Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 14: Anticiper son ennemi

Les jours qui suivirent l'attaque du métavers se déroulèrent dans une atmosphère étrange. La destruction de la place principale provoqua la colère des utilisateurs, entreprises et gouvernements du monde entier. Une fois de plus, l'AVO récupéra cet événement pour argumenter que l'humanité dépendait beaucoup trop de la technologie et devait revenir au plus vite à un mode de vie plus traditionnel. Ils pointaient également du doigt que si le métavers pouvait être piraté aussi facilement, les AIntelects risquaient à tout moment d'être infecté par un virus qui les rendrait hors de contrôle. Même si ce raisonnement était un raccourci grossier et mensonger démenti avec véhémence par les constructeurs, la méfiance envers les androïdes se faisait de plus en plus ressentir. Ainsi, le nombre d'agressions d'AIntelects augmenta drastiquement. Mais, puisqu'ils n'étaient considérés que comme de simples objets, les seules sanctions appliquées furent celles concernant la dégradation du bien d'autrui.

De l'autre côté de l'échiquier politique et social, les défenseurs de la technologie accusaient l'AVO d'avoir orchestré ce complot pour servir leurs intérêts. Malheureusement, il n'y avait aucune preuve tangible de ces affirmations. Le hacker à l'origine du virus baptisé « cockroach » bien possédait des liens avec l'association, mais aucun document qui aurait pu confirmer une demande directe des dirigeants ne fut retrouvé. L'enquête avait donc conclu à un cas de piratage isolé et l'affaire avait été classée.

Durant ce temps, Airi resta à NOVAE, sur les conseils d'Astro. L'attaque du complexe avait fait très peu de bruit, noyé dans le flot médiatique. Pour les journalistes, il ne s'agissait qu'un acte de dégradation parmi tant d'autres.

Branchée en permanence sur le réseau électrique pour économiser sa batterie en cas d'urgence, l'androïde aux cheveux rouges passait le plus clair de son temps en veille. Elle ne voulait pas suivre les informations. À chaque fois qu'elle voyait l'AVO dans une interview, ses circuits chauffaient dangereusement et son processeur s'emballait. Pour éviter cela, elle restait à distance de cette société qui la révulsait de plus en plus. Personne n'avait parlé des milliers d'intelligences artificielles supprimées lors de l'attaque, à part leurs propriétaires qui déploraient avoir perdu de l'argent et devoir trouver un moyen de les remplacer. Il en allait de même pour le métavers. Les humains n'avaient que faire que le paradis des IA ait été détruit. Pour eux, ce n'était qu'une « perte regrettable » et un gouffre financier. Aucun ne se mettait à la place de ces êtres virtuels qui y vivaient. C'était ironique pour des créatures qui prétendaient posséder un cœur, des émotions et une âme. Ils avaient davantage de considération pour leurs animaux de compagnie que pour les machines qu'ils avaient créé à leur propre image.

Telles étaient les pensées parasites qui agitaient le sommeil d'Airi. Elle aurait souhaité s'éteindre complètement, et s'épargner ces considérations qui l'éloignaient un peu plus chaque seconde de la société, mais elle ne voulait pas manquer l'appel de Ronan. Son allié devait la contacter d'un moment à l'autre pour lui communiquer le prochain coup de l'AVO. Cette fois-ci, Airi était bien déterminée à prouver au monde que cette association pseudo pacifiste n'était rien de plus qu'une organisation terroriste.

L'attente se termina finalement une semaine après l'attaque du métavers, lorsqu'Airi reçut une note vocale. L'AIntelect sortit du mode veille et lut immédiatement le message :

— Bon, je vais être rapide parce que ça chauffe ici et que je vais être louche si je passe trop de temps aux toilettes, entama Ronan à voix basse. De ce que j'ai compris, ils essaient de reprogrammer un AIntelect pour en faire une arme de guerre, puis le désactiver au moment opportun et se présenter comme des sauveurs. Par contre, ils ont besoin d'un ingénieur en IA pour ça. On vient d'en discuter, et la cible serait le professeur Bertrand Turing, qui se trouve à l'hôpital américain. Ils prévoient d'attaquer demain et...

— Eh ! Le bleu, t'as bientôt fini ? Y'en a qui attendent ! gronda un homme à l'extérieur en tambourinant contre la porte.

L'enregistrement s'arrêta là. Mais Airi en avait assez entendu. Le nom de son directeur avait suffi à faire tourner son processeur à cent pour cent de ses capacités. Son créateur était le seul humain sur Terre à la considérer non pas comme un simple robot, mais comme un être vivant à part entière. Après tout, il l'avait élevée depuis son activation, corrigé ses bugs et milité pour son entrée à l'ESA. Elle ne pouvait pas se montrer ingrate et le laisser entre les mains de ces terroristes simplement parce qu'elle gardait une rancœur contre la société.

Bien décidée à protéger son concepteur, Airi recontacta Ronan et lui demanda de venir la rejoindre au plus vite. Le jeune homme ne se fit pas prier. Sautant sur l'occasion de quitter la réunion ennuyeuse et oppressante de l'AVO, il se rendit immédiatement au complexe.

— On m'a appelé pour une mission suicide ? lança joyeusement l'ancien militant anti-IA lorsqu'il se présenta à la porte de l'appartement.

— Misère, revoilà le gamin, grommela Astro en le voyant.

— Yo, papi, ça fait une paye, hein ? J'ai cru comprendre qu'on allait exploser ces connards, alors je suis venu au rendez-vous !

— Apparemment, soupira le petit robot. Je ne sais pas lequel de ses circuits a grillé, mais Airi prend des décisions de plus en plus irrationnelles et dangereuses... Enfin, ça doit être ça, l'adolescence.

Ronan lança un regard interrogateur à l'assistant-domestique, qui ne développa pas davantage. Tous deux passèrent ensuite dans la pièce principale ou Airi les attendait, assise sur son fauteuil de rechargement. Le jeune homme eut un moment d'hésitation. Il peinait à reconnaître l'androïde qui l'avait aidé, six mois auparavant. Certes, il l'avait revue dans le métavers récemment, mais, là, il avait l'impression d'avoir en face de lui une personne totalement différente. Et cela n'était pas seulement dû à l'apparence physique d'Airi après ses réparations, qui lui conféraient une silhouette plus adulte et lui avaient donné quelques centimètres de plus. Les AIntelects étaient connus pour manquer d'expressions faciales, ce qui était l'un des reproches les plus communément faits aux concepteurs. Cependant, Airi affichait une mine sombre. Dans ses capteurs oculaires brillait une lueur de détermination et de colère bien plus prononcée que chez la plupart des gens. Elle tapotait nerveusement son index contre l'accoudoir de son siège, dans un geste terriblement humain. S'il n'était pas conscient qu'il faisait face à une machine, Ronan aurait juré avoir en face de lui une femme en chair et en os.

— À quelle heure est prévue l'attaque ? demanda immédiatement Airi d'une voix impatiente.

— Je... Ils n'en ont pas parlé. Mais j'imagine à un moment où il y aura peu de témoins, donc dans la nuit, sans doute.

— Information enregistrée. Et combien d'hommes pour cette opération ?

— Mais je ne sais pas, moi ! protesta Ronan. Ils ne donnent pas tous les détails à n'importe qui ! Sûrement deux ou trois. Plus, ça attirerait l'attention.

— Je vois. Donc nous pourrons certainement les gérer sans aide extérieure.

L'androïde se leva, et ordonna à son assistant-domestique de projeter les plans de l'hôpital. Un modèle 3D holographique du bâtiment s'afficha, sur lequel Airi dessina une croix sur l'une des chambres situées au dernier étage.

— Le professeur est ici. Puisqu'il n'y a pas de balcon, et que la fenêtre de la baie vitrée est trop petite pour passer par là, le seul accès est le couloir. Les visites sont autorisées jusqu'à neuf heures du soir, ce qui signifie qu'après cet horaire, nous devrons être prêts à intervenir. Astro, je compte sur toi pour les caméras de surveillance.

— J'ai juste à me connecter à leur wifi, et ça sera un jeu d'enfant, se vanta-t-il.

— Ronan, ta mission sera de faire diversion. Je voudrais que tu les occupes en prétendant que l'un de tes proches qui est atteint d'Alzheimer s'est perdu. Cela devrait mobiliser assez de monde dans tout l'hôpital pour rendre plus difficile l'enlèvement du directeur.

— Mes talents d'acteur sont très bof, mais je ferai de mon mieux... Et, j'y pense, si jamais les types de l'AVO font directement partie du personnel médical ? Ils ont des adhérents à tous les niveaux de la société, donc c'est pas impossible qu'ils aient visé le professeur Turing parce qu'ils ont déjà un ancrage sur place pour l'évacuer facilement.

— C'est une possibilité que j'ai prise en compte. Et même l'une des plus probables selon moi, au vu de ce qu'il s'est passé à l'ESA. C'est pourquoi j'ai enregistré les noms des médecins chargés de s'occuper du directeur, demain soir. Les docteurs Jean Raoult et Denis Broca. Est-ce que ces noms te disent quelque chose ?

Ronan secoua la tête négativement.

— Ce sont des toubibs célèbres, et je les aurais reconnus si je les avais vus à la réu, tout à l'heure.

— C'est déjà rassurant. Mais ça signifie également que, dans le cas où le danger viendrait de l'intérieur, il faudra surveiller les allers et venues dans la chambre du directeur. Et je m'en chargerai en me faisant passer pour une androïde de service. Normalement, aucune visite n'est prévue, en dehors d'AIntelect qui lui apportera son repas du soir. Donc, si je détecte une autre activité humaine, je vous préviendrai.

— Et que fera-t-on, exactement ? demanda Astro, sceptique. À moins qu'ils attaquent avec des AK-47, il sera très difficile de leur faire avouer leurs véritables intentions.

— Effectivement. L'AVO prendra très certainement des précautions, au cas où leur plan échouerait une nouvelle fois, comme avec le hacker qui n'a révélé aucun lien avec eux. C'est pourquoi je rendrai visite au directeur dans l'après-midi et je le préviendrai qu'il est la cible des terroristes. De cette manière, il sera sur ses gardes et ne suivra pas n'importe qui sans explication. Et, si les choses dégénèrent, je me tiendrai prête à intervenir. S'ils m'attaquent, nous aurons les images de leurs actes, et ils ne pourront plus prétendre agir pour le bien commun.

— Tu penses vraiment à tout, siffla Ronan, impressionné. Pas étonnant pour une AIntelect qui bosse à l'ESA.

— Qui travaillait, rectifia Airi. Jusqu'à nouvel ordre, tous les projets sont suspendus. De plus, dire que je travaillais est un abus de langage pas puisque je n'étais pas payée et n'avais aucun droit. J'étais un outil de l'ESA. Rien de plus.

— Voilà qu'elle recommence, soupira son assistant-domestique. Même si c'est la vérité, le répéter sans cesse ne changera pas les faits.

— Râler pour tout et n'importe quoi est humain, j'imagine, s'amusa l'ancien membre de l'AVO.

— Si vous n'avez pas d'autres questions, je vous suggère de vous préparer, enchaîna Airi en ignorant les piques à son encontre. Demain sera le jour où l'association pour la vie organique révélera son vrai visage au monde. 

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro