Guitare & Titi
Iseul était une belle fille. Ceux qui réfutaient ce fait étaient soit aveugle, soit jaloux. Elle avait de jolis cheveux bruns qui tombaient en cascade dans son dos, des lèvres pulpeuses et un regard brillant de malice. C'était une fille intelligente et bourré de charme. En plus, elle était drôle. C'était l'une des princesses de leur fac et bon nombre de garçons rêveraient d'avoir ne serait-ce qu'un pauvre malheureux rendez-vous avec elle. Mais Jungkook, lui, venait de la baiser. Il n'était même pas passé par la case rendez-vous parce qu'il était exempté de toutes ces futilités. Cela faisait depuis quelques mois que Iseul lui tournait autour et Jungkook avait cédé ce soir.
Juste après avoir vu Taehyung.
Et peut-être qu'il regrettait. Peut-être qu'il se trouvait con et légèrement horrible, mais cela faisait depuis quelque temps déjà qu'il ne faisait plus les bons choix. Peut-être que voir Iseul en débardeur et culotte en train de lui jouer un morceau de guitare était cool et peut-être aussi que Jungkook aurait adoré ce moment s'il n'y avait pas eu Taehyung dans l'équation.
Comment un mec comme toi pourrait vouloir de quelqu'un comme moi. Les paroles de l'étudiant en art n'arrêtaient pas de se ressasser inlassablement de son esprit. Cela faisait quelque minutes déjà qu'il n'écoutait plus vraiment Iseul gratter les cordes de sa guitare. C'est au moment où la belle brune passe sa main devant son visage qu'il revient à lui. Il bats des cils avant de lui offrir un sourire forcé.
-Ça va ? lui demande-t-elle.
-Ouais, désolé, je suis fatigué.
Iseul lui sourit tendrement avant de poser une main sur son épaule.
-C'est pas grave. Tu veux que je joue autre chose ?
Il hoche distraitement la tête et Iseul se remet alors à jouer. Une mélodie triste emplit les murs de la chambre de l'étudiante et Jungkook se fait la réflexion que ça collait parfaitement à son humeur. Le regard du noiraud se perd au loin et son esprit s'embrouille encore. Iseul était cool, mais un parasite dans son coeur ne cessait de lui hurler que s'il n'avait pas été aussi stupide, il aurait pu être dans les bras d'un joli garçon en ce moment même.
Un garçon incroyablement précieux, avec des barrettes dans les cheveux et qui sentait la cannelle. Un garçon qui avait déjà souri contre son cou et qui avait gloussé adorablement dans le creux de son épaule. Un garçon qui semblait l'avoir d'emblée détesté et qui, pourtant, s'était appliqué à le dessiner lui sur des dizaines de pages de papiers grains. Un garçon qu'il avait lâchement abandonné parce qu'il était simplement effrayé.
Mais Jungkook n'avait jamais vraiment connu l'amour, finalement.
Maintenant qu'il savait ce que Taehyung ressentait pour lui, tout devenait clair dans son esprit. Il comprend désormais pourquoi Taehyung n'avait pas voulu lui montrer ses dessins, pourquoi il ne lui avait pas répondu lorsqu'il lui avait demandé s'il aimait Yugyeom et pourquoi il était venu le rejoindre dans son lit, lors de cette nuit d'Halloween. Il n'avait jamais saisi parce que, putain, Jungkook n'avait jamais été aimé.
Il ne savait même plus comment aimer les autres. Peut-être qu'autrefois il avait rêvé de sorties débiles et clichés, de moments de tendresse spontanés et de sourires niais. Il avait vraiment rêvé de tout ça, un jour, et il s'était même fait une joie de les expérimenter avec son premier amour. Premier amour qui avait réduit ces simples moments à néant. Peut-être que Jungkook avait été autrefois niais comme ça, oui, et peut-être aussi que Sora l'avait humilié pour ça. On avait réduit sa capacité à aimer, finalement. On l'avait injustement piétiné. Alors, au bout de compte, le seul fragment qu'il connaît bien de l'amour, c'est le sexe. Tout cet univers où les gens se tenaient la main, faisaient des gâteaux ensembles en s'étalant de la pâte sur la figure dans un moment de complicité et se juraient fidélité jusqu'à la fin des temps lui était purement et simplement étranger.
Alors savoir que quelqu'un l'aimait, que quelqu'un était amoureux de lui, c'était - putain - il ne comprenait pas. Taehyung était pourtant un garçon intelligent, avec du talent et des rêves et pourtant il le voulait, lui. Il était l'un de ses rêves.
Tout à coup, Iseul enroule ses bras autour de sa taille et Jungkook ferme les yeux, essayant de ne pas penser au fait que, quelques kilomètres plus loin, il y avait ce garçon qui voulait infiniment plus que son corps.
Taehyung était profondément amoureux de lui et aurait donné n'importe quoi pour être simplement à ses côtés, à faire un truc aussi simple et doux que caresser sa joue ou lui dérober quelques baisers timides. Jungkook ne se rendait pas compte du regard de pure admiration que lui aurait offert ce garçon dès ce soir, s'il avait pris la bonne décision.
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Jimin est l'âme sœur de Taehyung. C'est comme ça. L'étudiant en art est une extension de son âme. Les premiers souvenirs qu'il a de sa vie, Taehyung y est représenté à chaque fois. Leurs personnalités sont différentes, ils se disputent quelques fois mais, putain, qu'est-ce qu'ils s'aiment. L'un est heureux si l'autre l'est, pleure si l'autre fond en larmes et rigole lorsque l'autre éclate de rire. Il connaît donc Taehyung sur le bout des doigts et c'est pour ça que, lorsqu'il rentre à la coloc en compagnie de Seokjin et Hoseok, il sait d'emblée que quelque chose ne va pas. Au-delà d'avoir un sixième sens là-dessus, c'est aussi parce que la voix de Lana Del Rey résonne à fond dans l'appartement.
Et Lana, on l'aime, mais c'est jamais un bon signe quand se fait toute sa discographie.
Jimin sait que la confrontation entre Jungkook et son meilleur ami ne s'est pas bien passée. Il le sait avant même de l'avoir vu parce que Taehyung écoutait Lana Del Rey seulement lorsqu'il était triste. Il grimace alors avant de se déchausser dans le vestibule et de s'avancer craintivement jusqu'au salon. Le blond est au moins un minimum préparé à ce qu'il s'apprête à voir, contrairement à Seokjin et Hoseok. C'est ainsi, qu'à contrario de leurs amis qui se figent, Jimin, lui, s'avance directement vers Taehyung qui pleure sur le canapé du salon. Le joli étudiant en art est recroquevillé sur lui-même, un coussin entre les bras, et d'énormes larmes de crocodiles viennent tacher ses joues.
Oui, ça c'était un gros chagrin, pas de doutes.
Il s'asseoit à ses côtés et l'observe silencieusement, sans rien dire, tandis que Honeymoon berçait ce moment étrangement solennel. L'étudiant en marketing regarde le visage de son ami ravagé par les larmes. Même son nez coulait. Ses yeux étaient tout rouges et gonflés. À la vue de Jimin, Taehyung prend une brusque inspiration et pointe du doigt son carnet à dessin.
-Il les a vu, sanglote-t-il.
Ses merveilleuses lèvres ne s'ouvraient que pour laisser passer des sanglots douloureux. C'était une image à vous briser le cœur. À l'entente de sa voix éraillée, Hoseok revient à lui et se précipite dans la chambre de Taehyung avant d'y aller chercher deux trois bricoles. Il sentait l'urgence de la situation. C'est ainsi qu'il revient dans le salon, déterminé, avant de fourrer dans les bras de Taehyung son gros lama en peluche. Il lui relève ensuite doucement la tête et fait glisser une barrette dans ses cheveux, celle avec des coquillages dessus, parce que ses mèches n'arrêtaient pas de venir devant ses yeux et que Taehyung était juste si joli lorsqu'il avait l'une de ses fidèles barrettes sur la tête.
Hoseok avait dit qu'il le protégerait et qu'il méritait tout l'or du monde, et c'est exactement ce qu'il fait en ce moment même. Il n'hésite pas un seul instant avant d'essuyer la bouille toute trempée de Taehyung avec la manche de son sweat, même si ça veut dire récolter aussi sa morve. L'état de l'étudiant en art était trop crève-cœur pour qu'il supporte plus longtemps cette vision. Tout à coup, Seokjin le pousse doucement avant de lui tendre une boîte de mouchoirs. Taehyung s'en empare maladroitement en chuchotant des remerciements à peine audibles.
Hoseok s'assoit alors par terre, juste devant Taehyung, et Seokjin se pose contre l'accoudoir aux côtés de Jimin.
-Explique-nous tout, Tae, souffle tendrement Jimin.
Taehyung prend alors une brusque inspiration. Il laisse échapper peut-être un ou deux hoquet douloureux avant de se lancer dans le bordel qu'à été sa première déclaration. Il leur raconte tout : l'arrivée de Yugyeom, celle de Jungkook, les mots blessants qu'il lui a dit et sa réaction quant à la découverte de ses dessins. Au fur et à mesure de son récit, Jimin grince des dents. Il lui avait pris quoi, à Jungkook, pour parler comme ça à son meilleur ami ? Il avait envie de lui foutre une bonne claque. Il ne savait même pas quoi dire ou faire, c'était juste totalement le bordel.
À la fin de son récit, les trois garçons restent silencieux. Dire qu'ils étaient sur le cul était un euphémisme parce que, Jungkook n'était pas un mec méchant, mais là c'était quand même limite. Comment avait-il pu faire ça à leur chaton d'amour ?
Le dire ne le fait pas se sentir mieux, Taehyung fond à nouveau en larmes.
-Je veux Titi, balbutie-t-il.
Jimin écarquille les yeux avant de se redresser. Là, c'était une situation d'urgence. Il prend rapidement son téléphone entre ses mains avant de cliquer sur un contact qu'il connaît très bien. Seokjin et Hoseok l'observent, les sourcils froncés, plus que perdus. Si Taehyung voulait Titi, c'est que ça n'allait vraiment pas. Sa famille devait énormément lui manquer, finalement. Lorsqu'une voix douce lui répond au bout du fil, Jimin s'éloigne légèrement de ses amis.
-Salut Bomi.
-Oh, Jimin, répond gaiement son interlocutrice. Comment tu vas ?
-Bien, bien, répond distraitement celui-ci. Excuse-moi de te déranger, mais est-ce que Titi dort ?
-Tu veux lui parler ?
-Non, mais Taehyung aimerait.
Un long silence se fait entendre à travers le combiné avant que Jimin n'entende des bruits de pas et une voix enfantine au fond.
-Jimin, pourquoi c'est toi qui appelle ?
Le blond lui répond alors comme quoi Taehyung n'avait plus de batterie sur son téléphone. Bref, il invente un bon gros mensonge bien merdique mais qui semble passer à merveille. Il ne voulait pas inquiéter la mère de Taehyung. Le blond savait qu'elle n'en dormirait pas. Bomi cède alors et, bientôt, Jimin entend une autre voix au bout du fil. Une voix enfantine.
-Coucou, Chim.
Jimin sourit à l'entente de cette voix. Bon Dieu, qu'il adore ce gosse, franchement. Il lui explique donc que le joli étudiant en art aimerait lui parler, qu'il est un peu triste et Titi clame alors d'une voix autoritaire qu'il veut parler à son grand frère sur le champ. Il a six ans et Jimin ne s'imagine pas ce que ça sera plus vieux. Il s'approche de Taehyung avant de lui tendre le téléphone qu'il arrache presque de ses mains.
-Tae ? demande une petite voix.
Taehyung retient de peu le sanglot qui menace de sortir de sa gorge. Il est à la fois heureux et triste de parler à son petit frère, parce qu'il lui manque cruellement, mais aussi parce que entendre sa voix lui fait incroyablement de bien.
-Hey, mon grand, ça va ?
-Qu'est-ce qu'il se passe ?
Le truc, avec Taeho, c'est que c'était vraiment pas un gamin con. Il ne passait pas par quatre chemins et avait une maturité effrayante pour son âge. Taehyung n'avait aucune honte à se confier à son petit frère de six ans.
-Moi j'ai passé une journée nulle, reprend le petit garçon. Dae-hyun m'a volé les étoiles que la maîtresse m'a données et il m'a encore bousculé à la cantine.
Taehyung sent son coeur s'apaiser doucement et ses larmes se tarissent. Il renifle avant de poser son téléphone sur la tête de son lama en peluche et d'activer le haut-parleur. Laissant Hoseok et Seokjin faire la connaissance de Mo Taeho. Un gamin de six ans avec la langue bien pendue.
-Oh, tu l'as dit à la maîtresse ?
-Non Tae, je lui ai laissé, de toute façon il a pas de cerveau donc il peut pas avoir les étoiles du mérite autrement qu'en me les piquant. Je suis charitable.
Taehyung sourit à ces mots. Taeho était vraiment un petit bonhomme plein de surprise qu'il ne valait mieux pas faire chier. Il ne se bagarrait jamais avec ses camarades, mais parlait toujours de ceux qui l'emmerdaient d'un ton si condescendant et plein de pitié que c'en était humiliant pour ses victimes. Taeho était juste au-dessus de tout ça. On pourrait penser qu'il était quelque peu hautain, mais ce n'était pas ça. Soyons clairs, Mo Taeho avait simplement décidé de ne pas accorder son temps à ces nuisances. C'était un gaspillage de force et de salive inutile qu'il préférait mettre à profit dans ses devoirs. C'était un génie. Bientôt, il allait sauter une classe, parce que les coloriages et chanter des chansons l'ennuyaient clairement et sa maîtresse s'en était bien rendue compte.
Taehyung ne sait pas vraiment d'où il tient ce génie et cet excès de confiance. Il est loin d'être comme ça, sa mère aussi et son beau-père, n'en parlons pas. Mo Hojun était juste une espèce de gros nounours débordant d'amour et de gaminerie. À chaque fois qu'il voulait faire un jeu sympa avec Taeho, celui-ci lui répondait d'une voix sérieuse, sans ciller : " Mais papa, ça c'est pour les bébés." Alors même que le vieux cinquantenaire qu'il était trouvait le jeu amusant. Ça faisait toujours rire Taehyung, de voir l'air penaud de son beau-père. Satisfaire Taeho relevait franchement du miracle.
À sa réponse, les quatres garçons ricane doucement. Hoseok est complètement sous le charme de ce gosse. Il veut clairement le rencontrer, ce phénomène.
-Qu'est-ce que t'as ? lui demande à nouveau Taeho. Barbie m'a dit que t'étais triste.
Jimin bats des cils, ahuri. C'est de lui qu'il parlait, là ? Est-ce qu'il venait vraiment de se faire insulter par un gosse de six ans comme ça, normalement ? Il s'approche alors du téléphone, bien décidé à ne pas se laisser faire. Non mais le monde ne tourne pas rond.
-Hey, mini-pouce, apprends le respect un peu, tu faisais encore dans tes couches que moi j'avais déjà tout vu de ce monde.
Un long silence s'ensuit avant qu'ils n'entendent un bruit de froissement à l'autre bout du fil.
-...Tu mens. T'as rien vu. T'es jamais sorti de Busan avant de partir pour la grande école.
Trop mignon, pense Taehyung. Taeho disait toujours "la grande école" pour parler de l'université. Jimin ouvre la bouche, s'apprêtant à se battre pour son honneur, avant que le petit garçon ne lui fasse fermer son clapet une bonne fois pour toute. Avec une simple phrase. Le coup qui l'abat.
-De toute façon, moi je veux pas discuter avec toi, marmonne Taeho. Je veux parler avec Taehyung.
Jimin ferme la bouche et, pour une raison foutrement étrange, il se sent honteux. Seokjin et Hoseok l'observent, l'air désolé. Putain, ouais, tu m'étonnes, se faire parler de la sorte par un gosse de six ans, ça vous fout la fierté en vrac.
-Tae, pourquoi tu pleures ?
Taehyung tripote maladroitement son lama en peluche. Il a encore mal au cœur, mais il se sent désormais capable de parler sans se mettre à fondre en larme comme une fontaine.
-Je suis tombé amoureux.
À l'autre bout du fil, Taeho range ses petites voitures dans son gros bac à jouets. Sa mère s'approche doucement pour le prévenir qu'ils vont bientôt passer à table, mais le petit garçon lui répond en brandissant son index devant lui, signifiant clairement : "Ouais, attends une seconde, là j'suis occupé ma poule." Oui, c'est bien comme ça qu'on pourrait déduire ce geste.
-Amoureux ? Comme dans les films nuls de papa ou les bouquins roses de maman ?
-Oui, acquiesce timidement Taehyung.
À sa réponse, Taeho fronce les sourcils. Comment ça, son grand frère est amoureux ? Taehyung n'était jamais tombé amoureux. Il n'avait même jamais eu de bisous. Même lui en avait déjà eu un. C'était derrière la balançoire du parc avec une de ses camarades. Elle était mignonne puis en plus elle dessinait bien les dinosaures et Taeho, bah il adorait les dinosaures.
-Tu pleures parce qu'elle t'aime pas ? Elle t'as fait un bobo au coeur ?
Taeho avait une manière peut-être un peu trop franche de dire les choses. À ses questions, Taehyung baisse la tête et se mord la lèvre inférieure. Ses amis suivent toujours l'échange avec attention, surpris de la personnalité du petit frère de Taehyung qui détonne grandement avec la sienne.
-Oui.
En voyant les regards inquisiteurs de ses amis, Taehyung rougit légèrement. Il fallait peut-être qu'il ajoute une précision à son petit frère.
-Hum, Titi ?
-Oui ?
-C'est...c'est un garçon...
Il noie sa lèvre inférieure entre ses dents, anxieux. Sa mère et son beau-père le savent -en quelques sortes- mais ce n'est pas le cas de Taeho. Il appréhende alors légèrement sa réaction. Et si son petit frère trouvait ça bizarre ? Et s'il perdait son estime ? Taehyung ne supporterait pas de voir Taeho le regarder étrangement pour la simple raison qu'il était tombé amoureux d'un garçon. Qu'est-ce qu'il allait faire si jamais...
-Ah, d'accord.
C'est tout ?! Taeho avait l'air nullement choqué par cette information. Et pour cause, le gamin s'en fichait franchement. Son frère pourrait tomber amoureux d'une chèvre que ça ne changerait rien à sa vie. Du moment qu'il est heureux, c'est le plus important.
-Pourquoi il t'a fait mal au cœur ? Il a fait quoi ?
Taehyung lui explique alors l'histoire avec des mots simples. Le petit garçon ne l'interrompt pas un seul instant. Il s'assoit sur son tapis avec des bonhommes rigolos dessus et écoute attentivement son frère durant les cinq prochaines minutes qui suivent. Une fois qu'il a eu connaissance de toute l'histoire, il fronce les sourcils, l'air bien mécontent.
-Ce garçon n'est pas gentil et t'es pas moche, Tae. Je t'ai déjà dit que t'étais beau. Pourquoi tu ne m'écoutes jamais ?
Seokjin sourit, attendri. Ce gosse avait bien raison.
-Moi je me suis pas casser le zizi à venir te voir dans ta chambre tous les soirs pour te faire un bisou et te dire que t'étais beau tout ça pour que tu jettes tous mes efforts dans les toilettes. Aie un peu de considération pour mon travail.
Jimin explose de rire en entendant ce sermon. Il le voulait vraiment comme frère, ce p'tit morveux. Taehyung sourit, le nez fourré dans son lama en peluche. La dernière phrase était clairement la phrase fétiche qu'utilisait tout le temps Hojun quand il se plaignait à son boss.
-Ton langage, le reprend Taehyung pour la forme.
-Je m'exprime très bien, ronchonne-t-il. Ce garçon est pas gentil et s'il est pas capable de voir comment t'es trop génial et bah c'est son souci. S'il veut pas te faire des bisous et des câlins, c'est qu'il est nul ou qu'il a du caca dans les yeux.
Hoseok le voulait définitivement comme mascotte de leur coloc. Ce garçon était trop génial ! D'où il sortait ? Pourquoi ils n'avaient pas eu vent de son existence avant ? Le rouquin veut clairement devenir son ami. Il s'approche alors du téléphone avec un immense sourire sur le visage. Hoseok était un gamin, donc évidement qu'il voyait en Taeho un potentiel ami.
-Jungkook est gentil, mais il peut parfois être bête et maladroit. Moi je voulais qu'ils fassent des bébés ensemble.
Taehyung lui fait de gros yeux avant de pousser sa truffe au loin. Seokjin secoue la tête, cette situation était vraiment loufoque. Voilà qu'ils appelaient un gosse de six ans à la rescousse.
-C'est qui ? demande Taeho.
-Hoseok, l'un de mes amis.
À l'autre bout du fil, son petit frère fait un bruit de bouche étrange. Comme un vieux.
-Il va à la grande école et il croit que deux garçons peuvent faire des bébés ensemble ? Il a pas dû avoir beaucoup d'étoiles du mérite celui-là...
Jimin voulait impérativement trouver comment enregistrer une conversation téléphonique. Bon Dieu, cette phrase, il pourrait carrément l'utiliser comme réveil. Le visage de Hoseok se décompose lentement et les garçons sont obligés de reconnaître que les mots crus de Taeho ont au moins le mérite d'alléger l'ambiance. Avec ce morveux, tout le monde passait à la casserole.
-Taeho, soit gentil, s'il te plaît.
-Pardon, grommelle le petit garçon. Mais ta situation c'est comme ma chambre et elle est tout le temps en bazar, ma chambre. Tu vas faire quoi avec ce garçon bête ?
Taehyung se mord la lèvre inférieure. En voyant les expressions de ses amis, il comprend tout de suite que si quelqu'un doit faire quelque chose, ce n'est clairement pas lui. Là, c'était à Jungkook de bouger son cul. L'étudiant en art n'allait quand même pas faire le premier pas. Les quatre garçons semblent se parler silencieusement à travers leurs regards et Taeho prend alors ce silence pour un mauvais signe.
-Bon, est-ce qu'il faut que j'intervienne ?
Seokjin fronce les sourcils. Comment ça, intervenir ? Genre qu'il vienne faire un sermon à Jungkook ? L'étudiant en cinéma imagine alors la scène : un petit garçon de six ans qui engueule un grand bonhomme de vingt-et-un ans avec tout le sérieux du monde. À cette pensée, il rigole intérieurement. Seigneur, oui, il faut signer où pour que ça arrive ?
Sauf que Taehyung savait son petit frère très sérieux. Il serait clairement capable de venir beugler sur Jungkook avec sa petite salopette tout en utilisant en plus de ça des mots clairs et concis. Taeho ne serait même pas effrayé par sa carrure musclée ou son apparence grunge. Il serait même capable de lui parler de ce ton condescendant et ennuyé qui le caractérise si bien.
Taeho n'avait peur de rien et son culot se rapprochait pas mal de celui de Jimin. À sa question, Taehyung se redresse légèrement, affolé.
-Hein ? Mais non ! panique-t-il. Je voulais juste te parler...tu me manques, tu sais ?
-Trêve de belles paroles, le coupe Taeho. Entre Barbie et le garçon qui pense que les hommes ça fait des bébés, t'es pas très bien entouré. À vous trois, vous faites même pas un cerveau entier. Heureusement que tu m'as appelé...
-Il y a aussi Seokjin.
Le concerné se tourne vers Jimin, l'expression peu avenante. En même temps, le blond n'allait pas laisser un seul d'entre eux s'en sortir. Ils vont morfler tous ensemble. C'était surtout une question d'égoïsme. Jimin trouvait ça injuste d'être le seul à s'en prendre plein la tronche. Il est sûr que Hoseok pense la même chose. Hélas, quelle n'est pas sa surprise lorsqu'il se tourne en direction du rouquin pour chercher du soutien. Car, en effet, celui-ci a le regard scotché sur l'écran du téléphone, comme s'il parlait au messi. Non, mais c'est une blague ? se lamente-t-il. En plus il se prenait pour qui ce gosse ? Un coach de vie ?
-C'est qui encore ? grommelle Taeho. Il fait quoi dans la grande école ?
Seokjin se penche timidement vers le téléphone. Timidement ?! C'était un enfant, bon Dieu. Qu'est-ce qu'il leur arrivait, là ?
-C'est moi, j'étudie le cinéma et...
-D'accord Spielberg. Tu proposes quoi pour mon grand frère ?
Bon. Seokjin savait très bien quel genre de personne serait Mo Taeho plus tard. Il serait sans aucun doute une sorte de boss tyrannique et flippant. Il le pressent. Il le fait déjà flipper, là. Il se retrouve alors à court de mots. Il a l'impression qu'il doit présenter un projet à un prof dans un amphithéâtre bondé. Ça lui fait exactement le même effet. Il se racle alors la gorge pour reprendre contenance.
-Rien. Enfin, c'est à Jungkook de s'excuser, de venir le voir...Son comportement a sûrement une explication derrière, mais c'est à lui de lui dire et pas à Taehyung d'aller la chercher.
À l'autre bout du fil, Taeho hoche la tête, satisfait.
-Voilà ! Vous avez un cerveau entier maintenant. Écoute le garçon qui fait des films, Tae. Il a raison. Il faut que ton Jungkook il s'explique et puis après tu lui fais faire du canoë. D'accord ?
Seokjin fronce les sourcils avant de questionner silencieusement Taehyung du regard. Il comprenait carrément rien, là.
-C'est l'expression de Taeho pour dire que je dois le faire ramer, chuchote-t-il.
Seokjin hoche bêtement la tête. Qu'est-ce qu'il pourrait dire, de toute façon.
-Je dois y aller, rajoute Taeho. Maman elle m'a fait les poissons panés en forme de dinosaures.
Taehyung sourit doucement. Il donnerait n'importe quoi pour le serrer dans ses bras.
-D'accord, je te laisse alors. Bisous.
-Bisous.
Alors qu'il s'apprête à raccrocher, la voix précipité de Taeho se fait entendre.
-Attends, Tae !
-Oui ?
Une seconde passe, peut-être plus, avant que, enfin, Taeho ne prenne une voix timide, douce, celle d'un enfant de six ans, finalement.
-Je t'aime et t'es très beau.
Taehyung a à peine le temps d'ouvrir la bouche pour lui répondre que son petit frère à déjà raccroché, sûrement embarrassé de cet élan d'affection. L'étudiant en art regarde quelques secondes l'écran redevenu sombre avant de le rendre à Jimin, le cœur moins lourd qu'auparavant. Lorsqu'il relève la tête, il est surpris de voir les expressions purement émerveillées de Seokjin et Hoseok. Ce dernier s'accroche à son pantalon, le regard brillant.
-Tu vas l'inviter ici un jour, hein ?
Taehyung glousse doucement et Jimin est sincèrement apaisé par ce son. Ça le rassure énormément. Taeho faisait vraiment des miracles sur lui. Néanmoins, alors que Hoseok et Seokjin câlinent Taehyung et tentent de le faire rire, l'étudiant en marketing ne peut s'empêcher d'en toucher deux mots à Yoongi. Il était le meilleur ami de Jungkook, après tout. Peut-être pourrait-il l'éclairer sur sa réaction plus que naze. Parce que, quand même, on ne s'enfuyait pas comme ça, c'était tout simplement irrespectueux. C'est cinq minutes plus tard qu'il reçoit une réponse et, étrangement, celle-ci ne lui explique en rien les causes de la réaction de Jungkook. En revanche, elle n'annonçait rien de bon pour le noiraud.
Il est sérieux ? Mais C'est pas comme ça que je l'ai éduqué, ce p'tit merdeux. Il va
m'entendre.
⸻
-Attends, attends, attends - répète.
Yugyeom fronce les sourcils tandis qu'il détaille Jungkook à la caisse. Maintenant qu'il lui avait raconté l'histoire, il comprend pourquoi son ami était arrivé en retard au travail. Do-hyun l'avait sacrément engueulé, d'ailleurs.
-Donc t'es en train de me dire que Taehyung t'as avoué ses sentiments et toi t'es parti baiser ? C'est ça ?
L'étudiant en marketing grimace à ses mots. Dit comme ça, c'était franchement moche.
-Ouais, en gros.
Yugyeom le détaille longuement, et il veut des explications. Comment peut-on agir comme ça, franchement ? Jungkook n'était pourtant pas un connard. Qu'est-ce qu'il s'était passé dans son cerveau ?
-Non mais pourquoi t'as fait ça alors que tu veux sa carotte.
Jungkook grogne avant de tripoter un stylo quelconque entre ses doigts. Il s'emmerdait à mourir. En plus, il était arrivé en retard à l'épicerie, tout ça parce qu'il avait trouvé que c'était une meilleure idée que de remettre le couvert avec Iseul. C'était stupide.
-Je veux pas sa carotte, tu t'es mis ça dans la tête tout seul.
Yugyeom tire la moue. Son expression est purement et simplement adorable. Il a l'air d'un enfant comme ça.
-J'me suis pas mis ça tout seul dans la tête, proteste-il. Tu baves quand tu le regardes.
-Je crois pas, non.
-T'as des cœurs dans les yeux.
Jungkook secoue la tête tout en pouffant. Mais non, mais non. Yugyeom est franchement agacé de voir son ami avoir un comportement aussi stupide. Il est clairement dans le déni, là.
-T'as fait une crise de jalousie Jungkook, putain ! s'exclame-t-il. Tu te rends compte que tu m'as fait flipper ? Je ne voulais même pas que tu viennes, ce soir.
Jungkook se pince les lèvres. Oui, il avait été trop loin avec Yugyeom cet après-midi. Au moment où il avait passé le seuil de l'épicerie, son aîné l'avait regardé avec des yeux de biche égarée, comme s'il affrontait le grand méchant loup. Jungkook s'en était voulu tout de suite.
-Du coup tu vas faire quoi ? demande Yugyeom.
-Bah tu veux que je fasse quoi ?
Jungkook n'ose même pas s'imaginer comment va être leur relation, désormais. Il avait eu un comportement naze, il le savait parfaitement. Il était terrifié à l'idée de l'affronter. Il ne supporterait pas de voir son regard anéanti. Même s'il n'apprécie pas Taehyung de cette façon, le voir aussi brisé lui avait vraiment fait quelque chose.
Putain, il l'avait abandonné alors qu'il s'était confessé à lui. Jungkook n'avait même pas de mots pour qualifier toute la honte qu'il ressentait.
Pourtant, il avait envie de le voir, oui. Il voulait lui poser une multitude de questions. Pourquoi lui ? Pourquoi alors que Taehyung pourrait avoir tellement, tellement mieux, finalement.
Du coin de l'œil, il voit Yugyeom se tourner vers lui, les mains sur les hanches et l'air ahuri.
-Je pense que tu devrais aller le voir au plus vite, murmure-t-il. Ça va te travailler, on le sait tous les deux.
Oui, Yugyeom n'avait pas tort. Il avait même totalement raison. Il souffle alors tout en se massant les tempes.
-C'est pas mon truc, ce genre de choses.
-De quoi tu parles ?
-Tout ça, souffle Jungkook. Ces histoires de sentiments et tout le bordel. Je ne sais pas faire ça, aimer. Je ne sais même pas comment m'y prendre. J'ai jamais fait autre chose que baiser. Comment tu veux que je l'aime, lui ?
Jungkook baisse le regard sur la surface métallique de la caisse et admire pensivement son reflet déformé.
-J'aurais préféré qu'il me déteste, murmure-t-il.
Jungkook relève le regard et plonge dans les pupilles pleines de tendresse et de compassion de Yugyeom. Il se sent légèrement rassuré à cette vision.
-Tu te prends la tête pour rien, le rassure-t-il. Explique-lui calmement que tu ne l'aimes pas de cette manière et que tu n'as pas envie de sortir avec lui. Faut pas que t'aies peur d'affronter cette situation. T'es un adulte, merde.
Jungkook hoche la tête, confus. Yugyeom venait-il de dire des paroles sensées ? Il semblerait bien que ce soit le cas. Peut-être que Jungkook avait trop longtemps sous-estimé les sages paroles de son ami, finalement. Il se révélait plein de surprises.
-Envoie-lui un message pour lui dire que ce serait cool si vous pouviez parler.
Jungkook acquiesce silencieusement et sort son portable de sa poche. Il clique sur le contact de Taehyung et détaille leur conversation quelques instants, cherchant quoi écrire. Putain, pourquoi c'était aussi dur ? Il tente de se concentrer sur ce qu'il pourrait dire quand, tout à coup, une voix se fait entendre à sa droite. Une voix sombre, pleine de reproches et franchement irritée.
-T'es vraiment trop con.
Jungkook en fait presque tomber son téléphone. Lorsqu'il lève la tête, c'est pour croiser le regard assombri de son meilleur ami. Un Min Yoongi en colère, c'était jamais agréable. Il fronce les sourcils, perplexe.
-Hein ?
-Jimin m'a envoyé un message, qu'est-ce que t'as foutu, imbécile ?
Yoongi s'approche de lui, le pas lourd. Jungkook croit rêver. Il était au courant de tout ? Non mais c'était forcément une blague. Face à lui, l'étudiant en médecine lui sort son téléphone avant de le foutre devant son visage. Lorsqu'il lit le message du blond, il pense à plusieurs façons de réduire sa vie à néant parce que, putain, ce qu'il se passait entre Taehyung et lui n'était pas obligé de concerné la Terre entière, merde.
-Mais, heu, tu sais ? demande-t-il, penaud.
-Un peu que je le sais. Non mais tu te fous de ma gueule, t'as vraiment osé faire ça ?
Jungkook fronce les sourcils, agacé. Yoongi est son meilleur ami. Pourquoi est-ce qu'il l'accable comme ça ? Il était le mieux placé pour comprendre pourquoi il avait agi ainsi et, pourtant, il préférait l'engueuler.
-Ouais, j'ai osé, je suis un fou moi, grommelle-t-il.
Yoongi laisse ses bras retomber le long de son corps. Il s'en fout, que Taehyung aime Jungkook. Apprendre cette nouvelle ne l'a pas étonné, parce qu'il s'en doutait déjà. Il fallait être aveugle. La façon qu'avait l'étudiant en art de rougir en voyant Jungkook n'avait laissé place à aucun doute, hormis dans l'esprit du concerné. Yoongi n'est pas le genre à se mêler des affaires des autres. Mais un comportement pareil ? Il ne pouvait pas rester en retrait et admirer son meilleur ami agir comme un con.
-Est-ce que tu réalises à quel point tu lui as fait du mal ?
Jungkook se pince l'arête du nez avant de tapoter nerveusement ses doigts sur la caisse. Cette conversation le faisait déjà royalement chier.
-Je ne peux pas me forcer à l'aimer, Yoongi. Ce serait injuste pour lui. L'amour c'est égoïste, tu le sais très bien. Foutez-moi la paix avec ça, vous commencez à me les briser.
Yugyeom se recule doucement. La tension qui planait entre les deux meilleurs amis était quand même super dangereuse. À ces mots, Yoongi retient de peu le rire cruel qui menace de jaillir de sa poitrine.
-Je ne te parle pas de te forcer à l'aimer. Mais de ton comportement de merde. Tu t'es cassé sans rien dire, Jungkook, alors qu'il venait littéralement de s'ouvrir à toi.
Jungkook cogne sa tête contre la surface métallique. Il voulait mourir.
-Il a parlé de Sora et...
Yoongi explose en entendant ces mots. Trop, c'est trop. Trois putains d'années, bordel de merde, il faudrait encore combien de temps avant que tout ça ne cesse ?
-Laisse Sora en dehors de ça, merde ! Même s'il est au courant et qu'il t'en a parlé, le sujet ce n'était pas lui, c'était vous ! T'es en train de me dire que tu t'es barré parce que Taehyung a mentionné ton connard d'ex ? Sérieusement ? Il a autant d'emprise que ça sur toi pour qu'il te fasse réagir de la sorte, à te barrer alors qu'un mec qui vaut mille fois plus que lui se déclare à toi ?
Jungkook déglutit péniblement. Dit comme ça, ça le faisait juste paraître incroyablement faible, parce qu'il avait raison. Les choses auraient été sans aucun doute différentes si Taehyung n'avait pas mentionné Sora en premier lieu. Putain.
-Rien ne te dis que Taehyung n'est pas pareil.
Yoongi bats des cils, ahuri. Est-ce qu'il venait vraiment de bien entendre ? Tout à coup, il comprend alors : Jungkook était trop effrayé de donner son coeur, trop terrorisé à l'idée que ce qu'il s'était passé avec Sora se répète encore. Sauf qu'il y avait un truc que Jungkook n'avait pas l'air d'avoir saisi et Yoongi était plus que déterminé à le lui faire comprendre.
-Sora est un sociopathe, tranche-t-il. Il ne serait jamais venu s'excuser pour t'avoir insulté de pute. Il ne l'a jamais fait, d'ailleurs. Taehyung est tellement épris de toi que t'es devenu sa muse, Jungkook ? Tu te rends compte ? Il rougit sans arrêt à chaque fois que tu le regardes ou que tu lui parles. Merde, t'as vu le regard qu'il pose sur toi, au moins ? C'est plus des étoiles qu'il a, c'est la galaxie entière. Et toi t'es parti parce que tu t'es imaginé qu'il pouvait être comme Sora ? Comment cette pensée a pu te traverser l'esprit...
Jungkook se sent encore plus mal qu'il ne l'était déjà. Yoongi ne parlait jamais vraiment beaucoup. Son débit de parole se limitait à ce qu'il trouvait essentiel, jamais plus. Et là, cette situation, il devait quand même la trouver vachement importante pour se mettre à parler autant. Quoique crier serait le terme plus juste. Jungkook ne se souvient pas s'être fait autant sermonner par lui auparavant.
-Le fait que tu te persuades que tu ne ressens rien pour lui est une chose, continue-t-il. Ça c'est ton problème. Mais que t'agisse de cette façon alors que ça se voit que Taehyung n'est pas un garçon qui a confiance en lui, c'est juste dégueulasse. Réfléchis avant d'agir et soit un peu moins impulsif.
Yoongi se retourne, prêt à partir, décidant qu'il avait assez beugler sur son meilleur ami pour qu'il comprenne à quel point il avait merdé. Peut-être que ses paroles étaient dures, peut-être que Junghyun l'aurait sûrement tué pour ça, mais il n'en avait rien à foutre. Cela faisait trop longtemps qu'ils prenaient des pincettes avec lui concernant Sora. Yoongi avait décidé que c'était fini. Il fallait bousculer les choses. Jungkook était plus fort que ça.
-Et par pitié, vire-moi Sora de ton esprit.
Sans ajouter un mot de plus, l'étudiant en médecine sort de l'épicerie. Celle-ci retombe alors dans un calme mortuaire après son arrivée plus que...bouleversante. Yugyeom ne sait plus quoi dire et observe seulement Jungkook qui est complètement figé, le regard perdu.
Il venait de se manger une claque verbale qui l'avait complètement ébranlée. Là, il remettait carrément toute son existence en question. Min Yoongi s'était ramené comme un putain de Zéphyr et avait secouer tout son être.
Mais, après tout c'était écrit, Min Yoongi était loin d'être une personne patiente.
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Moi je propose qu'à l'arrivée de Sora, on mette Taeho, Jimin et Yoongi en première ligne. Faut frapper fort.
Ptdrrr non je vais vous raconter une anecdote assez marrante. Le perso de Taeho m'est venu depuis quelques chapitres. De base, Taehyung devait être enfant unique, mais j'ai eu l'idée d'un petit frère. J'hésitais entre un adorable bambin, genre un mini Taehyung, ou une histoire plus sombre qui l'aurait foutu en fauteuil roulant et...Bref ça c'était pour une autre idée de l'histoire. Finalement, en écrivant, le perso est venu tout seul. Donc voici Taeho, un gosse de six ans déjà exaspéré par le monde et sarcastique et je l'adore, finalement. Si vous trouvez ça irréaliste qu'un gosse de six ans parle comme ça, sachez que j'ai été animatrice pour les lardons de cinq ans et que y'en a qui étaient quand même vachement précoces.
Bref, je raconte pas plus ma vie, bisous ✨
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