Découverte ici même sur Wattpad lors du concours godplumplum, cette histoire m'avait beaucoup touchée. Je rêvais qu'elle soit éditée un jour mais je n'en espérais pas tant. C'était sans compter sur le fait que... les rêves ne s'envolent pas. ☺️

Titre : Les rêves ne s'envolent pas

Auteure : Marie Le Vaillant Az-Arya 

Date : 2022

Quatrième de couverture
Suzanne, bouquiniste en bord de mer, lutte contre la solitude depuis qu'elle a perdu son mari. Pourtant, la boutique ne désemplit pas. Parmi les habitués, Madeleine se débat pour maintenir à flot un projet qui lui tient à cœur, tandis que Yoan s'efforce de nouer les souvenirs douloureux, incapable de les oublier. À quelques mètres de là, Léna et Maxime, propriétaires de la boulangerie, ont laissé sombrer leurs espoirs depuis bien longtemps.

Et puis, il y a Lou. Guidée par la mystérieuse Suzanne, la jeune fille doit apprendre le pouvoir des livres et des mots qu'ils contiennent. Mais comment s'ouvrir aux autres, alors que les douleurs du passé refusent de cicatriser ? Au fil des rencontres, elle réalisera qu'il n'est jamais trop tard pour réaliser ses rêves...

J'ai beaucoup apprécié cette lecture toute en délicatesse, pleine d'émotions douces et de réconfort. C'est vraiment une histoire mignonne qui fait se sentir bien.

Le décor est magnifique avec ses plages bretonnes, ses petites boutiques de village et ses habitants sensibles et chaleureux. Rien n'est idéalisé pour autant, car derrière ce charmant village il y a de la pauvreté et derrière les beautés de l'océan il existe des dangers que connaissent bien les pêcheurs. Le thème du livre transparaît donc déjà au travers de ce décor.

C'est un livre qui recentre vers l'essentiel. Il apporte des leçons de vie aussi simples que nécessaires d'être rappelées.
Il y a cette idée qui m'a touchée : qu'il peut y avoir de la tristesse dans le bonheur et de la joie dans la douleur. Car aimer et se lier, c'est s'exposer à la douleur, au deuil, à l'abandon... Et si certaines blessures ne disparaissent jamais, on peut apprendre à vivre avec. Ce qui aide à les soigner ce sont les liens avec les autres, mais aussi les livres, ces derniers ayant une place importante dans cette histoire avec leur pouvoir quasi mystique de connecter les gens.
Enfin, être à l'écoute et observer peut complètement changer la manière dont on voit le monde. Chacun a des blessures qui font écho à celles d'un autre, et au lieu d'isoler, cela peut rapprocher.
Ce sont des petites leçons de vie essentielles à se rappeler au quotidien.

Le ton reste toujours léger et même mignon, et ce malgré les thèmes durs qui sont abordés (deuil, famille séparée, délinquance, solitude, échec scolaire...). Ce livre ne prétend pas disséquer la psychologie et les tourments des personnages. On reste par pudeur dans la superficialité sur leurs vécus quant à leurs situations difficiles. Au début, j'aurais voulu que   l'on entre davantage en profondeur. Mais j'ai ensuite compris que ce n'était pas la démarche du roman : il se concentre plus sur les voies de la guérison que sur la maladie elle-même.

Parlons un peu de l'intrigue. Très posément, on découvre les personnages et les relations qu'ils nouent entre eux. On vit avec eux leur quotidien et on les voit apprendre à s'ouvrir, se reconstruire, et s'épanouir.
L'histoire est rythmée par les chapitres prenant les noms des jours sur quatre semaines. À mesure que nous avançons, les personnages ressentent une certaine nostalgie à l'idée que le mois s'achève bientôt. Et je ressentais exactement la même chose qu'eux. Je ne voulais pas finir ce livre, je ne voulais surtout pas quitter cette place des rêves envolés où je me sentais si bien. Ce n'est pas tellement une histoire qui se raconte en vérité, mais plutôt qui se ressent.

J'avais déjà beaucoup aimé la première version avant l'édition, et les changements l'ont pas mal améliorée !
J'ai juste deux petites remarques sur ce que le travail d'édition a laissé échappé : Manon est nommée une fois « Margot », et il y a quelques répétitions de la tournure « il n'en fallut pas plus pour que ». C'est minime, mais s'il y a une réimpression, cela vaudrait le coup de corriger ces petites coquilles.

« Parfois, ce sont les absents qui semblent être les plus présents. Comme si nos vies étaient construites autour d'eux. » (p82)

« Mais les gens ne sont pas différents ici, reprend la bouquiniste avec délicatesse. Pas plus qu'ailleurs.
Lou fronce les sourcils.
— Ah non ?
— Non. C'est toi qui as changé, Lou. » (p131)

« [Lou] ne remplace pas la présence de Théophile, bien sûr, pas plus qu'elle ne comble le vide laissé par Armel, mais la douce affection que ressent Suzanne chasse pour un moment l'amertume de la solitude. » (p181)

Note : B
Un très sympathique roman « feel-good ». Je me replonge encore en pensées de temps en temps dans cette petite place de village donnant sur la plage, avec sa boulangerie et sa bouquinerie. Cela m'apaise beaucoup. Je ne peux que vous le conseiller si vous êtes en recherche d'une lecture simple et tendre.

Suzanne, la bouquiniste de la Place des Rêves envolés, a le mystérieux don de sentir quel est le livre dont on a besoin.

Quel serait ce livre fait pour toi ? Celui qui semble avoir été écrit spécialement pour toi, qui t'as ouvert les yeux sur toi-même ou sur le monde, qui t'a permis d'avancer ? Ou tout simplement un livre qui te fait te sentir bien en le lisant ?

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