Chapitre 8
Le jour du déménagement était arrivé. Voilà maintenant quelques jours que Katsuki avait mangé avec les Midoriya, et encore aujourd'hui, il se trouvait chez eux. Il aidait le vert à descendre tous les cartons qu'il avait préparés dans le camion de déménagement que Katsuki avait fait appel, en enchaînant les montées et les descentes dans les escaliers de l'immeuble. Et tout ça, parfois aidé des plus grands enfants, qui voulaient donner un coup de main, pour se sentir utiles. Alors le plus souvent, soit Izuku soit Katsuki, leur donnait des cartons pas trop lourds pour qu'ils puissent facilement descendre avec eux.
- Tu veux que je te prenne un carton ?
Cette phrase, il l'avait dite à Aiko, la plus grande des enfants d'Izuku, qui avait pris plusieurs cartons en même temps. Il l'avait croisée alors qu'il venait chercher d'autres cartons, et n'avait pas manqué son air un peu paniqué, de ne pas trouver le bon équilibre avec tous les cartons qu'elle avait pris. Alors il n'avait pas hésité à venir l'aider, et lui avait proposé son aide. Et quand il l'a vit acquiescer, acceptant ainsi, il l'a débarrassée de ceux qui étaient les plus lourds, et d'un clin d'œil, lui indiqua qu'elle pouvait aller déposer ce qui lui restait dans la voiture. Un rire lui fut rendu comme seule réponse, et il ne put retenir un fin sourire se nicher contre ses lèvres, en regardant la petite blonde partir en courant.
Depuis la dernière soirée où il était venu manger chez eux, il avait senti qu'il avait noué un lien avec les enfants. Beaucoup moins fort que celui qu'il ressentait avec Izuku, mais tout de même assez solide envers eux. Il ne pouvait et ne savait pas l'expliquer, mais il l'avait bel et bien ressenti cette connexion qui les reliait maintenant. Et à chaque fois qu'il se retrouvait en leur présence, son loup intérieur était empli d'une profonde envie de protection envers eux. Comme si tous ses instincts lui indiquaient qu'il devait prendre soin d'eux. Et bien qu'il avait fait la promesse de le faire bien avant, avant de ressentir ce lien, celui-ci renforçait toutes ses envies d'aider cette famille.
Certes, les raisons étaient d'abord personnelles, pour que sa mère comprenne enfin que les rendez-vous arrangés ne servaient plus à rien, et que des petits-enfants, elle en avait un paquet. Et d'ailleurs dans un sens, il s'en voulait de les utiliser de cette façon, mais il savait aussi qu'Izuku connaissait les risques. Katsuki lui avait bien rappelé. Et pourtant, il avait tout de même accepté, en sachant que les journalistes jaseraient sur eux, les prendraient à leur insu, et qu'ils devraient habiter ensemble. Et Izuku avait plus vu l'esprit familial de la chose, où Katsuki pourrait leur acheter tout ce dont ils avaient besoin, mais surtout d'une bonne maison, où ils pourront s'épanouir. C'était gagnant pour eux deux, et ils savaient les risques et les complications que cela pouvait engendrer. Alors c'est pour ça que Katsuki s'était rapproché du vert en lui envoyant des messages de temps en temps, et qu'il avait accepté de venir manger chez eux.
Leur relation s'était alors renforcée par ce fait, et la confiance se mettait peu à peu en place entre eux tous. Alors Katsuki savait qu'il devait faire des efforts sur tous les points pour que cela reste comme ça, et peut-être créer une autre alchimie que celle qui était déjà présente.
Pour l'instant, tout ce qu'il savait, c'est que jamais il ne ferait quelque chose qui pourrait leur nuire. Le plan était, qu'ils fassent semblant d'être une famille, alors il allait s'y tenir jusqu'au bout, même s'il ne savait pas quand cela allait s'arrêter, et agirait alors normalement avec eux, comme si cette histoire de pacte n'avait jamais existé. Il fallait donc qu'ils agissent naturellement, sans se prendre la tête, et profiter un maximum tous ensemble, à vivre au jour le jour. Et c'était totalement ce qu'ils étaient en train de faire.
Izuku et lui n'avaient pas reparlé de leur pacte, et agissaient juste comme s'ils étaient de bons amis depuis toujours, et c'était limite s'ils le ressentaient déjà comme ça. En s'envoyant des messages tous les jours pour apprendre à un peu plus se connaître, ou même des appels, où les enfants les rejoignaient de temps en temps. Alors c'était tout naturellement que Katsuki était venu aider la famille à déménager, parce qu'elle allait vivre avec lui pendant un bon moment. Et tout naturel qu'il agisse avec complicité avec les enfants.
Alors trop concentré dans ses pensées, en remontant les escaliers de l'immeuble grinçant, et rentrant une nouvelle fois dans l'appartement pour aller chercher d'autres cartons, il ne manqua pas la chute qu'eut Haru, en glissant sur une latte du parquet, un peu plus loin. Immédiatement, Katsuki se mit en alerte, et se dirigea vers lui pour lui demander, en s'agenouillant devant lui :
- Tu t'es fait mal, bonhomme ?
Il fixa alors d'un œil le genou que le petit se tenait, et releva doucement son pantalon pour observer les dégâts.
- Non, ça va.
- Ça fait mal si j'appuie ici ? Redemanda-t-il alors en appuyant sur un côté du genou qui commençait à doucement rougir, et où une légère entaille commençait à apparaître.
- Un petit peu, lui souffla-t-il, et Katsuki reporta son regard dans celui du plus petit, qui était bleu.
Il lui sourit alors, en lui ébouriffant ses cheveux blonds, et lui dit d'un ton taquin :
- Ça devrait passer, on va aller mettre un pansement, et tu seras comme neuf.
Katsuki ne manqua alors pas le sourire que lui rendit Haru, et son loup s'en contenta, devant cette petite avancée entre eux. Alors il positionna le plus petit dans ses bras, et le porta en se relevant, pour chercher le vert du regard. Il fut d'ailleurs un peu heureux de sentir le plus petit resserrer son étreinte autour de son cou pour s'accrocher à lui, alors qu'il était positionné sur sa hanche, et ne masqua pas son sourire quand il demanda gentiment à Izuku quand celui-ci arriva vers eux :
- Izuku, tu aurais un pansement pour Haru ?
Immédiatement, il ne manqua pas le regard paniqué du plus vieux qui se jeta presque sur eux, pour ensuite attraper vivement la jambe de son fils pour regarder sa légère blessure, tout en l'entendant dire :
- Mon dieu Haru, mais comment tu t'es fait ça ?
- J'ai glissé.
- Tu as couru ?
- Même pas.
- Ce n'est rien Izuku, un pansement et ça ira déjà beaucoup mieux.
Katsuki put ainsi voir le vert relever le regard vers lui, et il ne put que lui lancer un sourire confiant, lui montrant qu'il gérait la situation et qu'il n'y avait pas de quoi se mettre dans tous ses états. Alors il put voir Izuku hocher doucement la tête, et la détourner, les joues rouges, pour ensuite dire dans un marmonnement que Katsuki comprit tout de même :
- Je vais chercher ça dans mon portefeuille.
Katsuki manqua alors la remarque du fait qu'il avait des pansements dans son portefeuille, mais en échangeant un regard avec l'enfant qu'il portait toujours, il se dit que finalement, ce n'était pas si bête que ça, d'en avoir à portée de main. Ainsi, ils attendirent tous les deux qu'Izuku revienne, tout en jetant de temps en temps un regard vers les autres enfants qui jouaient au salon. Et quand le vert donna le pansement au blond en revenant, celui-ci ne put que libérer des phéromones de bien-être, qui fit une nouvelle fois rougir le vert devant lui. Alors il sourit, ravi de l'effet qu'il avait sur lui, et sans demander son reste, se dirigea dans la salle de bain. Il poussa la porte d'une épaule, et déposa le plus petit sur le côté plat du lavabo, en veillant à ce qu'il ne tombe pas.
D'une main, il alluma alors le robinet du lavabo, et à l'aide d'un mouchoir qu'il trouva dans sa poche, vint délicatement mouiller celui-ci, pour le poser ensuite sur la légère blessure sur le genou d'Haru. Il s'appliqua alors à ne pas lui faire mal en la nettoyant, et fut surpris quand le petit lui demanda :
- Tu es un alpha ?
Fronçant alors les sourcils, et pensant que la question était assez bizarre, alors que son physique, et ainsi que ses phéromones parlaient pour son genre, il ne se formalisa pas sur le fait, et lui répondit :
- Oui, un alpha de sang pur même. Mais tu ne le savais pas ?
- Si, mais... c'est quoi un sang pur ?
Katsuki releva alors un peu la tête vers le plus petit, et ne manqua pas son air gêné. Le blond fronça alors un peu les sourcils devant sa mine, et se demanda également d'où venait ce sujet de conversation. Mais voyant qu'il n'était pas à l'aise, et semblait cacher quelque chose, le blond décida de lui répondre, pour comprendre ce qui le tracassait autant. Alors en passant une mèche derrière l'oreille du plus petit, il lui répondit doucement :
- Les sangs purs sont plus forts que les alpha. Ils libèrent plus de phéromones... tu sais ce que c'est ?
- Hum, papa m'a dit.
- Ils ont aussi de plus gros muscles, de meilleurs réflexes, guérissent plus rapidement, et ont de meilleurs sens. Ils peuvent également avoir une forte envie de protéger leur famille, et ont des crocs un peu plus longs que les alpha. Mais pourquoi tu me demandes tout ça ?
Cette fois, le blond vit l'autre blond se mordiller la lèvre inférieure, tout en voyant ses mains se crisper sur le bord du lavabo où il était assis. Katsuki s'inquiéta alors rapidement pour le petit, et ne savait pas trop comment faire pour qu'il lui dise ce qu'il se passe. Et en voyant les larmes qui commençaient à prendre place dans ses yeux bleus, Katsuki paniqua un peu plus. Posant frénétiquement le pansement sur le lavabo, il vint prendre plus délicatement le visage du plus petit dans ses mains, et essuya de ses pouces les larmes qui s'en échappaient, sentant son cœur se serrer devant cette scène. Alors il demanda doucement au petit :
- Haru, qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qui te met dans cet état ?
Katsuki essaya alors de libérer des phéromones de bien-être pour que le plus petit se sente mieux, quand il l'entendit délivrer de gros sanglots en hoquetant légèrement. Puis passant une main sur l'arrière de la tête du plus petit pour le réconforter, il lui laissa le temps de chercher ses mots, et de se calmer. Et c'est quelques instants après, qu'Haru décida de se lancer :
- Je... je pense que je suis un alpha.
Katsuki crut alors au début qu'il avait mal entendu. Mais quand le petit reprit ses pleurs, il écarquilla les yeux, surpris de cette révélation.
- Quoi, mais... qu'est-ce qui te fait dire ça ?
Sans s'en rendre compte, Katsuki avait arrêté ses gestes réconfortants sur l'arrière de la tête du plus jeune, et le vit ainsi respirer profondément pour essayer de calmer ses sanglots. Alors Katsuki reprit ses caresses mais cette fois sur le dos du petit blond, qui continua :
- À l'école, les autres enfants disent que je suis fort... plus fort que les autres. Et... et parfois, je ressens des choses étranges.
- Comme quoi ?
- Comme si je voulais protéger tout le monde, même ceux que je ne connais pas bien.
Katsuki sentit alors une vague de compassion l'envahir. Surtout quand il posa son regard sur la blessure de Haru, et qu'il vit que celle-ci n'avait plus besoin de pansement, parce qu'elle était tout simplement guérie. Alors, voulant s'en assurer un peu plus, il lui demanda de lui montrer ses crocs, et le plus petit les sortit presque immédiatement. Et encore une fois, il put confirmer ce que le plus petit lui disait. Ils étaient bien plus longs que ce qu'ils ne devaient être. Alors, se surprenant lui-même, il serra le petit contre lui, dans une étreinte qui se voulait réconfortante, tout en lui caressant les cheveux. Et doucement, il lui demanda :
- Pourquoi tu n'en as pas parlé à papa ?
- Parce que les alpha sont méchants avec papa. Et je... je veux pas lui faire de mal.
Katsuki resserra alors l'étreinte autour du petit corps de Haru, et lui dit :
- Écoute Haru, tu sais que ce n'est pas parce que tu es un alpha, que tu seras forcément méchant tu sais ? Est-ce que tu m'as déjà vu faire du mal à ton papa ?
- Non.
- Alors toi non plus tu peux ne pas lui en faire. Tous les alpha ne sont pas méchants, et tu pourras être un des meilleurs même.
- Tu penses ?
Le plus petit s'était légèrement détaché de lui, et le fixait maintenant, plus calme, en enlevant d'une main le reste de ses larmes. Et en lui envoyant un sourire, Katsuki passa une main douce sur sa joue pour le rassurer, et continua également :
- Oui, tu pourras protéger les plus faibles si tu veux. Et tout le monde t'aimera.
- Comme un super-héros ?
- Le meilleur des super-héros.
Et cette fois, le plus petit se jeta à son cou dans un élan de joie pour le câliner. Avec un rire, Katsuki accepta vivement l'étreinte, et resserra ses bras autour du petit corps qui s'accrochait à lui. Katsuki libéra alors des phéromones de bonheur, et cela sembla toucher le petit qui resserra son étreinte autour de lui. Il était heureux d'avoir pu apaiser ses craintes, et il savait déjà qu'elles seraient possiblement les résultats qui s'afficheraient lors de ses examens de genre. Ceux-ci se savaient dans la tranche d'âge où se trouvaient Haru et Aiko. Et bien qu'elle n'ait pas eu de changement pour l'instant, Haru lui, l'avait très bien remarqué. Alors il se fit la promesse de le dire à Izuku, pour qu'il ne s'inquiète pas, et également celle d'aider ce petit à découvrir pleinement son genre, car sur certains points, être alpha de sang pur pouvait être plus douloureux qu'on ne le pense.
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