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1 - Elle (partie I)

Une puissante onde de choc ébranla le monde-mère ; ce monde si limité mais si confortablement tiède et gélatineux qui, d'aussi loin qu'elle se souvenait, l'avait nourrie et protégée sans jamais faillir. Le monde-mère qui jusque là avait composé l'entièreté de son univers subissait l'assaut d'une force extérieure. Y résisterait-il ?

Une nouvelle vibration se fit sentir et dérangée une fois de plus dans sa tranquillité, elle se retourna et se recroquevilla dans l'épais fluide. Le moment n'était pas encore venu pour elle de naître.

D'où lui venait la certitude qu'il était trop tôt ? Pourquoi éprouvait-elle cette conviction profonde et tenace d'être une « elle » et non un « il » ? Elle l'ignorait mais savait, instinctivement, qu'il en allait ainsi et cette assurance seule lui suffisait.

Elle se replongea dans les bribes de sensations qui constituaient l'ensemble de ses souvenirs ; car elle existait depuis longtemps maintenant, bien avant que ces secousses ne viennent perturber sa quiétude. D'une certaine manière, l'on pouvait dire qu'une part d'elle était vieille avant même qu'elle ne naisse.

Elle se remémora la première fois qu'elle avait pris conscience de l'environnement dans lequel elle baignait, il y avait de cela une éternité. Les conditions étaient alors idéales pour qu'elle puisse envisager de quitter l'abri du monde-mère mais elle était minuscule et bien trop faible. Elle n'aurait pu survivre à l'extérieur.

Elle avait donc entamé sa lente maturation et commencé à se développer, se nourrissant des bienfaits que le monde-mère lui prodiguait en abondance, en prévoyance du moment où elle pourrait enfin sortir.

Petit à petit, lentement, très lentement, elle avait poursuivi sa transformation. Elle devenait et serait devenue à terme... si le Premier Changement n'était survenu en bouleversant tout ce qui aurait dû être.

Il y avait eu des sons et des remous, beaucoup de remous, et elle avait dû interrompre sa croissance pour entrer en dormance : Au-delà des frontières du monde-mère, l'extérieur était devenu inhospitalier, comme soudain hostile à sa naissance. Plongée dans sa torpeur, bercée par la viscosité qui l'enveloppait avec tendresse, c'était à peine si elle avait senti les cahots et la fournaise qui agressaient le monde-mère, ou encore le heurt qui manqua de les détruire tous deux.

Après cela l'agitation avait enfin cessé. Le monde-mère était redevenu le havre de calme et de silence qu'il avait toujours été. Elle, comme en suspens, engourdie, s'était figée dans l'attente d'un extérieur plus accueillant. Elle avait attendu, attendu et attendu... Longtemps, si longtemps ! Une éternité.

Jusqu'à ce que se produise le Second Changement.

Une force s'était mise à rudoyer le monde-mère qui, après bien des soubresauts, avait une fois de plus retrouvé sa quiétude. Pourtant, bien que ce Second Changement ait été aussi brutal que le premier, il s'était finalement révélé bienfaiteur. Elle avait aussitôt senti la différence et repris sa métamorphose : L'extérieur, de nouveau, l'appelait.

A présent, elle était presque devenue. Elle avait juste besoin d'un peu plus de temps pour...

Le monde-mère trembla, déstabilisé par une nouvelle secousse, et il lui sembla cette fois qu'il hurlait. Il perdait la bataille et agonisait. Il cédait, incapable de résister plus longtemps aux assauts qu'il subissait. Ses frontières se fissuraient et craquelaient avec un bruit abominable. Bientôt il disparaitrait et cesserait de la protéger. Elle n'était pas prête, pas encore ! Mais le choix lui appartenait-il ? Non, à l'évidence.

Elle ouvrit les yeux au moment même où l'agresseur enfonçait la barrière protectrice, crevant la voûte fragilisée du monde-mère qui se désagrégea aussitôt en éclats minuscules. Elle voyait pour la première fois et ce qu'elle perçut à travers la gelée nourricière affola un instant son esprit. Les battements de ses cœurs s'accélérèrent dans son thorax.

Elle papillonna des yeux, désorientée, éblouie par la clarté provenant de l'extérieur. Comment interpréter ce que ses yeux appréhendaient ? Sa vision était trouble et les formes qu'elle devinait lui parvenaient fractionnées, comme éclatées en fragments incohérents.

Ce nouveau sens exigeait d'elle un effort de concentration auquel elle n'était pas habituée mais elle n'avait à l'évidence pas le luxe de prendre son temps pour l'apprivoiser : Une ombre immense s'interposa entre elle et le chatoiement, déchaînant immédiatement une tempête d'émotions. Une peur viscérale lui noua les entrailles comme son instinct lui hurlait de fuir la menace qui planait au-dessus d'elle. Fuir ! Fuir ! Elle devait fuir ! Mais fuir où ? Elle se retrouvait piégée, acculée ! Le monde-mère, le seul endroit qu'elle connaissait et où elle s'était toujours sentie en sécurité venait de se transformer en traquenard !

Apeurée, elle se blottit en frémissant contre ce qui restait d'intact de la paroi du monde-mère : Une chose venait de s'insinuer dans l'ouverture créée au-dessus de sa tête et profanait son univers. Elle se concentra pour suivre sa progression avec méfiance. La chose se mouvait avec lenteur, comme aveugle, à tâtons, mais se rapprochait. Devait-elle rester sans bouger ? Chercher à l'esquiver ? L'attaquer au contraire ? Sa vision gagna en netteté et elle put mieux percevoir l'intruse dont les six excroissances pointues, reliées entre elles par une fine membrane, semblaient former une pince. Rester sans bouger ? Esquiver ? Attaquer ?

Son indécision lui coûta son choix.

L'intruse n'avait fait que l'effleurer. Seulement l'effleurer ! Pourtant cela avait suffit et elle n'avait pu se soustraire à son emprise. A peine l'avait-elle frôlée que la chose, tiède et duveteuse – vivante ! –, s'était refermée sur elle, emprisonnant son abdomen comme étau impitoyable.

Elle se sentit extirpée sans ménagement du monde-mère.

Ses cœurs, affolés, battaient à tout rompre dans son thorax ; si fort qu'elle crut qu'ils parviendraient à transpercer la cuirasse organique qui protégeait son corps. Des reflets rouges et violacés se mirent à danser à la surface des plaques composant sa carapace, dont les pores libérèrent en abondance des phéromones de peur et de panique.

Terrifiée par les immenses globes oculaires jaunâtres qui l'examinaient avec une gourmandise vorace, terrorisée par la gueule qui s'ouvrait pour l'engloutir, elle se cabra et commença à se tortiller, frappant et griffant frénétiquement de ses quatre petites mains l'énorme poing qui la retenait prisonnière. Un cri d'alarme franchit l'espace de sa cavité buccale.

— Triiiii ! Triiiii !

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