Chapitre 6
Katsuki faisait les cent pas dans son bureau. Cela faisait maintenant quelques jours qu'il avait fait la proposition à Izuku, et il n'avait toujours pas de réponse de sa part. Dans un sens, il s'en voulait. Peut-être qu'il aurait dû amener le sujet plus simplement et dans un autre contexte de situation. Mais dans l'autre, l'urgence de la situation lui avait donné l'audace de lui demander, alors que cela ne faisait même pas une heure qu'ils se connaissaient. Et il stressait de ne pas avoir de réponse, car sa mère le pressait de plus en plus. Quand elle était venue le confronter quelques jours plus tôt sur son rendez-vous catastrophique avec cette Yumi, il avait alors sorti un mensonge, disant comme quoi il avait rencontré quelqu'un. Sans lui dire que c'était un garçon, un oméga, et que celui-ci était surtout père, et non marqué qui plus est. Mais la joie qui avait pris son visage avait balayé le reste de ces explications, et il espérait maintenant qu'Izuku accepte sa proposition. Car sa mère avait hâte de les voir sur les réseaux.
Or voilà, Izuku n'avait plus donné signe de vie, et il s'en inquiétait. Peut-être que c'était déjà la fin de son plan, et il devrait trouver une autre explication à sa mère. Disant peut-être qu'il était tragiquement mort, ou que tout simplement, il avait perdu contact avec lui. Et c'est avec ces pensées, qu'il n'entendit pas la première fois son téléphone sonner. C'est plutôt à la deuxième qu'il sursauta, et qu'il se dépêcha d'aller décrocher.
- Allô ?
- Monsieur, il y a quelqu'un qui vous demande.
Katsuki soupira alors, il espérait que ce soit tout le monde, sauf sa mère. Alors en passant une main dans ses cheveux, il poussa un soupir, et annonça à sa secrétaire :
- Si c'est ma mère Maha, ne la laisse surtout pas monter.
Un blanc fut sa seule réponse, et il s'en inquiéta, avant d'entendre une nouvelle fois sa voix, qui lui annonça :
- Non monsieur, ce n'est pas votre mère. Il dit s'appeler Izuku Midoriya.
Cette fois, Katsuki en fut bouche bée. Izuku ? Il était là ? Au simple prononcement de son nom, il sentit son cœur battre un peu plus rapidement, et le stress monter en lui. Il devait à tout prix se rattraper par rapport à la dernière fois, et lui expliquer son plan correctement cette fois. Alors il se racla doucement la gorge, et dit à son combiné :
- Laisse-le monter.
Il reposa son téléphone en poussant un grand soupir. Finalement, peut-être qu'Izuku allait accepter sa proposition. Alors voulant être le plus gentil possible, il lui prépara une tasse de thé, qui était encore présente sur sa table basse, et en versa dans une tasse. Il espérait qu'Izuku aimait bien celui-ci, et il passa ensuite ses mains sur son pantalon pour y enlever sa sueur. Il était stressé oui, et il ne savait pas trop comment l'accueillir. Ils ne s'étaient vus qu'une seule fois, et bien qu'il ne l'ait pas blessé, il restait tout de même un alpha qui serait en présence d'un oméga. Alors il ne devait pas lui faire peur. Ce n'était clairement pas son but, et il voulait à tout prix le mettre à l'aise. Alors il sursauta de nouveau quand cette fois il entendit quelques coups portés à sa porte.
D'habitude, il aurait hurlé qu'on pouvait entrer, mais là, il préféra aller le faire lui-même. Il se dirigea alors vers la porte, l'ouvrit en grand, se retrouvant de nouveau devant le vert. Et une nouvelle fois, il fut subjugué devant la beauté de ses yeux verts, comme la première fois qu'il l'avait vu. Ils restèrent alors ainsi, se fixant tous les deux face à face, pendant quelques instants, comme s'ils se redécouvraient pour la première fois, et cela ne sembla pas déranger son interlocuteur, au vu des légères rougeurs qui prirent place sur ses joues.
Mais Katsuki fut le premier à se rattraper, car ils n'étaient pas là pour se fixer ainsi sans rien dire, mais plutôt pour parler d'un sujet assez délicat à aborder. Alors il se racla la gorge pour se ressaisir définitivement, et lui annonça :
- Entre, je t'en prie.
Ainsi, il vit le vert entrer à l'intérieur et ferma la porte derrière lui. Quand il se retourna vers lui, il put alors le voir devant sa baie vitrée, en train de regarder l'extérieur, alors qu'elle offrait une vue qui s'étendait sur la ville. Il ne bougea alors pas de place, voulant le laisser prendre ses marques, et surtout qu'il ne se sente pas coincé dans une pièce comme celle-ci, avec un alpha en prime.
- Tu as une magnifique vue d'ici.
Katsuki reporta alors son regard vers lui, et décida d'aller le rejoindre. Il se posta à ses côtés, et observa également la ville. Il le faisait souvent quand il ne se sentait pas bien. Parce qu'une aussi belle vue, ça rendait tout de suite de meilleure humeur. Alors pour qu'il arrête de stresser, sentant déjà ses phéromones de vanille emplis de peur remplir ses narines, il pointa du doigt la ville en annonçant :
- Ici, c'est l'hôpital. On voit facilement l'église là-haut. Et là à gauche, on peut voir le plus grand hôtel de la ville.
Jetant alors un regard vers le vert en sentant l'air moins se charger de phéromones, il fut soulagé de voir que celui-ci était un peu plus détendu. Alors lui aussi relâcha un peu toute sa pression, et lui demanda ensuite gentiment :
- Tu veux boire quelque chose ? Je t'ai préparé du thé.
En lui disant ça, il s'était détourné de lui pour s'approcher de sa table basse. Et il pointa la tasse d'un signe de tête, alors que le vert s'était retourné vers lui. Il le vit donc hésiter un instant, pour finalement se décider et venir le rejoindre. Il le vit ensuite prendre place sur un des fauteuils, et fit de même de son côté, en se servant pour sa part d'une autre tasse de thé. Ainsi, du coin de l'œil, il put voir Izuku porter la sienne à ses lèvres, puis soupirer de bonheur quand il eut fini d'avaler sa gorgée. Katsuki cacha alors son sourire derrière sa tasse à cette vue, et manqua de s'étouffer, quand son invité enchaîna rapidement :
- J'accepte ta proposition.
Katsuki écarta alors sa tasse loin de lui en toussant, tout en la posant sur la table, pour prendre une serviette et s'essuyer la bouche pour effacer les gouttes de son breuvage qui lui avaient échappé pendant son geste. Puis tournant son regard vers Izuku, il lui demanda :
- Pardon ?
Ainsi, il put voir le vert détourner les yeux, tout en se triturant les doigts, comme s'il était moins serein maintenant, de lui dire pourquoi il acceptait. Jamais Katsuki n'aurait pensé qu'il lancerait ce sujet de cette façon, mais malgré la joie de voir son plan déjà poindre le bout de son nez, il ne voulait pas qu'Izuku se soit senti obligé d'accepter sa requête. Il voulait qu'il le fasse surtout pour lui, et non pas pour aider en premier Katsuki. Alors celui-ci le laissa parler, quand il reprit la parole :
- J'ai des gros soucis d'argent, et j'ai une famille à nourrir. J'ai une dette à rembourser dans même pas deux jours, et je n'ai pas encore fini de regrouper l'argent nécessaire. Et je sais que si je continue ainsi, je n'arriverai jamais à en voir le bout.
- Combien il te faut ?
- Pardon ?
- À combien est ta dette ?
- Cinq cents euros.
Katsuki ne chercha alors pas plus longtemps, et se releva de nouveau pour aller fouiller frénétiquement dans son bureau. À deux mains, il écarta les papiers qui l'empêchaient de trouver ce qu'il voulait, et quand il tomba enfin dessus, il exprima un soupir de satisfaction. Il sortit alors son carnet de chèques, et le remplit de la bonne manière à l'aide de son stylo qu'il dénicha sur son bureau, et inscrivit le montant qu'avait besoin d'Izuku, avant que celui-ci ne lui demande :
- Mais qu'est-ce que tu fais ?
Katsuki releva alors la tête vers lui alors qu'il venait de finir, et se releva complètement pour le rejoindre et lui tendre ce qu'il venait de finir, devant ses yeux interrogateurs. Ainsi, il put voir les mains fébriles de l'oméga s'en emparer, et ne manqua pas ni ses rougeurs, ni sa voix fragile qui lui demanda :
- Mais, pourquoi ?
Katsuki ne put alors que lui envoyer un sourire, tout en envoyant dans la pièce une quantité de phéromones apaisantes pour lui, pour ensuite prendre de nouveau place sur le fauteuil qu'il avait quitté un peu plus tôt. Puis, il le regarda dans les yeux, essayant d'être le plus doux possible envers lui, pour lui dire ensuite doucement :
- Je tiens mes promesses. Tu veux m'aider, et j'ai dit que je t'aiderai en retour. Si on fait semblant de sortir ensemble, je te logerai toi et ta famille, tout en vous donnant l'argent dont vous avez besoin.
Cette fois, Katsuki ne manqua pas la lueur qui passa dans les yeux verts, sûrement que celui qui les détenait devait être dans une grande détresse pendant un bon bout de temps. Alors il retint l'élan de le prendre dans ses bras pour se rattraper. Plutôt, il augmenta la fréquence de ses phéromones apaisantes, et fut heureux de voir l'effet que cela fit sur Izuku. Celui-ci était déjà en train de reprendre ses esprits, et d'un coup de main, il le vit essuyer les larmes qui avaient commencé à couler sur ses joues. Puis, il put alors le voir renifler, toujours en fixant ce chèque qu'il tenait toujours. Et Katsuki l'entendit alors demander d'une petite voix :
- Alors c'est quoi le plan ?
Katsuki resta alors interdit devant sa question. Il acceptait vraiment sa proposition ? Se sentant un peu bouleversé, il passa une main dans ses cheveux blonds, et détourna le regard quelques secondes. Puis, Izuku le coupa de nouveau dans ses réflexions :
- Tu as dit que tu nous aiderais avec nos soucis d'argent, et que tu nous hébergerais. C'est tout ce que je veux pour mes enfants. Avec mon salaire, je ne peux pas leur offrir une vie décente, mais toi tu peux le faire. Alors c'est ce qui m'a poussé à accepter. Donc, c'est quoi le plan ?
Katsuki se trouva de nouveau bouche bée et chercha ses mots. Jamais encore il n'avait rencontré un oméga qui disait tout haut ce qu'il pensait, et cela lui fit perdre un peu contenance. Il était habitué à voir des omégas qui se laissaient faire, et savoir les motivations qui poussaient Izuku à accepter sa proposition, sans qu'il ne se sente obligé de le faire, le rassurait grandement, surtout en voyant son air aussi déterminé.
Alors, il se leva pour se poster devant le vert et ne manqua pas le regard surpris qu'il lui offrit. Se voulant rassurant, il lui sourit et tendit une main devant lui. Il voulait par ce geste lui montrer qu'il ne devait pas avoir peur de lui, que derrière ses airs d'alpha, il pouvait se contenir et être une bonne personne avec le genre opposé. D'un léger signe de tête, il lui montra qu'il devait lui prendre la main en retour.
Au début, il le vit donc dubitatif, jusqu'à ce qu'il le voie être tenté, mais tout de même hésiter. Alors, Katsuki vint de lui-même lui prendre la main et le pousser à se relever, avant qu'ils ne se fassent définitivement face. Le blond put alors observer les prunelles vertes face à lui et y plonger encore un peu, avant de vite se rendre compte de cette attractivité entre eux. Depuis leur première rencontre, Katsuki avait été attiré vers lui, et le trouver de nouveau aussi proche de lui, dans ce moment, le renforça dans sa décision de l'aider. Alors, voulant lui communiquer sa chaleur par sa paume, il continua doucement :
- On devra être vus en public ensemble, et aussi avec les enfants. Rassure-toi, je ferai tout pour qu'on ne voie pas leurs visages, si il y a des articles sur nous ou des photos. Attends-toi à être suivis à certains moments aussi, mais ils ne te feront pas de mal, crois-moi. Personne ne s'attaque à la famille Bakugo.
Il sourit alors à Izuku, qui avait agrandi son sourire face à lui, et, resserrant sa prise sur ses doigts dans un geste doux, continua :
- On va devoir vivre ensemble, sinon ça ferait poser des doutes sur notre relation. Je t'assure que je prendrai tous tes besoins en compte, et également ceux de tes enfants. Alors, je veux être sûr que tu sois d'accord avec tout ça, et des risques que ça implique de devoir être confronté à la famille Bakugo.
Ainsi, Katsuki vit la lueur dans les yeux d'Izuku se rallumer quelque peu, et de nouveau un sourire s'offrir sur ses lèvres. Izuku, transmettant ses phéromones un peu plus fortement autour de lui, lui annonça :
- J'accepte, je te l'ai dit, je le fais pour mes enfants. Et pour que ça se passe bien, j'aimerais tout de même que tu les rencontres une première fois, pour qu'ils ne soient pas trop bouleversés face aux changements qui vont arriver.
Katsuki sentit alors son cœur tressauter de joie. Jamais il n'aurait imaginé qu'il dise oui aussi facilement, et lui fasse confiance aussi rapidement. C'était vraiment étonnant, et il en fut d'autant plus subjugué de sentir ce lien qui les réunissait. Il ne savait pas pourquoi il avait été attiré par lui dès leur première rencontre, ni pourquoi son odeur lui avait semblé si attirante, et ne savait toujours pas pourquoi ils se faisaient autant confiance l'un l'autre. Cela semblait même aller trop vite. Mais son loup lui dictait qu'il pouvait compter sur lui, que c'était le bon, et peut-être même que celui d'Izuku lui disait pareil. Et rien qu'à leur contact, une simple main dans la sienne, cela renforçait ses pensées. Il n'aimait pas le contact physique, mais là, son loup en ronronnait presque. C'était franchement troublant, et, dans un sens, il ne voulait pas que ce qui les réunissait maintenant ne les mène à leur perte.
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