𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟒
❝ Pris au piège ❞
𝐋 𝐄 𝐎 𝐍 𝐎 𝐑 𝐀
Kayce me guide hors de la chambre, une main sur mon épaule pour me presser dans le couloir sombre. Nash ferme la marche, le sac en toile serré contre son flanc. Nous descendons les escaliers, et la musique de la fête s'intensifie à chaque marche. Les basses vibrent dans le sol, et la lumière stroboscopique qui pulse sous la porte du salon inonde le couloir de flashs rouges et bleus, comme une sirène d'ambulance étouffée.
Nash nous fait signe de le suivre et nous nous glissons à travers la foule de fêtards déguisés. Un groupe déguisé en vampires surgit devant moi, me faisant sursauter avec des crocs en plastique, et je me retiens de hurler. Kayce ne perd pas son calme, mais je sens sa main se crisper légèrement sur mon épaule, signe qu'il partage au moins en partie mon malaise.
Nous atteignons la porte, et Nash l'ouvre en jetant un dernier coup d'œil par-dessus son épaule. La fraîcheur de la nuit nous frappe de plein fouet, un souffle glacé qui contraste violemment avec la chaleur étouffante de la maison. Je me retourne une dernière fois et, à travers la vitre, j'aperçois Calden et Isie, leurs visages éclairés par les guirlandes lumineuses. Ils rient, entourés d'autres étudiants, mais leur joie sonne creux à mes oreilles. Je détourne les yeux et me laisse entraîner dans l'obscurité.
La ruelle qui longe la maison est étroite, presque engloutie par les ombres des bâtiments autour. L'air sent l'humidité, la terre mouillée et le métal rouillé. Kayce me dirige vers le cabriolet garé plus loin, son allure puissante et élégante contrastant avec la décrépitude de l'endroit. Nash prend place au volant, et Kayce me pousse sur la banquette arrière avant de s'installer devant moi. Il referme la portière avec un claquement sec, et le moteur ronronne tandis que Nash enclenche la marche arrière.
La voiture s'éloigne, engloutie par la nuit. Nous roulons à travers les ruelles désertes de la ville, longeant les façades écaillées des immeubles et les vitrines sombres des boutiques fermées. La lumière des réverbères se reflète par à-coups sur les vitres, projetant des éclats dorés dans l'habitacle. J'appuie ma tête contre la vitre froide, observant les ombres qui défilent à l'extérieur.
Un silence pesant s'est installé entre nous, seulement troublé par le vrombissement sourd du moteur. Kayce, les yeux rivés sur le rétroviseur, surveillant la route derrière nous. Je sens son regard glisser sur moi de temps à autre, mais je ne bouge pas, essayant de dissimuler les tremblements de mes mains.
— Tu es trop silencieuse, finit-il par dire, la voix rauque. Ça t'aide à rester calme, ou tu es juste en train de réaliser dans quoi tu t'es fourrée ?
Je tourne lentement la tête vers lui. Son expression est impassible, mais je décèle une pointe de curiosité dans ses yeux sombres. Je prends une inspiration, tentant de dominer la vague de peur qui me serre la gorge.
— Je n'ai rien demandé de tout ça, rétorqué-je, ma voix plus aigüe que je ne le voudrais. Tout ce que je voulais, c'était sortir de cette fête... et maintenant je me retrouve avec vous, à fuir je ne sais même pas qui.
Kayce esquisse un sourire en coin, un rictus qui ne réchauffe en rien son regard. Il se penche légèrement vers moi, comme s'il voulait me murmurer un secret.
— Bienvenue dans la vraie fête, Leonora. Celle où les masques tombent vraiment, et où personne ne s'en sort indemne.
Ses mots résonnent dans l'habitacle comme une menace à peine voilée. Je sens ma gorge se nouer, mais je ne peux pas m'empêcher de demander, d'une voix plus tremblante que je ne l'aurais voulu :
— Où est-ce qu'on va ?
Nash, les mains crispées sur le volant, répond avant que Kayce ne puisse le faire.
— Un endroit sûr, loin des regards. On y sera tranquille pour un moment.
Il ne précise pas de quel genre de tranquillité il parle, et ça ne me rassure pas. Je fixe mon reflet dans la vitre, le visage blême sous la lumière froide des réverbères qui défilent. Une partie de moi voudrait sauter de la voiture en marche, mais l'autre sait que c'est trop tard. Je suis coincée avec eux, et tout ce que je peux faire, c'est attendre de comprendre ce qui m'arrive.
— Alors, princesse... c'est quoi ton histoire ? fait Kayce, ses yeux glissant de nouveau sur moi dans le rétroviseur. Ce genre de fêtes, c'est ton truc, ou t'es juste une pro de l'évasion ?
Je me renfrogne, détestant le surnom, mais quelque chose dans son ton me pousse à répondre. Peut-être est-ce la curiosité, ou juste le besoin de me prouver que je peux garder mon calme.
— Je suis étudiante, murmuré-je en le fixant à travers le reflet du rétroviseur. Et toi ? Pourquoi est-ce qu'ils te cherchent ?
Kayce esquisse un sourire en coin, un rictus presque amusé.
— Moi, je suis du genre à faire des vagues, à attirer les problèmes. C'est ma spécialité, tu verras. Et toi, princesse, t'as l'air un peu trop sage pour ce genre de soirées. À quoi tu jouais avant que tout parte en vrille ?
Je serre les mâchoires, une colère sourde montant en moi. Je repense à Calden, à Isie, à leur trahison. Les images de leur baiser me reviennent en mémoire, et la douleur qui vrille mon estomac est plus vive que jamais. Je détourne les yeux, ne voulant pas lui montrer à quel point je suis blessée.
— Je pensais pouvoir faire confiance à certaines personnes, je lâche finalement. Mais ça ne semble plus valoir grand-chose ce soir. Je veux juste... sortir de ce cauchemar.
Kayce hoche la tête lentement, ses traits se durcissant légèrement. Il semble réfléchir à mes mots, comme s'ils faisaient écho à quelque chose qu'il connaît trop bien.
— Le monde est plein de gens qui te plantent des couteaux dans le dos, ajoute-t-il, sa voix devenant presque douce, comme une vérité amère murmurée à l'oreille. La seule différence, c'est que ce soir, certains ont des vraies lames.
Je fronce les sourcils, mais avant que je puisse répondre, Nash jette un coup d'œil par-dessus son épaule.
— On n'a pas le temps de philosopher. Kayce, tu ferais mieux de la mettre au courant de ce qui nous attend.
Kayce se redresse, l'air plus concentré. Je sens la tension monter d'un cran dans l'habitacle.
— Écoute, Leonora, ce que je vais te dire est important. Ces types... ceux qui nous ont attaqués tout à l'heure... disons que j'ai des comptes à régler avec eux. J'étais censé leur remettre quelque chose, mais j'ai changé les règles du jeu. Ils ne vont pas lâcher l'affaire et maintenant...
Mais avant qu'il ne puisse terminer sa phrase, un flash de lumière aveuglante envahit l'habitacle. Une voiture surgit de nulle part, fonçant droit sur nous. Nash lâche un juron et tourne brutalement le volant. La voiture part en tête-à-queue, projetant mon corps contre la portière. Le crissement des pneus sur l'asphalte déchire le silence de la nuit, et je retiens un cri, mes ongles s'enfonçant dans le cuir de la banquette.
Le choc est violent. Le capot de la voiture noire percute l'autre véhicule dans un fracas assourdissant, envoyant des éclats de verre et de métal dans toutes les directions. Mon corps est projeté en avant, retenu in extremis par la ceinture de sécurité qui me coupe le souffle. Le hurlement des freins et le bruit sourd de l'impact résonnent à mes oreilles.
La voiture s'immobilise brutalement, la carrosserie froissée contre celle de l'autre véhicule. Un silence de mort tombe, brisé seulement par le bruit du moteur qui gronde encore, comme une bête blessée. Je cligne des yeux, essayant de reprendre mes esprits. Ma tête tourne, et le goût du sang envahit ma bouche.
— Tout le monde va bien ? crache Nash d'une voix rauque, ses mains encore crispées sur le volant.
Kayce se redresse, le souffle court, une lueur froide dans le regard.
— Pas le temps de traîner. On sort de là, maintenant !
Je tente de détacher ma ceinture, mes doigts tremblants peinant à trouver le mécanisme. Kayce me saisit par le bras, m'aidant à me libérer de la boucle de sécurité. Mais quand je pose le pied à l'extérieur, je réalise que la nuit vient de basculer dans quelque chose d'encore plus sombre, quelque chose dont je ne comprends pas encore la portée.
Et puis soudain, je la ressens. La douleur irradie le long de mon autre bras, une brûlure vive qui me coupe le souffle. Je me rends compte que j'ai une estafilade sur la peau, une entaille nette d'où le sang coule. Je réprime un gémissement, mais mes jambes me trahissent, tremblantes sous la décharge d'adrénaline qui pulse encore dans mes veines. Kayce me rattrape juste à temps, sa main ferme autour de mon bras blessé.
— Tiens bon, Leo, murmure-t-il, sa voix tendue, les yeux scrutant les ombres autour de nous. Il jette un coup d'œil à Nash, qui est déjà sorti de la voiture, son sac en toile serré contre son flanc.
Nash nous fait signe d'avancer, son regard glissant sur la rue plongée dans une obscurité presque totale. Tout n'est que silence glacé et terreur rampante. Un léger brouillard serpente au sol, glissant sur l'asphalte craquelé comme une langue de fumée.
— Suivez-moi, et surtout, ne regardez pas en arrière, lâche Nash d'un ton tranchant, avant de s'élancer dans une ruelle à l'abri des lampadaires.
Je n'ai pas le temps de réfléchir, je me contente de le suivre, le bras plaqué contre ma poitrine pour limiter la douleur. Kayce me pousse légèrement dans le dos pour m'encourager à avancer. Sa respiration est rapide, ses yeux scrutant chaque coin d'ombre, à l'affût du moindre mouvement. Je le sens tendu comme un fil prêt à rompre, et ça me fait comprendre à quel point la situation est grave.
Derrière nous, des voix s'élèvent, coléreuses, et je distingue le bruit métallique de portières qui claquent, suivi de pas précipités. Mes poumons me brûlent tandis que je force mes jambes à avancer plus vite, à suivre le rythme de Nash qui zigzague entre les poubelles renversées et les débris de verre brisé. Le froid mord mes joues, et la douleur de ma blessure pulse au rythme effréné de mon cœur.
— Où est-ce qu'on va ? je souffle entre deux respirations saccadées, ma voix brisée par la peur.
— Loin d'eux, réplique Kayce sans se retourner. Accroche-toi, princesse.
Je serre les dents, ravalant une réplique acerbe. Ce n'est ni le moment ni l'endroit pour ça. Derrière nous, les voix se rapprochent, un grondement qui se répercute contre les murs de la ruelle. Une ombre s'étire sur le sol devant nous, et je comprends qu'ils sont à moins de quelques mètres. L'air se fait glacial, presque suffocant. Le sol semble vouloir me happer à chaque pas, mais Kayce ne me laisse pas ralentir.
— Par là ! Nash nous indique une autre ruelle, encore plus étroite, à peine éclairée par un néon vacillant qui grésille au-dessus de nos têtes.
On se précipite dans ce nouveau labyrinthe de béton et de métal, les bruits de nos pas étouffés par la crasse sous nos pieds. Des silhouettes surgissent derrière nous, je les aperçois brièvement en me retournant, avant de me heurter à Kayce. Je me rattrape de justesse à son blouson de cuir, mon souffle se mêlant au sien dans une buée blanche. Il m'attrape par la taille pour me redresser, et son bras glisse sous mon épaule pour m'aider à avancer malgré ma blessure.
Un coup de feu déchire la nuit. Mon cœur rate un battement, et je me plaque instinctivement contre Kayce, sentant son corps se tendre contre le mien. Il jure entre ses dents serrées, un murmure furieux que je n'arrive pas à déchiffrer, et me presse de continuer.
Nash bifurque brusquement à gauche, et nous le suivons dans une impasse à moitié recouverte de ronces et de vieilles palettes en bois. Derrière nous, des ombres passent en courant, sans nous voir, et Kayce m'entraîne derrière une benne métallique à moitié renversée, m'ordonnant de me taire d'un regard appuyé.
Je me tasse contre le mur, le froid du béton mordant ma peau à travers le tissu de mon déguisement. Kayce et Nash se placent devant moi, dissimulant ma silhouette de leur mieux. Leurs respirations sont rapides, comme les miennes, créant des nuages de vapeur dans l'air glacial. Je serre les dents pour ne pas laisser échapper un gémissement de douleur lorsque mon bras frôle le mur.
— Ça devrait les semer pour un moment, chuchote Nash, sa voix tremblante de colère et de tension.
Kayce hoche la tête, scrutant les ombres de la ruelle qui se déploient devant nous, comme des bêtes prêtes à nous avaler tout entier. Ses yeux croisent les miens, et je me sens soudain vulnérable, exposée sous son regard. Malgré la situation, une étrange chaleur naît dans ma poitrine, une sensation que je ne m'explique pas.
— T'es sacrément chanceuse, tu sais, souffle-t-il en jetant un coup d'œil à ma blessure. D'autres se seraient écroulés à ta place. Ça va aller ?
— J'ai... j'ai connu pire, je mentis, en essuyant la sueur froide sur mon front.
Kayce esquisse un sourire, à peine visible sous la lueur vacillante du néon. Mais ce sourire disparaît aussi vite qu'il est apparu, remplacé par une expression plus sombre, plus résolue. Je ne peux pas m'empêcher de me demander ce qui se cache derrière ce masque de froideur.
— C'est pas encore fini, princesse. Va falloir tenir encore un peu, dit-il en se redressant.
Je hoche la tête, serrant les poings pour refouler la peur qui remonte comme un poison. Mes jambes tremblent toujours, mais je refuse de flancher. Je refuse de me laisser engloutir par la nuit.
Et alors qu'ils se préparent à repartir, une voix retentit dans la ruelle, glaciale et moqueuse. Une silhouette se détache des ombres, un homme armé, son sourire tordu éclairé par la lueur de la lune. Il brandit son arme, la pointe droit sur nous, et mon souffle se fige dans ma gorge. La chasse est loin d'être terminée, et je comprends que cette nuit ne me laissera aucun répit.
Une silhouette émerge des ombres au bout de la ruelle, sinistre et menaçante. L'homme qui s'avance a un regard froid, calculateur, et une expression pleine de mépris tordue sur ses lèvres. Sa silhouette est longiligne, ses vêtements sombres contrastant avec la pâleur spectrale de son visage, éclairé par les reflets de la lune. Il tient une arme, qu'il balance nonchalamment à sa main, mais son regard ne laisse rien au hasard. Je m'immobilise, figée par la terreur.
— Alors, Kayce, tu pensais vraiment que tu pourrais nous échapper ? lâche-t-il, une pointe de malice dans la voix.
La froideur de ses mots glace l'air. Je ressens la tension de Kayce à mes côtés, une énergie contenue, prête à exploser. Il se glisse devant moi, sa silhouette massive me dissimulant presque entièrement, comme un mur entre cet homme et moi. Nash, en retrait, serre la mâchoire, le sac en toile toujours fermement maintenu contre son flanc, son regard oscillant entre l'homme armé et Kayce.
— Aaron, commence Kayce d'un ton dur, tranchant. Qu'est-ce que tu fais là ?
— Oh, je suis venu récupérer ce qui m'appartient, répond Aaron, son sourire s'étirant davantage. Et régler quelques comptes... surtout pour mon père. Tu te souviens de lui, n'est-ce pas ?
Un frisson parcourt mon échine. L'angoisse me serre la poitrine, me coupant le souffle. Aaron fait quelques pas en avant, jouant avec son arme, comme s'il pesait chaque mouvement.
— Ce que tu as fait cette nuit-là... il a fallu du temps pour que tout le monde l'accepte. Mais crois-moi, on ne pardonne pas si facilement dans ce genre d'affaires. Et puis, il y a la gamine...
Il détourne son regard vers moi, une lueur mauvaise dans les yeux.
— Tu l'as embarquée dans tes histoires, Kayce ? Sérieusement ? Une jolie petite étudiante déguisée en Lara Croft... et qui saigne en plus. Dommage qu'elle ne soit pas armée, ça aurait été amusant.
Je sens mon estomac se nouer sous son regard glacial. Ses mots résonnent comme une menace voilée, et la terreur monte en moi, me coupant presque les jambes. Kayce serre le poing, la mâchoire contractée à s'en faire mal.
— Tu ferais mieux de la fermer, Aaron, crache Kayce en se redressant, les muscles tendus comme des cordes prêtes à rompre.
Mais Aaron continue de s'approcher, son arme toujours pointée vers nous, comme s'il jouissait de chaque seconde, de chaque goutte de peur qui s'installe dans l'air. Je serre les dents, essayant de maîtriser la douleur dans mon bras, le froid de la nuit mordant ma peau et me rendant chaque respiration plus difficile.
— Allez, Kayce, pose ton jouet et laisse-moi m'occuper d'elle. On pourrait peut-être discuter, et tu pourrais partir d'ici en un seul morceau. Je serais même généreux...
Le sourire d'Aaron devient plus carnassier, et je sens que chaque mot qu'il prononce est calculé pour nous déstabiliser. Kayce ne bouge pas, mais je devine sa tension à travers la contraction de ses muscles, l'éclat sauvage qui danse dans ses yeux. Il ne veut pas céder un centimètre.
— Hors de question, répond Kayce, une rage froide vibrant dans sa voix. Si tu veux te battre, fais-le avec moi. Elle, elle n'a rien à voir avec tout ça.
Le temps semble s'étirer, suspendu dans cette ruelle glaciale, entre la menace et l'éclat de la violence qui flotte dans l'air. Et soudain, un bruit sourd résonne derrière nous, des pas rapides, d'autres silhouettes qui se rapprochent. Aaron sourit de toutes ses dents, un sourire cruel qui fait naître une nouvelle vague de terreur en moi.
— Ça va être une belle soirée, souffle-t-il avant de lever son arme, son doigt frôlant la détente.
Kayce me pousse brusquement sur le côté, et au même instant, un coup de feu éclate, déchirant la nuit. Je me plaque contre le mur, mes oreilles sifflant sous la détonation. Kayce, d'un mouvement rapide, riposte, son propre arme tirant en direction d'Aaron, mais ce dernier plonge derrière un amas de poubelles, hors de portée.
— Nash, bouge ! crie Kayce, sa voix vibrante d'adrénaline.
Nash m'attrape, m'entraînant vers une ruelle latérale, à l'abri des tirs. Mon bras me lance, la douleur est insupportable, mais je n'ai pas le temps de m'y attarder. Nous courons à toute allure, Kayce couvrant nos arrières, son arme pointée vers l'obscurité où d'autres silhouettes apparaissent, cherchant à nous encercler.
Des balles fusent, s'écrasant contre les murs, contre les bennes métalliques, soulevant des étincelles dans leur sillage. Le bruit des tirs résonne dans mes oreilles, chaque détonation faisant bondir mon cœur. Je trébuche, m'accroche à Nash, qui me tire en avant avec une force que je n'aurais pas soupçonnée chez lui. Derrière nous, Kayce tire encore, chaque coup de feu comme un écho de rage et de désespoir.
— Par ici ! crie Nash en s'engouffrant dans une ouverture, un passage entre deux bâtiments.
Je le suis, le souffle court, la tête me tournant sous le coup de la douleur et de la peur. Kayce est sur mes talons, son visage tendu, déterminé. Mais je vois dans son regard que même lui commence à comprendre que la situation nous échappe. Que cette nuit, sombre et imprévisible, pourrait bien être notre dernière.
Le passage débouche sur un petit parc abandonné, où les arbres nus se dressent comme des spectres sous la lumière blafarde de la lune. On se cache derrière une vieille cabane de jardin, mes poumons brûlent et mes genoux tremblent. Kayce jette un coup d'œil par-dessus la cabane, scrutant les ombres mouvantes qui nous entourent. Je m'agrippe à mon bras blessé, le sang coulant sur mes doigts glacés.
— Ils sont partout, murmure Kayce entre deux respirations haletantes. Mais on ne les laissera pas nous avoir.
Ses yeux croisent les miens, une promesse silencieuse d'aller jusqu'au bout, même si tout semble perdu. La nuit d'Halloween étend son voile macabre autour de nous, et je comprends que le véritable cauchemar ne fait que commencer.
Alors que le silence retombe brièvement autour de nous, Kayce et moi jetons un coup d'œil vers Nash, et l'horreur nous frappe : il s'effondre lentement contre la cabane, une tache sombre s'étendant sur son flanc, là où une balle l'a grièvement touché.
•••
Voici l'avant dernier chapitre ! J'espère que vous l'avez apprécié 🥹
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro