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Χρύσιππος

Comment, est-ce un pardon ?
Des pardons venus des tréfonds
De leurs êtres dépravés ?
Peuvent-ils encor éprouver des regrets
Tandis qu'ils se peignent de noirceur
Que leurs yeux brûlent
Que leurs pleurs deviennent du poison
Que leurs lèvres exultent
Que leurs mains se teintent
De mon sang et de mon innocence !

Ce n'est point une prière
Une complainte une vindicte
Des cris dans le silence de l'indifférence
Je ne peux lutter contre cette humanité
Puisque je ne puis grandir respirer aimer
Suis-je donc né pour maudire ?
Ne suis-je qu'un rouage du destin ?
Ils m'ont pris, ils m'ont déchiré !
Ils m'ont éventré dans ma candeur !
Tous, tous ces Grecs...
Ils ont attrapé, griffé, brisé tout
Tout tout tout tout tout

Je me tords dans mes os étrangers
Ma chair me démange de tous côtés
Ce n'est plus ma peau : c'est celle de Laïos !
O sois-tu maudit ! Je ne demandais qu'à vivre !
Vivre pour être, pour devenir et non pour mourir
Mon heure n'était point venue
Mais en violant mon corps, tu me volas ma vie
Tu enlevas mon immortalité de jeunesse
Et me jetas en guise de trousseau de spectre liquéfié
Une éternité de cauchemars de sanglots d'oublis

Je ne le puis souffrir jamais
Il me faut me résigner à mon sort
Mourir dans mon souffle
Ou mourir mille fois de mes maux ?

Que cela importe peu
Au loin déjà s'avancent Hippodamie
Ses fils — mes frères — qui guettent mes pas
Que n'aurais-je dû jamais naître !

Mère, piteuse créature que tu ais
De m'avoir engendré de mon père
O toi, le plus vil des géniteurs !
Je t'abhorre de mon cachot
Dont tu es le geôlier
Il te fallut commettre l'adultère !
Que tu n'eusses jamais connu ma mère
Pour m'infliger la peine de vivre
Alors que de jumeaux grandioses
Tu t'estimais le père incandescent

Pélops, puisses-tu te lamenter
Toi et ta lignée d'hommes !
Vous crachez vos venins à tort et à travers
Vous laissez vos fils, ton fils
Dans les gueules de terribles ignominies
Ne démens point ta culpabilité
Ose me jurer ne pas avoir connu
En Laïos son ignoble caractère
Qui me jeta dans les limbes
De mes tourments de martyr !
Je te défends jusqu'au tombeau
De me demander pardon
Tu as trompé ta femme, tes enfants
Tu as fait de ma mère une éplorée
De ma destinée affligée
Te fallait-il être qui tu étais ?

La malédiction, félon !
Ton fils en porta le célèbre nom
Il n'est que l'élève d'un maître
Ah ! Je te sens qui pleures !
Tu ne te repens, tu ris, oui, tu ris
Je ne suis qu'un mal nécessaire
Une erreur de plus dans ta peste de famille
Fils de Tantale, ton meurtrier
Tu fis de même de moi
Va, repousse mes accusations !
Tu ne m'as point cuisiné, certes
Tu ne m'as point éteint le souffle, fort bien
Tu ne m'as point violé de ton phallus, je le sais
Crois-tu en être moins responsable ?

Cet homme que tu laissas m'éduquer
Ne t'a-t-il jamais semblé étrange ?
Ah ! Invoque l'hospitalité !
La belle réprimande !
Les Dieux peuvent apparaître
À nous, mortels, mais Pélops
Tu es moins qu'un homme encor
Zeus ton aïeul en rougit de plaisir
Tu n'es que le portrait de tes pères
Une esquisse de l'ultime divin violeur
Ah ! Ah ! Tu sais ! Tu sais !
Je le lis sur tes traits, tu y consens...

Ce n'est pas une fierté pourtant
Je ne suis pas un homme si tu l'es
Chrysippe est oublié, répudié, perdu
Mais mes beaux-frères !
Ces assassins que je vois là-bas
Ta femme les a envoyés pour moi
Je suis un pénible poids car je suis
Je ne cause aucun mal
Tout en moi ne fut que beauté, pureté
Ma félicité dominait tous les monts
Enfant d'une nymphe et d'un démon
Pleure donc, tu rejoindras ton père !

Et tes fils, oui, tes fils !
Ils vont souffrir eux aussi
Je le sais car dans mon affliction
Je deviens être de clairvoyance
Souffre que je conte ton châtiment :
Ton second fils, un violeur incestueux !
Ton premier, le majestueux Atrée
Affreuse renommée que d'être lui
Il fit ainsi que Tantale un succulent repas
Pour le plaisir de son frère
L'adultère est chose courante pour vous
Et se punit dans le sang des enfants

Je vous exècre jusqu'aux abysses
Du plus profond des océans !
Je n'oublie guère que tu les banniras
Pour ce qu'ils s'apprêtent à faire
Tu peux pleurer pour ce qu'a fait Laïos
Tu es peut-être coupable sans le vouloir
Par ton sang, par ton nom, par les autres
Pélops, n'oublie pas tes actes
Tu n'es que l'ombre de toi-même
Car Tantale s'assèche aux Enfers
Pour t'avoir rendu ragoût pour l'Olympe
Mais tu es pernicieux, père !

N'as-tu pas conspiré pour tuer un roi ?
N'as-tu pas triché pour Hippodamie ?
Ne l'as-tu guère trompée pour Axiochè ?

Ah... Le ciel s'assombrit
Ce sont les Déesses qui crient haro sur toi
Les Astres se taisent pendant que je déplore
La lignée dans laquelle je fus né
Je ne suis qu'une pièce sur l'échiquier
Nécessaire et inutile, bien vite évanoui

Les Moires se délectent de nous
Quel curieux et fascinant chaos
Que la famille des Atrides, n'est-ce pas ?

Je suis le premier crime d'Atrée
Je suis la Mort pour Laïos
Je suis l'instigateur de l'ombre
De la malédiction des Labdacides !
Mon corps qui fut labouré comme
Pour un champ de bataille
Entraîna une guerre insensée
Œdipe, abandonné tu ne l'aurais été
Si par ton père je ne fus violé...
Jocaste, outragée, je le sais
Tu n'aurais point pris ta vie si ce n'était
La faute originelle de ton Laïos
Tes enfants ont souffert eux aussi
Les querelleurs et belliqueux
Polynice et Étéocle, affamés de rivalité
Antigone, oh, Antigone !
Modèle de bravoure et d'audace
Tu règnes en maîtresse sur ta famille

Tandis que je me meurs, sous terre
Ensanglanté décharné dévoré
Par les vers, le temps et la honte
Je ne suis qu'un homme face aux hommes
Que puis-je faire ?
L'homme n'est pas né pour aimer
Non plus pour rire ou admirer
L'homme est un pourceau de la Mort
Qui s'ignore
Regardez, regardez ! Ils tuent sans cesse
Et abreuvent les Enfers d'âmes déchues !
Ils ne regardent plus la vie : ils l'ont
La Mort, la douce Mort, les inquiète
Car elle est plus grande qu'eux...

Ils l'apaisent en soufflant des êtres
Pour la rendre repue
Mais elle ne l'est jamais
Alors ils continuent, ils continuent
Ils courent et courent et courent
Détruisent, violent, incendient
Pour oublier qu'ils sont mortels
Ironique paradoxe que leur cœur :
Il repousse la mort en l'offrant à d'autres
Les hommes baignent dans l'écarlate
Les corps dénudés les airs putrides
Comme un camouflage grotesque
Dans le ballet constant de l'éphémère

Je ris, oui, je ris à mon tour sur vous
La Mort, je lui ouvre les bras
Elle vous ouvre ses entrailles
Pour que vous y pourrissiez, sordides !
Laïos, Pélops, Atrée, Thyeste
Même toi, Hippodamie, pourquoi ?
Tu aurais pu retenir tes fils
Ce n'est pas toi, ce n'est pas toi !
Les aèdes veulent te faire maléfique
Confondue dans ta jalousie fatale !
Au service des désirs des hommes
Pauvre créature, ton cœur est bien lourd
De mon père tu aurais dû te venger
Mais c'est ton mari, le père de tes fils
Et je ne suis rien qu'une insignifiance...

Or tu oublies, vous oubliez
Les enfants d'aujourd'hui
Sont les guerriers de demain

Me voilà percé de par en par
Des lances des deux frères
Vos yeux se troublent de larmes
Sont-elles de tristesse ou de soulagement ?
Les miennes sont de cynisme
Je ne suis pas le danger, je ne l'ai jamais été
En me tuant, vous nourrissez la haine
Celle inscrite dans vos chairs et vos nerfs
J'ai pitié de vos cœurs, j'ai pitié de vous
Ayez pitié de moi, qui m'éteins...
Ayez pitié de vous-mêmes, descendants
De ces lignées d'hommes assassins

Et soudain, la mer à l'écume vorace
De sa voix caverneuse
Vient engloutir et noyer de chagrin
Toute la peine du monde
Sur les récifs de la folie des hommes
La fracasse pour éteindre l'espoir
Mais il ne peut l'être car il n'est pas aux hommes
L'espoir demeure dans la boîte de Pandore.

Le mythe : Laïos forcé à s'enfuir de Thèbes se réfugie à Pise et devient un protégé de Pélops, le roi, fils de Tantale, mari d'Hippodamie et père de ses enfants légitimes, Atrée (futur père d'Agamemnon et Ménélas, les héros de l'Iliade) et Thyeste. Il avait aussi eu un fils bâtard avec une nymphe, Axiochè, et qui est Chrysippe. Il confia l'éducation équestre de ce dernier à Laïos qui l'enleva et le viola. Pour le punir, Pélops le jeta hors de la ville et lança la malédiction d'Apollon (son fils le tuera et partagera la couche de sa femme — et mère de son fils —, donc le fameux Œdipe).

Le destin de Chrysippe se partage en plusieurs possibilités :
a) Il se suicide de honte avec son épée
b) Hippodamie envoie ses fils le tuer car elle craint qu'il ne récupère le trône de son père du fait de sa beauté et de sa nature exemplaire
c) Hippodamie le tue elle-même puis se suicide

J'espère que le texte vous aura plu et que je vous aurais fait découvrir peut-être un pan méconnu de la mythologie pour vous, et pourtant décisif ! ♡

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