Je me réveille une nouvelle fois dans la même pièce qu'avant. Cette fois, la chaine attacher à mon pied avait disparut, comme le calme. J'entendais des hurlements provenant des chambres d'à coté. Mais, à l'intérieur de moi, je me sentais plutôt calme cette fois. La porte s'ouvrit doucement sur une femme blonde d'âge moyenne et de taille moyenne. Ses cheveux lui tombaient en cascade sur une blouse blanche. Au dessous, elle portait une ravissante robe marron lui arrivant aux genoux. Me voyant éveillée, elle me sourit et s'approcha de moi.

_ Bonjour ma chérie, me dit-elle, Comment-vas-tu aujourd'hui?

On dirait qu'elle me connaît.

_ Bien, réponds-je, mais, où suis-je ? Dans un hôpital, c'est ça ?

_ Oui, c'est ça, dit-elle en m'examinant.

_ Et pourquoi suis-je ici ? Je fais un malaise, c'est ça ?

_ Ouiiii, dit-elle en fonçant les sourcils, tu sais comment tu t'appelle?

_ Oui, bien sure

_ Et tu t'appelle comment ?

_ Bah, Leila

_ Et ton père, il s'appelle comment ?

_ Bah, Guireh Rachid

_ Dit moi dix choses sur toi.

_ Vous êtes sérieuse ? Vous ne pensez pas que mes questions sont largement plus intéressantes que les vôtres? Genre par exemple, comment je-suis arrivé ici ou genre il fait quelle heur ? Dis-je mais, elle avait tellement hâte de savoir ma réponse que je dis finalement dans un souffle:

_ Ok, bah, dis-je, je m'appelle Leila, j'ai 17 ans, je suis Djiboutienne, je suis en terminal et j'ai des cheveux bleus-rouge. Ma meilleur amie s'appelle Nina. Mes parents sont morts. J'habite avec ma tante, en tout cas, j'habitais. Je n'ai aucune idée où je vais habiter maintenant et surtout, je n'ai aucune idée de comment je suis arrivé là. Une chose encore, j'ai faim.

_ Tu a faim ? dit-elle avec des larmes dans les yeux, tu es lucide.

_ Je crois que oui. Maintenant, vous pouvez arrêter vos...

Boum, elle me prend dans ses bras. Elle me serra fort contre elle.

_ Heureuse de te retrouver, dit-elle près de mon oreille, puis, elle continu en me lâchant :

_ Je suis Dr Anne. C'est moi qui était changer de ton bien être depuis que tu es là. On est devenu ami depuis.

_ A ouais ? Et je suis là depuis quand ?

_ Depuis quelque temps.

_ Combien exactement ?

_ Tu sais quoi, on passe un marché. Tu me laisse te faire quelques examens et je réponds à toutes tes questions. Ça marche ?

_ Ok, dis-je

Les heurs suivant, j'ai enchainé entre scanne cérébrale, IRM et des tests de mémoires. Une fois terminé, Dr Anne m'invita dans son bureau. Je m'assois.

_ C'est à mon tour de remplir mon part du contrat, dit-elle en prenant place sur la chaise à coté de la mienne, pose tes questions, je t'écoute,

_ Je suis arrivé ici ce matin ? J'ai fait un malaise, c'est ça ?

_ Non, répond-elle

_ Oh ouais, vous aviez raison. C'était plutôt vers midi.

Elle m'attrape la main et dit :

_ Non, c'est un peu plus délicat. Je pense que tu devrais te reposer encore un peu. Nous allons attendre le temps que tu sois prête.

_ Non, dites-moi, je le suis, slip vous plait.

_ D'accord, dit-elle dans un souffle

Et elle me raconta. Elle me raconta comment j'étais ces derniers six mois. Mon hospitalisation en psychiatrie, la perte de mes facultés mentale, mes crises, mes phases suicidaires, mes dépressions post-traumatique, mes hallucinations. Elle m'avouait que certains de ses confrères ne pensaient pas que je redeviens entièrement lucide un jour. Mais, qu'elle avait gardé espoir en intensifiant mes thérapies. Elle m'apprend aussi que ma grand-mère vivait carrément à l'hôpital et Tante Zahra, Tante Yar yar et Soubane viennent régulièrement me rendre visite à l'espoir de me voir lucide un jour et qu'elle a appris leurs noms au fil du temps.

Son récit fini, je lui dis en lui serrant dans mes bras:

_ Merci...merci pour tout ce que vous avez fait pour moi.

_ Merci à toi, dit-elle. Elle m'accompagna jusqu'à ma chambre et elle me proposa de me reposer le temps que ma grand-mère allait revenir. Puis, elle repart à ces occupations.

Moi, je suis resté dans cette pièce, dans cette pièce dans laquelle j'ai séjourné pendant six mois, mais, que je n'avais aucun souvenir. J'étais alterné pendant six mois. En gros, j'étais folle pendant six mois. Ce n'est pas le genre de nouvelle que tu aime entendre, surtout lorsque tu te réveille d'un sommeil de six mois. Mais, tout dépend de la manière dont tu appréhende la nouvelle. Ou bien, tu l'amplifie et à force de l'amplifier, tu te prends la tête et tu fini par être alterner une second fois ou pire, ou bien tu accepte parce que tu n'y peux rien et tu passe à autre chose en laissant le passé derrière toi. C'est ce que j'ai fait. Le passé est passé fut ma nouvelle devise.

Les jours suivant, ça me faisait même rire, le faite que je sois alterner. Parce qu'aussi loin que je m'en souviens, j'étais toujours une vrai folle folle, donc, je considère que mon alternat n'était pas plus qu'une officialisation de ma folie. Rien de plus, rien de moins.

J'allais bien, mais, pas pour longtemps.