\\TW : Propos dégradants, langage cru//

˚₊‧꒰ა ♡ ໒꒱ ‧₊˚

— Chaaaannn !

Est-ce de la jalousie que Minho ressent ? Non. Du tout. Si. Un peu. Juste un tout petit peu. C'est stupide mais il ne peut pas s'en empêcher quand il voit Yeji sauter au cou du blond. Ça picote dans son coeur. Malgré ça il tente de revêtir un sourire de façade qui ressort en une mine blasée. Son air habituel finalement, il n'y peut rien, il n'est pas doué pour jouer la comédie. Pourtant il l'aime bien Yeji, seulement il ne peut oublier qu'elle et Chan ont filé le grand amour pendant deux ans.

— Hey ! répond le plus vieux en lui ébouriffant gentiment les cheveux.

— Oh Minho salut, ça fait longtemps, s'exclame la jeune femme toujours avec la même énergie, lorsqu'elle remarque que Chan n'est pas venu seul.

Cette fois-ci le nommé fait un effort pour lui répondre gentiment, avec un vrai sourire. Il faut croire qu'il en est capable finalement. Il réalise subitement que Yeji lui a légèrement manqué, une douce nostalgie prend place au fond de son cœur . C'est vrai, ça fait un moment qu'il n'est pas passé chez les Hwang, peut-être même plus d'un an, il se promet de remédier à ça prochainement.

Avant qu'ils ne puissent continuer leur salutations, Mingyu, un grand noiraud aux airs suffisants, tape le dos d'une cuillère sur son verre avant d'inviter la trentaine d'individus à prendre place autour de la longue table arrangée par le restaurant. Il invite d'ailleurs Chan et Yeji à s'installer près de lui, sûrement étaient-ils amis par le passé. Le pauvre sourire de Minho dégringole à cette pensée, il n'a définitivement pas envie d'être ici.

— Alors, qu'est ce que vous devenez ?

A peine leurs fesses posées sur les chaises que Mingyu commence déjà la conversation. Par la question que Chan voulait éviter à tout prix, évidemment. Minho sent le blond se tendre sur le siège adjacent, il peut sentir qu'il ne porte pas le noiraud dans son cœur. Pourquoi s'être assis ici alors ? Ça leur aurait sûrement évité bien des soucis.

— Je suis responsable marketing dans une boîte de produits alimentaires. Sinon pas grand chose, je vis ma vie tranquillement, et toi ? répond Yeji tout sourire, c'est bien la seule qui semble à l'aise ici.

— C'est pas si tranquille de mon côté, j'enchaîne les voyages d'affaires à l'étranger, c'est l'enfer. Travailler chez Sunny Cosmetics c'est pas de tout repos.

Ridicule. Minho a envie de lui rire au nez tellement les intentions de Mingyu sont claires. Il bombe le torse en prononçant le nom de l'entreprise dans laquelle il travaille, il impose un rapport de domination. Tout ça pour quoi ? C'est plutôt simple à deviner au vu des regards qu'il pose sur le décolleté de Yeji. Chan a menti, Mingyu n'a absolument pas changé.

— Et toi Chan ? J'ai cru entendre que tu travaillais en tant que serveur dans un café. Ça doit pas beaucoup payer, c'est pas trop dur ?

Le coup de grâce, il vient de descendre l'ennemi pour faire place seule sur le trône. Et au vu de son air mesquin, il se réjouit de la bombe qu'il vient de lancer. C'est vrai ça, c'est délectable : Chan, qui avait auparavant l'admiration de tous, n'est plus qu'un raté, le noiraud ne se gêne pas pour le faire remarquer. La roue a tourné, c'est lui à présent qu'on doit envier.

— Dis...

Minho vient de prendre la parole. Alors qu'il n'avait pour l'instant que le statut de plante verte, de figurant, il se décide à se faire une petite place dans la joute que Mingyu vient de lancer. Non pas que le statut de décoration de second plan ne lui convienne pas, seulement la scène qui se joue devant lui lui donne la gerbe. Il n'a pas envie de rester silencieux. 

— Oh, Minho, t'es là, sourit faussement le plus grand.

— Je me demandais, ton père ça va ?

Le brun prend un air inquiet monté de toute pièce. Son interlocuteur blêmit instantanément, serre les dents. Dans le mille. Dommage pour lui, Minho il sait très bien taper là où ça fait mal. Que ce soit involontaire ou entièrement calculé. Autant dire qu'ici c'est un acte entièrement prémédité. Il va le descendre.

— Non parce qu'avec ses cinq procès au cul, je me demande comment il va échapper à la prison cette fois-ci.

Tel père, tel fils. Mingyu est une ordure, ça prend forcément racine quelque part, c'est dans les gènes. Tout le monde sait d'où vient sa réussite sociale, ses parents possèdent une grande filiale de cosmétique connue dans tout le pays. Sa réputation est aussi bonne que mauvaise, enfin plutôt mauvaise depuis un an puisqu'elle enchaîne les scandales. Maltraitance des employés, produits cancérigènes, fraude fiscale, la liste est longue. Et ça ne semble pas plaire au fils à papa que ce sujet soit amené sur le tapis. Ce dernier, d'abord surpris par cet affront, se penche vers le brun, l'oeil mauvais.

— Tu vois Minho, c'est pour ça que personne pouvait te blairer au lycée. Tu sais pas quand fermer ta sale gueule de con. Avec tes airs de psychopathe personne osait te le dire en face mais la moitié du bahut pouvait pas te voir en peinture, prononce-t-il près de l'oreille de Minho, assez bas pour ne pas se faire remarquer.

— Woaa, c'est vrai ? Tu m'apprends un truc là, ça me brise le cœur.

La mine triste, le plus jeune arc ses sourcils pour se donner un air pathétique et blessé. Mais qu'est-ce qu'il se fiche de ce que Mingyu lui raconte, ce n'est pas comme s'il n'était pas au courant. On lui a plusieurs fois dit que c'était un connard. Ce n'est pas totalement faux, il peut parfois se montrer égoïste ou ne pas avoir de considération pour les autres. D'un autre côté, Minho est aussi conscient de sa valeur. Ce n'est pas qu'il n'a pas de cœur, simplement il décide qui mérite sa gentillesse ou non.

— Même ton mec te supportait pas, c'est sûrement pour ça qu'il est allé voir ailleurs, siffle Mingyu, plus fort cette fois-ci.

Un raclement de chaise intime le silence à toute la tablée. Ça devient plus sérieux, tout le monde s'est tu. A présent la dispute devient un événement public, l'ensemble du groupe à les yeux rivés vers eux. Surtout vers Minho, debout, les poings serrés, son assise renversée derrière lui. Il faut croire que Mingyu sait aussi exploiter les points faibles d'autrui. Oeil pour oeil, dent pour dent.

— Bah quoi ? Ça te fait pas plaisir ce que je te dis ? Pourtant c'est vrai. C'est même la meuf qu'il s'est tapée qui est venu me le dire. Puis je l'ai tringlé aussi, c'est vrai qu'elle était bonne. C'est drôle hein. Jisung t'as trompé avec une fille facile, ça veut dire que pour lui tu valais moins que cette salope.

Minho n'a jamais compris pourquoi Jisung était devenu ami avec Mingyu. Il n'a jamais saisi pourquoi, même après le lycée, il avait tenu à rester en contact avec lui, à faire les quatre cents coups à ses côtés. Peut-être était-ce le monde de diamant dans lequel le noiraud vivait qui avait séduit le jeune Malaisien. Pourtant il ne faisait pas partie de cet univers là, Jisung c'était quelqu'un de vrai, qui aimait l'authenticité et qui ne jurait pas par la superficialité. Enfin c'est ce que Minho croyait, jusqu'à ce qu'il voit son ex petit ami changer pour finir par l'achever avec la pire trahison possible.

— Alors le taré, on dit plus rien ?

Splash.

Les mots ne sont pas suffisants pour que le brun déferle sa colère, sa main vient d'agir toute seule. Même lui ne l'a pas vu venir. Il pourrait presque rire face à la vision de Mingyu recouvert de la bière que son verre vient de recracher. Mais sa haine dévore tout, il est prêt à lui arracher les yeux. Seul un sourire mauvais décor ses lèvres, un rictus emprunt de malveillance.

— Oups. Le taré a osé... siffle-t-il moqueusement.

— Putain mais t'es malade ? Tu veux crever ?

— Essaie pour voir.

Le noiraud se lève, contourne la table et vient se planter devant Minho. Face à face, ils s'observent, l'œil brillant de colère. Un faux pas et ils s'entre-tue, un mot de travers et les coups fusent.

— Alors, qu'est ce que t'attends, provoque Minho, vas-y frappe moi.

Mingyu s'approche un peu plus, colle presque son front contre celui du brun. Son souffle est bruyant, il se contient difficilement mais il tente de faire bonne figure devant ses anciens camarades de lycée. Minho attend qu'il agisse mais rien, seule se joue l'immobilité.

— C'est bien ce que je pensais, murmure-t-il avec dédain en se reculant légèrement, prêt à partir.

Il en a assez vu, il est peut-être même allé trop loin. Il ne voulait pas gâcher la soirée de Chan, seulement le défendre. Et cracher la frustration qui le ronge depuis trop d'années. Pourtant il est bien conscient qu'il vient d'anéantir la bonne humeur qui régnait auparavant. Depuis le début sa place n'est pas ici, il n'aurait pas dû venir. Il est temps pour lui de partir. Mais avant qu'il ne puisse s'éloigner de la scène, une main le tire vers l'avant. Mingyu n'en a apparemment pas fini avec lui.

— Va crever en enfer Minho. C'est là bas que finissent les suceurs de bites comme toi de toute façon, lui crache-t-il au visage.

Si ça ne tenait qu'au brun, il n'aurait même pas relevé l'insulte. Il en a déjà entendu des plus belles que celle-ci, tout ce qui sort de la bouche du plus grand lui passe au-dessus, tant que ça ne concerne pas les personnes qu'il apprécie. Ou appréciait. Alors il en a rien à foutre de l'enfer qu'il lui promet. Qu'il aille y brûler même, il entraînera Mingyu dans sa chute.

Sauf que malheureusement, tout le monde ne le voit pas ainsi.  Bien évidemment, il y a quelqu'un qui se préoccupe de ces médisances.

— Qu'est ce que tu fous ? s'écrit Yeji.

Le poing de Chan s'abat brutalement sur le visage du noiraud. Le cri de ce dernier retentit dans le bar en même temps que ses mains se posent sur son nez. Le groupe se met soudainement en mouvement, comme si le bouton play venait d'être pressé.

— Putain mais il m'a pêté le nez ce con ! hurle Mingyu tandis que Yeji se précipite vers lui pour s'enquérir de son état. 

— C'est tes couilles que je viserai la prochaine fois que je te croise, clame froidement le blond avant de se saisir de la main du Minho. On se casse, j'aurais jamais dû te proposer de venir.

Le plus jeune n'a pas son mot à dire, il se laisse entraîner en dehors du restaurant, loin du grabuge qu'ils ont créé. Ils prennent la fuite, la fête est finie. Elle n'a d'ailleurs jamais commencé, c'est un réel fiasco. Ils se retrouvent maintenant dehors en pleine nuit d'hiver, sans plan pour la suite.

˚₊‧꒰ა ♡ ໒꒱ ‧₊˚

Je suis mitigée pour le début du chapitre mais Minho insolent et Chan vénère sur la fin, j'aime. Mingyu il a balancé des dingueries par rapport à Jisung par contre 🫢🫣 (en mode chokbar)

Et bonne nouvelle, j'ai avancé sur l'écriture donc les updates vont rester régulier au moins pour 3 semaines