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— Un peu foireux ton plan.

— Complètement.

Minho lâche un rire mi-amusé mi-dépité avant de boire une gorgée de sa bière. Affalé sur un canapé qui sent le tabac froid, les jambes étendues sur les genoux de Chan, ils observent tous les deux la masse de gens évoluer dans le petite appartement qu'ils squattent.

— Tu l'as trouvée où cette soirée ?

— Un ancien collègue m'avait dit qu'il y serait et que le mec qui l'organisait était cool. En gros il m'a incrusté parce qu'apparemment ça pause pas de problème qu'on soit plus de trente dans un quarante mètres carrés.

Minho hausse un sourcil et se retourne vers son compagnon, un peu sceptique.

— Et tu m'as traîné ici donc.

— Absolument.

— Tout en sachant que t'étais pas vraiment invité et que ça finirait en soirée bourbier ?

— Oui.

Le brun tape la cuisse de Chan, énervé. Ou du moins embêté. Oui, il n'est pas vraiment en colère, il est même plutôt heureux de pouvoir passer un peu de temps avec son aîné, mais ça ne rattrape pas tout le fiasco de la situation. Il se fait chier comme un rat mort depuis deux heures et sa patience commence à atteindre ses limites. Il pue la clope, la musique est minable, les lieux sont bondés et tout le monde est complètement bourré. Ils ont eu la chance de choper le canapé avant qu'un individu imbibé ne le réquisitionne pour faire un coma éthylique ou qu'un couple ne le prenne d'otage pour se la jouer tactile.

— On se taille ?

— J'allais te le demander.

Il ne leur faut pas une seconde de plus pour s'extirper des coussins bien trop mous, ils en ont assez. Par chance, le salon est si petit qu'ils ne sont pas bien loin de la porte, en quelques enjambés et corps évités, ils sont prêts à partir. Enfin jusqu'à ce que Chan décide de voir les choses autrement

— Attend, s'exclame-t-il avant de disparaître dans la foule désinhibée.

— Tu fous quoi ?

Pas de réponse, le plus vieux a déjà pris la fuite. Heureusement, il revient à peine une minute plus tard, un grand sourire au lèvres.

— On se casse, vite, rigole-t-il étrangement.

Il pousse Minho vers l'avant, tandis que ce dernier ouvre la porte pour sortir de cette habitation étouffante. Le brun titube un peu sous l'empressement de Chan qui a bizarrement beaucoup plus d'énergie à présent.

— Eh toi ! Ramène ça ici ! s'écrie un homme derrière eux.

— Grillé, ricane le blond en dépassent finalement le plus jeune tout en attrapant sa main pour l'entraîner dans sa folie. Cours si tu veux pas te faire attraper Minmin.

Bien qu'il soit souvent un boulet, le nommé est vif d'esprit, il comprend très vite que Chan a fait une connerie et qu'il vaut mieux déguerpir sur le champ. Il claque tant bien que mal la porte malgré la force qu'exerce son acolyte sur son bras pour le faire avancer. Ni une ni deux, ils dévalent les escaliers, pouffant comme deux enfants, fiers d'avoir fait leurs premières bêtises. Ils peuvent entendre la porte s'ouvrir à la volée derrière eux. Des éclats de musique s'envolent dans le hall de l'immeuble mais ils sont déjà suffisamment loin pour se soucier d'une quelconque poursuite.

— Espèces de connards !

C'en est trop, Minho explose de rire lorsqu'une voix inconnue les insultes du haut des quatres étages. Cette ultime réplique signe clairement l'abandon de représailles, là, tout de suite. La porte claque une ultime fois et c'est fini. Ils ont tiré leur révérence, fui cette pièce de mauvais goût sans demander leur reste et sans trop de problème. De toute façon ils n'étaient que des figurants, ils ne manqueront à personne.

En retrouvant l'air frais de la nuit, le plus jeune se retourne vers Chan pour finalement avoir le fin mot de l'histoire, comprendre la source des injures qu'ils viennent de se recevoir. Il s'en fiche pas mal de se faire huer par un inconnu, c'était plutôt drôle de fuir ainsi, cependant ils ne voient pas ce qu'ils ont fait de mal. Enfin lui en tout cas est innocent.

— La soirée continue ! s'exclame le blond en comprenant l'interrogation de Minho.

Il agite devant lui une bouteille de Vodka à peine entamée, les yeux rieurs et joyeux. Ah. Minho comprend mieux. Ils n'étaient que des acteurs de passage dans le spectacle qu'ils ont déserté, cependant ils ont emporté avec eux un des accessoires les plus importants du bal : l'alcool. Alors qu'à la base, ils n'avaient rien ramené. Du statut de touristes ils passent à celui de rats. Les insultes étaient peut-être justifiées finalement.

— T'es pas croyable, soupire-t-il avec amusement.

— Je suis incroyable tu veux dire, je viens de sauver notre soirée, répond Chan en buvant quelques gorgées de la boisson subtilisée.

Minho s'approche de lui et tape son épaule contre la sienne, pour le charrier. Inconsciemment, ils se mettent à marcher dans la rue mal éclairés, leur corps se frôlant à chaque pas effectué.

— Donc tu vas nous faire boire du désinfectant là ?

— J'ai pris la première bouteille qui me tombait sous la main, j'avoue.

D'un regard incertain, le blond fronce le nez en observant l'étiquette rouge et bleu. Il tourne le cylindre de verre sur lui-même pour l'analyser, peu sûr de son choix à présent.

— C'est mieux que rien, conclue-t-il en buvant de nouveau au goulot. Ouais nan, bon, se rattrape-t-il en toussant sous le goût âpre de la liqueur, pas folichon.

Minho rigole simplement et lui prend le récipient des mains pour le porter à son tour à sa bouche. Rapidement il le rend à Chan, un mine de dégoût peinte sur le visage.

— Je peux vraiment pas boire ça tout seul en fait, c'est vraiment dégueulasse.

Cette fois c'est au tour du plus vieux de ricaner joyeusement, avant de vider un peu plus la bouteille. Leur pas se synchronisent, ils marchent vers le rien, s'amuse d'un tout. Chan se met même à chanter quand l'alcool commence à faire effet dans son corps, un sourire benêt étire ridiculement ses lèvres.

— L is for the way you look at me... O is for the only one I see...

Il tente un pas de danse puis se ravise quand Minho tire la manche de son manteau pour le calmer et éviter qu'il ne meurt d'une façon stupide. Une mauvaise chute sur un trottoir ça peut vite finir en trauma crânien, on n'est jamais trop prudent. Finalement ils finissent par s'échouer sur un banc dans le parc qui borde l'université de Minho.

— Je suis heureux, souffle le blond à présent un peu plus tranquille. Tu me rends heureux Minho.

Le nommé sent son cœur battre anormalement sous cette confession. Merde, il est toujours aussi faible quand Chan joue avec ses sentiments. Ses émotions sont comme une guitare que le plus vieux maîtrise parfaitement, il sait comment faire vibrer les cordes pour en faire une jolie mélodie. Oui, dans le cœur de Minho ça chante.

— T'as toujours eu ce petit truc en toi. Je sais pas ce que c'est mais ça me plait. Ça m'a toujours plu.

Il est bourré, l'honnêteté se reflète dans l'éthanol qui danse sous sa peau. Il parle trop, Minho souhaite qu'il se taise, ça lui fait peur tout ça. Ces trop pleins de vérité balancés sans forme de prévention. Pourtant il veut l'entendre encore, savoir jusqu'où va le fond de sa pensée, ce qu'il est prêt à lui avouer quand toutes ses barrières sont abaissées.

— J'aurais aimé qu'on passe plus de temps ensemble au lycée.

— Une semaine de vacances à la mer avec le Hwang, quatre soirées, un après-midi à la patinoire, une rando à vélo. Et on était même pas potes, je pense que c'est suffisant non ?

— T'as compté le nombre d'activités qu'on a fait ensemble ? s'étonne Chan quand Minho énumère leurs sorties communes avec Hyunjin et Yeji.

— Approximativement, les chiffres sont plus ou moins exacts après. Mais j'ai une bonne mémoire tu sais.

Chan renifle de frustration, réfléchit, soupire, puis se retourne vers son compagnon. Il observe son visage éclairé par la lumière jaune d'un lampadaire, scrute chaque parcelle de sa peau, puis souffle de nouveau.

— J'aurais quand même aimé mieux te connaître. Y avait toujours une légère distance entre nous, c'était frustrant.

— Je voulais pas que Yeji pense que j'avais toujours des sentiments pour toi.

— Elle l'a jamais su.

Silence. Quoi ? On rembobine. Minho était persuadé que Chan et Yeji était le genre de couple qui se disait absolument tout, Hyunjin l'avait d'ailleurs plusieurs fois souligné. Pourtant cette affirmation vient d'être réfutée en quelques mots par un des principaux concernés. Il avait toujours été légèrement mal à l'aise en présence de la sœur de son ami à cause de cette histoire et il apprend qu'elle n'en a jamais rien su. Ça lui fait tout drôle.

— Pourquoi ? Pourquoi tu lui as rien dit ?

— Je savais que ça allait te mettre mal à l'aise. Puis je sais pas, j'avais envie de garder ça secret bizarrement. T'es le premier mec qui s'est confessé à moi, ça m'a fait quelque chose. Même si ça m'a fait un peu peur aussi. Mais t'étais adorable à cette époque.

Chan sourit en fondant d'autant plus son regard dans le sien. Il finit même par avancer sa main pour la passer doucement près de sa joue, avant qu'elle ne retombe le long de son corps.

— T'es toujours adorable en fait.

Minho il ne pique pas un fard, il vole carrément l'entièreté de la palette. Il est cramoisi, il vient de choper un coup de soleil nocturne. Un coup de lune ? Ses joues brûlent, il se liquéfie. Panique, panique, perte de contrôle. Capitaine, il faut reprendre les commandes sinon c'est le dérapage assuré. On respire. On évacue la pression. Et on agit.

— T'es bourré, prononce précipitamment Minho en secouant la tête et en agitant ses mains.

Le sourire du plus grand s'agrandit d'autant plus en le voyant s'affoler dans le vide.

— Possible.

— Je vais te ramener chez toi.

En prononçant ses mots, le brun plaque ses mains sur sa bouche, souhaitant effacer les mots qui viennent de s'en échapper. Ça sonnait bizarrement non ? Chan va penser qu'il veut finir la nuit chez lui, ce n'est pas le cas ! Il ne voulait pas formuler les choses ainsi, il voulait simplement écourter la soirée pour ne pas faire quelque chose de stupide.

— Pour que tu dormes ! Et moi je vais rentrer chez moi après !

— J'avais compris Minho, panique pas. Par contre, il est tard, tu veux pas rester dormir chez moi ? Je prendrai le canapé.

Non, non et non. Minho ne va pas s'incruster chez Chan comme ça. Enfin il ne s'incruste pas vraiment, on l'invite, c'est différent. Mais tout de même, la demande le met légèrement mal à l'aise. Qui sait, peut-être que le lendemain le blond ne se souviendra même pas que c'est lui qui lui a proposé de dormir chez lui. Il va le prendre pour un profiteur, le détester, le chasser de chez lui. Et alors fini leur relation qui ne porte même pas encore de nom.

Est-ce que Minho réfléchit trop ? Sûrement.

— Non, je vais rentrer chez moi ne t'inquiète pas.

— S'il te plaît, je veux pas rester seul, murmure Chan timidement.

A cet instant, il ressemble à un enfant qui vient de faire un cauchemar, qui a peur du noir. Minho se pose un peu trop de questions finalement, son compagnon a seulement besoin d'encore un peu de compagnie. Un réconfort que le brun est peut-être prêt à lui offrir tout compte fait.

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Cinnamon Killer ou comment être trop honnête avec son crush après avoir bu 😧

Chan a su recevoir calmement la decla de Minmin au lycée mais Minho là il gère rien du tout quand c'est son tour
#gaypanic🤪

A mercredi pour  la 2eme partie de la soirée 😗🕺