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♟Le Joueur d'échecs [A-]

Une nouvelle très intéressante et brillamment construite mêlant jeu d'échecs et psychologie sur fond de seconde guerre mondiale en Autriche.

⚠️ Attention : le résumé et l'avis divulguent l'intrigue !

Titre : Le Joueur d'échecs
Original : Schachnovelle : littéralement « nouvelle des échecs », mais en français « échecs » a aussi un sens négatif, là où « Schach » en allemand évoque « Shâh » (le roi) qui est à l'opposé.

Auteur : Stefan Zweig 🇦🇹

Traduction : Brigitte Vergne-Cain et Gérard Rudent, de l'allemand (Autriche)

Date : 1943


Résumé perso

Le narrateur embarque pour le Brésil. Un des passagers à bord n'est autre que Czentović, champion mondial d'échecs, qui vient d'une lointaine campagne reculée de Yougoslavie.
Intrigué par ce mystérieux homme génie des échecs mais incroyablement médiocre dans tout le reste, le narrateur cherche à l'approcher. Il se rend vite compte que Czentović ne s'intéresse pas aux mondanités et ne laisse personne l'opportunité de le percer à jour.
Il décide alors d'attirer son attention. Pour cela, il joue aux échecs avec un certain MacConnor, un nouveau riche anglais rencontré dans la smoking room. Étonnement, cela ne fonctionne pas. Quand MacConnor apprend qui est Czentović, il va le trouver pour demander une partie. Le maître n'accepte de jouer que pour 250$ la partie.
MacConnor finance de sa poche, et une dizaine de passagers affronte alors Czentović. Après une défaite éclair, MacConnor paye pour une deuxième partie. L'équipe s'apprête à avancer un pion sur la dernière ligne, en en faisant une reine, un homme qui passait par là l'interrompt. Il explique le piège, et propose un autre coup.
Czentović perd la partie et propose au passant d'en faire une autre, mais ce dernier décline, sous prétexte qu'il n'a pas joué aux échecs depuis plus de vingt ans et qu'il ne voudrait pas qu'on le surestime.
Les participants de ce tournoi improvisé se quittent, déçus de n'avoir pu assister à une autre partie entre ces deux brillants esprits. Le narrateur va retrouver cet homme, de son nom Dr. B. (docteur mais pas en médecine) pour le persuader de poursuivre. Le narrateur lui demande comment il a pu gagner s'il n'a pas joué depuis si longtemps. Il se rend compte que Dr. B. ignorait qu'il s'agissait du champion en titre.

Dr. B. raconte alors son histoire. Alors que la guerre éclate, l'Allemagne envahissant l'Autriche, son cabinet d'avocats aide les membres de la famille royale à protéger leurs biens. Un employé sert d'espion à la Gestapo, et Dr. B. se fait arrêter. Il est enfermé dans une chambre de l'hôtel Métropole, seul, sans la moindre occupation et sans contact humain autre que les interrogatoires.
Après plusieurs semaines de cette torture psychologique, près à craquer, il parvient à voler un livre dans une poche, alors qu'il attend dans l'antichambre pour subir un interrogatoire. De retour dans sa chambre, il découvre que son butin est un manuel compilant les parties d'échecs célèbres, utilisant le code a1-h8. Dépité, il tente tout de même d'en tirer une forme d'occupation. N'ayant pas d'échiquier, il se met rejouer mentalement les parties du manuel. Plusieurs mois passent. Il a joué des dizaines de fois chacune de la centaine de parties du manuel, et cela ne parvient plus à occuper son esprit. Il tente alors de jouer contre lui-même, scindant son esprit en deux : blancs et noirs.
Cela le fait lentement sombrer dans une folie où tout lui semble être une partie d'échecs.
Dans un accès de démence dont il n'est lui-même pas conscient, il parvient à s'échapper de sa prison. Il fuit le pays pour le Brésil, aspirant à un nouveau départ.

Il explique alors au narrateur qu'il ne serait pas raisonnable pour son équilibre mental qu'il replonge dans la fièvre nerveuse des échecs. Il accepte néanmoins une unique partie, pour voir ce qu'il vaut.
Czentović affronte donc Dr. B. une deuxième fois, et perd à nouveau, lui qui était jusqu'ici invaincu depuis de nombreuses années. Czentović en propose une autre.
Dr. B. devient ignoble et fébrile. Il joue bien jusqu'à ce que la fièvre le gagne et qu'il confonde la partie en cours avec celles se déroulant sans contrôle dans son esprit, voyant un échec au roi là où il n'y en a pas.
Le narrateur interrompt la partie et ramène Dr. B. à la raison. Ce dernier s'excuse pour son comportement et prend congé. Czentović salue la technique de son adversaire.

Citation
« Comme il ne soupçonne pas qu'il y a sur cette terre d'autres valeurs que les échecs et l'argent, il a toutes les raisons de se trouver formidable. »

J'admire la maîtrise avec laquelle Zweig construit les enjeux de son intrigue, avec une gradation amenant  progressivement au point d'orgue final.
Il est tentant d'oser la comparaison avec une partie d'échecs... Oserais-je ? Oui, c'est bon, je cède à la tentation.

Le livre commence en nous exposant sommairement le cadre et l'enjeu de l'histoire. Il s'agit d'une ouverture très classique, convenue, comme on avancerait le pion du roi de deux cases au premier tour.
Notons d'ailleurs que l'ami qui explique les règles du jeu disparaît dès qu'il a fini de les énoncer et laisse le narrateur jouer seul dans ce huis-clos, bien qu'il ne soit pas de 64 cases. Le but du jeu est ici de cerner la psychologie de cet étrange champion étranger aussi rustre que prodige nommé Czentović. Il faut donc avancer les pièces avec subtilité pour le cerner sans qu'il ne se doute de rien... En somme, réaliser un échec au roi Czentović, celui des échecs.

Après cette ouverture, tout comme dans une partie d'échecs de maîtres, toutes les positions sont visibles de tous et pourtant les opportunités ne se dévoilent qu'aux yeux experts.
Le narrateur avance donc ses pièces, à commencer par un compagnon de voyage anglais. Tel un fou, ce dernier dépense son argent sans compter pour avoir l'honneur de jouer avec le champion. Mais en allemand, cette pièce se nomme non pas le fou, mais "Läufer" (le coureur), et cela lui va tout aussi bien puisqu'il court littéralement après Czentović pour le supplier de jouer. Dommage que dans la langue de ce cher MacConnor, "bishop" (l'évêque) ne fait pas sens dans cette analyse...

Alors que le narrateur, novice, vise l'échec au roi (« Mazette voit échec, mazette fait échec » comme on dit !) mais sans savoir comment en tirer avantage s'il y parvient. Mais lorsqu'un certain Dr B s'immisce dans la partie, l'échec et mat semble dès lors possible : battre Czentović au jeu dont il est le roi jusqu'ici indétrôné ! Et Dr B y parvient...

...Mais à quel prix ? Car entre le pur instinct de Czentović et la mémorisation du Dr B, il ne faut pas oublier la part de mental dans ce jeu intellectuel.
La partie s'achève, terriblement frustrante. On n'en connaît pas plus sur la psychologie de Czentović. Un peu comme si la partie se finissait sur un pat. Czentović ne peut rien face à cet adversaire au jeu infaillible, et le Dr B est empêché de jouer par sa démence.

Cette fin signifie aussi que nous ne pouvions tout simplement pas gagner à ce jeu de comprendre la psychologie humaine : elle est parfois bien trop complexe, voire irrationnelle.
L'esprit est d'une telle puissance qu'il peut imaginer milles et milles échappatoires, et pourtant reste si fragile, pouvant lui-même devenir une prison. Cette idée puissante relève d'abord de l'ordre de l'intellectuel, et Zweig a réussi à en faire émerger des émotions, et même de la fascination. Tout comme ce que peut produire le jeu d'échecs en somme.

Ce court roman est déjà brillant en soi, et à cela s'ajoute des dimensions autobiographique et historique, le rendant d'autant plus personnel.

Note : A-
C'est toujours dur de synthétiser son avis sur une nouvelle ou un roman court. Pour Adorer une histoire, il me faut souvent un peu plus de temps pour m'immerger, faire connaissance avec les personnages et m'imprégner des thématiques.
Ici cependant, je ne pourrais pas critiquer un manque de développement, car tout ce qui est abordé l'est avec profondeur et pertinence. J'en voulais certainement plus... mais j'ai le reste de la bibliographie de Stefan Zweig pour combler ce manque !
Excellent livre quoi qu'il en soit.

Lu : 17/03/22
Avis : 29/03/22

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