Chapitre 1er
"La beauté, d'une éphémère attirance, poursuit sont éternelle illusion."
Tap tap tap, les petits pas rapides sur cette terre de feu.
Tap tap tap, les petits pas fragiles sur cette terre volante.
" Que faire ... "
Ils sont là. Si prêt.
La mort me tend les bras. La douleur me ronge le corps. La peur me paralyse les muscles. Le sans me brouille les sens et l'angoisse m'empêche de réfléchir. Alors...
" Que faire ? "
- Elles sont là !
Je lève les yeux vers le ciel dégagé. les larmes coulant sur mes joues brouillaient ma vue. Je dois me ressaisir car ils m'ont repéré. Prenant mon courage à deux mains je me relevais sans hésitation, attrapant ce qui était à mes côtés, et me mettais à courir le plus vite possible.
- Dépêchez-vous ! Elles vont s'enfuir !
Non ! Je dois courir plus vite... Encore plus vite. S'ils me rattrapent je...
" Je vais mourir !"
Sentant mon corps se vider de ses forces, je dû m'arrêter une nouvelle fois pour reprendre mon souffle lorsque, ce que je portais avec moi, se mit à bouger.
- Mmmh... Non... J'ai peur...
Je la regarde. Pauvre petite fille dans mes bras. Et dire que je pensais pouvoir te sauver tout comme moi. Et dire que je pensais pouvoir t'emmener avec moi pour t'éviter une mort certaine ou la torture éternelle. Dire... Que je pensais t'apporter un peu d'espoir. Me voilà en train de pleurer devant toi. Petite fille au lourd destin que nous partageons à deux et que nous n'avons pas voulu.
- J'ai peur... J'ai... Mal...
- Chut... Ne dit plus rien. ne t'épuise pas à parler.
De ses petits yeux ambrés elle me fixe difficilement. Je la sens tomber mais je la tiens plus fermement dans mes bras. Elle n'a que huit ans et son ventre est ouvert, perforé par une balle ennemie, saignant abondement. Sa fin est proche et pourtant je m'obstine à vouloir la sauver en l'emmenant avec moi loin d'ici. Mais par quels moyens vais-je donc bien pouvoir y arriver ? C'est pratiquement impossible.
- Trouvez-les !
Ses yeux sont aussi brillants de larmes que les miens. J'aurais tant aimé qu'elle ne pleure pas comme je le fais. Elle que j'avais vu sourire il y a peu.
- Grande sœur... Laisse-moi. Pars. Enfuie-toi...
- C'est hors tu questions ! Je ne peux pas te laisser Maria tu m'entends ! Je ne peux pas !
Et voilà que mes larmes revenaient.
Cachée derrière un arbre entouré de hauts buissons je restais à genoux le temps de me reposer en la tenant contre moi, les lèvres tremblantes et le visage trempé de sueur et de larmes. Bien entendu que j'ai peur comme elle mais... Mais la laisser est hors de question !
Mes pensées fusent dans mon esprit à toute vitesse. Je tente de trouver une solution tandis que leurs troupes de soldats se rapprochent. Maudit soient-ils ! Je les tuerais un jour !
Notre village est en sang. Les habitants qui s'y trouvaient sont pour la plupart soit mort soit capturés et mis au fer. Ma mort viendra tôt ou tard. Ils me retrouveront et la tueront. Car notre village...
Oui, notre village se situe sur une île volante.
- Elles sont là ! J'en ai entendu une !
Prenant mes jambes à mon cou, la petite dans les bras, je me remettais à courir. Derrière moi, une dizaine de soldats étaient à ma poursuite. Ils me rattrapent, lèvent leur fusils et...
PAN
Un coup de feu. J'ai l'impression que mon cœur vient de s'arrêter. Je trébuche, le pied dans une racine. Mes oreilles sifflent, ma tête me lance, j'ai mal aux tympans et pourtant...
- HAAAA !!
Mais... Mais qui cri donc ainsi ?
Je regarde mes bras, elle n'est plus là, Maria ! Son corps se trouve juste devant moi à se tortiller dans la poussière du sol, la jambe en sang. Oh non ! Sans doute qu'en la tenant contre moi ainsi, ses jambes entourant ma taille, elle devenait une proie plus facile à atteindre alors que c'était mon corps qui faisait obstruction entre eux.
Essayant de me hisser jusqu'à elle, je me faisais tirer en arrière, une main me tenant les cheveux. J'en criais alors, essayant de me débattre, mais rien n'y fut. Maintenant autour de nous, quelques un se rapprochaient du corps de ma jeune sœur. Ils l'observent, puis un d'entre eux la visaient de leur arme.
Soudain. C'est comme si le temps s'arrêtait. Ils vont la tuer. Juste devant mes yeux que j'écarquillais alors. Je vois leurs doigts appuyer sur la détente.
Le tonnerre de leurs armes résonnant...
- NON !!! Mariaaaa !
J'essaye de me débattre, agrippant la main de mon agresseur, je venais la mordre sans retenue. Dans son hurlement il me lâchait et j'en profitais pour m'enfuir, courant encore et encore tandis que leur chasse reprenait.
Bien décidé à m'enfuir, je sautais à travers un immense buisson en voyant le ciel bleu derrière. Mais pensant dès lors tomber sur une des grandes prairies de cette terre volante, je me retrouvais face au vide, au bord du précipice de cette île.
Mon corps dérapait de la falaise, mes pieds glissant sur la roche friable, je tombais alors que les soldats me regardaient avec stupeur de leur hauteur tandis que l'un d'eux qui me poursuivait me suivit dans ma chute. De mes mains je voulu me rattraper à la falaise mais ma peau s'ouvrait au contact de la roche sous la vitesse que je prenais.
Je subissais les coups de ma chute contre la terre de l'île avant de réellement tomber dans le vide... A moitié consciente je voyais la terre sur laquelle, nous autres, pensions échapper à la mort, s'éloigner si loin...
Comment en suis-je arriver là ?
Je vais vous expliquer. C'est très simple... Ce monde, cette terre sur laquelle nous habitons, est peuplé de différentes espèces toutes distinctes les unes et des autres. Chaque espèce vivant dans son coin, se protégeant de la différence et du plus fort, conquérant le plus faible et bâtissant ses remparts contre la haine de son prochain.
Et cette terre abrite, en plus de ses innombrables créatures peuplant par milliers les parcelles que nous essayons de partager, nos cinq espèces : Enjeru, Erufu, Haiburi, Orijinaru, et Yami. Tels sont les cinq noms de nos espèces.
Les Enjeru sont des êtres dotés d'ailes puissantes poussant dans leur dos, souvent faites de plumes, de soies ou même d'écailles, leur permettant de voler dans les cieux en toute légèreté. Ils sont généralement éloignés des sols et vivent en petite communauté sur les villes célestes aux dessus des nuages.
Les Erufu sont de loin les plus fascinant. Bien qu'ils soient assez agressifs envers toutes personnes étrangères à leurs espèces ils vivent dans les forêts cachées. Ils regroupent les elfes, les gobelins, les fées et pleins d'autre sorte de créature. Leur seule préoccupation est la protection de leur divinité : mère nature.
Les Haiburi sont des êtres mi animal mi humain liés à un croisement génétique il y a de cela des décennies. Ils vivent éloignés de tous et sont les plus touchés par les conflits entre les espèces à cause de leur nature car... Certains d'entre eux sont dotés d'une fourrure, sur leurs attributs animaliers visibles, des plus soyeuses. Fourrure tant convoitée par...
Les Orijinaru. ce nom suffit déjà à en faire trembler plus d'un. Comparé aux autres ils n'ont aucune caractéristique spéciale mais ont pour atout des avancées technologiques et scientifiques extraordinaires. Malgré tout ils ne sont que de simples humains mais leur nature fait d'eux les plus cruels, les plus terrifiant et les plus craint de tous. Ils pillent, volent, déciment, saccagent et s'accaparent de toutes les richesses et de tout les biens sans aucun scrupule. Ils dominent ce monde par la force dont ils font preuve.
Et en dernier, les Yami. Rares sont ceux qui ont déjà pu en voir. Et pourtant, ils existent bel et bien. Ce sont les êtres de l'ombre, les habitants des ténèbres. Qui sait à quoi ils peuvent bien ressembler.
Et moi...
Je suis une Haiburi, une hybride tigre du nom de Byakko Rūshiru. Je n'ai que dix-sept ans... Et aujourd'hui c'est sur l'une des îles volantes des grandes montages du Nijar dans la contrée de l'Ouest que les humains ont encore frappé.
Et c'est aujourd'hui que je venais de perdre la dernière chose à laquelle je tenais, tombant inconsciente vers une mort certaine.
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