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Eau Bénite & Peignoir

Accoudé contre le balcon de la base, Jungkook regardait pensivement l'écran de son téléphone. Plus particulièrement un certain contact. Cela faisait peut-être cinq minutes qu'il observait sa conversation avec Taehyung, ne sachant que faire. Il voulait lui envoyer un message, mais il ne savait tout simplement pas quoi dire. Pourtant, il savait que cette fois-ci c'était à son tour de s'excuser. Il tire une bouffée de sa cigarette avant de l'éteindre et de s'affaler contre la rambarde. Son regard détaille la rue enveloppée par la nuit noire. C'était quelque peu apaisant. Une brise fraîche vient emmêler ses cheveux crépusculaires et, au même moment, la porte menant au balcon coulisse derrière son dos.

Lorsqu'il se retourne, il voit Soren, habillé de son pyjama à carreaux. Son aîné s'apprêtait sûrement à aller dormir. N'ayant pas de chambre d'invité, chaque invité que les garçons recevaient, il les faisait dormir sur le canapé-lit du salon. Aucun ne s'était plaint. Après tout, ce dernier était plutôt confortable. Jungkook lui sourit maladroitement. Pour accéder au balcon, il fallait automatiquement passer par le salon. Peut-être que Soren voulait lui dire qu'il était temps qu'il rentre histoire qu'il puisse dormir, mais il n'en est rien. À sa surprise, son aîné s'avance jusqu'à se poster à ses côtés, les coudes posés sur la rambarde.

-Qu'est-ce qu'il y a de si intéressant sur ton téléphone ? Cela fait au moins dix minutes que je te vois le scruter.

Jungkook se pince les lèvres avant de détourner le regard. Cette soirée de retrouvailles avait été plutôt forte en émotions et maintenant qu'elle était passée, toute la pression retombait comme un soufflet. Malgré lui, le noiraud voyait encore un peu Sora en Soren, mais son inconscient avait déjà bien saisi le fait qu'il n'y avait aucun danger à se retrouver aux côtés du deuxième. C'était juste qu'à chaque fois qu'il croisait son regard, qu'à chaque fois qu'il captait ses iris verts...Son cœur ne pouvait pas s'empêcher de se comprimer douloureusement.

-Ce n'est rien d'important, souffle-t-il doucement.

Soren admire les voitures qui passent dans la rue, les passants qui marchent, certains en groupe, d'autres seul, il observe la vie s'agiter en bas, indifférente à ces deux âmes maladroites et meurtries qui ont malgré elles la sensation de ne plus vraiment se connaître.

-Yoongi m'a parlé d'un garçon...

Jungkook se fige à ces mots. Foutu Min. Évidemment, il n'y avait que lui pour en avoir parlé à Soren. Le noiraud est quelque peu surpris, il avait toujours pensé que c'était Junghyun, la grande gueule de leur trio. Il semblerait qu'il se soit trompé. Peut-être que son grand frère avait déteint sur Yoongi, parce que comment cela pouvait-il être possible autrement ? Yoongi n'aimait pas s'immiscer dans la vie des autres, et encore moins faire le colporteur de ragots. C'était le rôle de Junghyun, ça, et il se débrouillait merveilleusement bien dans ce domaine. Junghyun était comme ce groupe de bonnes femmes dans leur quartier qui se réunissait chaque mois pour leur foutu club lecture alors que, la vérité, c'est qu'elles passaient bien plus de temps à boire du punch tout en déballant la vie des autres qu'à papoter bouquins. Junghyun devrait être président de ce club, d'ailleurs.

-Ce n'est personne, grogne-t-il.

Soren l'observe longuement, les yeux brillants. Avant que Yoongi et lui ne rejoignent le plus jeune dans ce café, son ami lui avait fait part de ce mystérieux garçon qui ébranlait quelque peu Jungkook. Évidemment qu'il était curieux, mais il était surtout heureux. Ce garçon était peut-être la porte de sortie tant attendue. Celle qui effacerait définitivement Sora. La façon dont Yoongi avait parlé de lui laissait présager que ça pourrait bien être le cas. Et s'il y avait bien une chose dont il était sûr à propos de Min Yoongi, c'est que celui-ci n'avançait rien de manière irréfléchie. C'était une personne que la logique dictait bien plus que les sentiments.

-Parle-moi de lui.

Jungkook se tourne vers lui et le détaille quelques instants. Il voit le regard indéchiffrable de son aîné, il se sent aspiré par ces deux émeraudes qui brillent d'émotions qu'il est incapable de saisir entièrement, mais le fait et qu'elles sont bien présentes, à contrario de son petit frère. Soren était bien plus lisible que Sora, mais Jungkook se fait la réflexion que ce deuxième avait été pareil, à une époque. Il fut un temps où Sora Singh avait le même regard, hurlant de vie, où son âme se reflétait dans les poussière d'or de ses iris. Jungkook s'était de nombreuses fois demandé ce qu'il s'était passé pour que tout cela s'évapore, avant de réaliser que, la réponse, bien que douloureuse, il la connaissait finalement depuis le début. C'était de sa faute...

Il passe alors furtivement sa langue sur sa lèvre inférieure avant de penser à Taehyung et, comme par automatisme, son esprit devient bien plus léger. Il laisse inconsciemment un sourire déborder sur ses lèvres avant de prendre la parole.

-Il a une odeur de cannelle.

Il ne sait pas pourquoi, mais c'est la première chose qui lui vient à l'esprit.

-Du coup je l'appelle cinnamon boy.

Il entend Soren rire à ses côtés et, oui, Jungkook réalise alors que ce son lui avait manqué.

-Je vois que l'apprentissage de ma mère te sers bien.

Jungkook ricane à ses mots. Peut-être que c'était leur père qui était Anglais, mais c'est Kyung-mi qui lui avait appris cette langue. Évidemment qu'elle savait la parler couramment. C'était une demande qu'avait eu sa mère auprès de cette dernière. À chaque fois que Junghyun et lui allaient chez les Singh, ils ne parlaient qu'en anglais. Il avait grandi avec cette langue, avec leur coutume...Combien de fois Sora et lui s'étaient fait la promesse qu'ils iraient ensemble en Angleterre, un jour ? Jungkook ne savait plus. Finalement, Sora était le seul à être parti.

-Je l'appelle aussi Gandalf...Enfin, ça c'était avant, parce qu'il avait les cheveux gris. Je l'appelle aussi chaton, parce qu'il est..., il ne sait pas comment l'expliquer correctement, putain. Il me fait penser à un chaton parce qu'il a ce regard innocent et qu'il regarde le monde autour de lui de façon émerveillé et timide.

Soren sourit. C'était une belle description que son cadet faisait. Il était encore plus curieux de voir et connaître ce merveilleux garçon. Jungkook laisse son regard se perdre sur l'immeuble d'en face, là où une famille s'amuse à faire un jeu de société autour de la table du salon. Sur le moment, il trouve cette scène merveilleuse. Elle est si simple, et pourtant si précieuse. On dit qu'il faut voir grand, rêver exagérément, pourtant personne ne nous dit que les seules choses qui ont réellement d'importance, au bout de compte, ce sont ce genre de moments. Ceux simples, dont nous ne soupçonnons pas l'importance. Peut-être parce que Jungkook avait déjà perdu quelqu'un de précieux, il s'en était rendu compte bien avant. Ce n'est pas les rêves inaboutis qui lui avaient brisé le cœur, finalement, mais ces petites attentions qu'il ne recevrait plus jamais. Un baiser sur le front, une main qui caresse sa joue ou un rire qui chatouille ses oreilles. Elle était là la vraie perte.

-Il ne s'aime pas, lâche-t-il. Je le vois, et ça se sent. Il n'a pas confiance en lui. Il n'aime pas son physique et il a l'impression que tout ce qu'il porte ne fait que l'enlaidir. Pourtant, c'est faux. Il est - il est simplement beau. Il a un caractère de merde, mais il est aussi attachant et, je sais pas, il a un sourire magnifique. Il a l'impression qu'il ne vaut rien et, des fois, c'est un véritable crève-cœur d'entendre la façon dont il parle de lui-même.

Soren fronce les sourcils à ses mots.

-Qu'est-ce qui ne va pas avec son physique ?

Jungkook croise ses bras sous son menton avant de hausser les épaules.

-Il n'y a rien, justement. Enfin, je le trouve très bien comme il est, mais peut-être qu'il aimerait être plus fin, ou un truc du genre. Sauf qu'il est déjà très beau comme ça, enfin, c'est joli les formes quoi.

Soren sourit tendrement en voyant son cadet gêné par ses propres paroles. Les joues de Jungkook sont joliment rosées et il trouve ça adorable. Le sujet de ce garçon semblait le retourner complètement.

-Je suis d'accord avec toi, acquiesce Soren.

Son cadet avait raison. Ce pays était trop coincé dans cette idée que la beauté, c'était être fin comme un cure-dents. Il ne disait pas que c'était moche, après tout cela pouvait plaire, mais les formes bien en chair étaient bien plus attrayantes à ses yeux.

-Il ne se rend même pas compte des regards que les gens posent sur lui, grogne Jungkook. Ils sont loin d'être innocents et je sais pas, c'est normal qu'ils le regardent de cette façon, puisqu'il est attirant, mais ils sont trop sales. Alors que Taehyung, bah il a l'air super innocent, tu vois ? Enfin, je trouve que c'est pas correct, la manière dont certaines paires d'yeux le détaillent. Comme cet enculé de Bogum, par exemple...

Au souvenir de ce grand con, Jungkook noie sa lèvre inférieure entre ses lèvres. Franchement il n'arrive pas à croire que le premier rendez-vous de Taehyung ait été avec un connard pareil.

-Avec sa barrette, là...

Décidément, Jungkook ne s'en remettait pas, de cette foutue barrette. Comment pouvait-on regarder Taehyung de manière aussi irrespectueuse alors que c'était juste une sorte de petite boule duveteuse qui s'amusait à mettre des barrettes dans ses cheveux ? Les gens étaient fous, il n'y avait pas d'autres mots. Soren fronce les sourcils, ne comprenant pas très bien le sens de ses paroles. Mais avant qu'il n'ait pu le questionner, Jungkook se redresse avant de rire nerveusement.

-Enfin, il n'y a pas grand-chose à dire. Je ne sais pas ce que Yoongi t'a dit, mais ça devait sûrement être de la merde.

Pas grand-chose ? Jungkook venait de vanter ce mec pendant au moins dix minutes sans prendre de pause et il n'y avait pas grand-chose à dire ? Soren sourit doucement à ce constat.

-Que penses-tu qu'il m'a dit ?

-Que je l'aimais, ou une connerie du genre. C'est juste un pote, ok ? Et je me suis embrouillé avec donc ça ne va pas fort entre lui et moi.

Soren acquiesce doucement à ses dires.

-Oui, Yoongi m'a dit que vous vous étiez disputés, apparemment. Pourquoi ?

Jungkook fronce les sourcils. L'histoire était vraiment longue alors il allait essayer de synthétiser au maximum parce qu'il n'avait pas la foi de tout réexpliquer.

-Parce qu'il est sur un de mes amis, mais qu'il a été genre, trop bizarre avec moi. Super tactile et - je sais pas, c'était ambiguë quoi. J'ai essayé de lui soutirer des informations mais ça l'a plus énervé qu'autre chose. Finalement j'ai fini par le blesser. J'ai la sensation qu'il ne m'apprécie pas autant que moi je l'apprécie et c'est chiant.

-Il est sur un de tes amis ?

Lorsque Jungkook se retourne et voit l'expression de Soren, il passe nerveusement une main dans ses cheveux avant de lui offrir un sourire désolé.

-Excuse-moi, c'est vrai que c'est bizarre de parler de ça avec toi. Ça doit te gêner...

-Pourquoi tu dis ça ?

Jungkook l'observe longuement, se demandant s'il est sérieux, avant de ricaner.

-Ben, parce que toi tu crois en Dieu et tous ces trucs-là...Tu te préserves encore pour le mariage ?

Jungkook semble penaud en demandant cette question, mais il se souvient que c'était le cas. Soren Singh ne ferait rien avant le mariage, chose que Jungkook avait du mal à imaginer. Son aîné s'approche de lui, l'air légèrement embarrassé, avant de claquer l'arrière de son crâne.

-Toi c'est toi, moi c'est moi, le fait que tu n'y crois pas ne changera jamais rien, tu sais ? Ce n'est pas parce que tu aimes les deux genres ou que tu me parles de tes histoires gays que je vais m'offusquer et te balancer de l'eau bénite à la gueule. Tu me prends pour qui, la mère de Yoon ?

À la mention de la mère de leur ami, Jungkook explose de rire. Putain, ouais, celle-là serait bien capable de lui balancer de l'eau bénite à la gueule ou de brandir sa croix devant lui, comme si ce pauvre objet avait le pouvoir de le faire flamber. Cette folle, c'était quelque chose.

Son rire se calme alors doucement et il détaille Soren quelques instants. C'était vraiment un garçon exceptionnel. Il croyait au grand barbu d'en haut en sandalettes et, pourtant, il respectait totalement ce qu'il était et ne laissait jamais sa croyance se frayer un passage dans ses relations sociales. Il vivait la vie qu'il avait voulu et laissait les autres vivre la leurs sans les influencer une seule seconde ou tenter de les ramener sur le droit chemin comme s'il était doté de la parole divine.

-Tu devrais aller le voir ce garçon. Ça se voit qu'il compte pour toi, plus que tu ne veux l'avouer. Demande-lui pardon. Je suis sûr qu'il t'aime bien aussi.

Jungkook doute franchement de ce dernier point mais ne dit rien. Néanmoins, il se fait la promesse d'aller voir Taehyung le lendemain. Cette situation ne pouvait décemment par perdurer. Jugeant qu'il s'était assez pelé les couilles dehors, Soren rentre alors, très vite suivi de son cadet. Lorsque le noiraud le voit se glisser sous la couette dans le lit de fortune, il se balance sur ses pieds, maladroit.

-Hum, bonne nuit du coup...

-Je vais regarder Anna et le Roi, tu veux rester ? le coupe Soren.

Tout à coup les yeux de Jungkook se mettent à briller de mille feux. Oui, putain, oui. La proposition de son aîné est plus qu'alléchante. Anna et le Roi... C'était sûrement l'un des films mémorables de son enfance. Il se souvient encore très nettement du petit garçon qu'il était, assis sur un gros coussin devant la télé, suivant les aventures d'Anna, cette femme forte et indépendante qu'il avait tant admiré. Il se souvient qu'il le regardait au moins une fois par mois en compagnie de son frère et de Soren et Sora. Cela faisait une éternité qu'il ne l'avait pas vu.

Sans hésiter un seul instant, il se joint à lui sous la couette, un sourire dévorant son beau visage. Soren est heureux à ce constat. Évidemment, c'était un piège. Il n'avait pas évoqué ce film innocemment. Il voulait simplement profiter encore un peu plus longtemps de son cadet. Et quoi de mieux que le film qui avait bercé leur enfance pour ça ? Car, finalement, quoi de plus agréable que de voir deux âmes se lier à nouveau timidement devant les images d'une histoire dont les répliques étaient gravées dans leurs mémoires ?

Le lendemain Jungkook avait pris son courage à deux mains. Il était allé voir Jimin pour lui demander où était Taehyung, tout en appuyant bien sur le fait qu'il devait lui parler. Le blond avait ouvert la bouche, avant d'avoir des cœurs à la place des yeux. Sans lui laisser le temps de comprendre quoique ce soit, il lui avait fourré les clés de la coloc entre les mains en lui disant que son meilleur ami était toujours malade, mais qu'il pouvait, devait, passer le voir. Jungkook avait été quelque peu surpris, mais n'avait rien dit. Jimin lui avait même ordonné d'aller le voir maintenant, soulignant qu'il prendrait des notes pour lui lors des cours de l'après-midi. Si Jungkook comptait sur Jimin pour rattraper les cours, il était dans la merde. Mais soit, il n'avait rien dit.

Il était passé à la pharmacie pour acheter quelques médicaments avant d'aller à la boulangerie pour acheter une pâtisserie quelconque. Il se sentait un peu mal à l'aise à l'idée de débarquer les mains vides. Puis, il espérait vraiment que ça lui fasse plaisir, cette petite attention stupide.

C'est ainsi qu'il se dirige présentement vers le complexe résidentiel, l'appréhension rongeant ses entrailles. Mais il devait y aller. Cela faisait plus de trois jours maintenant qu'ils étaient en froid et c'était tout simplement insoutenable. Passer son temps à ruminer n'était pas une bonne idée. Il n'y avait rien de mieux qu'en parler directement au concerné. Il se gare devant l'immeuble, répétant dans sa tête le discours couillon qu'il avait préparé pour Taehyung. Franchement, il était ridicule. Il ne perds pas de temps avant de descendre de Bessy et de trottiner jusqu'à l'appartement, les mains pleines. Il emprunte l'ascenseur et regarde le cadran dépasser les étages, la gorge serrée. Ses mains sont moites sur le petit carton où repose la pâtisserie et il ronchonne à ce constat.

Elles sont passées où tes couilles ?! s'insulte-t-il. Il n'avait peur de personne, mais un petit étudiant en art qui portait des barrettes et avait la même férocité qu'un chaton qui faisait ses premières griffes lui faisait perdre ses moyens. C'était quoi ce bordel ?

Arrivé au troisième étage, Jungkook se dirige vers la porte de l'appartement et ne prend même pas la peine de toquer qu'il insère directement la clé de Jimin dans la serrure. S'il prenait le temps de toquer il sentait qu'il allait péter un plomb durant l'attente. Il pénètre alors, les mains pleines.

-Bon, Taehyung, cette situation me fait royalement chier et...

Ses excuses commençaient bien, non ?

Il s'arrête soudainement sur le pas du salon en voyant Taehyung assis sur le canapé, sourire doucement à Yugyeom. Pardon ? Il aurait peut-être du toquer, finalement. Parce que la vision qui lui fait face, il aurait franchement pu s'en passer. L'étudiant en art portait un simple peignoir sur lui - très beau d'ailleurs, rouge en soie, mais là n'était pas le sujet - et Yugyeom était à ses côtés son bras négligemment posé sur le dossier du canapé.

Dans sa tête, le calcul n'était pas franchement compliqué à faire. Il reste planté comme un con à les observer, les mains embarrassées avec toutes ses petites courses stupides. Il n'entend rien d'autre que son cœur battre dans ses tempes tandis que les deux garçons se tournent vers lui.

-Bah, Kook, qu'est-ce que tu fous ici ? le salue Yugyeom avec un immense sourire.

Non, toi qu'est-ce que tu fous là ? se retient de dire le noiraud. À l'entente de sa voix, il semble revenir à lui. La colère déferle dans ses veines, comme un putain d'orage, et sa mâchoire se contracte soudainement.

-Je suis là pour lui parler. Jimin m'a passé la clé.

Il tente de garder une voix calme, vraiment il essaye, mais celle-ci ne peut s'empêcher de vibrer de colère. Il croise le regard de Taehyung dont les sourcils sont froncés. Passé la surprise, les joues de l'étudiant en art se mettent à rougir et il tire maladroitement sur son peignoir pour couvrir sa peau nue. Ses cheveux étaient humides et venaient se plaquer négligemment sur son front. Jungkook était clairement énervé et pourtant, il le trouvait sincèrement beau. C'est peut-être pour cette raison que des paroles amères sortent alors de sa bouche.

-J'crois que j'interromps un truc, non ? grogne-t-il. Je vais vous laisser baiser ou vous rouler des pelles, peu importe.

Yugyeom écarquille soudainement les yeux avant d'éclater de rire à ces paroles dénuées de sens.

-T'es con, glousse-t-il.

-Y'a rien de drôle, là.

Yugyeom se stoppe, surpris. La voix de son ami avait claqué l'air, sèche. Il ne s'attendait pas à ça. Jungkook ne lui avait jamais parlé comme ça. Il lui faisait quoi, là ? Lui c'était pas un bagarreur, donc le regard du noiraud l'effrayait légèrement.

-J-je suis juste venu chercher un truc pour Hoseok, bredouille-t-il.

Yugyeom secoue le manuscrit qu'il a entre les mains et Jungkook comprend alors qu'il s'agit peut-être du script de la pièce de théâtre que Hoseok jouait en ce moment et qu'il avait dû l'oublier et demander à Yugyeom de le lui apporter en toute urgence. En toute urgence...La situation semblait vachement pressente, vu comment il l'avait surpris roucouler avec Taehyung.

Jungkook s'avance alors avant de poser brutalement le carton avec la pâtisserie et son sachet de médicaments sur la table à manger. Il observe mauvaisement Taehyung avant de sourire mesquinement.

-J'avais acheté des suppos, juste pour déconner, mais peut-être que Yugyeom va se faire une joie de te les foutre dans le cul, finalement.

Taehyung écarquille les yeux face à la violence de ses mots. Il était malade. Il fronce soudainement les sourcils avant de le foudroyer du regard.

-Non, mais c'est quoi ton problème, crétin ? assène-t-il. Tu ne peux pas juste débarquer chez les gens comme ça et croire que tu peux les insulter en toute impunité.

Les yeux de Taehyung brûlent de colère et Jungkook sent sa mâchoire se contracter.

-Alors casse-toi, continue-t-il.

À ces mots, un rire amer déborde des lèvres de Jungkook.

-Putain, Taehyung, je viens ici pour tenter d'arranger les choses et toi t'étais avec Yugyeom en train de roucouler niaisement. Et c'est moi que tu dégages ?

-Je crois que je vais y aller..., chuchote celui-ci.

Il commence à se relever doucement avant de se faire arrêter par deux voix emplies de fureur.

-Reste, lui ordonne Taehyung.

-Pars.

Yugyeom reste debout, comme un con, ne sachant pas quoi faire. Merde, Hoseok, c'est la dernière fois que je te rends un service. Il détaille alors ses deux amis, anxieux. Lui il ne voulait pas être mêlé à cette situation, hein.

-T'appelles ça arranger les choses ? demande Taehyung, ahuri. T'as une manière bien étrange que de le faire. Tu es vulgaire et putain d'irrespectueux. Tu m'as pris pour quoi ?

Jungkook se mord l'intérieur de la joue. Il fallait qu'il se calme. Pourquoi ça semblait aussi compliqué ? Son cerveau avait simplement vrillé en les voyant aussi proches.

-Toi tu m'as pris pour quoi, ouais, crache-t-il. Yugyeom, puis moi, tu veux créer des tensions entre nous ou tu joues juste ?

C'en est trop. Ce pauvre con...Taehyung se redresse brusquement avant de lui balancer l'un des coussins du canapé en pleine gueule. Comment pouvait-il être aussi stupide ? C'était à s'en arraché les cheveux. L'étudiant en art se sent toujours faible, mais sa source d'énergie actuelle, il la trouve dans sa rage. Dans sa rage pour cette situation et pour le mec en face de lui qu'il aime désespérément mais qui est incapable de comprendre quoique ce soit. Alors Seokjin avait raison ? Il n'avait vraiment pas saisi ? Putain de merde.

-T'es un abruti ! hurle-t-il, à bout.

La pièce retombe dans le silence. Seule la respiration erratique de Taehyung se fait entendre. Les deux garçons s'observent en chiens de faïence et Yugyeom fait alors savoir d'une petite voix qu'il s'en va. Aucun ne tente de le retenir, cette fois-ci. Il fallait vraiment qu'ils parlent. Lorsque la porte d'entrée claque derrière lui, Taehyung s'asseoit lourdement sur le canapé avant de se couvrir du plaid.

-Vous faisiez quoi ?

L'étudiant en art soupire lourdement avant de se masser les tempes de ses mains.

-T'es pas mon père, Jungkook, arrête, le menace-t-il.

Taehyung plonge son visage entre ses mains, frustré. Comment Jungkook avait-il pu lui dire toutes ces horreurs ? Comment avait-il pu le faire passer pour ce genre de personne ? Pourquoi ne pouvait-il pas lire dans les pensées et tout comprendre ? Pourquoi devait-il le dire de vive-voix ? Il en était incapable.

Il se lève alors, une main posée contre ses yeux, avant de se diriger vers le couloir.

-Je n'ai pas la force de me battre avec toi, là. Je suis juste crevé alors, s'il te plaît, pars.

Le noiraud décolère alors légèrement. Comme s'il venait de réaliser tout ce qu'il avait dit, il se recule doucement, une honte sans borne s'installant dans son esprit. À quoi il jouait ?

Taehyung n'attend même pas de réponse et s'éloigne dans le couloir sans lui jeter un regard. Il s'enferme dans sa chambre et claque la porte derrière lui, tout en grognant légèrement. Il s'approche de son armoire, ayant pour optique de se changer au plus vite. Il en sort un gros pull et un short large. Rien que le fait de savoir que Jungkook l'avait vu dans une telle tenue le met dans un profond malaise.

La vérité, c'est que l'étudiant en art était en train de prendre un bon bain relaxant lorsque la sonnette de la coloc avait retentit. Sous la précipitation, il avait alors noué un simple peignoir avant d'ouvrir à Yugyeom. Il n'avait pas été gêné pour un sou de se montrer dans un tel accoutrement au brun. Après tout, il ne le considérait pas comme il considérait Jungkook. Taehyung n'apprécie pas son corps, il le trouve informe et simplement moche. Il ne s'aimait pas. Jungkook était tout son contraire. Il était bâti comme un dieu grec et même lorsqu'il portait un t-shirt, ses muscles roulaient à travers le tissu de façon tout à fait hypnotisante. Jungkook était grand et désirable alors que Taehyung n'était rien de tout ça.

L'étudiant en art s'habille tout en essayant de ne pas penser à Jungkook. Mais ça ne fonctionne pas. Il est toujours incroyablement en colère. Si le noiraud n'avait aucun défaut physique, il en avait des tonnes au niveau de la personnalité. Son comportement était vraiment horrible et Taehyung commençait à en avoir marre de sentir son coeur souffrir constamment. Il avait des limites et Jungkook les franchissait une par une. Il secoue la tête en finissant d'enfiler son short. Il ne doit pas se prendre la tête pour ça. Certainement pas.

Il s'approche alors de la porte dans le but de se diriger vers la cuisine. Il avait envie d'un thé bien chaud, là. Il longe donc le couloir silencieusement tout en se demandant comment Diable tout ce bordel était arrivé ? Cette situation était juste catastrophique. Il débarque alors dans le salon, mais s'arrête net, surpris.

Parce que Jungkook n'était pas parti, non. Il était penché au-dessus de la table basse, feuilletant son carnet à dessins.

Taehyung se fige soudainement. Son cœur se met à battre à un rythme endiablé au même moment où il entend Jungkook déglutir bruyamment. Les yeux du noiraud sont écarquillés tandis qu'il détaille tous les dessins de Taehyung et -

Non. Non, non, non. Pas ça.

Taehyung sent son cœur battre dans ses tempes tandis qu'il voit Jungkook réaliser petit à petit l'ampleur de cette découverte. Il savait. L'étudiant en art était démuni. Il était incapable de faire autre chose que de rester pétrifié à l'entrée du salon. Ce qu'il y avait dans ce carnet était la dernière chose qu'il voulait que Jungkook apprenne. Il y avait tout, putain. Ses mains, ses tatouages, ses lèvres, ses yeux, son corps, son visage...Tout absolument tout. Il voulait mourir.

-C'est...

Taehyung ferme douloureusement les yeux tandis que Jungkook se racle la gorge, tentant de reprendre contenance. Dire qu'il était surpris était un euphémisme.

-Ce sont des dessins de moi.

Taehyung sent presque le sol se dérober sous ses pieds alors que la voix basse et profonde de Jungkook venait de briser cette tension étrange.

Chacun des dessins représentait l'une des raisons pour lesquelles Taehyung était amoureux de lui. Tout ce qui le rendait dingue, chez Jungkook, l'étudiant en art l'avait dessiné. Que ce soit le fin tracé de ses lèvres, les ondulations de ses cheveux, la finesse de ses doigts ou la malice de son regard, et même ses cuisses fermes... Absolument tout.

Chacun de ces dessins étaient une preuve évidente des sentiments que Taehyung avait pour Jungkook, mais qu'il n'arrivait pas à exprimer convenablement de vive-voix. Jungkook demeure silencieux et Taehyung ne sait tout simplement pas quoi dire. Là, tout de suite, il se déteste encore un peu plus. Pourquoi avait-il été aussi con, a laissé ce foutu carnet sur la table basse ? Exposé à la vue de tous ?

Sa gorge est nouée tandis qu'il tente de prendre la parole.

-Jungkook, je...

-Je ne suis pas sûr de bien comprendre, le coupe-t-il.

Le noiraud lève la tête pour dévisager Taehyung. L'étudiant en art sent tout simplement son cœur chuter dans sa poitrine.

-Et Yugyeom ?

L'estomac de Taehyung se retourne douloureusement et il détourne le regard. Il avait plusieurs fois imaginé ce moment, cauchemarder serait peut-être le terme juste, mais la réalité était encore pire. Il observe ce garçon, ce si beau garçon qu'il était incapable d'avoir et prend un souffle tremblant, connaissant déjà la suite des événements.

-C'était un mensonge, murmure-t-il. Je pensais que tu avais compris quand on était dans la voiture... Ça n'a jamais été Yugyeom. C'est toi. Seulement toi.

Jungkook baisse à nouveau le regard sur les dessins. Cette vérité lui fout une putain de claque dans la gueule. Est-ce que ça voulait dire que...Taehyung l'aimait ? Il l'aimait, lui ?

En voyant que Jungkook reste figé, le regard perdu, l'étudiant en art sent les larmes poussées au coin de ses yeux.

-Juste, oublie ça s'il te plaît, ce n'est pas important.

À ces paroles, le noiraud fronce brusquement les sourcils.

-Comment tu veux que j'oublie tout ça ? rétorque-t-il. Putain, Taehyung, pourquoi tu ne m'en as pas parlé avant ?

Taehyung laisse une larme couler le long de sa joue avant de détourner le regard. C'était beaucoup trop dur de l'affronter. Il passe furtivement sa langue sur sa lèvre inférieure tout en sentant ses mains tremblées.

-C'est évident, chuchote-t-il d'une voix brisée. Comment un mec comme toi pourrait vouloir de quelqu'un comme moi ?

Un long silence s'étire dans lequel Taehyung sent son cœur se briser. Ne recevoir aucune réponse était pire que tout.

Sauf que ce que l'étudiant en art ne savait pas, c'est que l'esprit de Jungkook était purement et totalement en bordel. Ses yeux sont écarquillés et il ne sait tout simplement pas quoi faire. Il m'aime genre, il est amoureux de moi ? Je fais quoi ? C'est la première fois qu'on m'aime. C'est pas possible, je suis naze comme mec...Ses pensées s'embrouillent et il est tout simplement affolé.

Taehyung renifle devant ses yeux avant de sourire maladroitement. Jungkook était juste si beau et tellement charmant. S'il s'était tant persuadé qu'il le détestait dès le début, c'est parce qu'il avait été incapable de résister à son sourire, ses blagues nulles, ses yeux et ses mèches rebelles.

Jungkook s'apprête alors à dire quelque chose, n'importe quoi. Il ne sait pas quoi, mais il doit parler parce que, putain, Taehyung avait l'air si anéanti face à lui. Hélas, l'étudiant en art le devance et prononce quelque chose à laquelle il ne s'attendait pas.

-Je comprends... je ne sais pas pourquoi j'ai été aussi stupide, à imaginer que ça puisse être possible. Je ne suis pas aussi beau que Sora, après tout.

Jungkook se fige à l'entente de ce prénom. Ses yeux s'écarquillent soudainement et il recule, totalement démuni. Qu'est-ce que...

-Qui t'en as parlé ? crache-t-il sans le vouloir.

Taehyung sursaute légèrement au ton de sa voix avant de tripoter ses doigts sous son gros pull. Il sent son coeur se briser un peu plus. Est-ce que Sora avait encore une importance pour lui ? Pourquoi réagissait-il de cette façon ?

-C'est Jimin et Hoseok, ils ont vu Soren à l'université et ils ont demandé des informations à Namjoon...

-Ne parle pas de lui.

Taehyung se tait soudainement, honteux. Jungkook était en train de péter un plomb. Entendre ce nom sortir de la bouche de Taehyung le rendait fou. L'étudiant en art avait une porte d'accès à ce passé qui le rendait putain de vulnérable. Bordel, Namjoon. Il allait l'entendre.

Je ne suis pas aussi beau que Sora, après tout.

Fais chier. Les deux étaient incomparables à ses yeux. C'était deux beautés différentes, mais toutes aussi saisissantes. Le fait que Taehyung se compare à Sora en ne se trouvant pas assez bien par rapport à lui le répugne. Il n'a aucune idée de ce que ce premier amour lui a infligé comme peine.

Et c'est justement lorsqu'il repense à l'horreur qu'il a vécu qu'il prend peur. Sora avait été adorable avec lui, au début. Inconsciemment il ne peut s'empêcher de se dire que Taehyung pouvait peut-être être pareil. Ses pensées irrationnelles reprennent le dessus et il recule lentement jusqu'à la porte d'entrée sous le regard brisé de l'étudiant en art.

Il voulait être aimé, il voulait recevoir de l'affection, de la tendresse et faire un truc aussi simple et con que de regarder un film avec son mec ou simplement lui tenir la main. Il avait cette opportunité, juste en face de lui, mais son esprit n'était juste pas prêt, finalement.

Non, il ne l'aime pas. Il ne veut pas être en couple avec lui, l'embrasser, le toucher...

Il secoue alors la tête avant de s'excuser silencieusement auprès de Taehyung.

-Je suis désolé, souffle-t-il.

Lorsque la porte d'entrée claque derrière la silhouette du noiraud, Taehyung fond en larmes. Il sent sa poitrine se soulever lourdement. Il avait été beaucoup trop idiot de croire qu'il aurait une chance avec un garçon comme Jungkook alors que de toute évidence, celui-ci ne le verrait jamais autrement que comme un simple ami. Et encore.

Jungkook ne voulait pas de lui et ne voudrait jamais de lui.

Il se retrouve alors seul avec ses dessins d'amoureux transi tout en ayant la certitude que l'amour, ce n'était finalement pas fait pour lui.

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Ptdrrr bon on a bien fait les clowns pendant quinze chapitre, maintenant c'est fini. Entrons dans le vif du sujet.

PS : Le bureau des plaintes est fermé 😶

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