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Chapitre 2: Différent

Mon dos était sur le point de rendre l'âme au moment où je déposai le dernier sac de charbon devant la petite boutique de madan Paul. Elle me tendit un billet de 50 gourdes, Usé et crasseux. J'imagine bien qu'on ne reçoit que ce que l'on présente. C'est vrai je suis marchand de charbon mais quand même kob sa pa sanble a figuim! Je pris ma paye tout en me forcant un sourir de politesse. Le client est roi dit-on. " Di manmanw met plis degi nan sac la, pu dat map achte nan menl". Je hochai brièvement la tête et pris la direction du carrefour de Delmas 48. Dans la rue c'était le chaos total; un embouteillage monstre empêchait toute circulation. Les chauffeurs se tuaient à se klaxonner l'un l'autre, orchestrant une cacophonie insupportable. Arrivé à 200 mètres de la station d'essence j'aperçus de là où j'etais des lignes de fumée plutôt volumineuses, ainsi qu'une masse de gens regroupés autour d'un camion renversé.

Je restai surpris pendant un bon bout de temps, on voit pas des accidents comme ça tous les jours. Même de loin le camion à l'air vachement amoché, et je crois même.... Oui c'est ca, c'est bien une camionnette. Gwo aksidan wi!! Dans le sezisman qui laissa ma bouche béante, je me rappelai soudain qu'il était presque 3h! Je me mis donc a courir le long du trottoir . Sans perdre de temps je jettai un bref coup d'oeil à ce qui restait des véhicules lorsque je passai entre la foule pour traverser le carrefour. Je devais me dépêcher, elle allait bientôt rentrer de l'école. Ket, mòn lan pral rèd, pensais-je déjà essouflé. Je me décidai de couper par le petit bidonville qui embellissait joyeusement l'arrière-plan de la zone, cette dernière occupée par des marchandes, des "accrobates" en motocyclette, et encore d'autres marchandes (gen anpil machann). Mon temps étant compté, je traversait maintemant le bidonville à toute allure, sautant de toiture en toiture et saluant mes vielles connaissances de la main à mon passage. "Ti Jean depi Tòl lan kraze sou kont ou tonnè boulem map fe yo manjew!!" me cria Boss Jean Patrick. Je prenais plaisir a faire du bruits en passant sur la toiture en Tôle de son 2-pyes-kay. Après encore quelque acrobaties, j'étais revenu sur la route qui menait à Petion-ville. Avec le temps, ce petit raccourcie était devenu très utile a emprunter.

J'étais complètement à bout de souffle, mes pieds préparaient un coup d'État contre mon cerveau tant ils me faisaient mal. Mais malgré tout, malgré ma poitrine brûlante et en manque d'oxygène, je souriais. J'étais arrivé juste à temps. À la minute près! Le mini-bus qui la déposait chaque jour venait tout juste d'arrivé. La voilà. J'aimais bien la voir. Taille moyenne, assez mince, les cheveux divisés en 4 longues nattes noires, la peau couleur caramel, et cette air mysterieux qui m'attirait beaucoup. Son uniforme, souple soit-il, ne dissimulait pas ses courbes extraordinaires qui mentent sur son âge. Mais par dessus tout, j'admirais toujours sont beau visage. Avec de fines lèvres rosées, des yeux noisettes toujours baissés, laissant voir ses longs cils, je la trouvait vraiment jolie. Triste pour la plupart du temps, mais quand même jolie.

Je rentrai chez moi après une vingtaine de minutes. Humble demeure, assez spacieuse pour trois personnes. Je ne vivais qu'avec ma tante et ma petite soeur Samira. Nous avons perdu nos parent il y a sept ans de cela. Samira n'était encore qu'un Bébé à l'époque.
Ma tante était assise dans la petite pièce qui résumait près de quatre parties de la maison à elle seule.

- Bonsoir ma tante
- bonswa pitit mw, koman junen. an te ye
- mwen vann tout sak yo jodya . Mwen fe presk 1000 goud
- Bondye beniw pitit mwen! Vin lave menw.

Elle m'embrassa et pris délicatement ma petite sacoche où je gardais l'argent de mes ventes, et me donna un peu d'eau et du savon pour mes mains. Elle était assez vielle, les rides au coin de ses yeux le prouvait bien. Je ne pouvais m'empêcher d'être fasciné par son sourire. Ma tante vivait du commerce de charbon, et depuis que ma soeur et moi vivions sous son "humble demeure", nous vivions du même pain quotidien. La pauvreté lui a appris à être reconnaissante. La nécessité l'a fait comprendre qu'il n'y avait pas de sot métier. Marchande de charbon et fière de l'être. Contrairement à moi. Je n'avais pas grandi dans cette environnement. M'adapter à ete la chose la plus difficile de ma vie. Pourtant je n'ai nullement l'intention de continuer ma vie ainsi. Samira est encore jeune, et je vais bientôt avoir dix huit ans... J'avais abandonné mes études pour qu'elle ait une bonne éducation. Au fond de la pièce, elle dormait du mieux qu'elle pouvait sur un tapis étalé avec un drap sur le sol en ciment froid. Une vielle couverture de cahier dans la main, où il y avait les tables de division et de multiplication. Elle avait dû s'endormir en étudiant.
A chaque fois que je la regardait je sentais mon sang bouillir de frustration. J'en avait assez de notre train de vie. Chaque jour devenait de plus en plus difficile. Je ne me souviens même plus de la dernière fois où j'ai vu Samira s'amuser comme une enfant normale. J'étais vraiment frustré contre nos dirigeants. Ces chiens de politiciens et de bougeois qui se la coulent douce pendant que nous versons larmes , sueur, et sang juste pour un repas chaud chaque jour. Les élections auront lieux dans une semaine et ils nous tuent déjà de belles promesses, de beaux discours. Achte figui moun, sel sa yo pwop.

Je sentis une main se déposer sur mon poing , fermé depuis tout à l'heure. C'était la main de Samira, qui venait juste de se lever, encore à moitier endormie. Je la pris dans mes bras avant de la ramener au lit.

-" chante ti chante an pou mw?
-anko?
-wiiiiiiii "
Murmura t-elle de sa petite voix.
Je lui souris et elle me sourit en réponse.

"A ram sam sam, A ram sam sam, gouli gouli gouli ram sam sam..."

Tout en chantant lentement et a voix basse je la regardais se recroquevillé comme une fleur. Avant de se rendormir petit a petit.

"A raaami, A raaami , gouli gouli gouli gouli ram sam sam...."

Je dois changer les choses, pour un meilleure avenir, pour un vrai lit et des draps propres, pour la voir sourire plus souvent.

"A ram... Sam... sammmm........"

Pour la sortir de la pauvreté...

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