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La Complainte De L'étoile

Nda : Bienvenue par ici Wattpadien. Tu sembles bien égaré. Ici, c'est l'endroit du tout et du n'importe quoi. Je n'avais pas de place pour publier ces textes décousus et isolés que j'écris parfois. Désormais c'est chose faite. J'ignore si ça vaut le détour, mais moi, j'en avais besoin. J'espère que tu aimeras, au moins un peu.

Pour ce premier chapitre, je te propose une complainte, écrite il y a longtemps, en me mettant dans la peau d'une figure biblique. Lis là comme un témoignage, une histoire partagee.

———

J’étais l’étoile du levant. J’étais l’aurore du monde. Je dansais sous l’œil de Phoebus, à enflammer la poussière. J’étais le premier espoir, « le porteur de lumière » ; j’éclairais d’un brasier incandescent l’immensité du royaume terrestre. 

Au matin, je marchais dans l’ombre des bergers, menant au plus près du ciel, le bétail endormi. Je m’enivrais des couleurs, des parfums de la terre rêveuse soulevée par nos pas. Je me souviens aussi du vent qui entraînait dans son sillage les saveurs d’olive, de citron, de thym et d’orange. J’entends encore ces oiseaux chanteurs, petits prêtres-poètes, dont la mélodie s’élevait comme un murmure depuis le cœur du monde. J’aimais ce qui existait alors : cette capacité qu’ont les plus fragiles à faire d’une simple brebis le plus riche des trésors. Il suffisait de ne rien avoir pour oser tout donner. J’aimais également la passion des plus forts pour ce qui ne se conquiert pas : la beauté de Phoebus, la sagesse de Minerve, la curiosité de Mercure… Ils pensaient posséder l’univers quand ils n’en connaissaient qu’une esquisse, un brouillon. J’étais le rêve humain. J’étais la première étoile.

Mais le fléau du monde a fait du moi un ange orgueilleux, rebel. J’ai défié par vanité un dieu que je ne comprenais pas. Je suis devenu aux yeux de mes bergers un démon que je ne connais pas.
Et je fus déchu sans tomber, je me transformais sans changer.
De la lumière que j’apportais, on ne s’émerveilla plus. On me brisa sous le fardeau de l’obscurité que je portais désormais, comme Atlas portait l’Univers.

En devenant « le Tentateur des âmes » j’égarai la mienne. Je disparu des histoires rassurantes, trouvant ma renaissance dans celles contées pour expliquer le Mal. Je ne fus plus berger mais chien de berger, rôdant dans l’ombre, prêt à mordre au jarret la brebis égarée. On ne prononça plus mon nom qui fut oublié et confondu.
Satan, Belzebuth… Que de titres pour un seul être, quelle cape sombre accrochée à l’aurore…
Mes yeux égarés reconnaissaient mon visage sur le corps du dieu Pan à la mort duquel j’avais assisté, témoin effaré d’un monde qui se cabrait et se piétinait lui-même.

J’aimais l’Univers autrefois, j’étais un rêve d’immensité. Mais l’immensité n’a plus suffit.

J’ai vu les bergers égorger leurs moutons, la curiosité se prostituer, les rois cracher sur leurs anciens dieux. Cela au nom d’un seul, comme si un seul d’entre nous pouvait prétendre au monde.
L’Histoire raconte inlassablement ces querelles insensées où l’Homme habille de mon nom la folie qui le possède, qui le définit, et du nom de son dieu un avis qui n’est propre qu’à lui. Pourtant, nous ne demeurons que cela, des noms. Des mots dont on ignore le sens, tous brandis vers le ciel comme des drapeaux plus orgueilleux que je ne le fus jamais.

 Il paraît que je suis à toutes les batailles, à tous les parjures, à toutes les hontes, fantôme maléfique possédant les soldats, chuchotant aux généraux la cruauté désespérée dont ils font parfois preuve. Je suis également au chevet des bandits, des libertins, des curieux, mais aussi dans le cœur et dans l’esprit de ces femmes s’adonnant à la médecine des plantes, leur offrant un corps que je ne possède pas. Je suis partout où l’Homme refuse de se reconnaître, et j’attends dans un royaume damné la venue de ceux qui se sont égarés.
La seule demeure que je connaisse pourtant, c’est la voûte étoilée qui, malgré l’incohérence humaine, n’a jamais chancelé. C’est l’aurore qui toujours pare le ciel d’un peu d’or et de nacre. C'est parfois même le crépuscule et je n’attends personne. Je n’ai pas changé le monde, c’est son fléau qui a fait de moi ce que je n’ai jamais été. 

J’étais Phosphoros, j’étais Lucifer. De dieu je devins messi. Je rejoignis ensuite Gabriel et Raphaël dans la troisième Triade.
Puis je fus démon.
Désormais, je suis drapé d’ombres et de flammes, je suis douleur. Souffrance ignoble qui se dresse à mon nom, souffrance qui n’est autre qu’humaine.

Je rêve du jour où l’on me cherchera de nouveau à l’aube et plus au cœur de la nuit, puisque je n’y ai jamais eu ma place.

En attendant, ne me pardonnez rien, mortels, je n’ai rien à me faire pardonner.  

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