25th - Take my breath away ˚౨ৎ˚
\\Présence d'une courte scène explicite vers la fin du chapitre, encadrée par "ღ". Sautez ces paragraphes si vous n'appréciez pas lire ce genre de scène. Ça reste soft parce que j'écris pas de lemon 🕺//
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Le mobil-home est de nouveau silencieux. Minho observe le plafond, allongé aux côtés de Chan. Le sommeil ne vient pas. Le pluie s'est mise à tomber depuis quelques minutes seulement, il essaie de se laisser bercer par elle, mais rien n'y fait. Il se retourne une fois, puis deux. Il hésite, s'éloigne du bord du lit, puis perd son courage. Il roule doucement pour reprendre sa place initiale, bien loin du corps endormi à ses côtés.
Il a besoin de chaleur. Celle de Chan précisément. Il a envie de se coller à lui, de sentir ses bras autour de lui. Mais il n'ose pas. Il a peur d'en faire trop, que ce ne soit pas naturel. Pire, de le réveiller et qu'il le rejette soudainement. Si cela se produit, Minho ne pourra définitivement pas fermer l'œil de la nuit.
Mais alors qu'il s'apprêtait à se retourner une énième fois, il sent le matelas s'affaisser, puis des mains frôler ses côtés, pour finalement se poser sur son ventre. D'une légère pression, l'Australien l'invite à se rapprocher de lui. Le cœur du noiraud loupe un battement avant que son corps ne réagisse mécaniquement, se collant à son partenaire. Ce dernier soupir d'aise lorsqu'il cale son front dans la nuque de Minho.
— T'arrives pas à dormir, chat ? marmonne Chan.
"Chat ?". Le dénommé rougit instantanément, attendri, agréablement surpris par ce surnom.
— Hum. J'avais envie d'un câlin, mais j'osais pas... dit-il légèrement honteux.
Il entend l'autre pouffer dans son dos, il devine son sourire amusé, contre la fabrique de son pyjama. Rassuré par son absence de jugement, il pose ses mains sur celles qui le maintiennent, pour les caresser doucement. Il se sent bien ici. En sécurité.
— Et toi ? Je pensais que tu dormais.
— Hum, nan.
Chan frotte tendrement son front contre le dos de son partenaire, cherchant à s'y lover. Ses bras serrent plus fortement la taille qui s'offre à lui, s'assurant qu'elle ne lui file pas entre les doigts. Ces signes Minho ne les loupent pas, il a beau être perturbé, il commence à bien comprendre les petites manies de son partenaire. Anxiété semble s'être invitée.
— Tu réfléchis trop, souffle-t-il gentiment.
— Dit-il.
— On est deux idiots qui pensent un peu trop...
Un léger rire qui résonne, un long silence, puis finalement un soupir. Un peu triste, un peu résigné aussi, et pourtant, empreint d'une sorte de volonté cachée.
— Je crois que je vais démissionner. Enfin, j'en suis même presque sûr.
Minho ne bouge pas un temps, surpris par cette annonce soudaine. Il lui semble que les heures nocturnes sont celles qui laissent Chan s'ouvrir à lui. Son honnêteté brille toujours plus fort sous les rayons de la lune. C'en est presque fascinant.
— J'ai besoin d'appuyer sur le bouton play. Que ce soit par rapport à toi. À nous. Mais aussi par rapport à ma vie, à mon avenir. Je veux pas rester bloqué à mes 20 ans parce que j'ai peur du futur. J'en ai plus envie.
Est-ce qu'on assisterait au nouveau départ d'un jeune homme qui se reconstruit ? Est-ce que la volonté d'avancer ne serait pas un joli virus contagieux ? Une preuve qu'une canne se trouve toujours sur un chemin escarpé, que la suite paraît bien plus envisageable avec une épaule sur laquelle s'appuyer ? Une chaleur douce se répand dans le ventre de Minho, remonte le long de ses côtes, puis se loge au creux de son cœur. Ce n'est pas du désir, pas de l'amour pur et dur non plus. Non, c'est un sentiment plus complexe. Quelque chose d'un peu précis, de soudain, une envie irrépréhensible de pleurer car il est heureux de voir Chan un peu plus égayé. C'est ça, c'est de la fierté qu'il éprouve actuellement. Alors il se retourne, manquant de donner un coup dans le nez de son amant, écrasant ses épaules entre ses bras. Il veut le serrer, le protéger, l'encourager. Il veut voir Chan briller, comme avant, parce qu'un soleil ne devrait pas avoir à se battre trop longtemps contre une tempête.
— Tu... tu vas reprendre tes études ? Prendre du temps pour toi ? Qu'est-ce que tu comptes faire ? Tu sais, si ton taf te plaît, tu peux aussi continuer, ça fait pas de toi un raté. Enfin, c'est toi qui vois. Je... je veux rien dire de maladroit pardon, je m'embrouille là. Je suis juste content que tu décides de te lancer. Qu'importe ton projet, je-
Minho parle trop, il oublie parfois que ses gestes en disent plus que sa jolie bouche. Cette dernière vient d'ailleurs de se faire capturer par celle de Chan. Oui, Minho parle trop alors le blond le fait taire, et il aimerait lui ôter ses mots hasardeux encore et encore, jusqu'à ce qu'ils n'aient plus un souffle entre eux deux. S'il le pouvait, il boirait chaque parole du brun avant qu'elles ne puissent voir le jour, il garderait la voix du plus jeune rien que pour lui, entre ses lèvres.
— Je suis plus un idiot qui pense un peu trop, je suis un idiot qui t'aime un peu trop.
Paf, un coussin dans la tête. Plus de bisous, seulement Minho qui écarquille les yeux, le deuxième oreiller entre les mains, prêt à étouffer Chan s'il ose ressortir une bombe pareille. Ce dernier l'observe avec un sourire amusé, pas des plus impressionné par le projectile qui vient de lui être balancé dessus.
— J'ai été trop direct, c'est ça ?
— Non sans blague. J'ai failli faire un arrêt cardiaque.
Les yeux au ciel, le blond s'excuse avec une sincérité plus ou moins feinte, avant d'inviter Minho à se blottir dans ses bras. Ce dernier ne se fait pas prier pour s'y installer.
— Donc on reste deux idiots qui pensent un peu trop ? Encore ? demande Chan.
Pour unique réponse, le brun lui offre un timide baiser, furtif, léger, doux. Tout à l'opposé du temps qui sévit dehors. Et peut-être que c'est ce froid qui rend leur étreinte d'autant plus chaude, plus réelle. C'est ce contraste rude qui permet aux deux jeunes hommes de s'apprécier plus parfaitement. Ils sont l'accalmie au milieu des bourrasques.
— Et du coup ? murmure Minho après de longues minutes hors du temps, à écouter le dehors.
— Hum ? répond Chan, les yeux rivés vers le plafond trop sombre.
— Tu vas faire quoi maintenant ? Tu m'as pas répondu tout à l'heure.
Une goutte frappe plus fortement la fenêtre. Un premier coup de tonnerre retentit.
— Je te le dirai quand j'en serai sûr. J'ai pas envie de te décevoir... alors je préfère que t'attendes rien de moi.
Et voilà, nous y sommes de nouveau. De retour à ce Chan un peu plus pathétique, un peu plus éteint, un peu plus humain. Il perd son sourire un brin goguenard, peut-être trop confiant. On retrouve celui qui se cache sous ses couches de fierté, qui a honte d'être lui. Qui regrette amèrement de ne pas être ce "golden boy" que tout le monde a une fois envié.
— Arrête de penser comme ça. Si tu réussis, je serai le premier à te sortir une bouteille de champagne. Et si tu échoues, je t'aiderai à repartir de plus belle. Je veux pas la moitié d'un Chan, je prends le pack complet moi. Je veux tout de toi.
Joignant le geste à la parole, Minho fait passer sa jambe par-dessus l'abdomen de son amant, se positionnant sur lui, le surplombant. Ses mains se placent de part et d'autre de son visage, rapprochant le sien par la même occasion. Les voilà à quelques centimètres l'un de l'autre, leurs souffles haletants qui se mélangent.
— Tout et absolument tout, finit-il par susurrer d'une voix certaine.
— Prouve-le-moi alors.
— Tout ce que tu veux.
ღ
Leurs lèvres se lient naturellement, brutalement. L'orage éclate complètement dehors, les éclairs fusent, laissant leur mélodie couvrir les soupirs. Les mains s'accrochent à la peau, les cheveux s'ébouriffent, les corps se mêlent, les vêtements s'effacent. Les doigts de Minho défilent le long du torse de Chan. Il découvre, inspecte, admire. Il jalouse aussi, ces muscles, ce grain de beauté juste en dessous de son pectoral droit, ces courbes sèches. C'est beau, tout est beau. Il embrasse peu à peu ce qu'il voit, avec son regard puis avec sa bouche. Il veut choyer son Australien aux boucles blondes, il aime ses soupirs, les adore. Son envie gonfle en lui, il désire autant qu'il est désiré. Cette réalisation le plongerait presque dans l'extase.
Puis Chan passe ses mains dans les mèches brunes qui chatouillent son ventre, il les caresse doucement. C'est étrange, presque attendrissant, ce contraste entre leur envie crue et leur tendresse légère. Un joli mélange d'émotions, une preuve de ce qui se tisse entre eux. La promesse de sentiments sincères. Et quand les lèvres de son amant lui manquent trop, il l'incite à revenir à son visage pour les cueillir de nouveau, pour le malmener gentiment, le torturer de façon indolente. Tout est lascif, calculé, prémédité. Ils en avaient envie, besoin, terriblement. Et cette fois pas une goutte d'alcool pour embrumer leur esprit, tout est très clair, bien précis.
Le plus vieux se redresse, cale son dos contre le mur, amène Minho sur ses genoux. Il passe son bras autour de sa taille, échoue ses paumes contre ses fesses. Il observe ensuite à son tour le corps tout contre lui, ce torse plus chétif, cette peau plus pâle. Il a envie de le croquer, de le marquer. Ses phalanges tracent instinctivement la longue cicatrice entre l'aine et l'abdomen du brun, celle dont ce dernier déteste la laideur. Oui, il la hait, cette ligne blanche qui court sur son épiderme, vestige d'une vieille opération. Elle ne représente rien pour lui, c'est un simple défaut qui le fait détourner le regard dans le miroir. Pourtant, ce soir il frissonne, il apprécie qu'on lui porte de l'intérêt. Il la trouve magnifique sous les doigts de Chan. Tout se sublime sous ses pupilles brunes. Il revient ainsi à la bouche de ce dernier, avec plus d'ardeur encore, plus d'amour, plus de reconnaissance, plus de désespoir. Il laisse son bassin rejoindre cette cadence effrénée, se faire porter par le rythme de son cœur, danser langoureusement, collé au plus vieux. Celui-ci ne tarde pas à se caler à ses gestes, pour finalement allonger Minho sur le lit quand ils n'arrivent plus à suivre, à survivre. C'est trop pour eux, ils ne savent plus où donner de la tête. Ils étouffent leurs gémissements pour ne pas réveiller leurs voisins de chambre, mais ils savent qu'il n'y aura pas de retour possible ce soir. Ils vont se consumer, jusqu'à leurs derniers soupirs.
ღ
Ce soir Chan a envie de sceller quelque chose avec Minho, qu'importe le nom que cela porte. À travers ses gestes, il lui dit, lui hurle qu'il le veut, et ce, depuis trop d'années maintenant, avant même qu'il n'en soit réellement conscient. Il ne laissera plus passer sa chance. Il n'a plus qu'un prénom à la bouche, celui du jeune homme extravagant qui fond entre ses bras.
Et ce soir, Minho, lui, a envie de montrer à quel point il estime Chan, qu'il a fait son choix et qu'il ne le lâchera pas. Il n'est pas prêt à poser une étiquette sur ce qu'ils sont, pas encore, mais il sait que c'est l'Australien dont il a besoin, personne d'autre. Alors il lui montre, il se lit à lui d'une manière différente. Pas de mot collé sur leurs fronts, c'est leur sueur et leur plaisir qui se mélangent. Et à cet instant précis, c'est d'autant plus fort que n'importe quel statut. Entre eux, il y a une attache, une attirance, une émotion plus primitive. C'est ce qu'on pourrait nommer « l'amour », c'est vrai, mais c'est encore un peu trop effrayant d'employer ce terme. Alors ils s'aiment d'une façon un peu plus vierge, un peu plus écrue. Même s'ils savent que dans chaque respiration, il y a une petite déclaration.
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J'écris rarement ce genre de scène sauf quand c'est important dans le scénario. Et là bon clairement y a un gros shift dans leur relation 🤭
La semaine pro on repasse sur du sms. Je me demandais si ça vous suffisait 1 chapitre ou si je postais les formats chatfic par deux plutôt ? Dites moi tout :) (m'ignorez pas svp, je me prends déjà suffisamment de vent dans ma vie)
A dimanche!
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