Chapitre 12
Hello ! Désolé hier j'ai été un peu occupé et j'ai zappé de poster ^^'
Bonne lecture !
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Cw : homophobie
Charly.
Je me suis installé sur la table du salon, en espérant que cela m'aide à travailler. Quand je suis dans ma chambre, j'ai trop de distractions. Ici au moins, même si maman comme papa sont au travail, je peux me concentrer. Mais ma séquence de SES reste incompréhensible. J'aurais dû faire S. Au moins les maths, je gère, même sans prof. Sauf qu'à force d'entendre que le bac S est plus difficile, je me suis dit que ça serait plus simple de faire ES. Connerie. Après, c'est vrai que les TPs de physique-chimie tout seul à la maison... ça n'aurait pas été l'idéal. Reprenons.
Le moins qu'on puisse dire, c'est que depuis que je suis rentré à la maison, je suis bien occupé. J'ai des montagnes de devoirs en retard, j'ai dû me faire un planning pour espérer terminer toutes les séquences du premier trimestre et renvoyer mes devoirs dans les temps. L'avantage avec le Cned, c'est qu'on peut s'organiser comme on veut. Donc si j'ai un mois très intense avec Neptune, je peux reporter certains cours à plus tard. Le problème, c'est que quand le « plus tard » arrive, il faut se remonter les manches.
Étudier seul est loin d'être simple. Heureusement qu'il y a Hayet et qu'on peut se retrouver chez l'un ou chez l'autre pour travailler ensemble. Quand j'ai décidé de ne pas aller au lycée et de plutôt faire « l'école à la maison » comme on dit, je ne pensais pas que ça serait si dur. J'ai très vite fait d'être distrait ou occupé par Neptune. L'an dernier, je ne me suis pas trop mal débrouillé, mais cette année j'ai le bac de français. C'est la merde. Je ne sais pas comment je vais réussir.
Mais je n'ai pas le choix. Avoir mon bac est la condition sine qua non pour que papa m'autorise à monter sur scène. Tu me diras, quand je le passerais, je serai majeur donc je n'aurais plus besoin de son autorisation... Mais si je me plante lamentablement en français, il risque de mettre son veto pour l'année prochaine. Or je ne veux pas que ça s'arrête. Je veux continuer à chanter.
Néanmoins, je ne passe pas mon bac uniquement pour mon père. Je sais que du jour au lendemain, tout peut s'arrêter. Trident peut faire un bide, on peut nous oublier ou pire, on peut se séparer. Parfois le soir, je m'imagine les pires scénarios. J'ai besoin d'un plan B. Avoir mon bac en fait partie. Et après ? Un BTS audiovisuel option son. Travailler en studio et discuter avec les ingé son m'a donné envie de faire pareil. Ça me semble être un plan acceptable.
Papa n'est pas convaincu, mais il est content que j'envisage sérieusement des études après le bac. Il n'est pas très optimiste sur l'avenir de Neptune. « Je ne dis pas ça pour être méchant, Charly. Je veux seulement que tu sois prêt au cas où tout s'arrête pour que tu ne te retrouves pas sans rien. » Merci papa, j'ai compris. Comme si j'avais besoin de toi pour angoisser. Comme si le monde entier ne me critiquait pas assez.
Neptune est le phénomène de l'année, mais dans deux ans tout le monde les aura oublié.
Ils jouent des chansons commerciales écrites par d'autres.
Salomé est la seule qui a un avenir dans la musique, elle devrait réfléchir à intégrer un groupe plus sérieux qui saura exploiter son talent.
Leur chanteur ne sait même pas chanter. Il est pédé, non ?
Il ressemble tellement à une fille, ça me fout la gerbe.
Moi je me le taperai bien.
Je suis sûr qu'il suce mieux qu'il chante.
Pédale.
Tapette.
Je le croise dans la rue, je le tue.
Suicide-toi.
Tu prends combien ?
Tous les jours, maman trie le courrier. Elle me transmet les lettres de fans, mais je ne suis pas stupide. Je les vois, celles dans la poubelle. Ces lettres qu'elle ne veut pas que je lise. Une fois j'en ai récupérée une. Je l'ai regretté. Comme j'ai regretté d'avoir tapé mon nom dans la barre de recherche Google et sur Twitter.
Le tic-tac de l'horloge de la cuisine, le murmure du frigo, le vrombissement des voitures qui passent dans la rue, la maison est pleine de petits bruits. Les fonctions économiques de la monnaie. Moyen de transaction, réserve de valeur, unité de compte. Concentre-toi Charly. Les minutes passent et je lis et relis mon cours sans parvenir à retenir quoi que ce soit. Vas-y, ça m'énerve. Je referme le fascicule et le repose sur la pile. Je cherche la prochaine séquence de maths. Ça au moins, ça devrait être rapide.
Et j'ai raison. À peine le cours terminé, j'enchaîne sur les exercices. Évidemment je n'ai pas tout retenu alors que je réfère au cours, mais à force d'enchaîner les exercices, ça finit toujours par rentrer. C'est ça que j'aime avec les matières scientifiques : pouvoir mettre en application le cours directement et apprendre par la répétition. Malheureusement, il faudra quand même que je m'occupe de ma SES à un moment ou un autre. Cet après-midi peut-être.
***
Il est midi et demi, je décide de faire une pause. Maman m'a dit de manger le reste de quiche d'hier soir. J'allume le four pour la faire réchauffer. Pendant ce temps, je récupère mon portable, laissé dans ma chambre pour éviter les distractions. J'ai un message d'Hayet.
Ça va ? Ce matin j'ai grave avancé ! J'ai fait de l'histoire et de l'anglais. Et toi, tu t'en sors ?
Je lui réponds rapidement que j'ai abandonné le cours de SES au profil des maths. J'en profite pour lui demander si elle veut venir chez moi demain. J'ai aussi un message de Marie qui me demande de regarder mes mails parce que Lauren a envoyé les infos concernant le shooting prévu pour Trident.
Mon ordinateur sous le bras, je retourne dans la cuisine. Il s'agirait de ne pas oublier ma tarte au four. Ça m'est arrivé une fois. Je ne recommande pas. Mon ordinateur met un peu de temps à se mettre en route, j'en profite pour me sortir une assiette et des couverts. Étant seul le midi quatre jours par semaine, j'ai pris l'habitude de manger soit devant mon écran, soit devant la télé.
La connexion est lente ici, c'est un peu frustrant, surtout après avoir eu droit à une connexion d'enfer pendant deux mois. Je prends mon mal en patience et attend que ma boîte mail se charge. Je me sers un verre de jus d'orange pour accompagner mon déjeuner, même si maman ne serait pas d'accord. « Pas de sucre pendant le repas ! ». Vivre presque seul m'a donné des mauvaises habitudes. Marie par exemple, tourne exclusivement au coca. Du coca light, mais du coca quand même. Je n'en suis pas là, encore heureux.
Le mail de Lauren est le dernier que j'ai reçu sur ma boîte principale. Par habitude, je me connecte également sur ma seconde boîte mail, celle que j'utilise pour me créer des comptes à la con sur internet et... celle que j'utilisais pour échanger avec Almanzo. Plus par réflexe que par réel espoir d'avoir reçu...
Mon cœur fait un bond en reconnaissant l'adresse mail pleine de chiffres d'Almanzo.
Je pensais que c'était terminé, que je n'aurais plus jamais de ses nouvelles et qu'il fallait que je passe à autre chose. Sauf que le revoilà, avec un mail intitulé « Désolé ». J'aimerais avoir le courage de le mettre à la poubelle, mais j'ai trop besoin de savoir. De comprendre. Je clique pour l'ouvrir.
Salut,
Je sais pas s'il est trop tard pour te répondre, peut-être que t'es passé à autre chose et que t'as plus envie de me parler, peut-être que tu es occupé et que tu as vraiment pas que ça à foutre de répondre à un inconnu sur internet, mais je tente quand même le coup. On sait jamais.
D'abord, je crois qu'il faut que je m'excuse pour le silence radio depuis que tu m'as dit qui tu étais, pour pas avoir répondu à ton dernier mail et bref tu vois ce que je veux dire. Mais je crois que j'avais besoin de temps pour intégrer tout ça et réfléchir. Je vais pas te cacher que savoir que tu es Charly, ça me fait grave bizarre et sur le coup, j'ai juste paniqué.
C'est pas très malin, je sais et ça fait deux semaines que je me prends la tête. Et plus les jours passaient et plus je réalisais que j'étais ridicule, et plus je me disais que de toute manière ça ne servait à rien de te répondre parce que tu voudrais plus jamais me parler. Peut-être que tu veux plus jamais me parler d'ailleurs. Peut-être que t'as déjà oublié. Dans ton mail, tu disais que notre amitié était importante pour toi. Je ne sais pas si c'est toujours valable ou si j'ai définitivement gâché ma chance. Mais je peux pas m'empêcher de tenter le coup, parce que sinon je vais le regretter.
Je sais même pas quoi te dire pour me faire pardonner. J'ai flippé, c'est tout. Et j'arrivais pas à réaliser que c'était vrai et pas juste dans ma tête. Je veux dire, c'est un truc qui arrive que dans les mauvaises fanfic skyblog normalement... Et en même temps, t'as le droit d'être sur internet derrière un pseudo comme n'importe qui. Et je comprends pourquoi t'as fait ça, pourquoi tu m'as pas dit tout de suite. Je t'en veux pas du tout. J'aurais peut-être dû commencer par là d'ailleurs : t'as pas à t'excuser, c'est moi qui ai fait de la merde.
Nos discussions comptaient vraiment pour moi. Je sais que c'est facile de dire ça après avoir fait le mort pendant quinze jours mais je te jure que c'est la vérité. Moi aussi, je te voyais comme un ami. Même si on se connaissait pas depuis très longtemps. Et j'aurais pas dû t'ignorer, ni te bloquer. Je m'en veux, j'ai fait de la merde et j'ai même pas d'excuse.
J'arrive toujours pas à croire que tu veuilles être ami avec moi. Enfin, que tu aies voulu. Je sais pas si ça tient toujours. Je comprendrais si tu m'envoyais chier. T'as tous les droits de le faire et moi à ta place, je perdrais pas mon temps avec un raté comme moi. Mais au cas où ça tient toujours... je suis là.
J'ai vu que tu avais supprimé ton compte sur le fo. Peut-être que ça veut dire que tu ne veux plus jamais entendre parler de moi, que tu veux tout effacer et faire comme si on ne s'était jamais parlé. Mais je dois dire que ça m'a fait mal, plus que ce que je le pensais. Je sais que je l'ai bien cherché, mais bref. Je suis vraiment pas très cohérent. Tu dois penser que je suis bizarre et vraiment pas digne de confiance et je pense que tu aurais raison.
En tout cas, même si tu me réponds jamais, je voulais te féliciter pour ta chanson sur l'album. J'aurais pas deviné que c'était si dur pour toi de placer tes propres chansons, je veux dire t'étais quand même dans les crédits de certains chansons sur le premier album. Bref c'est vraiment super et j'ai hâte de l'entendre. Ça va me faire bizarre, c'est sûr, mais ça me rend un peu fier d'avoir pu t'aider à la corriger. Si j'ai au moins pu servir à ça, c'est génial.
J'espère que tu voudras bien me reparler et si c'est pas le cas, je sais que c'est ma faute et je t'en voudrais pas. Je te laisse décider.
J'espère que toi, tu me pardonneras.
Almanzo
J'ai lu debout, mes coudes appuyés sur la table de la cuisine, penché vers l'avant dans une position absolument inconfortable. Il faut que je m'assoie. Je tire la chaise en essayant de retrouver mes esprits.
Qu'est-ce que c'est que ce mail ? Sérieusement, son excuse c'est qu'il a eu peur ? Peur de quoi ? De moi ? Parce que je suis un peu connu ? Je ne comprends pas. Ça n'a pas de sens. Et en même temps, son mail me touche bien plus que je ne veux l'admettre. Je réalise que je suis en train de sourire bêtement. Je me force à retrouver une expression neutre, quand bien même personne ne me regarde.
Je relis une deuxième fois son mail, pour être bien sûr que je n'ai pas rêvé. De toute évidence, non. Il s'excuse. Il a paniqué. Il s'en veut et voudrait qu'on redevienne amis. Mais l'a-t-on seulement été ? J'en suis venu à me poser la question. Il n'y a pas dix minutes, j'aurais dit « peut-être que non ». Et maintenant... peut-être que oui ? Je ne sais pas.
Mince, ma tarte. Je sors le plat du four dans lequel il ne reste qu'un quart de tarte et le fait glisser dans mon assiette. Qu'est-ce que je dois faire ?
Je mange en relisant une troisième fois son mail. Puis une quatrième. À chaque fois, j'ai le ventre qui se tord. Il a l'air de vraiment s'en vouloir. Son écriture transpire la culpabilité. Je ne peux pas m'empêcher d'avoir un peu pitié de lui. J'ai envie de lui dire qu'il n'est pas un raté. Peut-être que c'est normal de paniquer quand on apprend qu'un mec qu'on a rencontré sur un forum quelconque est une célébrité ? Surtout si il était fan de Neptune à la base ? Je n'en sais rien, je n'ai jamais été dans ce cas.
Non, ce n'est pas une excuse. Ce n'est qu'un con. Il ne me mérite pas, comme dit Hayet. J'en ai rien à faire de ses excuses, c'est trop tard.
Je décide de refermer mon ordinateur et d'aller allumer la télé pour me changer les idées. Je ne vais pas lui répondre. Je vais oublier cette histoire. De toute manière, j'ai mieux à faire que de discuter avec un inconnu sur internet. J'ai mes cours, le bac de français à préparer, Neptune. D'ailleurs ce soir, j'ai cours de chant. Ça va me faire bizarre de retrouver mon ancienne prof. Mais c'est bien, ça me changera les idées.
À la télé, je mets le journal de treize heures. En SES normalement, on est censés se tenir au courant de l'actualité. Mais j'ignore si « les courses de Noël des français » comptent vraiment comme de l'actualité.
Pourquoi il m'écrit seulement maintenant ? Pourquoi il a mis tout ce temps à me répondre ? Une semaine de silence, à la rigueur, ça aurait été acceptable. Mais deux ?
Ça m'énerve, ça m'énerve, ça m'énerve. J'avais presque réussi à l'oublier !
Non c'est faux... La preuve, j'ai ouvert cette fichue boîte mail. Pourquoi j'ai fait ça ? Pourquoi je peux pas m'en empêcher ? Et pas plus tard qu'hier, je me suis connecté sur le compte MSN que je n'utilisais que pour parler avec lui. Évidemment, son icône était grise et j'ai immédiatement quitté MSN, mais... Merde, qu'est-ce que je dois faire ? Et si tout n'était pas perdu ? Après tout, est-ce que c'est si grave qu'il ne m'ait pas écrit pendant deux semaines ? Est-ce que j'ai le droit de lui en vouloir d'avoir paniqué ?
Je craque. J'éteins la télé et retourne dans la cuisine. Mon ordinateur n'a pas bougé d'un pouce et le mail d'Almanzo occupe toujours tout l'écran. Répondre. Tant pis pour mes résolutions.
Hello,
J'avais arrêté d'attendre des nouvelles de ta part.
Je t'en veux, c'est vrai. Je suis en colère. Parce qu'à cause de ton silence, j'ai culpabilisé pendant des jours, j'ai pensé que c'était ma faute et que je ne méritais même pas ton amitié. En recevant ton mail, j'ai eu envie de le supprimer directement et de ne jamais le lire. Mais j'ai pas pu. Et après l'avoir lu, je me suis promis de ne pas te répondre. Mais j'ai pas pu. C'est plus fort que moi. Et je comprends pas pourquoi je réagis comme ça.
Je comprends que tu aies flippé. Oui, je crois que je peux comprendre. Tu ne t'y attendais pas, n'importe qui aurait été choqué à ta place. Mais quinze jours, Al. C'est long. Que tu aies besoin de deux ou trois jours pour encaisser, je veux bien. Mais quinze jours ? J'arrive même pas à croire que tu oses m'écrire après tout ce temps en pensant que je vais te pardonner et qu'on pourra à nouveau être amis.
Je te dis tout ça, mais je te réponds quand même. Moi non plus je suis pas très cohérent.
J'ai envie de te pardonner. Je pense que tu t'en doutes sinon je n'aurais pas pris la peine de te répondre. Ça m'énerve. Tu m'énerves ! Je peux même pas chanter ma propre chanson sans penser à toi. Alors que c'est la mienne et que je devrais être content de la voir sur l'album !
Non, je ne peux pas écrire ça. C'est trop... Même si c'est vrai, je ne peux pas lui dire. Il se moquerait de moi ou il penserait que... je ne sais pas. J'efface rageusement les deux dernières phrases.
[...] Tu m'énerves ! Et je suis d'accord avec toi : tu l'as bien cherché ! Tu n'avais qu'à pas être si con !
Tu sais, je m'étais préparé à l'idée que que peut-être, ça ne se passe pas très bien après t'avoir dit qui j'étais. J'avais peur que tu cherches à profiter de moi, comme plein d'autres ont essayé de faire depuis que Neptune est connu. Je sais pas si je dois être rassuré que tu sois pas comme ces gens ou si ça doit m'inquiéter que tu aies eu la réaction inverse à savoir : plus du tout vouloir me parler.
Je veux bien te laisser une seconde chance, parce que malgré tout, j'ai pas envie que ça s'arrête là. Peut-être qu'on peut vraiment être amis. Peut-être pas. Je sais pas. On verra.
En tout cas, si tu veux que ça marche, ne me refais plus jamais un truc pareil.
Charly/Petit
Voilà. Ce n'est pas si mal... Mais j'ai tellement l'impression de m'écraser, j'espère ne pas trop passer pour une bonne poire. Je ne sais plus si je peux réellement avoir confiance en lui. Qui me dit qu'il ne va pas aller raconter à tout le monde ce que je lui ai confié ? Ou qu'il ne va pas publier nos échanges sur Internet ? OK, je doute que qui que ce soit le crois mais... moi je saurais.
Non, ce n'est pas son genre. Et puis s'il voulait réellement faire ça, il l'aurait déjà fait. Il aurait eu le temps en deux semaines. S'il revient vers moi maintenant, c'est qu'il est sincère. Enfin, je crois. C'est ce que j'ai envie de croire.
J'appuie sur « envoyer ». Maintenant je ne peux plus revenir en arrière. On verra bien ce qu'il répond. Et cette fois, il a intérêt à ne pas traîner. Je n'attendrais pas aussi longtemps. Allez, disons que si dimanche soir, il ne m'a pas répondu, c'est terminé. Je pourrais considérer qu'il a gâché sa deuxième chance. Et s'il me répond avant dimanche... j'imagine que ça dépendra du contenu de son mail.
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Et voilà, ils se reparlent ! J'espère que ça continue de vous plaire ^^
N'oubliez pas que le chapitre suivant est toujours en avant première sur Patreon ;)
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