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💚 Le vieux qui lisait des romans d'amour [A-]

J'avoue que je ne sais pas comment j'en suis venue à lire ce livre chilien au titre étrange, bien bien loin de mes lectures habituelles.

Quand je choisis un livre, il me faut toujours un tas de raisons avant de me décider à ouvrir la première page. Est-ce que le titre et la couverture me parlent ? Est-ce que c'est un genre littéraire que je connais bien ? Est-ce que j'ai déjà lu un livre qui y ressemble ? Y a-t-il le moindre indice suggèrant que je pourrais apprécier ?

Pour une fois, j'ai voulu me lancer sans avoir aucune idée de ce qu'était ce livre, sans apriori, juste à écouter ce que l'auteur avait à raconter.

Ce saut dans l'inconnu a été payant. D'autant que le livre aborde les thèmes du dépaysement, de l'échange entre les cultures et de la puissance de la lecture. Ça m'a donné envie de renouveler à l'avenir cette démarche de saut dans l'inconnu !

Auteur : Luis Sepúlveda 🇨🇱

Traduction : François Maspero, de l'espagnol (Chili)

Date : 1992

Temps de lecture : 2h

Quatrième de couverture
Antonio José Bolívar connaît les profondeurs de la forêt amazonienne et ses habitants, le noble peuple des Shuars. Lorsque les villageois d'El Idilio les accusent à tort du meurtre d'un chasseur blanc, le vieil homme quitte ses romans d'amour — seule échappatoire à la barbarie des hommes — pour chasser le vrai coupable, une panthère majestueuse.

« Il possédait l'antidote contre le redoutable venin de la vieillesse. Il savait lire. »

Le vieux qui lisait des romans d'amour est un livre court, dépaysant et d'une grande richesse.

La forêt amazonienne nous est montrée au travers de descriptions sensorielles magnifiques, dérangeantes et souvent violentes. On a ainsi constamment les couleurs vives des plantes, les jeux de lumières entre les feuillages, les odeurs, le goût des fruits et de la viande, les textures, l'humidité, la chaleur, la peur du danger, les insectes qui grouillent, la démangeaison des piqûres et la douleur aiguë des morsures, la brûlure du venin...
Rien que pour ce décor hautement immersif, c'est un texte à lire absolument en tant qu'écrivain si l'on souhaite améliorer ses descriptions.

L'intrigue se déroule dans le village d'El Idilio, un paradisiaque enfer vert isolé de tout. C'est un véritable huis clos à ciel ouvert. Sa seule connexion avec la civilisation est un bateau qui passe seulement tous les 6 mois. Les habitants du village vivent donc avec la nature et ont appris à lui survivre. Ce qui m'a percutée, c'est que les journées des habitants sont occupées à chercher de la nourriture. Dans la nature, la liberté est absolue, mais la contrepartie est de ne devoir compter que sur soi-même pour survivre.

On suit l'histoire d'Antonio José Bolívar, et on comprend vite à quel point il est un fin connaisseur de la forêt. Il est rustre et bourrin mais réfléchi tout en étant idéaliste, qui sait se faire respecter, et qui aime plus que tout lire des romans d'amour à la recherche d'histoires sur « l'amour qui fait mal ». En clair, c'est un personnage qui n'entre pas dans une case unique.

En total opposé, il y a le maire, un homme obèse complètement déconnecté de la réalité de la vie, engoncé dans son petit confort et son amour propre d'être plus cultivé que les autres et d'apparaître comme quelqu'un d'important.
Il n'a pas compris que toutes les choses auxquelles il accorde de l'importance  n'ont pas de valeur ici : l'argent, le statut administratif, les vêtements comme marque sociale...

L'histoire fait relativiser ce que l'on considère comme important dans nos vies. Que reste-t-il lorsqu'on s'enfonce dans la forêt ? Ne serions-nous pas déconnectés de la réalité nous-mêmes ?

« Shuars : Et qu'est-ce qu'ils font, s'ils ne chassent pas ?
Antonio : Ils travaillent. Du lever au coucher du soleil.
Shuars : Quels idiots ! Quels idiots ! »

La civilisation, amenée par le bateau, apporte des choses bénéfiques : la médecine et la diffusion de la culture ; mais aussi une politique totalement déconnectée des réels enjeux et besoins, et bien évidemment des armes.
La religion semble à part. Elle n'est ni liée à la civilisation ni à la nature, car elle apparaît aussi bien à travers du prêtre missionaire rejeté, l'épouse d'Antonio (qui croit que s'embrasser est peut-être péché), et les rites et mythologie des Shuars.

La toute fin du livre semble assez métaphorique. J'y vois le symbole classique de « l'Homme versus la nature ». L'Homme la détruit pour se protéger, et ne peut redevenir humain qu'en se réfugiant dans la culture ? Ce n'est que mon interprétation de la signification de cette fin ouverte. J'aurais apprécié que cette scène finale soit plus claire dans son propos, mais c'était certainement l'intention de l'auteur de nous laisser diverses interprétations possibles.

Tout le livre invite à la réflexion et à la prise de recul sur nos vies artificielles.
Réellement très subtiles, ces réflexions se dissimulent au détour de quelques mots prononcés dans une conversation, dans les pensées d'Antonio qui mésinterprète des choses car il n'a pas les codes culturels (ou formatage ?) de nos civilisations, ou bien dans les rapports de force et relations qui changent du tout au tout suivant les contextes.

Note : A-
Livre intéressant qui laisse à penser sur ce qui nous connecte à la réalité, alors que nous avons tendance à oublier que nous restons des animaux. 
La fin un peu en dessous motive ce petit « - », mais sinon j'ai adoré cette découverte.

À qui je le conseille : Je pense que cette œuvre se laisse plus apprécier lorsqu'on est adulte. Il vaut mieux avoir une certaine expérience de la vie pour saisir le propos de fond.

09/01/22

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