Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

꩜ ; k.

"Come right back,
I've been waiting for you to slip back in bed."

On aurait pu croire que j'allais revenir des mois après, des années, voire jamais. Mais non, tout juste une semaine plus tard, nous y voilà.

J'me suis pointé en bas de chez lui le coffre de ma bagnole rempli de bouquets de fleurs, des bouquets si grands qu'ils pourraient concurrencer l'absurdité de ma connerie, de ma débilité. Parce que, oui, j'apprends pas de mes erreurs, j'suis qu'un con, je continue de revenir avec l'objet d'une trop grosse somme dépensée dans le vide pour me faire racheter d'un amour inestimable. Mais on m'a toujours dit que ce qui comptait c'est que j'me rende compte de mes erreurs, que c'est déjà bien. Peut-être qu'un jour je retiendrai enfin la leçon, ou au contraire peut-être que je recommencerai encore la fois prochaine, peut-être qu'il n'y aura tout simplement pas de prochaine fois, qu'il n'y en aura plus parce que j'ai déjà suffisamment dépassé les limites.

Aujourd'hui j'suis venu tôt le matin, après le lever du soleil. J'en ai marre de me ramener au coucher de soleil, ça me donne l'impression que c'est une métaphore de notre amour qui ne cesse de s'éteindre. Aujourd'hui j'veux qu'il renaisse, même s'il n'a jamais vraiment cessé complètement. Enfin bon, faut pas croire, j'ai jamais été un très bon poète.

J'ai pas osé monter directement chez lui, j'en ai marre de cette routine, je hais la routine. Je suis resté en bas de son immeuble et ai fixé sa fenêtre close. Je sais pas vraiment quoi faire à vrai dire, je sais pas ce que je fais là, rien de tout ça n'était prévu.

Pourtant j'ouvre mon coffre et en sort un bouquet au hasard, parmi tant d'autres, regroupant tulipes, jonquilles et roses, un mélange peut-être pas si beau et cohérent mais assez significatif j'imagine. Je sais pas vraiment ce qui me prend, je me suis rappelé de tout ce qu'il a jeté par la fenêtre la semaine dernière, de tout ce que j'ai ramassé et gardé précieusement dans mon coffre. Il reste d'ailleurs encore quelques pétales abimés sur la route. Alors une pulsion m'est venue soudainement je lance le bouquet contre la vitre de sa fenêtre fermée. Ça m'est immédiatement retombé devant les pieds, j'suis resté immobile. J'attends. Quoi ? Je ne sais pas, mais j'attends...Qu'il ouvre pour m'engueuler parce qu'il se doute que c'est moi ou qu'au contraire il me demande de montrer, que la fenêtre s'ouvre sur quelqu'un que je ne connais pas avec qui il a peut-être essayé de m'oublier, que je vois sa silhouette à travers les reflets du soleil sur la vitre. J'attends.

Je renvoie le bouquet, quelques pétales s'envolent quand il tape sur la fenêtre, il retombe violemment, et j'me sens débile en attendant qu'il ouvre sa fenêtre. Peut-être qu'il est pas là, qu'il a un truc de prévu avec quelqu'un en ce jour de Saint Valentin — ce qui m'étonnerai de lui. En parlant de ça j'ai même pas fait exprès de venir en ce jour, il va encore croire que je viens le voir que quand y'a un évènement parce que je suis un lâche mais c'est toujours le hasard qui me conduit vers lui ces jours-là. Je me suis pas réveillé en voyant la date et me disant « C'est le jour parfait pour retourner voir Jeongin et enfin lui prouver mon amour ! » absolument pas. Au contraire, je devais partir aujourd'hui. Ailleurs qu'ici, loin, avec de nouvelles rencontres auxquelles je tiens même pas réellement à vrai dire. Juste des gens que j'ai rencontré aléatoirement quand j'évitais Jeongin comme un con, qui sont pas plus futés que moi, qui cherchent à fuir je ne sais quoi aussi.

J'entend la fenêtre s'ouvrir rapidement, des cheveux de couleurs blonds y émergent. Mais au dernière nouvelle, Jeongin a les cheveux noirs. Pourtant c'est bien lui. Éclairé par les rayons du soleil, je vois sur son visage ses traits peu enjoués.

Il me regarde du haut de sa fenêtre, on aurait dit cette scène de Roméo et Juliette ou des vieux contes dans lesquels le chevalier veut libérer la princesse de sa tour. Le problème c'est que j'ai rien d'un chevalier, je n'ai plus aucune bravoure, et encore moins quand je me retrouve face à lui ainsi. Et lui il a rien d'une princesse mis à part que je le gâte lâchement, la seule tour dont il est prisonnier c'est le fléau de notre amour, si j'peux encore appeler ça comme ça. On a rien de Roméo et Juliette mis à part peut être le fait que ça se finira mal entre nous. Mais est-ce que ça se finit vraiment mal dans Roméo et Juliette ? Ils sont tous les deux dans un havre de paix, ensemble et pour toujours même si c'est dans la mort.

On a vraiment rien d'eux, ce n'est que le décor qui nous le fait croire, qui me le fait penser du moins. Lui il doit s'en foutre de ce genre de détail, il veut certainement savoir la vérité, que je lui avoue tout. C'est d'ailleurs pour ça qu'il me fixe sans rien dire. Mais qu'est-ce que j'ai réellement à lui avouer, qu'est-ce que je fais là ? Je suis moi-même totalement perdu. Pourquoi est-ce que je suis pas parti comme prévu ? Pourquoi il a fallu que je repense à son sourire disparu depuis si longtemps, que je fasse un détour interminable pour lui acheter ces putains de fleurs aux couleurs d'un amour qu'on ne reflète même plus ?

Certains écoutent leur cerveau, d'autres écoutent leur cœur, moi c'est mon corps qui me dirige tout seul. Dans ma tête y'a trop de pensées désordonnées, c'est un capharnaüm de mots, de maux, une cacophonie de songes. Dans ma poitrine c'est un tonnerre qui gronde, une éruption de pleurs invisibles, un séisme de battement pour un coeur que j'ai blessé parce que je ne sais pas aimer correctement alors que mon corps me crie de me laisser aller par ce sentiment affligeant parce qu'au fond c'est là qu'elle se trouve la liberté que je cherche trop loin.

Et on se regarde, je suis incapable de prononcer un seul mot, parce que j'ai affreusement honte mais parce qu'il est affreusement beau aussi. Ça lui va bien cette nouvelle couleur, ce blond polaire presque blanc. Ça va bien avec son piercing en dessous de la lèvre et son haut sans manches en cuir. Il pourrait presque paraître insensible, dur à cuir ou sans cœur ainsi, qu'il veut se créer une personnalité, qu'il veut cacher sa réalité. Mais moi je le connais, c'est le même malgré son changement physique, et je sais qu'il a certainement passé la nuit à pleurer sur mes conneries comme je l'ai fait aussi sans arrêt.

— Ça te va bien cette couleur. C'est du blond polaire ou scandinave ?

Je sais pas quoi dire, je sors des conneries pour engager la conversation, en plus le blond polaire et scandivave c'est la même chose.

— Pourquoi est-ce que t'es revenu ? me demande-t-il immédiatement. Qu'est-ce que tu fais là ?

Jeongin, quand quelque chose le contrarie, ça s'entend... J'ose pas trop dire quoi que ce soit, c'est qu'il en jette avec son nouveau look. J'aimerais lui faire comprendre que j'suis pas revenu avec les mêmes intentions que les autres fois, que j'veux que tout ça change. Mais par quoi commencer ?

— Je suis désolé.

Ces trois mots sont sortis tout seuls comme pour nous sauver du silence pesant et de mes mensonges.

— Non, je ne veux pas d'excuses. Je veux savoir pourquoi t'as agi comme ça, ce que tu fais là et ce qu'on est à présent.

— Moi-même je n'en ai aucune idée. Tu m'as quitté, l'autre fois, non ?

— Je me fiche de ça, je l'ai dit sous l'effet de la colère. Tu sais que je n'accepterai pas que ça se finisse comme ça. Toi, Jisung, qui suis-je pour toi ?

—Je...Je sais pas, je sais plus.

Je ne fais que m'enfoncer. Je le vois saisir les deux portes de sa fenêtre et les fermer violemment.

— Attends !

Il les rouvre avec hésitation. Il aimera claquer cette fenêtre une bonne fois pour toute, je le sais, mais il en est incapable. Au fond tout ce qu'il veut c'est m'entendre dire...

— Je t'aime.

Ça fait si longtemps que je n'ai pas prononcé ces mots, j'ai l'impression qu'ils sont interdits à prononcer entre nous, comme si une prophétie allait s'abattre sur nous après cela. Jeongin ne me répond pas, je sens un air de tristesse dans ses yeux et une étincelle d'espoir. Oh...Jeongin, je t'aime, je n'ai cessé de t'aimer, crois moi je t'en supplie...

Il me regarde, me fixe même, il attend. Il attend que je lui dise tout, ce que j'ai sur le cœur, la vérité de mes mensonges, les véritables excuses de mes actions impardonnables. C'est sûrement le moment de faire parler mon cœur à la place de faire agir mon corps.

— Tu m'as dit de ne plus revenir, mais regarde moi, je suis là, sans savoir pourquoi. Je comptais partir de la ville de nouveau, rejoindre des gens que je connais même pas assez, faire des plans foireux et insensés...puis j'ai pensé à toi, à ton sourire. Il me manque plus que tu ne le crois tu sais. Je suis retourné en arrière, j'ai pris ces foutus bouquets par réflexe alors qu'il reste encore les pétales de ceux de l'autre fois sur le trottoir. Je sais que j'suis qu'un salaud, que je te mérite pas, et je m'en rend bien compte, et j'ai honte, mais je veux pas te laisser derrière moi. J'ai pas besoin de chercher la liberté en te laissant tomber et en faisant de la merde avec des mauvaises fréquentation, ma liberté c'est toi.

J'ai l'impression de me sentir un peu plus léger. J'ai enfin prononcé tous les mots qui pesaient sur mon cœur. Il doit surement me prendre pour un connard qui se cherche encore des excuses en jouant les beaux parleurs mais je crois que je n'ai jamais été aussi honnête et n'ai jamais aussi bien exprimé mes pensées.

— Et pourquoi est-ce que tu ne m'as pas dit ça plus tôt ?

On dirait qu'il est à moitié convaincue, qu'il essaye de s'assurer que je dis la vérité et pourquoi j'agis comme un con. C'est une question que je me pose aussi souvent.

— J'avais honte, c'est toujours le cas d'ailleurs, j'te mérite pas...

— Et toutes ces fois où tu es venu pour repartir une fois la nuit tombée, tu m'as juste baisé ou tu m'as montré ton amour, toutes ces fois ou tu es parti juste après.

Ces mots m'ont fait l'effet d'une balle me déchirant le cœur, ils font mal.

— Je suis sérieux.

Je vois ses yeux qui commencent à briller, ses larmes ne vont certainement pas tarder, et encore une fois j'en suis le responsable. Je ne comprends même pas ce qu'il me demande, la réponse est si évidente pour moi, j'ignore ce qu'il attend réellement de moi.

— Je..je t'ai montré- enfin on se l'ai montré...notre amour.

— Tu me mens encore, n'est-ce pas ?

Il fond en larmes. Celles-ci tombent sur le trottoir en face de moi. J'ai l'impression qu'il se met à pleuvoir mais non c'est lui qui pleut. Je ne comprends plus rien. Pourquoi ne me croit-il pas ? Est-ce que je paraît incertain ou faux dans ces paroles que j'essaye de prononcer le plus sincèrement possible ?

Je ne sais pas vraiment pourquoi mais je me dirige vers la porte d'entrée de l'immeuble. Elle est toujours cassée donc on peut entrer sans clés ou sans sonner. Je monte les trois étages et me voilà devant la porte de chez Jeongin, comme toutes ces autres fois, mais cette fois pas pour la même raison.

Il m'ouvre la porte en me lancant un regard noir, les yeux larmoyants, et malgré ça quelque chose me pousse à le prendre dans mes bras. La porte se ferme violemment derrière lui, nous laissant tous les deux dans le couloir. Mais j'veux pas que ça fasse comme ces autres fois, alors je me mets à le porter. Mon corps agit encore sans que je ne le veuille.

— Qu'est-ce que tu fous ? râle-t-il en essayant de se libérer de mon étreinte tandis que je descends automatiquement les escaliers. Lâche moi, laisse moi tranquille, je t'avais pourtant dit que je voulais plus te revoir !

— Là, c'est toi qui mens, Jeongin.

Il a fait une moue qui me signifie que j'ai raison. Jeongin, il parle souvent en oxymore ou en antiphrase, il n'est pas meilleur que moi pour s'exprimer finalement.

On est arrivé en bas, à côté de ma bagnole et du coffre toujours ouvert. Il m'a repoussé violemment et est resté immobile devant moi, les joues trempées. Puis je ne sais pas trop pourquoi, peut-être qu'il a eu un moment de réflexion très furtif, mais il me prend dans ses bras.

C'est doux, ça me fait du bien de le sentir contre moi, j'ai l'impression qu'il libère son chagrin ainsi. Je passe mes mains dans son dos avec hésitation, délicatement. Je sens ses pleurs commencer à mouiller mon épaule, je le resserre davantage contre moi. Il sait que je ne mens pas, il a peur que je parte de nouveau. Mon « Je t'aime » de tout à l'heure doit résonner en lui.

J'essaye de le regarder dans les yeux mais impossible, il est collé à moi, il ne veut pas me quitter. Après quelques tentatives, je réussi enfin à voir son visage et passe une main sur ses larmes, ça me fait tellement mal au coeur de le voir ainsi. Qu'est ce que je m'en veux.

Jeongin, j'veux que tu viennes avec moi, que tu partes avec moi. Je sens enfin les larmes me monter. Je veux te montrer les terrains dans lesquels je m'aventure quand j'étais pas là. Comme on faisait avant, qu'on voyage, qu'on quitte Paris quelque temps, qu'un week-end, ou une saison, pour toujours, qu'importe...Je ne sais où, dans l'arrière pays, à la mer, en Angleterre. A ce qui paraît, c'est beau l'Angleterre.

Je sais plus pourquoi mais j'me mets à rire, certainement de tristesse, un rire nerveux, ou je ne sais quoi. Je sors des conneries avec mes histoires d'Angleterre, c'est pas le moment de parler de ça mais c'est vrai j'aimerais bien y aller avec lui. Et je sens les larmes couler sur mes joues, j'essaye de les faire partir mais elles ne cessent, et Jeongin me regarde avec des yeux remplis d'émotion.

Il passe une main sur ma joue, je sanglote comme un enfant, ce geste me rassure tellement. J'efface les siennes aussi, on essuie nos larmes tous les deux mutuellement, on doit être ridicules comme ça.

— On dirait des gamins...me dit Jeongin à voix basse en m'observant profondément un léger sourire sur les lèvres.

J'ai l'impression de revoir le Jeongin adolescent et insouciant, celui à qui j'avais pas encore brisé le cœur, et ça me touche encore plus. Alors je souris mais pleure en même temps. La tête que je dois avoir, j'imagine même pas, c'est peut-être pour ça que Jeongin sourit finalement.

Petit à petit, je reprend mon calme, on se regarde en silence, on se sourit, les contours de nos yeux rougis par notre chagrin. Je détourne le regard vers mon coffre pour apercevoir les bouquets puis le ferme.

Je regarde une nouvelle fois Jeongin, je n'arrive plus à prononcer un seul mot alors j'essaye de lui montrer ce que j'essaye de lui dire à travers des regards. Il me sourit avec les dents, peut-être qu'il a compris. Qu'est-ce que c'est bon de revoir ce sourire si précieux.

Je me dirige vers la porte du passager pour l'ouvrir et Jeongin entre dans la voiture sans hésitation. Alors c'est enfin fini ? J'entre à mon tour de l'autre côté, j'ai l'impression que c'est un rêve.

— Alors où est-ce qu'on va ? me demande Jeongin un sourire aux lèvres.

Je me mets à sourire à mon tour et me rapproche de son visage.

— Je sais pas, on verra bien, et une fois là bas, où que ce soit, on se mariera.

Je ferme les yeux, et nos lèvres se lient. C'est un baiser sincère et rempli d'émotion, un baiser qui ne cache aucun mensonge, c'est rassurant. Cette phrase que j'ai prononcée elle sonne si enfantine, surtout sortie de ma bouche, on est vraiment encore des gamins, et on a rien de Roméo et Juliette mais c'est peut-être pas plus mal.


Cigarettes After Sex

Fin

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro