Quelques verres de trop (Lv30)
Écrit en Octobre 2018 :
Dans un coin du bar dans lequel son ami l'avait traîné, Lubin observait la foule qui l'entourait. L'espace était chaleureux sans être exigu pour autant, et les personnes qui venaient se servir au comptoir se bousculaient en se déplaçant, essayant de ne pas renverser leurs butins sur les autres consommateurs. L'air fleurait l'alcool bon marché et la sueur, et le brouhaha des conversations emplissait l'endroit.
Franck l'avait embringué un peu malgré lui après avoir fortement insisté, targuant qu'il ne profitait pas assez de ses permissions, et il s'était très vite retrouvé avec une boisson alcoolisée entre les mains dans ce lieu où manifestement son lieutenant avait ses aises. Il leva les yeux au ciel en voyant son ami revenir avec deux nouveaux verres : il avait bien décidé de le faire rouler sous la table.
— Tu bois trop, lui dit-il avec un sourire moqueur qui révéla ses canines un peu trop longues.
— Et toi, tu ne bois pas assez, lui retorqua le brun aussi sec en faisant glisser un des deux gobelets vers lui.
Lubin secoua la tête en soufflant mais s'inclina. Il termina son premier récipient avant d'entamer le second, buvant à la même vitesse que Franck qui enchainait les verres. L'alcool lui montait à la tête mais il était bien. Il ne faisait plus attention aux paroles qui se mêlaient en un bourdonnement confus et l'odeur un peu âcre du lieu ne le prenait plus à la gorge.
Le capitaine s'avachit sur la banquette sur laquelle ils s'étaient installés. Il écoutait d'une oreille distraite les propos de son ami sur sa dernière conquête quand les effluves qu'il perçut mirent ses sens en alerte. Il se redressa brusquement : il connaissait ce parfum par cœur pour l'avoir humé une infinité de fois. Lubin se décala légèrement pour jeter un regard furtif au-dessus de l'épaule de Franck qui n'avait pas encore remarqué son trouble. Brune venait de passer la porte. Lubin rentra la tête dans les épaules et d'un geste vif, il récupéra le bonnet dont il se servait dans le civil pour dissimuler sa chevelure immaculée, et se l'enfonça sur les oreilles.
Sans faire attention à son lieutenant qui le dévisageait maintenant comme s'il venait de perdre l'esprit, l'hybride détailla la jeune femme : ses boucles brunes, habituellement attachées, cascadaient près de ses épaules, et elle avait abandonné son éternelle blouse blanche pour un sweat un peu trop grand pour elle. Son visage constellé de taches de rousseur était rougi par le plaisir et les pupilles dorées de Lubin s'adoucirent devant le sourire rayonnant que la scientifique adressait à la personne qui l'accompagnait. La grande brune à côté de la chercheuse attirait tous les regards mais aucun des consommateurs n'osa la siffler. Il se dégageait d'elle une aura envoutante qui, couplée à la force de caractère qu'on sentait sans difficulté chez Brune, dissuadait les hommes présents de lui manquer de respect. Pourtant, malgré sa prestance, Lubin n'avait d'yeux que pour sa collaboratrice.
Franck se retourna pour voir ce qui attirait l'attention de l'homme et croisa les pupilles bleues-vertes de la compagne de Brune. Il lui adressa un bref signe de tête, sensible à ses charmes, puis il repéra la scientifique à ses côtés et sourit. Il était parfaitement conscient du jeu aux règles complexes qui se déroulait entre l'hybride et elle. Il finit par faire claquer ses doigts devant ce dernier, l'interrompant dans sa contemplation.
— Rien ne t'empêche d'aller lui parler alors arrête de la dévorer du regard, se moqua-t-il.
— C'est comme ça que tu t'adresses à ton capitaine ?
— Ici tu n'es pas mon capitaine, juste mon ami, assena le châtain en faisant claquer sa langue sur son palais, satisfait.
Lubin leva les yeux au ciel avec un sourire avant de prendre une lampée de bière. Le liquide amer vint noyer ses sens et il reprit sa conversation avec Franck, tentant d'occulter de son esprit la présence de Brune non loin.
***
Quelque peu engourdi par l'alcool que lui avait fait avaler Franck, Lubin le surveillait d'un œil morne : entraîné par sa légère ivresse, il était allé aborder la pulpeuse compagne de la scientifique – Audrey avait cru entendre de loin le capitaine. La jeune femme semblait sensible au charme du numéro de drague bien rodé du militaire et c'est en flirtant qu'ils s'étaient installés au comptoir. A l'autre bout du bar, bien loin de l'ambiance frivole de leurs amis, Brune terminait, victorieuse une fois de plus, son troisième concours de shots sous les acclamations impressionnées des autres consommateurs, et son rire exalté trahissait sans mal son état d'ébriété. Lubin était d'ailleurs étonné qu'elle ne roule pas encore sous la table.
Il reporta son attention sur Franck qui effleurait le poignet de la jeune femme. Les phéromones qu'ils dégageaient tous les deux ne laissaient aucun doute sur le déroulement de leur fin de soirée. Lubin se demandait s'il pouvait s'éclipser sans prévenir son ami quand Brune lança une nouvelle tournée générale d'un ton enjoué. Du coin de l'œil, le militaire vit Franck lever sa pinte et adresser, avec un rictus amusé, un signe de tête reconnaissant à la scientifique qui leva également la sienne en réponse.
Lubin se félicitait d'avoir eu le réflexe de dissimuler ses cheveux blancs quand il croisa le regard noisette de la jeune femme. Il sut immédiatement au sourire espiègle qui s'étala sur son visage recouvert de taches de rousseur qu'elle l'avait reconnu. Horrifié, il la regarda payer le barman avec l'argent qu'elle venait de remporter avant prendre deux verres, et de se diriger d'un pas aérien et beaucoup trop guilleret vers lui.
— Chouette bonnet, le salua-t-elle en s'asseyant en face de lui.
Elle fit glisser vers lui un des demis qu'il réceptionna sans mal bien qu'il débordât lors de son brusque arrêt. Se débarrassant de son couvre-chef, le loup lécha ses doigts sur lesquels un peu de bière avait coulé sans pour autant lâcher des yeux la jeune femme dont l'odeur venait déjà enivrer ses sens. Le regard mordoré du militaire coula lentement le long de la gorge à nue de la jeune femme, suivant des yeux la multitude d'éphélides qui recouvrait son épiderme. L'envie violente d'y enfouir son visage pour pouvoir inspirer son odeur à plein poumon le fit frissonner.
— Belle performance, lui répondit-il.
— N'est-ce pas ? Mais je pense que vous pouvez faire bien mieux qu'eux, capitaine Volcae.
Elle lui lança une œillade derrière le liquide ambré : malgré le sarcasme présent dans sa voix, c'était un défi qu'elle lui lançait. Lubin serra les dents, partagé entre son envie de s'éclipser et celle de répondre à la provocation. Derrière la jeune femme, la foule les observait, curieuse de savoir ce qu'il adviendrait de cet échange. Le militaire allait refuser quand Franck se glissa à ses côtés aussi souplement que s'il était à jeun.
— Quand tu veux Napel ! s'esclaffa-t-il, oubliant toutes règles de politesse face à elle avant de subitement se rappeler de qui elle était. Vous allez mordre la poussière !
Un brouhaha joyeux circula chez les consommateurs qui voyaient là une nouvelle opportunité de parier sur celui qui l'emporterait, et un sourire satisfait étira les lèvres de Brune. L'hybride s'étrangla à moitié face à la spontanéité de son lieutenant qui lui imposait ce duel. Il ne pouvait définitivement plus se retirer après l'intervention de son ami que l'alcool désinhibait un peu trop.
La scientifique se leva et se dirigea vers le bar. Les spectateurs s'écartaient sur son passage, murmurant sur les possibilités qu'avait la jeune femme de remporter un nouveau duel. Cette dernière donna quelques indications au barman avant de s'installer à la petite table qui avait été déplacée pour l'occasion. Elle fit signe à Lubin de la rejoindre et il s'exécuta en soupirant, non sans lancer un regard assassin à Franck qui le salua joyeusement.
Le capitaine s'installa face à sa concurrente, se demandant une nouvelle fois comment elle pouvait être aussi vive malgré la quantité d'alcool qu'elle avait dû ingérer. Elle avait bu bien plus que lui depuis son arrivée et sa démarche chaloupée lui promettait la victoire. C'est donc sans réel crainte de perdre que le loup attendit que le barman vienne déposer devant eux deux plateaux contenant un nombre égal de shooter. L'odeur reconnaissable de cet alcool fort propre à la planète Conde vint lui chatouiller les narines, et si son arôme se rapprochait de la tequila terrienne, son degré était un peu plus élevé. Quel que soit le vainqueur, ils allaient avoir du mal à se remettre de leur soirée.
Leur arbitre attendit que les mises se fassent avant de leur donner le signal. Les parieurs hésitaient : d'un côté, la brune avait remporté sans mal trois victoires dans la soirée, de l'autre, son adversaire avait bien moins bu qu'elle, ce qui augmentait fortement ses chances. Quand tout le monde se fut mis d'accord et qu'on leur donna enfin le droit d'engager l'affrontement, un sourire malicieux vint illuminer une fois de plus le visage de Brune. Elle saisit un de ses verres, le but cul sec avant de le reposer, retourné sur le plateau, avec un regard éloquent pour son challenger. Elle ne le laisserait pas gagner aussi facilement.
***
Lubin ne savait pas combien de shooter il avait enchaîné mais sa vue se troublait, et s'il paraissait stoïque aux autres, Brune avait deviné depuis un moment qu'il approchait de sa limite. Elle était impressionnée par sa volonté de triompher mais elle était bien décidée à l'emporter et c'est sans pitié qu'elle avala sa dose dès que les bords du verre de son adversaire touchèrent la table. C'est avec plaisir qu'elle sentit l'alcool lui brûler la gorge au grand désespoir du militaire qui ne demandait qu'à en finir sans pour autant consentir à s'incliner.
Le capitaine sentit un frisson glacé remonter le long de son dos alors qu'une bouffée de chaleur venait faire perler la sueur sur son front. Il vrilla ses deux pupilles mordorées dans celles de la jeune femme. Il refusait de se faire battre par une naine d'un mètre cinquante ! Du moins, c'est ce que son esprit de compétition désirait, son traître de corps, quant à lui, ne demandait plus qu'à ce que le supplice s'arrête : il avait besoin d'air.
D'un mouvement que l'alcool rendait mal assuré, il saisit le récipient et le porta à ses lèvres en inspirant un grand coup. Mal lui en prit : l'odeur d'éthanol, exacerbée par ses sens lupins, le prit à la gorge et l'obligea à abdiquer. C'est avec des gestes raides et pressés qu'il se redressa et se dirigea à grand pas vers l'extérieur. Un brouhaha vint acclamer sa sortie : Brune venait de remporter la victoire.
Quand Franck le retrouva, Lubin s'était réfugié dans la petite ruelle adjacente au bar. Appuyé contre le mur, il luttait contre les nausées qui menaçaient de lui faire rendre le contenu de son estomac.
— Ça va aller ? lui demanda-t-il avec un demi sourire.
— Je gère, souffla l'hybride.
Il déglutit alors qu'une nouvelle bouffée de chaleur le submergeait. Il regrettait déjà de s'être fait embarquer dans cette histoire. La porte s'ouvrit de nouveau, vomissant un flot de lumière sur le trottoir avant de se refermer et de laisser la nuit reprendre ses droits sur la rue. Malgré son état, Lubin reconnu sans mal le parfum de Brune.
— Tu survies ?
— Tu en as d'autres des questions débiles ?
L'irritation d'avoir perdu, en plus de finir dans son état actuel, rendait le loup hargneux et désagréable mais la jeune femme n'en tint pas compte.
— Tu devrais vomir, ça ira mieux après.
Lubin eut un sourire désabusé et secoua la tête, il était déjà suffisamment agacé de devoir se montrer dans cet état de faiblesse. Pas question d'ajouter ça à l'humiliation de ce soir. Surtout pas devant elle. Brune soupira en voyant le capitaine déglutir de nouveau : ses nausées n'étaient pas près de passer. A côté d'eux, Franck semblait être la proie d'un dilemme intense. D'un côté, il se voyait mal laisser son ami livré à lui-même, d'autant plus que l'alcool qu'il venait d'ingérer ne lui était pas encore monté à la tête. De l'autre, il ne voulait pas laisser passer sa chance de conclure avec la jeune femme qu'il avait séduit toute une partie de la soirée. Quand ce fut au tour d'Audrey de franchir la porte, un gémissement résigné lui échappa : il ne pouvait décemment pas laisser Lubin sans surveillance.
— Tout va bien ? demanda la brune.
Franck opina doucement et se rapprocha de la jeune femme.
— Je vais le raccompagner, mais j'espère avoir une autre occasion de vous fréquenter, murmura-t-il en saisissant sa main et en l'embrassant. Ce soir je dois malheureusement m'occuper de lui.
Il ne remarqua pas l'œillade que lança Audrey à la scientifique. Cette dernière leva les yeux au ciel avec un sourire contrit.
— Je peux m'en charger si vous voulez, lieutenant.
Ce dernier fit brusquement volte-face, étonné par la proposition. Malgré son caractère alléchant, il hésitait encore. La jeune femme leva un sourcil tandis que par-dessus son épaule, Lubin lui lançait un regard menaçant, le dissuadant d'accepter. Cette rebuffade de sa part le convainquit du contraire.
— Très bien. Il habite au...
— Oui, je sais. Je devrais réussir à trouver.
Devant l'air abasourdit du militaire qu'elle venait d'interrompre, Brune se contenta de hausser les épaules. Il se ressaisit rapidement et d'un geste, lui transmit son numéro. Le modem de la jeune femme bipa. Petit bijou technologique témoignant des avancées des derniers siècles, l'appareil ressemblait à un téléphone portable mais était bien plus performant. La scientifique afficha brièvement la suite de nombre.
— Vous pouvez me contacter au moindre souci, affirma Franck avec un sourire.
— Très bien.
Le militaire jeta un dernier œil vers Lubin. Il ne s'inquiétait pas pour lui, il était entre de bonnes mains. Le sourire qui s'afficha sur son visage n'échappa pas à la chercheuse : elle n'avait aucune idée de ce qui l'attendait. Avec un remerciement, il finit par se détourner et saisit le bras de sa compagne de la soirée pour l'entrainer à sa suite dans le bar.
Avant qu'ils ne disparaissent, celle-ci se retourna vers Brune. « Merci » articula-t-elle silencieusement. La scientifique lui fit un bref geste pour lui indiquer que ce n'était rien : elle avait bien compris que son amie comptait profiter de sa nuit avec le lieutenant. C'est en secouant la tête avec indulgence qu'elle se retourna vers Lubin qui l'observait du coin de l'œil.
— Ça va mieux ?
— J'ai l'air d'aller mieux franchement ? baragouina-t-il
Brune le dévisagea un instant : la sueur perlait à son front, il avait pâli et déglutissait de plus en plus souvent, signe que son corps se préparait à ce qui allait arriver.
— Pas du tout ! rit-elle joyeusement.
Lubin soupira bruyamment et appuya son crâne contre le mur, fermant les yeux avec force. Il entendit le Docteur Napel se rapprocher et devina au bruit qu'elle fit qu'elle fouillait dans ses poches.
— Je m'excuse pour ça, dit-elle quand elle eut terminé.
Le militaire n'eut que le temps d'ouvrir les yeux avant que Brune ne passe vivement un petit récipient sous son nez. Savant mélange entre l'œuf pourri et le cadavre en décomposition, l'odeur vint le saisir à la gorge et agressa ses sens déjà mis à rude épreuve. Son corps réagit immédiatement, et c'est sans le vouloir qu'il se plia en deux pour rendre le contenu de son estomac.
Satisfaite la jeune femme se détourna et se positionna à l'entrée de la ruelle, laissant au loup l'intimité dont il avait besoin. Elle joua un instant avec la petite boite plate dont elle appréciait l'étanchéité parfaite. Son contenu avait beau avoir une puanteur à vous en retourner les entrailles, le baume était d'une efficacité redoutable quand il s'agissait d'arrêter un saignement abondant et de faire cicatriser une plaie. Elle avait découvert ce mélange au court d'une de ses expéditions sur une planète encore sauvage et sur laquelle elle avait sympathisé avec une des tribus autochtones. Elle s'en servait tant qu'elle ne pouvait désormais plus s'en passer, jusqu'à en avoir toujours un échantillon sur elle.
— Comme quoi, ça a une infinité d'utilité, marmonna-t-elle pour elle.
— Refais ça encore une fois et je te promets de te le faire regretter.
La menace aurait pu être prise au sérieux si elle avait été correctement articulée et que le jeune homme n'était pas en train de chanceler. Brune se retourna vers Lubin qui l'avait rejoint et se plongea dans ses prunelles dorées. Il s'était penché sur elle pour lui souffler la bravade et leur proximité était telle que la jeune femme pouvait sentir les relents d'alcool dans son haleine. Elle sourit et haussa les épaules : il avait finalement repris des couleurs et semblait aller un peu mieux. Le capitaine soupira, se redressa et se passa une main agitée dans ses cheveux.
— Je peux rentrer seul, dit-il en perdant son regard au loin.
La scientifique secoua la tête.
— Je me suis engagée auprès du lieutenant, et je respecte toujours mes engagements alors je te raccompagne.
Lubin leva les yeux au ciel et soupira de nouveau. Il le savait pour être aussi têtu qu'elle : il n'arriverait pas à la faire changer d'avis. Résigné, il acquiesça et dépassa la jeune femme qui le suivit d'un pas guilleret.
***
Dans les bureaux de la société de la scientifique, une lumière était encore allumée. Comme à son habitude, Léon était resté tard et n'avait pas vu l'heure passer, trop concentré sur son travail et sur les dossiers à rendre. Quand il se décida à partir, la nuit était tombée depuis longtemps et à sa montre, minuit était passé. Il soupira et remonta ses lunettes sur son nez : si sa patronne l'apprenait, elle allait lui faire passer un mauvais moment. En effet, malgré son air indifférent, elle prenait soin de ses employés et lui demandait souvent de ne pas se surcharger.
Il ferma sa mallette, ordonna quelques papiers qui restaient sur son bureau et se prépara à partir quand un éclat sur la table de travail de son employeuse attira son attention. Il poussa un profond soupir : Brune avait oublié ses clefs en partant. Il grommela une malédiction à son encontre en les saisissant et s'étonna un instant que la jeune femme ne soit pas venue les récupérer avant de se souvenir qu'une de ses amies était venue la chercher pour sortir.
D'un geste agacé, il les empocha et se prépara à partir quand un doute le prit. Ne valait-il pas mieux l'appeler pour l'en informer plutôt que de se contenter de lui rendre le lendemain ? Il connaissait Audrey pour avoir déjà pris quelques verres avec elle et savait qu'elle était prompte à abandonner ses amis pour continuer la soirée de son côté. Il n'avait aucune envie d'affronter l'humeur exécrable de la scientifique le lendemain si elle avait dû passer la nuit dehors. D'un autre côté, s'il l'appelait, elle saurait immédiatement qu'il était resté plus tard que nécessaire.
Il débattit avec lui-même pendant un moment avant de prendre une décision : il préférait mille fois se faire souffler dans les bronches plutôt que côtoyer la mauvaise humeur de la jeune femme. C'est donc avec un nouveau soupir qu'il sortit son modem pour appeler sa patronne. Un certain nombre de sonnerie passa avant que Brune ne décroche.
— Oui ?
Le ton pressé et essoufflé de la jeune femme l'interpella.
— Je vous dérange peut-être ? demanda-t-il, circonspect.
— Attend !
Le fouillis qu'il entendit lui fit supposer que la scientifique sortait son oreillette pour prendre son appel.
— Qu'est-ce qu'il se passe ? le questionna-t-elle.
A travers l'appareil, il l'entendait courir et son souffle erratique témoignait que cela durait depuis quelques temps.
— Ce serait plutôt à moi de vous demander ça. Tout va bien ?
— Où est-ce qu'il est passé ? marmonna-t-elle pour elle-même avant de lui répondre. Oui, tout va bien. J'ai juste perdu Lubin de vue.
Léon sourcilla, perdu. Que faisait la jeune femme avec le militaire ? Il préféra s'assurer de l'identité de la personne, craignant que sa supérieure ne se soit encore attiré des problèmes.
— Le capitaine Volcae vous voulez dire ?
— Oui, oui, c'est ça, Volcae. Ah ! Il est là ! Reviens ici !
Une floppée de juron résonna dans le combiné et il devina au grésillement qu'il percevait qu'elle avait dégainé son arme de neutralisation.
— Avez-vous des ennuis ? lui demanda-t-il d'une voix où l'angoisse pointait légèrement.
Il avait sorti son ordinateur portable et avait activé le signal de repérage pirate qu'il avait installé sur le modem de la jeune femme. Il savait donc exactement où elle se trouvait et était près à lui envoyer des secours si elle en avait besoin. Seuls le souffle irrégulier et le bruit de sa course lui répondirent. Il connaissait bien la capacité légendaire qu'avait Brune à se fourrer dans des situations aussi dangereuses qu'improbables, et avait donc une légère propension à s'inquiéter un peu trop pour elle, même en étant conscient de ses capacités.
— Je te tiens !
Le tir partit. La jeune femme avait manifestement arrêté de courir et rit un moment, semblant être soulagée.
— Docteur, avez-vous des ennuis ?
— Quoi ?! Non, pas du tout.
— Que faites-vous dans ce cas ? demanda le chercheur en fronçant les sourcils.
Sa supérieure réfléchit un moment, laissant le silence retomber.
— Du babysitting, s'exclama-t-elle dans un rire joyeux. Je t'expliquerai demain. Tu m'appelais pour une raison précise, non ?
Léon soupira bruyamment et referma son ordinateur d'un geste un peu trop brusque : elle allait finir par le tuer.
— Vous avez oublié vos clefs.
De nouveau, un silence s'installa avant que le ton réprobateur de sa cheffe ne le fasse grimacer.
— Toi, tu es encore au bureau.
Grillé.
— Je veux bien que tu les gardes, ce serait dangereux qu'elles tombent entre de mauvaises mains. Je passerai peut-être les récupérer ce soir si je ne termine pas trop tard mais ne m'attend pas.
Léon leva les yeux au ciel ; il était habitué au côté intrusif de la scientifique avec lui. Il aurait pu lui dire non mais en tant que célibataire sans enfants, ça ne le dérangeait pas plus que ça au final.
— Très bien. Tâchez de ne pas vous faire tuer, voulez-vous.
— Pas d'inquiétude, tu me connais !
— Oui, justement.
Brune rit avant de le saluer et de raccrocher en le remerciant. Elle était heureuse de l'avoir rencontré et de travailler avec lui. Son efficacité redoutable et son assiduité faisait de lui la personne idéale pour leurs recherches. Pour l'heure cependant, elle allait devoir se débrouiller seule. Elle se laissa glisser doucement contre le mur et appuya ses bras sur ses genoux, laissant retomber sa tête, épuisée. Sur le sol, à ses côtés, Lubin était en train de se tortiller en jurant : entravé par les attaches énergétiques de l'arme de la jeune femme, il cherchait à s'en défaire.
— Libère-moi ! finit-il par lui ordonner, à bout de souffle.
— Seulement si tu me promets d'être sage.
Il serra les dents, contrarié d'être totalement à sa merci.
— Très bien, grinça-t-il.
— Je veux que tu me donnes ta parole. Je n'ai pas encore envie de te courir après, le taquina la scientifique, trop contente d'avoir l'ascendant sur lui.
Le militaire grimaça ; elle adorait ça, il le sentait.
— Je te donne ma parole, marmonna-t-il à demi ton.
Brune esquissa un sourire satisfait et le libéra d'un geste. Quand il se releva, Lubin lui lança un regard assassin avant d'éclater de rire et de lui ébouriffer joyeusement les cheveux. La jeune femme grommela en repoussant sa main mais le capitaine saisit subitement ses joues pour jouer avec en babillant gaiement. La scientifique lui assena un coup dans la poitrine qui lui coupa la respiration et le plia en deux.
— Bon sang, je comprends pourquoi Franck a accepté ma proposition aussi vite.
Lubin, qui reprenait son souffle leva vers elle un regard interrogateur.
— Tu es ingérable quand tu as trop bu.
Il pouffa, faisant lever un sourcil à la chercheuse.
— C'est fort possible, mais ne va pas tenter de me faire croire que tu ne t'amuses pas, dit-il en vrillant ses pupilles brillantes de plaisir dans celles de Brune.
— Non, tu as raison, admit-elle en riant.
Elle se pencha pour se mettre à son niveau et plongea son regard dans le sien.
— Je passe une soirée assez... exceptionnelle.
L'air se chargea d'électricité et les deux jeunes gens se tendirent instinctivement. Le magnétisme qui les attirait l'un vers l'autre venait de se faire un peu plus pressant et chacun pouvait lire dans les prunelles de son vis-à-vis le désir latent et sulfureux qui les étreignait. Ce fut Brune qui brisa l'instant en se redressant, bientôt suivi de l'hybride. Ils sourirent.
— Bon, on y va ? demanda la jeune femme qui avait envie de rentrer se coucher.
— Je te suis.
Il ne le fit pas. Lubin tangua un peu avant de devoir s'appuyer au mur, manquant de s'écrouler comme un ivrogne.
— Je crois que j'ai... un peu trop bu, gloussa-t-il.
— Sans déconner ? marmonna la scientifique en étouffant un rire, un sourcil levé.
Elle secoua la tête avec indulgence et se glissa sous son bras, crochetant sa hanche pour le soutenir. Après tout, elle était en partie responsable de son état. Ils avancèrent ainsi, cahin-caha, plaisantant sur leurs aventures et se lançant des pics comme à leur habitude. Pourtant, Lubin était curieux à propos d'un détail que Brune avait évoqué plus tôt dans la soirée.
— Comment tu connais mon adresse ?
La jeune femme laissa un ange passer avant de ricaner.
— Tu ne veux vraiment pas savoir...
Lubin s'arrêta. La réaction de la scientifique l'avait rendu suspicieux et il sentait que la réponse ne lui plairait pas.
— Crache le morceau.
Ses yeux plissés et son air méfiant provoquèrent un fou-rire chez la brune.
— J'ai piraté la base de données de l'armée.
— Tu as fait quoi ?! s'étrangla le militaire.
— Enfin, pas moi à proprement parler, continua-t-elle, faisant fi de l'air horrifié que lui adressait le capitaine. C'est un de mes informaticiens qui s'en est chargé, mais c'est tout comme, je suppose. Tu ne croyais quand même pas que j'allais travailler avec ton équipe sans m'être renseigné sur vous auparavant ?
Lubin se calma et réfléchit.
— Non, au final ça te correspond bien. J'aurais été presque déçu que tu ne le fasses pas. Par contre, dit-il en la scrutant de nouveau, ça m'étonne assez que tu m'avoues ça comme si de rien n'était.
De nouveau, le rire de la jeune femme lui répondit.
— Ça c'est parce que vu ton état, il n'y a pas moyen que tu t'en rappelles demain !
Lubin haussa les épaules et reprit sa marche chancelante.
— Tu n'as pas tort. D'ailleurs, comment ça se fait que tu tiennes aussi bien l'alcool ?
— C'est toi qui ne le tiens pas, pouffa Brune.
— Tu as dit quelque chose ?
— Rien de particulier. J'ai des nanorobots dans le corps, ce sont eux qui se chargent d'éliminer les toxines en trop et qui me permettent de garder le contrôle. Grâce à ça je ne dépasse jamais le point critique, rit-elle.
— C'est illégal ! s'insurgea le loup.
— Totalement, mais c'est sacrément pratique en cas d'empoisonnement.
Lubin la regarda de biais. Malgré son ton enjoué, il trouva ses propos très tristes. Il ne posa pas plus de question, et reprit une conversation banale d'un ton badin.
***
Quand ils passèrent enfin la porte de l'appartement du militaire, celui-ci commençait à peser lourd sur l'épaule de la jeune femme. L'alcool avait fait peu à peu son office et Lubin avait du mal à tenir sur ses jambes sans s'écrouler. Epuisée d'avoir eu à le porter à moitié sur une partie du chemin, Brune sentait la sueur couler le long de sa nuque : le corps fait tout de muscles et de nerfs du capitaine était loin d'être un poids plume.
Après avoir violemment refermé la porte du pied, la jeune femme secoua le loup.
— Où est ta chambre ?
Lubin releva les yeux. Appuyé contre la jeune femme, ses boucles brunes lui chatouillaient la joue et son parfum venait l'enivrer un peu plus. Sans lui répondre, il vint enfouir son visage dans son cou et inspira à plein poumon. L'odeur de la jeune femme lui fit tourner la tête. Brune frissonna à ce contact et les cheveux sur la base de sa nuque se hérissèrent. De surprise, elle repoussa le capitaine qui, sans équilibre, s'écroula au sol. Ce dernier accrocha son regard et éclata de rire.
— Tu ne nous fait pas souvent l'honneur d'une expression pareille ! se réjouit-il.
La brune affichait un visage écarlate d'embarras. La main plaquée sur sa peau, elle grimaçait de gêne. Au sol, Lubin continuait de rire comme un enfant fier de sa dernière bêtise.
— Tu me fatigues... soupira Brune. Refais un truc pareil et je te jure que je t'attache, le menaça-t-elle en secouant la tête.
— Serait-ce une proposition ? demanda-t-il pendant que la chercheuse le redressait tant bien que mal.
Seul son sourire espiègle lui répondit alors que leurs regards se croisaient. Lubin sourit et la guida dans la pièce demandée. Son odeur et la sienne qui se mélangeait au sein de l'appartement le rendait fou et quand elle l'aida à s'asseoir sur le lit en tentant de ne pas perdre l'équilibre, il crocheta ses hanches avant qu'elle ne puisse s'esquiver. Le capitaine leva vers elle des yeux noirs de désir.
— J'ai envie de t'embrasser, murmura-t-il à demi voix.
Lubin se redressa légèrement et passa une main dans les cheveux de la jeune femme avant de s'arrêter sur sa nuque qu'il agrippa. Il tendit vers elle un visage aux yeux mi-clos qui ne demandait plus qu'à joindre ses lèvres aux siennes. Son cœur battait la chamade, l'odeur de Brune emplissait la pièce, sa chambre. Il frissonna de plaisir alors qu'une nouvelle ivresse, bien loin de celle due à l'alcool, venait s'emparer de lui. Il la voulait.
La jeune femme eut un sourire de guingois. Les barrières de l'hybride étaient tombées et il se laissait finalement aller. Si son corps n'avait jamais menti quant à ses envies, le militaire avait toujours exercé un contrôle presque sans faille sur lui-même : pour ne pas céder, pour ne pas succomber à ses instincts qui lui susurraient constamment de la faire sienne.
Leurs visages étaient si proches que leurs fronts se frôlaient, et leurs corps devenus bouillants s'appelaient. Brune avait senti monter en elle la même chaleur qui irradiait de Lubin. La tension qu'il y avait entre eux était palpable, pulsant au même rythme que leur envie. Pourtant, la jeune femme hésitait. N'était-ce pas abuser de l'ébriété de cet énervant capitaine ? N'était-ce pas la limite à ne pas franchir ? Le son entre le gémissement et le soupir qui échappa à Lubin fit tomber ses dernières réticences. Après tout, qu'est-ce qu'elle risquait ? Il aurait tout oublié demain. Ce n'était qu'un baiser. Dans un coin de sa tête, une petite voix lui souffla que c'était une mauvaise idée.
Brune brisa la distance qui les séparait encore, égarant ses doigts dans les cheveux drus de Lubin, et leurs lèvres se rejoignirent naturellement. Lubin grogna quand la brune s'accrocha à ses mèches immaculées pour l'entraîner plus près d'elle encore. Le temps sembla s'arrêter pour les deux jeunes gens. Lubin l'attira un peu plus à lui, ses mains se faisant plus pressantes sur ses hanches, et gronda légèrement quand la jeune femme rompit leur baiser : il en voulait plus.
Le regard sulfureux que lui lança Brune ne fit qu'aiguiser son désir et il chercha à reprendre possession de sa bouche. La scientifique eut un sourire en coin, et plaçant une main sur son torse, elle le repoussa sur le lit. Lubin ne la lâchait pas des yeux, et quand elle appuya un peu plus pour qu'il s'allonge, il se laissa faire, laissant retomber sa tête sur ses couvertures et fermant les yeux pour profiter de l'instant présent. A cet instant, il lui donnait les pleins pouvoirs, elle pouvait faire ce qu'elle voulait de lui.
Il ne réagit pas tout de suite quand il la sentit s'écarter de lui mais se redressa immédiatement à l'entente de ses pas qui s'éloignaient. Un vertige le prit, l'obligeant à ne plus bouger et à se contenter de prendre appui sur ses coudes pour lui lancer un regard plein d'incompréhensions.
— Pourquoi ?
Le ton mi plaintif, mi taquin du capitaine fit sourire Brune. C'est riant à moitié qu'elle lui lança par-dessus son épaule :
— Parce-que tu es bourré !
Lubin poussa un grognement contrarié en s'avachissant totalement sur son lit, déclenchant de nouveau l'hilarité de la jeune femme. Elle passa la porte de la chambre et la referma. Brune se perdit dans le souvenir de ce baiser. Si elle désirait le capitaine, elle se refusait d'abuser de lui dans cet état. Elle savait qu'elle avait pris la bonne décision.
Son modem afficha l'heure quand elle l'alluma. Il était bien trop tard pour qu'elle se permette d'aller toquer à la porte de Léon, elle avait besoin de lui au meilleur de ses capacités. Elle se renfrogna en songeant à la journée chargée qui l'attendait le lendemain, et soupira : elle devait donc trouver un endroit où passer la nuit. Avisant le sofa du capitaine, elle haussa les épaules, il lui devait bien ça après tout. En fouinant un peu, elle dénicha un plaid qui ferait parfaitement office de couverture, et c'est sans scrupule qu'elle s'endormit sur le vieux canapé en cuir de l'hybride.
***
Ce fut la bouche pâteuse et avec un violent mal de crâne que Lubin se réveilla en sursaut le lendemain, alerté par le bruit de sa porte d'entrée qui claquait. La douleur pulsait contre ses tempes et s'accentua quand il se redressa et qu'il posa les pieds au sol. La fraîcheur de ses paumes contre son visage le soulagea mais il n'avait aucune idée de comment s'était terminée la soirée. Il constata que même s'il était couché dans son lit, et bien que déchaussé, il n'avait pas pris la peine de se déshabiller. A ses pieds trônait une bassine, indicateur clair de l'état dans lequel il avait dû rentrer.
Le capitaine se leva, vacilla un instant, pris de vertige, avant de sortir de sa chambre. La lumière qui se coulait dans son appartement l'aveugla et raviva la douleur sourde sous ses cheveux. Il attendit que ses yeux s'accommodent avant de marcher vers le plan de travail de sa cuisine afin de prendre des médicaments, bien cachés dans un des tiroirs. Quand il passa dans le salon pour les saisir, le fantôme de l'odeur de Brune mélangée à la sienne vint l'étourdir. Instinctivement, il se dirigea vers la source des émanations et tomba sur le plaid, bien plié sur son canapé. Le jeune homme fit glisser le tissu entre ses doigts en souriant avant de le laisser retomber et d'aviser l'îlot central de sa cuisine, ouverte sur son salon. Sur celui-ci, deux cachets finissaient de se dissoudre progressivement dans un verre d'eau.
Lubin se passa une main sur le visage, il se sentait mal. Puis il avisa la note coincée sous le contenant, la saisit et la lut. « Bois ça, c'est efficace pour les migraines et la digestion. Dr Napel. » Clair. Concis. Efficace. Du Brune tout craché. Il saisit le récipient et avala son contenu d'un coup quand les médicaments eurent terminé leur décomposition. Il grimaça, le goût aigre du mélange ne lui plaisait pas.
Sa cafetière sonna. Lubin se servit une tasse du liquide sombre en songeant que la jeune femme avait tout anticipé. Il s'assit, une main sur son front, tâchant de se souvenir du déroulement de sa soirée. Ses dernières réminiscences restaient floues et incomplètes. Il fronça les sourcils, conscient qu'il avait débuté un concours stupide avec la scientifique. Il réfléchit. Vu tout ce qu'elle avait ingurgité comme alcool, il était impossible qu'elle l'ait emporté sur lui.
Pourtant, une petite voix dans sa tête lui soufflait que certains détails ne collaient pas. Il n'eut pas le temps d'y penser que la sonnerie discrète de son modem se fit entendre. Le numéro était inconnu mais le mot succinct qui accompagnait la vidéo ne laissait pas vraiment de doute sur son expéditeur : « Il n'y a pas moyen que je te laisse oublier ça ! » Il appuya sur Play et manqua de s'étouffer, recrachant à moitié le café qu'il buvait : sur l'enregistrement, la scène qui se déroulait était la preuve incontestable de la victoire de la jeune femme.
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Mot de l'auteur :
Coucou les petits loups !
Après plusieurs mois d'absence me voici de retour (pour vous jouer un mauvais tour) avec un nouveau texte ! Je devais travailler sur le premier jet de mon roman mais une pote (qui ship à mort ce couple-là) m'a traîtreusement donné cette idée d'OS et c'est comme ça que j'en suis arrivée à l'écrire (après un harcèlement incessant et vicieux de ce cher Lubin qui n'arrêtait pas de me revenir encore et encore en tête jusqu'à ce que je me mette au travail).
Au menu donc : beuverie et concours stupide (ne reproduisez pas ça les enfants), remarques cinglantes, attirance, et baiser :3 J'espère que l'histoire vous aura plu, vous aura fait rire (c'est le but après tout), et que vous aurez apprécié l'interaction entre mes deux chenapans préférés !
J'en profite aussi pour remercier ma bêta-lectrice pour son efficacité et sa rapidité pour cette correction !
Et souvenez-vous : l'abus d'alcool est dangereux pour la santé ! ;)
Une toute dernière chose : JOYEUSES FÊTES DE FIN D'ANNÉE !
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