Cinquième Pétale
Dernier partie pour le printemps !
Bonne lecture !
Je ne t'aime plus du tout ? ☆
Ce spectacle est resté dans les mémoires comme l'un des plus réussi du cirque Byeol. Chaque numéro avait provoqué des tonnerres d'applaudissements et les étoiles avaient mis longtemps avant de disparaître des regards des spectateurs. Ce spectacle fut également le dernier auquel participa Jeongin avant un long moment. Il s'était promis de partit découvrir le monde, et c'est ce qu'il a fait.
Cela fut dur pour tout le monde de laisser partir leur petit protégé. L'inquiétude leur rongeait le sang mais, comme d'habitude lorsque cela concernait Jeongin, Hyunjin s'était interposé face à l'angoisse générale.
« Qui sommes-nous pour décider de ce qu'il doit faire de sa vie ? avait-il dit d'une voix forte lorsque les cris étaient devenus incontrôlables. Tous vos beaux discours sur la valeur qui s'acquiert par les actes et non par l'âge, vous en faites quoi ? »
Le silence régnait dans le cercle alors que Hyunjin tournait au milieu, fixant chacun d'entre eux dans les yeux, le regard remplie d'une tempête sans pareil.
« Jeongin est peut-être le plus jeune d'entre nous mais ça ne fait pas de lui un enfant qui a constamment besoin d'être protégé. Comment voulez-vous qu'il fasse ses propres expériences et qu'il grandisse si vous l'enfermez ici ? »
Les yeux embués, Jeongin avait regardé Hyunjin le défendre et sa détermination avait faiblit. Mais Hyunjin n'avait pas fini, et sa détermination est revenue au galop.
« S'il dit qu'il va revenir c'est qu'il va le faire. Moi je l'aime et je le crois. Libre à vous d'en faire de même. »
Jeongin s'était levé et avait foncé dans ses bras. Il s'était empli de son odeur et le lendemain il était partit.
Il a traversé toute la Corée, aidant des gens qu'il rencontrait le matin même en échange du gite et du couvert. Il a rencontré des paysans et des professeurs, des étudiants qui l'ont emmené à leurs soirées, des jeunes parents heureux de pouvoir souffler le temps d'une journée, des personnes âgées ravies d'avoir quelqu'un à qui raconter leurs histoires du passé. Jamais il n'est resté plus de trois jours au même endroit, et jamais il n'a passé plus d'un jour sans penser à ses frères, à ses amis du cirque, à Hyunjin. Jeongin n'est pas parti seul, il est parti avec des tonnes de souvenirs dans la tête qui lui ont tenu compagnie lorsqu'il se retrouvait réellement seul.
Evidemment que le début fut dur, il lui avait fallut apprendre à survivre plus qu'à vivre. Désormais il lui fallait surfer la vague et non se laissait porter. Mais cela fait maintenant presqu'un an qu'il est partit, et il a l'impression d'être un nouvel homme. Il a fêté ses 19 ans quelques semaines plus tôt au téléphone avec Chan, Jisung et Changbin, puis il a appelé Hyunjin et ils ont discuté jusqu'au petit matin lorsque Hyunjin, mort de fatigue s'était endormi en plein milieu d'une phrase. Jeongin l'a regardé dormir un moment, le cœur serré, puis a mit fin à l'appel.
Aujourd'hui, Jeongin ne sait pas vraiment où il en est. Au fond de lui sa famille lui manque atrocement, de même que la vie au cirque et Hyunjin. Mais le frisson de l'inconnu, les rencontres, les nouveaux paysages, cela lui manquerait bien trop s'il devait arrêter maintenant.
Avec un soupir il se lève et ramasse ses affaires puis sort de la chambre d'ami de la mère célibataire qui a accepté de le loger en échange d'un peu d'aide avec sa fille de deux ans. Il ne sait pas pourquoi le père n'est plus là, il ne pose jamais de questions à ses logeurs, il se contente de les écouter lorsqu'ils en ont gros sur le cœur et qu'ils trouvent en Jeongin le confident idéal.
« Jeongin ? l'appelle la maitresse de maison en l'entendant descendre les escaliers. Tu t'en vas ? »
Il acquiesce et elle ouvre les bras, la lèvre un peu tremblante. Avec gentillesse il la laisse le serrer contre elle un instant avant de se dégager et de caresser gentiment la joue de sa fille qui le regarde avec de grands yeux, assise sur sa chaise haute. Après moult remerciements il sort sous le soleil de mars et enfonce son bonnet sur sa tête. Il a un rendez-vous aujourd'hui et il ne compte pas le rater, alors il se hâte jusqu'à l'arrêt de bus le plus proche qui l'emmène jusqu'au centre-ville de Séoul.
Son téléphone vibre dans sa poche et il le sort machinalement avant de sourire en voyant le message qui s'affiche sur l'écran.
J'arrive.
Ses écouteurs dans les oreilles il trotine sur le trottoir, ignorant les regards des passants. Il fait beau aujourd'hui mais il y a de la pluie prévue pour la fin d'après midi.
Le sac à dos remplit de souvenirs pèse lourd sur les épaules de Jeongin mais il ne le sent même plus. Son corps s'est développé au long de cette année, il n'est plus le frêle Jeongin au sourire plaqué sur les lèvres en tout circonstances. Désormais Jeongin a arrêté de sourire pour donner le change, il sourit parce qu'il est heureux et lorsqu'il ne l'est pas il laisse ses lèvres retomber en une moue attristé. Il a accepté qu'il est un humain comme les autres qui a le droit de ressentir des émotions.
Les oiseaux chantent au dessus de sa tête alors qu'il entre dans le parc. Les feuilles mortent craquent sous ses pas et les écureuils qu'on a l'habitude de voir ici sont encore caché à l'abri du froid. Lui il ne sent pas le vent car son bonnet le protège. On voit à peine ses mèches rouges s'échapper de dessous. Il s'est coupé les cheveux une semaine plus tôt alors ils sont plus court que jamais.
Il sifflote en traversant les allées du parc, il a rendez-vous à côté de la verrière. C'est marrant qu'ils se retrouvent à côté de cette cage alors même que s'ils sont là c'est parce que Jeongin s'est émancipé de celle où il avait passé tout sa vie. Drôle de coïncidence ou clin d'œil appuyé ? Jeongin ne sait pas, ce n'est pas lui qui a fixé le lieu de rendez-vous.
Le bruit des oiseaux se fait plus fort et la verrière apparaît devant lui alors il s'arrête. Son cœur bat vite. L'avenir lui apparaît flou et il aime ça. Le frisson de l'incertitude. Même s'ils ont gardé contact, Jeongin a grandi, mûri. Il n'est plus le même que lorsqu'il est parti. Aimera-t-il le nouveau Jeongin ?
Il se mord la lèvre, la peur s'infiltre en lui et il doit se faire violence pour la réprimer. S'il l'écoutait il repartirai sur le champ, laissant la verrière derrière lui. Mais il n'a pas le temps de faire quoi que ce soit qu'une étincelle argenté apparaît dans son champ de vision et l'instant d'après deux bras l'enserre dans une chaude étreinte. Il reste un instant immobile, muet, interdit. Et puis le frisson qui le traverse se transforme en sanglot et il serre Hyunjin contre lui. Sa tête est posé dans son cou, ses yeux déversant une bruine qui coule le long de la peau du plus grand qui s'emplit de son odeur qu'il n'a plus sentit depuis des mois.
« Tu m'as manqué, » sanglotte Jeongin et ce n'est qu'à cet instant qu'il se rend compte d'à quel point c'est vrai.
Lui parler au téléphone était loin d'être suffisant. Au téléphone il n'y a pas la douceur de ses doigts dans ses cheveux, il n'y a pas les émotions qu'il peut lire dans ses yeux, il n'y a pas leurs mains qui se lient pour le simple plaisir de sentir l'autre serrer la sienne en retour, il n'y a pas les baisers.
Ils s'embrassent dans le parc vide. Ils s'embrassent après avoir passé un an loin l'un de l'autre. Hyunjin a posé une main sur sa joue et l'autre dans son dos pour le maintenir contre lui, Jeongin a accroché ses mains sur ses épaules, les genoux flageollants. Ils prennent à peine le temps de reprendre leur respiration que leurs lèvres se retrouvent déjà. Jeongin sent le souffle ératique de Hyunjin dans sa bouche et plus que jamais l'adrénaline coule dans ses veines. Il se sent extatique et une plainte s'échappe de ses lèvres lorsque Hyunjin les délaisse pour embrasser son front et resserrer ses bras autour de lui.
Il se calme lorsque Hyunjin l'entraîne vers un banc et qu'il se blottit contre lui.
« Tu m'as manqué aussi, Jangmi*. »
*rose en coréen
Jeongin se sent rougir et Hyunjin rigole avant de glisser un doigt sous son menton pour plonger son regard dans le sien.
« La plus belle rose rouge qu'il m'ait été donné de voir, » murmure-t-il.
Jeongin ne dit rien. Leurs regards s'accrochent et le poid de la conversation qu'il doivent avoir plane au dessus de leur tête. L'amour qu'ils se portaient est-il toujours aussi vif ? Les lèvres de Hyunjin sont remontées très légèrement vers le ciel en un sourire doux.
« Hyunjin, murmure alors Jeongin et ses mains viennent se perdre dans les cheveux argentés de son vis-à-vis. Tu sais, j'ai beaucoup avancé cette année... (Hyunjin ferme les yeux sous les caresses de Jeongin et hoche la tête.) Je ne suis probablement plus le Jeongin que tu aimais. »
Le trapéziste garde les yeux fermés mais fronce légèrement ses sourcils.
« Comment pourrais-je ne pas t'aimer alors que tu t'accepte enfin, » dit-il dans un souffle.
Il ouvre les yeux et Jeongin se fige.
« Comment pourrais-je ne pas t'aimer alors que tu est devenu un si bel homme ? »
Leurs mains se lient.
« Évidemment que j'aimais le Jeongin timide qui est partit découvrir le monde en se cachant derrière des sourires bien trop grands. Mais j'aime encore plus le Jeongin qui ne m'offre plus que des sourires sincère et qui s'élève contre ce qu'il considère comme injuste. Et j'ose espérer que tu ne me tiendras pas trop rigueur de mon avancée plus restreinte sur le chemin de la vie. »
Les yeux de Jeongin s'emplissent de larme alors qu'il tombe dans les bras de l'homme qu'il aime.
« Je t'aime si fort. »
Ils restent comme ça un instant avant que Hyunjin ne pose la question qui fâche, à mi-voix, le nez caché dans son cou.
« Tu comptes rentrer ? »
Encore quelques heures plus tôt Jeongin aurait répondu qu'il n'en savait rien. Mais alors que son âme ne fait plus qu'une avec celle de Hyunjin il ne sait plus.
« Je veux continuer de voyager, souffle-t-il. Mais la vie au cirque me manque.
- Alors rentre. Rentre et je t'emmènerai faire le tour du monde dès qu'on le pourra. »
Jeongin se dégage de l'étreinte de son aîné et le contemple en souriant.
« Je te suivrai n'importe où, même au bout du monde, déclare-t-il et Hyunjin pouffe en enlevant son bonnet pour passer sa main dans ses cheveux et les remettre en place.
- C'est toi mon monde, murmure-t-il en guise de réponse et Jeongin s'enflamme.
- Joyeux anniversaire mon amour. »
Aujourd'hui nous somme le vingt mars et Hyunjin a 21 ans. Aujourd'hui Hyunjin et Jeongin commence leur deuxième vie. Aujourd'hui ils s'aiment et personne ne sait de quoi demain sera fait, mais le monde sait que ces deux là ne sont pas prêt de se lâcher.
Le prince et sa rose. La rose et son prince.
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