16. Le passé de Sandy
Sandy
OH MON DIEU... mon cerveau vient de court-circuiter.
Colin est debout, à la commissure de la porte, vêtu d'un short de sport noir... vêtu uniquement de ce short. Il était visiblement en plein entraînement sportif à en juger par sa respiration saccadée et le mince film de sueur recouvre son torse. Ces cheveux sont relevés en une queue de cheval négligée et certaines mèches ébène sont collées à la sueur de son front.
Comme hypnotisés par la vue qui s'offre à eux, mes yeux parcourent chaque fraction de ce corps parfait, en partant de son torse indécent, suivant la ligne de poils noirs qui se dessine depuis son nombril vers le tissu de son short, et détaillant avec avidité sa ceinture d'Apollon. Mon regard remonte doucement vers le sien que je surprends divaguer sur mon décolleté.
— Salut, Colin.
Avec une lenteur diabolique, mon rockeurs décroche ses iris de ma mini-poitrine et les plante dans les miens.
— Qu'est-ce qui t'amène Sandy ?
— Je te dois des explications. Tu ne m'as pas vraiment écoutée la dernière fois.
Colin me fixe pendant quelques secondes durant lesquelles il semble réfléchir, avant de s'écarter de l'entrée et me faire signe de rentrer. Son salon est sens dessus-dessous. Une dizaine de bouteilles de bière sont disposées sur la table-basse, accompagnées de tasses de café vides et d'une pile de papiers. Visiblement, je viens d'interrompre une séance d'écriture.
— Désolé du bordel. J'pensais pas avoir d'la visite.
— C'est pas grave.
À ces mots, un sentiment d'allégresse prend naissance dans mon esprit. J'avais peur que cet éloignement entre nous envoie Colin dans les bras d'une de ses groupies ou pire, dans le lit de Doris. Mais visiblement, ce n'est pas le cas.
Colin débarrasse la table pendant que je m'installe sur le canapé. Le point positif, c'est qu'il ne m'a pas tenue à l'écart. Le point négatif ? Je ne sais absolument pas comment lancer la discussion.
Je croise les jambes sur le canapé, un coussin entre mes bras. Colin s'installe sur un pouf en face de moi, maintenant ainsi une distance de sécurité entre nous.
— Colin ... Malgré tout ce que tu penses, je ne me drogue pas.
— Va m'falloir un peu plus que ça, Sandy.
Je croise son regard métallique qui me fixe, qui semble me sonder pour déceler le moindre petit mensonge dans ma version des faits. Je ferme les yeux, prends une profonde inspiration pour me donner du courage et me lance.
Il est temps.
Il est temps que Colin sache qui je suis.
— Je suis le fruit d'un coup d'un soir. Ma mère avait dix-huit ans quand elle est tombée enceinte. Mon père ? Il a jamais voulu de moi. Ma mère a dû m'élever toute seule. Pour subvenir à nos besoins, elle bossait comme serveuse dans un restaurant. Je me souvenais que parfois j'y allais avec elle et je m'installais près du musicien qui jouait du piano. Je pouvais rester des heures à l'écouter jouer tellement j'étais subjuguée par la beauté de cet instrument. Je pense que c'est à partir de là qu'est née ma passion pour la musique.
Je marque une pause dans mon récit. Replonger dans mes souvenirs lointains n'est pas ce que je préfère, mais il est nécessaire que j'en parle pour que Colin comprenne le pourquoi du comment.
— On était très pauvres, mais on était heureuses toutes les deux. Un jour, l'un des clients du restau s'est épris d'elle. Un gosse de riche. Le genre costard-cravate, gros cigare, grosse bagnole. Ma mère était aux anges. Même si elle ne l'aimait pas, elle a quand même accepté de faire sa vie avec lui, pour l'argent. Elle a quitté son job, notre quartier et on est parti nous installer chez lui. Elle m'avait promis une vie de princesse, et elle n'avait pas menti. Jim Dawson, mon nouveau beau-père qui ne me refusait rien. Il m'a même payé des cours de solfège et de piano. J'étais heureuse à l'époque. Une putain de petite vie de princesse.
Je me tais un moment pour vérifier la réaction de Colin. Ses yeux sont noyés dans le vide, mais je sais qu'il m'écoute. Face à mon silence soudain, ses prunelles retrouvent les miennes. J'ignore ce qu'il y lit, mais ils deviennent tout à coup plus chaleureux, plus rassurants. Tout ce dont j'avais besoin pour poursuivre.
— Tout a basculé le jour où ma petite sœur est née. Mon monde parfait s'est écroulé le jour où elle a ouvert ses yeux sur ce monde. Ma mère et Jim n'avaient plus d'yeux que pour elle. Je n'existais plus. J'étais frustrée et j'enchainais les fugues. Ils me retrouvaient à chaque reprise. Et puis à l'âge de treize ans...
Nouvelle pause, cette fois nécessaire à ravaler le flot de larmes qui trouve refuge au fond de ma gorge en souvenir de ce jour-là. Ce jour où ma vie n'a plus jamais été la même.
Non, je ne peux pas lui raconter ça... C'est encore trop présent, trop vivant, trop douloureux dans mon esprit. Il n'a pas besoin de le savoir.
Colin me dévisage, un sourcil relevé, dans l'attente que je poursuive mon histoire.
— À treize ans, c'était la fugue de trop. Je me suis réfugiée chez Jeff et Chris, nos voisins de l'époque où ma mère travaillait encore dans ce restaurant. Jeff n'avait que dix-sept ans et Chris en avait dix. Ils m'ont accueillie parmi eux et tous les trois, on était devenus inséparables. Ils étaient orphelins et vivaient dans un minable petit deux pièces. Les services sociaux ne prenaient même pas de leurs nouvelles. Les oubliés du ghetto. Mais tu dois savoir ce que c'est hein ?
Le regard de Colin se fait plus dur quand il acquiesce en silence.
— Bref, Jeff travaillait comme assistant d'un tatoueur du quartier pour nous payer la bouffe et le loyer. Ça ne suffisait pas à couvrir tous nos besoins. Une bouche de plus à nourrir et à vêtir, c'était chaud. Et puis du jour au lendemain, plus de problème, plus de souci. L'argent coulait à flot, Jeff a acheté un local et a ouvert son propre salon de tatouage. Son rêve. Je me posais des questions. D'où sortait cet argent ? Ça m'intriguait. Et un jour, je l'ai suivi. Et c'est là que j'ai fait la connaissance de Robert Haynes, alias Rob.
Je n'oublierai jamais ce jour maudit. Ces yeux machiavéliques. Ces dents jaunes. Cette peau écorchée. Je serre les poings et continue de lutter contre les sanglots en m'eclaircissant la gorge.
— Et c'est là que j'ai compris. Jeff se dopait régulièrement. Et pour payer sa came, et en contrepartie tout le reste, il dealait.
Une larme silencieuse s'écoule sur mes joues. Je l'efface distraitement et continue ma tirade. Maintenant que je suis lancée, je ne pourrais plus m'arrêter.
— Je sais pas à quel moment j'ai commencé à développer des sentiments pour lui. Mais à ce moment-là, j'étais prête à tout pour le satisfaire. Et c'est à partir de ce jour-là que j'ai commencé à dealer aussi ... Et à me droguer en contrepartie. Au début je ne fumais que des joints. C'est Rob qui m'a poussée à le faire. Je trouvais ça agréable de planer dans les airs, comme si je ne pesais rien, insouciante et libre. Mes soucis n'existaient plus, mes mauvais souvenirs, envolés.
— Il t'a entraînée dans ses merdes ! grogne Colin, visiblement en proie à une colère acerbe.
— Je l'ai suivi. C'était mon choix. Rob s'est fait un plaisir de recueillir une petite jeune de quatorze ans dans son cercle. De l'initier dès son plus jeune âge. Il était sûr de m'avoir dans sa poche ainsi. Fidélité, allégeance, rigueur. Un peu comme les jeunesses hitlériennes. Prenez-les jeunes, vous gagnerez leur loyauté à vie. C'était le plan de Rob. Mais il a échoué. Jeff lui tenait tête dans tout ce qui me concernait. Il lui disait que tant que j'étais mineure, j'étais sous sa protection et que Rob ne pouvait pas m'utiliser comme bon lui semble.
— Mais il t'a quand même laissée faire. Il t'a laissé t'camer et dealer alors que t'avais à peine quatorze ans ! Quatorze putain d'années !
— Je ne lui avais pas vraiment laissé le choix. Il a tenté de m'en empêcher. Mais tu sais pas ce que l'appel de la drogue fait de toi. Tu commences par un petit joint de rien du tout. C'est libérateur au début mais t'as vite fait de t'en lasser. Tu tentes quelque chose de plus fort ... Et pareil ... Plus tu en prends, plus tu en redemandes. Et au final, tu deviens accro. T'es prêt à tout pour avoir ta came. Prêt à voler, à tuer, à blesser la personne que tu aimes. Plus rien ne compte à part ta came. T'es prêt à ne rien manger pendant des jours, pourvu que tu ais ta dose. Plus aucun être ne compte. Parents, enfants, amis, amants. Tout ça, c'est des foutaises. Tout ce qui compte, c'est ta putain de came !
Plus crispé que jamais, la respiration irrégulière, Colin est dans un tel état de nervosité que je vois littéralement son sang pulser dans ses veines saillantes. Il peste entre ses dents en se frottant le crâne de ses mains tremblantes de rage. Je sais qu'en ce moment, en écoutant ses paroles, il pense à sa mère. Sa mère qui préférait se droguer plutôt que de s'occuper de lui. Sa mère qui lui a fait vivre un calvaire, un enfer, et ce pendant de longues années.
Relevant ses yeux opalins vers moi, il pose enfin la question qui le taraude.
— Est-ce que... Est-ce qu'il a abusé d'toi ?
— Rob ou Jeff ?
— Les deux...
— Rob n'a jamais osé me toucher. Jeff l'avait à l'œil. Je n'ai jamais compris la nature de leur relation. Au début il lui disait que j'étais sous sa protection et qu'il ne permettrait jamais à Rob de me faire du mal. Rien que cette façon de tenir tête au big boss m'a faite craquer sur lui. J'étais amoureuse jusqu'à en mourir. Mais lui ne voyait en moi que sa petite sœur. Une petite chose fragile qu'il fallait protéger. Je le voyais ramener des filles à l'appart' et je m'enfonçais encore plus dans la drogue pour noyer ma jalousie et mon chagrin. Mais j'ai fini par le faire craquer.
Un sourire triste flotte sur mes lèvres à cet instant. Malgré tout ce que Jeff m'a fait subir, je l'aimais d'un amour sincère, profond et viscéral.
— J'avais dix-sept ans. J'en avais marre qu'il me traite toujours comme une enfant fragile qu'il faut couver et protéger sans arrêt. J'ai sorti l'artillerie lourde ce soir-là, opération séduction. On était tellement défoncés tous les deux en fin de soirée et on s'est laissé aller aux plaisirs charnels. Pour être honnête, ma première fois, je ne m'en souviens même plus. Tout ce dont je me rappelle c'est que j'ai rejoint Jeff dans son lit, on a fumé du crack, je lui ai dit que je l'aime. Et le lendemain j'étais nue dans ses bras. Et c'est devenu un rituel. Le crack est devenu notre aphrodisiaque. Le hic, c'est que je planais tellement dans ces moments que je ne pouvais pas apprécier les vrais délices que me procuraient nos étreintes. Je n'ai jamais su ce que signifiait de vibrer entre les bras d'un homme. Ce plaisir, c'est toi qui me l'a fait découvrir, Colin...
Je rougis en prenant conscience du poids de mes paroles. Colin, lui, m'écoute dans un silence religieux, encaissant la réalité de mon passé sombre.
— Avec Jeff, on a rapidement grimpé les échelons dans les rangs de Rob. On était très forts en tant que dealers. Le marché de stupéfiants de Rob s'agrandissait à vue d'œil et on était les premiers à en profiter. Et on excédait les doses tolérées. On fabriquait des mélanges dangereux. Insouciants ... inconscients. Plus le temps passait, plus on sombrait, et Jeff est devenu violent avec moi.
— Il te battait ?
— Jamais. Non. De la violence verbale uniquement. Mais c'était tellement blessant et humiliant que parfois, j'aurais préféré qu'il me frappe. Mais je laissais tout passer par amour pour lui. J'étais folle de lui, il représentait tout pour moi : mon sauveur, mon héros, mon âme-sœur. Sans lui je n'étais rien, je ne valais rien. Je n'avais nulle part où aller, personne vers qui me tourner. J'étais prisonnière de la drogue, prisonnière de mon amour pour lui ... prisonnière de moi-même en réalité.
Des larmes salées perlent sur mes joues à mesure que j'avance dans mon histoire. Je marque une pause et risque un coup d'œil vers Colin. Celui-ci m'écoute en fixant un point invisible sur le sol. Je devine sa frustration à travers ses muscles tendus et les nervures saillantes sur sa nuque et ses bras. Percevant mon silence soudain, il relève ses yeux durs vers moi.
— Continue, m'encourage-t-il d'une voix tendre.
— Plus le temps passait, plus j'avais la sensation d'être un pion entre les mains de Rob. Il vivait dans le luxe pendant que nous étions tenus à continuer de vivre dans les mêmes conditions précaires. Alors que sans nous, il n'arriverait à rien. A plusieurs reprises, j'ai tenté de persuader Jeff de laisser tomber Rob, de partir loin et de tout recommencer de zéro. Lui aurait son talent de tatoueur, moi, ma musique. Mais il ne voulait rien savoir. Puis un jour, une violente dispute a éclaté entre nous. Il m'avait clairement fait comprendre que si je me cassais, il en avait rien à cirer. Ce qui l'importe, lui, c'est encore et toujours cette foutue drogue ! Ce soir-là, il a fait une overdose et j'ai tout perdu. J'ai tenté de me suicider. J'en garde encore les cicatrices.
Je montre à Colin les cicatrices jonchant mon poignet, à l'endroit précis où je me suis ouvert les veines afin de rejoindre Jeff dans sa tombe. Colin vient s'installer à mes côtés et prend mon poignet entre ses mains. Son pouce frôle mes cicatrices, envoyant des décharges électriques dans tout mon corps.
— J'étais déjà détruite. La mort de Jeff m'a achevée. Sans lui, ma vie ne valait pas la peine d'être vécue. Je voulais le rejoindre. C'est son frère, Chris, qui m'a retrouvée baignant dans mon sang. Il m'a transportée aux urgences. Les analyses biologiques qu'ils m'ont faites ont démontré d'importantes quantités de stupéfiants dans mon sang. J'ai été immédiatement internée dans le centre de réhabilitation et détoxification de Brooklyn. Au début, je détestais cet endroit. Je broyais du noir et ressentais le manque m'envahir. Privée de Jeff et aussi privée de ma drogue salvatrice. J'étais suivie par une psychanalyste. Elle venait m'écouter. Je lui ai raconté mon histoire, mes tourments, et elle ne disait rien. Elle ne faisait que gribouiller sur son cahier, ponctuant mes silences du son de la friction de son stylo à plume sur le papier. Un jour, j'en avais marre de parler. Je n'en pouvais plus. Elle m'a conseillée d'écrire. Et c'est comme ça que je me suis mise à composer des paroles de chansons que je ne finissais jamais. Et c'est à ce moment-là que j'ai décidé de me battre, de laisser tomber la drogue qui m'a pris mon innocence, et qui m'a pris mon homme.
Je souffle un bon coup avant de poursuivre.
— A ma sortie du centre, j'ai rencontré Charlie qui m'a donnée un toit et un travail. La suite, tu la connais : tu n'es pas seulement entré dans ma vie ... tu m'as ramenée à la vie. Tu m'as donnée l'occasion de vivre de ma passion oubliée depuis l'adolescence: le piano. Tu m'as aidée à faire mon deuil. Tu m'as permis de redécouvrir mon corps de femme. Tu m'as sauvée, Colin.
Mes paroles ont l'air de troubler Colin qui se noie dans mes prunelles. Il sait à quel point il est important pour moi. Il sait ce qu'il représente à mes yeux. Il sait qu'il est le seul à avoir de l'ascendant sur moi et sur mes émotions. Interrompant le contact visuel, il se reprend et remet son masque cynique et imperturbable.
— Ça m'explique pas c'que t'es allée faire dans cette rue paumée à Atlantic City.
Je me lève, ne supportant plus d'être en position statique. Tout en faisant les cent pas dans le salon de Colin, je lui explique en détail ce que je vis depuis que Rob m'a recontactée. Ses menaces, ses coups bas, ma dispute avec Chris et ses nombreuses mises en garde que je n'ai jamais prises au sérieux.
— Je te jure que depuis la mort de Jeff je n'ai plus touché à la drogue, lui assuré-je. Et plus jamais je n'y toucherai ! J'ai perdu Jeff à cause de ça, je ne veux pas te perdre toi aussi.
Colin se lève à son tour, me longeant de son regard cristallin, puis s'approche de moi. D'une main derrière ma nuque, il m'attire vers lui. Je me love dans ses bras, soulagée de retrouver son contact puissant et protecteur. Je m'accroche à ses épaules comme si jamais peur qu'il m'échappe, comprenant d'un coup la puissance des sentiments que j'ai développé pour lui en peu de temps.
— Tu m'perdras pas, chaton.
Mon cœur explose de joie en l'entendant m'appeler "chaton" de nouveau. Je relève des yeux abattus vers lui, et lui lance un regard plein de tendresse. Il me comprend... Il ne m'en veut plus. Il prend mon visage en coupe, essuyant mes larmes de ses pouces en me longeant d'un regard sérieux.
— J'suis là maint'nant. J'vais t'protéger. T'as plus à t'en faire de c'connard de Rob. J'en fais mon affaire personnelle.
— Non, Colin, je veux pas te mêler à tout ça. Rob côtoie des gens dangereux et des gangsters. C'est pas avec ce genre de personnes qu'on peut négocier calmement.
— T'en fais pas. T'es peut-être douée sur un clavier, mais t'as pas idée de c'que moi, j'suis capable de faire sur un clavier d'ordinateur. Ça sera pas très difficile de l'faire tomber, crois-moi.
La détermination et la rage de vaincre brille dans les prunelles de Colin. Cette attitude le rend encore plus désirable qu'il ne l'est déjà ... comme si c'était possible! Incapable de détacher mes yeux de ce dieu vivant, je le contemple sans gêne, sentant le désir monter en moi.
— Si tu continues à m'mater comme ça, j'te saute dessus, chaton.
— Alors qu'est-ce que tu attends ?
Colin relève un sourcil craquant avant de bondir sur mes lèvres et les dévorer avec l'ardeur d'un affamé. Ne pouvant contenir mes pulsions plus longtemps, j'enfouis mes mains dans sa chevelure tout en gemissant contre ses lèvres.
Colin me hisse vers le haut et me sert fort contre lui. Je m'empresse d'enrouler mes jambes autour de sa taille pendant qu'il me transporte vers sa chambre non sans cesser de m'embrasser langoureusement. Je récupère par cette étreinte mon oxygène qui m'a été enlevé depuis des jours.
Colin me jette sur son lit et vient me dominer de sa hauteur. Tout en m'embrassant tendrement, ses mains traversent le tissu de mon débardeur pour venir enflammer mes flancs.
Entre deux baisers langoureux dans le creux de mon cou, Colin chuchote, plus pour lui-même que pour moi.
— Putain, tu m'as manqué, Sandy.
Cette fois, mon prénom résonne de sa bouche comme une douce promesse, une délicieuse caresse.
Dans l'obscurité de cette pièce que j'ai été la seule à partager avec lui, une longue nuit d'amour allait être entamée. Une nuit de douceur, de fièvre ardente, et d'assouvissement d'un désir féroce qui nous consumait les tripes. Une nuit d'apaisement, de réconciliation, de retrouvailles dans une entente physique et émotionnelle parfaite.
Cette nuit, Colin et moi, nous ne faisons plus qu'un.
~
Ça y est. J'ai retrouvé ma joie de vivre, mon bonheur, ma gaîté ... et ça s'appelle Colin.
Je me réveille dans son lit, pour la énième fois depuis la semaine dernière. Un tel sentiment de plénitude que je n'avais jamais connu auparavant m'envahit tout entière. Colin sait faire ressortir ma sensualité. Je ne me suis jamais senti aussi "femme" avant ses caresses, ses baisers, ses mots.
J'émerge difficilement du sommeil en humant le parfum délicat de son shampoing givré. Une vision digne des plus grands films hollywoodiens se peigne alors devant moi. Colin, cheveux mouillés, une serviette enroulée autour de la taille se tient devant moi.
— 'Lut, toi.
Un sourire euphorique se dresse sur mes lèvres quand j'entends sa voix. Je me redresse et observe une goutte d'eau perlant de ses pointes ébènes, traversant son cou, sa poitrine puis ses obliques, pour aller finalement se loger dans son nombril.
Une fulgurante envie de goûter sa peau me prend de cours. Décidément, plus il me donne, et plus j'en reveux. Cette insatiable envie de le toucher, le caresser, le goûter, relève de la plus grande des addictions. Addict à Colin, je le suis. Il est ma came ... sans lui je ne suis plus que cette junkie en manque de sa drogue préférée. Lui seul est capable d'apaiser mon âme et mon corps. J'ai envie de le lui montrer, de lui donner autant qu'il m'en donne.
Prenant mon courage à deux mains, je lui susurre d'une voix suave.
— Colin, assied-toi, s'il te plaît.
Colin me dévisage, surpris, puis s'exécute. Le sang circule à une vitesse rarissime dans mes veines. Je m'approche de lui, humectant mes lèvres de ma langue. Je crois lire la stupeur dans ses yeux. Mes lèvres trouvent les siennes pendant que mes mains descendent le long de son torse jusqu'à arriver à sa serviette que je laisse tomber à terre, dévoilant le pivot de sa virilité, raide et droit, tel un soldat au garde-à-vous.
Je laisse alors mes lèvres glisser de ses lèvres vers son cou. Du bout de ma langue, je me régale à dessiner le long de la peau de son torse et continue ma descente lente et torturante vers son bas-ventre.
Comprenant ce que je m'apprête à lui offrir, Colin trouve mon menton de son index et relève ma tête pour me noyer dans ses yeux.
D'une voix rauque, il me murmure:
— T'es pas obligée d'faire ça, chaton.
Déterminée, je me redresse pour déposer sur ses lèvres un baiser d'une chasteté contrastant avec mes pensées coquines.
— J'en ai envie. Laisse-moi te donner autant de plaisir que tu m'en donnes.
Je vois un sourire ourler les lèvres de mon beau ténébreux. Reprenant ma concentration, j'encercle son membre de ma bouche, goûtant, dégustant cette délicieuse sucrerie qui n'est que mienne. Mon amant laisse s'échapper un râle abominablement sexy lorsque mes lèvres entrent en contact avec cette parcelle hautement sensible de son anatomie.
Encouragée et désinhibée, je poursuis cette exquise dégustation, maniant avec une habilité déconcertante ma langue friponne. La main de Colin glisse dans ma chevelure, m'encourageant sensuellement à poursuivre mon œuvre. Les miennes parcourent son abdomen à la conquête de ses muscles puissants. Je ressens la contraction de ses abdominaux répondre avec ardeur à mes caresses alléchantes, ainsi que sa respiration saccadée qui titille mes tympans telle une douce mélodie.
J'apprends la saveur de sa peau, me délecte de lui jusqu'à connaître par cœur chacune de ses nuances, quand un nouveau délice me submerge toute entière. Lorsque le sucre d'orge vient se déverser en moi, je ressens une extase nouvelle m'envahir, une jouissance particulière associée au contentement d'avoir pu lui prodiguer un plaisir au moins aussi intense que ceux qu'il m'avait offerts jusque-là.
Colin me porte pour me relever à son niveau, puis m'embrasse avec une passion flamboyante avant de poser son front contre le mien et me lancer avec un sourire taquin:
— C'est malin, faut que j'reprenne une douche maint'nant.
— Ça valait le coup non?.
— Et c'est pas fini...
Il me bascule sur le dos, puis vient me posséder d'un geste expert, urgent et maîtrisé. Nous faisons l'amour encore et encore et encore, sans jamais nous en lasser, comme si c'était la toute première et dernière fois.
A suivre ...
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NDA (juin 2018): la deuxième partie de ce chapitre n'était pas prévue dans ma trame principale ... Je l'ai rajoutée comme cadeau à mes lectrices adorées ❤️, en particulier pour celles qui avaient vraiment envie de voir Coco en serviette de bain et sortant de la douche (elles se reconnaîtront, les petites coquines 😍😂)
J'espère que ça vous a plu 😘
Je vous aime mes bibiches ❤️❤️❤️
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