-Hey, j'viens de penser à un truc de dingue les gars.

Jimin, Seokjin et Taehyung qui sont assis sur le canapé tournent leurs têtes en synchronisation en direction de la table à manger, là où Hoseok et Yugyeom sont en train de prendre leur goûter. Il y avait toujours ça dans la liste de courses : goûter pour les enfants. Parce que c'étaient bien des gosses. À chaque fois qu'ils partaient faire des courses, les trois garçons se dirigeaient automatiquement vers le rayon des gâteaux en premier parce qu'il ne voulait pas que Hoseok chouine si jamais ils oubliaient sa compote et ses biscuits. Et aujourd'hui, Yugyeom l'avait rejoint pour le goûter. Ce qui avait attendri Seokjin ? Un Hoseok qui vient vers lui, les yeux brillants d'espoir, pour lui demander si son ami pouvait venir prendre le goûter ici. Il était sa mère ou quoi ? Évidemment que l'étudiant en théâtre pouvait inviter qui il le voulait, pourquoi lui demander ?

Jimin reconcentre son regard sur le film qui passe à la télé et Taehyung retourne à son dessin qu'il était en train de griffonner. Évidemment que c'était Jungkook. L'étudiant en art avait son dos posé contre l'accoudoir, les cuisses relevées et son carnet à dessin posé dessus. Personne ne pouvait voir ce qu'il dessinait ainsi, et il préférait. Il ne voulait pas que les autres voient qu'il esquissait depuis plus d'une heure un Jungkook en simple caleçon, il sait qu'ils le feraient chier avec ça, en particulier son meilleur ami. Mais Taehyung n'avait pas pu s'en empêcher.

Depuis le soir où ils avaient dormis ensemble et qu'il avait vu son corps presque entièrement nu pour la première fois, le joli garçon était hanté par cette image. Il avait voulu gribouiller la fermeté de ses cuisses, le tracé de ses abdominaux, sa carrure robuste qui ne lui donnait pas des pensées très sages et surtout, ses cicatrices. Comme il l'avait promis, Taehyung les dessinait. Jungkook était naturellement beau et ces petites imperfections ne venaient en rien changer cela. Alors peut-être qu'il souriait niaisement en dessinant, peut-être que ses joues rougissaient aussi, mais il se perdait dans ce dessin du beau garçon dont il était amoureux et plus rien n'avait d'importance.

-Ah, parce que tu penses, toi ? demande Jimin.

Absolument pas blessé par sa remarque, Yugyeom hoche vivement la tête avant de finir d'avaler son gâteau et de passer sa manche sur sa bouche pour enlever les quelques miettes.

-L'ex de Jungkook, c'est un peu comme Hannibal Lecter, dit-il.

Taehyung fronce les sourcils à ces mots avant de lever la tête et d'observer le brunet avec attention. Avant qu'il n'ait pu dire quoique ce soit, Seokjin le devance, posant la question qui lui taraudait lui aussi l'esprit.

-Comment t'es au courant, toi ?

C'est vrai, ça. Comment ? Yugyeom n'était pas là lors de cette révélation alors comment pourrait-il...Hoseok. Le regard des trois garçons se dardent sur l'étudiant en théâtre qui est en train d'aspirer les derniers résidus de sa compote avec force. S'il continuait ainsi, le goulot allait faire une sensation de ventouse sur sa bouche et lui laisser un suçon ridicule sur les lèvres.

-Tu lui a dit ? s'offusque Jimin.

Hoseok hausse les épaules avant de retirer la compote de sa bouche avec, comme l'avait prédit les autres, peine. Le goulot avait aspiré sa lèvre inférieure et celle-ci était désormais toute rouge. Il avait l'air incroyablement con, mais c'était le dernier de ses soucis.

-Ben, Yugyeom c'est un peu comme une extension de mon âme, bien sûr qu'il sait.

Le brun hoche vivement la tête pour appuyer ses dires.

-Je sais tout depuis longtemps, ajoute-t-il. Je sais même que Jungkook et Taehyung sortent ensemble et qu'ils se touchent la carotte.

Taehyung écarquille les yeux avant de grogner et de se replonger dans son dessin, tout gêner. Ce n'était pas entièrement vrai, d'ailleurs. Il n'y avait que lui qui touchait Jungkook, ce n'était jamais le contraire. Il ne pouvait pas. Peut-être que la main de son mec s'était souvent égarée à la lisière de son jogging lorsqu'ils s'embrassaient, mais Taehyung s'était toujours emparé vivement de sa main avant qu'il n'aille plus loin, les yeux écarquillés de peur. La même chose se passait lorsque Jungkook caressait son corps de ses mains, relevant inconsciemment son pull. L'étudiant en art savait qu'il gâchait leurs moments en agissant de la sorte, mais Jungkook n'avait jamais rien dit et il en était soulagé.

-Et donc, reprend Yugyeom. Son ex, c'est un peu comme Hannibal Lecter.

Jimin fronce les sourcils avant de lui jeter un regard en biais.

-Comment ça ?

Yugyeom se frotte les mains pour enlever toute trace de miettes avant de sourire joyeusement. Les garçons avaient remarqué que le brun avait le sourire facile, comme Hoseok. C'était sincèrement agréable de s'entourer de ce genre de personne, mais là, la situation ne prêtait pas au sourire et il ne le réalisait même pas.

-Hannibal Lecter est un psychopathe et un psychiatre, alors que Sora est un pervers narcissique et un psychologue. C'est comme si c'était son fils ou une connerie de genre. C'est Hannibal junior !

Jimin bat des cils, ahuri. Vu comme ça...Un sourire amusé courbe ses lèvres. Il n'avait pas vraiment tort si on voyait les choses de cette façon. Mais le blond, lui, regardait la série sur le cannibale au charisme envoûtant et trouvait que le comparer à Sora était étrangement flatteur pour ce dernier.

-Wow, mec t'es un génie des fois, couine Hoseok.

-Des fois ? Je le suis tout le temps.

-T'as raison, c'est juste que les humains ne sont pas assez subtils pour capter notre intelligence suprême.

-Ces paysans...

-Un jour ils comprendront et ils s'agenouilleront devant nous, ricane méchamment Hoseok.

C'était un vieux rire de villain comme on pouvait en trouver dans les dessins animés. Aux yeux de Seokjin, il manquait plus que le gros fauteuil en cuir, la cicatrice à l'oeil, le costard et le chat obèse pour parfaire son rôle de grand méchant.

-Et ils nous baiseront les pieds, ajoute Yugyeom en gloussant.

Hoseok écarquille les yeux avant d'avoir un mouvement de recul.

-Non, pas les pieds, ça chatouille !

Yugyeom bat des cils, ahuri, avant de s'approcher de son ami et de le prendre dans ses bras. Ils étaient mignons, mais aussi incroyablement couillons. Ce qu'il se passait n'avait aucun sens aux yeux des autres.

-Alors ce seront les chevilles.

Hoseok tire la moue avant de poser sa tête sur l'épaule de Yugyeom, l'air pensif et soucieux.

-Est-ce qu'il faudra que je me rase ?

Yugyeom relâche doucement sa prise avant de lui caresser la joue du bout des doigts. D'un point de vue extérieur, ils sont si proches qu'ils donnent l'impression qu'ils vont se rouler une pelle. Mais Yugyeom et Hoseok étaient comme ça. Ils partageaient le même espace vital et il n'y avait aucune limite à leur proximité.

-C'est mieux si tu t'épiles.

-Mais ça fait mal, ma sœur elle hurle tout le temps à chaque fois qu'elle le fait, moi je veux pas faire ça, chouine Hoseok.

Hoseok était vraiment terrifié à cette idée. À chaque fois que sa sœur s'épilait, elle sortait des cris à rameuter la police. On dirait un mélange entre la Castafiore et un cochon qu'on égorge. C'était obscur, comme cri. Et aussi incroyablement terrifiant. Yugyeom fait la moue avant de s'emparer dramatiquement de ses deux mains.

-Un roi doit savoir se sacrifier pour obtenir les faveurs de son peuple, Hoseok.

L'étudiant en théâtre baisse la tête quelques secondes avant de la relever et d'arborer une expression déterminée.

-Tu as raison. Il nous les faut dans le creux de la paume. Épilons-nous les chevilles, mon ami, et après allons monter sur nos dragons pour anéantir la ville du Sud par le feu et le sang.

Yugyeom se relève vivement de sa chaise, le regard perdu dans le vague. Les trois garçons assis sur le canapé ont arrêté leurs occupations pour les observer. Comment pourraient-ils en faire autrement, alors que les deux couillons s'étaient encore une fois plongés dans leur univers douteux ? Ils étaient passés d'une épilation des chevilles à une sorte de remake de Game Of Throne de façon si simple que c'en était déroutant. Seokjin vendrait un rein pour être dans leurs cerveaux. La vie de leurs côtés avait l'air bien plus cool.

-Hoseok, je suis ta tante.

L'étudiant en théâtre se relève à son tour avant de poser une main solennelle sur l'épaule de son ami...ou de sa tante ?

-D'accord, allons donc baiser.

Jimin avait vu la série et il était à peu près sûr que ça ne s'était pas déroulé exactement comme ça. Il y avait deux, voire trois petites erreurs scénaristique, là. Rien de bien méchant, hein...Taehyung, quant à lui, est surpris. Entendre Hoseok dire le mot baiser était étrange, c'était comme voir un môme de cinq ans le dire, ça ne sonne pas correct. Naïvement, il pensait même que le rouquin ne connaissait pas ce terme. Ça le laisse sur le cul.

Les deux garçons se frottent alors exagérément l'un contre l'autre comme deux chiens en train de s'accoupler et, soudainement, éclatent de rire avant de faire bruyamment claquer leurs paumes entre elles, fiers d'eux. Ils ont presque les larmes aux yeux, mais lorsqu'il tourne le regard, ils font face à trois visage blasés qui les scrutent depuis le canapé. Là, leurs rires se calment illico presto. Ils étaient peut-être partis un peu loin.

-En effet, j'suis loin d'avoir la subtilité pour comprendre votre génie, marmonne Jimin.

Taehyung ricane doucement et secoue la tête avant de se replonger dans son dessin. Seokjin pense à peu près pareil. Ils venaient de leurs faire quoi, là ? Ça paraissait à peine réel et ça avait autant de sens qu'un rêve brouillon et bordélique. Même ses rêves brouillons et bordélique au scénario digne d'un gars sous crack avaient plus de sens que ça. Hoseok fronce les sourcils avant de pointer son doigt courroucé sur le blond.

-Ah, vermine ! Viendra le jour où tu baiseras mes délicates chevilles à la douceur de la soie et à la senteur de miel parce que...il s'arrête soudainement avant de se tourner vers Yugyeom. Ça existe une cire épilatoire au miel ?

Yugyeom hausse les épaules à sa question surprenante.

-Je sais pas, mais j'en connais une au Monoï des îles si tu veux.

Hoseok caresse pensivement son menton, une main posée sur la hanche, comme un génie à deux doigts de percer le mystère de la mécanique quantique alors qu'on en était bien loin.

-Tu pourras regarder à l'épicerie y'a quoi comme parfum ?

C'était quoi, des saveurs de boules de glace ? Jimin est à deux doigts de se taper le front parce que, putain, ils étaient sincèrement capable de s'épiler. Et pourquoi ? Pour se faire baiser les chevilles par des sujets qui n'existaient même pas. Il pense sincèrement que Yugyeom et Hoseok s'étaient fracassés le crâne sur la surface d'un toboggan en étant plus jeunes. C'était la seule explication plausible qui pourrait expliquer le bordel monstre de leurs esprits. Il avait suffi que maman papote avec les autres matrones ou que papa mate deux ou trois culs qui passaient par là pour que les neurones de leurs gosses se fassent à tout jamais la malle. Morale de l'histoire ? Surveillez bien vos lardons.

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-Donc, qu'est-ce qu'il faut que je fasse ?

Jungkook referme doucement la porte de sa chambre. Le moment tant attendu était enfin arrivé. Taehyung trépigne d'impatience, le regard brillant, et laisse son sac retomber par terre. Avant de venir chez Jungkook il était passé chez Hyung-sik pour récupérer les peintures adéquates. Il avait aussi expliqué la situation à son ami et le malentendu qu'avait provoqué son message. Contre toute attente, celui-ci avait simplement ricaner. À vrai dire, il se doutait bien que c'était Jeon qui avait laissé les suçons sur son cou que Taehyung avait maladroitement tenté de cacher avec son pauvre foulard. Bon, certes, il ne s'était pas attendu à ce que Jungkook tombe sur son message, après tout il ne pouvait pas prévoir qu'ils étaient ensembles à ce moment-là. Contrairement à Bogum, Hyung-sik n'était absolument pas effrayé par un Jungkook en colère.

Taehyung admire le beau mec face à lui et se tortille sur lui-même, à la fois terriblement excité et impatient.

-J'enlève juste mon t-shirt ?

Jungkook n'attend alors pas de réponse et relève son t-shirt avant de le laisser tomber quelque part sur le sol. Taehyung admire quelques instants son torse bien bâti, ce même torse qu'il aimait tant toucher. Il passe furtivement sa langue sur sa lèvre inférieure avant de se baisser et de sortir une palette et les différents tubes de peintures.

-À vrai dire, j'aimerais que tu enlèves aussi ton pantalon.

Jungkook est surpris. Il hausse un sourcil dans sa direction, mais Taehyung est trop pris dans sa préparation pour capter son regard. Il reste un moment à contempler tous les petits pots de peinture et les pinceaux disposés à côté de son matelas. Il déboucle alors sa ceinture avant de baisser son jean et de l'envoyer valser sur Taehyung qui grogne. Le noiraud ricane légèrement avant de venir s'installer sur son lit, juste face à son cinnamon boy qui est accroupi au sol, concentré. Le joli garçon sous ses yeux faisait mine d'être à fond dans sa tâche, mais Jungkook voyait très bien ses joues rougies et ses petits regards discrets sur son corps. Son corps lui faisait toujours de l'effet, peu importe le moment, c'était de la sorcellerie à ce stade-là.

-Je me positionne comment ? Sur le ventre ou...

-En tailleur.

Jungkook obtempère docilement et Taehyung ne pouvait pas s'empêcher de trouver ça adorable, la façon qu'il avait d'obéir sagement à chacun de ses petits ordres sans poser une seule question. Après tout, l'étudiant en marketing était lui aussi curieux. Jungkook s'installe alors en tailleur, dos à lui, ses mains venant tripoter maladroitement sa couverture. Taehyung observe un instant les muscles tendus de son dos avant de se pencher légèrement et d'embrasser le creux de ses omoplates. À ce baiser, Jungkook se tortille sur lui-même avant de glousser, faisant sourire Taehyung.

-Ne fais pas ça, murmure-t-il.

Taehyung se positionne juste derrière lui au bout du matelas et croise son regard par-dessus son épaule. Il essaye de ne pas penser au fait qu'il était avec un canon à moitié à poil dans un lit. Il essaye plutôt de se concentrer sur son dos vierge qu'il s'apprête à décorer de la plus belles des façons. Ça le rendait dingue ce qu'il se passait à ce moment précis. Il allait peindre sur sa muse, il allait fusionner deux formes d'art ensemble. L'art, c'était incroyable. Mais de l'art sur Jungkook ? Bordel, c'était merveilleux. En plus, ça lui donne une excuse pour le toucher et pour être proche de lui. Il avait envie de transformer ce beau garçon aux allures ténébreuses en une explosion de couleurs.

Pour Taehyung, Jungkook était une œuvre d'art. Il devrait être exposé dans un musée ou dans une galerie. Il fallait que les gens voient à quel point il était beau, brutalement beau. La personnalité et le physique du noiraud étaient aux antipodes l'une de l'autre. À voir son physique, Jungkook ressemblait trait pour trait à ces mauvais garçons qui multipliaient les conquêtes, possédait une superbe bagnole ou moto et arborait un sourire diabolique. Mais Taehyung savait que c'était loin d'être le cas. Il avait suffisamment gratté la surface pour découvrir un jeune homme maladroit, quelque peu impulsif, certes, mais aussi incroyablement affectueux. Il pouvait jouer les gros durs, mais la vérité c'était qu'il réclamait tout le temps des câlins et des bisous comme un enfant. Les gens le jugeaient trop souvent sur son passé et son impulsivité sans jamais chercher à voir plus loin. Alors que, pourtant, Jungkook était une tonne de choses que Taehyung aimait profondément.

Finalement, c'était un peu comme un gros nounours. Son gros nounours. Cette pensée le fait sourire doucement avant qu'enfin, il ne trempe son pinceau dans du bleu. Il jette un regard à Jungkook avant de laisser glisser son pinceau sur le bas de son dos. À ce contact, le noiraud gémit imperceptiblement.

-C'est froid, chuchote-t-il avec un petit sourire.

Taehyung s'approche de lui avant de déposer sa main contre son épaule pour faire comme s'il avait besoin d'un point d'appui, alors que ce n'était pas du tout le cas. Il voulait juste sentir sa peau chaude sous sa paume. Il se penche légèrement vers lui avant d'embrasser sa nuque comme pour s'excuser silencieusement.

-Si tu continues de faire ce genre de trucs ça va pas le faire, Tae, soupire-t-il.

Taehyung glousse adorablement avant de noyer sa lèvre entre ses dents et de faire glisser son pinceau sur la longueur de son dos. Il parcourt chaque muscle, chaque étendue vierge. L'étudiant en art bat des cils en réalisant combien de fois il avait fait ce même chemin avec ses doigts. Il détourne le regard avant de tremper son pinceau dans l'eau et de choisir du violet.

Il avait une idée bien précise de ce qu'il voulait faire. Cette conversation à propos de l'univers lui avait donné une idée. Une sorte de révélation. C'était une évidence. Il fait des petites lignées pourpres avant de passer au blanc. Tant de couleurs passent sur le dos du noiraud sans que celui-ci n'ait aucune idée de ce qu'esquisse son petit cinnamon boy sur sa peau.

-Est-ce que tu peux me parler de Sora ? demande-t-il doucement.

Il sent Jungkook se tendre lorsqu'il passe du bleu pâle entre ses omoplates. Le noiraud souffle quelques instants avant d'hocher finalement la tête.

-Hum, ouais, si tu veux.

Jungkook faisait un effort surhumain, Taehyung le savait. Il n'allait certainement pas laisser passer cette seule et unique chance. Le moment était suffisamment doux pour qu'ils puissent parler d'un sujet aussi crève-cœur que Sora sans que cela ne soit trop douloureux. Parce que Jungkook sentait le pinceau de Taehyung sur son dos. Il le sentait tout proche de lui et c'était suffisant pour le rassurer.

-A-t-il toujours été comme ça ? demande maladroitement l'étudiant en art.

Il passe son pinceau sur les contours de sa cage thoracique, curieux d'entendre la réponse. Quand Sora avait-il commencé à laisser apparaître son trouble était la grande question qu'il se posait.

-Non, je ne crois pas. Ou si c'est le cas, je ne l'ai jamais remarqué. Ça s'est manifesté lorsqu'on est sorti ensemble, murmure Jungkook.

Taehyung l'entend déglutir et il immobilise son pinceau juste au-dessus de sa peau.

-Il est petit, plus petit que Jimin, continue pensivement Jungkook. Ça nous donnait souvent le sentiment qu'on devait le protéger lorsqu'on était enfants. Mais il n'a jamais eu besoin de notre aide. Il était assez débrouillard et faisait des trucs supers dangereux qui rendaient folle sa mère.

Il sourit nostalgiquement au souvenir. À cette enfance insouciante et tendre. À une époque où tout n'avait pas encore viré au cauchemar. Taehyung replonge sur son œuvre, l'écoutant d'une oreille attentive.

-Mais ça le faisait toujours sourire. Il agissait souvent de manière irréfléchie.

Sora avait été ce genre de gosses à faire sans arrêt des bêtises, à avoir l'esprit d'aventure. Jungkook l'avait longtemps admiré pour cela. Il avait toujours été plus proche de ce fameux trio que constituaient leurs grands frères et Yoongi pour cette raison. Là où lui les observait timidement, les suivait avec réserve... Sora avait été tout son contraire.

-Grimper dans l'arbre le plus haut, se balader seul à la lisière de la forêt, visiter la maison abandonnée de la ville... C'était le genre d'idées couillons qu'il avait tout le temps et qui charmait particulièrement Junghyun.

Le bleu, le blanc, le mauve se mélangeaient sur son large dos et, enfin, Taehyung voyait se dessiner ce qu'il voulait tant. Un univers. Il peignait ces constellations, ces petites planètes avec une tendresse infinie. Tout était embelli par un millier d'étoiles qui flottaient autour de ce microscopique espace. Jungkook était comme ça, c'était un univers à lui tout seul. Il y a les étoiles qui brillent dans ses yeux et le mystère et l'infini qui coule dans ses veines. Il l'avait déjà remarqué mais, partout où le noiraud allait, il éclairait les autres de sa lumière et son charisme prenait alors toute la place, tout l'oxygène. Tout le monde le regardait parce qu'il était si beau, si magnétique et électrique. Et pourtant, parmi toutes ces personnes, il avait décidé de partager son univers avec Taehyung, de laisser briller sa lumière sur lui alors l'étudiant en art voulait le représenter. Il trempe ensuite son pinceau dans du noir mais s'arrête en sentant le dos de Jungkook trembler imperceptiblement.

-Il était comme ça et, un beau jour, il s'est transformé. Un beau jour, il s'est mis à me brûler entre les cuisses lors de nos rapports. Il me disait des trucs horribles pour me faire culpabiliser de l'aimer et c'est peu à peu que j'ai compris qu'on n'avait jamais vraiment été ensemble. Tu sais, Sora est très croyant. Bien plus que Soren. La manière dont il me torturait, c'était comme pour me punir d'être tombé amoureux de lui, finalement. Comme s'il remplissait un devoir divin ou une connerie du genre.

Jungkook secoue la tête avant de baisser le regard et de tripoter plus fortement sa couette entre ses doigts. Ça avait été si brutal et si cruel qu'il ne sait même pas comment il a fait pour ne pas être totalement brisé par ça, par la vision de voir non seulement son copain se transformer en monstre, mais aussi son meilleur ami d'enfance. Il faut savoir que l'égo des manipulateurs est une ruine. Sora ne s'est jamais fait à cette vérité concernant ce qu'il était. Et la vérité étant souvent trop difficile à affronter pour eux, il y a pas d'autres solutions que de faire illusion pour le monde, par le mensonge, la culpabilisation, l'intimidation, la victimisation, l'illusion, la déroute mentale...

-Il ne voulait jamais qu'on sorte dehors ou qu'on fasse des trucs tous les deux hormis baiser. Ça m'a fait péter un plomb et j'ai fait des choses avec lui dont je ne suis pas fier et que je ne te dirais jamais.

Jungkook le regarde par-dessus son épaule et l'étudiant en art comprend qu'il y a des choses dans une vie qui doivent rester à jamais secrètes, enfermées à double tour dans l'âme. Il hoche doucement la tête pour lui signifier qu'il comprend.

-Je ne le dirai jamais à personne tellement j'en ai honte, murmure-t-il.

Jungkook ferme fortement les yeux, envahi de souvenirs loin d'être plaisants. Ce qu'il avait pu être horrible...Sora l'avait rendu limite fou, psychologiquement parlant. Vers la fin, il était devenu irritable et sans arrêt triste. Il ne parlait à personne et s'éloignait même de sa propre famille. Ça avait brisé le cœur de Junghyun. Tout le monde avait souffert d'une quelconque façon, sauf leurs parents parce que, oui, ils n'étaient pas au courant. Jungkook voulait qu'il en reste ainsi, d'ailleurs. Pour plusieurs raisons, mais la principale était que sa mère et celle de Soren et Sora étaient meilleures amies. Elles se connaissaient depuis toujours et il savait que cette histoire aurait irrémédiablement brisé un truc et il ne pouvait pas se permettre de faire ça. Il pouvait au moins les épargner, elles.

Il souffle alors longuement, repensant à tous les trucs que Sora lui avait fait subir. Toutes ses manipulations qui avaient marché avec brio, jouant le rôle du petit-ami victime malgré lui de ce pêché et Jungkook s'était senti coupable un nombre incalculable de fois en voyant que Sora pleurait à cause de lui. Il n'avait jamais décerner la malsanité de son regard et pensait qu'il méritait que Sora lui fasse du mal si ça pouvait alléger sa peine à lui. Ça avait juste été un enfer.

Un pervers narcissique garde le même objectif, quoi qu'il arrive. Il manipule la vie de l'ensemble de son entourage. Il est si fier de ce qu'il est et de ce qu'il fait subir aux autres. Il ne ressent pas de culpabilité et quand il prétend s'en vouloir, c'est pour qu'on s'apitoie sur son sort. Tout est calculé. Il maîtrise tout, c'est ça qui compte pour lui. La manipulation de l'autre est jubilatoire pour lui. Il est capable de faire croire tout et son inverse, c'est sa manière de tester son pouvoir sur autrui. Et ça marche si bien que l'autre peut avoir l'impression qu'il est affectueux à son égard. C'est faux. Il en est incapable.

-Sora préférait me chevaucher lorsqu'on le faisait parce que c'était plus pratique pour me gifler.

Taehyung écarquille brusquement les yeux à cette révélation. Jungkook baisse un peu plus la tête et l'étudiant en art comprend qu'il a profondément honte de s'être laissé malmené de cette façon. Son cœur se brise dans sa poitrine. C'était cette position-là que Jungkook était désormais incapable de faire avec ses partenaires. Il ne voulait plus laisser le plein pouvoir à quelqu'un d'autre lors de ces moments d'intimité. Ça l'avait profondément marqué et humilié.

En rabaissant l'autre, le manipulateur a le sentiment de l'élever et de redorer son image. Cette torture mentale et physique, d'une véritable violence, sont permanentes et reproduites à l'infini. Et le problème avec un pervers narcissique, c'est qu'il sait jusqu'où il peut s'acharner. Toujours.

Il était si beau, si précieux. Taehyung sent son coeur cogner dans sa poitrine avec tant d'amour. Comment Sora avait-il pu faire un truc pareil lors d'un moment qui devait pourtant être si merveilleux et signifier tellement ? Comment avait-il pu briser un garçon aussi tendre qui voulait juste être aimé ? C'est à cause de Sora que Taehyung avait eu tant de mal à atteindre son cœur. Maintenant qu'il s'y était fait une place, il comptait bien s'épanouir pleinement dedans jusqu'à embrouiller l'esprit de ce beau garçon de sa personne. Lorsqu'il serait prêt, Taehyung lui montrerait sa vision de l'acte sexuel. Il quitte alors sa place et Jungkook a juste le temps de sentir le matelas s'affaisser devant lui que le visage de son cinnamon boy se glisse dans le creux de son cou. Ses cheveux viennent caresser sa mâchoire et Jungkook sourit doucement parce que ça le chatouillait légèrement.

-C'est grâce à eux que tu sais parler Anglais ? chuchote-t-il contre sa peau.

Jungkook sent les cils de son petit-ami brossé délicatement sa gorge et c'était une sensation incroyablement douce. Il déglutit avant de hocher fébrilement la tête.

-Kyung-mi nous répétait sans cesse à Junghyun et moi que l'anglais était l'arme qui l'avait séduite chez leur père. Elle disait qu'en le parlant, on pourrait draguer un nombre incalculable de filles.

Taehyung sourit contre sa peau avant de relever lentement la tête pour l'observer de ce regard brillant et profondément épris.

-Et c'est vrai ?

Jungkook hausse les épaules avant de glisser l'une de ses mèches de cheveux derrière son oreille et de venir caresser sa joue du bout pouce. Il aimait sentir son odeur et son souffle taper délicatement contre sa peau. Tout chez ce joli garçon le rendait fou.

-Ça a marché pour Junghyun, ricane-t-il.

Taehyung redresse légèrement la tête avant de l'observer, confus et curieux. Oui, Junghyun avait carrément abusé de cette tactique pour choper des filles dans son lit par le passé. Le noiraud savait qu'il l'utilisait toujours actuellement. Ce qui faisait rire Jungkook c'est que Junghyun prenait toujours un accent anglais bien poussé lorsqu'il le parlait, comme s'il était natif de là-bas.

-Je ne comprends pas, ça n'a pas marché pour toi ? demande Taehyung.

Jungkook voit son expression perplexe et la trouve incroyablement attendrissante. Il pose ses mains à l'arrière de son dos avant de se pencher légèrement et de lui sourire maladroitement.

-Je n'ai utilisé l'anglais que sur toi, cinnamon boy.

Le cœur de Taehyung se met à battre plus fort et il bat timidement des cils au simple fait de l'entendre parler anglais. Taehyung avait toujours eu un faible secret pour ce surnom parce que Jungkook était juste tellement sexy lorsqu'il parlait cette autre langue. En comprenant ce qu'insinuait ce beau garçon, il rougit vivement avant de baisser la tête. À sa réaction, Jungkook rit et noie sa lèvre inférieure entre ses dents pour s'empêcher de venir l'embrasser. Il était si adorable. Pourtant, si ses pensées étaient pures, c'était bien loin d'être le cas de celles de Taehyung. L'étudiant en art avait envie de l'entendre lui dire des trucs en anglais alors qu'il mettrait sa main dans son caleçon et lècherait son foutu torse de dieu grec.

En voyant le sourire timide du noiraud, Taehyung a l'impression de devenir dingue. Ses joues étaient légèrement rosées et l'étudiant en art apprécie de voir qu'il possède lui aussi ce pouvoir sur un canon comme Jungkook. Il a la simple envie de chevaucher ses cuisses et gémir son prénom. Il grogne à ces pensées parasitaires qui se faisaient de plus en plus nombreuses ces derniers temps et qui apparaissaient dans son esprit sans prévenir. De toute façon, avec le bordel qu'avait foutu Sora, il était bien loin de pouvoir chevaucher ses cuisses. Il soupire alors avant de laisser retomber sa tête contre l'épaule de sa muse.

Il ne devrait pas être autant faible pour des mots doux et un surnom, mais c'était bien le cas et il ne pouvait rien faire. Jungkook avait complètement son coeur dans le creux de sa paume, désormais.

-Écarte tes cuisses.

Il est surpris lui-même à l'entente de sa voix. Sa gorge est nouée par tous ses sentiments et émotions qui s'y pressent avec ardeur. Il tente alors de remettre de l'ordre dans ses pensées et se recule pour faire face au regard tout simplement ahuri de Jungkook. Lorsqu'il se rend compte de ce qu'il vient de dire, il bredouille maladroitement avant de mettre ses mains devant son visage.

-Ce n'est pas ce que tu crois ! s'exclame-t-il.

Jungkook éclate de rire, renversant la tête en arrière et Taehyung avait envie de poser ses lèvres sur sa pomme d'Adam pour sentir le vibrement de son allégresse. Le noiraud écarte alors légèrement les cuisses et, les joues écarlates, Taehyung récupère son pinceau sur le sol avant de le tremper dans du bleu.

Jungkook mentirait s'il disait que ça ne lui faisait pas quelque chose que de voir Taehyung entre ses cuisses de cette façon. C'était carrément dangereux, même. L'étudiant en art glisse le bout de son pinceau fin autour de ses cicatrices et Jungkook noie alors sa lèvre inférieure entre ses dents pour retenir le gémissement qui menace d'en déborder. Putain de bordel de merde. C'était une torture. Est-ce que Taehyung se rendait compte de ce qu'il faisait ? Lorsqu'il baisse le regard dans sa direction, il voit que son cinnamon boy n'est plus gêné d'avoir la tête entre ses cuisses. Le petit-ami a laissé sa place à l'artiste et celui-ci est désormais pleinement concentré alors que c'était bien loin d'être le cas du noiraud. Celui-ci inspire et expire lentement pour éviter de se mettre à bander. T'es pas un animal, t'es pas un animal..., se répétait-il sans cesse.

Taehyung glisse son pinceau dans l'eau avant de souffler sur l'intérieur de ses cuisses pour faire sécher un peu la peinture, arrachant un frisson à Jungkook. Il tripote la chair ferme de sa cuisse pour avoir une meilleure vue sur ses cicatrices et le noiraud est à deux doigts de penser avec sa bite, là. Il fallait qu'il pense à autre chose et...Mais oui. Il sourit alors avant de fermer les yeux et de se mettre à penser à Yugyeom, Hoseok et Jimin et toutes les situations merdiques et dégueu dans lesquelles ils s'étaient fourrés depuis qu'il les connaissait. Et, ouais ça marchait divinement bien. Ce trio couillon était vraiment sa bouée de sauvetage lors de ces situations critiques.

Taehyung trempe son pinceau dans la peinture blanche avant de se mettre à peindre sur les cicatrices de Jungkook avec amour et douceur. Lorsqu'après dix minutes, le noiraud baisse la tête, son cœur dégringole dans sa poitrine. Taehyung avait transformé ses imperfections en étoiles. L'étudiant en art laisse un bruit de satisfaction lui échapper avant de se redresser et d'adresser à Jungkook un sourire somptueux.

Le noiraud l'observe quelque temps, ce sourire vraiment magique, avant de baisser le regard et d'admirer les étoiles entre ses cuisses. C'était wow.

-Tu as peint des étoiles ici..., murmure-t-il du bout des lèvres en regardant tendrement son œuvre.

Taehyung hoche doucement la tête, fier de son travail. Il l'était sincèrement. Il s'approche de lui avant de poser les paumes de ses mains sur ses cuisses fermes.

-Et un univers dans ton dos.

Jungkook relève vivement la tête, le regard brillant. Taehyung se noie dans les profondeurs de ses prunelles et se sent partir loin, bien loin, au-delà de l'espace et du temps. Dans un autre univers. Son univers, ou peut-être le leur.

-C'est vrai ?

Taehyung ricane avec un air enfantin et montre la photo de son dos qu'il avait pris rapidement avec son téléphone avant de travailler sur l'intérieur de ses cuisses. Jungkook s'en empare avant de détailler le travail de ce joli garçon, émerveillé. C'était incroyablement bien réussi et hypnotisant.

Taehyung se rapproche de lui avant de regarder à son tour la photo et de pointer du doigt la lignée de petites planètes qu'il avait peint.

-À chaque fois que tu faisais des mouvements imperceptibles, elles bougeaient. L'univers prenait vie simplement parce que tu respirait. C'était joli.

Jungkook acquiesce doucement, comme en transe. Passer de Sora à Taehyung, c'était brutal, sans transition. Ils étaient si différents. L'un l'avait entraîné au fond du gouffre tandis que l'autre l'emmenait toucher les étoiles, l'univers. Ce qu'il ressent à cet instant précis pour ce garçon juste face à lui est si gros et si scandaleux que c'est comme un raz-de-marée. Taehyung était une tornade qu'il bouleversait tout de la meilleure des façons. C'était simplement puissant.

-Où est-ce que tu vas trouver tout ça ?

Jungkook relève légèrement la tête, son regard plongeant dans celui de ce petit gars qui lui fait vivre mille et une choses. Il remarque alors leur proximité, leur souffle qui se mélangent et leurs nez qui se frôlent légèrement. Une seconde passe, peut-être plus, avant que Taehyung ne laisse un sourire timide courber ses lèvres.

-Dans tes yeux, chuchote-t-il.

Et là, Taehyung assiste à quelque chose de totalement inattendu. Jungkook baisse légèrement les yeux, les paupières mi-closes. La seule chose qu'il entend, c'est un souffle fébrile, avant qu'il ne voit une unique larme rouler sur la joue de ce si beau garçon. Doucement, il la récupère du bout du pouce avant de venir embrasser le haut de sa pommette. Ses bras viennent s'enrouler autour de sa nuque tandis que Jungkook glisse son visage dans son cou, ému et aussi légèrement honteux de se montrer aussi vulnérable. Jungkook n'était pas forcément embarrassé par ses cicatrices, mais il aurait préféré qu'elles ne soient jamais là parce que ça lui rappelait un passé douloureux. L'une de ses anciennes partenaires lui avait déjà dit que c'était dommage qu'elles soient là, que ça entachait son corps. Mais Taehyung...Taehyung les décorait de la plus belle des façons, les aimait pour lui, pour deux. Il les acceptait simplement parce qu'il aimait Jungkook dans son entièreté, avec tous ses défauts.

Jungkook avait rêvé de ça, de vivre une histoire d'amour digne d'un grand film romantique. Il avait tellement espéré la vivre, son idylle, et il avait pensé naïvement que Sora lui offrirait tout ça. Mais celui-ci avait comme desséché son cœur et il s'était mis à broyer du noir pendant trois années. Et sans prévenir, ce joli garçon au sourire somptueux et aux mignonnes petites barrettes était apparu et avait fait revivre le gamin naïf qu'il était, celui qui rêvait qu'on l'aime entièrement. Il avait voulu être la personne la plus importante dans le coeur de quelqu'un et il l'était pour Taehyung. Alors comment pourrait-il ne pas pleurer, ne pas être ému, alors que Taehyung était une sorte d'étoile descendue du ciel juste pour lui ?

Taehyung relève délicatement son visage avant de faire courir sa main sur sa joue, admirant les milliers d'étoiles dans ses yeux, jusqu'à ce que son pouce retrace le contour de ses lèvres. Jungkook vient embrasser le bout de son pouce en entourant sa main autour de son poignet, décrivant des arabesques là où son pouls battait. Puis, il finit par sourire, d'un sourire lent, énigmatique et incroyablement charmant. C'était le sourire qui rendait fou Taehyung. Celui où l'éternité passait avant que cette belle esquisse atteigne son stade final. Celui qui faisait tomber les coeurs et plus particulièrement le sien. Les deux garçons s'observent longuement avant de se mettre à glousser, de façon gênée et bête.

Ils restent comme ça un long moment, ne disant rien, parce que leurs regards parlent tellement pour eux et que c'est amplement suffisant. Taehyung s'amuse simplement à chouchouter ses cheveux avec tendresse, à lui chuchoter des mots doux dans le creux de l'oreille et à finir par glousser lorsque Jungkook lui fait la réflexion que c'est parce qu'il disait toujours ce genre de trucs qu'il avait tout le temps envie de l'embrasser.

Et ce moment précis resterai à jamais l'un des plus beaux de leurs vies, de par sa simplicité mais aussi sa signification.

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Ouais blablabla bonne Saint-Valentin ptdr.