de ses précieux clichés. Je lance un regard furtif et paniqué vers mon homme qui me fait signe de me calmer.

Me calmer ? Je rêve !

Tout cela est de ma faute !

Je n'aurais jamais dû en parler à Colin.

En pensant bien faire, il vient de nous mettre tous en danger. Lui, moi, Adam et Doris, mais aussi tout le public. C'est au bord de la crise de nerf, mon pouls martelant contre mes tempes que je me laisse emportée par l'un de gardes du corps vers la sécurité des coulisses.

— Artiste en sécurité, lance-t-il de sa voix grave dans son oreillette. Je répète, artiste en sécurité.

Mes jambes ne tiennent plus en place. Le monde tourne autours de moi et je n'arrive plus à discerner les visages qui m'entourent. Je cherche Colin du regard ... en vain.

— COLIN ! hurlé-je à tout bout de champ.

Aucune réponse.

— CO ... COLIN !

Soudain, il n'y a plus rien ... je ne discerne plus rien ... rien que le néant ...

~

Bip ... bip ... bip ... bip.

J'ouvre mes yeux, et il me faut un certain temps pour réaliser où je suis. Les yeux rivés vers ce plafond tantôt gris tantôt blanc, les lumières des néons m'éblouissent. Je ressens une main caresser mes cheveux et une voix masculine m'apaiser.

— Bonjour ma belle, tu nous a fait bien peur.

Je tourne le visage vers l'origine de cette voix, cette voix douce et paternelle qui m'enveloppe de chaleur. C'est lorsque je comprends qui est à mon chevet qu'une vague de reconnaissance m'emplit. Je fonds en larmes devant la seule personne qui a su faire office de figure paternelle dans ma vie. Il me sourit d'un air bienveillant avant de me prendre la main et de me rassurer.

Je me redresse dans mon lit d'hôpital et demande à Charlie :

— Il est quelle heure ?

Ma voix cassée est celle d'une personne qui a dormi pendant très longtemps. Depuis combien de temps suis-je inconsciente sur ce lit d'hôpital?

— Il est six heures du matin. Tu as passé la nuit ici.

— Désolée ...

— Mais de quoi tu t'excuses, enfin ? sourit-il d'un air si bienveillant qu'il me donne envie de le prendre dans mes bras. Tu as fait une crise de panique. C'est normal. Des voyous ont attaqué votre salle de concert. Vu que l'événement était donné en plein air, la sécurité n'était pas bien renforcée. William Baker était fou de rage et a accusé les organisateurs. Ce sont des choses qui arrivent parfois mais William nous assure que ça ne se reproduira plus. Tu peux être tranquille.

Si seulement je le pouvais ... si seulement je pouvais me laisser convaincre que ces personnes ne sont que des voyous qui s'amusent, et non pas les hommes de Rob qui sont venus pour moi, pour me faire peur, pour m'avertir. Ils sont venus s'en prendre à ceux que j'aime, à celui que j'aime. 

Colin ! Mon cœur bondit dans ma cage thoracique au souvenir qu'il ne m'a pas répondu lorsque je l'ai appelé.

— Charlie ! Où est Colin ? Qu'est-ce qui lui est arrivé ?

— Calme-toi, ma douce, calme-toi ... ton Colin va très bien, il n'a pas quitté ton chevet il est juste allé nous chercher des cafés.

— Il n'a rien alors ?

Comme pour me répondre, la porte de ma chambre s'ouvre à la volée, laissant apparaître la silhouette de mon rockeur préféré, deux gobelets du liquide fumant dans la main. Mon cœur se gonfle de joie de le retrouver sain et sauf. Mais je déchante très vite lorsque je lis la fatigue sur son visage. Ses yeux s'illuminent lorsqu'il s'aperçoit que je suis réveillée, et un sourire éclatant se dessine sur son visage.

— T'es réveillée? Comment tu t'sens, chaton?

Il vient prendre ma main et la porte à ses lèvres dans un geste qui m'enveloppe d'amour. Charlie s'éclaircit la gorge avant de nous interrompre.

— Je vais vous laisser entre vous, les enfants. Sandy, je reviens te voir ce soir ok ? Prenez soin d'elle, Colin.

— Comptez sur moi. Merci pour tout, Charlie.

Charlie s'éclipse, me laissant seule avec mon homme.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé? T'étais où avant que je tombe dans les pommes?

— C'est pas important. J'suis là maint'nant. Repose-toi. T'en as bien besoin.

— C'est Rob, hein? Où est mon téléphone? Il a sûrement essayé de me contacter. Imagine qu'il s'en prenne à toi ! Ou à ma sœur !

— Ça sert à rien de t'mettre dans de tels états. Tout est sous contrôle.

— J'en ai ma claque Colin ! Ça fait des mois que tu me répètes que tout va bien, que tout est sous contrôle. Et pourtant, à chaque jour qui passe, j'ai l'impression que Rob nous manipule comme des marionnettes et qu'on est à sa merci. J'en peux plus, Colin. Vraiment ! J'ai besoin de me sentir libre, insouciante. J'ai besoin de me sentir en sécurité.

L'électrocardiogramme auquel je suis reliée indique que les battements de mon cœur s'accélèrent dangereusement. Je ne comprends pas pourquoi je réagis de la sorte, mais j'ai cette désagréable impression que je suis en manque ... un manque que je n'ai plus ressenti il y a plus d'un an. Est-ce le petit sachet de cocaïne qui me fait cet effet? Ou est-ce ce désir de paix intérieure que je recherche ? Je ne saurais dire.

Colin tente de me calmer, en vain, quand soudain il harponne mes lèvres dans un doux baiser prometteur, protecteur. Je me détends dans ses bras alors qu'il met fin à son embrassade. Lorsque sa main vient envelopper ma joue, il soulève mon visage d'un coup de son index.

— Rassure-toi, chaton. Rob pourra pas s'en prendre à ta sœur. Elle est actuellement à l'autre bout du pays en colonie de vacances. Le temps qu'elle revienne ici, j'peux t'assurer que Rob sera un homme fini.

— Comment tu sais qu'elle est en colonie?

Mon homme me toise de son éternel sourire moqueur. Mais oui, quelle cruche je fais en posant cette question. Il a l'air tellement serein maintenant qu'il sait que je suis hors danger. Dieu du ciel, je l'aime tellement que j'en ai mal. Je suis terrorisée à l'idée de le perdre un jour, à l'idée de devoir continuer sans lui. Je vis constamment dans cette hantise, cette phobie, signe que malgré tout ce que je voulais me laisser croire, je ne suis toujours pas guérie du décès de Jeff.

Comme s'il lisait dans mes pensées, Colin tente de me rassurer :

— Arrête de t'torturer l'esprit. Tu vas bien, j'vais bien ... on va s'en sortir ensemble. J'suis pas Jeff.

Ces derniers mots me laissent bouche-bée. Non, il n'est définitivement Jeff. Jeff avait lâchement choisi la drogue plutôt que de se battre pour notre bonheur, notre liberté. Jeff préférait m'enfoncer sous terre pour avoir ses doses. Colin, au contraire, décide de se battre, de vaincre l'ennemi, de me rendre plus forte. Jeff est mort en se droguant ... Colin peut-il mourir en se battant ?

— Colin ... j'ai besoin de comprendre ce qu'il s'est passé. Ne me mens pas, je t'en prie. Dis-moi la vérité.

Colin me regarde d'un air grave, visiblement en train de se demander s'il se confie ou pas.

— J'te l'dirais quand tu seras sortie de là, chaton. Pour l'instant,  faut qu'tu t'remettes sur pied rapidement. On a besoin d'une compositrice pour l'album numéro 2.

Il me fait un petit clin d'œil suivi d'un sourire malicieux. Mon cerveau court-circuite un instant avant que je prenne conscience de la signification de ses paroles.

— L'album numéro ? répété-je, peu sûre de comprendre.

— J'ai eu Baker au téléphone. Malgré l'incident d'hier, notre tournée a eu un succès monstre. Nos ventes d'album n'arrêtent pas d'augmenter et on gagne en renommée. Baker est chaud pour un second album à paraître d'ici un an.

Je n'y crois pas ... penser à un second album alors que je suis dépassée par les événements liés à Rob et ses menaces incessante relève du surréalisme.

— C'est ... c'est génial.

— J'te sens pas trop emballée, chaton.

— Si, si ... bien sur. C'est juste que ... je sais pas ...

— Moi j'sais. T'es tellement angoissée par Rob et par c'qu'il représente que tu t'dis qu'il vaut mieux pas rêvasser à la vie qu'tu mérites d'avoir tant qu'il est dans les parages. Rentre pas dans son jeu, Sandy. C'est exactement c'qu'il veut. T'faire vivre dans l'angoisse permanente qu'il va s'en prendre à toi. Mais concrètement, qu'est-ce qu'il a fait ? Rien. Il fait que menacer dans le vent. C'est d'la torture psychologique pour t'pousser à revenir vers lui par toi-même, sans qu'il se salisse les mains. Lâche prise, chaton. Laisse-toi aller et vis ton rêve.

Le cœur battant, je bois les paroles de mon homme, gravant chacune d'elles dans mon esprit. Il a raison. Rob veut m'affaiblir, m'anéantir, me brûler comme les cendres  d'un joint qu'il fume pour s'amuser, un soir d'été. 

Des coups à la porte interrompent notre conversation. Doris, comme à son habitude, n'attends pas et ouvre la porte à la volée. Je suis surprise de la voir ici, mais touchée de l'attention qu'elle me porte. Colin est aussi surpris que moi, mais en profite pour s'éclipser prétextant un coup de téléphone à passer. Doris s'approche de mon chevet tandis que Colin referme la porte derrière lui, non sans me jeter un dernier coup d'œil.

— Encore à faire ta putain d'princesse en détresse, hein?

Son ton est amusé, rieur et joueur. Je commence à comprendre la personnalité déjantée de Doris ainsi que son sens de l'humour particulier. Elle me tend une petite boîte de chocolats, ce qui me fait sourire. 

— Ils sont empoisonnés ? plaisanté-je en retournant la boîte pour vérifier leur date de péremption.

— Trop facile, tout l'monde saurait qu'c'est moi. J'suis plus subtile qu'ça. 

— Fais gaffe, je vais me mettre à penser que tu as de l'affection pour moi. 

— Rêve pas trop, Mitchell, j't'ai juste offert ces chocos pour qu'tu puisses plus rentrer dans tes jean taille mannequin. 

J'éclate de rire, aussitôt suivie de la belle punk. Depuis cette fameuse nuit où mon passé lui a été révélé, une nouvelle forme de complicité est née entre nous deux. Je ne dirais pas qu'on soit les meilleures amies du monde, loin de là, mais il est vrai que je la trouve de plus en plus attachante.

Ses yeux verts tombent sur l'aiguille qui perce ma peau et par laquelle s'écoule le liquide froid de la perfusion. Je sais exactement à quoi elle pense lorsqu'elle voit ça. Il devient urgent que Doris pense à se faire désintoxiquer.

— Doris ... est-ce que tu as déjà songé à rejoindre un centre de désintox ? J'en connais un très bien.

—J'suis pas venue t'voir pour parler de ça, Sand.

—Je sais. C'est juste que ... 

— Laisse tomber.

Une silence gênant s'installe entre nous. Je n'insiste pas, consciente qu'elle ne se fera pas aider tant qu'elle n'a pas pris d'elle-même cette décision.

—Tu as su  pour l'album ? la questionné-je finalement pour briser la glace.

— Ouais, c'est top. J'm'y attendais pas du tout pour être honnête.

—Moi non plus.

— T'sais, Sandy. Quand t'es arrivée dans l'groupe j'avais envie d't'étriper. Tu faisais ta belle, Colin et Adam n'avaient d'yeux qu'pour toi, l'public et l'producteur aussi. J'me sentais  délaissée. J'avais l'impression qu'tu t'accaparais mon monde.

—C'est faux, Doris ! Jamais je n'ai voulu prendre ta place ni au sein du groupe ni nulle part d'ailleurs !

—Je sais. J'ai grave déconné. Tu méritais pas. C'que t'as traversé c'était juste ... horrible. J'sais pas comment tu fais pour garder l'sourire. Franchement. J'm'en veux tellement d'avoir poussé Colin à t'surveiller. C'était con de ma part, j'l'avoue. Mais j'voulais que tu dég...

Le reste des mots de Doris se transforment en un bourdonnement incompréhensible et lointain. Seuls les mots "Colin" et "te surveiller" résonnent au fond de moi.

— Que ... quoi ? Tu peux répéter ?

— Que j'voulais qu'tu dégages du groupe ?

— Avant ça ?

— Qu'j'ai demandé à Colin d'te surveiller? Ouais j'ai fais ça mais ...

— Comment ça Colin me surveillait ? Tu veux dire qu'il me traquait ? Qu'il suivait mes mouvements, mes appels ? Comme on suit un criminel ?

Consciente d'avoir commis une grosse boulette, Doris tente de se rattraper tant bien que mal. Mais le mal est fait ...

— Sandy ... attends, je sais pas s'il l'a fait ou pas ! Te mets pas dans tous tes états pour ça ! Putain.

Soudain, tout me revient en tête ... mon téléphone qui disparaît et réapparaît chez lui ... lui qui se connecte sur son ordinateur dès que je reçois un texto ou un appel ... lui qui apparaît comme par magie à l'endroit où j'étais censée rencontrer Rob pour lui donner de l'argent ... pendant tout ce temps-là, il me surveiller ... il me surveillait parce que Doris le lui avait demandé ... il me surveillait parce qu'il n'a pas confiance en moi ... je me suis laissée bernée comme une souris devant un morceau de fromage, comme une enfant devant une friandise. Colin Spencer m'a bernée ...



A suivre ... 

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